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alain de benoist - Page 43

  • Alain de Benoist : « Arnaud Beltrame, un héros français »...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Breizh Info, dans lequel il évoque l'actualité, avant l'attentat de Trèbes... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Décroissance ou toujours plus ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2018).

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    Alain de Benoist : « Arnaud Beltrame, un héros français »

    Breizh-info.com : Tout d’abord, votre réaction à la mort du colonel Arnaud Beltrame et à l’hommage solennel qui lui a été rendu dans les milieux les plus différents ?

    Alain de Benoist :  Pour ne pas répéter ce que beaucoup d’autres ont déjà dit, je m’en tiendrai à une seule observation. Dès l’annonce de la mort du colonel Beltrame, un mot a surgi qui s’est instantanément propagé sur toutes les lèvres : c’était « un héros », et plus précisément « un héros français ». Jamais comme dans les jours qui ont suivi, on n’avait autant parlé d’héroïsme et de tout ce qui caractérise le héros : le courage, le sens de l’honneur, la fidélité, le don de soi, le sacrifice, le goût de la mission, le service de la patrie. En un instant, le discours de l’idéologie dominante qui, depuis des décennies, fait assaut de dérision sur toutes ces valeurs « ringardes » parce qu’à l’éthique de l’honneur il cherche à substituer une morale humanitaire invertébrée, a paru s’effondrer et devenir à son tour dépassé.

    En outre, à une époque où l’on préfère faire pleurer sur les victimes que célébrer les vertus héroïques, et bien que le colonel Beltrame soit mort égorgé, ce n’est pas d’abord en tant que victime, mais en tant que héros qu’il a été célébré. Je ne me fais évidemment pas d’illusion : l’idéologie dominante va chercher à réaffirmer son emprise dès que l’émotion sera retombée. Les « déconstructeurs », les rigolards et les petits malins vont revenir sur le devant la scène. Mais la façon dont l’opinion, quasiment unanime, a réagi n’en est pas moins profondément parlante, profondément révélatrice. Le peuple aime les héros. Il sait que le culte des héros, dont parlait Thomas Carlyle, lui vient du fond des âges. Instinctivement, il réalise que le bien commun s’ordonne à ce qui est beau, à ce qui est grand et à ce qui est fort. Il attend des exemples plus que de leçons. Merci au colonel Beltrame de nous avoir, grâce à son sacrifice, rappelé aussi cela.

    Breizh-info.com : Avez-vous lu le livre de M. Smith, « La ruée vers l’Europe » ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? La démographie sera-t-elle la clé du XXIe siècle et de la survie des Européens en tant que civilisation ?

    Alain de Benoist : Je n’ai pas eu le temps de lire le livre de Stephen Smith, mais j’en connais le contenu. L’auteur n’est d’ailleurs pas le premier à estimer que les perspectives de croissance démographique de l’Afrique subsaharienne vont exercer dans les décennies qui viennent une pression migratoire d’une ampleur énorme sur les pays européens. Beaucoup plus encore qu’une « maghrébisation » ou une « islamisation », c’est une africanisation de l’Europe par des populations qui sont très loin d’être toutes musulmanes qui se profile à l’horizon.

    Là où le livre de Smith est le plus intéressant, c’est qu’il s’attaque à deux idées reçues. La première est celle qui consiste à croire que les migrants « économiques » viennent des couches les plus pauvres de leurs pays d’origine. En réalité, les plus pauvres n’ont tout simplement pas le moyen d’émigrer, car la migration coûte relativement cher (plusieurs milliers d’euros). Ceux qui émigrent sont ceux qui, sans être riches, ont au moins pu accumuler suffisamment pour tenter de partir.

    Deuxième idée reçue, qui s’articule d’ailleurs à la précédente : s’imaginer qu’on ralentira les flux migratoires en favorisant le « développement » des pays africains, alors que celui-ci ne fait que stimuler le désir d’émigrer en même temps qu’il donne plus de moyens de se déraciner. Stephen Smith le dit explicitement : en faisant ce calcul, les pays riches se tirent une balle dans le pied, car le « développement » revient à aider des pays pauvres à atteindre un seuil de prospérité à partir duquel leurs habitants disposeront en nombre croissant des moyens de partir s’installer ailleurs.

    Mais la démographie n’est pas seule en cause. Il faut aussi prendre en compte les facteurs écologiques. Croire que l’épuisement programmé des ressources naturelles et l’aggravation des dérèglements climatiques n’auront pas d’effet sur les mouvements migratoires est une grande illusion. Certains experts annoncent déjà 150 millions de « réfugiés climatiques » pour le milieu du siècle.

    Stephen Smith estime que la « ruée vers l’Europe » est inéluctable. Cela pose en réalité une question politique : les dirigeants européens ont-ils la volonté et l’esprit de décision nécessaires pour faire face à un tel défi ? Alain Finkielkraut disait récemment qu’une Europe africanisée ne serait plus l’Europe. C’est l’évidence même, mais pour éviter que les rapports démographique relèvent du seul modèle des vases communicants, il faut au moins vouloir s’y opposer. Ceux qui pensent que les cultures comptent pour rien, et que les hommes sont indéfiniment substituables les uns aux autres, ne sont pas les mieux placés pour le faire. Quant aux Européens dont vous parlez, la question qui se pose est moins de savoir s’ils veulent voir survivre leur civilisation que de savoir s’ils ont eux-mêmes la volonté de la faire se poursuivre.

    Breizh-info.com : Que vous inspire la situation à Mayotte ? N’est-ce pas une grave erreur de d’avoir fait de cette île un département français ?

    Alain de Benoist : C’est en mars 2011, donc sous la présidence de Nicolas Sarkozy, que l’île de Mayotte est devenue le 101e département français. Je suis de ceux qui ont estimé dès le départ que c’était une erreur. En moins de dix ans, la gestion de Mayotte est tout simplement devenue impossible. Pourquoi ne pas lui donner son indépendance ?

    Breizh-info.com : La situation internationale semble bouger énormément ces derniers temps entre la réélection de Vladimir Poutine, les tensions avec le Royaume-Uni, la guerre de la Turquie contre les Kurdes, etc. Quel regard portez-vous sur cette évolution ?

    Alain de Benoist : Les choses bougent beaucoup en effet, et d’autant plus que depuis la chute du Mur de Berlin nous vivons dans une époque de transition où tous les repères tendent à s’effacer. Il est difficile dans ces conditions de faire des pronostics qui ne relèvent pas du doigt mouillé. Mon sentiment est que le Proche-Orient reste plus que jamais le foyer de tension principal qui peut demain mettre le feu aux poudres. Dans ce contexte, et singulièrement depuis l’élection de Donald Trump, on voit se développer une campagne russophobe de vaste ampleur qui trahit la peur des Américains de voir la Russie d’abord, la Chine ensuite, les destituer d’une hégémonie qui n’est déjà plus ce qu’elle était autrefois. On est en train de revenir à la guerre froide, mais cette fois-ci sans l’alibi d’un « anticommunisme » qui, chez beaucoup, n’a finalement jamais été que le cache-sexe d’une vieille hostilité visant la puissance continentale russe.

    Les Américains ne reculeront devant rien – fake news, coups montés, désinformation, provocations, etc. – pour empêcher la Russie de redevenir une grande puissance susceptible de leur faire de l’ombre. Vladimir Poutine est devenu le symbole de tout ce qu’ils exècrent. La popularité dont il jouit, la façon dont il a redonné la fierté à son peuple, les succès politiques et militaires qu’il a enregistrés récemment, la montée en puissance de ses forces militaires, sa réélection triomphale enfin dans un pays où les partis « pro-occidentaux » représentent désormais moins 5 % des suffrages, tout cela est pour eux insupportable. La situation compliquée du Proche-Orient, la Syrie, l’Irak, le Yémen, le jeu saoudien, les ambitions de l’Iran, la stratégie israélienne, sont autant d’occasions pour eux de tenter de rétablir la situation à leur avantage. Le problème est que ce jeu peut très bien déboucher sur une nouvelle guerre mondiale. Faut-il s’y attendre ? Disons que si ce n’est pas encore probable, c’est au moins de plus en plus possible.

    Breizh-info.com :  Cinquante ans après Mai 68, si vous deviez dresser un bilan de cette époque et de ses conséquences, quel serait-il ?

    Alain de Benoist :  Essayons de faire bref. D’abord, on l’oublie trop souvent, Mai 68 n’a pas été seulement une révolte étudiante de grande ampleur, mais aussi la dernière grande grève générale que la France ait connue. Il y a sans doute plus de leçons à tirer de la seconde que de la première. Ensuite, d’un point de vue idéologique, deux tendances contradictoires au moins se sont manifestées en Mai 68. La première, sympathique mais minoritaire, mettait en accusation la société de consommation et la société du spectacle, le « système des objets » et le capitalisme libéral, avec des références au situationnisme, à Guy Debord, mais aussi à Jean Baudrillard, Henri Lefebvre, Herbert Marcuse et quelques autres. L’autre, nettement majoritaire, se voulait purement individualiste et hédoniste. Son programme se résumait dans le slogan : « Jouir sans entraves ».

    C’est le Mai 68 des enfants gâtés de la bourgeoisie et des révolutionnaires en peau de lapin, qui allaient rapidement réaliser que c’est en se ralliant à la logique du Capital qu’ils pourraient le mieux satisfaire leurs « désirs ». La seconde tendance l’a malheureusement très vite emporté, engendrant toutes les pathologies sociétales qu’on a pris l’habitude d’attribuer aux « soixante-huitards ».

    Depuis un demi-siècle, j’ai vu se mettre en place tous les dix ans le même train de commémorations obligées des journées de Mai 68. A chaque fois, c’est l’occasion de publier de nouveaux livres, de donner la parole aux « anciens » des barricades, et autres exercices rituels qui ennuient prodigieusement la jeunesse d’aujourd’hui. Mai 68 a pesé sur l’évolution de la société, mais le monde a changé. Les anciennes militantes du MLF ont aujourd’hui dépassé l’âge de l’avortement et les ex-« révoltés » se préoccupent surtout de leur prostate. Il serait temps de passer à autre chose.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh Info, 2 avril 2018)

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  • Pas de sympathie pour les traîtres...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque l'actualité, avant l'attentat de Trèbes... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Décroissance ou toujours plus ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2018).

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    Alain de Benoist : « Pour les libéraux « occidentalistes », c’est plus que jamais la Bérézina »

    Une fois n’est pas coutume, il s’agit d’un tour d’horizon de l’actualité et non point d’un sujet spécifique. Que penser de la triomphale réélection de Vladimir Poutine, avec 76,6 % des voix dès le premier tour ?

    Je m’en réjouis, bien entendu. Mais le plus important, c’est de constater que les seuls concurrents de Poutine étaient les communistes de Pavel Groudinine (11,7 % des voix) et les ultra-nationalistes de Vladimir Jirinovski (5,6 %), tandis que l’unique candidat libéral, Ksenia Sobtchak, a décroché le score mirobolant de 1,6 % des suffrages : à peu près le score de Philippe Poutou à la présidentielle de 2017 ! Pour les libéraux « occidentalistes », c’est donc plus que jamais la Bérézina. Emmanuel Macron (24 % des voix au premier tour, trois fois moins que Poutine) se trouve maintenant face à un nouveau tsar en Russie, à un nouvel empereur en Chine, à un nouveau sultan en Turquie, tous trois au summum de leur popularité. Partie inégale.

    La tentative d’assassinat de l’ex-agent double Sergueï Skripal, dont les Anglais, immédiatement soutenus par Macron et par Donald Trump, ont immédiatement attribué la responsabilité à la Russie, n’a apparemment pas nui au maître du Kremlin ?

    Elle a, au contraire, encore renforcé sa popularité. Les Russes savent mieux que personne que si Poutine a sans doute des défauts, il est difficile de le considérer comme un idiot. J’ai, pour ma part, beaucoup de mal à imaginer que Vladimir Poutine n’avait vraiment rien de plus pressé, à la veille d’une élection présidentielle (pour ne rien dire de la Coupe du monde de football), que d’aller faire tuer un individu inactif depuis plus de cinq ans, en utilisant un gaz neurotoxique pointant vers le Kremlin. Comme l’a écrit Slobodan Despot, autant laisser sur place sa carte d’identité ! Je comprends, en revanche, fort bien comment pareil coup monté pouvait être utilisé contre lui, afin de servir la russophobie des gouvernements et des médias. Quant au sort de Sergueï Skripal, il m’indiffère : je n’ai pas de sympathie pour les traîtres.

    Nicolas Sarkozy mis en examen dans l’affaire d’un présumé financement libyen de sa campagne électorale ?

    Sarkozy s’est, à mon avis, déjà déshonoré deux fois : la première en réintégrant la France dans le giron de l’OTAN, dont le général de Gaulle l’avait fait sortir, la seconde en déclenchant contre la Libye une guerre criminelle dont nous n’avons pas fini de subir les conséquences. Sur l’affaire dont vous parlez, je ne suis pas dans le secret de l’instruction. Je ne ferai donc de procès d’intention à personne, non par respect de la présomption d’innocence (ainsi dénommée par antiphrase, puisque c’est au contraire quand on est suspecté d’être coupable que l’on est mis en examen), mais parce que je n’ai qu’une confiance très mesurée dans la Justice de mon pays. En tout état de cause, si les charges étaient avérées, ce serait un scandale d’État sans précédent.

    Le projet de réforme de la SNCF, incluant la remise en cause des privilèges des cheminots, et l’imposant programme de grèves annoncé par les syndicats ?

    Les grèves des transports ne sont jamais très populaires, ce que l’on peut comprendre. Mais arrêtons de prendre pour boucs émissaires des cheminots dont les « privilèges » ne sont qu’une goutte d’eau face à ceux des grands patrons du CAC 40 ! Ce n’est pas la faute des cheminots si les trains n’arrivent plus à l’heure et si les lignes de chemin de fer ne sont plus entretenues. Ce ne sont pas eux qui sont responsables de la gestion désastreuse qui a transformé la SNCF en tonneau des Danaïdes (47 milliards de dettes). La seule vraie question qui se pose dans cette affaire est de savoir si la SNCF va rester un service public au service de tous les usagers, où qu’ils habitent, ou si l’on va s’orienter progressivement vers une privatisation dont les conséquences inéluctables seront une hausse des tarifs (+27 % en Angleterre depuis dix ans) et la suppression programmée de centaines de petites lignes à la rentabilité insuffisante, ce qui accentuera encore la coupure entre les métropoles et la France périphérique.

    Macron n’aurait jamais été élu sans le soutien massif des retraités et des fonctionnaires, deux catégories l’une et l’autre protégées jusqu’ici des effets de la mondialisation. Dès son élection, il s’est attaqué aux premiers, il s’attaque maintenant aux seconds, qui représentent 22 % du salariat. Il scie donc lui-même la branche sur laquelle il est assis. Le jour où la classe moyenne, qui se trouve déjà en état d’insécurité culturelle, se retrouvera en état d’insécurité sociale, les choses basculeront.

    Les dernières élections italiennes ont vu la victoire massive des populistes de tous bords. Pour le moment, seule la France semble « résister » à cette vague en Europe. Pourquoi ?

    Elle n’y résiste pas tant que ça, puisque les grands partis de gouvernement ont déjà presque disparu, et que c’est pour faire face à la déferlante populiste que Macron a saisi cette occasion d’engager une recomposition générale du paysage politique. Mais vous avez raison : la déferlante en question pourrait être plus ample. Ce qui manque, c’est un homme (ou une femme) susceptible de l’incarner.

    Mayotte se trouve en première ligne face à l’immigration clandestine. Que faire ?

    L’indépendance me semble être une bonne solution.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 26 mars 2018)

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  • Décroissance ou toujours plus ?...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux publient cette semaine un essai d'Alain de Benoist intitulé Décroissance ou toujours plus ? - Penser l'écologie jusqu'au bout. Il s'agit d'une réédition de Demain la décroissance (E-dite, 2007), qui était devenu introuvable. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle Ecole et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017).

     

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    " Une croissance matérielle infinie est-elle possible dans un monde fi ni ? La réponse devrait être évidente. Aux dérèglements climatiques et à la dégradation de l’environnement sous l’effet des pollutions de toutes sortes s’ajoute en effet l’épuisement des ressources naturelles qui, contrairement à ce que l’on a cru trop longtemps, ne sont ni gratuites ni inépuisables. En un siècle, l’homme a déjà consommé des stocks que la nature avait mis 300 millions d’années à constituer. Et l’on sait que si tous les habitants du globe consommaient autant que les Occidentaux, il faudrait quatre ou cinq planètes supplémentaires pour couvrir nos besoins en matières premières. Pourtant, les hommes politiques et la plupart des décideurs continuent à ne jurer que par la « croissance » et le « développement », alors même qu’ils se disent désireux de « relever les défis de l’écologie ». Cette attitude leur est dictée par l’idéologie du progrès et la conviction que l’économie est en dernière instance ce qui détermine la vie des peuples. Spontanément, ils croient que l’illimitation est naturelle : les désirs de l’homme sont illimités, la croissance doit être illimitée. Cette croyance s’exprime dans un mot d’ordre : toujours plus ! Comme si plus était toujours synonyme de mieux ! Les partisans de la décroissance savent que le « développement durable » (la « croissance verte ») et les énergies renouvelables ne peuvent au mieux que repousser les échéances, car on ne peut à la fois préserver les équilibres naturels et continuer d’adhérer à la logique du profit. On ne peut à la fois déplorer les effets et chérir les causes. Une rupture est nécessaire. Rupture avec la démesure, que les Grecs appelaient hybris. Rupture par rapport à l’omniprésence des valeurs marchandes. Rupture aussi dans notre rapport à la nature, qui n’est pas un objet appropriable ou un simple décor de notre existence, mais l’une des conditions systémiques de la vie. "

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  • La dictature victimaire...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°171, avril-mai 2018) est disponible en kiosque, avec une magnifique couverture consacrée à Sylvain Tesson.

    A côté du dossier consacré à l'idéologie victimaire, on retrouvera l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés, de nombreux entretiens, les chroniques de Xavier Eman, d'Hervé Juvin, d'Olivier François, de Ludovic Maubreuil, de Laurent Schang et d'Yves Christen et l'anti-manuel de philosophie de Jean-François Gautier...

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

     

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    Éditorial           

    L'espace et le temps, par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    Dans les pas de Sylvain Tesson, propos recueillis par Alain de Benoist, François Bousquet et Pascal Eysseric

    Cartouches

    Le regard d’Olivier François : Un faune impatient de culbuter les nymphes

    Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman

    Le carnet géopolitique d’Hervé Juvin : L’Europe en congé de l’histoire

    Journal d’un cinéphile, par Ludovic Maubreuil

    Champs de bataille : Patton perd son pari à Metz, par Laurent Schang

    Musique : Mingus, moins qu’un chien, plus qu’un homme, par Armand Grabois

    Bestiaires : l’intelligence des corbeaux, par Yves Christen

    Sciences

    Le combat des idées

    Le Sacré-Ricœur de Macron, le philosophe et le président, par Fabrice Moracchini

    La Catalogne et le destin de l’Espagne, par Javier Portella

    N’ayez pas peur des autonomistes !, par Francis Van den Eÿnde

    Poutine : entretien avec Héléna Perroud, propos recueillis par Slobodan Despot et Alain Lefebvre

    Zakhar Prilepine sur tous les fronts, propos recueillis par Michel Thibault et Christophe A. Maxime

    Chine : la Révolution culturelle, par David L’Épée

    Socialismes asiatiques : l’Orient est-il toujours rouge ? , par Pascal Eysseric

    Voyage en Corée du Nord, par Thomas Gerber

    Jean-Marie Le Pen nous ouvre sa bibliothèque, propos recueillis par Maxime Dalle

    Expurgeons ces prétendus classiques ! par Bruno Lafourcade, Slobodan Despot, Jean-Jacques Langendorf, Patrice Jean et Michel Marmin

    Matzneff, le plus complice de tous nos maîtres, par Patrice Jean

    Hartmut Rosa et l’homme compressé, par Thomas Hennetier

    Dossier

    Les folies de l’épidémie victimaire

    Les nouveaux Gardes rouges du multiculturalisme, par François Bousquet

    Comment les médias façonnent un monde virtuel, par Alexandre Zinoviev

    Faux crimes de haine, enquête dans les campus américains, par James Littel, notre correspondant aux États-Unis

    Extension du domaine de l’exclusion, par Pierre Fouques

    L’ubuesque concept d’appropriation culturelle, par François Bousquet

    Le décryptage de Jean-Yves Le Gallou. Traque aux fake news : Kafka revisité par la Silicon Valley, propos recueillis par François Bousquet et Patrick Péhèle

    Entretien avec Marc Laudelout. À quand l’autodafé des livres de Céline ? , propos recueillis par François Bousquet

    La Cinémathèque au banc des accusés, par Ludovic Maubreuil

    Fake news : l’exemple de l’attentat de la rue Copernic, par Pascal Eysseric

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Série télé : South Park contre le politiquement correct, par David L’Épée

    Un païen dans l’Église : la cathédrale de Quimper, par Bernard Rio

    Philo : Pourquoi la vie n’est pas un objet scientifique, par Jean-François Gautier

    L’esprit des lieux : Syracuse, par Kostas Mavrakis

    C’était dans Éléments : Pourquoi j’aime l’Allemagne, par Jean Cau

    Éphémérides

     

     

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  • Georges Dumézil et les Indo-Européens...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist reçoit  Xavier Delamarre, linguiste et  co-éditeur, avec Romain Garnier de la revue d'études indo-européennes Wékwos, et Jean Haudry ancien professeur de linguistique et de sanskrit à l'université Lyon-III, et auteur, notamment, d'un Les Indo-Européens, dans la collection Que-sais-je, récemment réédité.

     

                                       

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (41)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Entretien d’Alain de Benoist avec Nicolas Gauthier (Bvd Voltaire) sur les psychotropes. Montrant que la loi française actuelle sur les stupéfiants est inapplicable il revient sur sa transformation prévue par le gouvernement qui entend faire évoluer la répression de l’usage du cannabis qui sera à l’avenir justiciable d’une simple amende :

     
    Alain de Benoist ruine en quelques phrases le dogme qui voudrait que l’avortement soit la cause essentielle de la baisse de la natalité en Europe : 
     
     
    Alain de Benoist : « Je suis pour l’autonomie de la Corse, pas pour son indépendance ! » Courte réflexion sur la France jacobine et ses régions :
     
     
    L’Institut Iliade en plus de son colloque annuel (le prochain se déroule à Paris le 7 avril) se consacre essentiellement à la formation de jeunes esprits. Il s’agit de faire émerger une nouvelle génération d’acteurs susceptibles d’épauler le réveil des peuples européens actuellement en dormition, afin de combattre le risque de « grand effacement » de notre civilisation commune et de renouer avec le fil d’Ariane de notre identité collective. Ci-jointe la vidéo (première référence) présentant les stages de formation qu'elle organise et qui visent à doter ses stagiaires d’une conscience bien affutée tant sur le plan intellectuel, qu’éthique et esthétique. La deuxième référence explicite les propos de la vidéo sur la manière dont l’Iliade conçoit la « tenue »  :
     
     
     
    Lors de sa dernière émission Hebdo Politique Elise Blaise recevait Paul-François Paoli sur Tv-Libertés. L’auteur de l’excellent livre L’imposture du vivre-ensemble de A à Z paru chez L’Artilleur y devise avec justesse de l’affaire de la future Jeanne d’Arc qui pose la question des relations entre le particulier et l’universel, hors du rabâchage idéologique coutumier. Est abordée ensuite la question Mennel Ibtissem, la chanteuse enturbannée de The Voice. Pour Paoli,  afin qu’il y ait un vivre-ensemble encore faut-il qu’il y ait un monde commun, d’où la question : que partageons-nous avec Ibtissem ? Sont évoqués par la suite les sujets brûlant du sentiment de culpabilité éprouvé en Europe occidentale et de la lâcheté insigne des élites qui se coulent trop aisément dans un tel masochisme, la nécessité d'un récit national à condition qu’il ne soit pas figé, la perspective d’un affrontement avec ceux qui se refuseront à toute refondation identitaire de notre être ensemble, la détresse d’un État victime de la religion humanitaire et victimaire qui ne veut pas faire respecter ses propres lois et bat en retraite quand se présente l’éventualité d’une quelconque violence, si bien que l'on peut se demander à bon droit quelle est désormais sa légitimité ? Tout cela est, selon Paoli,
    symptomatique d’un déclin anthropologique du monde occidental. Voici un écrivain sans langue de bois et nullement inhibé  :
     
     
    Françoise Bonardel, professeur de philosophie émérite à la Sorbonne recommande vivement la lecture de L’imposture du vivre-ensemble de A à Z de Paul-François Paoli. Dans sa critique, parue sur Le Figaro Vox elle fait chorus avec les thèses du livre. Qu’on en juge par cet extrait : « Qu’on les nomme poncifs, stéréotypes ou clichés, les nouveaux lieux communs relatifs au « vivre ensemble » relèvent bien de l’imposture en ce qu’ils tentent de faire passer une fiction pour la réalité qu’ils contribuent à dissimuler. Que des formes de coexistence pacifique et d’entente cordiale soient bel et bien possibles entre les membres des différentes communautés installées sur la territoire français, ne règle pas davantage le problème de fond lié à l’immigration de masse que de penser que les relations d’amitié entre certaines familles juives et arabe-musulmanes vont mettre fin au conflit israélo-palestinien. Quand des migrants s’entre-tuent à Calais ou ailleurs, que des communautés ne cachent plus leur hostilité réciproque et règlent leurs comptes selon leurs coutumes ancestrales, que devient la « vivre-ensemble » angélique présenté comme un modèle d’intégration républicaine auquel devraient surtout se plier les autochtones ». Le peuple français toujours mis au banc des accusés, pourra-t-il longtemps supporter pareille situation ? :
     
     
     
    Le 3 mars Alain Finkielkraut présentait un numéro de Répliques consacré à la France d’hier. Il avait comme invité Jean-Pierre Le Goff. Dans La France d’hier. Récits d’un monde adolescent des années 1950 à Mai 68 (éditions Stock) ce sociologue éminent s’attache à donner un sens aux fragments de ses souvenirs et, parfois, de ses nostalgies. Un changement radical s’est produit entre ce passé récent (les années 50 et 60), dur mais profondément humain et l’époque contemporaine. C’est ce basculement dont l’adolescence fut alors l’épicentre qui s’est cristallisé en mai 68. Le Goff essaye d’en débrouiller avec lucidité la signification en évitant toute lecture rétrospective ou par trop angélique. Il reproche à la droite contemporaine sa lecture simpliste et revancharde des événements et au gauchisme culturel d’en avoir altéré le sens. Remarquable émission :
     
     
    Antonio Gramsci est à la mode à « droite », d’Alain de Benoist qui a repris sa théorie de l’hégémonie culturelle dès les années 70, à Marion Maréchal-Le Pen aujourd’hui. En réalité Gramsci devrait être lu par tous ceux qui considèrent que la bataille politique ne se réduit pas à des compétitions électorales et qu’elle met en scène prioritairement des représentations, des symboles et des affects. L’hégémonie étant actuellement détenue par le camp libéral, c’est contre lui qu’il convient d’argumenter comme le rappelle Matthieu Bock-Côté :
     
     
    « La presse est la première ennemie de la liberté d’expression ». Non, ce n’est pas sur un site de la réinfosphère que l’on peut lire pareille déclaration fracassante mais sur le blog de Jean-Luc Mélenchon. Il y prenait la défense de Laurent Wauquiez à la suite des  propos « controversés » de ce dernier ( les propos sont réputés « controversés » par les médias quand il s’agit d’astreindre l’émetteur à plus de conformité au politiquement correct). Un article du Monde (première référence) indique que Jean-Luc Mélenchon n’a pas soutenu Wauquiez par hasard. Le prophète de l’insoumission fait authentiquement de la politique et il est un des seuls sur cette ligne. Il sait qu’il lui faut abattre le parti des médias et son unanimisme s’il veut réussir son entreprise. Ayant choisi et désigné l’ennemi qu’il appelle « la caste » dont la presse serait l’ultime rempart, il la combat frontalement et pour cela il lui faut décrédibiliser le rempart d’experts, de fake news et de fariboles, derrière lesquels elle s’abrite quitte à faire des dommages collatéraux dans ses propres rangs. Ainsi le départ d’Aude Rossigneux puis de Noël Mamère et de toute une flopée de révolutionnaires du dimanche qui soutenaient le pure playeur insoumis : Le Média. « Nous n’avons pas d’autre adversaire concret que le parti médiatique; lui seul mène la bataille sur le terrain, en inoculant chaque jour la drogue dans les cerveaux » ajoute-t-il, montrant par là qu’il a parfaitement compris comment fonctionnait notre société. En revanche il n’est pas sûr que Mélenchon soit suivi par l’équipe de bras cassés qui l’entoure. Ce sont des gens classiquement de « gauche », trop bien intégrés au « système », qui ont des appuis dans les médias et ne voudront pas rompre avec eux. Des rebelles de confort qui ne peuvent suivre le leader maximo sur de nombreux points de sa politique étrangère. Aude Rossigneux est un premier exemple de ce trouble. N’a-t-elle pas été virée car elle sympathisait avec les « rebelles » syriens ? Pour s’être enchainée en quelques sortes à la stratégie de la CIA et de l’État israélien, conformément aux canons de l’Église socialiste depuis l’antique SFIO. On fait mieux comme modèle d’insoumission radicale. La même information traitée par l’OJIM (deuxième référence), puis enfin la chronique, très honnête, diffusée sur Le Média et qui a fait fuir les amis de l’Amérique impériale maquillés en dissidents de choc (troisième référence)   :

     

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/03/05/melenchon-et-wauquiez-meme-combat_5265696_823448.html

     
     
     
    Bon numéro d’I-média, l’émission de critique du parti médiatique présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp, plus pertinents que jamais. Elle traite cette fois ci de Bernard de la Villardière, journaliste indépendant en proie à la meute aboyeuse des redresseurs de tort pour ses propos qualifiés d’ « islamophobes »; du jugement de Mélenchon sur les médias et de la guerre de la Ghouta telle qu’elle a été envisagée par Le Média relevant la pratique de la censure (les images qu’on ne montre pas) et de la propagande (les images qu’il faut absolument montrer). L’arsenal sémantique utilisé par Le Monde est à cet égard révélateur. Quand Le Monde traite des bombardements sur la Ghouta il n’est question que de « massacre » de « catastrophe humanitaire » de « guerre d’extermination » sans oublier les objurgations de « la communauté internationale » qui en novlangue ne désigne que les seuls pays vassaux de l'Otan :
     
     
    Jean-Paul Brighelli, toujours en verve, remet à sa place Jean-Luc Mélenchon qui galèje, selon lui, à propos des réformes entreprises par Blanquer dans l’éducation nationale. Exercice d’humour vache mais cependant pétri de réalisme républicain old school :
     
     
    Dans une autre chronique Jean-Paul Brighelli, Cassandre qui hurle talentueusement dans le désert, s’en prend aux « pédagogues » qui ont dévasté l’école et contraint au déracinement deux générations de jeunes français. 
    Citant Barbara Lefebvre qui vient de faire paraitre un livre intitulé Génération « j’ai le droit ». La faillite de notre éducation, il écrit : « Le français et sa littérature d’une part, l’histoire, d’autre part, sont les mamelles de l’identité nationale. C’est pourquoi déraciner l’enseignement de ces deux disciplines était primordial pour les guérilleros du multiculturalisme postmoderne, du libéralisme mondialisé, de l’individu atomisé ». S’ensuit une véritable avalanche de crimepensée orwellien qui voit les jocrisses passer les uns après les autres au peloton d’exécution et confère à sa lecture une jubilation sans pareille:
     
     
    Résumé du livre de Heinrich Meier La leçon de Carl Schmitt  paru sous le titre « L’oeuvre de Carl Schmitt, une théologie politique ». Étude sur le transfert opéré par les juristes des concepts théologiques, comme celui de la toute puissance de Dieu, sur le souverain temporel dans le monde moderne. Selon Schmitt, après la sécularisation c’est à la politique de remplir la mission jadis dévolue à l’Église. De là résulte que le critère du politique qui est la distinction entre l’ami et l’ennemi renvoie, en dernière analyse, à l’opposition entre Dieu et Satan. « On ne peut comprendre la genèse des concepts schmittiens et leur portée véritable qu’en ayant à l’esprit (la foi catholique qui anime l’auteur) ». cette foi explique que sa pensée est moins une philosophie politique - si la philosophie doit être pensée comme indépendante de la foi en la révélation- qu’une théologie politique, pour ainsi dire totale en ce qu’elle informe tous les aspects de l’existence, conclue Heinrich Meier : 
     
     
    Propos toniques de François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments, sur le « psychodrame » (Raymond Aron) de mai 68, lors d’une conférence tenue à Bordeaux le 10 février dernier. Une rupture générationnelle qui outrepasse largement les quelques journées emblématiques de la « commune étudiante ». Bousquet se lance dans une diatribe qui ne manque pas de souffle contre l’esprit 68. Comme le souligne l’orateur c’est une attaque en règle et à charge contre l’esprit de mai qui a débouché sur le règne contemporain du libéralisme libertaire unissant les deux versants de la double pensée, comme dirait Jean-Claude Michéa  :
     
     
    Dans un entretien avec Édouard Chanot sur la chaine Sputnik, le sociologue québécois Jérôme Blanchet-Gravel réfute l’argument selon lequel le multiculturalisme, véritable totem contemporain, équivaudrait à un progrès. Y voyant, comme de nombreux communautariens d’Amérique du Nord, un retour à la tradition, au religieux et à un véritable réenchantement du monde dans une perspective anti-libérale. Certes le multiculturalisme avance ses pions en s’appuyant sur la structure juridique libérale, mais il abrite idéologiquement une pensée profondément illibérale réprouvant l’individualisme issu des Lumières ( voir à cet égard le numéro 16 de juin 1994 de Krisis qui comporte un article prémonitoire d’Alain de Benoist sur les communautariens américains et des extraits des écrits d’Alasdaire MacIntyre et de Michael J. Sandel). Selon Jérôme Blanchet-Gravel (La face cachée du multiculturalisme, éditions du Cerf) le multiculturalisme comme représentation relève d’un esprit baudelairien amateur de paradis artificiel qui fait appel à l’orientalisme (fascination de l’Orient) en vogue dans le romantisme du XIX éme siècle, mettant ainsi en doute l’imaginaire actuel qui représente le monde occidental comme essentiellement xénophobe alors qu’il est au contraire profondément xénophile. En ce sens, nous dit-il, le muticulturalisme n’est pas à confondre avec le mondialisme qui tend à uniformiser les cultures au besoin par un métissage universel, alors que l’idéologie « multi-culti » tend à préserver des cultures différenciées :
     
     
    Le clergé médiatique est hémiplégique. Il relaie sans recul et sans l’ombre d’un doute le seul discours des associations immigrationnistes ainsi que le montre éloquemment l’OJIM à propos des discussions récentes sur la loi asile-immigration. Une loi qui prévoit d’étendre le regroupement familial auprès des réfugiés mineurs et donc crédibilise les projet des familles qui envoient leur grand garçon en éclaireur essayer de trouver un avenir meilleur en Europe. Et tout cela au bénéfice des courants libéraux libertaires qui s’arrogent le monopole de la vertu (première référence). La prise en charge des migrants mineurs clandestins au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance qui échoit pour l’essentiel aux départements pèse de plus en plus lourdement sur des finances déjà rabotées par l’État. Par exemple pour la Seine et Marne l’enveloppe budgétaire dédiée est passée de 11,5 millions en 2015 à 30 millions en 2017. L’asphyxie financière à laquelle conduit cette évolution est d’autant plus rageante que le président du Conseil Général déclarait en novembre dernier que « plus de 75% des personnes se présentant comme mineurs s’avéraient être majeures » (deuxième référence) :
     
     
     
    Eric Zemmour sur la fin annoncée du pédagogisme. Les initiatives de Jean-Michel Blanquer entameraient selon le journaliste le travail de sape des naufrageurs de l’école. « Un jour, égrène-il,c’est la méthode syllabique, le bon vieux B.A BA qui revient en majesté, un jour c’est la dictée, et maintenant les quatre opérations, même la division dès le cours préparatoire, demain peut-être, la fin du bac dans une pochette surprise et pourquoi pas la sélection a l’université… » (première référence). Pas du tout clame Claude Meunier-Berthelot. Elle prend le contre-pied de Zemmour et déclare que les effets d’annonce du ministre ne sont guère suivies d’effets. Tout juste suscitent-ils les cris d’orfraie de la gauche syndicale enseignante. Se retranchant derrière la réalité, elle affirme que tous ces dispositifs salutaires ne s’appliquent uniquement que dans les Réseaux d’Éducation Prioritaires, autrement dit pour les élèves issus de l’immigration (deuxième référence) : 
     
     
     
    Michel Drac était reçu récemment par TV Libertés pour présenter son livre de prospective sur le quinquennat d'Emmanuel Macron Voir Macron (éditions Le Retour aux Sources). Son diagnostic est tout entier déterminé par la question suivante : comment ce président qui dit incarner la vertu et la raison pourrait-il se comporter en cas de crise majeure ou en cas d’exception. Il imagine huit scénarios, bien sûr hypothétiques, mais néanmoins conformes aux grandes tendances évoquées par certains analystes de l’évolution de notre monde. Sont ainsi passés en revue les accidents majeurs qui pourraient survenir dans les domaines techno-économiques, géopolitiques, démographiques, politiques, culturels et écologique et comment Macron y ferait face ou serait emporté par la tourmente. Brillant exercice de décodage :
     
     
    Les analyses mensuelles de Michel Drac. Pour le mois de janvier sont retenues successivement les attaques contre la personnalité de Trump (et non sur la politiques effectivement menée), les affaires européennes et  enfin la Turquie et les conséquences de son offensives sur les populations kurdes du canton d’Afrine en Syrie :
     
    La lecture du livre de Michael Wolff, Fire and Fury, inside the Trump White House inspire à Michel Drac le bilan suivant : il s’agit bien entendu d’une enquête à charge qui comporte néanmoins de nombreux aspects intéressants concernant la fureur anti-Trump des médias et leur volonté de saboter sa présidence, des aperçus sur sa campagne, le fonctionnement plutôt erratique du président et celui plus sage de son administration. Comme toujours c’est clair et lucide :
     
     
    C’est probablement la fin pour la zone rebelle de la Ghouta orientale, région située à l’est de Damas où les groupes djihadistes sont encerclés par les forces syriennes demeurées loyales au gouvernement légal de Bachar el Assad. Les bombardements effectués par les aviations syriennes et russes y tueraient des centaines de civils, comme dans toutes les guerres. Le traitement médiatique occidental de cette reconquête, déjà vécue pour Alep-Est, est caractérisé par une hystérie manichéenne qui revient à ne reconnaitre au « boucher » Assad aucun droit d'y rétablir la souveraineté bafouée de l’État syrien. La dissymétrie observable avec le traitement de la  « libération de Mossoul » par la Coalition des puissances occidentales et des troupes irakiennes qui a causé au bas mot la mort d’environ 10 000 civils est flagrante. Pourquoi ce double standard ? C’est que tout simplement les médiatiques avaient négligé d’y convoquer photographes ou cinéastes susceptibles d’en ramener des images sanglantes de massacres propres à émouvoir la sensibilité du téléspectateur occidental. Ainsi les « dommages collatéraux » pouvaient-ils passer à l’as. Le Monde qui ne manque pas de fustiger Damas, coupable aux yeux du quotidien de vouloir mettre à genoux ses adversaires d’Al-Qaïda donne le ton à l’ensemble d'une presse unanime. Une pareille duplicité est franchement stupéfiante et n’honore pas les médias « libres » du monde occidental. Régis le Sommier, grand reporter à Paris Match, dénonçait sur France 24 le 27 février cette indignation sélective en déclarant : « Il se passe quasiment la même chose au Yémen qu’à la Ghouta, mais  évidemment on n’en parle jamais car ce sont nos alliés Saoudiens qui sont à la manoeuvre ! ». Les médias du « monde libre » sont effectivement au service de la stratégies du chaos qui est celle de l’Occident. Ci joint le décryptage d’Ingrid Riocreux sur les stratagèmes en cours  :
     
     
    Alors que l’État syrien a repris le contrôle de plus de 35% de l’enclave rebelle de la Ghouta orientale Le Figaro présente une courte notice sur les différents groupes djihadistes présents dans la zone et leurs sponsors respectifs. Les renseignements proviennent du géopolitologue Frédéric Pichon, gage de probité de l'information :
     
     
    Singulier paradoxe des autorités françaises qui, à l’unisson d'autres gouvernements européens, reprochent aux polonais d’imposer une histoire officielle alors que les « lois mémorielles » (loi Gayssot, loi Taubira concernant le seul esclavage pratiqué par les Occidentaux etc) continuent ici même d’imposer une lecture pour le moins orientée et passablement corsetée de notre passé. Éric Zemmour n’est pas dupe de ces manoeuvres et conclut que la remontrance faite à la Pologne vient du fait qu’elle n’a pas l’intention de se repentir à tous bouts de champs pour des crimes qu’elle n’a pas commis comme l’usage s’en est imposé ici même :
     
     
    Dans un article paru sur le site de Polémia, l’énarque Michel Geoffroy fustige la propension de l’industrie hollywoodienne toute entière aux mains de personnes « perçues comme blanches » à attribuer les rôles « perçus comme positifs et valorisant » à des acteurs « perçus comme afro-américains » et inversement à doter les acteurs « perçus comme blancs » de rôle négatifs. Il s’en inquiète, surtout quand des personnages historiques de l’épopée européenne sont endossés par des comédiens de couleur. Cette mode qui tend à s’étendre en Europe au fur et à mesure de notre américanisation est un exemple supplémentaire de l’ethno-masochisme qui s’implante dans la psyché occidentale. S’emparer des esprits est une opération de guerre cognitive et le mieux serait de refuser de regarder ces films ou de ne plus visionner ces feuilletons à la télévision qui ne brillent pas par leur intelligence, mais ce pari risque fort de se voir démenti  (première référence). Dans même ordre d’idées l’OJIM aborde avec ironie ces héros hors-sol qui illustrent bien ce que Renaud Camus a dénommé le « remplacisme global » (deuxième référence). Nous apprenons dans le même temps que lors des fêtes Johanniques de 2018, celle qui portera l’armure et l’épée de Jeanne d’Arc se nomme Mathilde Edey Gamassou, une jeune métisse polono-béninoise. Quelles que soient les justifications des organisateurs le symbole est parlant, jusqu’à la parodie. La révision et l’altération de l’histoire par des charlatans qui ont pignon sur rue avance à pas de géants. De quoi perdre ses repères, mais c’est sans doute le but recherché. Ceci étant dit, est-ce une raison pour légitimer le déchainement de haine raciale dont la jouvencelle a été la victime sur Twitter, le bistrot high-tech de notre époque ? Sûrement pas. Tous ceux qui ont désigné de leur vindicte la Pucelle de folklore se sont, comme souvent, trompé de cible. Ce sont ceux qui ont voulu l’instrumentaliser qu’il fallait viser. Le piège tendu, aussi subliminal soit-il, a très bien fonctionné opposant les mauvais partisans de la haine raciale aux bons soldats de l’invasion migratoire. Avec de tels adversaires l’ingénierie sociale diversitaire a de beaux jours devant elle. Et Rokhaya Diallo peut triompher, elle qui déclarait récemment : « à présent nous devons déconstruire systématiquement les représentations du passé ». Au fait, les critères d’admission au concours johannique d’Orléans fixés depuis 1855 stipulent que la candidate doit être obligatoirement catholique. N’est-ce pas là un grave motif d’exclusion pour nos compatriotes musulmans, protestants, juifs et autres ? Ci-joint le point de vue de Julien Langella, vice-président d’Academia Christiana, qui réplique rudement aux propos de Louis Aliot (troisième référence) et la chronique très catholique de Charlotte d’Ornellas (quatrième référence). Celui qui ne mord pas aux différents  hochets qu’on lui tend est Renaud Camus qui s’en explique dans son journal. Il ne faut pas compter sur lui pour obéir au discours performateur des partisans de la diversité qui remettent la « race » en honneur et entendent bizarrement métamorphoser l’humanité en parc humain brésilianisé (cinquième référence) Comme l’écrivait Nietzsche, nous sommes d’un temps dont la civilisation est en danger de périr par les moyens de la civilisation :
     
     
     
     
     
     
    En Afrique du Sud le vice-président Cyril Ramaphosa a évincé le président Jacob Zuma. Cette révolution de palais permettra-t-elle de corriger la profonde corruption qui règne dans la démocratie arc-en-ciel ? L’africaniste Bernard Lugan en doute tant l’incurie de l’appareil tentaculaire de l’ANC, le parti au pouvoir, est colossale. Le « gangstérisme d’État » comme il l’explique a conduit, depuis 1994, ce pays prospère à la ruine. Depuis les fanatiques de l’ANC ont annoncé leur intention d’exproprier les fermiers blancs de leur terre sans indemnité (le secteur agricole est un des seuls à tenir debout); cela laisse augurer une Afrique du Sud dépendante bientôt de l’aide alimentaire internationale, comme au Zimbabwe où la même expérience s’est révélée catastrophique pour tous  : 
     
     
    Article de Fernand Le Pic provenant d’Antipresse, l’excellente lettre dominicale de contre information dirigée par Slobodan Despot. Le Pic y explique qui sont les promoteurs de la lutte contre les fake news, quels sont leurs buts et comment ces objectifs se sont soudainement imposés dans l’agenda des États européens :
    Pour Jérôme Besnard, conseiller national des Républicains, la solution au problème corse n’est pas girondine mais fédéraliste, une solution conforme au principe de subsidiarité. Plutôt que d’invoquer des principes républicains à la définition floue (voir de Frédéric Rouvillois Être - ou ne pas être - républicains ) le président de la République, lors de son discours de Bastia, aurait pu s’inspirer des succès électoraux indéniables de Gilles Simeoni et de ses amis afin de conserver l’ile dans le giron français tout en respectant sa culture, son peuple et sa mémoire. Malheureusement l’article de Besnard se termine par une péroraison qui mêle sans rime ni raison  les goumiers marocains et le mariage de Romain Gary et de Jean Seberg. On perçoit mal ce que ce fouillis totalement hors-sujet peut apporter aux affirmation positives de cette tribune :
     
     
    Laurent Ozon livre sur la Corse et sa volonté majoritaire d’autonomie un point de vue intéressant quoique son affirmation d’une population insulaire de souche non hybridée depuis 30 000 ans laisse songeur dans la mesure où sa véracité forcerait à conclure, par exemple, que les vagues d’expansion indo-européenne n’y auraient tenu aucune part. On se demande par ailleurs ce que l’amateur de complots en tout genre Pierre Hillard peut apporter à cette réflexion si ce n’est son indécrottable jacobinisme : 
     
     
    Se réclamant comme Jean-Yves Le Gallou de la préférence de civilisation Javier Portella illustre celle-ci avec le conflit qui oppose une moitié du peuple catalan contre une autre moitié soutenu par l’ensemble des Espagnols. Il plaide pour une Europe confédérale (ou impériale) réalisant l’emboîtement des trois réalités que sont la région, la nation et le continent dans une claire conscience de ce que sont les dangers communs qui nous menacent ;
     
     
    Philitt, site de réflexion littéraire et philosophique se demande, à la suite de la une particulièrement racoleuse de Libération, qualifié de « résistant » pour l’occasion, ce qu’il faut penser de la réédition en chaîne des écrivains de la collaboration traitée d’infâme par le quotidien. « L’infâme, selon Libération, c’est un quatuor de salauds spécialement exhumés pour l’occasion : Maurras, Céline, Brasillach et Rebatet. Notre époque n’en finit plus de juger les salauds et elle ne se satisfait pas de faire comparaitre ses contemporains au tribunal de la pensée, au jugement  de l’Histoire (la bonne, celle qui progresse en avant vers le Progrès à rebours des rétrogrades qui progressent en arrière), il lui faut encore épurer le passé, qui a le tort de n’être pas le présent tourné vers le futur ». Cette envie de pénal (Muray) qui taraude une époque revancharde qui ne sait plus inventer et réchauffe sans cesse les « heures les plus sombres » au risque du péché contre l’esprit que serait la disparition de pans entiers de notre histoire et de notre culture. L’arrogance censureuse du présent comme la phobie d'un passé honni a quelque chose d’intolérable. 
     
    Jean-Claude Michéa a servi de guide intellectuel à toute un génération déçue ou désappointée par les incohérences et les fausses promesses de l’alternance unique. Eugénie Bastié rend compte du travail intéressant de deux philosophes, Emmanuel et Mathias Roux, qui viennent de publier Michéa l’inactuel, une critique de la civilisation libérale, éditions le bord de l’eau.                       
     
     
    Cinéphilie. Olivier François de la rédaction d’Éléments s’entretient avec Roland Jaccard. Essayiste et romancier, auteur d’une œuvre prolifique il est aussi éditeur et journaliste et à ce titre a tenu longtemps la rubrique psychanalyse du Monde. Il est par ailleurs l’un des membres fondateurs du mensuel Causeur. Conversation à bâtons rompus captivante et très libre. Alfred Eibel et Jacqueline de Roux assistent à l’entretien.
    Il y a dans l’imaginaire européen traditionnel une place réservée à la forêt et à tout le trésor légendaire qu’elle fait prévaloir. Ces mythes ont nourri une conception du monde qu’explore avec perspicacité Gustin Sintaud au fil de quatre articles parus sur le site de Métamag :
     
    Magnifiées par le poète Homère dans l’Odyssée (fin du VIII éme siècle avant notre ère) les aventures légendaires d’Ulysse constituent l’une des premières épopées européennes. Liées à la colonisation grecque, les pérégrinations du héros aux mille ruses pour aussi imaginaires qu’elles soient se déroulent-elles dans un univers géographique réel ou purement fictif ? Autant de question parmi d’autres auquel ce documentaire d’Arte s’efforce de répondre à l’aide de reconstitutions, de documents cartographiques et d’analyses savantes. Très intéressante mise en scène de la légende. Suivent les aventures de Beowulf et celles de Perceval  :

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