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alain de benoist - Page 19

  • Qui était Yéschoua, le Jésus de l'histoire...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Breizh-Info, dans lequel il évoque sa monumentale synthèse sur Jésus intitulée L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021), qu'il vient de publier et qui représente plus de quarante année de travail.

    Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019),  La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020),  La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020) et La puissance et la foi - Essais de théologie politique (Pierre-Guillaume de Roux, 2021).

     

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    Alain de Benoist : « Mieux cerner la personne du Jésus de l’histoire et l’état actuel de la recherche »

    Breizh-info.com : Vous publiez « L’homme qui n’avait pas de père», fruit non pas de quelques mois d’écriture, mais bien de plusieurs décennies, c’est bien cela ? Comment est-ce qu’on mène un tel travail ?

    Alain de Benoist : N’oubliez pas le sous-titre : Le dossier Jésus, qui dit bien ce dont il s’agit. Comment réalise-t-on pareil travail ? Tout simplement en se tenant au courant. Il paraît chaque année d’innombrables travaux d’exégètes et d’historiens qui portent sur les origines chrétiennes. Les revues spécialisées sont également très nombreuses, certaines, comme le Journal for the Study of the Historical Jesus, étant entièrement consacrées à Jésus. Pour connaître le sujet, il faut lire régulièrement les uns et les autres, les annoter, les archiver, en évaluer le degré de cohérence et de sérieux. C’est effectivement un gros travail, d’autant que la majorité de ces travaux n’ont pas été traduits en français. Mais c’est aussi le but de mon livre : présenter l’état actuel de la question, sans rien masquer des divergences entre les différentes thèses en présence.

    Breizh-info.com : Alain de Benoist, dont la sensibilité est liée au paganisme, menant l’enquête sur Jésus… N’y a-t-il pas là matière à interrogation ?

    Alain de Benoist : Non, pourquoi ? Le fait de se sentir plus proche de l’esprit des anciennes religions européennes que du monothéisme chrétien n’interdit pas, que je sache, de s’intéresser aussi aux origines chrétiennes et à la personne de Jésus. Il y a aujourd’hui dans le monde plus de deux milliards d’hommes et de femmes qui croient en la divinité de Jésus, ce n’est pas rien. Notre calendrier trouve lui-même son point de départ dans la date de la naissance supposée de Jésus, bien qu’en route rigueur personne ne puisse dire avec certitude en quelle année il est né. Ce n’est pas rien non plus. On peut aussi être athée ou agnostique et désirer en savoir un peu plus sur Jésus. Je comprends très bien que le sujet n’intéresse pas tout le monde, mais moi je le trouve passionnant. J’ajoute que, dans mon livre, qui est tout le contraire d’un livre polémique, je ne porte aucun jugement sur la personne de Jésus ou sur la valeur de son enseignement. Ce n’est pas l’objet de l’ouvrage.

    Breizh-info.com : Qu’est-ce que trouveront dans votre ouvrage les catholiques, avec qui vous avez eu de vrais sujets de discordes, dures, notamment dans les années 1980 ?

    Alain de Benoist : Ils y trouveront ce qu’y trouveront tous ceux qui s’intéressent au sujet, en l’occurrence un dossier historique de la « quête » menée depuis deux siècles par les chercheurs pour mieux cerner la personne du Jésus de l’histoire et l’état actuel de la recherche. Encore faut-il, bien sûr, qu’ils aient le désir d’en savoir un peu plus que ce que disent les pieux récits évangéliques. Beaucoup de catholiques me paraissent aujourd’hui être d’une ignorance monumentale sur leur propre histoire et leurs propres dogmes. Des théologiens catholiques de premier plan, comme John P. Meier ou Raymond Brown, occupent pourtant une place très importante dans la recherche actuelle.

    Breizh-info.com : Pourquoi est-il nécessaire selon vous de distinguer le « Jésus de l’histoire » du « Jésus spirituel » ?

    Alain de Benoist : La distinction entre le « Jésus de l’histoire » (dont le nom véritable était Yéschoua) et le « Jésus de la foi » remonte à Martin Kähler, en 1892. Elle est aujourd’hui admise par pratiquement tous les chercheurs. Elle s’impose parce que seul le premier est susceptible de faire l’objet d’une recherche scientifique. Quand on dit que Jésus a été condamné à mort sous Tibère, dans les années 30 de notre ère, cela peut faire l’objet d’une recherche pour démontrer l’historicité de l’événement. Quand on dit, en revanche, qu’il est mort sur la croix en rémission de nos péchés, c’est une affaire de foi. L’historien n’a rien à dire là-dessus. Il peut tout au plus étudier la façon dont telle ou telle croyance est apparue et s’est ensuite répandue.

    Les théologiens chrétiens affirment que Jésus est à la fois « vrai homme et vrai Dieu ». Cette formulation canonique a été adoptée pour répondre à la fois aux adoptianistes et aux Juifs chrétiens qui voyaient en Jésus un Messie de lignée davidique, mais ne croyaient pas nécessairement en sa divinité, et aux docètes ou aux gnostiques pour qui, au contraire, Jésus, en tant que personne divine, n’était jamais « venu dans la chair » et ne pouvait avoir eu qu’un « apparence d’homme ». Mais l’expression est parlante. Quand les historiens et les exégètes parlent de Jésus comme d’un « vrai homme », ils ne sont pas loin de parler du « Jésus de l’histoire ».

    Breizh-info.com : Vous dites que l’on sait, historiquement, peu de choses sur Jésus – que l’on a peu de certitudes. Mais n’en a-t-on pas plus, historiquement, que sur bien des grands penseurs, ou sur les grands mythes de notre Antiquité, auxquels nous croyons par ailleurs ?

    Alain de Benoist : Laissons les mythes de côté, qui n’ont par définition pas de prétention à l’historicité. Nous sommes effectivement très mal renseignés sur bien des grands personnages de l’Antiquité, à commencer par ceux qui ont fondé des religions. Nous ne savons presque rien d’assuré sur Zoroastre, sur Mani, l’inventeur du manichéisme, sur les fondateurs des courants ébionite ou elkasaïte (deux importants courants judéo-chrétiens), etc. Mais sur Mahomet, on n’en sait pas beaucoup plus. Le cas de Jésus est différent. Nous disposons sur lui d’une foule d’informations, mais elles sont souvent contradictoires. Tout le travail des spécialistes est d’évaluer dans cet abondant matériau ce qui est certain et ce qui est impossible, ce qui est probable, improbable ou simplement possible.

    L’évangile de Matthieu fait naître Jésus à Bethléem parce que ses parents y habitaient, et ne les fait s’installer à Nazareth que plus tard, après leur séjour en Egypte. Il place par ailleurs la naissance de Jésus avant la mort du roi Hérode le Grand, qui est mort en 4 avant notre ère. L’évangile de Luc affirme au contraire que les parents de Jésus résidaient à Nazareth et qu’ils ne se sont rendus à Bethléem que pour satisfaire aux exigences d’un recensement ordonné par Quirinius qui a eu lieu en l’an 6 de notre ère. Les deux thèses sont évidemment incompatibles – à moins qu’elles ne soient légendaires l’une et l’autre. Voilà le genre de problème auxquels sont affrontés les chercheurs.

    Breizh-info.com : Quelles sont, aujourd’hui encore, les grandes controverses autour de Jésus ? Et les mystères qui restent à percer ? Pensez-vous qu’il soit possible que de nouvelles découvertes soient encore faites sur le sujet ?

    Alain de Benoist : Les zones d’ombre sont innombrables. La prédication de Jésus était-elle surtout de type sapientiel ou de type eschatologique ? A-t-elle commencé quand Jean le Baptiste, dont Jésus semble avoir commencé par être le disciple, était encore vivant ou seulement après sa mort ? Marie la Magdaléenne (Marie Madeleine) est-elle ou non identique à la « pécheresse » dont parle l’évangile de Luc en 7, 36-50, et pourquoi joue-t-elle un rôle aussi important dans les évangiles apocryphes ? Quelle était la nature des différentes communautés se réclamant de Jésus qui ont donné naissance aux évangiles que l’on a canonisés (la seule sur laquelle on a quelques renseignements est la communauté de Jérusalem, dirigée par Jacques frère de Jésus) ? Pourquoi l’évangile de Jean, le plus tardif, est-il le seul à parler de la résurrection de Lazare, dont les synoptiques n’ont apparemment jamais entendu parler, alors qu’ils mentionnent les noms des sœurs de Lazare, Marthe et Marie ? Pourquoi les Actes des apôtres ne disent-ils rien de la mort de Pierre et de celle de Paul ? Je pourrais citer des centaines d’autres exemples.

    De nouvelles découvertes décisives sont assez peu probables, mais ne sont pas impossibles. La découverte en 1945 des documents gnostiques de Nag Hammâdi, qui nous a permis de retrouver le texte, que l’on croyait perdu, de l’Evangile de Thomas, de l’Evangile de Philippe, de l’Evangile des Egyptiens, etc., a révolutionné la recherche. Il serait évidemment merveilleux de retrouver aussi le texte de l’Evangile des Nazôréens, des Hypomnemata de Hégésippe, de l’Apostolicon de Marcion ou du Diatessaron de Tatien. Mais pour l’instant, on ne peut qu’en rêver !

     Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh-Info, 14 juin 2021)

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  • Le libéralisme contre les peuples...

    Nous reproduisons ci-dessous le texte de l'allocution d'Alain de Benoist prononcée à l'occasion du colloque de l'Institut Iliade qui s'est tenu à Paris le 29 mai 2021 sur le thème "L'économie au service des peuples".

     

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    Le libéralisme contre les peuples

    « Le libéralisme contre les peuples ». Cette expression peut s’envisager de deux façons différentes. Il y a d’un côté la théorie libérale, l’idéologie libérale, dont l’une des caractéristiques est en effet de nier l’existence des peuples. Il y a d’autre part la pratique. Elle s’exerce par l’intermédiaire d’un système, le système capitaliste, qui est à mes yeux indissociable du libéralisme en tant que doctrine ou idéologie, puisqu’il peut se définir comme un dispositif général d’arraisonnement du monde tendant à asseoir le primat de la valeur marchande sur toutes les autres, lequel implique précisément la généralisation du modèle anthropologique libéral, qui est celui de l’«homme économique», de l’"Homo œconomicus". C’est la raison pour laquelle parler du libéralisme tout en ignorant le capitalisme revient à parler dans le vide.

    Pourquoi la théorie libérale nie-t-elle l’existence des peuples ? Parce qu’elle repose sur un socle anthropologique à la fois « économiste » et individualiste. Historiquement parlant, la modernité libérale correspond au moment où la société n’est plus posée comme première, mais où c’est l’individu qui est posé comme précédant le tout social, lequel n’est plus dès lors qu’un simple agrégat de volontés individuelles. Considéré de manière abstraite comme un être fondamentalement indépendant de ses semblables, totalement propriétaire de lui-même, qui n’est tenu par aucune appartenance se situant en amont de lui-même, l’homme est parallèlement redéfini comme un agent qui cherche en permanence à maximiser son meilleur intérêt, adoptant ainsi le comportement du négociant au marché. Ce tournant sans précédent est précisément le fait du libéralisme, dont l’apparition coïncide avec la montée de la classe bourgeoise au sein des sociétés occidentales.

    Fondamentalement, le libéralisme pense le monde à l’échelle de l’individu. Pour les penseurs libéraux, l’homme, loin d’être constitué comme tel par ses liens avec les autres, doit être pensé comme un individu délié de toute appartenance constitutive, c’est-à-dire en dehors de tout contexte culturel ou social-historique. La liberté, posée comme un droit inaliénable, est réduite à la liberté individuelle conçue elle-même comme affranchissement vis-à-vis de tout ce qui excède l’individu. On considère, de même, que la souveraineté ne doit pas s’étendre au-delà de l’individu ou s’exercer au-dessus de lui, ce qui délégitime la notion de souveraineté nationale ou de souveraineté populaire. L’idée générale est que l’homme est avant tout ce qu’il a librement choisi d’être, qu’il est entièrement maître de ses choix et qu’il doit être laissé libre de se construire lui-même, non à partir d’un déjà-là, mais à partir de rien. Cette idée entraîne évidemment l’indifférence vis-à-vis des différentes conceptions du bien. Comme le dit fort justement Pierre Manent, le libéralisme est d’abord le renoncement à penser la vie humaine selon son bien ou selon sa fin. Le résultat est la disparition de toute idée de bien commun.

    « La société n’existe pas », déclarait Margaret Thatcher

    Dans cette optique, les peuples ne sont que de simples agrégats d’individus, ce qui veut dire qu’ils n’ont aucune caractéristique propre en tant que peuples leur permettant de se distinguer des autres peuples. Il en va de même des communautés, des nations et des cultures. « La France n’est qu’un agrégat d’êtres humains », affirme ainsi l’économiste libéral Bertrand Lemennicier. « La société n’existe pas » (« There is no society»), déclarait Margaret Thatcher. La société n’est plus en fait que le produit contingent des volontés individuelles, un simple assemblage d’individus cherchant tous à défendre et à satisfaire leurs intérêts particuliers. Une telle société n’a plus à être gouvernée, mais gérée comme auxiliaire du marché. On n’est pas très loin du vieux rêve saint-simonien visant à remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses.

    Le libéralisme, de ce point de vue, est directement antagoniste de l’affirmation des identités collectives. Une identité collective ne saurait en effet s’analyser de manière réductionniste, comme la simple somme des caractéristiques que possèdent des individus rassemblés au sein d’une collectivité donnée. Elle requiert que les membres de cette collectivité aient la claire conscience que leur appartenance englobe ou excède leur être individuel, c’est-à-dire que leur identité commune résulte d’un effet de composition. Elle implique aussi de reconnaître qu’il existe, au sein d’un ensemble donné, des propriétés émergentes distinctes des caractéristiques des individus singuliers qui le composent. Or, le libéralisme nie l’existence de ces propriétés émergentes– celles qui font qu’une forêt est plus qu’une addition d’arbres, un peuple plus qu’une somme d’individus.

    L’essence du capitalisme, c’est la négation des limites et des frontières

    Voyons maintenant ce qu’il en est du côté du capitalisme. Disons d’abord que la plus grande erreur que l’on pourrait faire serait de n’y voir qu’un système économique. Le capitalisme n’est pas d’abord un système économique, mais un « fait social total » (Marcel Mauss), d’où découle la forme fétichisée que prennent les rapports sociaux dans les sociétés libérales. Il est donc vain de chercher à en apprécier la valeur au regard de son « efficacité » réelle ou supposée. Le système capitaliste est sans conteste supérieurement efficace pour produire des marchandises, mais l’efficacité n’est pas une fin en soi. Elle ne qualifie jamais que les moyens mis en œuvre pour atteindre une fin, sans rien nous dire de la valeur de cette fin. Les marchandises rapportent de l’argent, qui permet de produire plus de marchandises, lesquelles permettent de créer plus d’argent. La plus-value ainsi dégagée permet la transformation de l’argent en capital, et la suraccumulation du capital permet à l’argent de s’augmenter perpétuellement de lui-même. Mais le capital est d’abord un rapport social qui met en forme un imaginaire spécifique et implique des façons de vivre mais aussi de concevoir le monde.

    L’essence du capitalisme, c’est l’illimitation, le « toujours plus », la négation des limites et des frontières, la négation de la mesure, et d’abord de la mesure humaine. Sa caractéristique fondamentale, c’est son orientation vers une accumulation sans fin au double sens du terme : processus qui ne s’arrête jamais et qui n’a d’autre finalité que la valorisation du capital. C’est cette illimitation dans la visée comme dans la pratique qui fait du capitalisme un système reposant sur la démesure (hybris), la négation de toute limite.

    L’abolition des frontières est nécessaire au libre-échange et au principe du « laissez faire, laissez passer ». Le capitalisme libéral exige en effet que tout ce qui peut faire obstacle à l’échange marchand soit progressivement éradiqué. Il exige la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux. C’est l’une des raisons pour lesquelles il n’a rien à objecter à l’immigration, l’autre raison étant qu’il ne conçoit le peuplement des territoires qu’en termes d’individus : un million d’extra-Européens qui viennent s’installer en Europe, c’est simplement un million d’individus qui viennent en rejoindre des millions d’autres. S’y ajoute le principe de la liberté individuelle, la seule que reconnaissent les théoriciens libéraux : tout homme doit se voir reconnaître le droit de se déplacer à sa guise (étant entendu, comme le dit Hayek, que la liberté économique prime sur la liberté politique). « L’immigration, lisait-on récemment sur un site libéral, reste une expression de la liberté individuelle qu’il s’agit de sauvegarder » (Contrepoints, 23 avril 2020) !

    La société libérale est donc à la fois une société des individus et une société de marché

    Dans tout ce système, l’argent occupe évidemment une place centrale. Dans Le Capital, Marx écrit à juste titre que « l’argent est la marchandise qui a pour caractère l’aliénation absolue, parce qu’il est le produit de l’aliénation universelle de toutes les autres marchandises ». Il ajoute que « le mouvement du capital n’a ni fin ni mesure, puisque la valorisation de la valeur n’existe que par la circulation de l’argent considéré comme capital ». Georg Simmel a de son côté bien montré que la nature intrinsèque de l’économie fondée sur l’argent est d’écarter la question des fins au profit de celles des moyens. En tant qu’équivalent universel, l’argent est ce qui permet de tout évaluer, de tout quantifier à l’aide d’une mesure unique, la valeur étant systématiquement rabattue sur le prix. En créant une perspective à partir de laquelle les choses les plus différentes peuvent être évaluées par un nombre, la monnaie les rend en quelque sorte égales : elle ramène toutes les qualités qui les distinguent à une simple logique du plus et du moins. Or, toute quantité, quelle qu’elle soit, peut toujours être augmentée d’une unité. À tout nombre il est toujours possible d’ajouter un chiffre, en sorte que le mieux s’y confond automatiquement avec le plus. Et ce dont on peut avoir toujours plus, on n’en a bien sûr jamais assez…

    La société libérale est donc à la fois une société des individus et une société de marché où la raison économique se subordonne toutes les relations sociales et dont elle fait le lieu de la concurrence généralisée, de la guerre de tous contre tous, où tout un chacun veut maximiser son intérêt propre aux dépens de celui d’autrui. Le règne du capitalisme se traduit finalement par une clôture du sens qui n’a pratiquement pas de précédent dans l’histoire. Cette clôture du sens, dont on voit aujourd’hui les effets, contribue puissamment à la montée du nihilisme. En conclusion, je dirai donc que la restauration du commun et du bien commun est le programme qui s’offre aujourd’hui à tous les antilibéraux si l’on veut sortir d’un monde où rien n’a plus de valeur, mais où tout a un prix.

    Alain de Benoist (Site de la revue Éléments, 3 juin 2021)

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  • George Orwell l'inclassable

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Rémi Soulié, auquel Alain de Benoist passe le relais, reçoit pour évoquer l'écrivain George Orwell, le philosophe Michel Onfray, qui lui a consacré un essai, Théorie de la dictature (Robert Laffont, 2019), et Lucien d’Azay, romancier, essayiste, traducteur, qui a établi, préfacé et traduit une édition de ses  Écrits de combat (Bartillat, 2021).

     

                                              

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  • Générations identitaires !...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°190, juin 2021 - juillet 2021) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré à l'identité, on découvrira l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés, un débat sur l'assimilation entre Michel Geoffroy et Vincent Coussedière et des entretiens, notamment avec l'ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine, le cinéaste Hubert Viel, les critiques Patrick Eudeline et Nicolas Ungemuth, l'écrivain Richard Millet, les essayistes Julien Rochedy et Henri Levavasseur, le journaliste Pierre Sautarel, l'historien Laurent Schang et le spécialiste de Jésus... Alain de Benoist ! Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, d'Hervé Juvin, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli et de Slobodan Despot...

     

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    Éditorial
    Table rase. Par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien
    Les quatre vérités d’Hubert Védrine. Propos recueillis par Pascal Eysseric

    Cartouches
    L’objet politique : qui se souvient de la petite main jaune de SOS Racisme ? Par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance. Par Xavier Eman

    Cinéma : Fernando Di Leo, le communiste antigauchiste. Par Nicolas Gauthier

    Carnet géopolitique : Une conférence sans avenir. Par Hervé Juvin

    Champs de bataille : les secrets du mémorial de Heldenberg. Par Laurent Schang

    L’haltère-ego. Par Bruno Lafourcade

    Économie. Par Guillaume Travers

    Catulle Mendès, un érotique poivrot touché par la grâce. Le regard d’Olivier François

    Bestiaire : ces souris qui nous font part de leurs hallucinations. Par Yves Christen

    Sciences. Par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées
    Le débat Vincent Coussedière – Michel Geoffroy : l’assimilation, l’utopie impossible ? Propos recueillis par Thomas Hennetier

    La mort au combat d’Idriss Déby : éloge du dernier loup du désert. Par Bernard Lugan

    Netflix au miroir de la série The Politician. Par David L’Épée

    Sur les traces du Jésus historique : Alain de Benoist mène l’enquête. Propos recueillis par Pascal Eysseric

    À la cour européenne du roi Arthur. Par Éric Garnier

    Entretien avec Laurent Schang : à la recherche de l’or du Rhin. Propos recueillis par Éric Garnier

    Michel Mohrt, le réfractaire. Par Christopher Gérard

    La civilisation britannique avant la cancel culture : des films de héros et d’Empire. Par Pierre Robin

    Lars Mytting, l’art du bûcheronnage à la scandinave. Par Gérard Landry

    Agriculture intensive : pour une politique du sol. Par Guillaume Travers

    Rencontre avec Hubert Viel, une enfance à la ferme. Propos recueillis par Alix Marmin

    Le bonheur en fumée, éloge de la cigarette. Par Christophe A. Maxime

    Entretien avec Patrick Eudeline et Nicolas Ungemuth : le showbiz est-il de gauche ? Propos recueillis par Nicolas Gauthier

    François Augiéras, génie rupestre. Par Rémi Soulié

    Dossier
    Génération(s) identitaire(s)

    Lettre à la vieille génération sur Génération identitaire. Par François Bousquet

    Qu’est-ce que l’identité ? Pour en finir avec les sophismes anti-identitaires. Par François Bousquet

    Fdesouche rencontre avec Pierre Sautarel, son fondateur. Par François Bousquet

    Julien Rochedy : Pourquoi lire Nietzsche à 20 ans ? Propos recueillis par Ludwig Steffen Georges

    Richard Millet : le RER, dernière station avant la fin du monde. Par François Bousquet

    Ethnos et Polis, entretien avec Henri Levavasseur. Par François Bousquet

    Panorama
    L’œil de Slobodan Despot

    De livres et de bananes. Par Slobodan Despot

    Un païen dans l’Église : la basilique Notre-Dame-des-Miracles. Par Bernard Rio

    Éphémérides

     

     

     

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  • Le déclin de l'Occident...

    Les éditions Gallimard viennent de rééditer au format poche le grand ouvrage d'Oswald Spengler intitulé Le déclin de l'Occident - Esquisse d'une morphologie de l'histoire universelle, avec une préface de Johann Chapoutot. 

    A titre d'introduction à cette œuvre puissante et foisonnante, les lecteurs pourront utilement consulter le numéro de la revue Nouvelle Ecole (n°59-60, mars 2011) dédié à son auteur ainsi que les essais d'Alain de Benoist, Quatre figures de la Révolution conservatrice allemande (Les amis d'Alain de Benoist, 2014) et de Gilbert Merlio, Le début de la fin ? (PUF, 2019).

     

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    " Déracinement par l'exode rural, aliénation par le travail, nervosité et neurasthénie de la vie urbaine, mais aussi migrations et mélanges. Oswald Spengler se penche en philosophe sur ces questions et y voit le déclin de l'Occident, perçu comme une dégénérescence biologique. Chaque grande civilisation est un organisme vivant qui naît, croît, se corrompt et meurt, puis est remplacé par un nouveau au rythme de la lente pulsation des siècles.
    Le premier volume paraît en 1918, au moment de l'effondrement allemand, le second en 1922, et Spengler semble fournir à un public en désarroi une herméneutique de son malheur, ainsi qu'un message d'espoir. Le pédagogue inconnu devient une figure majeure de la "révolution conservatrice", qui prône de réagir au déclin et aux effets négatifs de la modernité par l'instauration d'un régime autoritaire et d'un socialisme national, qui n'est cependant pas, tant s'en faut, le national-socialisme. "

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  • Amour ?...

    Le numéro 51 de la revue Krisis, dirigée par Alain de Benoist, avec pour rédacteur en chef David L'Epée, vient de paraître. Cette nouvelle livraison est consacrée à l'amour...

    Vous pouvez commander ce nouveau numéro sur le site de la revue Eléments.

    Bonne lecture !

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    Au sommaire :

    Damien Panerai / Métamorphoses du mot « amour ».

    Alain de Benoist / « Éros » et « Agapè ».

    Jean-François Gautier / L’amour païen : Éros ou la dynamique du devenir.

    Abbé Guillaume de Tanoüarn / L’amour chrétien : « agapè », « charis », « pneuma ».

    Jean Haudry / Le symbolisme de l’amour dans la tradition indo-européenne.

    Anthony Keller / L’amour malheureux dans l’Inde ancienne.

    Francis Emmanuel / À propos du régime platonicien de l’amour.

    Denis Collin / La fin du désir et l’érotiquement correct.

    Anne Trewby / Une juste place pour l’amour.

    David L’Épée / Altérité et séduction.

    Anaïs Lefaucheux / La sentimentalité ou le cœur mis à nu.

    Marc Muller / L’érotisme selon Georges Bataille.

    Gilles de Beaupte / Amour et contr’amour : la portée de l’anti-christianisme dans « Les Deux Étendards ».

    Francis Venciton / Un amour de Delteil.

    Gabriel Matzneff / Document : Sur « L’Amante de l’Arsenal ».

    Ludovic Maubreuil / Érotisme et cinéma.

    Alain Delannoy / Essai d’anthropologie de l’amour : le cas du film « Her».

    Pierre Cormary / Quelques Varoises de l’an 1987.

    Ovide / Le texte : « Heureux qui succombe dans les duels de Vénus ! »

    Les auteurs du numéro.

     

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