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action française - Page 5

  • Charles Maurras : un portrait politique...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien du Cercle Henri Lagrange avec Olivier Dard, réalisé en mars 2015 et consacré à Charles Maurras, comme penseur et acteur politique. Docteur en histoire contemporaine et professeur à la Sorbonne, auteur de nombreux essais, Olivier Dard a récemment publié Charles Maurras - Le maître et l'action (Armand Colin, 2013).

     

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  • Une révolution conservatrice française ?...

    Après les éditions Avatar en 2007, les éditions Kontre Kulture rééditent aujourd'hui les Cahiers du Cercle Proudhon, revue publiée entre 1911 et 1914 aux marges de l'Action française et de la mouvance syndicaliste révolutionnaire, à laquelle participèrent notamment Georges Valois et Edouard Berth. Cette nouvelle édition est précédée par un mémoire de Pierre Brague intitulé "Le Cercle Proudhon ou l'existence d'une révolution conservatrice française".

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    " De 1911 à 1914, s’est tenu en France une des expériences politiques les plus intéressantes de l’Histoire des idées.

    Cénacle de réflexion se revendiquant de la figure tutélaire de Pierre-Joseph Proudhon, principalement réuni autour d’Édouard Berth et de Georges Valois, respectivement sous l’égide de Georges Sorel et de Charles Maurras, le Cercle Proudhon se veut une union sacrée envers les institutions démocratiques, honnies en tant que bourgeoises, libérales, républicaines, parlementaristes et ploutocrates.

    Combat de patriotes français issus de deux traditions antidémocratiques, de droite et de gauche, le Cercle Proudhon tente de concilier royalisme et syndicalisme révolutionnaire, Tradition et Révolution, nation et lutte des classes, dans un même attachement aux valeurs et aux vertus du travail, de la production, de la culture classique, de la virilité et de l’héroïsme.

    Révolutionnaire contre les socialistes réformistes, et Contre-révolutionnaire vis-à-vis des modernistes républicains, le Cercle Proudhon se posait, comme en témoignent ses publications sous forme de Cahiers, en véritable alternative au libéralisme marchand, à l’exploitation du peuple et à la destruction de la nation.

    Peu diffusé, en proie à ses contradictions, et détruit par l’éclatement de la Grande Guerre, la tentative du Cercle Proudhon est souvent occultée par l’histoire officielle ou présentée comme une expérimentation « préfasciste »…

    L’étude de ses écrits et de ses composants nous pousse plutôt à tirer les espoirs et les limites d’une pareille expérience et d’envisager les idées et les actes de cette « révolution conservatrice française » comme un modèle et un honneur pour tous ceux qui se veulent conséquents sur le champ politique. "

     

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  • Une littérature influencée par Maurras ?...

    Les Presses universitaires du Septentrion viennent de publier Maurassisme et littérature, un ouvrage collectif, dirigé par Michel Leymarie, Olivier Dard et Jeanyves Guérin et et dont les contributions sont issues des travaux d'un colloque universitaire. Spécialiste de l'histoire politique contemporaine et en particulier des droites radicales, Olivier Dard est , en particulier, l'auteur d'un biographie de Bertrand de Jouvenel (Perrin, 2008) et d'une étude sur l'OAS, Voyage au coeur de l'OAS (Perrin, 2005), réédité en collection de poche.

     

     

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    "Les rapports entre nationalisme, littérature et, plus généralement, esthétique sont au coeur des contributions de ce volume intitulé « Maurrassisme et littérature ». Celui-ci est le quatrième de la série « L'Action française. Culture, société, politique », qui se propose de prendre, au-delà de Maurras dont le magistère intellectuel est indéniable, la mesure d'un pôle idéologique, politique et culturel important dans la France du premier XXe siècle. Il conserve un trait spécifique qui caractérise ce cycle : la dimension interdisciplinaire. Comme son principal objet est la sphère littéraire, les groupes et les personnalités, - de Mistral, Lemaitre, Claudel, Bernanos aux Hussards… -, les institutions, les revues, ce sont donc d'abord des historiens ainsi que des historiens ou théoriciens de la littérature qui sont sollicités. La doctrine de Maurras en matière littéraire, les rapports entre les ordres politique et esthétique, les réceptions favorables, réservées, voire hostiles aux oeuvres des maurrassiens sont ici étudiées."

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  • L'homme contre l'argent...

    Les Presses universitaires du Septentrion viennent de rééditer, sous la direction d'Olivier Dard, l'ouvrage de Georges Valois intitulé L'homme contre l'argent. Georges Valois est une figure emblématique de la pensée non-conformiste de l'entre-deux guerres. Membre de l'Action française, il a animé avant la première guerre mondiale (1912-1913), avec Edouard Berth, le Cercle Proudhon, inspiré par Georges Sorel. Après 1918, il s'éloigne progressivement de Maurras, et poursuit l'oeuvre du Cercle Proudhon, en fondant Le Faisceau, un mouvement idéologiquement fasciste. Après l'échec de cette tentative et après celle de la création d'un parti républicain syndicaliste, il se rapproche progressivement de la SFIO. A la suite de la défaite de 1940, il s'engage dans la résistance et meurt en déportation en février 1945 à Bergen-Belsen.

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    "De l'anarchisme à l'Action française, du fascisme à son retour vers la gauche et dans la République, jusqu’à sa mort en déportation, le parcours de Georges Valois (1878-1945) est emblématique des mutations et des reclassements à l’œuvre dans la France de l’entre-deux-guerres.
    L’Homme contre l’argent. Souvenirs de dix ans 1918-1928, ouvrage publié en 1928 et aujourd’hui introuvable devait être réédité. Il peut se découvrir comme une galerie où se croisent des portraits de figures emblématiques (de Charles Maurras à Benito Mussolini en passant par François Coty) et des fresques de milieux très divers (Action française, monde de la presse et de l’édition, sphères patronales, « jeunes équipes » en voie de formation). Valois propose aussi le récit de temps forts qui jalonnent sa propre vie en même temps qu’ils marquent la France de son temps : promotion d’une « économie nouvelle », dissidence de l’Action française, naissance d’un « fascisme français », crise monétaire et stabilisation Poincaré, impasse des solutions traditionnelles pour adapter la France à une modernisation nécessaire au-delà des voies tracées par le monde anglo-saxon et l’URSS, nécessité de « nouvelles équipes » pour concevoir et mettre en œuvre, contre la « dictature » de l’argent, une troisième voie « réaliste », un « nouvel âge ».
    Au-delà de son itinéraire Valois restitue celui d’un groupe, qui croise cette « génération réaliste » dont il une figure tutélaire et l’éditeur majeur dans sa librairie."

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  • C'était Maurras...

    Les éditions Pardès viennent de publier dans leur collection Qui suis-je, un Maurras, sous la plume du jeune chercheur Tony Kunter. Celui-ci est déjà l'auteur d'un essai intitulé Charles Maurras, la contre-révolution pour héritage (Nouvelles éditions latines, 2008).

     

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    "Adulé par les uns, décrié par les autres, Charles Maurras est l’un des plus grands théoriciens politiques du XXe siècle. Poète, critique et, surtout, journaliste polémiste, il a contribué à mettre sur le devant de la scène les idées royale et nationale, jusqu’à imprégner une partie de la France intellectuelle. Toute son oeuvre – qui, pour ce sourd, se confond avec sa vie – est un long combat pour un retour aux vérités françaises. C’est un Charles Maurras présenté dans toutes ses dimensions que nous offre Tony Kunter. Après avoir évoqué rapidement les contiguïtés entre l’oeuvre et la vie du «Maître de Martigues», sa pensée se voit déclinée selon les canons développés par le critique Albert Thibaudet dans ses «trente ans de vie française». Le Maurras littéraire n’est pas en reste – il occupe une place de choix dans ce «Qui suis-je?» –, alors qu’il a souvent été mis de côté. Le rayonnement et la postérité du chef de file de l’Action française permettent enfin d’entrevoir comment la confluence dimensionnelle maurrassienne vers le point du «Politique d’abord» a paradoxalement abouti à un démembrement progressif du nationalisme intégral, de sa mort jusqu’à nos jours. Dans ce « Qui suis-je ? » Maurras, une place importante est consacrée à l’historiographie. Certaines parties reprennent les conclusions des auteurs les plus performants dans leur domaine. Voilà une synthèse qui permettra au lecteur pressé de se tenir informé des avancées les plus significatives dans la recherche sur Charles Maurras."

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  • "Maurras : une victime de l'inculture contemporaine..."

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien paru dans Flash magazine et reproduit sur le site Voxnr, dans lequel Alain de Benoist répond aux questions de Christian Bouchet sur Charles Maurras.

     

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    Christian Bouchet : Vous avez écrit sur Charles Maurras, vous êtes connu comme possédant dans votre bibliothèque un rayon de Maurassiana que nombre d’Universités vous envieraient, vous êtes-vous jamais considéré comme maurrassien ou, a minima, comme influencé par sa pensée ?

    Alain de Benoist : Non, jamais. À l’âge de seize ans, j’ai fréquenté pendant quelques mois un cercle d’Action française. Ce que j’y ai entendu ne m’a pas convaincu. Par la suite, j’ai du lire cinq ou six cents livres de et sur Maurras – j’ai même publié une bibliographie maurrassienne de près de deux cent cinquante pages –, sans que cela fasse de moi un disciple du maître de Martigues. La pensée de Maurras est à la fois l’héritière de l’école contre-révolutionnaire et du positivisme d’Auguste Comte ; or, je ne suis ni un positiviste ni un contre-révolutionnaire. Maurras était convaincu qu’aucune forme de souveraineté politique ne pouvait s’étendre au-delà de la nation ; je suis un Européen convaincu. Maurras pensait que la solution des problèmes de la France impliquait un retour à la monarchie. Qui peut encore croire cela aujourd’hui dans notre pays – exception faite peut-être des immigrés marocains qui sont généralement de grands admirateurs de leur roi ? Que l’état général de la société soit aujourd’hui le même dans tous les pays occidentaux, qu’ils soient des républiques ou des monarchies, montre que Maurras surestimait nettement les mérites de l’institution.

    Idéalisant l’Ancien Régime, Maurras n’a pas vu comment la monarchie française, désireuse de liquider l’ancien ordre féodal, a constamment promu la bourgeoise au détriment de l’aristocratie, ni comment elle s’est employée à mettre en œuvre un processus de centralisation politique et de rationalisation administrative que la Révolution, comment l’avaient bien vu Tocqueville, Renan ou Sorel, a seulement accélérée et aggravée. Hostile à la Révolution, il se réclamait du nationalisme, sans réaliser que c’est seulement à partir de 1789 que le mot « nation » prend un sens politique : « Vive la nation ! » est à l’origine un cri de guerre contre le roi.

    Je suis tout aussi en désaccord avec le classicisme de Maurras (probable compensation de son romantisme intérieur), qui débouche souvent sur une apologie implicite du rationalisme, avec sa critique de la démocratie, que je trouve bien conventionnelle, et bien sûr avec sa germanophobie (les Allemands n’étaient pour lui que des « candidats à l’humanité » !). Lui qui admirait tant les « quarante rois qui ont fait la France » aurait dû se souvenir que les dynasties mérovingienne, carolingienne et capétienne étaient toutes d’origine germanique, et que le nom même de la France lui vient d’un conquérant germain.

    Cela dit, n’ayant jamais été maurrassien, je ne m’en sens que plus libre pour affirmer l’importance de Charles Maurras dans l’histoire des idées. Maurras est certes resté aveugle sur bien des choses – il n’a aucun regard sociologique, ignore tout des doctrines économiques et, de façon générale, ne sait analyser aucun des facteurs à l’œuvre dans les dynamiques sociales –, mais son œuvre n’en est pas moins imposante, et même incontournable. Il représente en outre l’exemple rare d’un homme qui sut être à la fois un théoricien politique et un journaliste de haut niveau, tout en ayant aussi une production poétique et littéraire considérable, et en animant un mouvement politique qui a perduré pendant plus d’un siècle. Il y a enfin chez lui un héroïsme intellectuel auquel je suis sensible. Le problème, c’est que les gens de gauche se sentiraient déshonorés de lire Maurras, et que les gens de droite préfèrent regarder la télévision. Condamné par l’Église de 1926 à 1939, désavoué par son Prince, prisonnier de son public, victime de lui-même, Maurras est aujourd’hui l’un de ceux, innombrables, qui font les frais de l’inculture contemporaine. Moi qui n’ai jamais partagé ses idées, je trouve que c’est un scandale.

    Christian Bouchet : Les héritiers politiques de Maurras relèvent, en quasi-totalité, de la butte-témoin idéologique et de l’engagement muséal. Comment se fait-il, alors que Maurras a eu quelques continuateurs brillants, que ceux-ci n’aient pas su actualiser sa pensée pour le XXIème siècle ?

    Alain de Benoist : Il est difficile d’actualiser au XXIème siècle la pensée d’un homme qui, à bien des égards, était déjà dépassé au XXème. Maurras est avant tout un homme de la fin du XIXème siècle. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la plupart des meilleurs analystes du maurrassisme estiment que la période de l’Action française la plus intéressante est celle de ses débuts. À l’époque où L’Action française n’était encore qu’une petite « revue grise », l’AF n’hésitait pas à professer des idées fédéralistes et socialisantes, ainsi que le faisait au même moment le jeune Barrès dans La Cocarde, et même à lancer des appels à la classe ouvrière. Maurras allait jusqu’à écrire : « Otez la démocratie, un communisme non égalitaire peut prendre des développements utiles » ! Mais l’AF s’est condamnée elle-même en 1914, en se ralliant au système au nom de l’« union sacrée » – erreur que Georges Sorel n’a pas commise. Après la Première Guerre mondiale, où elle paya d’ailleurs un lourd tribut, elle devient une ligue qui va devenir de plus en plus captive d’un public conservateur et réactionnaire.

    Il est arrivé aux maurrassiens ce qui arrive à tous ceux qui se réfèrent à un seul maître, surtout quand celui-ci est l’homme d’un système (en l’occurrence le royalisme, dont il prétendait démontrer la nécessité à la façon d’un théorème). Victimes de leur dévotion pour le vieux Maurras qui-avait-tout-prévu et qui-ne-s’est-jamais trompé, ils ont été incapables de mesurer les limites de sa pensée, condition indispensable pour la renouveler. L’Action française, qui a été affectée durant toute son existence par d’innombrables scissions, est aujourd’hui en phase terminale. L’historiographie dont elle fait l’objet – et ce n’est sans doute pas une coïncidence – se porte au contraire plutôt bien. Je pense ici surtout à la série de colloques internationaux sur Maurras et l’Action française organisés à l’initiative d’Olivier Dard, de l’Université de Metz. La lecture des actes de ces colloques est absolument passionnante parce qu’elle nous apprend beaucoup de choses que l’on ignorait encore hier.

    Christian Bouchet : Pensez-vous qu’un maurrassisme républicain soit possible et puisse être d’actualité ? Et tout particulièrement dans le champ des relations internationales ?

    Alain de Benoist : Un « maurrassisme républicain » ? Un dévot d’Action française parlerait d’oxymore ! je n’y crois guère moi non plus, à moins de faire de cette formule un synonyme de ce qu’on appelle aujourd’hui le souverainisme – le thème de « la France seule » pouvant éventuellement servir de point de passage. Mais alors, ce sont les limites de ce souverainisme qu’il faudrait souligner. Les critiques des souverainistes sont souvent justes, mais ce qu’ils proposent relève du restaurationnisme. Un seul exemple : c’est très bien de dénoncer la « mondialisation libérale », mais si c’est pour en revenir au bon vieux capitalisme patrimonial, en s’imaginant qu’il cesse d’être un système d’exploitation dès lors que son action s’inscrit dans le cadre national, à mon avis, cela ne vaut pas la peine. Et puis, n’oublions quand même pas ce que Maurras écrivait dans L’Action française du 10 juin 1912 : « Ni implicitement ni explicitement, nous n’acceptons le principe de la souveraineté nationale, puisque c’est au contraire à ce principe-là que nous avons opposé le principe de la souveraineté du salut public, ou du bien public, ou du bien général » !

    (Entretien paru dans Flash magazine n°71)

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