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Points de vue - Page 259

  • L’Europe, la France, les « migrants » et le camp des malsains…

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Marc Leroy, cueilli sur son site La Plume à Gratter et consacré à la vague d'immigration clandestine qui frappe actuellement l'Europe...

     

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    L’Europe, la France, les « migrants » et le camp des malsains…

    Le spectacle sidérant, délirant qui se déroule en ce moment sous nos yeux incrédules dans toute l’Europe et plus singulièrement en France, avec les conséquences dramatiques pour ne pas dire cataclysmiques qu’il a d’ores et déjà sur l’identité et l’avenir de notre pays, qu’il aura forcément bien plus encore et désormais très rapidement sur ceux de tout le continent, des états, des civilisations, des cultures qu’il abrite (pour combien de temps encore ?), laissera sans doute un jour totalement incrédules les historiens qui se pencheront sur la période que nous vivons, période où toute une oligarchie politico-médiatique à l’échelle européenne aura donc décidé, sciemment, d’ouvrir à plein toutes les vannes de l’immigration, de faire sauter tous les verrous, toutes les barrières douanières et légales qui de tous temps avaient régulé les déplacements humains et protégé les nations et les peuples d’Europe comme ceux de tous les autres pays du monde, jusqu’à provoquer désormais et à l’échelle continentale ce qui ne peut plus être qualifié autrement aujourd’hui que par un mot : invasion. Un mot que d’ailleurs, et au train où vont les choses, il faudra bientôt remplacer par un autre : celui de submersion, qui débouchera enfin à son tour sur un troisième, et qui sera cette fois le dernier : anéantissement. Anéantissement de toute une histoire, de toute une culture, de toute une civilisation.

    Oui, vraiment, comment Diable les historiens de demain pourront-ils appréhender cette période invraisemblable, comprendre les « motivations » totalement irrationnelles, l’état d’esprit foncièrement délirant de ceux qui ont, pour ce qui concerne la France, déstabilisé la société dans les années soixante-dix « grâce » au regroupement familial (sous la droite giscardienne), communautarisé la population depuis les années quatre-vingt « grâce » au droit à la différence et l’antiracisme (sous la gauche miterrandienne), culpabilisé le peuple et atomisé le roman national « grâce » à la repentance dans les années deux mille (sous la droite chiraquienne) et désormais « métissé » et détruit tout ce qui restait de la Nation et de l’Etat dans une utopie européiste devenue complètement folle, hors de contrôle, qui se joue de l’histoire et des volontés populaires (sous les quinquennats Sarkozy et Hollande) ? L’absence de cœur (on a envie d’écrire de tripes) a des déraisons que la raison ignore…

    Quels desseins auront donc à ce point motivé nos oligarques, pour saper ainsi, mettre à bas et avec un tel entêtement, un tel acharnement plus de deux mille ans d’histoire, de culture, de traditions ? Plus de deux mille ans de spécificité, de complémentarité de notre « vieux continent » ? Un continent qui a donné au monde tout au long de sa glorieuse histoire la démocratie grecque, la culture latine, le Moyen-Âge chrétien, la renaissance, les controversées Lumières, la révolution industrielle… qui a offert à l’humanité l’imprimerie, la grande musique, l’école pour tous, la médecine moderne, l’eau courante, l’électricité, le cinéma, l’automobile, le train, l’avion, la robotique, l’informatique… qui a érigé sur tout son territoire les cathédrales et tant d’autres merveilles… bâti Le Prado, Versailles, l’Alhambra, le Mont Saint-Michel, Coblence, Chambord… qui a enfanté des Vinci, El Greco, Rembrandt, Le Caravage, Michel-Ange,Vivaldi, Bach, Mozart, Beethoven…

    Une histoire, une culture, une civilisation sans pareilles, parsemées de tant et tant de merveilles, mères de tant et tant de grands hommes (chefs d’état, artistes, musiciens, écrivains, inventeurs, scientifiques) que ne sauraient aucunement condamner leurs heures plus sombres et c’est vrai parfois terribles, mais en réalité – hélas ! – inhérentes à toute grande aventure humaine. Une histoire, une culture, une civilisation dont sont inévitablement et totalement issus ceux-là mêmes qui pourtant les assassinent aujourd’hui, auxquelles ils doivent tout ce qu’ils sont et les si privilégiées places qu’ils occupent dans ce monde.

    Masochisme morbide ? Nihilisme pervers ? Trahison irresponsable ? Bêtise crasse ? Folie pure ? En un mot : décadence ? Sans doute, au fond, est-ce bien tout cela à la fois…

    Une situation « migratoire » désormais totalement hors contrôle

    Depuis des mois maintenant, chaque jour qui passe, « médiatisé » ou non, apporte son même écot à la catastrophe qui se prépare, pire, qui se joue : chaque jour, oui, chaque jour, des milliers d’africains, pour l’immense majorité d’entre eux des jeunes hommes de seize à trente ans, montent sur des embarcations de fortune, paient pour ce faire de fortes sommes (qu’ils sortent d’où, là n’est en tous les cas certes pas la question médiatique) à des réseaux de passeurs, et partent en Méditerranée vers les côtes européennes. Loin, très loin de refouler ces masses vers leur continent d’origine, comme le fait aujourd’hui à l’autre bout du monde et avec le succès que l’on sait l’Australie, la « police des frontières » (sic) européenne, les « récupère » désormais en mer, à quelques kilomètres à peine de leur point de départ, et… les transportent en Italie, où très rapidement elles peuvent donc se perdre dans la nature et se répandre sur tout le continent, de Lampedusa à Calais. Et pour cause : grâce à ce fameux espace Schengen que nous avaient tant vanté nos gouvernants successifs, il n’y a plus de frontières intra européennes dans l’Union… et donc plus aucun contrôle réel et possible des mouvements de population, même illégaux, au sein de celle-ci.

    Beaucoup mieux  : non contents de ne pas faire leur travail en surveillant – comme ce devrait être leur rôle – les limites de la tour de Babel européenne (qu’il faudra sans doute d’ailleurs très prochainement, au train où vont les choses, rebaptiser Tour de Babel-oued), l’oligarchie européenne et plus particulièrement le gouvernement français font désormais tout pour faciliter la tâche aux immigrés illégaux qui envahissent notre territoire ! Ainsi a-t-on vu (par exemple) notre ministre de l’Intérieur, l’inénarrable Bernard Cazeneuve, visiter le 11 juin un centre d’hébergement de Nanterre où une centaine des clandestins expulsés de la Halle Pujol avaient complaisamment trouvé refuge… vu un Ministre de la République, pourtant en charge du maintien de l’ordre et du respect de la Loi… serrer la main, large sourire aux lèvres, de délinquants entrés frauduleusement sur le territoire français, et visiblement morts de rire devant une telle aberration (voir photo). La seule tâche de nos gouvernants semble donc désormais être d’étaler, de diluer le plus rapidement et surtout le plus discrètement possible les « nouveaux arrivants » sur l’ensemble du territoire (encore ?) national, peut être aussi et même surtout de les éloigner radicalement des beaux quartiers parisiens où eux comme leurs proches souhaitent pouvoir continuer à habiter en paix, sans s’immerger dans cette « diversité », cette « solidarité », ce « métissage » qu’ils prétendent imposer à tous leurs compatriotes « sans dents » (et désormais sans illusions, du moins c’est à espérer, parce que sinon il n’y a vraiment plus qu’a se flinguer).

    Face à cette déferlante qui se répand sous les yeux effarés de l’immense majorité des Français, les médias bienpensants ne pouvaient (in)décemment pas rester sans réponse ! Pour faire taire le mécontentement citoyen et endormir l’inquiétude de nos compatriotes, croyant comme toujours « régler tous les problèmes de société en appelant un chat un chien » (1), nos chers « faiseurs d’opinion » ont donc déposé sur les tréfonds baptismaux de leur politiquement correct un nouveau vocable, immédiatement devenu le qualificatif quasi monopolistique pour évoquer le phénomène qui nous préoccupe dans les colonnes des journaux, sur les plateaux de télévisions ou dans les studios de radio. Et bien évidemment, mais faut-il s’en étonner, ce vocable est devenu tout aussi incontournable dans la bouche de l’immense majorité de nos responsables politiques : ce nouveau mot magique, prétendument anti-stress, éminemment antiraciste, c’est le « migrant ».

    Je vous mets en passant au défi : cherchez donc, et avant que ce tsunami d’immigration africaine ne s’abatte sur l’Europe, la moindre allusion, la moindre trace de ce « migrant » dans un article ou un débat politique traitant de l’immigration clandestine. Cette même immigration clandestine qui avait d’ailleurs précédemment et fort judicieusement remplacé dans la novlangue l’« immigration illégale », expression en réalité bien plus adéquate, mais beaucoup trop « stigmatisante » pour les si généreuses « consciences » qui nous disent comment il convient de bien nommer les choses dans le Meilleur des mondes qu’elles s’appliquent à ériger avec tant de zèle. Le « Sans papiers », autre trouvaille géniale de la bienpensance, a donc peut-être vécu : après tout, il y avait le mot « sans » dedans, comme encore un petit caillou dans un yaourt parfumé à la rose… un mot en réalité beaucoup trop « stigmatisant », un bien mauvais « sans » que celui-là! Immigré illégal… immigré clandestin… « sans papiers »… et désormais donc, « migrant »… comme ces frêles oiseaux (innocents, CQFD) qui parcourent sous nos yeux émerveillés des milliers de kilomètres sur la planète bleue, volant parfois de pôle à pôle pour accomplir leur prodigieux voyage. Sauf que… les oiseaux en question, eux, font un trajet… aller et retour !

    L’histoire dira (et jugera) que c’est donc la folle, l’irresponsable, la criminelle « aventure libyenne » de Sarkozy et BHL qui aura assené le coup de Jarnac dans cette œuvre de destruction entreprise par nos élites dévoyées, porté (si le peuple ne décide pas enfin de renverser la table ploutocratique) le coup de grâce à la civilisation et aux peuples européens : car c’est bien depuis la chute de Mouhamar Kadhafi (dont le régime était certes autoritaire mais n’empêchait pas les Libyens d’avoir, et de très loin, le plus haut niveau de vie de tout le continent africain et de bénéficier d’un état providence supérieur même à celui de bien des nations européennes) que le verrou migratoire africain a sauté. C’est depuis que la Libye a été plongée dans le chaos, dans l’anarchie tribale et l’islamisme radical et terroriste que les vagues migratoires des nouveaux « boat people » subsahariens ont commencé de se répandre sur l’Europe, avec la complicité irresponsable et criminelle de l’oligarchie européiste. Moyennant quoi ? Le principal responsable de cette folie géopolitique, de ce crime devant l’histoire, le déclencheur de ce tsunami migratoire qui submerge aujourd’hui la France et l’Europe… a repris la direction de l’ex-UMP et sera probablement le candidat de son parti à la prochaine élection présidentielle de 2017, avec de très fortes probabilités de victoire. Et si ce n’était finalement pas lui qui emportait la mise, pour cause de trop nombreuses casseroles judiciaires… ce serait celui qui était à l’époque son Ministre des affaires étrangères, et donc son plus zélé complice ! Quand l’ironie atteint ce niveau dans le tragicomique, pour ne pas dire dans l’obscénité, quel esprit encore lucide n’aurait pas une irrépressible envie de crier « halte aux fous » ?

    Epilogue funèbre ou sursaut  salvateur…

    Jean Raspail et son Camp des saints sont aujourd’hui rattrapés, dépassés par une réalité qui se révèle encore plus vraie que l’affliction, et même Renaud Camus, avec son fameux « grand remplacement », fait désormais figure de tout petit joueur. L’Europe se noie dans le flot ininterrompu des « migrants ». L’Europe se meurt… l’Europe est morte ?

    Pendant ce temps, comme d’autres enfilent des perles (2), dans le camp patriote, certains pinaillent, ratiocinent, s’écharpent ou abandonnent électoralement le seul navire souverainiste susceptible d’arriver un jour à bon port, le seul qui affirme haut et fort et depuis des décennies vouloir faire cesser l’immigration, peut-être avant qu’il ne soit trop tard, sous prétexte que la capitaine n’est pas exempte de tout reproche, que son second en mérite beaucoup, et qu’un vieux matelot cabot et provocateur, obnubilé par sa vision du passé, son refus d’un présent qu’il n’incarne plus et sa certitude ne pas être concerné par l’avenir, aveuglé par son orgueil et aigri jusqu’à la moelle de ne plus occuper le tout premier rôle, est poussé, à son corps défendant et sans plus de ménagement qu’il n’en usait lui-même hier pour écarter ses contradicteurs, vers la retraite politique… à 86 ans ! La France et l’Europe sont en danger mortel, et les « patriotes » s’écharpent et sodomisent les diptères ! Avec de tels « défenseurs », notre Nation et son peuple n’ont même plus besoin d’ennemis ! A en pleurer… de rage ou de désespoir, mais à en pleurer. Le retour de la raison ou l’oraison, la fin de l’immigration de masse ou la mort, telles sont pourtant désormais les seules questions, appelant d’ailleurs une même et unique réponse… qui ne peut plus attendre.

    Marc Leroy  (La Plume à Gratter, 15 juin 2015)

     

    Notes :

    1) Pierre Desproges, Le Tribunal des flagrants délires.

    2) « A chaque terrible époque humaine, on a toujours vu un monsieur assis dans un coin, qui soignait son écriture et enfilait des perles » Paul Valéry.

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  • Menace djihadiste : un terrorisme innovant et dangereux...

    Nous reproduisons ci-dessous une excellente analyse de François-Bernard Huyghe, cueillie sur son blog, Huyghe.fr, et consacrée aux attentats djihadistes de ces derniers jours.

    Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe est l'auteur de nombreux essais marquants comme La soft-idéologie (Robert Laffont, 1987), La quatrième guerre mondiale (Rocher, 2004), Les maîtres du faire-croire (Vuibert, 2008) ou dernièrement Think tanks - Quand les idées changent vraiment le monde (Vuibert, 2013).

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    Le jihad comme innovation permanente

    Sans trop rajouter aux flots de commentaires qui ont accompagné l'attentat de l'Isère (et en attente de vérification des informations de première heure) essayons de le caractériser par quelques mots.

    SIMULTANÉITÉ : l'attentat près de Lyon, coïncide avec celui de Sousse (d'un style très différent) et avec l'attentat contre un mosquée chiite au Koweït, plus des accrochages avec des jihadistes dans d'autres pays et des attentats suicides un peu partout.Par ailleurs, il suit de peu le surprenant retour de l'État islamique à Kobané et les succès militaire qu'il remporte en dépit des forces déployées contre lui (et de leur variété : des Occidentaux, des sunnites jihadistes ou non jihadistes, des royaumes arabes, des chiites, des Kurdes, etc). Pour un mouvement politique qui coalise contre lui des dizaines de pays riches mobilisant un force de destruction technologique bien supérieure à celle qui a gagné la seconde guerre mondiale, ce n'est pas mal.
    Bien entendu le crime de l'homme à la camionnette ne fait pas partie d'un plan planétaire ordonné par une autorité centrale, mais, tombant un vendredi de Ramadan, un jour où d'autres frères ont voulu, eux aussi, manifester leur piété sanglante, il contribue à une impression de synergie planétaire : ils sont partout, ils frappent où ils veulent.

    RUSTICITE Le suspect qui n'a guère du coûter en entraînement, a utilisé des moyens simples - un couteau pour décapiter son patron, une camionnette de société pour pénétrer sur les lieux, des bonbonnes de gaz disponibles sur place...
    Il n'a pas eu à aller loin de chez lui et a choisi une cible à la fois "molle" (difficile à surveiller, même s'il y a des services de sécurité sur une usine Seveso), et dangereuse s'il avait réussi à provoquer l'explosion. C'est typiquement le genre de méthodes que recommande l'État islamique dans ses textes : une attaque simple, gérée de façon autonome par une base non aguerrie, qui n'a pas demandé de gros moyens, mais rentable en termes de panique qu'elle peut déclencher. Une réaction maximum pour un minimum d'investissement.

    DISPERSION DES FORCES ADVERSES. Après un tel attentat, il va falloir surveiller toute les usines comme on surveille les bâtiments religieux et officiels, les gares etc. Et si demain un jihadiste attaque un bus... Bref un effet de fixation des forces de sécurité, d'où un déploiement coûteux de ces forces en attente de la prochaine attaque, ce qui épuise nos troupes (les soldats seraient bien mieux employés ailleurs) et nos ressources (comment faire plus maximum que l'alerte maximum ?) ; cela coûte, cela porte sur les nerfs, cela peut encourager des mouvements communautaires de radicalisation ou d'anti-islamisme qui, en retour, produiront d'excellents résultats en mobilisant et rendant plus solidaires les "frères" (vieille stratégie de la provocation, répression, conscientisation, mais sauce Coran). Tout bénéfice en termes d'économie stratégique.

    LATENCE : entre le moment (peut-être en 2006) où le suspect a commencé à former un projet jihadiste et celui où il est passé à l'acte, il s'est passé des années. En clair, si nous considérons que les proto jihadistes, bien repérés par nos service mais impossibles à arrêter trop tôt sans commencement d'exécution sont des bombes, ce sont des bombes à retardement très aléatoire. Encore un énorme problème pour le renseignement et la répression. Encore de la dispersion des forces adverses, dans le temps cette fois (comment gérer pendant neuf ans le dossier d'un suspect qui n'est pas passé à l'acte). Toutes choses également expliquées dans les textes en ligne de l'État islamiste : l'attaque sporadique.

    ESCALADE SYMBOLIQUE. La tête coupée en punition, la théâtralisation de l'action, la recherche du scénario de film catastrophe - l'explosion, la pollution - l'insécurité au cœur de ce qui assure la puissance de l'Occident : l'énergie et la richesse économique. Effet psychologique sur les populations renforcé par l'effet de répétition (Merah, Nemouche, Kouachy, Coulibaly, Glam sur trois ans) : Quoi demain ?

    EFFET DE PANIQUE IDÉOLOGIQUE SUR L'ADVERSAIRE. La classe politique française est à l'évidence tétanisée et incapable d'imaginer de faire autre chose que "plus du même"" (une société plus inclusive et si possible plus prospère, plus consciente des valeurs de la République, avec un meilleur renseignement et de meilleures lois, plus de démonstrations que le peuple français vit ensemble unit et ne cédera pas à la peur, plus d'esprit du 11 janvier);
    Dans tous les cas, la lecture des éléments de langage repassés en cycle par nos gouvernants - solidarité, fermeté, responsabilité, prévention, école, valeurs, pas-peur, rassemblement, République, vivre-ensemble, dignité, horreur, terreur abjecte, divisions et amalgames qu'il faut éviter, rien-à-voir-avec-l'Islam-véritable, refuser les fantasmes, les populismes et les complotismes, unité, unité, unité montrent que le logiciel tourne en rond. Plus du même, c'est aussi plus de ce qui a échoué.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 26 juin 2015)

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  • Espionnage américain: une indignation française à géométrie variable...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur le site de l'agence d'information russe Sputnik et consacré à l'espionnage des présidents de la République français par la NSA...

    Philippe Migault est directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

     

     

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    Espionnage US: une indignation française à géométrie variable

    La révélation de la mise sous écoute de trois Présidents de la République française, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, fait scandale en France. Pourtant, n'en doutons pas, la colère élyséenne sera sans lendemains.

    Evidemment François Hollande a fait un geste fort en convoquant ce matin le Conseil de Défense. Cette instance ne se réunit habituellement que dans des circonstances particulièrement graves: attentats, opération des armées françaises à l'étranger… Mais les déclarations des autorités françaises, qui condamnent des « faits inacceptables entre alliés », ne doivent pas faire illusion. Il n'y aura pas même de brouille franco-américaine.

    D'une part parce que nous sommes sans aucune illusion vis-à-vis de nos « alliés ». En 2012 déjà, la France a demandé des comptes à la NSA américaine, soupçonnée d'avoir infiltré les ordinateurs de l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. La DGSE et l'Anssi (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Informations) avaient demandé à la NSA de s'expliquer. Celle-ci avait nié ses responsabilités sans convaincre personne.

    D'autre part, parce que nous sommes mal placés pour donner des leçons. Que s'imagine-t-on? Que les services français sont exemplaires? Ils recrutent la fine fleur des mathématiciens et des spécialistes en cryptologie: ce personnel d'exception n'est pas là à des fins strictement défensives. Les capacités d'écoute françaises sont connues et reconnues par tous les services de renseignement dans le monde et sont un sujet légitime de fierté pour la France.

    Par ailleurs, comme le déclarait ce matin François Heisbourg, Conseiller au Président de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), semblant trouver la situation parfaitement banale, les Américains pratiquent ces écoutes tout simplement parce qu'ils en ont les capacités et qu'ils interceptent donc toutes les communications téléphoniques ou informatiques qui ne font pas l'objet d'une protection de très haut niveau.

    Mais c'est là, dans le ton employé par François Heisbourg, que le bât blesse: en résumé, oui les Américains nous espionnent, nous sommes au courant, pas de quoi fouetter un chat… Si M. Heisbourg, en tant que spécialiste des questions stratégiques, a parfaitement raison sur le fond, sa réaction un tantinet fataliste est révélatrice d'un état d'esprit largement répandu en France: l'indignation à géométrie variable. Ces Français, qui acceptent quasiment comme une évidence l'espionnage des Américains, hurleraient à la mort s'ils découvraient que la Russie en fait le dixième.

    Libération, Mediapart, qui ont révélé les écoutes de la NSA visant les Présidents français, ont publié des articles sur les « réseaux Poutine en France ». Au terme d'une enquête bâclée, Libération a titré en octobre dernier sur le « Tsar système », joyeux inventaire à la Prévert dans lequel l'auteur de ces lignes était nommément mis en cause parmi les supposés agents stipendiés du Kremlin en France.

    Libération, dans la foulée de sa Une sur les écoutes de la NSA va-t-il maintenant mener une enquête portant sur les réseaux américains en France? Va-t-il évoquer les relais parisiens des think-tanks américains néoconservateurs, Hudson Institute et autres? Va-t-il demander aux services de contre-espionnage français qui sont les plus actifs en France entre les agents de renseignement russes et Américains? Va-t-il faire le point avec les spécialistes de la cyberguerre sur les attaques ou les tentatives de pénétration visant des entreprises stratégiques et des administrations françaises, lesquelles sont loin de d'être majoritairement russes et chinoises comme on se l'imagine fréquemment? Va-t-il dresser la liste des experts, journalistes, hommes politiques, leaders d'opinion qui, méthodiquement, relaient l'influence américaine et clouent au pilori médiatique tous ceux qui ne sont pas Atlantistes forcenés ni fervents partisans du TTIP? Va-t-il dresser la liste des titres de presse français qui comptent parmi leurs actionnaires des Américains? Quant à Mediapart, dont on ne peut que louer la pugnacité, va-t-il à présent faire le point sur les raisons pour lesquelles nous acceptons sans trop sourciller l'espionnage américain, sur les agents d'influence à l'œuvre dans les formations politiques, l'administration, les entreprises, les différents centres de réflexion?

    Non, sans doute. On n'enquête que sur ce qui est caché. Or cette mainmise de l'Amérique sur la France est de notoriété publique. L'ultime acte d'indépendance de la France a été de refuser de suivre les Américains en Irak en 2003, les spécialistes sérieux étant parfaitement conscients à l'époque que l'excuse des armes de destruction massive relevait de la manipulation. Nous sommes depuis rentrés dans le rang, « dans le troupeau Occident » comme le résumait récemment Régis Debray. Notre retour au sein du haut commandement intégré de l'OTAN sous l'égide de Nicolas Sarkozy, notre résignation face aux sanctions américaines visant BNP-Paribas, notre obéissance à Washington dans le cadre du dossier Mistral, démontrent que la domination américaine n'est pas subie, mais voulue par les principaux dirigeants politiques français. L'accès de colère de François Hollande et de son gouvernement sera considéré à cette aune par les Américains. Le simple mouvement d'humeur d'un vassal qui ne veut pas se déconsidérer vis-à-vis de son opinion publique.
     
    Philippe Migault (Sputnik, 24 juin 2015)


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  • Le socialisme populaire de Georges Orwell et de Simone Weil...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Kévin Victoire cueilli sur le site du Comptoir et consacré au socialisme populaire de Georges Orwell et de Simone Weil...

     

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    Avec Simone Weil et George Orwell, pour un socialisme vraiment populaire

    L’écrivain britannique George Orwell et la philosophe française Simone Weil connaissent tous deux depuis quelques années un regain d’intérêt. Alors que la gauche, notamment la gauche radicale — c’est-à-dire celle qui se donne pour objectif de trouver une alternative au capitalisme —, est en crise idéologique et perd peu à peu les classes populaires, on pense qu’elle aurait tout intérêt à se pencher sur ces deux penseurs révolutionnaires.

    Comme le note la philosophe Alice Holt dans un article publié en France dans la revue Esprit[i], « les convergences qui rapprochent Orwell et Weil sont frappantes, pas seulement en ce qui concerne leurs biographies hors du commun, mais aussi en ce qui concerne leurs conceptions politiques dissidentes, fondées sur une expérience directe et caractérisées par la reprise et le remodelage de thèmes traditionnellement de droite, ou encore en ce qui concerne leur critique originale des régimes totalitaires ». Les similitudes en effet sont nombreuses entre les deux contemporains, qui ne se sont jamais croisés et probablement jamais lus, mais qui sont aujourd’hui enterrés à quelques kilomètres l’un de l’autre, dans le sud de l’Angleterre.

    Sur le plan biographique d’abord, tous deux ont fréquenté des écoles très prestigieuses — Henri IV, puis l’École normale supérieure pour Weil, le Collège d’Eton pour Orwell — et en ont gardé de mauvais souvenirs ; sont issus de la classe moyenne éduquée — Orwell parle de « basse classe moyenne supérieure »— ; ont eu à cœur de partager les conditions de vie des prolétaires ; ont participé à la guerre d’Espagne — chez les anarcho-syndicalistes de la CNT pour la Française, chez les marxistes non-staliniens du POUM pour l’Anglais[ii] — ; ont contracté la tuberculose — bien que la privation intentionnelle de nourriture semble être la véritable cause de la mort de la philosophe. Mais la proximité est encore plus forte sur le terrain idéologique entre Orwell, socialiste difficilement classable — et parfois qualifié d’« anarchiste conservateur » qui n’hésite jamais à citer des écrivains libéraux ou conservateurs sans pour autant partager leurs conceptions politiques[iii] —, et Simone Weil, anarchiste chrétienne et mystique, capable d’exprimer sa « vive admiration » à l’écrivain monarchiste Georges Bernanos. Pour les libertaires des éditions de l’Échappée, les deux révolutionnaires préfigurent « à la fois la dénonciation de l’idéologie du progrès, l’attachement romantique à l’épaisseur historique, la critique totalisante du capitalisme sous tous ses aspects, la méfiance envers la technoscience »[iv]. Sans oublier que ces deux sont en premier lieu les défenseurs d’un socialisme original, qui accorde une importance particulière aux classes populaires et à leurs traditions.

    Aimer, connaître, devenir l’oppressé

    Selon le philosophe Bruce Bégout, « chaque ligne écrite par Orwell peut donc être lue comme une apologie des gens ordinaires ».[v] L’attachement politique d’Orwell aux « gens ordinaires » fait écho à leur définition en tant qu’ensemble majoritaire de personnes menant leur vie sans se préoccuper de leur position sociale ou du pouvoir — contrairement aux « gens totalitaires ». Le socialisme est la version ultime de l’abolition de « toute forme de domination de l’homme par l’homme ». Il doit donc être radicalement démocratique et se présenter comme « une ligue des opprimés contre les oppresseurs » qui rassemble « tous ceux qui courbent l’échine devant un patron ou frissonnent à l’idée du prochain loyer à payer » (Le Quai de Wigan, The Road to Wigan Pier). Une coalition des classes populaires qui irait des prolétaires aux classes moyennes — des petits boutiquiers aux fonctionnaires — en passant par les paysans. Pour aboutir, le socialisme doit s’appuyer sur des mots d’ordre simples et rassembleurs, conformes au bon sens des gens ordinaires — comme la nationalisation des terres, des mines, des chemins de fer, des banques et des grandes industries, de la limitation des revenus sur une échelle de un à dix, ou encore de la démocratisation de l’éducation.

    Parallèlement, Simone Weil considère, dans Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale — seul ouvrage publié de son vivant, en 1934 — que l’objectif du socialisme doit être la réalisation de la « démocratie ouvrière » et « l’abolition de l’oppression sociale ». Celle qui était surnommée « la Vierge rouge » — comme Louise Michel avant elle — étend son analyse de l’aliénation des travailleurs par la société industrielle à la classe paysanne. Ces travailleurs ont aussi été réduits à la « même condition misérable » que celle des prolétaires : ils sont tout autant soumis à l’échange marchand, en tant qu’ »ils ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l’intermédiaire de la société et contre de l’argent ». Ne pas saisir dans sa propre chair le poids de cette aliénation est, pour la philosophe, la raison de l’échec des marxistes et de leur « socialisme scientifique », qui a mené à l’appropriation du mouvement ouvrier par une caste d’intellectuels.

    Pour Simone Weil, les disciples de Karl Marx — qui « rend admirablement compte des mécanismes de l’oppression capitaliste » —, et notamment les léninistes, n’ont pas compris l’oppression que supportent les ouvriers en usine car « tant qu’on ne s’est pas mis du côté des opprimés pour sentir avec eux, on ne peut pas se rendre compte ». Et la philosophe de regretter : « Quand je pense que les grands chefs bolcheviks prétendaient créer une classe ouvrière libre et qu’aucun d’eux — Trotski sûrement pas, Lénine je ne crois pas non plus — n’avait sans doute mis le pied dans une usine et par suite n’avait la plus faible idée des conditions réelles qui déterminent la servitude ou la liberté des ouvriers, la politique m’apparaît comme une sinistre rigolade. »

    C’est pourquoi elle choisit d’abandonner provisoirement sa carrière d’enseignante en 1934 et 1935, pour devenir ouvrière chez Alsthom (actuel Alstom), avant de travailler à la chaîne aux établissements JJ Carnaud et Forges de Basse-Indre, puis chez Renault à Boulogne-Billancourt. Elle note ses impressions dans son Journal d’usine — publié aujourd’hui sous le titre La condition ouvrière — et conclut de ses expériences, à rebours de l’orthodoxie socialiste, que « la complète subordination de l’ouvrier à l’entreprise et à ceux qui la dirigent repose sur la structure de l’usine et non sur le régime de la propriété » (Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale).

    Similairement, George Orwell déplore, dans Le Quai de Wigan, que « le petit-bourgeois inscrit au Parti travailliste indépendant et le barbu buveur de jus de fruits [soient] tous deux pour une société sans classe, tant qu’il leur est loisible d’observer le prolétariat par le petit bout de la lorgnette ». Il poursuit : « Offrez-leur l’occasion d’un contact réel avec le prolétariat […] et vous les verrez se retrancher dans le snobisme de classe moyenne le plus conventionnel. » Comme Weil, le Britannique se rapproche des opprimés, notamment en partageant plusieurs fois les conditions de vie des vagabonds. Dans Dans la dèche à Paris et à Londres (Down and Out in London and Paris), roman publié en 1933 qui s’inspire de ces expériences, il explique qu’il voulait « [s]’ immerger, descendre complètement parmi les opprimés, être l’un des leurs, dans leur camp contre les tyrans. » Par la suite, il se plonge dans l’univers des mineurs des régions industrielles, ce qui lui inspirera la première partie du Quai de Wigan et surtout le convertira définitivement au socialisme.

    Ces expériences ont très fortement influencé les deux auteurs. Alice Holt note d’ailleurs à ce propos que « c’est parce qu’Orwell et Weil ont tous deux fait l’expérience de la souffrance psychologique et physique qu’occasionne la pauvreté, qu’ils mirent autant l’accent sur le potentiel destructeur de l’humiliation, et la nécessité de préserver la dignité des plus pauvres ».

    Weil et Orwell : des socialistes conservateurs ?

    Le contact de Weil et d’Orwell avec le monde ouvrier leur a permis de comprendre la souffrance des travailleurs et l’impératif subséquent à préserver « ce qu’il leur reste ». C’est ainsi qu’ils ont tous les deux évolué politiquement vers une forme de conservatisme (ou à du moins à ce qui lui est apparenté aujourd’hui), par respect pour la culture populaire et pour la défense de la dignité des opprimés. Tout en étant profondément révolutionnaires, ils considèrent que la défense des traditions et de la mémoire populaire est un devoir formel. Ainsi, Simone Weil explique, notamment dans L’Enracinement, que : « l’amour du passé n’a rien à voir avec une orientation politique réactionnaire. Comme toutes les activités humaines, la révolution puise toute sa sève dans une tradition. » La common decency (traduit par « décence commune » ou « décence ordinaire ») d’Orwell et l’enracinement de Weil forment le pivot de leur philosophie.

    Bruce Bégout, qui a consacré un ouvrage au sujet (De la décence ordinaire), définit la common decency comme « la faculté instinctive de percevoir le bien et le mal ». « Plus qu’une simple perception, car elle est réellement affectée par le bien et le mal », elle correspond « à un sentiment spontané de bonté qui est, à la fois, la capacité affective de ressentir dans sa chair le juste et l’injuste et une inclination naturelle à faire le bien ». D’après Orwell, ces vertus, qu’il certifie avoir rencontrées au contact des « gens ordinaires », proviennent de la pratique quotidienne de l’entraide, de la confiance mutuelle et des liens sociaux minimaux mais fondamentaux. À l’inverse, elles seraient moins présentes chez les élites, notamment chez les intellectuels, à cause de la pratique du pouvoir et de la domination.

    Pour Simone Weil, l’enracinement — titre de son ouvrage testament, sorte de réponse aux Déracinés du nationaliste d’extrême droite Maurice Barrès – est « le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine ». Il est le processus grâce auquel les hommes s’intègrent à une communauté par le biais « [du] lieu, la naissance, la profession, l’entourage ». Pour la Française, « un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir. Participation naturelle, c’est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l’entourage. Chaque être humain a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. » Cet enracinement est la base d’obligations mutuelles entre les hommes – L’Enracinement a d’ailleurs pour sous-titre « prélude d’une déclaration des devoirs envers l’être humain ».

    Ainsi, Weil estime que « le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaines, car il se multiplie lui-même ». Ce mécanisme passe notamment par la destruction du passé, déplorant que « la destruction du passé [soit] peut-être le plus grand crime. Aujourd’hui, la conservation du peu qui reste devrait devenir presque une idée fixe ». C’est parce que le capitalisme déracine les classes populaires, comme le colonialisme déracine les indigènes, qu’il faut lutter contre ce système. Si le mot « enracinement » est absent de l’œuvre de George Orwell, il est probable qu’il y aurait largement adhéré. Le philosophe Jean-Claude Michéa relève ainsi que chez l’Anglais, « le désir d’être libre ne procède pas de l’insatisfaction ou du ressentiment, mais d’abord de la capacité d’affirmer et d’aimer, c’est-à-dire de s’attacher à des êtres, à des lieux, à des objets, à des manières de vivre. »[vi]

    L’enracinement, la common decency et l’attachement aux lieux, traditions et à la communauté qui en émane, conduisent Weil et Orwell vers un patriotisme socialiste, qui s’exprimera dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. La philosophe explique alors dans L’Enracinement qu’« il serait désastreux de [s]e déclarer contraire au patriotisme. Dans la détresse, le désarroi, la solitude, le déracinement où se trouvent les Français, toutes les fidélités, tous les attachements sont à conserver comme des trésors trop rares et infiniment précieux, à arroser comme des plantes malades. » Quant au Britannique, il lie patriotisme et socialisme dans Le Lion et la licorne : socialisme et génie anglais publié en 1940 – que l’un de ses principaux biographes, Simon Leys, considère comme « son manifeste politique le plus complet et le plus explicite »[vii] – afin de théoriser un « patriotisme révolutionnaire« [viii]. Orwell explique : « La théorie selon laquelle « les prolétaires n’ont pas de patrie » […] finit toujours par être absurde dans la pratique. » Dans l’article De droite ou de gauche, c’est mon pays, il ajoute : « Aucun révolutionnaire authentique n’a jamais été internationaliste. »

    Pourtant, Orwell et Weil resteront tous deux fidèles à la tradition socialiste et à la solidarité internationale sans jamais tomber dans un nationalisme maurrassien. Orwell, que son service pour l’Empire britannique en Birmanie a converti à l’anti-colonialisme, considère dans ses Notes sur le nationalisme que le patriotisme est un « attachement à un mode de vie particulier que l’on n’a […] pas envie d’imposer à d’autres peuples », tandis que le nationalisme est « indissociable de la soif de pouvoir ». De son côté, Simone Weil écrit à Bernanos à propos du Traité de Versailles : « Les humiliations infligées par mon pays me sont plus douloureuses que celles qu’il peut subir. » Mais c’est surtout leur engagement en Espagne, motivé par l’envie de combattre le fascisme et de défendre le socialisme, qui prouve que la solidarité internationale n’est pas un simple concept pour eux, mais bien une réalité. À l’image de leur patriotisme, leur conservatisme populaire ne s’oppose jamais à leur socialisme, il en est au contraire un fondement.

    Un socialisme populaire et antibureaucratique

    Pour Orwell et Weil, le socialisme ne doit pas être l’émancipation forcée des prolétaires, mais leur affirmation, à travers leur enracinement.En ce sens, ils peuvent être tous deux rattachés à la famille du socialisme libertaire, qui s’oppose au socialisme autoritaire depuis l’exclusion de Bakounine et ses partisans de la Ire Internationale, en 1872. À rebours des révolutionnaires, notamment marxistes-léninistes, qui veulent créer un « homme nouveau », les deux auteurs prônent un socialisme qui prend racine dans les valeurs défendues par les classes populaires. Ainsi, Simone Weil exprime dans L’Enracinement son souhait d’une révolution qui « consiste à transformer la société de manière que les ouvriers puissent y avoir des racines » , et s’oppose à ceux qui entendent avec le même mot « étendre à toute la société la maladie du déracinement qui a été infligée aux ouvriers ».

    À l’identique, le romancier anglais estime que « l’ouvrier ordinaire […] est plus purement socialiste qu’un marxiste orthodoxe, parce qu’il sait ce dont l’autre ne parvient pas à se souvenir, à savoir que socialisme est justice et simple bonté » (Le Quai de Wigan). Il déplore : « Les petites gens ont eu à subir depuis si longtemps les injustices qu’elles éprouvent une aversion quasi instinctive pour toute domination de l’homme sur l’homme. » À ce titre, le socialisme doit reposer sur la common decency, qui constitue chez lui d’après Bruce Bégout « une base anthropologique sur laquelle s’édifie la vie sociale ». Pour ce dernier, la « décence ordinaire est politiquement anarchiste : elle inclut en elle la critique de tout pouvoir constitué ». La confiance d’Orwell dans les gens ordinaires s’accompagne d’une défiance à l’égard des intellectuels qui souhaiteraient prendre la direction du mouvement socialiste. Car selon lui, « les intellectuels sont portés au totalitarisme bien plus que les gens ordinaires ». Une critique du pouvoir constitué également très présente chez Simone Weil. Fidèle à la tradition anarchiste, l’ex-combattante de la CNT invite dans La pesanteur et la grâce à « considérer toujours les hommes au pouvoir comme des choses dangereuses ».

    Cette méfiance à l’égard du pouvoir les conduit à critiquer la bureaucratie et la centralisation, incarnées par l’URSS. Pour George Orwell, « rien n’a plus contribué à corrompre l’idéal originel du socialisme que cette croyance que la Russie serait un pays socialiste ». L’écrivain arrive même à la conclusion que « la destruction du mythe soviétique est essentielle […] pour relancer le mouvement socialiste ». Outre la dissolution des liens communautaires induit par le totalitarisme, qui a pour caractéristique le contrôle de l’histoire – et donc du passé –, George Orwell déplore « les perversions auxquelles sont sujettes les économies centralisées » et la prise de pouvoir d’une « nouvelle aristocratie ». Dans son célèbre roman 1984, il décrit celle-ci comme « composée pour la plus grande part de bureaucrates, de scientifiques, de techniciens, [et] d’experts », issus pour la plupart « de la classe moyenne salariée et des rangs plus élevés de la classe ouvrière ». Pour Simone Weil, qui considère qu’un État centralisé a nécessairement pour but de concentrer toujours plus de pouvoir entre ses mains, l’URSS possède « une structure sociale définie par la dictature d’une caste bureaucratique ». Sur la critique de la centralisation, elle va même plus loin et se distingue radicalement du marxisme, auquel elle a appartenu dans sa jeunesse. Alors que pour Lénine et les bolcheviks, le parti communiste est le véritable créateur de la lutte des classes et l’instrument qui doit permettre au prolétariat de conquérir le pouvoir afin de libérer la société, Simone Weil propose de détruire toutes organisations partisanes (Notes sur la suppression générale des partis politiques). La Française voit dans le parti « une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres », qui a pour fin « sa propre croissance et cela sans aucune limite » et estime donc que « tout parti est totalitaire en germe et en aspiration ».

    Les pensées de ces deux auteurs difficilement classables convergent ainsi sur des points essentiels – dont certains n’ont pu être approfondis ici, comme leur critique du Progrès ou de la technique –, parfois ignorés par les socialistes, et terriblement actuels. Selon Albert Camus, à qui nous devons la publication posthume de L’Enracinement, « il paraît impossible d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies ». Alors que la gauche n’a jamais semblé aussi éloignée du peuple qu’aujourd’hui, nous pourrions, pour commencer, dire qu’il paraît impossible d’imaginer une renaissance du mouvement socialiste qui se passerait des écrits de Simone Weil et de George Orwell. À travers leur œuvre, ces deux contemporains se sont efforcés de nous rappeler l’importance pour un révolutionnaire d’être en accord avec les aspirations des classes populaires, tout en nous mettant en garde contre certaines dérives, telles que l’autoritarisme.

    Kévin Victoire (Le Comptoir, 22 juin 2015)

     

    Notes :

    [i] Holt Alice et Zoulim Clarisse, « À la recherche du socialisme démocratique » La pensée politique de George Orwell et de Simone Weil, Esprit, 2012/8 Août. En ligne ici (payant)

    [ii] Il est intéressant de noter que George Orwell écrit dans Hommage à la Catalogne (Homage to Catalonia, 1938) : « Si je n’avais tenu compte que de mes préférences personnelles, j’eusse choisi de rejoindre les anarchistes. »

    [iii] Pour George Orwell, « le péché mortel c’est de dire “X est un ennemi politique, donc c’est un mauvais écrivain” ».

    [iv] Cédric Biagini, Guillaume Carnino et Patrick Marcolini, Radicalité : 20 penseurs vraiment critiques, L’Échappée, 2013

    [v] Bruce Bégout, De la décence ordinaire. Court essai sur une idée fondamentale de la pensée fondamentale de George Orwell, Allia, 2008

    [vi] Jean-Claude Michéa, Orwell, anarchiste tory, Castelneau-Le-Lez, Éditions Climats, 1995

    [vii] Simon Leys, Orwell ou l’horreur de la politique, Hermann, 1984 ; Plon, 2006

    [viii] Il oppose cependant ce « patriotisme révolutionnaire » au conservatisme. Il écrit notamment dans Le lion et la licorne : « Le patriotisme n’a rien à voir avec le conservatisme. Bien au contraire, il s’y oppose, puisqu’il est essentiellement une fidélité à une réalité sans cesse changeante et que l’on sent pourtant mystiquement identique à elle-même. »

     

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  • Lettre ouverte à ce salaud de Michel Onfray...

    Nous reproduisons ci-dessous une lettre ouverte de Julien Rochedy à Michel Onfray, qui fait suite aux positions à contre-courant prises par le philosophe depuis quelques années, et singulièrement au cours des derniers mois. Un courrier tonique et sans détours, qui devrait permettre d'ouvrir, espérons-le, un débat fécond...

     

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    Lettre ouverte à ce salaud de Michel Onfray

    Cher Michel,

    D'abord, Michel, permets moi d'être franchement familier. C'est qu'on a quelques amis en commun, et c'est surtout que tu fais, somme toute, un peu parti de ma famille. Voilà des années et des années que tes livres traînent sur la table du salon de mon père. Je crois les avoir tous vu passer, au moins depuis La politique du rebelle. Je ne compte pas les fois où l'on parla de toi au repas ; moi t'enfonçant, mon père te défendant, toi dont le parcours ressemble au sien, comme il ressemble à tant d'hommes de ta génération (ce qui explique une partie de ton succès). Jeune provincial éduqué à l'ancienne chez les bonnes sœurs et jeté d'un coup, à l'âge d'homme, dans le post-modernisme et ses valeurs hédonistes : un grand classique, presque un poncif générationnel. Tu me pardonneras donc, j'espère, le tutoiement et les quelques grossièretés qui vont suivre.

    Michel, je t'ai longtemps pris pour un con. Un vrai con, comme les autres. Un petit moderne qui se piquait de penser. Un gros gauchiste de plus de l’intelligentsia médiatique. Un béat de 68, un progressiste, un athée militant, un droit-de-l-hommiste content de lui, un libéral-sociétal qui faisait encore des caprices de gosses pour obtenir, toujours, plus de droits. Liberté. Fraternité. Amour. Tolérance. Gentils immigrés. Méchants capitalistes. Et prout-prout.

    Puis tu as évolué. Ça m'a un peu surpris, mais, très vite, j'ai été plutôt surpris de ma propre surprise, car j'aurais du deviner. Un nietzschéen obligé de frayer avec le Paris mondain, ça ne peut donner qu'un réactionnaire. Un jour ou l'autre, ça devait arriver. J'aurais du y penser. Du coup, je t'ai même rendu hommage sur mon blog (http://www.rochedy.fr/2015/04/michel-onfray-encore-un-effort.html). Je louais tes changements soudains de points de vue. Non seulement tu t'en prenais à ce monde décadent (je me permets le mot car tu te le permets toi-même en ce moment), mais en plus tu te payais le luxe de découvrir la pensée de la Tradition : l'immanence de la terre (avec un T majuscule ou minuscule), les valeurs archaïques de l'honneur, de la parole, de la droiture, de la force, etc. Tu découvrais même la pensée des cycles contre celle du progrès ! Quel progrès ! Je ne pouvais qu'applaudir. Bravo Michel. Rien à dire. Pour moi, tu n'étais plus un con.

    Le problème Michel, c'est que tu as beau être sorti de la catégorie des cons, tu es entré dans celle des salauds. Finalement, c'est peut-être pire.

    Avant de te dire pourquoi, autorise moi juste une petite remarque, gratuite et méchante. Elle n'est pas un peu tardive ton évolution ? Coucou Michel ! J'écoutais dernièrement, pour le plaisir, une émission d'une heure qui t'était consacrée en 1997. L'horreur absolue. En face de Finkielkraut, qui était ton interlocuteur et qui avait déjà pris pas mal de temps d'avance intellectuel sur toi, tu défendais encore toutes les libertés possibles et inimaginables, tu parlais du devoir des européens à accueillir le plus d'immigrés possibles, tu parlais des bienfaits de 68, notamment de la destruction du principe d'autorité, en particulier à l'école, et tu continuais Michel, tu chantais les lendemains égalitaires, tu bavais de sentiments moraux, tu pleurnichais comme les autres. C'était en 97 et c'était à gerber ! Tu étais encore un jeune gauchiste ! Et tu le fus longtemps. Et maintenant ? Eh ben Michel ! Oh, comme c'est étrange, maintenant tu pestes contre la médiocrité des politiques, de l'éducation nationale et de la culture, maintenant tu annonces que notre civilisation européenne est morte et qu'elle risque de se faire submerger par des méchants islamistes. Coucou Michel ! Réveil matin ! 2015, tu découvres que tes anciennes idées ont produit le monde de merde que tu vomis désormais. Dring dring ! Trente ans de retard. Rendez-vous loupé avec l'Histoire. 

    Pareil pour ta philosophie dans ton dernier livre Cosmos Michel ! Là c'est grave quand même. Toi qui a commencé à réfléchir avec Nietzsche, voilà que quarante ans après tu retournes à lui. Tu redécouvres la métaphysique nietzschéenne de l’immanence. Moi, je l'ai lu à 15 ans et j'y suis resté. Toi, tu as erré pendant quarante ans pour t’apercevoir qu'enfin, c'était lui qui avait raison. Coucou Michel ! Quand au reste de Cosmos (très bon), bah Michel, c'est juste la philosophie des penseurs de la nouvelle droite, avec seulement quelques chichis et quelques prodomos que tu as encore besoin d'ajouter. Franchement Michel, tu as perdu un temps fou.

    Tu pourrais m'objecter, comme on dit, vaut mieux tard que jamais. C'est vrai. Mais bon, en fait, on pourrait presque croire que tu es surtout un bon filou. Tu es toujours à la mode en quelque sorte. C'est habile. Quand la pensée à la mode était la pensée libérale (au sens américain, en Français : gauchiste), tu en étais un magnifique représentant. Maintenant que ça a basculé, maintenant que la société est devenue pessimiste et que ce sont plutôt les Zemmour qui cartonnent en librairie, tu te découvres réactionnaire. Habile ! Tu as raison en fait : en matière mondaine, littéraire et politique, rien ne sert d'avoir raison avant tout le monde, il faut avoir raison à temps. Même si c'est un peu tard.

    Mais cela dit, je me plante quand je dis que tu es devenu réactionnaire. Le mot est mal choisi pour toi, car un réactionnaire, par définition, ça veut réagir. D'ailleurs, le problème vient de là, et c'est ce qui fait que tu es un vrai salaud.

    Je te raconte juste une petite histoire avant de m'expliquer :

    Dans ma petite vie, j'ai eu la chance d'avoir, comme tout le monde, des milliers de discussions. Des amis, des collègues de travail, des inconnus en soirée, la famille. Autour d'un verre, d'un café, ou juste dans la rue. Armé de mes idées et tandis qu'on s'aventurait à parler politique ou histoire, j'en ai convaincu plus d'un à propos du caractère profondément médiocre de notre post-modernité. Aujourd'hui, tu me diras, ce n'est pas bien difficile, mais pardonne moi quand même cet orgueil : je crois avoir fait plusieurs fois des noeux à la tête de bons petits gauchistes, ou simplement des indifférents, qui pensaient encore être nés à une époque formidable, joyeuse et pleine de vie. J'ai introduit le pessimisme dans leur petite tête gonflée de la vanité du présent. Mais souvent, alors que je voyais la bête enfin s'incliner et opiner du chef face à mes arguments, j'ai vu ce qu'il y a de pire au monde et ce à quoi je ne m'attendais pas : j'ai vu le fatalisme. Moi, tu comprends, quand je dis que nous vivons une époque de merde, c'est pour tout faire pour en changer. Au lieu de cela, j'ai vu des dizaines et des dizaines de personnes (et des jeunes notamment...), une fois d'accord avec mes sentences sur le temps présent, terminer la conversation par des réflexions du genre « puisque c'est comme ça je ne ferai pas d'enfants », « bah, on va mourir donc c'est pas grave », « tant pis quoi ». Horreur et damnation. Moi qui pensais toucher leurs cordes de la révolte, voilà qu'elles n'émettaient plus aucun son. Je crois que je préférais encore quand ils n'étaient que de simples béats un peu idiots. En fin de compte, je regrettais qu'ils voient clair.

    Cette histoire terminée, je peux te dire pourquoi tu es en vérité un beau salaud. J'ai vu ta conférence à Nice, datée du 3 juin 2015. Je t'ai vu débiter, avec plaisir, les vérités sur la dégénérescence de notre civilisation. Puis tu as commis (par trois fois !) le pire des péchés contre la vie Michel, celui-là même contre lequel notre maître commun, Nietzsche, nous mettait en garde. Tu as dit, expliqué, justifié, qu'il ne fallait plus faire d'enfants. Tu as même fait applaudir toute la salle sur cette idée (et des femmes ! Je répète : des femmes !!). La civilisation européenne était morte, elle allait sans doute se faire remplacer, et il ne restait plus qu'à aller s'enfermer dans le jardin d'Epicure. Salaud. Triple salaud. Tu professes pendant quarante ans les idées qui ont conduit à cette déchéance, puis un matin tu te réveilles et continues à vendre des livres en disant que finalement tout ça sent la catastrophe, puis tu déclares que tout est foutu et qu'il ne faut même plus se battre ni faire d'enfants. Tombée de rideau. Boucle nihiliste. Salopard de première.

    Michel, je te crois si intelligent que je ne te crois pas capable de ne pas voir le profond nihilisme dont tu fais état, et je te crois assez nietzschéen pour savoir que ce nihilisme est l'horreur absolue. Tu le sais Michel, la volonté du néant (consciente ou non) est à laisser aux autres, aux esclaves, aux êtres du ressentiment, ceux-là même que tu as souvent pourfendu dans tes livres. Alors pourquoi, Michel ?

    On me dit que tu as voulu des enfants mais que tu ne pus en faire avec ta femme, malade et morte jeune. Je respecte profondément - je n'ai rien à dire. Mais Michel, toi le nietzschéen, je sais que tu sais qu'en vérité toutes nos pensées ne sont que des symptômes de notre propre vie, et, surtout, des tentatives de justifications de soi. Ça, je le sais, et tu le sais aussi (puisqu'à la suite de Nietzsche, tu l'as toi même écrit). Mais Michel, si tu le sais aussi bien, tu dois savoir que les grandes âmes parviennent également à réfléchir, de temps en temps, contre elles-mêmes (ci-contre disait Nietzsche). Penser contre soi. Ta vie n'est donc pas une excuse Michel. A dire qu'il ne faut plus faire d'enfants, tu ressembles à quelques uns de ces anachorètes des pires sectes chrétiennes d'antan, pleines de ressentiment et de haine contre la vie, tout ce que tu abhorres, tout ce contre quoi tu es censé t’ériger.

    Voilà mon cher Michel. J'ai appris, compte tenu de tes évolutions, à être patient avec toi. Échappé du camp des cons, essaye de ne pas entrer dans celui des pires salauds, car entre un homme qui croit, même à de mauvaises choses, et un autre qui ne croit plus en rien, je pense que je préfère encore le premier. Et le pire, c'est que je suis sûr que toi aussi.

    Bien à toi,

    Julien Rochedy (Blog de Julien Rochedy, 22 juin 2015)

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  • Ni Lampedusa, ni Bruxelles : être Européen !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une superbe vidéo mise en ligne par l'Institut Iliade pour la longue mémoire européenne et destinée à rappeler les fondements de l'identité européenne... A diffuser !

     

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