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Manipulation et influence - Page 92

  • Marek Halter, agent des services israéliens?

    Marek Halter serait soupçonné par la DST d'être un agent des services de renseignement israéliens... C'est une des révélations d'un article intitulé "Enquête sur Marek Halter. Le bonimenteur" écrit par le journaliste Piotr Smolar, du journal Le Monde, pour le quatrième numéro de la revue trimestrielle XXI.

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    Cette enquête qui relève , par ailleurs, les nombreuses inventions de ce personnage très introduit dans le milieu intellectuel parisien, et grand habitué des plateaux de télévision et des studios de radio, a curieusement suscité peu d'écho dans la presse (à l'exception d'une chronique sur le site du Nouvel Observateur ).
    Après le silence qui avait accueilli les révélations de l'historien israélien Shlomo Sand (Le XXe siècle à l'écran, Seuil 2004) sur le financement du film Shoah, de Claude Lanzmann, par le ministère des Affaires étrangères de son pays, c'est décidément une habitude du monde intello-médiatique de rester très discret sur les opérations d'influence dont il peut être la cible...
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  • La campagne de M. Obama inspire les conseillers de M. Sarkozy

    Un article du Monde nous apprend ce à quoi il faut nous attendre pour la campagne présidentielle de 2012...
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    La campagne de M. Obama inspire les conseillers de M. Sarkozy


    t s'IL y avait une recette à importer ? Le phénomène Obama fascine la classe politique française, à droite comme à gauche, et surtout... à l'Elysée. Pierre Giacometti, ancien directeur d'Ipsos devenu conseiller politique de Nicolas Sarkozy, revient d'une semaine d'immersion dans l'équipe de campagne de Barack Obama : "embedded" pour le compte du président français, qui réfléchit à la refonte stratégique de l'UMP et... à sa future campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy, qui se targue d'avoir accueilli M. Obama, venu en observateur pendant la bataille électorale française de 2007, veut analyser - au-delà des qualités propres du candidat démocrate - les ressorts de sa campagne.

     

    Sans attendre le résultat du scrutin du 4 novembre, l'équipe de communicants recrutés par M. Sarkozy pour préparer les échéances de 2012 s'est déjà inspirée du travail du candidat démocrate sur la Toile pour tenter de construire, à l'échelle de l'UMP, un réseau communautaire, un "site conçu comme un média politique global".

    Mais les Français sont encore très loin de l'ultra-professionnalisation des politiques américains. "Obama, c'est l'"entertainment" en politique, analyse Christophe Lambert, communicant, membre de la cellule stratégique de l'UMP. Il applique les lois du cinéma à la politique. Un bon acteur, une bonne histoire, un bon récit. Obama, c'est la cohérence entre le héros et un scénario. C'est une superproduction politique, l'histoire d'un héros qui incarne la promesse d'une Amérique nouvelle. Il a compris, comme Nicolas Sarkozy, qu'il fallait faire de la politique un spectacle."

    Pour les communicants français, les succès de M. Obama tiennent dans le recrutement, dans la société civile, des meilleurs spécialistes d'Internet, de la communication, de la publicité, des sondages, des finances, de l'économie ou encore de la diplomatie.

    De David Axelrod, ancien journaliste à la tête d'un cabinet de consulting, à Chris Hughes, cofondateur de Facebook, le sénateur de l'Illinois a réussi à agréger les intelligences du pays. "Dans le même temps, note un conseiller de M. Sarkozy, Obama a été capable de construire une campagne du bas vers le haut où le citoyen s'investit en tant qu'agent électoral et fabrique des relais dans tout le pays."

    Dès la convention démocrate de Denver, en août 2008, l'UMP avait dépêché ses observateurs, quand le Parti socialiste avait presque ignoré ce rendez-vous. Louis Giscard d'Estaing, président du groupe d'amitié France-Etats-Unis à l'Assemblée nationale, et Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, avaient notamment fait le déplacement.

    Xavier Bertrand, le ministre du travail, qui rêve d'un grand destin avait, lui, envoyé son chef de cabinet, Michel Bettan. "C'est le seul événement politique planétaire, analyse M. Bettan. Quatre jours de spectacle regardés par le monde entier ; 75 000 personnes qui déferlent sur la ville. L'équipe d'Obama ne laisse rien au hasard. Même lorsque le spectateur croit à la spontanéité, même lorsque ce sont de simples citoyens qui interviennent, tout a été préparé en amont par les équipes d'Obama."

     

    LA "MARQUE" DU CANDIDAT

     

    Professionnalisation, scénarisation à outrance : les Français rêvent d'importer la méthode. "Nous devons être capables, note Michel Bettan, de créer un événement fondateur, majeur, comme la convention démocrate, qui mobilise sur plusieurs jours." "Nous avions amorcé cette démarche en 2007, au Bourget. Mais il faudra aller beaucoup plus loin en 2010, précise Christophe Lambert. L'organisation d'Obama est quasi militaire."

    La publicité, le financement, les lobbies ; les conseillers de Nicolas Sarkozy rêvent de briser les carcans et les tabous français. "En France, déplore M. Bettan, la législation interdit toute publicité. Il nous faut inventer de nouvelles fenêtres. On peut, par exemple, réfléchir à l'utilisation de spots sur Internet."

    "Les Américains n'ont pas peur de l'émotionnel. En France, sur cette question, on est encore mal à l'aise, note M. Lambert. Et c'est pourtant le registre le plus fort. L'émotion, la famille, éventuellement les drames : les Américains utilisent tout ce qui donne de l'épaisseur à une marque." Car les communicants parlent désormais de la "marque" d'un candidat, la "marque Obama", la "marque Sarkozy".

    Une marque qu'il s'agit de développer comme n'importe quel autre produit avec son logo, sa typographie, son slogan, son positionnement, ses valeurs. La campagne présidentielle de 2012 risque d'avoir un fort accent américain.


    Sophie Landrin

    Article paru dans le Monde du 5 novembre 2008

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