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Manipulation et influence - Page 92

  • Principes élémentaires de propagande de guerre...

    Les éditions belges Aden publient une nouvelle édition, mise à jour, du livre d'Anne Morelli, Principes élémentaires de propagande de guerre. Reprenant les dix commandements de la propagande de guerre identifiés par le diplomate britannique Arthur Ponsonby, Anne Morelli les illustre par des exemples récents et prouvent qu'en la matière les méthodes de manipulation de l'opinion n'ont pas changé !...

     

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    Hostile à l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne en 1914, Arthur Ponsonby publie un texte qu’il est  possible de résumer en dix  “commandements”. Anne Morelli a systématisé ceux-ci en dix chapitres, qui forment la trame de cet ouvrage. Pour chacun de ces principes élémentaires de la propagande de guerre, l'historienne s'est attachée à démontrer qu’ils n’étaient évidemment pas à l’œuvre dans la seule Première Guerre mondiale et que, depuis, ils ont également été utilisés régulièrement par  les parties en présence. La pratique du nouveau président des Etats-Unis, le Prix Nobel de la Paix Barack Obama, n'y fait pas exception. 

    1. Nous ne voulons pas la guerre.
    2. Le camp adverse est le seul responsable de la guerre.
    3. L'ennemi a le visage du diable.
    4. C'est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers.
    5. L'ennemi provoque sciemment des atrocités; si nous commettons des bavures, c'est involontairement.
    6. L'ennemi utilise des armes non autorisées.
    7. Nous subissons très peu de pertes; les pertes de l'ennemi sont énormes.
    8. Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause.
    9. Notre cause a un caractère sacré.
    10. Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traîtres.
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  • Extension du domaine de la manipulation...

    Le nouveau management a promu le modèle d'un individu autonome, volontaire et authentique, qui est l'entrepreneur de sa propre vie. La philosophe franco-italienne Michela Marzano, dans Extension du domaine de la manipulation, paru initialement en 2008 et réédité en format de poche dans la collection Hachette Pluriel, démonte avec brio ce discours manipulateur et hyper-individualiste. Un complément théorique à L'openspace m'a tuer de Zuber et des Isnards !

     

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    L'épanouissement personnel par le travail est-il le nouveau mot d'ordre de notre époque? A l'heure de " l'entreprise à visage humain ", du coaching et des chartes d'éthique, jamais pourtant l'angoisse n'a été aussi forte dans le monde de l'économie. Jamais les suicides n'ont été aussi nombreux au sein de l'entreprise. N'y aurait-il pas une perversité à s'appuyer sur le couple bonheur et labeur? Les cadres d'aujourd'hui ne seraient-ils pas les victimes consentantes d'une nouvelle forme de violence ? Les " leaders " ne sont-ils pas écartelés entre des injonctions contradictoires ? Performance et épanouissement, engagement et flexibilité, autonomie et conformité... Michela Marzano, en philosophe autant qu'en polémiste, jette un éclairage inédit sur cette nouvelle forme d'aliénation contemporaine : l'extension du domaine de la manipulation, de l'entreprise à la vie privée.

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  • Dix techniques de manipulation des masses !

    Nous reproduisons ici un texte de Sylvain Timsit, publié sur Sity.net, et consacré aux techniques de manipulation des masses qui paraissent couramment utilisées dans notre société libérale avancée... 

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    Dix stratégies de manipulation

    1/ La stratégie de la distraction

    Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. «Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles»

    2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

    Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

    3/ La stratégie de la dégradation

    Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

    4/ La stratégie du différé

    Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

    5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

    La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles»

    6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

    Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

    7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

    Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

    8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

    Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

    9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

    Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

    10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

    Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

    Sylvain Timsit (http://www.syti.net )

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  • La cacahuète plus dangereuse que le terrorisme ?

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    Plus dangereuse que Ben Laden !

     

    Un extrait d'un article de Xavier Raufer, intitulé Monde chaotique, menaces stratégiques et publié dans la revue Défense Nationale en décembre 2008 :

     

    " Détestables, les morts du terrorisme doivent néanmoins être mis en perspective. Pour le département d’État américain, 20 000 « non-combattants » ont été « victimes du terrorisme » en 2006, dont 2/3 en Irak (du seul fait de l’invasion américaine). Donc, hors Irak, on compte au monde environ 6 000 victimes civiles du terrorisme en 2006. Solde pour l’Amérique, en 2006 : 12 (douze) victimes civiles du terrorisme pour le monde entier, hors Irak (Superclass, David Rothkopf, Farrar, Straus & Giroux, NY, 2008). Selon des statistiques vérifiées (Terror and consent, the wars for the twenty-first century, Philip Bobbitt, Knopf, NY, 2008) un citoyen des États-Unis ne risque pas plus dans sa vie d’être tué par le terrorisme que par une météorite. De 1968 à 2005 autant d’Américains au monde ont été tués par le terrorisme international qu’aux États-Unis même, par la foudre ou une allergie aux cacahuètes. Cela vaut-il vraiment un budget de défense (2008) de 481 milliards de dollars (Md$) et une « guerre à la terreur » ayant directement coûté, de fin 2001 à fin 2007, 640 Md$ ? "

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  • Marek Halter, agent des services israéliens?

    Marek Halter serait soupçonné par la DST d'être un agent des services de renseignement israéliens... C'est une des révélations d'un article intitulé "Enquête sur Marek Halter. Le bonimenteur" écrit par le journaliste Piotr Smolar, du journal Le Monde, pour le quatrième numéro de la revue trimestrielle XXI.

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    Cette enquête qui relève , par ailleurs, les nombreuses inventions de ce personnage très introduit dans le milieu intellectuel parisien, et grand habitué des plateaux de télévision et des studios de radio, a curieusement suscité peu d'écho dans la presse (à l'exception d'une chronique sur le site du Nouvel Observateur ).
    Après le silence qui avait accueilli les révélations de l'historien israélien Shlomo Sand (Le XXe siècle à l'écran, Seuil 2004) sur le financement du film Shoah, de Claude Lanzmann, par le ministère des Affaires étrangères de son pays, c'est décidément une habitude du monde intello-médiatique de rester très discret sur les opérations d'influence dont il peut être la cible...
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  • La campagne de M. Obama inspire les conseillers de M. Sarkozy

    Un article du Monde nous apprend ce à quoi il faut nous attendre pour la campagne présidentielle de 2012...
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    La campagne de M. Obama inspire les conseillers de M. Sarkozy


    t s'IL y avait une recette à importer ? Le phénomène Obama fascine la classe politique française, à droite comme à gauche, et surtout... à l'Elysée. Pierre Giacometti, ancien directeur d'Ipsos devenu conseiller politique de Nicolas Sarkozy, revient d'une semaine d'immersion dans l'équipe de campagne de Barack Obama : "embedded" pour le compte du président français, qui réfléchit à la refonte stratégique de l'UMP et... à sa future campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy, qui se targue d'avoir accueilli M. Obama, venu en observateur pendant la bataille électorale française de 2007, veut analyser - au-delà des qualités propres du candidat démocrate - les ressorts de sa campagne.

     

    Sans attendre le résultat du scrutin du 4 novembre, l'équipe de communicants recrutés par M. Sarkozy pour préparer les échéances de 2012 s'est déjà inspirée du travail du candidat démocrate sur la Toile pour tenter de construire, à l'échelle de l'UMP, un réseau communautaire, un "site conçu comme un média politique global".

    Mais les Français sont encore très loin de l'ultra-professionnalisation des politiques américains. "Obama, c'est l'"entertainment" en politique, analyse Christophe Lambert, communicant, membre de la cellule stratégique de l'UMP. Il applique les lois du cinéma à la politique. Un bon acteur, une bonne histoire, un bon récit. Obama, c'est la cohérence entre le héros et un scénario. C'est une superproduction politique, l'histoire d'un héros qui incarne la promesse d'une Amérique nouvelle. Il a compris, comme Nicolas Sarkozy, qu'il fallait faire de la politique un spectacle."

    Pour les communicants français, les succès de M. Obama tiennent dans le recrutement, dans la société civile, des meilleurs spécialistes d'Internet, de la communication, de la publicité, des sondages, des finances, de l'économie ou encore de la diplomatie.

    De David Axelrod, ancien journaliste à la tête d'un cabinet de consulting, à Chris Hughes, cofondateur de Facebook, le sénateur de l'Illinois a réussi à agréger les intelligences du pays. "Dans le même temps, note un conseiller de M. Sarkozy, Obama a été capable de construire une campagne du bas vers le haut où le citoyen s'investit en tant qu'agent électoral et fabrique des relais dans tout le pays."

    Dès la convention démocrate de Denver, en août 2008, l'UMP avait dépêché ses observateurs, quand le Parti socialiste avait presque ignoré ce rendez-vous. Louis Giscard d'Estaing, président du groupe d'amitié France-Etats-Unis à l'Assemblée nationale, et Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, avaient notamment fait le déplacement.

    Xavier Bertrand, le ministre du travail, qui rêve d'un grand destin avait, lui, envoyé son chef de cabinet, Michel Bettan. "C'est le seul événement politique planétaire, analyse M. Bettan. Quatre jours de spectacle regardés par le monde entier ; 75 000 personnes qui déferlent sur la ville. L'équipe d'Obama ne laisse rien au hasard. Même lorsque le spectateur croit à la spontanéité, même lorsque ce sont de simples citoyens qui interviennent, tout a été préparé en amont par les équipes d'Obama."

     

    LA "MARQUE" DU CANDIDAT

     

    Professionnalisation, scénarisation à outrance : les Français rêvent d'importer la méthode. "Nous devons être capables, note Michel Bettan, de créer un événement fondateur, majeur, comme la convention démocrate, qui mobilise sur plusieurs jours." "Nous avions amorcé cette démarche en 2007, au Bourget. Mais il faudra aller beaucoup plus loin en 2010, précise Christophe Lambert. L'organisation d'Obama est quasi militaire."

    La publicité, le financement, les lobbies ; les conseillers de Nicolas Sarkozy rêvent de briser les carcans et les tabous français. "En France, déplore M. Bettan, la législation interdit toute publicité. Il nous faut inventer de nouvelles fenêtres. On peut, par exemple, réfléchir à l'utilisation de spots sur Internet."

    "Les Américains n'ont pas peur de l'émotionnel. En France, sur cette question, on est encore mal à l'aise, note M. Lambert. Et c'est pourtant le registre le plus fort. L'émotion, la famille, éventuellement les drames : les Américains utilisent tout ce qui donne de l'épaisseur à une marque." Car les communicants parlent désormais de la "marque" d'un candidat, la "marque Obama", la "marque Sarkozy".

    Une marque qu'il s'agit de développer comme n'importe quel autre produit avec son logo, sa typographie, son slogan, son positionnement, ses valeurs. La campagne présidentielle de 2012 risque d'avoir un fort accent américain.


    Sophie Landrin

    Article paru dans le Monde du 5 novembre 2008

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