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Livres - Page 605

  • La politique de l'oxymore

    La politique de l'oxymore est un essai de Bertrand Méheust publié en 2009 aux éditions de La Découverte.

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    "Les démocraties modernes possèdent-elles les ressorts nécessaires pour prévenir et affronter la catastrophe écologique due au réchauffement climatique ? Comme l’explique Bertrand Méheust, ce n’est pas de l’écologie libérale et du « développement durable » que viendra la réponse : ces discours consistent à graver dans l’esprit du public l’idée que l’écologie est compatible avec la croissance et même mieux, qu’elle la réclame afin de masquer l’incompatibilité entre la société globalisée dirigée par le marché et la préservation de la biosphère.
    Un univers mental ne renonce jamais à lui-même si des forces extérieures ne l’y contraignent pas. Le système a saturé tout l’espace disponible et est à l’origine de tensions de plus en plus fortes. Pour les masquer, ceux qui nous gouvernent pratiquent la politique de l’oxymore. Forgés artificiellement pour paralyser les oppositions potentielles, les oxymores font fusionner deux réalités contradictoires : « développement durable », « agriculture raisonnée », « marché civilisationnel », « flexisécurité », « moralisation du capitalisme », « mal propre », etc. Ils favorisent la destruction des esprits, deviennent des facteurs de pathologie et des outils de mensonge.
    Plus l’on produit d’oxymores et plus les gens sont désorientés et inaptes à penser. Utilisés à doses massives, ils rendent fou. Ainsi, si le pouvoir de Sarkozy fait rupture, c’est par la production et l’usage cynique, sans précédent dans la démocratie française, d’oxymores à grande échelle."

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  • Porteurs d'âmes

    Porteurs d'âmes, le roman de Pierre Bordage, publié initialement en 2007, est récemment ressorti dans la collection Livre de poche. Nous publions ici la recension qu'en avait fait Arnaud Bordes dans la revue Eléments.

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    Quand les âmes migreront... jusqu'à l'«hyper-classe» 

    Explorant avec une égale réussite les domaines variés de la science-fiction façon space opera (Les guerriers du silence), du merveilleux (Les fables de l'Humpur), de la politique-fiction avec la trilogie des Prophéties, ou encore le roman historique à connotations magistes et conspirationnistes avec L'enjomineur, Pierre Bordage se signale par l'ampleur de son imaginaire, à la fois humaniste, violent, sordide et sexuel, par l'envoûtement du suspense et des exigences de style, et d'écriture, qui souvent font cruellement défaut à la littérature dite de genre.

    Avec Porteurs d'âmes, il s'inscrit dans la veine du thriller un rien anticipatif, celui, semble-t-il, d'un très proche avenir, évoqué et à peine suggéré par touches fines et subtiles impressions, dont la noirceur n'est pas sans rappeler peut-être les sombres prospectives faîtes par des auteurs tels que Jérôme Leroy ou J.G. Ballard, où la décomposition sociale va s'accroissant, où le cynisme est loi, où le fantasme sécuritaire, dressant murs et interdictions, contient clandestins et invasions, et sépare inclus et exclus, démunis et nantis. Une machine a été inventée: elle permet la translation des âmes .

    Et cette migration des âmes, si elle a quelques liens avec l'hypothèse fameuse de la near death expérience (expérience de la mort prochaine), n'est pas pour autant un désir de transcendance ou de spiritualité, ou une foi en l'au-delà, et moins encore une tentative de réguler le délitement du lien social en proposant un autre mode de connaissance d'autrui. Implacablement, elle sert et favorise la domination d'une société secrète, Les Titans.

    Celle-ci, qui réunit gens du pouvoir politique, médiatique et économique, n'est jamais que la métaphore, filée à l'extrême, des think-tanks et autres clubs de cette hyper-classe qui, émergeant en ce monde ultra-libéral, apprécient certes la démocratie, mais sans le peuple.

    À quoi s'ajoute, sur le mode des récits croisés (comme presque toujours chez Bordage), l'enquête policière d'un inspecteur fatigué, dépressif, bien sûr divorcé, «fajardien » pourrait-on dire, qui exhumera un charnier sur les bords de la Marne (on appréciera l'esthétique de la décomposition en milieu fluvial; avec pluie, boue, vent, rives désertes, cadavres gonflés et mous...), puis découvrira la piste d'une bande de tueurs pratiquant avec une méthodique délectation la torture et l'exécution. Des bourreaux qui participent d'une moderne barbouzerie, et illustreront plus en avant dans le récit la notion d'alliés objectifs: c'est-à-dire du principe selon lequel, pour se maintenir et se justifier, et cela lui fût-il apparemment contraire, le Système doit toujours veiller à maintenir la présence d'une certaine qualité de désordre et de chaos.

    On notera enfin, et là réside peut-être le sens véritable du titre et des migrations d'âmes, l'histoire d'amour sans mièvrerie ni lourdeur qui se dessine tout au long du récit.

    Arnaud Bordes (revue Eléments, n°125, été 2007)

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  • Un nouveau siècle de feu et de sang...

    Nous publions ici une recension, parue dans la revue Eléments sous la plume d'Alain de Benoist, du livre de Colin S. Gray, La guerre au XXIe siècle - un nouveau siècle de feu et de sang, publié aux éditions Economica.

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    « Il ne s'agit pas de proclamer qu'on aime la paix, disait Montherlant. Il s'agit d'être assez fort pour imposer la paix à ceux qui veulent la guerre». Grand spécialiste des questions stratégiques, l'Anglo-Américain Colin S. Gray appartient à l'école « réaliste», qui croit que la guerre est consubstantielle à la nature humaine et qu'en dépit du changement constant de la plupart des contextes conflictuels l'essentiel dans la guerre et dans la façon de la mener ne varie pas du tout. C'est ce qu'il démontre dans cette étude prospective, véritable panorama des nouvelles frontières ouvertes par l'expansion de la géographie du combat, notamment dans ses dimensions désormais extra-atmosphériques (guerre dans l'espace, guerre dans le cyberespace). Conscient que la guerre irrégulière entre États et adversaires non étatiques a de bonnes chances de constituer la forme dominante de la belligérance dans les années à venir, il n'en estime pas moins que la guerre entre États et entre grandes puissances est toujours bien vivante. Distinguant entre la nature immuable de la guerre et son caractère fortement variable, il se sépare de nombre de ses confrères (notamment le major général J.F.C. Fuller) en affirmant, d'abord que la guerre « est par-dessus tout un comportement politique», et donc une affaire de pouvoir, ensuite que « l'histoire de la guerre n'est pas synonyme d'histoire des techniques». Il écrit enfin que « la prochaine manche du cycle historique stratégique de l'antagonisme des grandes puissances est déjà en train de prendre forme», un axe sino-russe étant en cours d'émergence, « ce qui pose un formidable défi à la notion américaine d'un ordre mondial unipolaire». Une somme remarquablement informée.

    Alain de Benoist (recension publié dans la revue Eléments, n°128, printemps 2008)

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  • Stalker dissèque le métacortex de Dantec !...

    Stalker livre la première critique de Métacortex, le dernier roman de Maurice G. Dantec, publié chez Albin Michel.

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    A propos de Métacortex
     
    Curieuse, étrange même, fascinante malédiction que celle qui semble s'être abattue sur les livres les plus ambitieux de Maurice G. Dantec.
    Ses romans, en règle générale, se lisent bien. Souvent même, ils se lisent trop facilement, cette particularité qui a été maintes fois reprochée au romancier constituant une signature pourtant claire que telle mégère acéphale n'est jamais parvenue à déchiffrer.
    Cette facilité de lecture qui n'est qu'un leurre, tant fourmillent les pistes de réflexions, parfois de véritables fulgurances, tant est diversifiée, pour ce deuxième volume de la trilogie Liber Mundi, la matière capable d'être développée par une bonne demi-douzaine d'autres romans, cette facilité de lecture est bien incapable de se sustenter par ses propres forces. Arrive, tôt ou tard certes mais toujours, dans le cours de la narration, le moment où l'auteur essaie de nous montrer l'envers du décor (j'allais écrire, décorps, tant ce procédé concerne également la chair, retournée comme un gant, du personnage principal, simple vecteur d'une parole qui le fait éclater), surgit encore, brutalement, la volonté de transformation d'une réalité nous montrant sa véritable face.
    Dantec n'écrit pas, comme l'affirment celles et ceux qui ne savent pas lire, des romans de science-fiction, des romans policiers ou bien encore, ambition affichée par la réclame, des livres qui parviendraient à marier plus ou moins subtilement les deux genres. Dantec écrit des livres pour affirmer qu'il ne sait pas écrire, que chacune de ses œuvres n'est qu'un échec ou un simple barreau de cette échelle sur laquelle Jean Gobi fait monter et descendre ses métaphores, comme montent et descendent les anges sur cette passerelle entre la création et la surnature selon la Genèse (28, 12). Si toute réalité, sans transfiguration esthétique, est purement pédestre, l'ambition de Dantec est de nous forcer à lever les yeux, comme Verlande, à la fin du roman, lève les yeux au ciel nocturne et y contemple l'inouï.
    Dantec rêve du livre impossible, (lire la suite...)
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  • Borgès revient dans la Pléiade !

    Borgès sera bientôt de retour dans la bibliothèque de La Pléiade après plus de dix ans d'absence, à la suite d'un conflit assez obscur ayant opposé sa veuve à l'éditeur Gallimard. Les deux volumes des oeuvres complètes du génial Argentin, initialement publiés en 1993 et 1999 et devenus depuis introuvables, ressortiront en mars 2010. 

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    «Je n'écris pas pour une minorité choisie, qui ne m'importe guère, ni pour cette entité platonique tellement adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois à aucune de ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour atténuer le cours du temps.» Sans doute Borges considérait-il les lecteurs de la Pléiade comme des amis inconnus : il envisageait avec bonheur la perspective d'entrer dans cette «Bibliothèque». Non content d'autoriser cette édition, il a pris part à son élaboration jusqu'à l'extrême fin de sa vie : il a guidé le travail de traduction et d'annotation, en livrant avec générosité ses réflexions sur son œuvre, et en indiquant quels textes oubliés il acceptait que l'on exhumât pour l'occasion.
    On parlerait volontiers d'édition définitive, si Borges n'avait écrit (dans sa préface à la traduction en vers espagnol du Cimetière marin de Valéry) que «l'idée de texte définitif ne relève que de la religion ou de la fatigue»...

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  • Critique de la société de l'indistinction

    Critique de la société de l'indistinction, publié aux Editions Révolution Sociale est un étrange brûlot dont les auteurs, qui signent L'Internationale, paraissent avoir autant lu Karl Marx et Guy Debord qu'Eric Werner !...

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    "Le fétichisme de la marchandise est l'universelle domination sociale du quantitatif qui partout désormais développe l'exclusion spectaculaire du qualitatif dans la luxuriance aliénatoire de la dépossession humaine,

    Aujourd'hui, dans ce monde du falsifié triomphant et de l'inversion généralisée, le krach inévitable du système des fictions faramineuses de l'économie spéculative s'annonce de plus en plus proche, Aussi, le gouvernement du spectacle mondial n'a t-il rien d'autre à offrir à la planète pour échapper à la faillite et tenter de sauver un dollar sur-hypothéqué que le chaos de la guerre sans fin par la mise en scène permanente de coups montés terroristes de vaste ampleur, menés de l'intérieur même des services spéciaux de la provocation étatique.

    En ce temps où le spectacle mondial de la marchandise est en train de coloniser tous les espaces d'expression afin de les réduire à ne plus être que des champs duplicatifs de ce qui est conforme au despotisme démocratique de l'argent, il convient qu'un éditeur qui se veut indépendant puisse publier ce que les éditeurs de cours ne publieraient jamais.

    La critique de la société de l'indistinction n'engage bien entendu que ses auteurs. C'est en vertu du seul principe que la pensée ne peut penser que lorsqu'elle est confrontée aux dérangements venus d'autres territoires que du monde des vérités officielles que l'éditeur a considéré ici qu'il se devait là de faire imprimer ce texte.

    Naturellement, une telle publication d'essence affranchie et insoumise peut être spontanément propagée et répétée attendu que son unique provenance est l'histoire radicale des radicalités historiques elles-mêmes."

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