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  • La défaite intellectuelle des écologistes français...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Balbino Katz, le chroniqueur des vents et des marées, cueilli sur Polémia et consacré à l'échec intellectuel de l'écologie politique française...

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    La défaite intellectuelle des écologistes français

    La publication simultanée de trois ouvrages, Gagnons ! de Cécile Duflot, Climat, la drôle de guerre de Yannick Jadot et Gagner le combat du Pacte vert de Pascal Canfin, offre un matériau précieux pour comprendre l’état réel de l’écologie politique française. Ces textes, qui se veulent réflexifs, stratégiques ou mobilisateurs, convergent pourtant dans une même incapacité à saisir les raisons profondes de leur propre discrédit. Ils décrivent des symptômes, jamais le diagnostic. Ils parlent d’un monde qu’ils voient mais qu’ils ne comprennent plus.

    L’être humain comme sujet à corriger

    Ce qui frappe dans ces trois livres n’est pas leur diversité, mais leur homogénéité doctrinale. Tous reposent sur un même postulat : l’être humain n’est pas un organisme inscrit dans un milieu, mais un sujet moral défaillant que l’on doit corriger. Dans Gagnons !, Cécile Duflot ne conçoit la nature que comme légitimation symbolique d’un programme de transformation sociale. Dans Climat, la drôle de guerre, Jadot interprète les résistances populaires comme une forme de renoncement psychologique. Dans Gagner le combat du Pacte vert, Canfin dilue entièrement le vivant dans un dispositif procédural de normes et de gouvernance. Aucun des trois ne considère l’écologie comme science des milieux et des limites. Tous la réduisent à une éthique prescriptive.

    Ces ouvrages ont un autre trait commun : ils constatent une défiance massive du public sans jamais envisager qu’elle puisse être rationnelle. Duflot évoque des divisions internes, Jadot une « peur », Canfin une « polarisation », mais aucun ne pose la question centrale, celle de la contradiction structurelle entre leurs prescriptions et le fonctionnement réel des sociétés humaines. Ils exigent des individus une contraction de leurs modes de vie tout en refusant de penser la dynamique démographique, la territorialité, les continuités culturelles ou les limites énergétiques. Cette disjonction entre les normes proposées et les conditions d’existence des peuples constitue pourtant le cœur du rejet qu’ils décrivent.

    Effacement du vivant et vision eschatologique

    Les trois livres témoignent aussi d’un effacement du vivant en tant qu’objet empirique. La démographie disparaît. Les territoires sont traités comme variables d’ajustement. Les métiers liés à la nature – agriculture, pêche, forêt – ne sont évoqués qu’au prisme de leur « transformation » imposée. Le vivant est omniprésent comme métaphore, absent comme réalité biologique. Cette substitution du réel par un imaginaire normatif illustre ce que Spengler aurait nommé le moment tardif des cultures, lorsque les systèmes symboliques prétendent remplacer les formes de vie.

    Enfin, ces textes reconduisent une vision eschatologique du politique. Le climat devient un théâtre moral, le peuple un acteur coupable, l’histoire un processus de purification. Cette théologie laïcisée conduit à une perte de contact avec les sociétés concrètes. Ni Duflot, ni Jadot, ni Canfin ne considèrent les peuples comme des entités vivantes structurées par des héritages, des loyautés, des rythmes. Ils les envisagent comme populations à réassigner. Cette méconnaissance anthropologique est au fondement de leur crise.

    Le paradoxe est que cette triple faillite intellectuelle intervient au moment même où la question écologique, réelle, exige une pensée plus rigoureuse et mieux ancrée dans la biologie, la géographie humaine et l’histoire. L’effondrement de l’écologie politique que documentent involontairement ces trois ouvrages ouvre peut-être la voie à une écologie du vivant, non de la culpabilité. Une écologie capable de penser les limites, les milieux, les formes de vie. Une écologie qui prenne l’homme pour ce qu’il est, un être vivant, non un projet moral.

    Les livres de Duflot, Jadot et Canfin témoignent moins d’une refondation que de la fin d’un cycle. L’écologie politique se défait parce qu’elle a oublié la nature en prétendant la sauver.

    Balbino Katz (Polémia, 5 décembre 2025)

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  • Les snipers de la semaine... (304)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Breizh-Info, Yann Vallerie allume ceux qui s'échinent à museler la presse libre et à étouffer la liberté d'expression...

    Justice de caste et procès politiques : quand les mots coûtent plus cher qu’un crime

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     - sur Boulevard Voltaire, Dominique Jamet dézingue Macron et son inaptitude à diriger la France...

    En même temps

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  • Feu sur la désinformation... (542) : Le service public détourne-t-il votre argent ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin.

     

                                              

    Au sommaire cette semaine :

    L’image de la semaine : Brigitte Macron face aux “salles connes”
    L’agence people Bestimage a diffusé, à priori par erreur, un "off" de Brigitte Macron au spectacle d'Ary Abittan. Le comédien reprend tout juste sa tournée après trois ans d’instruction pour une affaire de viol assez sordide, classée finalement en non lieu au lieu d’être requalifiée en violence sexuelle. Décryptage d’un scandale de plus dans la caste Macron..
    Le dossier du jour : Mediawan et France Télévisions – petits contrats, grands détournements ?
    Sur les milliards prélevés aux Français pour financer l’audiovisuel public, des centaines de millions sont en fait utilisés pour financer des sociétés de productions privées. Ces groupes audiovisuels contrôlent de nombreuses émissions (C à vous, C l’hebdo, C dans l’air…) à l’instar de Mediawan dirigé par Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton, des personnalités très loin d’être neutres et même marquées à gauche. Se pose alors la question de la neutralité du service public et du conflit d'intérêt.

    Les pastilles de l’info

    • Trump et X face à l’UE : nouvelles tensions !
    • Zemmour sur BFM : le prénom "Mohamed" est-il forcément musulman ?
    • Insécurité dans les transports en commun : 62% des agressions attribuées aux étrangers
    • Télévision : moyenne d'âge des spectateurs !
    • Valeurs actuelles change de propriétaire : quels enjeux ?
    • Qui veut la peau de Noël et de nos traditions ?
    • Incivilité et dégradation : Le Dauphiné Libéré fait un combo de désinfo
    • Nathalie Saint-Cricq : antisémitisme, "vote musulman", le recteur de la Grande Mosquée de Paris saisi l’ARCOM

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    Portrait piquant (en partenariat avec l’OJIM) : Delphine Ernotte, les méthodes de la présidente du groupe public...

     

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  • Jean-Claude Michéa, entre héritage et contestation...

    Les éditions L'Harmattan viennent de publier un essai de Laurent Mélito intitulé Jean-Claude Michéa, entre héritage et contestation - Une anthropologie politique en tension. Laurent Mélito est sociologue d'intervention.

     

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    " Jean-Claude Michéa occupe une place singulière dans le paysage intellectuel français. Professeur de philosophie dans le secondaire à Montpellier, refusant médias et institutions académiques, il a imposé une pensée critique radicale qui dérange autant qu’elle fascine.
    Son projet rompt avec les catégories établies : critique du capitalisme sans progressisme culturel, défense de la souveraineté populaire sans nationalisme, valorisation des traditions sans réaction. Le concept de common decency, emprunté à Orwell, désigne cette morale populaire spontanée – solidarité, honnêteté, loyauté, sens de la limite – qui constitue le socle d’un socialisme moral enraciné dans les expériences concrètes des gens ordinaires. Cette pensée anticipe le divorce entre la gauche et les classes populaires, la montée des populismes et les impasses de l’individualisme libéral.
    Cet ouvrage propose une étude systématique de cette œuvre inclassable. Il retrace ses sources intellectuelles, analyse ses thèses principales, examine les controverses qu’elle suscite, et interroge son actualité face aux crises contemporaines. Une exploration rigoureuse de l’une des voix les plus originales de la pensée critique au XXIe siècle. "
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  • Europe : quand la gauche criminalise l’histoire conservatrice...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 8 décembre 2025 et consacrée à l'éradication hystérique des traces culturelles du IIIe Reich dans les bibliothèques...

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                                           

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  • Guerre et civilisation...

    Les éditions Gallimard, dans leur collection de poche Folio, viennent de rééditer Guerre et civilisation, un recueil des principaux textes d'Arnold Toynbee évoquant la question du militarisme.

    Historien et philosophe de l'histoire anglais, Arnold Toynbee a étudié et comparé les civilisations de leur apparition à leur chute. Il a développé sa théorie dans sa monumentale Étude de l'histoire (12 volumes, tout de même !) dont seule la synthèse a été traduite en français sous le titre L'Histoire, un essai d'interprétation.

     

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    "Dans Guerre et civilisation sont réunis les passages que Toynbee consacre au militarisme dans sa monumentale Étude de l'histoire (1934-1961). D'où se dégage une loi : le militarisme conduit toujours à la chute des civilisations. La guerre est même "fille de la civilisation", car "lorsque l'accroissement d'efficacité de la société devient tel qu'elle parvienne à mobiliser une proportion mortelle de ses ressources et de ses énergies pour un usage militaire, la guerre devient un cancer qui emportera sa victime".

    Par exemple, Sparte, cité-État qui, à l'établissement de comptoirs autour de la Méditerranée, préféra la colonisation de la Messénie voisine, où, pour maintenir sa domination, elle finit par s'enkyster dans un militarisme autarcique qui l'empêcha de s'adapter au régime d'échanges dont elle aurait eu besoin au IVᵉ siècle av. J.-C. Et que dire de l'Assyrie ? Ou même du royaume de Charlemagne ? Cette leçon, Toynbee la tire certes pour son temps, qui fut celui de la guerre froide. Mais elle s'adresse plus que jamais à nous, à l'heure où les États se réarment et où se multiplient les conflits de haute intensité..."

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