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  • Le double attentat d'Oslo : ce qu'il cache et dévoile...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse par Claude Bourrinet du double attentat d'Oslo, établie à partir des éléments d'appréciation disponible à la date de sa rédaction. Ce texte a été publié initialement sur Europe Maxima...

     

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    Attentat d'Oslo : ce qu'il cache et dévoile

    Le double attentat d’Oslo, du 22 juillet 2011, qui a fait près d’une centaine de morts, et a touché le centre du pouvoir norvégien ainsi que le Parti travailliste, soutien du gouvernement, n’a pas fini de provoquer des ondes, qui ne seront pas toutes policières. En effet, l’identité du terroriste, celle du pays visé et l’imbroglio politique dans lequel l’Europe s’emmêle actuellement, du fait de l’impuissance des États à affronter les périls de l’heure, et de celui, concomitant, de la montée des populismes, notamment dans les pays du Nord, vont susciter des bouleversements probablement considérables.

    On notera tout d’abord que le type de massacre perpétré par Anders Behring Breivik est différent de certains qui ont marqué les esprits occidentaux récemment. Certes, il y eut bien, aux U.S.A., l’attentat d’Oklahoma City, perpétré en 1995 par un militant d’extrême droite, mais, finalement, il est différent (si l’on excepte également, mais c’est une autre histoire ! le 11 septembre) de toute une série de tueries, tant en Amérique qu’en Europe, qui ont été commises par des individus isolés. Celui de septembre 2007, par exemple, dont l’auteur était un Finlandais de 18 ans, Pekka-Eric Auvnen, s’était conclu par un suicide, fin assez fréquente pour ce genre d’action destructrice, et on avait souligné combien ce jeune homme était « normal », comme bon nombre de cas identiques : bon élève, sans histoire, très « branché », blanc, intégré dans une société assez austère.

    On pourrait mettre en parallèle, dans la plupart de ces cas, la dilection pour le virtuel, Internet, les jeux vidéo. Il est certain que l’expression par ces médias virtuels encourage le narcissisme, la paranoïa ou la mégalomanie, dans l’impression qu’il donne d’être le centre du monde et de détenir une puissance surdimensionnée. D’autre part, Facebook permet de s’expliquer, de « faire passer des messages », ce qui peut faciliter une expansion d’un moi, qui aurait peut-être été tenu dans des proportions raisonnables autrement. C’est sans doute cette sensation de dilatation de l’ego qui se produit lorsqu’on s’adonne aux jeux vidéo ultraviolents. On tue des dizaines de personnes sans qu’une inhibition jugule la jouissance destructrice. Il n’est parfois qu’un pas pour passer du virtuel au réel, ce dernier d’ailleurs prenant subrepticement les caractéristiques du premier, un mort n’ayant plus, in fine, les attributs de la vraie mort.

    Ce qui frappe au demeurant, dans ce genre d’action effroyable, c’est l’absence de sens moral, de compassion pour les victimes et leurs proches. Les témoins soulignent souvent le sang froid, la rigueur méthodique avec lesquels ils perpétuent leurs crimes. Un pilote de bombardier doit éprouver, sans doute, le même état d’esprit, à 15 000 mètres de hauteur.

    Aussi, le jeune Norvégien qui vient de massacrer plusieurs dizaines de personnes, préparait-il son geste depuis deux ans. Tout était calculé, il en avait donné les raisons dans un document de 1500 pages datant de l’automne 2009. Il avait aussi réalisé une vidéo de propagande d’une dizaine de minutes.

    Ce qui différencie cependant ce massacre de certains autres, ce sont les motivations idéologiques. Anders Behring Breivik, qui se présente, sur une photographie, vêtu d’une panoplie de franc-maçon, se réclame du fondamentalisme chrétien, et revendique un combat radical contre le multiculturalisme, l’islam, l’immigration. Il appartient donc à cette mouvance émergente, appelée populiste, qui, des Pays-Bas de Geert Wilder à la Suisse d’Oscar Feysinger, est l’événement politique majeur de ces dernières années. Cette « extrême droite » s’affiche volontiers comme libérale, pro-sioniste, antimusulmane, identitaire, atlantiste, occidentaliste.

    Étrangement, la police, qui doit en savoir assez sur le coupable, n’évoque nullement Israël dans les motivations qui auraient pu l’inciter à commettre son geste. Pourtant, il est essentiel de rappeler ce que représente la Norvège par rapport au problème palestinien.

    En 2009, l’opération « Plomb fondu », menée criminellement par les forces d’occupation contre le camp de concentration de Gaza, a suscité l’indignation dans la population norvégienne, au point que 40 % de celle-ci étaient favorables à une grève générale de soutien aux Palestiniens.

    Le 5 septembre de la même année, la ministre norvégienne des Finances, Kristin Halvorsen, prend la décision de retirer les investissements norvégiens de la société israélienne Elbit Systems à cause de « son implication intensive dans la construction de la barrière de séparation ».

    Le 1er octobre 2010, la Norvège interdit des exercices de sous-marins israéliens : les deux sous-marins israéliens qui devaient démarrer une série d’exercices au sud de la Norvège ne pourront pas stationner à la base navale de Markiva comme c’était prévu initialement. Ce refus norvégien intervient après une décision des autorités de suspendre les exportations de matériel militaire vers l’État hébreu.

    Le 18 février 2001, l’ambassade Israélienne à Oslo a reçu une notification officielle du gouvernement norvégien, formulant que l’ambassade devait trouver un autre site d’ici 2012. En effet, elle perturbe les riverains qui craignent pour leur sécurité. Un membre du ministère des Affaires étrangères a déclaré que les « autorités norvégiennes avaient capitulé devant l’opinion public hostile à Israël ».

    Le 24 juillet 2011, le professeur Alan Dershowitz, avocat américain qui enseigne le droit à l’université d’Harvard, invité par le I.C.E.J. (International Christian Embassy in Jerusalem) a essuyé un refus lorsqu’il a demandé de rencontrer les dirigeants norvégiens. Il n’a pas été non plus autorisé à donner une conférence dans les universités d’Oslo et de Trondheim, en raison de ses prises de position en faveur d’Israël. Il a lu en public une pétition rédigée par des professeurs norvégiens, appelant au boycott d’Israël.

    Le 24 juillet, la Norvège, par la voix du Premier ministre Jens Stoltenberg, juge « inacceptable » l’assaut de l’armée israélienne et réclame une enquête internationale indépendante, ajoutant que l’ambassadeur israélien à Oslo a été convoqué.

    Le 18 juillet, le ministre norvégien des Affaires étrangères avait estimé lundi que la candidature de la Palestine aux Nations unies était « tout à fait légitime ».

    Évidemment, ces faits et prises de positions ne sont ni des preuves d’implication, ni même des éléments de suspicion, bien qu’on puisse les voir comme des indices concordants.

    Maintenant, il est évident que les gouvernements européens en place vont profiter de l’aubaine pour accroître le contrôle et la répression des mouvements contestataires. C’est de bonne guerre. On ne regardera pas de trop près les différences entre les diverses sensibilités qui les constituent, entre ceux qui combattent pour une Europe authentique, libérée du joug atlantiste, et ceux qui mènent un autre combat, plus que douteux.

    Claude Bourrinet (Europe Maxima, 24 juillet 2011)

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  • Logique du massacre ?...

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    Anders Behring Breivik a réussi...

    En quelques heures, celui que ses anciens collègues de travail dépeignent comme poli, courtois et timide a assouvi son fantasme de puissance en assassinant 93 de ses concitoyens et est devenu le Norvégien le plus célèbre du monde. Le manifeste de ce franc-maçon illuminé, qui  se présente comme un chrétien conservateur churchillien, libéral en économie, adversaire du marxisme, du multiculturalisme et de l'islam, va être lu par des millions de personnes et son geste suscitera sans doute l'admiration de quelques dizaines de cinglés de par le monde...

    Un livre, publié en 2010 aux éditions Inculte et intitulé La logique du massacre, s'est intéressé à ces tueurs de masse et à leurs derniers écrits...

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    Le 20 avril 1999, deux adolescents s’introduisent dans leur lycée, et assassinent froidement une dizaine de leurs camarades et professeurs. Avec « le massacre du lycée Columbine », le monde entier découvre les mass murderers (tueurs de masse), qui échappent aux typologies médiatiques et psychologiques habituelles. Ces drames inspireront des réalisateurs comme Michael Moore et Gus Van Sant.

    D’une violence extrême, ces événements sont souvent traités par les médias de manière sensationnaliste. Aucun ouvrage en France ne s’est encore penché sur ce phénomène. Les documents bruts retranscrits dans La Logique du massacre (journaux intimes, blogs, lettres, etc.) révèlent le besoin de ces meurtriers d’être compris. Ils y expriment leur inadéquation au monde, à travers une parole politique désespérée, radicale et confuse, et/ou l’expression d’une intense frustration sexuelle et sentimentale.

    Ce recueil permettra au lecteur de saisir ce que ces hommes ont en commun, et ce qu’ils disent de notre société. Il contient des textes qui sont la retranscription exacte de journaux intimes, lettres ou blogs de tueurs de masse. Avec entre autres :
    Journal de Richard Durn
    Lettre de Marc Lépine
    Lettre de Michael Mc Lendon
    Lettre de Robert Hawkins
    Retranscription des vidéos de Cho Seung-Hui (Virginia Tech)
    Journal d’Eric Harris (Columbine)
    Journal de Dylan Klebold (Columbine)
    Journal (1993-2001) de Valery Fabrikant
    Journal de Georges Sodini

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  • Les snipers de la semaine... (26)

     

    emmanuel lemieux,anne sinclair

     

     

    Au sommaire :

    - sur Les influences - Des idées et des hommes, Emmanuel Lemieux envoie une fléchette empoisonnée à Anne Sinclair...

    Portrait sociologique d'Anne Sinclair

    emmanuel lemieux,anne sinclair

     

    - sur Défense nationale, le site de la revue, le Cadet mouche proprement et avec élégance les stratèges de salon et leur grand maître BHL

    Aux stratèges de salon

    emmanuel lemieux,anne sinclair

     

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  • L'armée, la démocratie et le soldat...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte très "carré" et très juste du Contre-Amiral Prazuck, commandant la force des Fusilers marins et commandos, à propos de la mort au combat des soldats français sur les théatres d'opération où notre armée est engagée. Ce texte a été publié dans le Monde daté du 21 juillet 2011.

     

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    L'armée, la démocratie et le soldat

    Le 14 juillet au matin, le second maître Benjamin Bourdet, du commando Jaubert, est mort au combat dans la province de la Kapisa, en Afghanistan. Dans la journée, on entendait les commentaires de nos concitoyens, et certains d'entre eux estimaient que le sacrifice de Benjamin Bourdet, comme celui des autres militaires français tués le jour précédent, était inutile.

    Ce jugement est insupportable et erroné. Il est insupportable pour les commandos de marine que je commande, les militaires engagés sur les théâtres d'opérations, il est insupportable pour leurs familles et leurs proches. Il est erroné : il procède d'une confusion entre les objectifs politiques d'une guerre et le sens de l'engagement militaire. C'est une confusion assez "française" que l'on perçoit beaucoup moins dans les pays anglo-saxons, par exemple, où les valeurs militaires sont reconnues et distinguées en tant que telles.

    Sens et utilité

    Un commando de marine tué au combat n'est pas mort pour l'Afghanistan, les droits de l'homme ou des intérêts stratégiques. Il est mort pour la France. Un militaire français qui meurt au combat meurt toujours pour la France, quel que soit l'endroit où il perd la vie. La valeur de son sacrifice n'est pas liée aux objectifs politiques poursuivis.

    Nous votons, nous élisons nos dirigeants politiques. Ils débattent, ils décident l'engagement des armées, ils en rendent compte à la nation. C'est la démocratie. A la suite de ces décisions politiques, ouvertes, débattues, approuvées, les commandos de marine reçoivent des missions, ils ne les discutent pas, ils les exécutent. Toujours au péril de leur vie. C'est ce qu'on attend d'une force militaire dans une démocratie : l'obéissance du militaire à la décision politique et la poursuite de l'objectif au péril de sa vie. La valeur de son sacrifice n'a pas de relation avec la victoire ou la défaite.

    Il y a des victoires, il y a des défaites, des hommes tombent au champ d'honneur, ils sont également considérés et honorés. A Douaumont, en 1984, François Mitterrand et Helmut Kohl se sont donné la main pour honorer vainqueurs et vaincus, tous militaires qui ont accompli leur devoir sur le champ de bataille de Verdun.

    On peut discuter de notre engagement militaire en Afghanistan, les parlementaires l'ont fait. On peut estimer qu'il n'atteindra pas les objectifs initiaux, malgré l'engagement admirable de nos soldats. On peut l'estimer inutile, ce que je ne crois pas. Pour autant ces jugements politiques et critiques n'enlèvent pas une once de sens et d'utilité à la mort au combat d'un militaire, fidèle jusqu'au bout à son engagement envers son pays et ses concitoyens, fidèle jusqu'au bout à ses frères d'armes aux côtés desquels il s'est battu, dans les bras desquels il est mort.

    Distinguer la légitimité d'une fin et les vertus des moyens est une des qualités fondamentales d'une démocratie. Au nom de cette qualité, que mes concitoyens honorent le sacrifice de mes camarades pour ce qu'il est et ne le jugent pas pour les fins qu'il sert.

     

     

    Christophe Prazuck, contre-amiral, commandant la force des fusiliers marins et commandos (Le Monde, 21 juillet 2011)

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  • Décoloniser l'imaginaire ?...

    "Révolution signifie une transformation radicale des institutions de la société. En ce sens je suis certes un révolutionnaire. Mais pour qu'il y ait une telle révolution, il faut que des changements profonds aient lieu dans l'organisation psycho-sociale de l'homme occidental, dans l'attitude à l'égard de la vie, bref dans son imaginaire. Il faut que l'idée que la seule finalité de la vie est de produire et consommer davantage - idée à la fois absurde et dégradante - soit abandonnée ; il faut que l'imaginaire capitaliste d'une pseudo-maîtrise pseudo-rationnelle, d'une expansion illimitée soit abandonné."    Cornélius Castoriadis

     

    Nous vous signalons la réédition aux éditions Parangon d'un ouvrage de Serge Latouche publié initialement en 2003 et intitulé Décoloniser l'imaginaire - La Pensée créative contre l'économie de l'absurde. Sociologue et philosophe, Serge Latouche est l'auteur qui, au travers de nombreux ouvrages, a donné de la visibilité à l'idée de décroissance en France. Il dirige la revue Entropia.

     

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    "Promettre la richesse en produisant de la pauvreté est absurde. Le modèle occidental de développement est arrivé à un stade critique. Ses effets négatifs sur la plus grande partie de l'humanité et sur l'environnement sont évidents. Il est nécessaire de le freiner, de le ralentir, voire de l'arrêter avant que des luttes, des cataclysmes ou des guerres ne se déclenchent. Partout dans le monde apparaissent les îlots d'une nouvelle pensée créative qui aspire à une vie sociale et économique plus équilibrée et plus juste. Cette critique du développement bouscule nos certitudes et remet en question la pensée et la pratique économiques de l'Occident"

     

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  • Elles aiment Poutine !...

    Elles aiment Poutine... et nous nous aimons celles qui aiment Poutine !

    En tous les cas, de beaux arguments en faveur de l'axe Paris-Berlin-Moscou...

     

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