Les éditions Le Retour aux Sources viennent de publier un roman de Michel Bugnon-Mordant intitulé Le livre du sang - Sven et l'ancien testament. Docteur ès lettres, professeur émérite de langue et littérature anglaises, Michel Bugnon-Mordant est l’auteur d’ouvrages de géopolitiques, comme L'Amérique totalitaire (Favre, 2000) qui avait été préfacé par le journaliste américain Pierre Salinger, et d’un roman historique Le secret du Céladon (Picquier, 2008).
" Au second siècle de notre ère, Marcion de Sinope, inspiré par saint Paul, affirmait l’incompatibilité du dieu d’Israël et de celui du Christ. Il élabora le premier canon chrétien, dont il exclut la Bible hébraïque. C’est lui qui donna au mot grec évangélion le sens qu’on lui connaît. Sa doctrine « a envahi la terre entière », se plaignait vers 210 Tertullien de Carthage, inventeur de la Trinité. Au quatrième siècle, combattue par l’orthodoxie triomphante sous tutelle impériale, l’église marcionite fut reléguée dans l’hérésie et se fondit dans d’autres courants influencés par le dualisme perse, tous rejetant l’autorité de l’Ancien Testament.
Imagine-t-on ce que serait le christianisme si l’église de Marcion n’avait pas succombé à ses ennemis, mais au contraire eu gain de cause ? Nous sommes aujourd’hui tellement habitués à considérer que l’Ancien et le Nouveau Testament forment une seule et même Bible, que nous avons bien du mal à concevoir la résistance que cette idée a suscité jusqu’à la fin du Moyen Âge - résistance toujours réprimée avec une violence digne de Yahvé. "