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  • Il court, il court le Bauhaus...

    Les éditions Les belles Lettres viennent de publier un essai de Tom Wolfe intitulé Il court, il court le Bauhaus, consacré au style architectural que Walter Gropius et ses émules ont propagé à travers le monde. Journaliste et écrivain, Tom Wolfe est aussi un romancier qui s'inscrit dans la tradition balzacienne avec Le bûcher des vanités (1987), Embuscade à Fort Bragg (1997), Un homme, un vrai (1998) ou Moi, Charlotte Simmons (2004). 

     

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    "Mon premier est un gratte-ciel. Mon deuxième est un grand ensemble. Mon troisième est une banque, ou une école, ou un bureau de poste. Mon tout se trouve à New York, Sarcelles, Rotterdam ou la Défense.

    C'est…le style international, à qui nous devons cubes de béton, façades en verre fumé et ces intérieurs beige-noir-blanc cassé à quoi semble se réduire l'architecture moderne.

    Comment en est-on arrivé là ? Pour Tom Wolfe, tout commence en Allemagne, aux lendemains de la Première guerre mondiale, avec le Bauhaus, qui regroupe les jeunes Turcs de la nouvelle architecture sous la direction de Walter Gropius. Leur devise : anéantir l'architecture bourgeoise. Marxistes, ils rêvent de balayer les décombres de la vieille Europe décadente, baroque et néo-classique, pour y édifier un monde rigoureux et abstrait, célébrant les noces de l'Art et de la Technologie.
    Chassés par la montée du nazisme, ils se réfugient aux États-Unis. Et c'est alors que se produit le miracle : subjuguée, la classe dirigeante américaine confia à un groupe de théoriciens le soin de définir son art officiel. Entre-temps, Le Corbusier en France et le groupe de Stijl en Hollande occupaient le terrain, propageant des idées analogues qui, formant un nouvel académisme, devaient inspirer le travail de trois générations d'architectes, d’un bout à l’autre de la planète.

    Oui, il court, il court le Bauhaus. Et nul ne sait où s’arrêtera l’invasion de ce style international, abstrait et incolore.
    Parce que la beauté est inséparable d’un certain art de vivre, Tom Wolfe s’attaque avec une férocité tonique à cette nouvelle scolastique, dénonçant ses dévots, ses clercs et ses dieux."

     

     

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  • Retour au réel pour l'oligarchie...

    Nous reproduisons ci-dessous un très bon point de vue de Michel Geoffroy, mis en ligne sur Polémia.

     

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    DSK : retour au réel pour l'oligarchie

    Les aventures judiciaires du directeur général du FMI n’ont pas seulement sérieusement renouvelé l’intérêt déclinant des séries policières américaines qui avaient envahi nos écrans. Car aujourd’hui les actualités dépassent de loin en intérêt et en rebondissements les pesantes fictions holywoodiennes. Et en plus , ici, on connaît l’acteur.

    Le système médiatique se mobilise évidemment pour tenter de sauver saint Dominique. Les images du prévenu menotté et hagard sont dans tous les journaux, sans doute pour faire pleurer Marianne. L’audimat bat des records.

    Ces aventures, dans tous les sens du terme, sont aussi révélatrices de la nature profonde de la super-classe mondiale, c’est à dire de l’oligarchie actuellement au pouvoir en Occident.

    Le visage de DSK exprime bien sûr la fatigue, ce qui se comprend vu les circonstances. Mais aussi la consternation. Comment, moi directeur général du FMI, le sauveur de la Grèce, le grand argentier du monde développé, le recours de la gauche en France, la coqueluche des sondages, je serais traité comme un vulgaire loubard du Val d’Oise ou du Bronx ? Comme un délinquant comme les autres ? Quel scandale en effet ! On comprend sa stupeur.

    Car les anciennes aristocraties européennes reposaient sur un principe d’équilibre essentiel : plus grand le pouvoir, plus lourdes les obligations et les responsabilités. Comme disait l’adage « noblesse oblige ». Les privilèges, c’est à dire le droit spécifique qui leur était appliqué, avaient pour contrepartie le service et les devoirs spécifiques. Les uns ne pouvaient aller sans les autres, sans déchoir à l’honneur et à l’harmonie de la cité de Dieu. Ces principes se sont maintenus jusqu’au début de l’ère industrielle.

    Mais l’oligarchie occidentale, elle, a trouvé plus expédient à la fin du XXème siècle d’ajouter au pouvoir, les privilèges, sans que les services ni les devoirs soient bien discernables. La nuance est de taille. Elle sépare la légalité de la légitimité.

    Les anciennes aristocraties européennes vivaient bien mais elles restaient au contact des peuples, parce qu’elles étaient enracinées, rurales et nationales. En Europe les aristocraties ont toujours choisi des lieux comme patronymes. L’oligarchie occidentale, elle, est devenue cosmopolite. Elle est partout chez elle, ce qui signifie qu’elle ne vit plus nulle part.

    L’oligarchie s’est ainsi très vite habituée à évoluer dans une bulle protectrice : dans un monde à part de celui du commun des mortels. Un monde où le pouvoir rapporte de l’argent, un monde où l’argent donne le pouvoir, un monde où tout s’achète : les élections, les médias, comme la vertu ou le silence des victimes. A nous les hôtels de luxe, les salaires mirobolants, les parachutes dorés, les avions privés, les gyrophares, les grosses berlines, les costumes chics et les bons coups!

    Alors qu’elle impose chaque jour au reste de la population de nouvelles contraintes et de nouvelles prohibitions, l’oligarchie ne se prive de rien et s’autorise tout. Elle ne voit pas que cette contradiction est de plus en plus visible. Le roi est nu.

    Les oligarques, qui gesticulent dans leur microcosme, finissent ainsi par ne plus bien comprendre le reste de la population. Ils ne parlent déjà plus la même langue ! Ils ne savent plus très bien non plus ce qui est autorisé et ce qui est interdit à leurs concitoyens. Ils sont surpris de se faire flasher pour excès de vitesse sur le périphérique ou de devoir souffler dans un alcotest. Certains semblent découvrir qu’il faudrait payer des impôts. Manifestement d’autres sont en train de découvrir qu’on ne peut pas disposer d’une collaboratrice ou d’une employée comme bon vous semble, au gré de ses pulsions.

    Les oligarques ont de plus en plus de mal à comprendre le monde dans lequel nous vivons. La situation est en train, lentement mais sûrement, de leur échapper.

    Comme dans le roman de Tom Wolfe Le bûcher des vanités, il suffit un jour d’un incident pour que tout bascule : et que les bobos surprotégés découvrent avec stupeur le monde réel. Et le caractère factice de leur statut.

    Bienvenue à bord Dominique !

     

    Michel Geoffroy (Polémia, 17 mai 2011)

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  • Embuscade à Fort Bragg

    Les éditions Robert Laffont viennent de ressortir en collection de poche (Pavillons poche) Embuscade à Fort Bragg, un court et excellent roman de Tom Wolfe, l'auteur du Bûcher des vanités ou de Moi, Charlotte Simmons, initialement paru en 1997.

    Voilà ce qu'en disait Michel de Jaeghere dans le mensuel Spectacle du Monde (juillet 1997) au moment de sa sortie :

    "Avec cette longue nouvelle, Tom Wolfe instruit quant à lui sans pitié le procès de la télévision américaine. Disséquant avec une précision d'entomologiste les méthodes de la manipulation par l'image - coupes franches, choix des plans, détournements, amalgames -, il brosse un tableau au vitriol d'une société gangrenée par la political correctness. Son portrait de l'une des éminences grises du nouveau conformisme est d'une violence telle qu'on s'étonne qu'il soit encore permis de publier son livre. Il tient de l'eau forte de Caran d'Ache ou de Daumier."

    A ne pas manquer !...

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    "À Fort Bragg, en Caroline du Nord, grande base d'entraînement militaire, un jeune soldat homosexuel a été battu à mort dans les toilettes d'un bar topless et les trois rangers coupables de l'agression sont restés impunis. Jusqu'à ce qu'entre en jeu l'obstiné Irv Durtscher, producteur d'une émission de télévision à succès. Son embuscade va mobiliser caméras cachées, micros espions et strip-teaseuse thaïlandaise sur les lieux du crime... Dans ce court roman à la fois truculent et ciselé au vitriol, c'est tout l'univers de notre " société du spectacle " qui se trouve férocement démonté et mis en pièces par Tom Wolfe."
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