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thomas flichy de la neuville

  • L'Iran au prisme de son passé...

    Les éditions Balland viennent de publier un essai historique de Thomas Flichy de la Neuville intitulé Histoire de la puissance persane - L'Iran au prisme de son passé. Agrégé d'histoire, diplômé de l'Institut National des Langues et Civilisations orientales, docteur en droit, Thomas Flichy de La Neuville, qui a été professeur à l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr et intervient dans de nombreuses universités étrangères, a notamment publié 2030 - Le monde que la CIA n'imagine pas (Bernard Giovanageli, 2015) et Les loups sont de retour (TerraMare, 2017).

     

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    " Quel est le moteur de la puissance persane sur la longue durée ? Le plateau iranien se présente comme un espace géographique aux contraintes naturelles suffisamment exigeantes pour que la vie ne puisse s'y développer que de façon circonscrite. Des îlots de culture originaux, favorisés par l'isolement relatif, ont pu naître dans cet espace très particulier. L'Iran s'est ainsi doté d'une puissance imaginative, spirituelle et militaire. Il lui était toutefois impossible de rayonner sur le Moyen-Orient en restant confiné sur le territoire isolé qu'il occupe. Sa puissance régionale ne devint effective qu'à la condition que le cerveau imaginatif persan, sis sur le haut plateau, prenne possession du ventre babylonien, nombril de la puissance agricole puis maritime. Lorsque ce couplage du cerveau et du ventre devenait effectif, l'Iran pouvait aller s'emparer d'un moteur secondaire situé sur la côte méditerranéenne. Celui-ci associait les riches provinces de Syrie et d'Égypte, siège d'une agriculture florissante et portes sur une autre mer. À l'inverse, lorsque les pôles iranien, babylonien et syrien étaient dissociés, la puissance créatrice persane se détournait du champ politique pour se tourner vers la science ou la poésie. Dans le contexte actuel au Moyen-Orient ce livre a l'avantage de donner des clefs de lecture enracinées dans l'histoire longue. "

     

     

     

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  • Les loups sont de retour...

    Les éditions TerraMare viennent de publier un essai de Thomas Flichy de la Neuville intitulé Les loups sont de retour - Du chaos vont naître de nouvelles élites. Agrégé d'histoire, docteur en droit et spécialiste des questions géopolitiques, Thomas Flichy de la Neuville enseigne à Saint-Cyr-Coëtquidan et a récemment publié 2030 - Le monde que la CIA n'imagine pas (Bernard Giovanageli, 2015). Ses travaux portent sur la capacité des civilisations à transmettre la vie sur la longue durée.

     

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    " En période de troubles, les hiérarchies du temps de paix laissent brutalement place à l’atomisation des individus. Le chaos permet alors aux meneurs de se hisser brusquement au pouvoir. Manifestant une soif continuelle de changement, ceux-ci nourrissent la révolution avant qu’elle ne s’épuise de ses propres excès. Après la tourmente, la recomposition humaine issue de la violence, favorise les dominants. Émotifs, ils sont à même de sentir la foule et de l’électriser. Actifs, ils multiplient les initiatives afin de lutter contre la tentation physiologique du repli sur soi. Voyant loin, ils s’abstiennent de décisions ne visant qu’un résultat immédiat. Ces dominants prennent rapidement la tête de petits groupes humains, sur le modèle des loups, organisés en meutes rivales. La révolution française fournit un exemple frappant de cette évolution: les maîtres d’hier, relégués en raison de leur inadaptation, sont retournés à leur néant. Quant aux dominants surgis de nulle part, après avoir erré le ventre creux, ils ne doivent le rétablissement de leur rang qu’à l’apparente beauté de l’œuvre dont ils proposent l’accomplissement. Les loups sont aujourd’hui de retour mais personne ne soupçonne encore leur existence... "

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (20)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Régis Debray recevait dans le cadre de son émission de France culture intitulée discussions du soir successivement le général Vincent Desportes, auteur de La dernière bataille de France (Gallimard-Le débat) puis Caroline Galacteros qui vient d'écrire Manière du monde, manière de guerre, préfacé par Hubert Védrine et paru aux éditions Nuvis.  
    Avec le premier il remarque que la guerre est l'enfant pauvre des sciences humaines, ce qui est dommageable car, contrairement à ce que pensent les Européens, elle n'a pas disparu de notre horizon. En témoigne l'inflation des opérations militaires françaises à l'extérieur accompagnant paradoxalement la déflation continue de notre budget de défense. Pour Desportes, si l'armée est faite pour gagner la bataille, la guerre, elle, est un objet purement politique dont la France académique se désintéresse. Le militaire qui rappelle le tragique du monde est en Europe repoussé aux marges du social comme si on ne voulait pas entendre ce qu'il a à nous dire afin de continuer à se bercer de nos illusions post-héroïques. L'Europe somnambulique n'étant pas parvenue en 60 ans à accoucher d'une défense commune, et n'étant aucunement disposée à l'édifier puisqu'elle croit pouvoir s'en remettre au protecteur américain, le moment est sans doute venu de penser une défense proprement nationale, un art de la guerre exclusivement français. Et, ce, sans sombrer dans une superstition technologique d'imitation du modèle américain dévorant les crédits pour des résultats négatifs, car si il y a une "force" américaine qui permet de remporter des batailles, il n'y a pas de "puissance" américaine. La preuve : ils perdent toutes leurs guerres depuis la Corée. Une bataille gagnée ne peut à elle seule produire un résultat stratégique, celui-ci demeurant de l'ordre du politique. Hyperbole du vocabulaire : nous sommes, paraît-il en guerre. Foutaise verbale puisque cette proclamation ne s'accompagne pas des moyens de la guerre. Qu'avons nous face à nous ? Un bande mystique d'illuminés répond Régis Debray. Qu'est-ce qu'une guerre qui n'a pas de fin (dans tous les sens du mot)? La guerre a muté, selon Desportes, car l'épée seule même quand elle est extrêmement aiguisée ne produit pas de résultats. D'ou cette pensée subversive, on ne peut songer à convertir une bataille gagnée en puissance stratégique qu'au sein de notre monde de valeurs. Ailleurs, dans les autres cultures l'occupant sera toujours vu comme un ennemi. L'ignorance des états-major américains, et de nos politiques, vis à vis d'une discipline comme l'ethnologie est ainsi pointée du doigt. La discussion se termine par une reconnaissance de la valeur cardinale de l'indigénat.
    Avec Caroline Galacteros, réfléchissant sur la manière qu'a l'Occident de faire la guerre il en vient à penser qu'elle projette à l'extérieur sa propre anthropologie culturelle post-moderne. Ainsi y a-t-il une intrication de plus en plus prégnante entre la stratégie intérieure et celle de l'extérieur. Ce qui se vérifie à propos des opérations menées en Syrie et en Libye qui ont un impact direct sur notre sécurité intérieure avec les vagues migratoires et les attentats. Dans le cadre de la globalisation la mobilité des marchandises et des capitaux implique celle des hommes, abolissant du même coup la notion de frontière et celle d'une transcendance nationale régissant les peuples. Face à ces défis, Caroline Galacteros pose la question des finalités du politique. Après la fin de la guerre froide, l'Europe s'est imaginée qu'une harmonie utopique était possible, voire même exportable. D'où les déconvenues qu'elle enregistre aujourd'hui. Alors que la sophistication technologique des armées occidentales est à la hausse, leurs résultats finaux sont à la baisse. Cela s'accompagne d'une régression éthique alors que l'Occident ne parle plus que morale et sermonne l'univers presque entier. L'idéalisme paradoxal qui soutient cette attitude est complètement hors-sol selon nos deux débatteurs qui décèlent sous les orémus orbi et  urbi le masque le plus accompli du cynisme. En résumé, la France possède un outil militaire performant mais n'a plus de vision stratégique cohérente, ainsi en Syrie où nos politiques, complètement schizophrènes, soutiennent les monarchies du Golfe alors qu'ils combattent le djihadisme armé qui en est la résultante effective. Politique de gribouille. L'Europe et la France, entrainées par leur tropisme américain se sont trompées sur toute la ligne. Des discussions passionnantes et d'une grande lucidité :
     
     
     
    Régis Debray s'entretient avec Marianne à propos de son livre Allons aux faits, Croyances historiques, réalités religieuses (Gallimard). Sa vision du monde est aux antipodes de celle qui nous est livrée communément par les médiatiques avançant au pas cadencé. La menace burlesque du président Hollande de traduire Poutine devant une cour pénale internationale pour crimes de guerre en Syrie le fait sourire et il met en cause la "géopolitique du tiroir-caisse" consistant à flétrir la Russie et à flatter l'opulente Arabie coupable pourtant d'exactions similaires contre les civils au Yemen, sans même mentionner nos "amis" Américains dont les "frappes chirurgicales" en Serbie, en Afghanistan, en Irak, en Syrie ou en Libye laissent sur le terrain des dizaines de milliers de cadavres innocents. Toute cette hypocrisie  parce que nous sommes inféodés à une ligne qui se décide à Washington. L'Europe vit dans "un paradis kantien" et ne se soucie guère d'affronter "le monde de Hobbes" qui est celui de la réalité crue, c'est la raison pour laquelle elle peut se permettre d'adresser à la terre entière des leçons de morale (elle ne connait que "la langue des valeurs") tandis qu'elle s'exclue de l'Histoire et ne compte plus sur le théâtre du monde. Est-on en train de revenir à la normale ? Peut-être si l'on entend par là revenir "à des conflits de puissances adossées à de grandes continuités civilisationnelles". "En cas de crises, dit-il, le tribal, le clanique, qui précède bien entendu le national, refont surface. L'enfance revient en vieillissant. La couche civique la plus raffinée et donc la plus précaire se décompose et les fondamentaux remontent en force, pour restructurer l'ensemble.Voilà qui n'est pas prévu dans la théorie naïve du progrès...". Selon Debray, la France "a plus à craindre d'une américanisation achevée de ses moeurs, de ses idées et de ses institutions, que d'une islamisation. Il en appelle, pour finir, à une réforme intellectuelle et morale, ce dont il doute tant que ne surviendra pas un péril majeur. Coruscant entretien :
     
     
    Pierre Le Vigan procède à une critique très positive du livre d'Olivier Zajec, Introduction à l'analyse géopolitique, paru récemment au Rocher. Définissant la géopolitique comme la prise en compte des dimensions spatiales des relations internationales, il précise qu'elle n'est ni une science ni une idéologie mais un ensemble de connaissances mises au service de l'action. Le territoire s'y définit bien au delà de sa dimension spatiale par des caractères symboliques. Elle ne débouche pas automatiquement sur des préconisations de politique extérieure puisque il existe des géopolitiques concurrentes. Elle reste donc une discipline ouverte qui laisse le libre choix de la décision. Excellente mise au point :
     
     
    Thomas Flichy de la Neuville et Gregor Mathias, membres du Centre Roland Mousnier de la Sorbonne insistent sur la déconnexion entre les électeurs pro-Trump qu'ils disent être majoritaires et le parti des médias qui se révèle, sans surprise, massivement pour la candidate démocrate Hillary Clinton. Si le candidat républicain était élu, ils pronostiquent des inflexions de la politique extérieure qui seraient favorables à la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie. Si Hillary Clinton, candidate du "système" l'emporte, elle augmentera le budget militaire au service d'une politique beaucoup plus interventionniste. Leur conclusion est la suivante : "Face à leur propre déclin, les États-Unis vont-ils être tentés - sous l'impulsion des lobbies de l'armement - d'intensifier les guerres en cours afin de relancer l'économie ou à l'inverse décideront-ils de réduire le nombre de leurs ennemis en permettant à une politique étrangère réaliste d'opérer un retour ?" :  
     
     
    La leçon d'histoire de Thomas Flichy de la Neuville. L'éternel combat entre la banque et le désir d'affirmation nationale :
     
     
     
    Jean-Frédéric Poisson saisi d'hallucinations a cru distinguer l'influence des "lobbies sionistes et de Wall-street" à l'arrière plan de la candidature d'Hillary Clinton. Des propos qui aux États-Unis ne soulèveraient aucun scandale, chacun sachant que madame Clinton a obtenu le soutien des géants de la finance et de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) qui se vante partout de son influence sur l'échiquier politique local. Toujours est-il que Poisson a eu droit à une mémorable volée de bois vert de la part de l'ensemble du monde médiatico-politique qui dans un réflexe pavlovien a tout fait pour enterrer ce fâcheux sous des accusations grotesques. Il est vrai que le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) dont on ne sait s'il lutte contre l'antisémitisme ou s'il s'en nourrit avait donné le top-départ à la curée par un communiqué horrifié où Poisson se voyait assimilé à un vulgaire antisémite colportant l'imaginaire paranoïaque de la conspiration. Dès lors ses six concurrents à la primaire de la droite et du centre, tous commensaux du dîner (de cons) du Crif, ont fustigé ses propos et flétri son antisémitisme. La palme de la bassesse  revenant sans conteste à NKM  la cafteuse qui a immédiatement écrit un libelle de délation (comme durant les années les plus sombres ?) à l'instance chargée de la primaire. Dans sa diatribe elle invoquait l'antisémitisme et les théories du complot afin de révoquer la présence de Poisson au concours de la droite. Elle n'a pas du lire Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt publié il y a quelques années par les éditions La découverte bien connues pour diffuser un discours conspirationniste. Philippot a cru devoir rajouter, dans un ultime souci de respectabilité, qu'il y avait "une épidémie de complotisme dans la vie politique française" et que de toute manière "il ne partageait rien avec lui". On ne sait pas si le diligent numéro deux du FN désignait par là les déclarations du même Poisson, l'un des seuls élus de la "droite" qui s'est montré favorable à la fin du cordon sanitaire séparant la droite parlementaire du Front National.
    Tandis que les médias parlent de "dérapage" pour qualifier les propos d'un homme qui se refusant à la cécité volontaire, appelle un chat un chat, Poisson entreprend une très pénible séquence de rétropédalage, implorant le pardon de ceux qu'il a offensé, et s'aplatissant en justifications oiseuses devant un lobby qui n'existe pas.  Après avoir dénoncé le lobby sioniste (aux E-U) il condamne ensuite l'antisionisme. Comprenne qui pourra.
    Certes il fait assaut de scrupules mais ne retire rien au fond de ce qu'il a dit. Condamné pour ce qu'il a osé dire publiquement il en maintient la substance selon les règles éprouvées de la casuistique jésuitique. Il s'est pris les pieds dans le tapis mais semble s'en sortir à peu près indemne. Joints en annexe les pièces du dossier rassemblées par Olivier Berruyer (première référence) suivie de l'opinion de Jean Bricmont (seconde référence), et enfin Poisson convoqué au tribunal des médias par le procureur Jean-Michel Aphatie le  Fouquier Tinville (à moins que ce ne soit le Vinchisky) de notre triste époque (troisième référence)  :
     
     
     
     
    Slobodan Despot rappelle dans sa chronique du 6 novembre qu'avec l'élection du président américain se joue aussi notre destin d'Européens et dit tout ce qu'il faut savoir sur les turpitudes d'Hillary Clinton. Rappelons que l'abonnement à Antipresse est gratuit :
     
     
    Même son de cloche, atténué cependant, chez Natacha Polony qui s'exprimait récemment dans Le Figaro :
     
     
    On appreciera mieux les liens de subordination financières d'Hillary Clinton en prenant connaissance de cet article du site suisse Arrêt sur Info qui détaille la liste des grands donateurs de sa campagne c'est à dire principalement les banques puis les grands médias (première référence), enfin l'opinion de Bruno Guigue, ex-haut fonctionnaire des affaires étrangères :
     
     
     
    Hillary et Trump font assaut d'obséquiosité vis à vis de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) considéré comme un des lobbies les plus puissants des États-Unis selon wikipédia. Une mise au point de Bruno Guigue :
     
     
    Jean-Michel Vernochet interviewé par François Dop au sujet de L'élection présidentielle américaine du 8 novembre. Il met en valeur les liens de subordination de madame Clinton vis à vis du complexe militaro-industriel, de Wall-street, des médias, de l'Arabie saoudite et de l'Aipac (contrairement aux assertions du Crif qui voudrait nous faire prendre les vessies pour des lanternes) et insiste sur le programme  de celle qui se propose d'abonder dans le sens du régime-change en intervenant partout où les États-Unis considéreront que les "droits de l'homme" sont en péril :
     
     
    Suivant Frédéric Villaret, de la fondation Polémia, l'élection du 8 novembre prochain aux États-Unis opposerait une candidate mondialiste et impérialiste à son compétiteur localiste.  Exposé convainquant  :
     
     
    Pour la lettre d'information Centurie News le choix entre Donald Trump et Hillary Clinton fixe la ligne de fracture entre deux destins devenus irréconciliables pour les États-Unis ; redevenir une nation ou rester le bras armé d'un empire financier transnational :
     
     
    Interview de Julian Assange sur RT par John Pilger sur les liens qui unissent Hillary Clinton, l'Arabie Saoudite et Daesh :
     
    https://francais.rt.com/international/28446-julian-assange-daesh-financeur-fondation-clinton                                                                                                                                                                                
    Jean-Paul Basquiast voit dans l'affrontement Trump/Clinton l'expression d'une profonde scission au sein de l'État profond américain. Deux options stratégique serait ainsi en confrontation dans l'establishment :
     
     
    Entretien captivant avec la revue Conflits de Martin Motte, ancien élève de l'école normale supérieure d'Ulm, professeur aux écoles militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et à l'École de Guerre.                                                                                          Il s'exprime sur la géopolitique de la mer et envisage différents aspects comme les rapports de force et leurs relations avec la maritimisation et la littoralisation :
     
     
    Dans ses chroniques de RTL Éric Zemmour souligne tout d'abord les cotés paradoxaux du candidat Trump (première référence). Il enregistre dans une autre chronique les zigs-zags et les errements de la politique extérieure française vis à vis de la Russie de Poutine, la sanctionnant puis tentant de se rabibocher avec elle. Dernier exemple en date, l'annulation de la visite que devait effectuer Poutine en France le 19 octobre (seconde référence) puis il aborde la question turque, soulignant que tous ceux qui s'étaient réjouis de la prochaine admission dans l'Union de ce pays au régime "d'islamisme modéré" fustigent aujourd'hui la dérive autoritaire d'Erdogan. Ces éternels gogos ont été floués, assure Zemmour, puisque d'Erdogan s'est servi d'eux pour réduire l'influence de son armée, dernier bastion du kémalisme laïque. Et voici que "le grand calife" veut rétablir la peine de mort, histoire d'en finir une bonne fois pour toutes avec ses adversaires. C'en est trop pour les Européens ! Mais il les tient  par le chantage : qu'il ferme sa frontière et l'Europe respire, qu'il menace de l'ouvrir au flot des "réfugiés" et c'est la panique à bord du Titanic européen. Nous sommes sous l'emprise de sa menace (troisième référence)  :
     
     
     
     
     
    Renaud Girard grand reporter au Figaro et bon connaisseur du Proche-Orient déclare dans cet entretien que quand il y a guerre il y a toujours crime de guerre contrairement à une vision naïve de l'histoire. Ceux qui sont les véritables auteurs des tueries de masse sont ceux qui pensent  "que leur idée de la justice, de la démocratie et des droits de l'homme est plus importante que la paix" c'est à dire les néo-conservateurs et leurs émules. Il réhabilite la realpolitik qui dans les actes se montre beaucoup plus conforme aux idéaux de paix. Son raisonnement est nourri de l'exemple emblématique de l'Irak. Le réalisme consiste à négocier avec Bachar dès que l'on a choisi Daech et ses clones comme ennemi principal, car Bachar n'est responsable d'aucun des attentats qui ont frappé la France. Alors qu'Al-Nosra affilié à Al-Qaeda (qui "fait du bon boulot", dixit Fabius) a émis un communiqué après les attentats de novembre 2015 pour féliciter Daech. La France, assure-t-il, a malheureusement complètement disparu du Proche- Orient alors qu'elle avait un rôle très important à jouer. Nous ne sommes même plus invités aux grandes conférences sur la Syrie alors que nous sommes l'ancienne puissance mandataire. Pourquoi ? Notre pays a commis l'erreur de devenir "le caniche des États-Unis" or les caniches n'ont aucune utilité. Un point de vue perspicace prônant pour la région un fédéralisme tempéré, bien éloigné de la rhétorique creuse que partagent tous les médias de grand chemin qui font chez nous la pluie et le beau temps : 
     
     
    Philippe Conrad et Bernard Lugan font avec brio une présentation du dernier livre de celui-ci, Histoire de l'Afrique du nord sur Tv-Libertés (à partir de la trentième minute) :
     
    Fiasco. Pour Bernard Lugan l'échec de la diplomatie française est total en République Centre Africaine. Les tergiversations (habituelles) de Hollande et la mission sans ordres clairs de nos armées n'a pas permis de rétablir la paix dans ce pays où les massacres continuent de plus belle. En mettant fin à l'opération Sangaris le 30 octobre dernier le pouvoir français met un terme à sa gesticulation humanitaire mais l'on doute que ce constat d'échec soit reconnu et que d'utiles leçons en soient tirées :
     
     
    Et pour finir en beauté un extrait d'une émission de débat sur LCPElisabeth Guigou, éminente représentante de la "gauche caviar" et membre de la commission des Affaires Étrangères, se prend claque sur claque au sujet des incohérences de notre "impolitique" au Proche-Orient. Elle y montre toute l'abyssale inculture qui est la sienne face à des hommes qui savent de quoi ils parlent :
     
     

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  • Puissance et rapports de force au XXIe siècle...

    La revue Conflits, dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque son deuxième numéro hors-série consacré cette fois-ci  à la question de la puissance.

    Vous pourrez y découvrir, notamment, des articles de Pascal Gauchon ("Pouvoir ce que l'on veut" ; "La puissance économique décide-t-elle de tout ?" ; "La France, une grande petite puissance ?"), de Florian Louis ("Penser la puissance"), de Thomas Flichy de la Neuville ("La puissance militaire, Ultima ratio regis"), d'Helena Voulkovski ("Métamorphose de la puissance ?"), de Christophe Réveillard ("L'Union européenne. Renonciation à la puissance ?"), de John Mackenzie ("La hiérarchie des puissance")  de Frédéric Munier ("Le soft power. La puissance de la séduction" ; "L'Allemagne. Un retour à la puissance"), de Pascal Marchand ("La Russie. Le retour de la puissance ?") ou d'Anne-Sophie Letac ("Le savoir, nouvel enjeu de puissance"), ainsi qu'un entretien avec Gérard Chaliand ("Géopoliticien de terrain").

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    " La puissance est une idée vieille en Europe.

    Écrasés par le poids des fautes passées, les peuples européens lui tournent le dos. Ils ont été puissants, ils en ont abusé, ils ont constaté que la puissance coûte financièrement, moralement et psychologiquement, ils ne veulent plus en payer le prix.

    La puissance est un idée neuve et renaissante en Asie, en Russie, chez tous les pays émergents et, bien sûr, aux États-Unis. Eux ne partagent pas les états d'âme des Européens, ils ne se posent plus de questions métaphysiques, ils assument la puissance comme une évidence. "

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  • 2030 : le monde que la CIA n'imagine pas...

    Les éditions Bernard Giovanangeli viennent de publier 2030 - Le monde que la CIA n'imagine pas, un essai de prospective de Thomas Flichy de la Neuville et Gregor Mathias. Le titre, volontairement provocateur, permet de rappeler, au passage, que les ouvrages de prospective émanant depuis 20 ans de la CIA ou de ses officines, et promus à grands frais, en France, par Alexandre Adler, se sont régulièrement trompés. Alors, même si le genre est dans tous les cas risqué, le point de vue d'experts français est le bienvenu...

    Professeur de relations internationales à Saint-Cyr-Coëtquidan, Gregor Mathias est l’auteur de la première biographie critique sur D. Galula, l’inspirateur français de la stratégie américaine de la contre-insurrection, David Galula. Combattant, espion, maître à penser de la contre-insurrection  (Economica, 2012). Agrégé d'histoire et spécialiste de l'Iran et des questions géopolitiques, Thomas Flichy de la Neuville enseigne également à Saint-Cyr-Coëtquidan et a récemment publié L'état islamique : anatomie du nouveau Califat (Bernard Giovanageli, 2014).

     

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    " En 2030, le monde sera très différent de la façon dont la CIA l'imagine. Il aura connu un bouleversement géopolitique majeur : en France, de nouvelles élites se seront mises à l’œuvre afin de relever un pays appauvri et placé sous tutelle financière. L'Europe élargie et plus que jamais affaiblie aura paradoxalement l'opportunité d'exister en raison de l'effondrement américain. A l'Est, la Russie sortira renforcée de sa lutte efficace contre l'Etat islamique, elle aura développé sa façade septentrionale en tirant parti de la prospère voie maritime du Nord-Est, désormais dégagée des glaces grâce au réchauffement climatique.
    Marqués par le repli impérial, les Etats-Unis exploiteront à plein régime leurs immenses réserves de pétrole. Ils auront abandonné le Golfe de Guinée et le Moyen-Orient, désormais sans intérêt pour leur économie. Ayant adopté l'espagnol comme seconde langue officielle, ils éliront le premier président latinos de leur histoire sur un programme isolationniste. L'Afrique sera devenue un véritable désert de pauvreté dans lequel surnageront quelques oasis de richesse, notamment dans sa partie orientale, devenue colonie de l'Inde.
    Au Moyen-Orient, la Turquie, malgré sa prospérité économique, sera incapable de concurrencer sa rivale iranienne alliée à l'Inde. Quant à la Chine, rétablira-t-elle l'harmonie par la magie de son ascension ? Il est plus probable qu'elle ira rejoindre les empires météores qui pour avoir trop brillé de leurs feux éblouissent les prospectivistes les plus sages avant de disparaître dans la nuit. "

     

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  • Regards sur la crise ukrainienne...

    Les éditions L'Age d'Homme viennent de publier dans leur collection Mobiles géopolitiques un ouvrage collectif dirigé par Thomas Flichy de la Neuville et intitulé Ukraine - Regards sur la crise. Professeur à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux et à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, Thomas Flichy de la Neuville est historien du droit et spécialiste de la diplomatie au XVIIIe  siècle et a récemment publié L'Iran au-delà de l'islamisme (Aube, 2013).

     

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    " Alors que la crise ukrainienne bat son plein, une petite équipe internationale composée d'experts de l'Asie centrale, officiers, universitaires, cadre du secteur privé et hauts fonctionnaires, livre une première analyse sur un enjeu éminemment complexe.

    Les tensions ukrainiennes actuelles sont inséparables des relations ambivalentes entre la Russie et son voisin méridional. Sous l'effet des invasions,la capitale de la Russie a, en effet connu une translation de Kiev à Moscou. Si les élites kiéviennes furent chargées par le Tsar d'"européaniser" la Russie au XVIIIe  siècle, l'ancien centre culturel est aujourd'hui devenu une périphérie divisée. Or la Russie a appris du conflit géorgien de 2008 que l'usage de la force militaire lui permettait d'atteindre rapidement ses objectifs de politique étrangère avec un coût stratégique faible. Alors qu'elle favorise depuis plusieurs années la construction de grandes infrastructures de transport de gaz vers l'Europe en contournant l'Ukraine, la Russie tâche aujourd'hui de conserver son influence sur la périphérie ukrainienne. Or l'enjeu ukrainien est autant symbolique que géopolitique. Autant que l'accès aux mers chaudes ou que la compétition gazière avec les États-Unis, la Russie souhaite préserver au travers du conflit ukrainien, la nouvelle image de sa puissance.
    C'est pour cette raison que l'Ukraine, tiraillée entre deux politiques antagonistes, est aujourd'hui placée au centre de l'attention médiatique. "

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