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  • Feu sur la désinformation... (400)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      L’image consternante de la découverte de plus d’un million et demi d’euros dans une perquisition à Bruxelles menée dans le cadre d’une enquête sur la corruption d’élus européens dans l’attribution de l’organisation de la Coupe du Monde au Qatar !.
    • 2 - France-Maroc : mais que cache le football ?
      En unique sujet de la semaine, le conflit civilisationnel qui s’est joué, pour une partie du monde arabe, derrière le match France - Maroc mercredi soir et les émeutes qui en ont découlé. Rassurez-vous, nous ne manquerons pas non plus d’évoquer les troubles suscités par la victoire antérieure du Maroc sur le Portugal.
    • 3 - Revue de presse
      Des nouvelles sur les médias, de bons articles à lire et des histoires manipulées par la presse.

     

                                                 

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  • Feu sur la désinformation... (398)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      La nouvelle campagne publicitaire de Balenciaga, la marque de vêtements et de chaussures, a des accents dégoûtants et pédo-criminels. Entre la promotion de déviances sexuelles et d'un artiste aux tableaux très dérangeants : retour sur une polémique de l'image.
    • 2 - Révolte en Chine, "la liberté ou la mort"
      Les sujets internationaux sont le domaine dans lequel nos médias ne brillent pas. Nous vous résumons le début de la vague de révoltes chinoises qui gagne en importance de jour en jour, aux cris de "non aux tests PCR", "Xi Jinping démission" ou encore "la liberté ou la mort".
    • 3 - Revue de presse
      Des affrontements, de la censure, des manipulations et des mensonges : ne ratez rien de l'actualité médiatique de la semaine avec la revue de presse de Jean-Yves Le Gallou.
    • 4 - Coupe du monde : ça dégénère sévère !
      Tensions entre supporters à Bruxelles ou véritables émeutes initiées par les marocains ? Que s'est-il passé en Belgique à l'occasion de la rencontre Belgique - Maroc lors de la coupe du monde de football au Qatar ? Jean-Yves Le Gallou vous explique tout ce qu'il faut retenir sur la coupe du monde et son traitement médiatique cette semaine.

     

                                            

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  • L'OPA du Qatar sur l'islam de France...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Christian Chesnot à Louis Doutrebente pour l'émission Désalliances sur Sputnik. Journaliste, Christian Chesnot est l'auteur, avec Georges Malbrunot, de Qatar Papers - Comment l’émirat finance l’islam de France et d’Europe (Michel Lafon, 2019).

     

                                         

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  • Crise du Golfe : une occasion pour la France de revenir dans le (grand) jeu ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur son blog Bouger les lignes et consacré aux possibilités de retour dans le jeu proche-oriental qu'offrent à la France la mise au ban du Qatar par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite... Docteur en science politique et dirigeante d'une société de conseil, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et publie régulièrement ses analyses sur le site du Point et sur celui du Figaro Vox.

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    Petit manuel de diplomatie à l'usage d'Emmanuel Macron : la crise du Golfe

    Kairos : le moment opportun pour les Grecs ou l'art d'exploiter une situation à son avantage en allant généralement à contre-courant de l'interprétation dominante qui en est donnée. Le soudain opprobre qui s'abat sur le richissime émirat mis au ban, après des années de complaisance occidentale et régionale, constitue l'une de ces « fenêtres d'opportunité » inespérées dont notre nouveau président doit avoir l'audace de se saisir pour prendre l'ascendant en Europe en reprenant l'initiative en Syrie, et ainsi imposer la France comme puissance médiatrice dans cette crise majeure.

    Il serait trop long de revenir sur tous les événements qui ont motivé la tentative (pour l'heure peu efficace…) de mise au pas de Doha et sa condamnation comme suppôt du terrorisme à l'iniative… de Riyad. Je me permets de renvoyer le lecteur à mon blog « Bouger les lignes » et à la publication du post « Crise du Qatar : mise au pas de l'Émirat avec l'Iran en ligne de mire » qui fait un point détaillé sur la séquence des événements et ses arrière-plans.

    Une situation explosive

    Cette crise de rivalité entre les deux principaux parrains de l'islamisme militant mondial depuis presque 40 ans illustre une nouvelle phase de la partie grave et dangereuse qui se joue au Moyen-Orient. Mais la vérité est parfois indicible et des visées indéfendables pourraient déclencher l'indignation. Il faut donc produire un leurre, cibler un Etat pour en viser un autre dont les crimes ne sautent pas aux yeux, et rassurer une opinion occidentale désinformée et angoissée par l'impuissance ou les inconséquences de ses gouvernants face au terrorisme.

    Alors, on déroule un story-telling manichéen qui a tout d'une farce cynique : l'Occident, qui n'en savait rien naturellement, vient de « découvrir », Washington en tête, que le Qatar soutient le terrorisme, tout seul parmi les pays sunnites du Golfe persique, et, ultime outrage, en connivence avec le nouvel acteur central d'un « Axe du mal » revisité : l'Iran ! La condamnation tonitruante de Doha, à l'initiative de Riyad, qui n'a pu le faire qu'avec l'aval de Washington, voire sur sa forte incitation, serait légitime ; il faudrait en fait même remercier l'Arabie saoudite de sa clairvoyance…. Et surtout l'aider à étendre son emprise régionale, notamment en Syrie et au Yémen, face à ces dangereux parias… au nom même de la lutte contre le terrorisme ! On se pince !

    La réalité est plus complexe et plus simple à la fois... On assiste en fait à un réalignement inattendu des équilibres de forces et des alliances entre carpes et lapins, dans un contexte marqué par une explosive conjonction d'éléments : double offensive contre Raqqa et Mossoul et concurrence à la frontière syro-irakienne ; réduction progressive de l'État islamique dans sa forme actuelle ; exaspération des tensions entre intervenants régionaux ; sélection en cours, sous la houlette de Moscou, d'interlocuteurs islamistes « acceptables » pour un processus politique viable en Syrie et donc concurrence grandissante entre milices islamistes soutenues par Riyad ou Doha et nécessité de maîtriser leurs parrains et financiers ; enjeux énergétiques colossaux ; affrontement russo-américain relancé par ceux qui, aux États-Unis, ont fini par contraindre Donald Trump à enterrer ses projets initiaux de coopération avec Moscou.

    L'influence de plus en plus voyante de Moscou

    Il faut dire que la visite de Donald Trump à Riyad les 21 et 22 mai, marquée par son lancement – encore infructueux – d'une « Otan arabe » et la réassurance spectaculaire de son allié saoudien (le délestant au passage de pharaoniques promesses de contrats) a été le point d'orgue d'une douloureuse prise de conscience de l'ampleur de la perte d'influence américaine sur le jeu politico-militaire en « Syrak ». Plus encore sans doute lorsque le ministère des Affaires étrangères iranien a publié, le 4 juin dernier, en réaction aux derniers attentats de Londres (et quelques jours avant ceux de Téhéran que Donald Trump déclara considérer comme une réponse quasi légitime à l'attitude iranienne…), un communiqué « condamnant le terrorisme sous toutes ses formes » et pointant clairement du doigt Riyad. Il était grand temps de reprendre la main et de se poser en allié protecteur et fiable du Royaume saoudien donc, mais aussi d'Israël afin de contrer l'influence de plus en plus voyante de Moscou dans la chasse gardée du Conseil de coopération du Golfe, mais aussi en Égypte, au Kurdistan irakien et plus encore en Libye.

    Ce que l'on reproche à Doha, chacun le sait, c'est, depuis 2014 déjà et l'arrivée de l'émir Al Thani « le jeune » au pouvoir, son approche conciliante et pragmatique envers Téhéran (avec qui il partage l'exploitation du gigantesque champ gazier de North Dome/South Pars). L'ère du dogmatisme a décidément du plomb dans l'aile. Elle résiste de moins en moins à la nécessité pour les acteurs locaux d'échapper aux antagonismes primitifs dont ils tirent certes parti, mais qui font surtout le bonheur des stratèges occidentaux, pour rechercher des solutions pragmatiques et maîtriser un « chaos constructif » qui finit par leur coûter cher sans rapporter assez.

    L'enjeu énergétique

    Derrière toute cette mousse et cet effet de loupe sur le Qatar subitement diabolisé (nonobstant la réalité de ses turpitudes et compromissions), Moscou poursuit en effet sous les radars sa diplomatie de grande envergure, non idéologique et hyper-pragmatique, selon au moins trois axes manifestes (et d'autres, encore discrets) qui orientent la lecture des événements, y compris militaires, vers une grille d'analyse énergétique au détriment d'une approche strictement confessionnelle.

    • Cette crise lui permet en premier lieu de resserrer les liens croissants qui lient désormais les secteurs énergétiques russe et qatari via des investissements considérables (dans Novatek en février 2016 et dans Rosneft en décembre 2016), et de faire sensiblement bouger les lignes en Syrie et en Irak. Avec Doha, c'est un État sunnite en effet, et non des moindres, qui est de facto poussé à rejoindre le camp à dominante chiite, mais à tutelle russe, et il sera désormais difficilement possible au gaz iranien et qatari d'atteindre désormais l'Europe sans l'aval de Moscou…
       
    • Outre l'attraction progressive du Qatar dans son orbite, la Russie poursuit sa stratégie opportuniste de retournement des points d'appui américains selon deux autres axes principaux : Moscou enfonce un coin important entre Washington et Ankara, alliés de l'Otan, par la conclusion récente d'un accord pétrolier d'ampleur avec les Kurdes d'Irak, traditionnels alliés des Américains et des Turcs, qui ont de féroces et éclectiques appétits… Moscou essaie donc de les faire basculer dans son escarcelle en profitant du refroidissement actuel de la relation entre Ankara et Washington. Le géant pétrolier Rosneft vient en effet de signer le 2 juin, un accord d'exploration-production et exploitation très important avec M. Barzani, qui permettra à Moscou de peser sur le projet américain de division de l'Irak. Dans ce pays comme en Syrie, Moscou cherche en effet à préserver les structures unitaires d'État quitte à envisager une organisation interne entre provinces autonomes. Washington, de son côté, vient de déployer des lance-roquettes multiples HIMARS dans sa base militaire du Sud syrien d'al Tanf, à la frontière syro-irakienne, qui menacent directement les forces gouvernementales de Bachar el-Assad. En matière de lutte contre le terrorisme, on peut faire mieux.
       
    • En troisième lieu, le « dossier libyen » a mûri et semble sur le point de bouger. Là aussi, sous l'influence déterminante du soutien politique et militaire apporté par Moscou au général Haftar (reçu en janvier à bord du Kouznetsov et renforcé par la livraison de Mig 27 pris sur les stocks russes, mais aussi par des armements venus des EAU…). L'homme, qui étend à grands pas son emprise de la Cyrénaïque vers le centre et l'Ouest libyens, n'est désormais plus jugé comme un perturbateur, mais comme un facteur cardinal de cohésion du pays face à un gouvernement de Tripolitaine reconnu internationalement, mais dépourvu de toute autorité ou représentativité populaire et toujours sous emprise de milices islamistes... Il reste que rien ne sera possible pour ce pays sans une réconciliation tribale qui semble pour l'heure ne pouvoir s'envisager que sous la houlette de l'un des fils de Muammar Kadhafi, Saïf el-Islam, que l'on dit tout juste libéré des geôles locales. Mais l'Occident humilié, qui réalise l'inanité de ses choix passés, réagit une fois encore de la pire façon : la Cour pénale internationale vient de lancer un mandat d'arrêt contre celui qui pourrait peut-être encore sauver son pays des griffes islamistes. Cherchez l'erreur…

    Un « front » sunnite fragilisé

    Le jeu de dominos sanglants se poursuit donc à vitesse accélérée dans la perspective qui se rapproche du vaste marchandage politico-économico-militaire qui décidera de l'avenir de la Syrie, de l'Irak et des zones d'influence au Moyen-Orient. Croyant le renforcer, Donald Trump vient en fait de fragiliser un « front sunnite » déjà fissuré par les positions plus équilibrées des Émirats arabes unis, d'Oman, du Koweït et même de l'Égypte vis-à-vis de Téhéran. Israël n'est pas en reste, qui reproche à Doha son soutien au Hamas et à Téhéran celui au Hezbollah (dont l'un des responsables menace de représailles militaires l'offensive pétrolière de l'État Hébreu au large des côtes libanaises aux dépens du pays du Cèdre).

    Bref, les lignes bougent, se brouillent parfois. Le dogmatisme semble sévir paradoxalement plus dans nos contrées ultradéveloppées que chez ces peuples de marchands roués qui préservent leurs intérêts économiques et financiers et ne donnent pas tous dans le manichéisme éruptif.

    On a donc désormais un trio Washington-Riyad-Tel-Aviv qui s'oppose à un maul de plus en plus fournie autour de Moscou avec Téhéran, Doha, Damas bien sûr et Bagdad. Ankara cherche sa place entre ces deux centres de gravité, mais ses intérêts là aussi énergétiques et financiers rapprochent au moins partiellement le régime du président Erdogan de Moscou (avec la reprise du projet Turkish Stream) et de Doha, dont les largesses et le gaz sont précieux en cette période difficile face aux pressions américaines. En retour, le régime turc renforce sensiblement sa base militaire au Qatar et pousse Washington à la surenchère… : les États-Unis viennent d'annoncer la livraison de F15 à... Doha !

    Entre ces deux ensembles, l'Égypte comme les EAU, Oman et même le Koweït jouent leurs cartes respectives sans exclusive, dans des soutiens croisés et parfois en apparence contradictoires. Il est intéressant de constater que ces deux lignes de fracture déjouent les certitudes occidentales de la stricte confrontation confessionnelle entre chiites et sunnites. Là aussi, le réalisme semble l'avoir emporté et Doha comme Ankara en viennent à rechercher désormais la protection de Téhéran et de Moscou pour préserver leurs positions énergétiques. En cherchant à faire bouger la mire vers la cible iranienne, Donald Trump et ceux qui l'inspirent pourraient in fine renforcer considérablement Moscou comme pôle de stabilité et surtout de fiabilité régionale vers lequel même certains États du Golfe pourraient se porter.

    Une erreur « made in USA »

    Trump se trompe donc, et Paris doit se saisir de ce kairos inespéré. Un triple kairos même, pour la France, pour l'Europe et pour la France en Europe. Une chance pour un jeune président qui aurait la France en tête et la volonté de refonder une politique étrangère d'envergure, donc de rompre avec des postures diplomatiques indigentes et contre-productives. En effet, plutôt que de hurler avec les loups, de sauter de piège en piège et d'ouvrir une nouvelle boîte de Pandore en criminalisant l'Iran pour complaire à Israël et faire oublier notre long et si triste double jeu pratiqué en Syrie contre des largesses saoudiennes, Paris a tout intérêt à offrir son plein soutien à la résolution de cette crise de confiance surjouée, en s'appuyant notamment sur son influence au Liban, sur sa récente reprise de contact avec Moscou initiée par le nouveau président, et en faisant valoir l'évidente nécessité d'intégrer pleinement l'Iran à toute négociation régionale.

    L'Iran en effet, vient de réélire un président réformateur et se cabre dangereusement devant l'entreprise de diabolisation américaine qui compromet sa renaissance tant attendue et sa réintégration internationale. Sa capacité de nuisance est considérable, notamment via le Hezbollah ou les milices chiites qui œuvrent dans la région, notamment en Irak. Téhéran a besoin d'une puissance qui compte pour le faire sortir de ce cercle vicieux. Une puissance qui démonte la machination et rappelle son respect – récemment attesté par l'AIEA – de l'accord sur le nucléaire de juillet 2015. Une puissance qui serve l'apaisement régional en enrayant le mécanisme si dangereux de la prophétie auto-réalisatrice qu'entretiennent Washington comme Tel-Aviv.

    Restaurer la légitimité de l'Occident

    La rapacité structurelle du système militaro-industriel américain, qui « construit l'ennemi » en permanence pour se nourrir, plonge des sociétés entières dans la guerre et la mort et les oripeaux moralisateurs agités pour faire oublier cette triste évidence ne convainquent plus personne. Là aussi, Paris a une importante carte politique à jouer. Cela nous permettrait, dans un même mouvement, de faire valoir auprès de nombre d'États inquiets notre « intelligence du monde » et notre attachement au respect d'une honnêteté intellectuelle minimale dans l'appréciation des situations de crise. Restaurer la légitimité des puissances occidentales, si abîmée depuis au moins 2003, est un immense chantier dont nous devons prendre notre part. Encore une fois, dans cette affaire, nous n'avons aucun intérêt à nous aligner sur un camp contre un autre, mais tout à gagner à faire valoir la richesse et la diversité de nos liens historiques avec toutes les puissances du Levant, et à porter une démarche inclusive et pragmatique au service d'un apaisement véritable.

    Paris n'a rien à perdre à une telle approche, y compris en Europe qui, comme d'habitude, ne réagit pas ou à peine, alors qu'il est plus que temps pour elle de lancer enfin un projet ambitieux de défense commune autour des trois principaux États qui en ont encore les moyens militaires et les capacités industrielles et peuvent faire école : France, Allemagne et Grande-Bretagne.

    Pourparlers inclusifs

    Il n'est pas si difficile de provoquer un changement important de vision et d'ouvrir des espaces de manœuvre inédits. Il faut juste cesser de s'enferrer dans des égarements indéfendables, changer résolument de braquet intellectuel, en finir avec toute posture dogmatique et proposer de tenir rapidement, à Paris et à huis clos, des pourparlers inédits et inclusifs sur la Syrie. Ceux qui ne voudront pas en être s'excluront du jeu et s'en repentiront. Il faut lancer cette initiative, dans la mesure du possible, en alliance avec Washington et Moscou et en lien avec le processus d'Astana, et appeler Damas, Téhéran, Ankara, Riyad, Doha et consorts à y participer dans le respect d'un postulat cardinal : celui de la conservation du caractère unitaire de l'État syrien. Si les Syriens (comme les Irakiens) en effet doivent rester maîtres du sort de leur pays, il est irréaliste et dangereux d'imaginer le faire sans que les puissances intervenantes aient leur mot à dire.

    Vouloir que tout le monde se parle, alors que nous ne sommes plus pris au sérieux en Syrie car réduits à notre intervention militaire – illégale et illégitime –, peut paraître naïf ou présomptueux. Mais c'est précisément dans cette neutralité bienveillante, constructive et réaliste que la France a une valeur ajoutée à démontrer. Ce qui est naïf (ou d'un cynisme indéfendable), c'est de croire, après plus de 6 ans d'une suite d'erreurs de jugement aux conséquences humaines tragiques, que l'on puisse obtenir un résultat autre que formel en persistant à ignorer le réel et les acteurs majeurs. Notre aveuglement consenti et entêté prolonge inutilement le martyre du peuple syrien et celui des Irakiens qui n'ont que trop souffert de nos utopies politiques infantiles.

    Caroline Galactéros (Bouger les lignes, 20 juin 2017)

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  • Une France sous influence...

    Les éditions Fayard viennent de publier Une France sous influence - Quand le Qatar fait de notre pays son terrain de jeu, une enquête de Vanessa Ratignier et de Pierre Péan. Journaliste indépendant, Vanessa Ratignier est l'auteur de plusieurs documentaires, dont un consacré au Qatar. Spécialiste des enquêtes sensibles, Pierre Péan a récemment publié Carnage - Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique (Fayard, 2010) et Kosovo - Une guerre "juste" pour un Etat mafieux (Fayard, 2013).

     

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    " Nombre d'États du Golfe lorgnent sur le patrimoine français et tentent, des pétrodollars plein les poches, d'acheter tout ce qui peut l'être avant épuisement de l'or noir. Jusqu'ici nos dirigeants leur avaient résisté - du moins en apparence -, offusqués par tant d'audace. Mais, avec le Qatar, c'est une tout autre histoire. La France est devenue le terrain de jeu sur lequel la famille Al-Thani place et déplace ses pions politiques, diplomatiques, économiques, immobiliers ou industriels. 

    Dans son enquête au cœur du pouvoir, Vanessa Ratignier, avec le concours de Pierre Péan retrace l'histoire d'un partenariat ancien qui a mal tourné : la France est désormais « sous influence », comme si elle était devenue une chasse gardée de l'émirat.

    Nos élites, maniant l'art du double langage, amalgament depuis des années intérêt général et enjeux personnels, si bien qu'on se demande parfois où s'arrête le mélange des genres. Cette situation, qui rappelle le pire de la Françafrique, marque l'avènement d'une Qatar-France oublieuse de nos valeurs et héritière des tares du petit émirat. "

     

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  • Cet ami qui nous veut du mal...

    Les éditions Fayard publient cette semaine Le vilain petit Qatar - Cet ami qui nous veut du mal, une enquête de Nicolas Beau et de Jacques-Marie Bourget.

    Nicolas Beau est le fondateur de Bakchich.info et Jacques-Marie Bourget est grand reporter et spécialiste du Proche-Orient.

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    " Avec ses milliards de dollars à investir, le petit émirat qatari achète le PSG, finance des plans de sauvetage pour nos banlieues, soutient notre marché immobilier et entre au capital de nos entreprises : Saint-Qatar, sauvez-nous de la crise !, implorent nos responsables politiques de tous bords. Mais pour quelles raisons le Qatar se montre-t-il si généreux avec la France ? Que risquons-nous à accepter les cadeaux d’un tel « ami » ?
    Il y a moins d’un siècle, cette péninsule grande comme la Corse n’était qu’un repaire de pêcheurs de perles. Depuis que le gaz a surgi sous ses pieds, ce nain est traité en géant et sa télévision, Al-Jazeera, considérée comme le lieu de la libre expression proche ou moyen-orientale. En plongeant dans les secrets du sérail qatari, ce livre révèle les impostures de l’Émir et de son clan. 
    Non, ce champion des colloques sur la corruption n’est pas un modèle de vertu quand lui-même lave l’argent des dictateurs ! 
    Non, cet État qui a soufflé sur les braises du printemps arabe n’a jamais sponsorisé un islam tolérant, pas plus dans nos banlieues qu’au Nord-Mali ! 
    Derrière la vitrine occidentale, c’est un ogre wahhabite qui tient la caisse. "

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