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marc crapez

  • Antagonismes français...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un nouvel essai de Marc Crapez intitulé Antagonismes français. Chercheur en sciences politiques, Marc Crapez est notamment l'auteur de La gauche réactionnaire - Mythe de la plèbe et de la race dans le sillage des Lumières (Berg international, 1998), de Défense du bon sens (Rocher, 2004) et de Éloge de la pensée de droite (Jean-Cyrille Godefroy, 2016).

     

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    " Depuis la fin du XIXe siècle en France, l'immobilisme est paradoxalement le grand vainqueur des luttes vives qui ont marqué l'histoire de notre pays. Entre opposition de doctrines, combats de personnes mais aussi subversion des mots et captation d'influences, les dérives historiographiques s'avèrent à tel point impertinentes qu'il est urgent de les dénoncer. Car ce n'est rien de moins que la mutilation de l'histoire qui est ici en jeu. Redessinant le tableau des guerres idéologiques fratricides, de l'héritage de la Terreur au récent débat sur l'identité nationale, Marc Crapez honore autant la vérité historique que la conscience politique des Français si longtemps mise à mal. Du boulangisme à la construction européenne, de Voltaire à Bourdieu en passant par Proudhon, Tocqueville, Maurras, Aron, Bachelard et bien d'autres encore, cet essai jubilatoire nous invite à redécouvrir une pensée antitotalitaire libérale conservatrice. Une incitation à la curiosité intellectuelle, au respect des Anciens et à la reconnaissance des faits. "

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (8)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Thibault Isabel (rédacteur en chef de la revue Krisis) trace pour le cercle Henri Lagrange un beau portrait politique de Pierre-Joseph Proudhon, l'un des principaux théoricien du socialisme. 
     
    • Contre la démocratie de l'informe et son délitement qui n'engendre que chaos et humiliation, le sociologue Jean-Pierre Le Goff plaide pour une vigoureuse réforme intellectuelle et morale européenne.
     
     
    Christopher Caldwell, journaliste américain qui avait publié en 2011une excellente Révolution sous nos yeux (Le Toucan) dans laquelle il notait que l'islam allait grandement transformer la civilisation européenne réagit aux attentats de Bruxelles. Il déclare que les élites françaises seraient moins perturbées par un parti islamiste au pouvoir que par le Front national et il pointe la complicité des classes supérieures et des nouveaux arrivants au dépens des classes populaires et des classes moyennes (démonstration de Christophe Guilluy). À propos de la laïcité cette remarque très juste qui illustre parfaitement le retournement auquel nous sommes confrontés, "la France invoque aujourd'hui, pour faire entrer les musulmans dans la communauté nationale, des règles destinées à expulser les catholiques de la vie politique".
     
     
    • Chronique d'Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire. En prenant ses distances avec les clichés habituels il traite cette fois des motivations des terroristes de Daech.
     
     
    • "Qui est l'ennemi ?", résumé très intéressant des interventions des sixième Assises nationales de la recherche stratégique du CSFRS (décembre 2015). À propos de Daech et du terrorisme en Europe.
     
     
    • Le médiologue Régis Debray réfléchit à haute voix sur le thème du terrorisme et de la communication, lors des assises évoquées précédemment. Selon lui on ne vaincra pas une conception du monde à coup de missiles et "déclarer la guerre" aux fous de dieu est une folie...
     
     
    • Pour Marc Crapez les attentats sont dus essentiellement au fait que se sont constituées des enclaves immigrées au cœur de l'Europe.
     
     
    Pierre Milloz voit dans la submersion migratoire de l'Europe un suicide auquel celle-ci n'oppose qu'une résignation passive, quand ce n'est pas des acclamations de joie, 
     
     
    • L'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM) se demande pourquoi les journalistes se sont fait le service com du gouvernement dans sa scandaleuse campagne contre la "haine" qui est un pur déni des réalités observables.
     
     
    • Pour Éric Zemmour "le réel est entré par effraction au gouvernement" mais cela n'a duré qu'un bref instant. Comme disait Guy Debord dans La Société du spectacle : "Dans le monde réellement  renversé, le vrai est un moment du faux" (1967).
     
     
    • L'ensemble des articles du Monde Diplomatique à propos du grand marché transatlantique. 
     
     
    Marcel Gauchet s'entretient avec Olivier de Lagarde sur France info le 29/03/2016. Discussion autour de son livre Comprendre le malheur français (Stock). En deux épisodes.
     
     
    Éric Verhaeghe, énarque défroqué et ancien administrateur des URSSAF affirme tranquillement que pour défendre l'intérêt général il faut être dissident
     
     
    Myret Zaki journaliste suisse d'origine égyptienne montre comment le combat "moral" des États-Unis contre le secret bancaire suisse n'a servi qu'à rapatrier chez l'oncle Sam nombre d'avoirs financiers internationaux où il leur est garanti d'échapper à la "transparence". La raison (fiscale) du plus fort est toujours la meilleure.
     
     
    • La sénatrice de l'Orne, Nathalie Goulet, qui avait posé une question écrite iconoclaste mais bien légitime au secrétaire d'Etat chargé du budget à propos de la défiscalisation des dons à Tsahal, une armée étrangère semble-t-il. Il est ahurissant que de tels dons puissent donner lieu à une réduction d'impôts. Les  réductions d'impôts pour dons sont, en France, censés compenser des dépenses qui devraient autrement être assurées par l'impôt, et l'impôt sert avant tout à financer les services d'intérêt général. Pas à financer les intérêts étrangers, et encore moins des armées étrangères. Qu'en serait il si ces cadeaux étaient effectués au profit de l'armée de la Corée du Nord, de l'Iran, ou de la Russie ? Il n'empêche Nathalie Goulet, immédiatement soupçonnée d'antisémitisme par les faibles d'esprit, a reçu des menaces de mort.
     
     
    • Sur son blog Caroline Galactéros voit dans les attentats qui ont frappé la France et la Belgique l'effet de réseaux qui ont pu profiter du concours de larges parties de la communauté musulmane pour organiser leur logistique. Elle souhaite que le communautarisme béat et la tolérance publique à l'abri desquels ils ont pu prospérer ne fassent plus désormais l'objet d'un déni de la part de nos élites politico-médiatiques. Pour l'heure, cette aspiration demeure un voeu pieux et le restera tant que les dites élites se refuseront à voir ce qu'elles voient et persisteront à se référer à des analyses qui évacuent l'appartenance de tous les terroristes à une religion particulière. Caroline Galactéros quant à elle privilégie les apports d'ordre culturaliste d'Hugues Lagrange et le point de vue de Marcel Gauchet pour qui la prégnance de l'individualisme juridique rend impossible le traitement de la dimension collective du phénomène.
     
     
    • "L'Occident et la Turquie, un sale jeu qui dure" par Willy Wimmer. Wimmer a été durant une trentaine d'années député CDU au Bundestag et secrétaire d'État. Selon lui l'espoir caressé par la chancelière Merkel de parvenir à un accord avec la Turquie pour résoudre le problème des "réfugiés" relève d'une chimère, tant que l'Allemagne soutiendra les revendications des kurdes d'Asie mineure.
     
     
    • Syrie : un journaliste américain dévoile la réalité. Robert Fisk est le correspondant  de The Independent pour le Proche Orient.
     
     
    • Syrie : imbroglio fatal pour les sponsors de la guerre civile. Quand des terroristes armées par le Pentagone combattent ceux armés par la CIA...
     
     
    • Le point sur la situation militaire en Syrie et en Irak par le colonel Michel Goya.
     
     
    • Réveiller la France chrétienne ? Après le rachat de la relique de Jeanne d'Arc, le fondateur du Puy du Fou se réclamant du roman national oppose une Angleterre jalouse de son passé à une France déracinée qui s'effondre sur elle même ("un peuple qui n'a plus de légende meurt de froid"). Philippe de Villiers évoque avec candeur (et talent) le "mystère français",  "l'anneau de dévotion", figure allégorique qui pour les uns avait des pouvoirs maléfiques et pour les autres bénéfiques. Une jolie légende bien mise en scène par les animateurs du Puy-du-Fou pour le plus grand bonheur de la France patriote et catholique.
     
     
    • La délitescence des hommes et femmes d'État européens face à l'offensive terroriste vue par le colonel Goya qui n'hésite pas à traiter Manuel Valls, notre chef de guerre, de substitut de plastique...
     
     
    • Colère chez les festivistes bruxellois. Tandis que sur la place où ils célébraient le vivre-ensemble dans une interminable kermesse à Neu-neu, glorifiant ainsi la cause des effets dont ils sont victimes, quelques centaines de jeunes gens, immédiatement présentés par les médias comme de vulgaires hooligans fascisants et racistes, ont déboulé sur l'étalage de fleurs, de nounours, de dessins à la craie, et de proclamations en globish pour y crier quelques slogans simples et y afficher leur détermination virile. Cette brutale intrusion du dissensuel a entravé quelques instants l'orgie lacrymale des bisounours qui s'imaginent dans leur coupable (mais innocente) stupidité que l'on peut opposer avec succès les bons sentiments aux cinglés de l'explosif et de la kalachnikov. Fiça, les amateurs décérébrés d'amour universel ont brisé net leurs gémissements et ont entonné en réplique à cette immixtion le vigoureux cantique "première, deuxième, troisième génération; nous sommes tous des enfants d'immigrés" prouvant par là qu'à l'enchère de l'idiot utile leur bêtise n'avait pas de prix. Par la grâce d'une formule aussi mensongère qu'elle est frappante et concise, ceux pour qui l'ennemi n'existe pas s'en définissaient un unique : le petit gars de chez-nous en lieu et place du barbare islamiste qu'ils osent à peine nommer de crainte d'enfreindre l'interdit sacro saint de l'amalgame. Dans le même temps on apprenait que le Conseil des Théologiens musulmans de Belgique avait refusé de réciter une prière dédiée aux victimes des attentats car celles-ci n'étaient pas toutes musulmanes... De quoi décourager nos bobocrates s'ils n'étaient rétifs à ce qu'ils entendent et à ce qu'ils voient.
    On trouvera ci-jointe une réaction de Jean Ansar (Métamag) suivie d'un billet du très catholique Richard Millet à propos de l'unanimité stupide qui accueille les attentats de Bruxelles.
     
     
     
    • Sur Causeur Daoud Boughezala rend compte de la cérémonie d'hommage à Mireille et Jacques Renouvin auxquels une place de Paris a été dédiée. On appreciera le paradoxe d'une Anne Hidalgo au garde-à-vous devant un ancien de L'Action Française...
     
     
    • Une poussive étude de la Fondation Jean Jaurès rédigée par Stéphane François consacrée à "L'écologie, un enjeu de l'extrême droite". Le but de cette analyse : "Laver l'écologie du soupçon d'être un milieu réactionnaire".
     
     
    • Un probable deuxième site viking découvert à la pointe sud Terre Neuve.
     
     

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  • Arguments pour contrer la gauche...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec le politologue Marc Crapez, réalisé le 23 février 2016 par Martial Bild et Élise Blaise pour TV Libertés, dans lequel il propose un petit manuel de survie pour contrer définitivement la gauche et dénonce, sans langue de bois, le racisme anti-blancs....

    Marc Crapez a récemment publié Éloge de la pensée de droite (Jean-Cyrille Godefroy, 2016).

     

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  • Eloge de la pensée de droite...

    Les éditions Jean-Cyrille Godefroy viennent de publier un essai de Marc Crapez intitulé Éloge de la pensée de droite. Chercheur en sciences politiques, Marc Crapez est notamment l'auteur de La gauche réactionnaire - Mythe de la plèbe et de la race dans le sillage des Lumières (Berg international, 1998) et de Défense du bon sens (Rocher, 2004).

     

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    " Sympathisants, électeurs ou citoyens de droite, amis, ne craignez pas la gauche, ses médias tendancieux, ses intellos méprisants et ses grands-prêtres menaçants.
    Non, la gauche n’est pas plus intelligente que la droite. Mais elle impose un climat sectaire où l’on ne peut plus rien dire. Pas même que l’on voudrait un « renouveau » de la « pensée française », un meilleur contrôle des « deniers publics » et une école qui veille à la « transmission du savoir »…
    Ce petit manuel de survie propose des munitions pour contrer la gauche. Pour recouvrer son droit de regard et sa fierté. Vous pourrez jouer au jeu des sept familles politiques, savoir pourquoi la droite est une coupable toute trouvée et avoir, sur le racisme anti-blancs, l’avis des internautes.
    L’escroquerie fondatrice de la gauche est qu’on ne peut pas à la fois augmenter les libertés publiques et réduire les inégalités sociales. On ne peut pas améliorer les conditions de vie du plus grand nombre si l’on cultive un clientélisme en faveur des fonctionnaires et des associations subventionnées. "

     

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  • Aux abris, revoilà la religion d'Etat antiraciste !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Marc Crapez, cueilli sur Nouvelles de France et consacré l'hystérie antiraciste.

    Chercheur en sciences politiques, Marc Crapez est l'auteur de plusieurs essais comme La gauche réactionnaire (Berg, 1998), L'antisémitisme de gauche au XIXe siècle (Berg, 2002), Défense du bon sens (Rocher, 2004).

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    Aux abris, revoilà la religion d’État antiraciste !

    En 1983, un virage antiraciste offrit au pouvoir socialiste une manœuvre de diversion pour masquer l’échec de sa politique économique et servir de substitut idéologique à la promesse trahie du changement. L’historienne Annie Kriegel le théorisa, la première, en 1985. Le subterfuge antiraciste permit au parti socialiste de se refaire une santé en faisant oublier ses promesses électorales. Il est à craindre qu’on assiste aujourd’hui au même stratagème.

    Que signifie faire « bloc » (Hollande), par un « rassemblement des forces les plus avancées », pour un « sursaut républicain » (Ayrault), contre des « factieux » (Valls) ? Ce langage est destiné à envoyer des signaux de fumée antifascistes aux élites médiatiques, à rameuter l’extrême-gauche et à culpabiliser le centre pour le détacher de la droite, bref, à ressouder ses propres troupes et à semer le doute et la discorde chez l’adversaire.

    Au moment même où la gauche abandonne la République pour se convertir au communautarisme, elle surenchérit dans les proclamations de République menacée par un péril aux portes de la Cité. Contre un prétendu regain du racisme, sont orchestrés un meeting le 27 novembre prochain et une manif le 30… « Nous devons pourchasser, lutter, éradiquer le racisme et l’antisémitisme », assène François Hollande. François Mitterrand, pour se faire réélire en 1988, écrivit dans sa Lettre aux Français : « Je vous conjure d’éloigner de vous l’égarement raciste ».

    Arrestation du militant d’extrême-gauche Abdelhakim Dekhar

    Le filon est inépuisable, on le voit avec l’affaire du tireur du journal Libération. Aussitôt, le patron de Libé met en cause « le
    climat de violence » et « des mots qui sont prononcés ». Suivez mon regard… C’est révélateur « d’une ambiance », selon Jean-Luc Mélenchon, tandis que François Fillon énonce : « Il n’est pas anodin que son premier geste meurtrier fut perpétré au sein d’un journal qui participe à la vitalité de notre démocratie. Face à cette violence, nous devons tous faire bloc ».

    Plus explicite, le radical de gauche Jean-Michel Baylet dramatise : « s’en prendre à la presse c’est s’en prendre à la République ». Et il accuse le « contexte actuel marqué par une multiplication des attaques contre les valeurs républicaines ». Cet ancien candidat à la primaire socialiste, accusé par la justice de prise illégale d’intérêts, est toujours prompt à dénoncer le « jeu dangereux du populisme » et « une droite décomplexée qui a d’ores et déjà montré qu’elle était prête, ici et là, à l’alliance avec l’extrême-droite ».

    Autre adversaire du populisme, la journaliste Caroline Fourest incrimine Internet, « bistrot global… où se libère une parole qui encourage les passages à l’acte violents… Mais la plus grande responsabilité, aujourd’hui, est à droite, où l’absence de complexe et la surenchère ont libéré une parole mortifère. On entend décidément trop peu la droite républicaine. Où est-elle ? Quand des gens de son propre camp dérapent et tiennent des propos à droite de l’actuel Front national… », etc.

    Las ! Comme le remarque plaisamment un internaute : « En fait, le tireur a certainement plus souvent acheté Libération que Le Figaro, et on peut être sûr qu’il n’a jamais acheté Minute ». En effet, le coupable présumé avait déjà été condamné dans l’affaire Rey-Maupin, du nom de ces militants d’extrême-gauche qui avaient abattu des policiers.

    Plusieurs conclusions s’imposent. Une nouvelle fois, comme dans l’affaire Merah, ceux qui ont parlé trop vite auraient mieux fait de se taire. Cela conforte ceux qui, lors de l’affaire Méric, ont d’emblée renvoyé dos-à-dos l’extrême-droite violente et l’extrême-gauche violente. Cela infirme, une nouvelle fois, la pertinence des âneries antiracistes sur la « parole qui se libère » et « les mots qui tuent ».

    Enfin, cela devrait inciter à la sobriété ceux qui donnent dans la boursouflure mélodramatique en incriminant, au premier fait divers, une attaque-au-cœur-de-la-République et contre-la-liberté-d’opinion. Comme le remarque un internaute : « Il y a 100 fois moins de moyens policiers déployés et de unes médiatiques quand chaque semaine en France une grand mère est égorgée ou un chauffeur de bus tabassé. Cette histoire confirme que les médias et les politiques sont une caste au dessus du peuple français ».

    Marc Crapez (Nouvelles de France, 21 novembre 2013)

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  • Les raisons du vote FN...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Marc Crapez, cueilli sur le site de Marianne et consacré au vote en faveur du FN...

    Chercheur en sciences politiques, Marc Crapez est l'auteur de plusieurs essais comme La gauche réactionnaire (Berg, 1998), L'antisémitisme de gauche au XIXe siècle (Berg, 2002), Défense du bon sens (Rocher, 2004).

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    Les raisons du vote FN

    Jadis les sondages sous-estimaient le vote Front national, car les gens hésitaient à se dévoiler. C’est l’inverse aujourd’hui, où certains sondés en profitent pour adresser aux partis traditionnels un coup de semonce qu’ils ne confirment pas toujours dans les urnes. 
     
    Pour expliquer le résultat de Brignoles, beaucoup postulent une montée quasi continue du populisme en Occident. A cette vision accusatrice et déterministe, on peut préférer penser que rien n’était entièrement joué d’avance et poser le problème en ces termes : qu’est-ce qui, dans ce petit coin de France, a donné quelques centaines de voix supplémentaires au FN, ou a fait opter pour l’abstention des électeurs qui n’avaient pas envie de voter contre le FN ? 
     
    Les commentaires d’Internautes, si l’on écarte ceux qui sont trop politisés, fournissent une série de facteurs et d’indications. Cela permet de mieux comprendre pourquoi, sans forcément franchir le pas du vote FN, certains s’abstiennent pour le laisser élire : ils considèrent parfois le FN comme un moindre mal, dont les défauts ne sont pas pires que ceux d’autres partis. 
     
    Ils considèrent même qu’ils sont assez grands pour voir tout seuls les défauts du FN et que les partis traditionnels devraient balayer devant leur porte et cesser de s’exonérer de leurs responsabilités. Un Mariannaute trouve décevant que ces partis se renvoient la balle de l’élection de Brignoles : « Toujours les autres ; jamais eux ». Ils excellent à « faire des déclarations tonitruantes sur le FN ; genre c’est un poison, un parti fasciste ». Mais « vrai ou faux ce n’est pas l’important ».

    Les limites du discours paternaliste

    Quand l’UMP annonce la formation d’un groupe de travail sur le vote FN, un internaute proteste : « Ainsi donc plus de 6.000.000 de Français auraient besoin d’une psychanalyse ! Un groupe de travail et pourquoi pas un groupe de chercheurs, de scientifiques pour analyser ces individus qui votent FN comme s’il s’agissait d’une nouvelle espèce animale découverte à Brignoles ». 
     
    Ainsi, les démarches paternalistes sont mal perçues. Certains commentateurs ont tendance à croire les autres quelque peu attardés ou prisonniers de handicaps. Or, les électeurs FN ne sont pas en proie à des pathologies, ils sont sensés et ont des QI normaux. Se targuer d’avoir « siphonné » les voix du FN ne fonctionne qu’une fois, parce que la formule est péjorative et laisse un mauvais souvenir. 
     
    A Brignoles, la candidate UMP n’a pas été à la hauteur : en appeler à la res-pon-sa-bi-li-té, insinuait, ipso facto, que les électeurs du Front national seraient irresponsables et que le Front républicain jusqu’aux communistes serait un procédé salvateur. Les gens vers lesquels on remue l’index en disant « ce n’est pas bien, mon petit » se rebiffent et d’autres basculent par solidarité de leur côté. 
     
    Sans surprise, un internaute accuse « l’immigration en augmentation » -ce qui est différent du thème d’extrême-droite de la guerre ethnique imminente- et « les magouilles ». Ce point est développé par un autre internaute : « Une élite déconnectée du réel consanguine et impunie. La multiplication des affaires odieuses (Woerth, Cahuzac, DSK, Sarkozy, Balkany… j’en passe) qui ne menant qu’à des relaxes et des non-lieux donnent l’impression d’une immunité judiciaire des élites ». 
     
    La consanguinité rend les élites indéboulonnables. A 78 ans, le maire communiste de Brignoles, Claude Gilardo, avait-il encore les qualités de pugnacité et de réactivité nécessaires ? Fallait-il que Gaston Flosse, récemment réélu en Polynésie à 82 ans, soit investi comme candidat par l’UMP ? Ajouté à cela le préfet de la route qui faisait « sauter ses contredanses » et tous les partis paraissent éclaboussés. 
     
    Une autre « exaspération » résulte de la guerre des chefs à l’UMP, ou encore des « promesses non tenues » par les différents partis au pouvoir. Une désillusion accentuée après une alternance politique de 2012 qui ne semble pas tenir toutes ses promesses. Certains déplorent, en outre, un effritement des règles communes et des repères. « Les lois ne sont pas respectées », dit l’un. Un autre réclame « le respect des règles, les valeurs morales ». Un troisième se range dans la catégorie des « citoyens qui respectent les lois, travaillent et ont des problèmes pour finir leurs mois ». 
     
    Enfin, on rencontre souvent cette objection : pourquoi les écologistes ou les communistes, qui pèsent à peine plus de 2% chacun, ont-ils plus d’élus que le FN, qui atteint presque 20% ? Bien sûr, c’est en partie la faute au FN, qui ne fait pas de concessions pour s’insérer dans une coalition électorale. Mais au-delà d’un certain différentiel, les gens ne le comprennent plus et ne l’admettent pas. Il faut donc remédier à ce sentiment d’iniquité en introduisant une dose de proportionnelle pour faire une place au FN. En démocratie, il faut que (presque) chaque voix compte. Le jeu démocratique ne peut demeurer durablement faussé. 
     
    Marc Crapez (Marianne, 22 octobre 2013)

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