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jean bourdier

  • France-Algérie : les raisons de notre soumission...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Gauthier cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à la soumission librement consentie de la France à l'Algérie.

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    France-Algérie : les raisons de notre soumission

    Comme souvent dans l’Histoire, ce qui commence en tragédie finit en farce. Les rapports houleux et passionnels entre la France et l’Algérie n’échappent pas à la règle, étant passés d’une guerre réelle à un antiracisme irréel. Avec les conséquences qu’on sait.

    Pour obtenir la libération de l’écrivain Boulaem Sansal –  en attendant celle du journaliste Christophe Gleizes, lui aussi détenu dans les prisons algériennes –, La France avait, nous dit-on, le choix entre deux stratégies : l’une consistant à la manière forte et l’autre à la diplomatie. Les deux ont échoué avant même d’avoir été mises en œuvre. Si la « manière forte », prônée par Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur dont la démission demeure un défi lancé au bon sens, n’a pas fonctionné, c’est tout simplement parce que l’Élysée a répugné à la pratiquer. Quant à la seconde, il s’agit plus une victoire de la diplomatie allemande que d’un succès du Quai d’Orsay. Bref, pas une balle dans le panier.

    Il ne faut pas aller creuser bien loin pour expliquer les raisons de cette impuissance : c’est la France qui l’a elle-même organisée.

    Guerre d’Algérie : chacun avait ses raisons…

    Résumons. La Guerre d’Algérie fut certes une horreur, plus horrible encore qu’un conflit traditionnel, s’agissant d’une véritable guerre civile, faisant se combattre les Algériens entre eux (FLN et harkis), mais également, et ce dans une moindre mesure, les Français (barbouzes gaullistes et soldats perdus de l’OAS). Pendant des années, tous les protagonistes survivants savaient bien que cette histoire ne s’était pas écrite en noir et blanc. Chacun avait ses raisons, toutes finalement légitimes. Et ce n’est qu’une vingtaine d’années après les Accords d’Évian, en 1962, qu’une vision manichéenne des « événements », tel que la censure d’État disait alors, a commencé à prévaloir ; ce à notre détriment, évidemment. Ainsi, pour nombre de médias et de personnalités politiques, de gauche généralement, cette guerre se résuma-t-elle à une « torture » devenue sorte de système à lui seul, à la fois cause et finalité, mais découplée du contexte du moment et sans qu’on cherche à s’interroger pourquoi elle avait pu être pratiquée. Tout en faisant semblant de croire que les guerriers du FLN se battaient à grands coups de sacs à main, notons-le. Dans la foulée, les mêmes assuraient que la France devait faire repentance pour son rôle de colonisateur. Comme si nous avions été les seuls du genre. Comme si les empires arabo-musulmans, Abbassides et Omeyades, sans oublier son homologue ottoman, s’étaient constitués sans jamais coloniser, d’abord leurs voisins avant de faire de même de pays lointains. Si tel n’avait pas été le cas, on se demande bien comment l’Indonésie serait aujourd’hui devenu le premier pays musulman du monde.

    Repentance : les Algériens ne nous en demandaient pourtant pas tant…

    Ce faisant, nous nous sommes agenouillés alors que personne n’aurait osé nous le demander, et surtout pas les nations concernées, tout en nous livrant, pieds et mains liés, nous interdisant ainsi de répondre à la plus minime provocation. Erreur aussi fatale que lourde de conséquences. En effet, nul besoin d’être un orientaliste distingué pour savoir que si ces peuples ne respectent certes pas que la force, ils méprisent généralement les faibles ; surtout ceux qui en font profession. Le criminologue Xavier Raufer, bien connu de nos lecteurs, affirmait ainsi et en substance, à l’occasion d’un entretien accordé à Causeur : « De par mon métier, j’ai souvent l’occasion de m’entretenir avec mes homologues algériens. La première fois, alors que l’heure était aux présentations, j’ai dit qui j’étais : un ancien partisan de l’Algérie française, du temps de ma jeunesse. Et cela s’est très bien passé. Ils comprenaient et ils respectaient. »

    Dans le même registre, le défunt Jean Bourdier, ancien directeur-adjoint de Minute et l’un des pontes de l’OAS-Métro, affirmait jadis à l’auteur de ces lignes : « Le parrain de ma fille cadette est un ancien chefs du FLN. Finalement, nous aimions tous les deux l’Algérie, chacun à notre façon. Mais, autant il professait la plus grande estime pour mon combat, autant il méprisait les porteurs de valises, concédant que les traîtres sont parfois utiles, qu’il s’en servait donc tout en les méprisant souverainement, ne parvenant pas à comprendre pourquoi ils trahissaient leur peuple et leur patrie. »

    Et le même de poursuivre : « La seule chose pour laquelle la France devrait faire amende honorable, c’est la trahison des harkis, ces soldats qui se sont battus pour la France et qui les a ensuite laissés tomber. Là, nous avons baissé d’un cran dans le cœur des Arabes, qui se rendaient compte que nos dirigeants n’avaient pas de parole. Et, par voie de fait, pas d’honneur. » Mais allez expliquer ça à un Emmanuel Macron qui n’a même pas fait son service militaire et pour qui la présence française en Algérie fut « un crime contre l’humanité. » Rien de moins. La junte au pouvoir, qui n’en demandait pas tant, fut exaucée au-delà même de ses vœux les plus fous. Ça, ce fut l’olive sur la corne de gazelle.

    Tenta-t-il d’ensuite se rattraper en évoquant « la rente mémorielle » du régime algérien ? Possible. Mais le mal était fait et bien fait. En même temps, Emmanuel Macron et capable du meilleur comme du pire ; mais c’est dans le pire qu’il demeure le meilleur.

    Les ravages de notre « antiracisme » d’État…

    Cette faute originelle, tant politique que psychologique, nous n’en finissons plus de la payer, permettant ainsi au régime algérien de confondre « rente mémorielle » et assurance-vie. Pour tout arranger et demeurer dans un semblable registre, notre antiracisme d’État montre un signe de faiblesse tout aussi aberrant, laissant à croire, non sans raison, que nous préférons les « autres » aux « nôtres » et que le fait d’être un « autre » demeure une inusable excuse en tous lieux, même et surtout devant les tribunaux. Comme si le fait d’être « maghrébin » pouvait être une circonstance atténuante, au même titre qu’on ne sait quelle déficience mentale.

    Étrange mélange de condescendance et de haine de soi. Voilà qui paraîtrait incongru sur le reste de la planète ; ça l’est plus encore dans l’âme arabe. Malheureusement, nous en sommes là.

    Nicolas Gauthier (Site de la revue Éléments, 18 novembre 2025)

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  • Ian Farquharson contre le Commissaire-priseur...

    Les éditions Auda Isarn viennent de rééditer un roman policier de Jean Bourdier intitulé Le commissaire-priseur et publié initialement en 1978, sous le pseudonyme de John Mcgregor. Écrivain, journaliste politique, traducteur réputé et fin connaisseur de la littérature policière, Jean Bourdier est décédé en 2010. Il a notamment écrit une histoire du roman policier ainsi qu'une histoire des Armées blanche (avec Marina Grey, la fille du général Denikine...).

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    " Contrairement à la Police, à l’Armée ou au mercenariat, le milieu de l’édition est un endroit plutôt feutré où l’on a peu de chances de finir avec une balle entre les deux yeux. Oui, mais ça c’était avant…

    Car Londres est soudainement frappée par un mystérieux tueur en série, le « Commissaire-Priseur », qui prend pour cible tous ceux ayant eu en leur possession les Mémoires posthumes de Sir Edward Rampole, un ancien politicien et diplomate pourtant sans aspérités. Pour la Police, c’est à n’y rien comprendre.

    Tel n’est pas l’avis de Ian Farquharson, éditeur dans la vénérable maison Farquharson, Farquharson & Ferguson, qui se retrouve, bien malgré lui, embarqué dans cette course contre la mort, avec, un malheur ne venant jamais seul, l’implication de sa consœur détestée, l’éditrice Carol Murray.

    Ayant vécu près de 20 ans dans le Sussex, Jean Bourdier nous sert ce délicieux roman d’énigme très british qui lorgne vers Edgar Wallace, John Dickson Carr et, pour l’humour, vers son ami A.D.G (qui fait une fugace apparition hitchcockienne en Alan Douglas Gregor McPherson, « auteur de romans policiers écossais et chauvins »). "

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  • Le commissaire-priseur...

    Les éditions Dutan viennent de rééditer un roman policier de Jean Bourdier intitulé Le commissaire-priseur et publié initialement en 1978, sous le pseudonyme de John Mcgregor. Écrivain, journaliste politique, traducteur réputé et fin connaisseur de la littérature policière, Jean Bourdier est décédé en 2010. Il a notamment écrit une histoire du roman policier ainsi qu'une histoire des Armées blanche (avec Marina Grey, la fille du général Denikine...).

     

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    " « Ian Farquharson s’éveilla en sursaut. On sonnait bel et bien à la porte. Dehors, il faisait toujours noir. Ian consulta la pendulette posée sur la table de chevet : 4 heu­res. En maugréant, il se leva et pas­sa une robe de chambre. Sa douleur au crâne persistait.

    Lorsqu’il ouvrit, ce fut pour se trou­ver face à face avec deux hom­mes. Le premier, robuste et l’air paisible, était vêtu d’un imperméable bleu et coiffé d’un chapeau sombre. Il avan­ça d’un pas et tendit à Ian un petit étui de cuir.

    — Monsieur Farquharson ? demanda-t-il. Je suis l’ins­­pecteur-chef Harris, de Scotland Yard. Ex­cusez-nous de vous déranger à cette heure, mais vous vous trouvez, j’en ai peur, au centre d’une dangereuse affaire… »"

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  • Un gentleman français...

    Les éditions Dualpha viennent de publier Jean Bourdier, un gentleman français, un recueil de témoignages et de documents, dirigé par John MacGregor et préfacé par Jean-Baptiste Chaumeil. Ecrivain, journaliste politique, traducteur réputé et fin connaisseur de la littérature policière, Jean Bourdier est décédé en 2010. Il a notamment écrit une histoire du roman policier ainsi qu'une histoire des Armées blanche (avec Marina Grey, la fille du général Denikine...).

     

     

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    "Quoi qu'il advienne de moi maintenant, j'ai eu la chance, malgré les drames traversés en même temps que mon pays, d'avoir eu une existence merveilleuse.
    Non par mes propres mérites, mail par ceux des hommes et des femmes que le sort m'a fait rencontrer. Le sort, en pareil cas, s'appelle, je persiste à le penser, la Providence, et je l'en remercie tous les jours. C'est ainsi que, né en 1932, et condamné de ce fait à voir s effondrer certaines choses qui m'étaient les plus chères, à commencer par l'Empire français, et à ne livrer que des combats d'arrière-garde, tous perdus, j'ai quand même été constamment réchauffé et enrichi par de multiples présences et d'intenses amitiés, qui m'ont épargné cette "sottise absolue" qu'est le désespoir et donné un parcours où l'humour et le goût de la vie venaient toujours" - Jean Bourdier.

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  • Mensonges historiques...

    Les éditions Dualpha viennent de publier Mensonges historiques, un essai de Jean Bourdier consacré aux falsifications de l'histoire. Ecrivain, journaliste politique, traducteur réputé et fin connaisseur de la littérature policière, Jean Bourdier est décédé en 2010. Il a notamment écrit une histoire du roman policier ainsi qu'une histoire des Armées blanche (avec Marina Grey, la fille du général Denikine...).

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    L'Histoire est la mémoire des peuples.
    Et un peuple qui oublie son Histoire perd son identité et donc sa liberté. Un peuple amnésique est un peuple esclave. Mais cette amnésie, totale ou partielle, est bien rarement volontaire. Elle est généralement le fruit de l'inlassable travail d'hommes et de groupes pour qui le secret et le mensonge ont, de toute éternité, représenté des moyens de gouvernement, des instruments de pouvoir. Or, dans la panoplie des tromperies, le mensonge par omission n'est certes pas l'arme la moins redoutable.
    Et c'est celle qui, on va le voir, est la plus fréquemment maniée par les déformateurs de l'Histoire. S'appuyant sur des exemples précis empruntés aux périodes les plus diverses de l'Histoire mondiale - encore que l'époque contemporaine ait souvent retenu notre attention - le texte qui va suivre n'a, bien entendu, aucunement la prétention de constituer une "somme" Al n'entend qu'attirer, faits en main, l'attention du lecteur sur les monstrueuses déformations infligées à l'Histoire.
    De tout temps, mais plus encore en notre orgueilleuse époque, où comme on a pu le voir assez récemment avec les événements de Roumanie et le conflit du Golfe, les techniques les plus modernes d'information se sont plus volontiers mises au service de la duperie générale qu'à celui de la vérité.

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