Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

greta thunberg

  • Réchauffement climatique ou climato-scepticisme ?...

    Le nouveau numéro de la revue Réfléchir & agir (n°80 - Hiver 2023) est paru. Le dossier est consacré au réchauffement climatique...

    La revue n'est plus disponible que par abonnement.

     

    Réfléchir&Agir 80.png

    Au sommaire :

    En bref

    Antipasti

    Les pochoirs nationalistes, une aventure artistique méconnue

    Scènes et rustines du nationalisme

     

    DOSSIER 

    Réchauffement climatique ou climato-scepticisme ?

    Climat : les bobards et les vrais chiffres, par Eugène Krampon
    Histoire du climat en Europe, l'apport de Le Roy Ladurie, par Klaas Malan

    La finance climatique, nouvelle arme du capitalisme, par Eugène Krampon

    Greta Thunberg et le narratif de la peur, par Klaas Malan

    La guerre de l'eau, par Scipion de Salm

    Entretien avec Rémy Prud'homme

    Entretien avec François Gervais

     

    Grand entretien

    Île de France: « Le futur se fera avec nous.»

    Fascisme

    Le groupe Ur, entre fascisme et magie, par Christian Bouchet

    Économie

    Sur les cryptomonnaies, par Klaas Malan

    BANDE DESSINÉE

    Super-héros vs super-fachos, par Sylvain Roussillon

    Notes de lecture

    Les crimes du mois

    Beaux-arts

    L'art soviétique, par Pierre Gillieth

    Disques

     

     

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Le risque écologique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré au risque lié aux dérives de l'écologie...

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste localiste intitulé Chez nous ! - Pour en finir avec une économie totalitaire (La Nouvelle Librairie, 2022).

    Ecologie_Risque.jpg

     

    Le risque écologique

    Qui ne l’aperçoit ? L’écologie devient haïssable. Les écologistes la rendent haïssable. Ils ont fait de la science à laquelle ils se réfèrent abusivement la plus grande menace que la majorité des Européens voit peser sur son mode de vie, sur sa joie de vivre, et sur cette beauté qui continue d’être son privilège quotidien. À force d’agresser ceux qui aiment la viande, roulent en voiture et prennent des bains chauds, les Verts font tout pour dégoûter les Français comme les Européens de l’écologie. Et le résultat sera là cet hiver ; devant une crise du pouvoir d’achat et du mode de vie, largement imputables aux folies anti-nucléaires, tout électrique et globalistes, les citoyens européens vont massivement rendre à raison les Verts responsables, et bien à tort, l’écologie complice de leurs malheurs quotidiens. En clair ; les Verts sont devenus les premiers ennemis de l’écologie. Toute politique écologique nationale se fera contre eux, au nom de la science qu’est l’écologie, au nom du bien vivre sur son territoire qui est le sens du combat écologique, au nom des limites et des frontières qui sont les conditions indépassables de la survie des écosystèmes ! 

    Quatre dangers menacent de ruine l’écologie, science de l’environnement, savoir calme du bien vivre chez soi, patient apprentissage d’être d’ici et des siens.

    Hold up de l’ultra gauche

    Le premier est le hold up que l’ultra gauche a entrepris et réussi à ce jour, sur l’écologie. Le mélange entre les choix politiques de l’ultragauche et l’écologie est exécrable, et d’abord parce qu’il est une négation de l’écologie humaine. L’écologie, science des systèmes vivants complexes, ne peut être favorable aux mouvements incontrôlés de population. Les afflux de population dans un écosystème donné sont porteurs d’une pression accrue sur les ressources limitées dont il dispose. Ils sont une négation des biens communs, cet héritage de générations qui transmettent aux leurs ce qu’ils ont conquis pour eux.

    La mobilité des populations à travers les frontières nie le rapport intime, unique d’un homme avec la terre sur laquelle il est né. Elle est la fourrière de l’artificialisation des conditions de vie — de la fabrique de l’homme hors sol. Un système vivant ne subsiste que parce qu’à travers la membrane, la peau ou la frontière, il trie ce qui de l’extérieur lui apporte, ce qui de l’extérieur le menace. L’idéologie migratoire participe à l’artificialisation des relations entre les hommes et le climat, le territoire, les saisons, qui est une négation de l’écologie. L’égalitarisme des « droits à… » est lui aussi profondément antinomique avec la priorité écologique. Non, 60 millions de Français ne peuvent avoir accès à toutes les plages de France !

    La préservation des biens communs suppose le contrôle des accès et des usages, la priorité aux communautés locales, un droit des résidents supérieur à celui des nomades ou des nouveaux arrivants. Les socialistes devraient davantage y réfléchir ; sauf à reconnaître le droit des communautés à contrôler leur territoire et ses ressources, la seule régulation vient de l’argent — plages payantes, parking payants, immobilier hors de prix pour les populations locales, etc. Est-ce le modèle que nous voulons pour la France ?

    La rente de la peur

    Le second est le catastrophisme irresponsable d’ONG, d’associations, et aussi d’élus, qui attisent les peurs et comptent sur des paniques collectives pour réaliser leur agenda. Jouer sur les peurs est toujours la recette des totalitarismes. Nous sommes loin du « catastrophisme éclairé » cher à Jean-Pierre Dupuy (2009) ! Quand elles s’adressent à des mineurs ; « la planète brûle, papa que fais-tu ? » et poussent des enfants de dix ans à se réveiller en pleurant d’angoisse, ces opérations sont des manipulations indignes et doivent être condamnées. Les apostrophes de Greta Thunberg — qui est Greta Thunberg ? — appellent cette seule question ; qui l’a fabriquée ? Qui la finance ? Quels intérêts emploient cette marionnette, et déjà remisée au rang des accessoires ? Les usines de la peur ne sont pas moins dangereuses quand elles s’adressent aux populations. Dans la mesure où elles diffusent des informations fausses, exagérées ou tronquées, elles mettent en risque toute la crédibilité de la science qu’est l’écologie — rappelons Georges Steiner ; une affirmation qui ne peut pas être contredite n’est pas scientifique.

    Comme elles sont généralement incapables de proposer des solutions à la hauteur des problèmes évoqués — ce n’est pas en prenant des douches froides que le problème de l’eau sera résolu, et l’Europe est bien placée pour savoir que les énergies dites renouvelables ne sont pas la solution, mais une partie du problème ! Le temps n’est pas loin où la complicité de trop d’organisations « vertes » avec des intérêts privés obligera chacun à se poser la question ; et si la prétendue « écologie » n’était que le moyen d’une politique de la peur, au service d’intérêts privés évidents ? Evidents, comme ceux qui ont détruit la suprématie de l’industrie automobile allemande et française au profit d’Elon Musk — l’homme le plus riche du monde ! —, comme ceux qui interdisent l’exploitation des algues en France, pour ne pas concurrencer l’oligopole allemand de l’alimentation animale et des engrais, comme ceux qui ont mobilisé la population allemande contre le nucléaire, moyen incontournable d’une indépendance énergétique qui aurait consacré la primauté mondiale de l’industrie allemande, comme ceux qui utilisent les migrations de masse pour en finir avec l’unité ethnique des peuples d’Europe et saper la volonté de se battre de nos Nations.

    L’atlantisme vert

    Le troisième est lié à l’atlantisme forcené des partis dits « Verts » au parlement européen et dans la vie nationale. Les Verts sont les premiers à faire la leçon sur les droits humains, la protection des minorités, etc. Les premiers à entretenir la guerre en Ukraine, à justifier les ingérences des Fondations et ONG, à soumettre les Nations à l’universalisme frelaté de Wall Street de la City. Il en est qui chérissent les tribus brésiliennes pour mieux punir les Français. Il en est qui, au nom de la juste défense de l’indépendance nationale de l’Ukraine, se font les complices des trusts et des mafias qui ont assuré le contrôle du tiers environ de toutes les terres arables ukrainiennes, les meilleures du monde, aux oligarques américains, des Kerry aux Biden ! Et de promouvoir le « biofuel », carburant « vert », qui détruit des millions d’hectares de forêts en Asie, en Afrique et en Amérique latine pour enrichir leurs financiers !

    D’autres défendent l’intégrité territoriale de Taiwan ou de l’Ukraine, mais n’ont pas un mot pour le pillage du gaz et du pétrole syrien par le corps expéditionnaire américain, ou pour l’escroquerie qui peut priver demain le Liban de ses ressources gazières et bloque déjà ses comptes bancaires! Il en est qui font la leçon à l’Europe sur les migrants, mais servent le marché européen à un Elon Musk qui revendique ouvertement des coups d’État là où des gouvernements élus le privent de ses mines de lithium (comme Evo Morales en Bolivie) !

    Et ceux qui entendent interdire de parole toute critique du Green Deal, du Farm to Fork, du « tout électrique » et autres fantaisies européennes dictées d’outre-Atlantique, sont sourds aux cris qui montent de partout ; laissez-nous vivre ! Selon nos mœurs, nos traditions, nos goûts ! Selon nos choix, nos préférences collectives, et ces particularités remarquables qui font la richesse de nos Nations ! Le débat est existentiel. La vision américaine de la protection de l’environnement — le wilderness, interdit aux hommes ; et tout le reste, livré au développeurs ! — est antinomique avec le savoir vivre millénaire du paysan français et européen qui façonne son environnement autant qu’il est façonné par lui. Le progrès n’est pas la séparation entre les hommes et ce que l’on appelle à tort « « environnement », et qui est notre foyer — la source intarissable de ces bonheurs quotidiens qui ne s’achètent pas. Il est dans une réconciliation aux antipodes de l’amour américain pour les « fake things », le plastique et le béton.

    La nouvelle religion

    La quatrième est d’une tout autre nature. Le 6 septembre dernier, Radio France annonçait sa décision de devenir verte. Plus de place sur les ondes pour le débat sur le changement climatique, la promotion des conclusions du GIEC est de rigueur, et la conversion des journalistes aux règles de sobriété environnementales est exigée. En clair ; une vérité officielle est proclamée, et il n’y a pas place ni de parole en dehors d’elle. La question n’est pas celle de la validité des travaux du GIEC, objet de la plus large association de scientifiques jamais réalisée, et d’ailleurs à peine contestée à ses marges. La question n’est pas non plus celle de la réalité d’un dérèglement climatique partout attesté, des rizières de Madagascar aux forestiers d’Alaska, et du Pacifique à la Méditerranée ! Que ceux qui n’ont jamais vu la couche de pollution à l’atterrissage sur Delhi, Pékin ou Paris, nient l’impact des activités humaines sur l’air et le climat !

    La question est que la méthode est celle des régimes totalitaires. La question est celle des vérités officielles, qui suscitent d’elles-mêmes défiance, contestation et refus — que les enseignants chargés de faire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en témoignent ! Elle signale un affaiblissement démocratique considérable ; nous en avons bien fini avec le libre examen, la liberté de conscience et d’opinion ! et elle place l’écologie en tant que cible ; plus une science, dont chaque affirmation doit être prouvée, éprouvée et démontrée sans cesse, mais une religion, qui relève du sacré, et dont les articles de foi ne peuvent être questionnés sans sacrilège !

    A quand des fatwas contre ceux qui ne s’alignent pas sur la vérité écologique proclamée par WWF, Greta Thunberg, Oxfam et Escrocs Inc ? A proclamer des vérités officielles, l’écologie suit une pente qui sape sa crédibilité, fait d’elle la cible des esprits libres, et peut lui aliéner cette majorité de la population qui constate où la conduisent les mensonges d’État qui lui sont assénés — écoutez le Président Emmanuel Macron justifier la fermeture de Fessenheim par la proximité avec l’Allemagne ! Le chemin détestable suivi par les lois mémorielles nous conduit à la suppression progressive de toutes les libertés de conscience et d’expression. La menace du juge écrase le débat politique. Il est grave que l’écologie entre dans ce processus qui dénie le propre de l’homme — la capacité de se faire son opinion. Par lui-même et pour lui-même.

    Les Zuckerbeg, Bezos ou Attali sentent bien la menace ; et si les Français pensaient par eux-mêmes ! Et tous les moyens du totalitarisme numérique se mobilisent pour revenir sur l’un des acquis décisifs des révolutions ; la liberté d’opinion ! L’autonomie est le refus de toute vérité révélée, la capacité à remettre en question tous les dogmes et toutes les figures sacrées, qu’elles soient historiques (les « lois mémorielles » utilisées pour empêcher le débat et terroriser les opposants), religieuses (la fatwah contre Salman Rushdie a son équivalent dans les persécutions subies par tous ceux qui contestent les nouveaux dogmes, qu’ils soient LGBT, immigrationnistes ou européens) ou sanitaires (les mesures de licenciement abusif, d’enfermement administratif, voire de privation de liberté, dont ont été victimes ceux qui refusaient le prétendu « vaccin » contre le COVID témoignent d’un nouveau champ du sacré, lié au corps, à la santé, et au refus éperdu de la maladie et de la mort).

    Que l’écologie devienne la source de nouveaux dogmes, devant lesquels il n’y a qu’à s’incliner avec une pieuse révérence, sans les questionner, les interroger, et les confronter à l’expérience, signifie que l’écologie n’est plus une science. Cette dénaturation est de grande importance. L’écologie comme fabrique d’une vérité officielle devient haïssable, elle perd son autorité légitime, et sera combattue comme escroquerie instrumentalisée — car nous n’échapperons pas à la question ; qui gagne à l’escroquerie écologique européenne qu’est le « Green Deal » ? L’écologie comme parti peut tuer l’écologie comme science. Il est à craindre que ce crime parfait soit déjà bien engagé, pour qui est conscient de la somme d’absurdités à laquelle la couleur « verte » a servi d’habillage, de l’assujettissement de l’Europe aux injonctions venues des États-Unis à la préférence irrationnelle pour le moteur électrique, de la casse du nucléaire à la destruction des mécanismes de prix pour l’énergie. 

    L’écologie doit redevenir ce qu’elle est ; la science du bien vivre chez soi parmi les siens. Science de l’apaisement du rapport à notre foyer, la terre, la vie animale et végétale, et la succession des générations. Science de l’apprivoisement réciproque entre ceux que nous sommes et toutes les formes de vie qui nous avoisinent, qui partagent notre vie, et sans lesquelles nous ne serons pas. Et par-dessus tout, science de l’émerveillement devant le temps qui passe, la succession des saisons, la vie et la mort, et tout ce qui n’a de prix sur aucun marché du monde.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 8 septembre 2022)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Des nouvelles du Bas-Empire...

    Les éditions Robert Laffont viennent de publier dans leur collection Bouquins La nef des fous - Des nouvelles du Bas-Empire, un éphéméride de l'année 2020 établi, à sa façon, par Michel Onfray.

    Philosophe populaire, polémiste, tenant d'un socialisme libertaire, Michef Onfray a publié de nombreux ouvrages, dont dernièrement sa trilogie  Cosmos (Flammarion, 2015), Décadence (Flammarion, 2017) et Sagesse (Flammarion, 2019), ou encore Théorie de la dictature (Robert Laffont, 2019).

    Onfray_La nef des fous.jpg

    " Sous la forme d'une éphéméride, et ce sur presque tous les jours de cette année 2020, je consigne chaque délire dont notre temps est capable.
    Dans ce journal se croisent une petite fille de huit ans qui veut changer de sexe depuis l'âge de quatre ans ; des égorgeurs présentés comme de pauvres victimes d'elles-mêmes ; une jeune fille qui ne va plus à l'école et prophétise la catastrophe climatologique dont le clergé de son pays nous dit qu'elle est le Christ ; des femmes qui vendent des enfants pendant que d'autres les achètent ; l'Église catholique qui court après les modes du politiquement correct ; le journal Libération qui se dit progressiste en célébrant la coprophagie et la zoophilie ; des végans qui militent contre les chiens d'aveugles ; une anthropologue qui trouve qu'il y a trop de dinosaures mâles et pas assez de femelles dans les musées ; des pédophiles qui achètent des viols d'enfants en direct sur le Net ; un Tour de France qui commence au Danemark et un Paris-Dakar ayant lieu en Amérique du Sud ; un parfum élaboré par une femme à partir des odeurs de son sexe ; un chef de l'État qui, entre autres sorties, se félicite que ses ministres soient des amateurs ; Le Monde qui estime courageuse une mise en scène théâtrale qui présente Lucien de Rubempré en femme ; le pape et Tariq Ramadan pour qui le coronavirus est une punition divine – et autres joyeusetés du même genre... Entre rire voltairien et rire jaune, cette Nef des fous est un genre de journal du Bas-Empire de notre civilisation qui s'effondre.
    M. O. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Greta Thunberg, prophétesse de l’apocalypse et icône des médias...

    Nous reproduisons ci-dessous un article cueilli sur le site de l'Observatoire du journalisme et consacré au traitement journalistique béatement laudatif réservé par les médias à la jeune Greta Thunberg, qui vient d'ailleurs d’être désignée personnalité de l’année par le magazine Time.

     

    Greta Thunberg_Time.jpeg

    Greta Thunberg, prophétesse de l’apocalypse et icône des médias

    La jeune militante suédoise contre le réchauffement climatique est un véritable phénomène médiatique. Alors qu’en mai 2018, sa notoriété ne dépassait pas sa classe d’école à l’occasion d’un concours d’écriture sur le climat, la voilà propulsée au rang d’icône internationale de la défense de la planète. Si Greta Thunberg vient d’être désignée personnalité de l’année par le magazine Time, bien peu de médias soulignent la démarche affairiste de son entourage et ses engagements politiques.

    Une ascension express

    Le succès de Greta Thunberg au concours d’écriture sur le climat organisé en mai 2018 par le quotidien suédois Svenska Dagbladet a marqué le début de la popularité de la jeune militante écologiste. Tout juste âgée de 15 ans, elle mène alors plusieurs actions successives, qui ne feront que gagner en médiatisation, jusqu’à en faire une icône internationale de la lutte contre le réchauffement climatique.

    Piquet de « grève » devant le parlement suédois, participation à la marche « Rise for climate » à Bruxelles, grève scolaire internationale le vendredi, prise de parole en décembre 2018 à la COP 24 au sommet des Nations unies, discours devant les parlementaires anglais et français, croisière transatlantique sur le voilier Maliza II, action juridique auprès du comité des droits de l’enfant de l’ONU contre plusieurs pays, etc.

    On ne compte plus les actions largement médiatisées de la jeune autiste suédoise. L’immense majorité des médias lui apporte non seulement un soutien sans réserve mais également contribue à accroitre sa notoriété, au point d’en faire une des personnalités les plus connues de la planète.

    Des médias conquis

    Les articles consacrés à Greta Thunberg (G.T.) sont parfois de simples récits factuels, et plus souvent des éloges sans réserve de ses actions et déclarations.

    Alors que Le Point dresse dans un article le portrait de l’égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, L’Info durable retrace l’itinéraire de « la militante qui a bousculé les dirigeants du monde entier ». Si jeune et déjà des souvenirs, Les Inrocks s’émeuvent de « l’émouvante photo souvenir de la première action de G.T. ».

    D’autres articles évoquent son rôle « planétaire » :

    Sciences et avenir titre un article sur la « lanceuse de grève contre le réchauffement climatique» en mentionnant sa parenté avec un prix Nobel de chimie. « Elle a de qui tenir » en conclut le journal sans toutefois s’appesantir sur le bagage scientifique de l’adolescente.

    Pour Paris Match, la jeune Suédoise « mène la croisade des lycéens pour sauver leur avenir et notre planète ». Rien de moins.

    Le Temps reprend l’avertissement de l’adolescente : « Pour durer, il faudra changer ». Dans le même registre, BFMTV relaie le souhait de G.T. que « la société a atteint un tournant sur la question du climat ».

    Son côté « messianique » est parfois mis en avant : Slate essaie d’analyser comment elle a « réussi à capter notre attention sur le climat ». Le Monde estime que G.T. « oblige les dirigeants à sortir d’un unanimisme de façade ».

    Alors qu’elle était pressentie pour …le prix Nobel de la paix en cet automne 2019, nous informe le Parisien, distinction qu’elle n’aura finalement pas, La Dépêche nous apprend, comme d’autres titres, que GT a été élue personnalité de l’année par l’hebdomadaire américain Time en ce mois de décembre.

    Au-delà d’une adolescente militante, c’est donc une visionnaire que décrivent de nombreux médias. La jeune autiste post pubère entre en résonance avec une inquiétude largement partagée sur le réchauffement climatique. Alors qu’elle n’a aucun mandat de quiconque, de nombreux titres de presse soulignent que G.T. parle d’égal à égal avec des chefs de l’État et des parlementaires.

    Alors qu’elle ne peut se prévaloir d’aucune culture scientifique, elle devient le « médium » des chercheurs prédisant un réchauffement climatique aux effets considérables.

    Une popularité qui ne peut être contrariée

    De rares journalistes ont voulu en savoir plus sur la jeune suédoise. Le site d’information Reporterre, que l’on ne peut pas suspecter d’être opposé à la cause écologiste, a consacré un article assez fouillé en début d’année 2019 à la jeune Suédoise. Il en ressort que l’ascension fulgurante de la popularité de G.T. est tout sauf le fruit du hasard. « Tout a été finalement programmé pour transformer la jeune Suédoise en héroïne internationale ». L’article évoque notamment ses liens avec un think tank suédois qui fustige les « nationalismes » en Europe.

    Libération mentionne en mars 2019 le fait que « la militante écolo Greta Thunberg (a été) récupérée par un pro du greenwashing », cette technique de « verdissement » de pratiques strictement capitalistes.

    Les premières réserves sur la démarche de l’adolescente vont rapidement susciter un tir défensif de nombreux médias. L’extrême droite serait-elle en embuscade ? Plusieurs médias en sont certains.

    Le site d’analyse critique des médias Acrimed, que l’on a connu plus inspiré, estime que « les chiens de garde (lire les esprits critiques) sont lâchés ». 20 Minutes s’interroge : « Pourquoi G.T. suscite-t-elle tant d’hostilité ? ». L’Obs ne se pose pas de questions : G.T. « est critiquée parce qu’elle remet en cause l’ordre social dominant ». Le Monde n’est pas en reste dans la défense de l’adolescente : elle est « attaquée à tort sur le nucléaire ». Libération essaie de démonter les différents reproches qu’on lui fait « qui visent à relativiser le message qu’elle porte ». Sur le site Médiapart, on ne s’embarrasse pas de nuances : « les fascistes (sont) contre Greta Thunberg ». On ne critique pas impunément l’égérie de la lutte contre le réchauffement climatique.

    Un tableau « presque » parfait

    Si les liens de G.T. avec des entrepreneurs avisés commencent à être connus, son accusation outrancière aux Nations Unies à New York en septembre 2019 est un autre motif de polémique. Comme le relate The Guardian, le 24 septembre, elle lance au parterre d’adultes en face d’elle : « Comment avez-vous osé ? Vous avez volé mes rêves ». Son visage crispé par le ressentiment a été reproduit dans de rares articles. Pourtant, selon J. Isabelleo sur le Huffpost, il s’agit de « propos dignes de Martin Luther King ». Cette « soufflante » aux leaders mondiaux selon Le Figaro n’est pourtant pas le seul élément qui aurait pu être un motif de réserve vis-à-vis de la démarche de la jeune fille.

    Un bilan carbone déplorable

    Alors qu’elle critique l’énergie nucléaire faiblement émissive de CO2, la jeune militante se targue d’utiliser des moyens de transport « propres ». Plusieurs médias dont BFMTV ont souligné que son voyage vers les États-Unis à bord d’un voilier en septembre avait nécessité le déplacement en avion de plusieurs membres de l’équipage, ce qui a occasionné un bilan carbone très supérieur qu’aurait été celui du seul déplacement de la jeune suédoise en avion. Un détail de mise en scène sans doute.

    Greta Thunberg, icône des antifas ?

    Plus rares sont les médias à s’interroger sur ses affinités politiques. Un article paru dans Agoravox nous informe que G.T. arbore sur une photo dans un tweet qu’elle a publié, puis supprimé, en juillet 2019, un T shirt « antifa », à côté d’un membre d’un groupe de rock proche de cette mouvance.

    « Greta Thunberg. a donc sciemment fait la promotion des antifas, ces groupuscules d’extrême gauche qui n’hésitent pas à s’inviter à toutes sortes de manifestations pour y saccager des biens publics ».

    L’engagement politique de G.T. s’est encore exprimé récemment dans une tribune collective parue sur le site Project syndicate dans laquelle une explication pour le moins surprenante de la crise climatique est donnée :

    « C’est une crise des droits humains, de la justice et de la volonté politique. Les systèmes d’oppression coloniaux, racistes et patriarcaux l’ont créée et alimentée. Nous devons les démanteler. Nos dirigeants politiques ne peuvent plus fuir leurs responsabilités ».

    On ne peut s’empêcher de subodorer que certains journalistes commencent à être gênés aux entournures d’avoir donné une telle notoriété à l’adolescente… sauf ceux qui s’en réjouissent ou font sciemment chambre d’écho.

    Une adolescente manipulée

    Peu de médias donnent une grille de lecture différente du militantisme de G.T. Parmi ceux-ci, un journaliste du mensuel Causeur a tenté de l’interviewer. Ses travaux d’« approche » l’amènent à constater : « Je me suis trouvé face à une petite fille éteinte, sans passion, manipulée par des gens inquiétants, enfant sous terreur ». Une conviction qui est partagée par Laurent Alexandre dans un article du Figaro du 18 mars : « Greta Thunberg est instrumentalisée par des militants extrémistes ».

    On se trouve donc face à un faisceau d’indices concordants qui nous mènent loin de la seule lutte désintéressée et apolitique contre le réchauffement climatique. La journaliste Sophie Coignard affirmait lors d’un débat sur LCI le 12 décembre au sujet de l’action de G.T. que celle-ci a gagné en popularité grâce à un concours …de circonstances, en entrant en résonance avec une inquiétude de l’époque.

    Si G.T. a été là au bon moment, d’autres éléments nous amènent à constater que son ascension a été méthodiquement organisée par son entourage et complaisamment relayée par les médias de grand chemin. La notoriété qu’elle a acquise lui a donné une tribune à résonance mondiale qu’elle utilise désormais pour répandre dans les médias un discours apocalyptique et de plus en plus culpabilisant et flagellateur. Une posture qui finira peut-être tout simplement par la décrédibiliser, sauf si les médias dominants y veillent.

    Observatoire du journalisme (OJIM, 16 décembre 2019)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (190)

    Charles Bronson.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Figaro Vox, Paul Sugy cible Greta Thunberg, personnalité de l'année selon Time Magazine, après ses déclarations délirantes inspirées par les théoriciens de l'intersectionnalité des luttes...

    Greta Thunberg et le spectre de «l’écologie décoloniale»

    cop25_greta thunberg.jpg

    - sur Vu du droit, Régis de Castelnau mouche tranquillement Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, pris la main dans le peau de confiture...

    Jean-Paul Delevoye : petits et gros arrangements du bénévoleur

    Delevoye.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Tour d'horizon... (174)

    tristan storme,carl schmitt,fabien niezgoda,greta thunberg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site Philosophia, une conférence de Tristan Storme, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Nantes, consacrée à la pensée de Carl Schmitt...

    Carl Schmitt : La distinction ami-ennemi comme critère du politique

    Schmitt_Koenen-1.jpg

    - sur Radio Lorraine enragée, l'émission On fait court reçoit Fabien Niezgoda pour évoquer la question écologique à l'heure du phénomène Greta Thunberg...

    Écologie: dépasser Greta Thunberg, sans être climato-sceptique ?

    Niezgoda_Thunberg.jpg

    Lien permanent Catégories : Tour d'horizon 0 commentaire Pin it!