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fascisme

  • Entretien avec Andrea Scarabelli : la vie aventureuse de Julius Evola...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Andrea Scarabelli à la revue Rébellion à propos de La vie aventureuse de Julius Evola, la biographie de l'auteur de Révolte contre le monde moderne dont il est l'auteur et qui a été traduite en français en 2025 aux éditions Ars Magna.

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    Entretien avec Andrea Scarabelli : la vie aventureuse de Julius Evola

    Bonjour Andrea. Merci de prendre un peu de votre temps pour notre revue Rébellion. C’est pour nous l’occasion de vous féliciter : votre récente biographie de Julius Evola est excellente et fait déjà autorité ! Pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours, professionnel et humain ?

    Bonjour à vous, et merci pour cet entretien ! J’ai étudié la philosophie à l’université de Milan : dans les cloîtres, entre deux cours, j’ai commencé à découvrir des auteurs tels que Evola (qui donna d’ailleurs une série de cours dans cette même université au début des années quarante), René Guénon et Guido De Giorgio. À vrai dire, j’ai découvert leurs œuvres par le biais de l’histoire de la philosophie. J’ai toujours été quelque peu allergique à la politique, surtout celle des groupes et cercles constitués. À la rigueur, je porte un certain intérêt à la métapolitique, mais c’est un autre sujet. Un an avant d’obtenir mon diplôme, j’ai commencé à travailler pour les éditions Bietti, auprès desquelles je fus introduit par Gianfranco de Turris, ami de Julius Evola et président de la Fondation dédiée au philosophe. Des années durant, patiemment, de Turris m’apprit à préparer de nouvelles éditions, à rédiger des notes, à faire des bibliographies ou à rechercher des textes rares à proposer aux éditeurs.

    Avec Bietti, en 2011, nous avons lancé une collection dont le nom pour le moins « guénonien » était l’Archeometro, ainsi qu’une revue : Antarès, perspectives antimodernes. Toutes deux existent encore, après presque quinze ans d’activité ! Les années suivantes, j’ai contribué à plusieurs collaborations du GRECE Italia, de la Fondation Julius Evola – dont je suis l’actuel vice-secrétaire –, et j’ai noué des relations avec divers groupes de même sensibilité dans toute l’Italie et au-delà. Je contribue aussi à plusieurs journaux, certains en ligne et d’autres imprimés.

    En bref, et puisque l’histoire d’un homme se résume à ses accomplissements, je pourrais me décrire comme suit : une cinquantaine de livres édités, sept traduits et un écrit, trois cents textes comprenant des articles et des essais, ainsi qu’un nombre incalculable de conférences et de présentations de livres ! Prodiges de l’insomnie…

    Pourquoi teniez-vous tant à écrire Vita avventurosa di Julius Evola ? Il s’agissait d’un chantier colossal qui a demandé presque dix ans de travail. Quelle était votre intention première en écrivant ce livre ?

    J’ai écrit ce livre pour la simple raison qu’il était l’un des derniers éléments manquants au domaine des « études évoliennes ». Toutes les œuvres du philosophe ont paru, bien éditées, dans la série Œuvres de Julius Evola des Edizioni Mediterranee ; plusieurs études approfondies reprenant les divers thèmes abordés par le philosophe – politique, histoire des religions, philosophie, art… – ont été publiées, et la revue Studi Evoliani, créée en 1999, produit encore chaque année de nouveaux numéros monographiques.

    Seule manquait une biographie – et je l’ai écrite. Grâce à d’heureuses coïncidences, et à un réseau de collaborateurs qui m’ont grandement aidé par les conseils et les éléments complémentaires qu’ils m’ont fourni (tous sont remerciés dans le livre), j’ai pu m’essayer à l’écriture de cette biographie. Le résultat me semble bon, bien qu’il reste quelques lacunes à combler. En outre, dans les mois qui ont suivi sa parution, j’ai fait bon nombre de nouvelles découvertes. Elles viendront s’ajouter à ce que j’ai déjà écrit pour la nouvelle édition de Vita avventurosa… Mes recherches n’ont pas cessé à la sortie du livre. J’ai déjà une centaine de pages d’ajouts supplémentaires !

    Entrons dans le vif du sujet : parlons maintenant d’Evola. Votre livre ne retrace pas seulement la vie du penseur italien, mais œuvre également à déconstruire un certain nombre de mythes et rumeurs qui persistent à son sujet. Un premier point, assez étonnant, est peut-être son titre de « baron »…

    Oui, il ne l’était pas vraiment. Son nom ne figure pas dans l’Almanach de Gotha, qui est une encyclopédie des familles nobles d’Europe. Il a lui-même répandu cette rumeur, au début comme une farce d’artiste, puis comme un moyen de s’accréditer auprès de certains cercles révolutionnaires-conservateurs autrichiens et Allemands, tous composés d’aristocrates. En France, Adriano Scianca souligna également ce point lorsqu’il chroniqua mon livre pour Éléments (dans un texte daté du 27 mai 2024 et intitulé « Julius Evola par-delà les masques »).

    Ce fait – en vérité déjà largement connu des milieux traditionalistes bien avant la sortie de Vita avventurosa – en étonna plus d’un, provoquant toutes sortes de réactions. Eh bien, maintenant que ce n’est plus un secret, voilà qui ne nous dispense en rien de lire sa trentaine d’ouvrages !

    Autre mythe : sa supposée misogynie et son style de vie, que d’aucuns qualifient d’ascétique. En fait, tous les témoignages que vous avez recueillis tendent à démontrer le contraire. Pourriez-vous nous parler de son rapport aux femmes ? Dans quelle mesure influença-t-il son œuvre ? 

    Le mode de vie de Julius Evola n’avait rien d’ascétique. C’était, comme on dit, un « homme du monde », et il ne s’en cacha jamais. Dans les années trente, il signa une dizaine d’articles dépeignant les boîtes de nuit des capitales européennes qu’il fréquentait en tant qu’ « envoyé spécial » de certains journaux.

    Quant à sa misogynie, elle existait bien dans une certaine mesure mais, comme l’écrivit Sandro Consolato dans son excellent Le tre soluzioni di Julius Evola (Arŷa, Gênes 2020), elle était sans rapport avec les études traditionnelles. Du reste, et pour en revenir à sa biographie, j’ai découvert au fil de mes recherches de nombreux témoignages attestant d’un Evola plutôt empathique à l’égard de la gente féminine. Bien souvent, ses plaisanteries sur les femmes n’étaient qu’un bon moyen de scandaliser ses interlocuteurs – chose qu’il aimait faire, assez ironiquement, pour épater les bourgeois. Un grand spécialiste autrichien d’Evola, Hans Thomas Hakl, écrivit dans la La Cittadella : « Je suis persuadé qu’Evola recelait une part féminine bien cachée. Mais il lutta de toutes ses forces pour l’écraser. Voilà qui pourrait expliquer en grande partie son cynisme à l’égard des femmes ».

    Concernant les rapports homme/femme, Evola avait pour ainsi dire une approche différentialiste, ce qui le conduisit à écrire dans Métaphysique du sexe : « se demander si la “femme” est supérieure ou inférieure à l’“homme” est aussi vain que se demander si l’eau est supérieure ou inférieure au feu ». Ce livre, l’un des plus traduits à l’étranger, ne se fonde d’ailleurs pas que sur de pures spéculations, mais sur ses propres expériences relatives à la magie sexuelle.

    Au début du siècle dernier, Evola s’impliqua dans certains mouvements d’avant-garde (essentiellement le Dadaïsme), un engagement qu’il ne renia jamais. Que pouvez-vous nous dire de cette période de sa vie ?

    Evola, lorsqu’il approcha ces milieux d’avant-garde, passa tout d’abord par le Futurisme, comme beaucoup de ses contemporains – à l’époque, c’était une sorte de passage obligé. On l’a dit « élève de Giacomo Balla », mais c’est assez exagéré : il fréquentait l’atelier du peintre futuriste, où – entre maintes lectures philosophiques, essentiellement nietzschéennes – il découvrit l’occultisme grâce au peintre Ginna. Il s’éloigna ensuite de ce milieu, estimant le Futurisme un peu trop « moderne » à son goût, et se tourna vers le Dadaïsme de Tristan Tzara, qu’il développa à sa façon, dans une perspective plus métaphysique – comme nous l’avons dit, il étudiait déjà la philosophie à l’époque – et sans grand rapport avec ce que faisaient les autres artistes qui l’entouraient.

    Dernièrement, cette période de sa vie a fait couler beaucoup d’encre. Plusieurs expositions furent organisées : la plus importante ayant eu lieu au MART de Rovereto, grâce aux efforts de Vittorio Sgarbi [n.d.t., Très célèbre critique d’art italien, ancien député, et personnage haut en couleur].

    Les liens qui unissent Evola aux Fascismes européens ont aussi fait couler beaucoup d’encre. Votre livre est très éclairant sur ce point. Qu’en est-il vraiment ?

    Répondre à cette question exigerait sans doute deux ou trois livres de plus ! Disons qu’Evola fut très proche du Fascisme. Il chercha à l’intégrer à sa pensée, et en donna une lecture « métaphysique », souvent peu conforme à la Realpolitik des cercles dirigeants – c’est d’ailleurs ce qui explique la surveillance constante qu’exerça sur lui l’OVRA, la police politique fasciste. N’oublions pas que le Fascisme italien se constituait d’une mosaïque de mouvements divergents, entretenant bien souvent des rapports très conflictuels. Il faut aussi resituer ce phénomène dans le temps : il y eut un Fascisme de 1922, très différent de celui des années trente ou quarante. En bon monarchiste qu’il fut et resta toujours, Evola n’avait que peu de sympathie pour le premier Fascisme, et encore moins pour le dernier (la République sociale italienne).

    Ceci dit, il ne percevait pas tous les Fascismes européens de la même façon. Dans le monde germanique, c’est de la « révolution conservatrice » allemande et autrichienne, souvent antihitlérienne, qu’il se sentit le plus proche, tandis qu’il considéra toujours avec un certain détachement aristocratique le National-socialisme « officiel ». En revanche, il fut clairement ébloui par Corneliu Zelea Codreanu, le chef charismatique de la Garde de fer, qu’il rencontra en mars 1938 à Bucarest. Durant leurs longs échanges, il ne fut pas question de politique… mais de métaphysique et de haute ascèse. Evola fut très marqué par cette rencontre, qui se déroula d’ailleurs lieu en des jours fatidiques : quelques semaines plus tard, le Capitaine fut arrêté pour la dernière fois, puis mourut dans des circonstances assez mystérieuses.

    Parlons un peu de l’hostilité d’Evola à l’égard de l’Eglise et, plus généralement, du christianisme. On tenta parfois de la relativiser, arguant qu’il était revenu sur les opinions exprimées dans Impérialisme païen, qu’il avait finalement consenti à réévaluer le rôle de l’Eglise Catholique. Quel est votre avis sur le sujet ?

    Evola ne fut jamais chrétien, ni même catholique. Il est vrai qu’il « renia » Impérialisme païen après la Seconde Guerre mondiale, mais seulement parce que ce livre avait été écrit à hâte à un moment critique, durant la polémique sur le Fascisme, l’impérialisme et le christianisme, lancée par le pythagoricien Arturo Reghini dans la seconde moitié des années vingt. La presse fasciste se mit à le boycotter, à l’instigation des catholiques, et lui, en réponse aux critiques du bloc « guelfe », rassembla ses articles – des textes déjà écrits, mais laissés de côté – dans ce pamphlet. Pas de conversion, donc. Personnellement, je ne suis pas de l’avis d’Evola : Impérialisme païen est un texte lucide et éclairant, et non pas seulement le fruit d’une « situation donnée ».

    Un autre mythe, que balaie également votre livre, tend à faire d’Evola un « planqué », un intellectuel prêchant la guerre pour mieux la fuir. Au contraire, vous montrez qu’il tenta d’aller au front, aussi bien en Ethiopie que lors de la Seconde Guerre mondiale. Que fit-il durant ces conflits ?

    Il tenta de s’enrôler, comme indiqué dans votre question, mais une série d’obstacles administratifs l’empêcha d’aller au front. Tout ceci, bien sûr, est documenté dans le livre. Pour partir en guerre, en 1942, il alla jusqu’à demander une carte de membre du Parti, ce dont il se serait bien passé, mais se heurta aux jeux du pouvoir.

    Puisqu’il ne pouvait combattre au sein de l’armée, il choisit de lutter au moyen de la presse, comme il l’écrivit le 17 novembre 1936 dans Diorama Filosofico, saluant ceux qui avaient « le privilège, tant convoité par chacun de nous, de passer par l’épreuve des armes ». Mais le philosophe évoquait une autre tranchée, bien loin du champ de bataille, et écrivait : « Reprenons là où nous en étions, sans douter que notre propre combat culturel a, à lui seul, toute son importance ».

    Quel fut votre plus grand étonnement au fil de ces longues recherches ? 

    La singularité du passé qui s’ouvrit sous mes yeux, qui se matérialisa lettre après lettre, document après document. Au cours de ces recherches, qui m’ont prises plusieurs années, j’ai parcouru la moitié de l’Italie et visité bon nombre de lieux décrits dans des articles et reportages il y a près d’un siècle. Un long périple qui, après un temps donné, devait fatalement ramener au présent. Et croyez-moi, revenir n’est pas toujours chose aisée – Nietzsche le disait déjà dans la deuxième de ses Unzeitgemässe Betrachtungen.

    Votre ouvrage doit nécessairement paraître à l’étranger. Des traductions sont-elles prévues ? 

    Bien sûr ! Je viens de m’entendre avec Ars Magna pour l’édition française, avec Prav Publishing pour l’édition anglaise, et je suis en cours de négociation pour la traduction russe.

    Quels ouvrages d’Evola conseilleriez-vous à ceux ou celles qui souhaiteraient aborder son œuvre ?

    Je recommanderais de lire tout d’abord Le Chemin du Cinabre, qui donne un aperçu de ses ouvrages. Le lecteur y trouvera différentes pistes, puis choisira celle qui lui convient le mieux : l’art ou la politique, les études du Moyen Âge ou la philosophie, l’histoire des religions ou les approches magiques, l’Orient ou l’Occident. Ensuite, pour saisir Evola dans sa globalité, dans sa raison d’être pourrait-on dire, il faut lire Chevaucher le tigre, dont le sous-titre ne saurait être plus adapté à la phase historique que nous vivons : Orientations existentielles pour une époque de dissolution.

    Andrea Scarabelli, propos recueillis par Maxence Smaniotto (Site de la Rébellion, 14 décembre 2025).

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  • Les fascistes sans Mussolini...

    Les éditions Ars Magna viennent de publier la traduction d'un essai de Guiseppe Parlato intitulé Les fascistes sans Mussolini - Les origines du néofascisme en Italie (1943-1948). Chercheur en histoire contemporaine à l'Université « La Sapienza » de Rome, Guiseppe Parlato est un spécialiste du fascisme et un disciple de Renzo de Felice.

     

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    " Vingt mois seulement après la fin du fascisme et de la guerre civile, le Mouvement social italien voit le jour à Rome le 26 décembre 1946. Cette entité politique constitue le résultat d’un intense travail de contacts et de relations qui a débuté avant même la fin du conflit et qui implique des milieux liés aux services secrets américains. En s’appuyant sur une grande quantité de sources, dont de nombreuses inédites, aussi bien italiennes qu’étrangères, Parlato bouleverse la vision traditionnelle d’un néofascisme purement nostalgique : le néofascisme et le MSI s’insérèrent parfaitement dans la politique de la guerre froide, un contexte au cours duquel l’opposition au communisme leur permit d’identifier de nouveaux espaces en vue de leur action politique.

    Cet ouvrage s’appuie sur la description du fascisme clandestin au Sud, dans l’Italie libérée, entre 1943 et 1945, avant d’aborder l’activité confidentielle menée par les néofascistes dans une optique anticommuniste. Se dévoilent au fil des pages des moments inédits et surprenants : la première ouverture dont bénéficient les néofascistes est le fait du leader communiste Togliatti en novembre 1945 ; le rôle jouée par l’Église pour leur unification organisationnelle ; les relations entre les néofascistes recherchés par la police et les autorités gouvernementales et les hommes politiques antifascistes afin d’adopter l’amnistie Togliatti ; les hommes de la Decima Mas envoyés comme superviseurs militaires auprès des troupes d’assaut en Israël ; les aspects cachés de l’attentat ayant visé l’ambassade anglaise à Rome (1946) ; les profondes différences entre la stratégie de Romualdi et celle d’Almirante au moment de la naissance du MSI."

     

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  • Avant qu'il ne devînt le Duce...

    Les éditions Certamen viennent de publier un essai historique d'Emilio Gentile intitulé Avant qu'il ne devînt le Duce.

    Historien italien, spécialiste du fascisme, Emilio Gentile a publié de nombreux ouvrages, dont La religion fasciste (Perrin, 2002), Qu'est-ce que le fascisme ? (Gallimard, 2004), L'apocalypse de la modernité (Aubier, 2011) ou Soudain le fascisme - La marche sur Rome, l'autre révolution d'octobre (Gallimard, 2015).

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    " Au lendemain de la déroute électorale des Faisceaux de Combat aux élections législatives de novembre 1919, Benito Mussolini envisage résolument d'abandonner la politique. L'individualiste nomade, «€‰l'aventurier de tous les chemins€‰» n'aurait, en définitive, pas sa place dans les joutes électorales d'un parlementarisme qu'il n'a, au fond, jamais cessé de haïr. Avec Avant qu'il ne devînt le Duce, Emilio Gentile nous fait découvrir un homme méconnu, le Mussolini pré-fasciste et primo-fasciste. Instituteur socialiste étouffant dans le cadre provincial romagnol, journaliste républicain, francophile et jacobin, militant socialiste maximaliste, celui qui n'est pas encore le duce est avant tout un esprit enfiévré convaincu qu'il ne trouvera la paix qu'en remodelant destin de l'Italie, du monde ouvrier, et de l'Europe. Une ambition qui le mènera à d'innombrables revirements et recompositions politiques, et non des moindres."

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  • Georges Valois d'un siècle à l'autre...

    Les éditions Ars Magna viennent de publier un ouvrage de souvenirs de Georges Valois intitulé D'un siècle à l'autre.

    Membre de l'Action française, Georges Valois a animé avant la première guerre mondiale (1912-1913), avec Edouard Berth, le Cercle Proudhon, inspiré par Georges Sorel. Après 1918, il s'éloigne progressivement de Maurras, et poursuit l’œuvre du Cercle Proudhon, en fondant Le Faisceau, un mouvement idéologiquement fasciste. Après l'échec de cette tentative et après celle de la création d'un parti républicain syndicaliste, il se rapproche progressivement de la SFIO. A la suite de la défaite de 1940, il s'engage dans la résistance et meurt en déportation en février 1945 à Bergen-Belsen. Quelques-uns de ses essais ont été réédités ces dernières années comme L'homme contre l'argent (Septentrion, 2012), La monarchie et la classe ouvrière (Ars Magna, 2017), Le fascisme (Ars Magna, 2018) ou La Révolution nationale (La Nouvelle Librairie, 2019).

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    "Georges Valois est une figure méconnue de l’histoire politique française. Le peu d’échos que l’on peut entendre à son sujet sont assez vagues – parfois un traître à l’Action française, parfois un martyr de la résistance, parfois encore le tout premier fasciste français – laissent le lecteur curieux avec une image au moins biaisée ou au pire complètement malhonnête de ce que fut le parcours politique de l’un des plus grands économistes français d’un siècle qui fut riche de conflits et d’évolutions politiques.

    L’édition des œuvres complètes de Georges Valois par notre maison permettra, nous l’espérons, aux nouvelles générations de militants politiques et syndicaux comme aux curieux de découvrir des œuvres très diverses, allant de l’économie jusqu’à la biographie, en passant par l’étude de la figure du chef et la critique de la démocratie.

    D’un siècle à l’autre relate de l’affaire Dreyfus à la guerre de 1914-1918, l’évolution d’un fils du peuple, des milieux libertaires au Cercle Proudhon, de l’anarchie à la monarchie."

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  • Mussolini, une vie...

    Les éditions Fayard viennent de rééditer dans leur collection de poche Pluriel la biographie de Mussolini, écrite par Pierre Milza et publiée initialement en 1999. Spécialiste de l'histoire italienne et du fascisme, il a également publié une biographie de Napoléon III.

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    " La véritable personnalité de l’une des figures noires du siècle dernier demeure une énigme. Comment saisir les sinuosités d’une carrière commencée à l’ombre de Garibaldi et Mazzini, Proudhon, Marx et Nietzsche, et achevée dans la fange de la République de Salo ? Pourquoi un fils du peuple devenu militant ouvrier et journaliste s’est-il métamorphosé en nationaliste à tous crins ; comment l’agitateur s’est-il fait le promoteur d’un régime d’ordre, comment le futuriste finit-il par prôner le retour à la Rome antique ? Pourquoi un homme indifférent aux problèmes « raciaux » a-t-il pu être l’alter ego latin du Führer, jetant son pays dans une nouvelle guerre et se faisant le complice du génocide ? Qui est cet anticlérical signant les accords du Latran, cet anticolonialiste conquérant l’Éthiopie, ce républicain offrant au roi le titre d’empereur, cet adepte de l’union libre exaltant la famille traditionnelle ? Ces contradictions, ces revirements, ces reniements, Mussolini les a assumés, car il s’est très tôt persuadé qu’il était le salut de l’Italie, et cette certitude l’habita jusqu’à la fin. "

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  • Benoist-Méchin, un nazi français ?...

    Les éditions du CNRS viennent de publier dans leur collection Biblis un essai de Bernard Costagliola intitulé Benoist-Méchin - Un nazi français, avec une préface de Johann Chapoutot. Historien, Bernard Costagliola est notamment l'auteur d'une biographie de Darlan.

     

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    " Le premier ouvrage à étudier cette période de sa vie, trop souvent éludée, y compris dans les travaux publiés récemment.
    Une contribution majeure à l'histoire du fascisme.

    Apprécié par les générations de l'après-guerre pour ses biographies à succès et ses reportages sur le monde arabe dans Paris Match, Jacques Benoist-Méchin (1901-1983) fait figure d'honorable homme de lettres, invité vedette de la célèbre émission télévisée " Apostrophes " à la fin de sa vie.
    Mais dans sa jeunesse, Benoist-Méchin a cédé aux sirènes du fascisme. Auteur dans les années 1930 d'une monumentale Histoire de l'armée allemande et d'un trompeur Éclaircissements sur Mein Kampf, ce baron-artiste-intellectuel entre au gouvernement de Vichy après la défaite de 1940. Le maréchal Pétain le charge de missions de confiance, et bientôt Benoist-Méchin devient l'éminence grise de l'amiral Darlan qu'il accompagne au Berghof, invité par Hitler en 1941.
    Faisant office de quasi-ministre des Affaires étrangères, Benoist-Méchin œuvre à l'alliance militaire avec l'Allemagne nazie contre l'Angleterre et les États-Unis. Il fut l'indiscutable champion de la Kollaboration sous l'Occupation. La justice de la Libération ne s'y est pas trompée, qui l'a condamné à mort. Il fut gracié deux mois plus tard par le Président Auriol.
    Prolongeant son étude du régime de Vichy sous l'angle spécifique de la collaboration d'État avec le IIIe Reich, Bernard Costagliola relate le destin d'un autodidacte de talent égaré dans l'ornière nazie. "

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