Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dostoïevski

  • L'Europe et la beauté...

    Les Presses Universitaires de France viennent de publier un essai d’Étienne Barilier intitulé Réenchanter le monde - L'Europe et la beauté. Professeur de Lettres émérite à l’Université de Lausanne, Etienne Barilier est essayiste, romancier et traducteur.

     

    Barilier_Réanchanter le monde.jpg

    " L'Europe a inventé l'idée du Beau, et posé son équivalence avec celles du Bien et du Vrai, distinguant ces trois entités pour mieux les unir, ce que ne font pas toutes les civilisations. Mais tout en défendant cette triade, l'Europe n'a cessé de la mettre en question, de Dante à Simone Weil, en passant par Goethe, Nietzsche ou Dostoïevski. Si les œuvres d'un Richard Wagner ou d'un Louis-Ferdinand Céline sont belles, n'est-ce pas en effet de la beauté du diable ? Faut-il renoncer à cette alliance du Beau, du Vrai et du Bien, qui fonde pourtant notre identité ? "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Escapade dans le Val de Loire...

    Le trente-sixième numéro de la revue Livr'arbitres, dirigée par Patrick Wagner et Xavier Eman, est en vente, avec un dossier consacré au Val de Loire pour poursuivre le tour de France littéraire entamé dans les numéros précédents...

    La revue peut être commandée sur son site :  Livr'arbitre, la revue du pays réel.

    Livr'arbitres 36.jpg

     

    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    Plaisirs solittéraires

    Coups de cœur

    Editions Æthalidès

    Lionel Lecœur

    Sélection du prix des Hussards

    Venise

    Portrait

    Barbellion

    Prosper Mérimée

    Dossier

    Val de Loire

    Diaristes

    René Fallet

    Christian Millau

    Claude-Michel Cluny

    Christian Dedet

    Gabriel Matzneff

    Roland Jaccard

    Raymond Espinose

    Entretien

    Christian Authier

    Jean-Paul Charygues de Olmetta

    Aristide Leucate

    Domaine étranger

    William Makepeace  Thackeray

    Réédition

    Jacques Chardonne

    Histoire panorama

    Jean de La fontaine

    Dominique Venner

    Saïgon

    In Memoriam

    Dante

    Napoléon

    Dostoïevski

    Brassens

    Nouvelle

    Polar

    Dominique Guiou et Thomas Morales

    Nadine Monfils

    Frédéric Rouvillois

    Jean Ollé-Laprune

    Littérature jeunesse

    Bande dessinée

    Terpant-Giono

    Orwell-L'Herminier

    Jean-François vivier, Régis Parenteau-Denoël

    Drôle d'époque

    Carrefour de la poésie

    Carte postale

    Vagabondage

     

     

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Nouvelle anthologie du Grand Inquisiteur...

    Les éditions R&N viennent de publier sous la direction de Florence Louis et de Edouard Schaelchli une Nouvelle anthologie du Grand Inquisiteur, en référence au grand texte de Dostoïevski tiré des Frères Karamazov. Un recueil qui vient faire écho à l'anthologie russe sur le même sujet traduite et publiée voilà vingt ans par les éditions L'Age d'Homme.

    Louis_Schaelschli_Nouvelle anthologie du Grand Inquisiteur.jpg

    " Parabole d’une grande puissance devenue classique et proverbiale, la légende du Grand Inquisiteur (passage des Frères Karamazov) est l’un des textes les plus puissants du génie russe, ici reproduit en intégralité. Florence Louis et Edouard Schaelchli font apparaître dans leurs analyses toute l’ampleur, la complexité et la profondeur des questions posées et provoquées par ce texte de Dostoïevski, en s’appuyant sur différents textes et auteurs qui en prolongent l’écho : Un Satan chrétien, de Bernard Charbonneau ; La passion de la nuit et la loi du jour, de Jean Brun ; L’amour et l’ordre, de Jacques Ellul (tous trois en version intégrale) ; ainsi que d’extraits de Soloviev, Kierkegaard ou encore Villiers de l’Isle d’Adam. Le livre le plus complet sur l’un des textes les plus importants qui ne cessent de hanter la pensée occidentale. "

     

     

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Confinez-vous avec : ... Les Démons, de Fedor Dostoïevski !

    Avec la crise du coronavirus, les maisons d'édition reportent la publication de leurs nouveautés à des jours meilleurs. Cette période sera donc l'occasion de vous signaler, au gré de l'inspiration du moment, des ouvrages, disponibles sur les sites de librairie en ligne (ceux dont l'activité se poursuit...), qui méritent d'être découverts ou "redécouverts".

    On peut trouver aux éditions Gallimard, dans la collection de poche Folio, le roman de Fédor Dostoïevski intitulé Les Démons. Immense écrivain russe, lu et admiré dans toute l'Europe, Fédor Dostoïevski (1821-1881) est l'auteur de chefs d’œuvres comme Crime et châtiment, L'Idiot et Les Frères Karamazov...

     

    Dostoïevski_Les Démons.jpg

    " « Chacun de vous a une lourde tâche à accomplir. Vous êtes appelés à rénover une société décrépite et puante : que cette pensée stimule continuellement votre courage ! Tous vos efforts doivent tendre à ce que tout s'écroule, l'État et sa morale. Nous resterons seuls debout, nous qui nous sommes préparés depuis longtemps à prendre le pouvoir en main. Nous nous annexerons les gens intelligents, et pour ce qui est des imbéciles, nous monterons sur leur dos. Cela ne doit pas vous troubler. Il nous faudra rééduquer la génération actuelle pour la rendre digne de la liberté. » "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Confinez-vous avec : ... La Ville, d'Ernst von Salomon !

    Avec la crise du coronavirus, les maisons d'édition reportent la publication de leurs nouveautés à des jours meilleurs. Cette période sera donc l'occasion de vous signaler, au gré de l'inspiration du moment, des ouvrages, disponibles sur les sites de librairie en ligne (ceux dont l'activité se poursuit...), qui méritent d'être découverts ou "redécouverts".

    On peut trouver aux éditions Gallimard, dans la collection L'Imaginaire, un roman d' Ernst von Salomon intitulé La Ville. Combattant politique, écrivain appartenant à la mouvance de la Révolution conservatrice, scénariste, Ernst von Salomon est l'auteur d'autres ouvrages marquants comme Les Réprouvés (1930), Les Cadets (1933), Histoire proche (1936) ou Le questionnaire (1951), tous disponibles en traduction française. Il a également dirigé un ouvrage collectif de témoignages et de souvenirs sur les combats des corps francs, L'épopée des corps francs (L'Homme libre, 2009 et 2016).

     

    Von Salomon_La Ville.jpg

    "Le violent et superbe auteur des Réprouvés peint encore, dans ce roman dostoïevskien, les convulsions de l'Allemagne à la veille de l'avènement de Hitler. Animateur d'un puissant mouvement paysan, Ive se trouve poussé vers la Ville. Il vient à sa conquête, pour y établir un ordre nouveau. Mais il s'enlise dans les séductions et les tromperies citadines. Il s'égare des communistes aux nationaux-socialistes. Il décide de retourner chez les paysans, antique et solide noyau de toutes les révolutions. Mais avant d'avoir pu quitter la Ville, il est tué dans une bagarre par un policier. Un roman qui fait comprendre une époque. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • La liberté, malgré les urgences !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Werner, cueilli sur le site d'Antipresse et consacré au recul progressif de la liberté en Europe, et en particulier en France.

    Penseur important et trop peu connu, Eric Werner est l'auteur de plusieurs essais marquants comme L'avant-guerre civile (L'Age d'Homme, 1998 puis Xénia, 2015), De l'extermination (Xénia, 2013), ou Un air de guerre (Xénia, 2017), et de recueils de courtes chroniques comme Ne vous approchez pas des fenêtres (Xénia, 2008) et Le début de la fin et autres causeries crépusculaires (Xénia, 2012). Il vient de publier dernièrement Légitimité de l'autodéfense (Xénia, 2019).

     

    UE_Restriction des libertés.jpg

    La liberté, malgré les urgences !

    Les sociétés européennes se trouvent aujourd’hui confrontées à de tels défis qu’il peut apparaître étrange, pour ne pas dire inactuel, de s’interroger sur ce que devient aujourd’hui la liberté en Europe. Ce n’est à coup sûr pas une priorité. Et pourtant c’est ce qu’on va essayer ici de faire malgré le couvre-feu matériel et mental imposé par la lutte contre le Coronavirus.

    Il est beaucoup aujourd’hui question de «dérive autoritaire» en Europe. C’est évidemment un euphémisme. La vraie question, en fait, qui se pose (au-delà même de celle consistant à se demander si nous sommes encore en démocratie) est celle de l’État de droit. Que subsiste-t-il aujourd’hui encore dans nos pays de l’État de droit?

    Je dis «nos pays», car la question ne se pose pas seulement dans certains d’entre eux à l’exclusion d’autres hypothétiquement mieux favorisés, mais peu ou prou partout. Un pays comme la France est évidemment en première ligne. Il serait fastidieux de dresser la liste de toutes les atteintes à l’État de droit survenues en France au cours de la période récente, en lien ou non avec l’épisode des Gilets jaunes. Ces atteintes sont graves et n’ont pas leur équivalent ailleurs. Mais il ne faut pas se faire d’illusions. On est certainement légitimé à insister sur la singularité française. Mais, d’une part, cette singularité n’est que relative, et d’autre part la France ne fait que précéder les autres pays dans une évolution d’ensemble n’épargnant, en fait, aucun pays. Elle a simplement une longueur d’avance.

    Le problème doit donc être abordé à l’échelle du continent dans son ensemble. On admettra sans peine par exemple que les violences policières constatées ces derniers mois en France n’ont pas leur équivalent en Suisse. Mais divers scandales survenus récemment à Genève, ville frontalière, montrent que la Suisse n’est pas a priori à l’abri de tels débordements (1). D’autres exemples pourraient être cités, notamment un, il y a deux ans, dans le canton de Berne. L’affaire avait débouché dans une interpellation au Grand Conseil bernois. Les violences policières sont encore en Suisse l’exception. Mais il ne faut pas dire qu’elles n’existent pas.

    Par ailleurs, les violences policières n’épuisent pas le problème. Ainsi, toujours en Suisse, le Parlement s’apprête à adopter un projet de loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme, projet de loi entérinant le principe selon lequel de telles mesures pourraient être prises en dehors de tout contrôle judiciaire. Il ne faut pas idéaliser la justice, ni bien sûr non plus surestimer son aptitude à protéger les libertés fondamentales (la violence judiciaire n’est pas un vain mot, elle n’a souvent rien à envier à la violence policière proprement dite), mais le contrôle judiciaire n’en est pas moins préférable à pas de contrôle du tout. Un tel contrôle ne garantit assurément pas en lui-même la survie des libertés fondamentales, mais peut en revanche, dans une certaine mesure au moins, la favoriser. Alors qu’avec sa suppression une telle survie devient hautement improbable, pour ne pas dire désespérée.

    Le modèle français

    La Suisse se borne ici à suivre l’exemple français, puisqu’en 2017 déjà le Parlement français avait décidé de transférer dans le droit ordinaire certaines dispositions de l’état d’urgence, au nombre desquelles, justement, l’abolition du contrôle judiciaire sur les actes des autorités en lien avec la lutte contre le «terrorisme». On met ici le mot «terrorisme» entre guillemets, car les autorités françaises ont tendance à user et abuser de cette notion en en donnant une interprétation très extensive. On est très vite aujourd’hui en France traité de «terroriste».

    On pourrait aussi parler des atteintes croissantes à la liberté de parole et de critique, qui font qu’il devient de plus en plus risqué aujourd’hui d’aborder certains sujets jugés sensibles. Il n’y a pas encore à l’heure actuelle en Suisse de loi Avia, mais il est évident qu’un jour ou l’autre il y en aura une, car on voit mal la Suisse ne pas s’aligner sur ce qui se fait ailleurs en ce domaine. Ce ne sera au reste pas très compliqué. Il suffira de compléter l’article 261 bis du Code pénal, par simple adjonction d’un ou deux alinéas, comme cela vient de se faire pour la pénalisation de l’homophobie. Il faut en tenir compte quand on dit que la liberté d’expression est aujourd’hui mieux garantie en Suisse qu’en France. C’est certainement vrai en soi, mais encore une fois, c’est le mouvement d’ensemble qui compte.

    Et ainsi de suite. En France toujours, un décret du 20 février dernier légalise le fichage généralisé des individus, au travers d’une nouvelle application numérique dénommée GendNotes. Les gendarmes sont encouragés désormais à collecter des données à caractère personnel (y compris celles relatives aux opinions philosophiques et politiques). Ils l’ont naturellement toujours fait dans le passé, mais c’est maintenant légalisé. On peut bien, si l’on y tient, parler ici de «dérive autoritaire», mais chacun admettra qu’il s’agit de tout autre chose. On assiste en fait à la mise en place d’un régime de type orwellien inaugurant une nouvelle espèce de totalitarisme. La généralisation à tous les coins de rue de la reconnaissance faciale s’inscrit également dans ce contexte.

    Insistons au passage sur le fait qu’avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), les choses se font en quelque sorte toutes seules. C’est une opportunité qui s’offre à l’État, et celui-ci, tout naturellement, en profite.

    L’humain rapetissé

    On est dès lors amené à se poser cette question: comment se fait-il que personne ne réagisse? En fait, ne se révolte? Car, effectivement, les gens ne révoltent pas. On pourrait dire que la non-révolte est chose normale: plus normale, en tout cas, que la révolte. On ne se révolte qu’exceptionnellement. Les gens ne se rendent pas non plus toujours compte à quels risques ils s’exposent en ne se révoltant pas. Ou quand ils s’en rendent compte, il est déjà trop tard. Ils cèdent également volontiers à la peur. Etc. Tout cela étant admis, on n’en reste pas moins surpris de la passivité et de l’absence de réaction des citoyens. Ils donnent l’impression d’être comme tétanisés. Il y a certes eu l’épisode des Gilets jaunes. Mais leurs revendications étaient d’ordre surtout économique.

    C’est un sujet complexe, on ne va bien sûr pas ici en faire le tour, juste développer une ou deux remarques. On s’inspirera ici du dernier livre d’Emmanuel Todd, Les Luttes de classes en France au XXIe siècle (2), qui aborde le problème sous l’angle anthropologique. Prenant le contre-pied d’une thématique aujourd’hui ressassée, celle de «l’homme augmenté», Todd dit que l’homme contemporain est au contraire extrêmement «diminué». L’individu n’est pas devenu aujourd’hui «plus grand», comme on le prétend parfois, mais au contraire «plus petit». Todd se réfère à certains travaux récents sur la dépression et la fatigue mentale des individus à notre époque. Il insiste également sur le fait que les dernières décennies ont été marquées par un double effondrement religieux et moral, double effondrement qui n’est évidemment pas resté sans effet sur la psyché individuelle. L’ancienne religion s’est effondrée, et avec elle l’ensemble des croyances et points de repère qui contribuaient jusqu’à une date encore récente à «encadrer» l’individu et par là même à le renforcer, à lui donner confiance en lui-même: on pense en particulier au cadre national. L’individu est aujourd’hui très largement abandonné à lui-même. Et donc, tout naturellement, tend à «s’affaisser», à se rapetisser.

    C’est un début de réponse. La fatigue, en elle-même, n’est pas nécessairement incompatible avec la révolte, il y a des gens fatigués qui pourtant se révoltent. Mais ce n’est pas le cas le plus fréquent. Ce que la fatigue nourrit plutôt, c’est le renoncement, la passivité. Mais on pourrait dire autre chose encore. Qu’ils soient ou non fatigués, les gens, en règle générale, se révoltent quand ils ont faim. Encore une fois, il faut citer les Gilets jaunes. Or être privé de liberté, ce n’est pas exactement mourir de faim. La liberté n’est pas un bien matériel, mais immatériel. On croise ici Dostoïevski et sa légende du Grand Inquisiteur. Le Christ dit au Grand inquisiteur: l’homme ne vit pas seulement de pain. Soit, mais la plupart de nos contemporains sont aujourd’hui sincèrement convaincus du contraire: l’homme ne vit que de pain. Pourquoi dès lors le fait d’être privé de liberté les conduiraient-il à se révolter?

    On retrouve ici l’effondrement religieux. Avec raison, Emmanuel Todd, met la fatigue en lien avec l’effondrement religieux. L’effondrement religieux conduit à la fatigue, qui elle-même conduit à la non-révolte. Sauf que ce passage par la fatigue n’est que facultatif. La non-révolte se laisse aussi penser comme un produit direct de l’effondrement religieux.

    Eric Werner (Antipresse n°226, 29 mars 2020)

     

    Notes :
    1. Voir Slobodan Despot: « L’affaire Simon Brandt, un “signal faible” — mais assourdissant! », Antipresse 219 | 09/02/2020.

    2. Seuil, 2020. Cf. en particulier le chapitre V (pp. 127-153).

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!