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diego fusaro

  • L'Europe et le capitalisme...

    Les éditions Mimésis ont publié récemment un essai de Diego Fusaro intitulé L'Europe et le capitalisme - Pour rouvrir le futur. Philosophe italien, principal disciple de Costanzo Preve, Diego Fusaro est un des inspirateurs du programme populiste du Mouvement Cinq Etoiles (M5S) et  un des défenseurs du rapprochement entre ce mouvement et la Ligue.

     

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    " L’Union Européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui est trop souvent présentée comme la réalisation parfaite de l’idée d’une Europe des peuples et de la liberté. Cet essai renverse cette perspective. Triomphe d’un capitalisme désormais absolu, la création de l’Union Européenne a pu révoquer l’hégémonie du politique. C’est ainsi que pour rouvrir le futur, défendre les peuples et le travail, il faut partir d’une critique radicale de l’Europe de l’euro et de la finance. La critique de Diego Fusaro, jeune et brillant philosophe italien, auteur déjà d’une dizaine d’essais qui ont contribué à alimenter le débat en Italie pendant ces dernières années de crise financière, franchit enfin la frontière européenne. "

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  • Italie, le laboratoire politique du populisme...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°176, février 2019 - mars 2019) est en kiosque !

    A côté du dossier consacré à l'Italie comme laboratoire du populisme, on retrouvera l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés, des entretiens, notamment avec Olivier Rey, Natacha Polony et Alain Finkielkraut, les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Ludovic Maubreuil, de Laurent Schang, d'Yves Christen et de Slobodan Despot et l'anti-manuel de philosophie de Jean-François Gautier...

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

     

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    Éditorial           

    Éléments, mode d'emploi, par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    Olivier Rey contre les humanoïdes associés, propos recueillis par Thomas Hennetier

    Cartouches

    Le regard d’Olivier François : Jean-Louis Kuffer, la passion de lire

    Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman

    Léo Malet et André Héléna, les maîtres du roman noir français, par Pascal Esseyric

    Hayao Miyazaki l'enchanteur , par Ludovic Maubreuil

    Pierre-René Serna, dans la lignée de Philippe Muray, par Michel Marmin

    Champs de bataille : C'est beau un char la nuit, par Laurent Schang

    Bestiaires : Un dragon contre la société nomade, par Yves Christen

    Sciences

    Le combat des idées

    Entretien avec Natacha Polony : Marianne et les Gilets jaunes

    Sociologie des Gilets jaunes : la France des ploucs émissaires, par François Bousquet

    Pourquoi tant d'inégalités : la société ouverte et ses ravages, par Guillaume Travers

    Entretien avec David L'Epée : Vers une confluence des populismes

    Fabrice Grimal parie sur la radicalisation de la jeunesse, propos recueillis par David L'Epée

    La France périphérique en culotte courte, par Anne-Laure Blanc

    L'animalisme n'est pas un humanisme, par Alain de Benoist

    Pour ou contre le véganisme, par Benoît Labre et François Bousquet

    Le plaidoyer d’Alain Finkielkraut pour les animaux de ferme, propos recueillis par PascalEsseyric

    Steven Samson, un américain de la Rive gauche, propos recueillis par Olivier François

    Pascal Thomas reçoit Éléments, propos recueillis par Nicolas Gauthier

    Louis-Ferdinand Céline aux enfers, par François Bousquet

    Dossier

    Italie, le laboratoire politique du populisme

    Dans la tête de Matteo Salvini, par Antonio Rapisarda

    Italie, le pays du populisme intégral, propos recueillis par Alain de Benoist et pascal Esseyric

    Les migrants vus d’Italie, par Guiseppe Giaccio

    La CasaPound de l’intérieur : une Rome révolutionnaire, par David L'Epée

    Brève histoire de la musique alternative italienne, par Mario Marchal

    Rencontre avec Adriano Scianca : l’esprit corsaire

    Le syndicalisme italien : rencontre avec Paolo Capone

    Les fumetti neri, un antidote au politiquement correct, par Guillaume Travers

    Campo Hobbit, le Mai 68 de la « Destra » italienne

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Rendez-nous le cash !, par Slobodan Despot

    Un païen dans l'église : La chapelle Saint-Martial de Jabrelles-les-Bordes, par Bernard Rio

    Philo : Qu'est-ce qu'un destin ?, par Jean-François Gautier

    L’esprit des lieux : Se perdre à Barcelone, par Ludovic Maubreuil

    C’était dans Éléments : Le capitalisme tue l'âme des peuples

    Éphémérides

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  • Tour d'horizon... (153)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le Grand continent, vous pourrez lire un entretien décapant avec le jeune philosophe Diego Fusaro, élève de Constanzo Preve et inspirateur du Mouvement 5 étoiles...

    Nous avons rencontré Diego Fusaro

     

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    - le site Automates intelligents revient sur le déclin de la lecture en occident...

    Livres : le déclin de leur lecture chez les adolescents américains... et partout ailleurs ?

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    - sur son blog Vu du droit, Régis de Castelnau analyse avec bio l'opération politico-judiciaire qui vise jean-Luc Mélenchon et la France insoumise...

    « Mélenchongate » : demandez le programme !

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     - sur Figaro Vox, Paul Sugy nous livre une bonne présentation de l'idéologie anti-spéciste et de ses délires...

    Derrière le militantisme végan, la puissante idéologie antispéciste

    régis de castelnau,mélenchon,lecture,diego fusaro, paul sugy, véganisme, antispécisme

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  • Bienvenue dans un monde sans père...

    Le numéro 12 du mensuel L'Incorrect est arrivé en kiosque. On peut y trouver un dossier consacré à la question de la procréation médicalement assistée (PMA), avec, notamment, un texte de Gabriel Robin et un entretien avec le professeur Jacques Testart ainsi que les pages "L'époque", "Monde", dirigées par Hadrien Desuin, "Reportages",  "Les essais" et "Culture"... Dans la rubrique "Politique", on pourra lire un entretien avec Diego Fusaro, un des inspirateurs des populistes italiens du Mouvement 5 étoiles...

    Le sommaire complet est disponible ici.

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  • Le peuple face aux seigneurs du big business !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné au Figaro Vox par le philosophe italien Diego Fusaro, qui est un des inspirateurs du programme du Mouvement Cinq Étoiles. Professeur d'histoire de la philosophie à l'université de Milan et déjà auteur d'une dizaine d'essais, très influencé par Marx, Diego Fusaro est considéré comme le principal disciple de Costanzo Preve, mort en 2013.

     

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    Entretien avec Diego Fusaro, l'homme qui murmure à l'oreille de Di Maio et Salvini

    FIGAROVOX.- L'entente entre la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles est-elle l'alliance de vos vœux pour remplacer le clivage gauche/droite?

    Diego FUSARO.- Oui, absolument. Dans notre temps, celui du capitalisme financier, la vieille dichotomie droite-gauche a été remplacée par la nouvelle dichotomie haut-bas, maître-esclave (Hegel). Au-dessus, le maître a sa place, il veut plus de marché dérégulé, plus de globalisation, plus de libéralisations. Au-dessous, le serf «national-populaire» (Gramsci) veut moins de libre-échange et plus d'État national, moins de globalisation et une défense des salaires, moins d'Union européenne et plus de stabilité existentielle et professionnelle. Le 4 mars en Italie n'a pas été la victoire de la droite, ni de la gauche: le bas a gagné, le serf. Et il est représenté par le M5S et la Ligue, les partis que le maître global et ses intellectuels diffament comme «populistes», c'est-à-dire voisins du peuple et pas de l'aristocratie financière (Marx). Si ceux-ci sont populistes, il faut dire que les partis du maître sont carrément démophobes, ils haïssent le peuple.

    Le président Mattarella a finalement permis la formation du nouveau gouvernement, Savona n'est plus à l'économie mais il fait encore partie de l'équipe. A-t-il eu peur que de nouvelles élections ne donnent encore plus de voix aux deux formations dissonantes?

    Tout à fait. Il fallait ne prendre aucun risque. L'Italie, comme tous les pays d'Europe, vit sous une pérenne dictature financière des marchés. Cela veut dire un totalitarisme glamour, le totalitarisme du marché capitaliste. Les marchés demandent, les marchés se sentent nerveux: ils sont des divinités qui décident d'en haut, c'est l'aboutissement du fétichisme bien décrit par Marx. En 2011, l'Italie fut victime d'un coup d'État financier voulu par l'UE. Et encore maintenant cela s'est presque reproduit. Malgré tout, le gouvernement «jaune-vert» (les couleurs du M5S et de la Ligue, respectivement) a été formé, même s'il a souffert de fortes modifications (notamment le rôle de Savona), pour ne pas laisser les marchés trop insatisfaits...

    Pourquoi Di Maio et Salvini regardent-ils vers la Russie?

    Parce que la Russie de Poutine est aujourd'hui la seule résistance contre l'impérialisme du dollar, c'est-à-dire contre l'américanisation du monde, aussi connue sous le nom de mondialisation. Il vaut mieux un monde multipolaire, comme on dit ces jours-ci, à la place du cauchemar de la «monarchie universelle» (Kant), c'est-à-dire d'une seule puissance qui envahit la totalité du monde. L'Italie devrait sortir de l'OTAN, se libérer des plus de cent bases militaires américaines et chercher à retrouver sa souveraineté monétaire, culturelle et économique, s'ouvrant à la Russie et aux États non-alignés.

    Peut-on dire que la crise de l'euro est de retour, concernant la situation en Italie mais aussi en Espagne?

    Je crois que oui. Je ne connais pas la situation espagnole comme un expert, mais certainement l'Espagne, comme l'Italie et les autres pays méditerranéens, a beaucoup de souffrances causées par l'euro. L'euro n'est pas une monnaie mais une «méthode de gouvernement» (Foucault): une méthode de gouvernement néolibérale contre les classes travailleuses et les populistes, et créant des bénéfices seulement aux seigneurs du mondialisme capitalistique. Il ne faut pas sauver l'euro, il faut se sauver de l'euro! J'ai soutenu cela dans mon livre «Europe et capitalisme». J'espère que le gouvernement jaune-vert fera sortir l'Italie de l'euro et de l'Union Européenne: c'est la seule voie pour défendre les classes travailleuses et les personnes précaires, en faisant des dépenses publiques et une vraie politique sociale.

    Vous dites souvent que la vieille bourgeoisie et le vieux prolétariat font maintenant partie du même groupe opprimé, n'est-ce pas un peu exagéré?

    C'est exactement comme ça. Il est le nouveau «précariat»: la vieille souche moyenne bourgeoise et la vieille classe travailleuse, pendant un temps ennemies, sont aujourd'hui opprimées et précarisées, elles forment une nouvelle plèbe paupérisée et privée de droits compte tenu des prédations financières et de l'usure bancaire. La classe dominante est, cette fois-ci, l'aristocratie financière, une classe cosmopolite de banquiers et de délocalisateurs, seigneurs du big business et du dumping. Marx le dit très bien dans le troisième livre du Capital: le capitalisme surpasse sa phase bourgeoise et accède à celle financière, basée sur la rente financière et les vols de la bancocratie. C'est notre sort.

    Diego Fusaro, propos recueillis par Alexandre Devecchio (Figaro Vox, 18 juin 2018)

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  • L'américanité ou l'Europe...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Diego Fusaro, cueilli sur le site du Cercle Aristote et consacré à la domination qu'exerce les États-Unis sur l'Europe. Professeur d'histoire de la philosophie à l'université de Milan et déjà auteur d'une dizaine d'essais, Diego Fusaro est considéré comme le principal disciple de Costanzo Preve, mort en 2013.

     

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    L'américanité ou l'Europe

    Après la disparition des systèmes socialistes sous les décombres du Mur de Berlin (9 novembre 1989), et l’élimination subséquente de toute alternative politique digne de ce nom, l’ancien dilemme de Novalis « L’Europe ou la chrétienté » (de l’ouvrage du même titre) s’est  reconfiguré sous les traits d’une alternative perverse et macabre : celle de « l’américanité ou l’Europe ».

    La puissance sortie victorieuse de la Guerre froide a depuis lors renforcé ce processus délétère d’américanisation intégrale du « Vieux Continent », déjà entamé à partir de 1945. Cela s’est manifesté notamment dans la culture, non seulement celle de masse, avec l’américanisation de la musique populaire, mais aussi la culture scolaire, qui a subi toute une restructuration capitalistique de son logiciel, et qui s’est dès lors vu de plus en plus façonner sur le modèle entrepreneurial, selon la logique « dettes/crédits », faisant ainsi des professeurs des managers, et des étudiants des apprentis-consommateurs. Cela s’est également manifesté dans les politiques sociales, au travers de la démolition du système européen d’assistanat.

    De fait, dans l’histoire récente de l’Europe, de la chute du Mur jusqu’à l’implosion de l’Union soviétique (peut-être la plus grande tragicomédie géopolitique du XXe siècle), plusieurs événements successifs sont venus alimenter un plus vaste processus de substitution paradigmatique du modèle américain, fondé sur un capitalisme dépourvu de toute base éthique, au modèle européen, qui s’était lui constitué en haute lutte comme équilibre entre le capitalisme, le Welfare state et de solides fondations axiologiques. Aujourd’hui, on voit l’Europe devenir de plus en plus un protectorat américain, les États européens étant aux États-Unis ce qu’étaient les satellites du pacte de Varsovie vis-à-vis de l’URSS et de sa ligne de conduite marxiste.

    Dernière manifestation en date de ce scénario scandaleux, la stupeur déclenchée il y a quelques temps lors des révélations sur les pratiques obscènes d’espionnage des États-Unis à l’égard de leurs prétendus « alliés » (dans les faits leurs subordonnés).  Mais en réalité, pourquoi tant de stupeur ? Est-ce une nouveauté que cette absence de relation inter pares  entre les États européens et les États-Unis ? Qu’y a-t-il d’exceptionnel à cela ? Fallait-il s’attendre à ce que l’Empire du Bien traitât l’Italie, l’Allemagne, et l’Espagne comme des États libres et égaux à lui ?

    La « Quatrième Guerre mondiale » [1] (selon le concept de Costanzo Preve, sur la séquence historique qui s’étend de 1991 à nos jours) a vu la puissance américaine systématiquement entrer en lutte contre les forces qui résistaient à sa domination ; et, aussi bien avec l’Irak en 1991 qu’avec la Libye en 2011, l’on a vu à chaque fois ses soi-disant « alliés » se retrouver acculés à servir leur maître en prenant activement part à ses agressions impérialistes. L’on songe ici à ce que Carl Schmitt écrivait déjà en son temps dans La notion de politique (1927) : « Si, sous forme de sentence ou de quelque autre manière, un peuple se laisse prescrire par un étranger l’hostis (l’ennemi) qui doit être le sien, contre lequel il lui est permis ou interdit de combattre, c’est qu’alors il n’est plus un peuple politiquement libre, mais un peuple satellisé ou subordonné à un autre système politique ». Ces mots sont à l’image de l’Europe actuelle.

    Il apparaît chaque jour plus évident que cet État sorti vainqueur de la Guerre froide, qui œuvre aujourd’hui à la stigmatisation de toute contre-puissance se refusant à subir sa domination et sa vision du monde (elle se voit alors immédiatement condamnée comme rogue State, « État voyou »), repose sur une culture impérialiste foncièrement incompatible avec la perspective d’un véritable rapport à l’Autre : qu’elle le présente sous les traits du « terrorisme » ou de la « dictature », ou qu’elle le range avec mépris dans le champ du « Rest of the world », dans tous les cas, elle se refuse a priori à lui accorder la moindre légitimité. Cette règle n’épargne pas les États Européens : dans l’horizon de l’idéologie impériale américaine, ces derniers ont le droit d’exister tout au plus comme protectorat de la Mère-Patrie.

    A cette caractéristique, que l’on retrouve dans presque toutes les formes d’impérialisme de l’Histoire, doit être rajoutée une autre : le facteur explicatif majeur que constitue en soi la prégnance aux États-Unis du protestantisme puritain d’origine vétérotestamentaire. Telle est l’idéologie qui alimente la « monarchie universelle » [2] américaine : sous sa caution, les Américains tendent naturellement à se concevoir comme le « Peuple élu », si ce n’est même comme la seule nation digne de ce nom, entraînant par là des conséquences désastreuses sur la vie internationale.

    « America stands as the world’s indispensable nation », pouvait-on entendre dans le discours de Bill Clinton du 20 janvier 1997. Si l’Amérique est la seule nation indispensable au monde, alors toutes les autres ne sont plus bonnes à exister que comme ses colonies, au mieux ses subordonnées.

    Porte-drapeau d’une « Special mission » qui lui aurait été assignée par Dieu, « l’Empire du Bien » étiquette immédiatement comme « terroristes » toutes les formes de résistance que peuvent lui opposer les peuples opprimés ou les États (de l’Iran à Cuba, en passant par la Corée du Nord jusqu’au Venezuela),  qui, malgré des contradictions internes parfois très lourdes, ne se plient pas au diktat de la mondialisation capitaliste. Par leur positionnement géostratégique courageux, ces derniers rappellent ainsi aux Européens que résister est encore possible (pour prendre à-rebours le titre du peu glorieux best-seller de Walter Sitti : Résister ne sert à rien).

    Dans une opposition revendiquée aux chantres du Politiquement correct et à nos éternels « repentis », toujours prompts à discréditer comme pure nostalgie la récupération des catégories de pensée à même de déceler les contradictions de notre temps, la revivification de la critique de l’impérialisme est aujourd’hui d’une importance vitale. Face aux stratégies manipulatoires de la propagande officielle, capable de déclarer à son gré telle ou telle perspective critique comme complètement dépassée, l’impérialisme est aujourd’hui plus vivant que jamais – et que, par son pouvoir d’adaptation, il se soit métamorphosé sous un nouveau visage, compatible avec l’idéologie mondialiste, n’y change rien – ; face à lui, la tendance à le disqualifier comme une catégorie politique désuète  révèle une volonté mal cachée d’anesthésier toute critique en faisant passer pour mort l’objet pourtant bien vivant sur lequel elle est censée s’exercer.

    Comme Voltaire en son temps, nous n’aurons de cesse de le répéter : il ne pourra y avoir de démocratie en Europe tant que son territoire sera sous l’emprise de bases militaires états-uniennes. Il ne pourra y avoir d’Europe sans souveraineté géopolitique. Il ne pourra y avoir d’Europe démocratique d’États libres et égaux tant que le « Vieux Continent » continuera d’exister comme simple protectorat d’une monarchie universelle, ou simple pion de l’Eurocratie en place. S’étonner qu’une telle affaire d’espionnage ait pu avoir lieu est un privilège de vierges effarouchées. Il faut, au contraire, s’appliquer à éliminer à la racine les conditions qui rendent possibles des scandales comme celui-ci.

    Diego Fusaro (Cercle Aristote, 26 février 2015)

     

    Notes :

    Texte original en italien : Diego Fusaro, « Americanità o Europa », Lo Spiffero, Pubblicato Lunedì 08 Luglio 2013.

    [1] Constanzo Preve, La Quatrième Guerre mondiale, éd. Astrée, 2008, trad. 2013. Disponible sur : http://www.editions-astree.fr/BC/Bon_de_commande_Preve.pdf

    [2] On se réfère ici à l’« Universal monarchie » mentionnée par Kant dans son Projet de paix perpétuelle (1795)

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