Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

deep state

  • Géopolitique : retour sur les fondamentaux...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean Goychman, cueilli sur Breizh-Info et consacré à l'affrontement géopolitique qui voit la domination de l’État profond occidental être puissamment contestée par ses adversaires, y compris aux États-Unis...

    Deep state.jpg

    Géopolitique. Retour sur les fondamentaux

    A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde était divisé en deux entre le bloc communiste et ce qu’il était convenu de désigner comme « le camp de la liberté ».

    De même que la Première Guerre mondiale avait vu disparaître les empires monarchiques, les conséquences de la seconde furent la disparition des empires coloniaux. La voie était alors libre pour ceux qui, depuis plus de deux cent ans, aspiraient à dominer le monde, à l’unique condition de faire disparaître les souverainetés nationales.

    Un tel dessein ne pouvant s’accomplir qu’au détriment des peuples qui allaient voir leurs cultures et leur identités diluées dans un ensemble informe et déshumanisé, il était impératif d’entourer tout ceci d’un halo de mystère propre à dissimuler les intentions réelles de cette infime minorité.

    La montée des puissances souterraines

    Devant cette nécessité d’agir dans l’ombre, il fallait  donner aux opinions publiques, et notamment à celle du pays le plus puissant, l’illusion d’un pouvoir issu de la volonté populaire.

    Afin d’exercer la réalité de ce pouvoir, désigné aujourd’hui comme étant « l’État profond », celui-ci s’est progressivement mis en place et a patiemment et discrètement  colonisé tous les étages de l’administration fédérale américaine avant de s’internationaliser, ou plus exactement de « s’extraterritorialiser ». Pour y arriver, il fallait continuer à contrôler l’émission du dollar qui, tout en restant la monnaie domestique américaine, était devenu la monnaie mondiale après les accords de Bretton-Woods de 1944. Mais il fallait également contrôler l’armée américaine, devenue sans rivale depuis 1945 et, plus important encore, prendre le contrôle des médias et plus particulièrement ceux de grande diffusion née des technologies récentes.

    Peter Dale Scott a consacré trois livres à cette mise en place progressive de cet État profond devenu tentaculaire au fil du temps.

    Pourtant, dès 1934, les mises en garde adressées au peuple américain n’ont pas manqué, telle celle-ci : « Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix: le monopole commercial et financier, la spéculation, la pratique bancaire immorale, l’antagonisme des classes, la défense des intérêts particuliers, les profiteurs de guerre. Ils ont commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice de leur propres affaires. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par le crime organisé que par l’argent organisée ».
    Franklin Delano Roosevelt, 1936

    Dwight Eisenhower puis JFK respectivement en 1961 et 1963 ont également lancé l’alerte.

    La guerre qui surplombe toutes les autres

    Il est dans la nature des choses (et des hommes) que tout pouvoir ayant une propension à l’absolutisme génère tôt ou tard un contre-pouvoir. Aujourd’hui, ce contre-pouvoir semble incarné par Donald Trump. Dès son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2017, il n’a jamais caché que son adversaire était le « deep state » qu’il comparait à une sorte de « marigot qu’il fallait assainir » (drain the swamp) de même qu’il n’a jamais fait mystère de son opposition à un monde « monopolaire ». Il a pu se faire une idée assez exacte de l’étendue du pouvoir de l’État profond tout au long de son premier mandat et en perdant l’élection de 2020 qui l’a écarté des affaires, sans pour autant que cessent les attaques, notamment judiciaires, contre lui pendant les presque quatre ans qui suivirent.

    Durant cette période, ses équipes ne sont pas restées inactives. Elles semblent avoir soigneusement mis au point le plan destiné à porter un coup fatal à cet adversaire.

    Son récent retour à la Maison Blanche a démontré l’efficacité des actions entreprises et a conduit cet État profond à se replier là où il pouvait encore le faire, c’est à dire en Europe de l’Ouest. Il y dispose notamment de la City londonienne pour la finance et de l’OTAN pour la puissance militaire.

    En outre il y dispose de la « bienveillance » de certains dirigeants européens qu’il a contribué, d’une façon ou d’une autre, à mettre en place.

    Mais Donald Trump ne semble pas pour autant avoir cessé de combattre cet État profond supranational dont l’objectif principal est d’établir un monde monopolaire dirigé par un gouvernement mondial. Le discours remarqué du vice-président Vance à Munich contre les élites européennes et les actions de soutien aux partis souverainistes des pays membre de l’UE menées par Elon Musk participent  de ce combat.

    La recherche des alliances

    Donald Trump a pu mesurer le pouvoir énorme dont dispose encore ses adversaires à la tête de cet État profond et il paraît logique qu’il cherche à s’allier avec des pays ayant un intérêt commun à lutter contre lui. D’après le principe quasi-mathématique « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine trouve sa justification et on peut douter de la sincérité de ceux qui semblent s’en étonner. Par ailleurs, le rapprochement avec la Chine paraît également être amorcé et, en dépit d’une apparente guerre des droits de douane, va se poursuivre dans le but d’obtenir, à minima, une forme de « neutralité bienveillante » de la part de cette dernière dans ce combat de titans qui s’annonce, opposant l’État profond supranational et mondialiste au reste du monde.

    Le détonateur de la guerre en Ukraine

    Dans ce contexte, la guerre en Ukraine doit être examinée avec attention. Présentée comme une agression délibérée de la Russie envers l’Ukraine, les conséquences immédiates furent des sanctions économiques contre la Russie, sanctions qui devaient « mettre son économie à genoux »

    Il est rapidement apparu que tout ceci n’était qu’une sorte de prétexte qui devait conduire à un affrontement entre l’OTAN et la Russie, ou plus précisément entre l’État profond et la Russie. Car les causes de ce conflit étaient bien antérieures à 2022 et remontaient à 2014 et les évènements de la place Maidan, dans lesquels Victoria Nuland, numéro deux du département d’État, avait reconnu être impliquée. L’attitude de Donald Trump face à cette guerre montre clairement qu’il en fait porter la responsabilité non pas à la Russie de Poutine mais bel et bien à l’État profond et que, si elle ne s’arrête pas, ce sont les États-Unis qui se dégageront et cesseront toute aide à l’Ukraine et (même s’il ne le dit pas clairement) sortiront de l’OTAN.

    Car la crainte, probablement justifiée de Donald Trump est que cette guerre se transforme en un affrontement entre la Russie et des puissances nucléaires européennes toujours sous l’influence mondialiste de l’État profond. Ces deux pays sont la France et l’Angleterre et on ne voit pas à quel titre elles pourraient être menacées par la Russie. Par contre le danger grandissant est celui décrit dans « le piège de Thucydide », non pas entre la Chine et les États-Unis mais entre l’État profond et le reste du monde. Une guerre entre puissances nucléaires ne peut que déboucher sur un conflit nucléaire car on ne voit pas comment le perdant pourrait renoncer de lui-même à l’emploi de l’arme nucléaire si celui-ci lui évite la défaite…

    L’enjeu est l’ordre mondial

    La guerre en Ukraine a été un accélérateur prodigieux en faveur d’un monde multipolaire car elle a permis, au travers d’un certain nombre de votes dans le cadre de l’ONU, de constater que la Russie était de moins en moins isolée et qu’un nombre très important de pays ne voulaient plus subir la domination occidentale, souvent imposée par la puissance de l’armée américaine.

    La réélection de Donald Trump et sa reprise en main de l’armée et de l’administration américaine a encore renforcée cette tendance lourde. Nombreux sont les observateurs qui, comme Jeffrey Sachs, admettent d’une manière quasi-officielle que la venue d’un monde multipolaire est inéluctable.

    Aujourd’hui, l’inventaire des forces en présence est de moins en moins favorable aux partisans d’un monde monopolaire. L’État profond américain ne peut pratiquement plus intervenir sur la politique étrangère américaine, que ce soit sur le plan diplomatique comme sur le plan militaire. Son influence médiatique est très diminuée par la cessation d’activité d’USAID. Il lui reste, et c’est loin d’être négligeable, le pouvoir d’émettre des dollars, mais pour combien de temps encore ?

    En face, nous avons la création de nouvelles alliances, reposant sur la perspective d’un monde respectueux des souverainetés nationales et dont les pivots seront les continents dans lesquels les grandes puissances exerceront naturellement leur influence en les dotant des infrastructures nécessaires au développement des voies de communication internes à ces continents.

    Cela mettra probablement un terme à la domination vieille de plus de cinq siècles des puissances maritimes dont la propension naturelle a toujours été de dominer la planète en se rendant maître de tous les acheminements des denrées et des produits.

    Tels sont les véritables enjeux de la partie qui se déroule sous nos yeux.

    Jean Goychman (Breizh-Info, 28 avril 2025)

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • A propos de la Birmanie et des Rohingyas...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Fernand Le Pic, cueilli sur Antipresse et consacré à la question des Rohingyas, minorité musulmane de Birmanie, qui serait victime de persécutions massives de la part des autorités et des boudhistes...   

    Rohingyas 2.jpg

     

    Le dernier des moines birmans

    Le monde entier s’apitoie sur les Rohingyas, unanimement proclamés «peuple le plus persécuté de la planète» dans une concurrence pourtant rude. Mais on se garde bien d’évoquer les réalités historiques et géopolitiques qui ont conduit au drame actuel.

    Petit rappel historique

    Il y a environ 2500 ans, l’Inde du Nord (aujourd’hui le Népal) a vu naître le prince Sâkyamuni, futur Bouddha historique. Durant plus de 1000 ans, le «bouddhisme» (désignation européenne remontant au XVIIe siècle) s’était répandu pacifiquement dans toute l’Asie, y compris centrale, comme en témoignait la présence des Bouddhas géants de Bamian, dynamités à la veille des attentats du 11 septembre 2001, par les condisciples du mollah taliban Omar.

    Avec les grandes vagues de conquêtes armées sarrasines puis musulmanes (jihad), le bouddhisme a été littéralement éradiqué de l’Inde. Les historiens indiens chiffrent le nombre des victimes tuées à l’arme blanche en dizaines de millions (cf. François Gautier, Un autre regard sur l'Inde, éditions du Tricorne, 1999). En fait, le jihad n’a jamais cessé dans cette région du monde. Ses habitants gardent une mémoire inquiète et continue du très lourd tribut qui s’annonce à chaque remontée en puissance de cette religion armée.

    La région birmane, bouddhiste depuis 2300 ans, ne fait pas exception. Les derniers jihads locaux remontent à la seconde guerre mondiale et aux guerres d’indépendance (Inde, Bangladesh). Durant l’Empire, les Britanniques avaient installé en masse une population musulmane, provenant du Bengale, dans la région d’Arakan (Rakhine, d’où «Rohingya» en Bengali, terme que les musulmans ne commenceront d’ailleurs à utiliser que dans les années 1950).

    En 1942, le général Archibald Wavel arma les Bengalis d'Arakan contre les Japonais déjà présents dans la région, dans le cadre d’une nouvelle stratégie de «Stay-behind» (résistance derrière les lignes), qui deviendra célèbre en Europe à l’occasion de la guerre froide. Mais, comme leur religion le leur impose, les Bengalis d’Arakan profitèrent de l’occasion pour étendre le «dar el islam» (territoire islamique) contre les mécréants birmans, majoritairement bouddhistes. Les «musulmans de l’Arakan» s’associèrent ensuite aux combats du Pakistan pour une sécession musulmane jusqu’aux terres birmanes. Déjà les Chittagong Hill tracts, à la frontière nord de la Birmanie, et peuplés majoritairement de bouddhistes, étaient islamisés de force, provoquant des exodes massifs vers l’Inde, qui se poursuivent actuellement et dont personne ne parle, bien entendu.

    Alors le «Mujahid Party» d’Arakan exigea le 9 juin 1948, par la voix de son chef militaire Jaffar Kawal, que l’Arakan soit reconnu comme «le foyer national des musulmans de Birmanie», en ces termes:

    « The area between the west bank of Kaladan River and the east bank of Naaf River must be recognized as the National Home of the Muslims in Burma». (L’aire comprise entre la rive occidentale du Kaladan et la rive orientale du Naaf doit être reconnue comme foyer national des musulmans de Birmanie.)

    Cet ultimatum, typique du jihad démographique, étant resté sans réponse, les jihadistes bengalis d’Arakan attaquèrent les villages bouddhistes, notamment autour de Maungdaw, avec le lot habituel de pillages, viols, incendies, enlèvements contre rançon, etc.

    Un troisième jihad local fut déclenché lors de la guerre de sécession victorieuse du Pakistan oriental (qui deviendra le Bangladesh) contre le Pakistan occidental, en 1971. Les musulmans d’Arakan avaient pris parti au cri de “Pakistan Jindabad” (Victoire au Pakistan) pour le Pakistan occidental, qui les avait formés et armés contre le Bangladesh. Leur défaite allait les obliger à se distinguer de leurs frères bengalis en se propulsant dorénavant comme «Rohingyas» et non plus «Bengalis d’Arakan». Les armes qu’ils avaient accumulées allaient encore se retourner contre les mécréants Birmans. Les ci-devant Rohingya exigèrent à nouveau leur indépendance et la création de leur propre État, à l’issue d’un congrès pour la «Libération nationale Rohingya», tenu le 15 juillet 1972. Ils constituèrent dans la foulée divers groupes armés dont notamment la RSO (Rohingya Solidarity Organization), l’ARIF (Arakan Rohingya Islamic Front), le RPF (Rohingya Patriotic Front), RLO (Rohingya Liberation Organization) et l’IMA (Itihadul Mozahadin of Arakan).

    Les évènements actuels s’inscrivent donc dans une implacable logique islamisante itérative, mais cette fois avec une aide internationale massive. Et cela n’a rien d’un hasard.

    L’arrière-plan géostratégique

    Dans ce millefeuille bien fourbi, on retrouve évidemment le «Deep state» américain, qui voit d’un mauvais œil l’influence tenace de la Chine sur le pays. Surtout depuis la mise en service, en 2013, des pipe-lines et gazoducs reliant la côte birmane, justement au beau milieu de la province d’Arakan, au Yunnan. Ils ne souhaitent pas non plus que les approvisionnements chinois soient facilités par le transport terrestre via la Birmanie, en comparaison du difficile et coûteux convoyage maritime via le détroit de Malacca. Ils s’agacent également de la coopération militaro-industrielle entre la junte birmane et la Corée du Nord. Ils vont donc activer leurs légions étrangères composées des pseudo-ONG habituelles, dont l’incontournable galaxie impériale de George Soros, toutes encadrées par des fonctionnaires chevronnés de la subversion clandestine.

    A la veille de la nouvelle phase de jihad à laquelle nous assistons, en avril 2016 pour être précis, le géant californien Chevron mettait subitement en vente tous ses actifs birmans, dont ses 28,3% dans les gisements de gaz de Yadana («trésor» en birman), et de Sein en mer d'Andaman, opérés par le groupe Total depuis 2000, et surtout ses 99% du bloc d'exploration gazier «A5» dans le bassin de Rakhine, c’est-à-dire encore une fois l’Arakan.

    C’est dans ce contexte qu’on verra arriver au pouvoir, en cette même année 2016, Aung San Suu Kyi, devenant «ministre de la présidence», c’est-à-dire l’équivalent d’un premier ministre mais sans compétence sur l’armée ni la police ni les gardes-frontières. Le Deep-state, s’émouvant de cette faiblesse, relancera la machine de guerre islamique au détour de quelques provocations très classiques, voyant des musulmans sous-armés attaquer des commissariats de police, et déclenchant la répression mécanique prévue. Les Rohingya passeront ainsi à l’état si envié de «peuple le plus persécuté de la planète», et de victime d’un «effroyable nettoyage ethnique», etc.

    La machine de propagande se remet en marche

    On aura recours à quelques célébrités sacerdotales, comme Barbet Schrœder partant filmer cet illustre moine bouddhiste extrémiste et nationaliste au péril de son confort bobo. Des dizaines d’experts indépendants, payés par on ne sait qui, mais instruisant tous à charge, justifieront tous en chœur les accusations les plus abominables contre les malfaisants sorciers bouddhistes islamophobes. Les agences de presse relaieront et les médias de grande surface écouleront la marchandise en promos spéciales et têtes de gondoles. Après quelques premières de couv bien trempées du Time magazine, du New York Times ou du Guardian, reprises en images par toutes les grandes chaînes tv et radio en prime time et commentées à saturation dans l’infosphère, la planète entière saura enfin qu’au bout du compte, les bouddhistes ne sont pas si pacifiques que cela et que leur violence exterminatrice pourrait même être pire que celle des jihadistes. Joli coup pour les islamistes qui neutralise définitivement le contre-exemple bouddhiste classique à leur jihad pathologique.

    Il ne reste plus à l’ONU, à la Commission européenne et à la Maison-Blanche de «s’inquiéter des exactions intolérables des moines» pour s’attendre à un jihad victimaire aussi légitime que le fut celui de l’UÇK en prélude à la création du Kosovo. Et tant pis pour les Bouddhistes qui avaient survécu depuis 2300 ans au jihad. Ils en ont bien assez profité comme ça et doivent laisser la place à «l’ôtre».

    En attendant ces prochaines nuits de cristal, Chevron n’a toujours pas vendu sa place. Au lieu de cela, le pétrolier subit la pression d’un groupe d’actionnaires pour intervenir contre le «génocide des Rohingyas». Il s’agit du fond Halal Azzad (Azzad Asset Management) associé pour la circonstance au fonds américain des sœurs Ursulines (Ursuline Sisters of Tildonk), représenté par la sœur Valérie Heinonen, une activiste par profession.

    C’est que le Vatican tout entier ne manquera pas une telle occasion de faire cause commune avec l’islam jihadiste, dès lors qu’il s’agit de convertir les idolâtres bouddhistes. Le pape François ne doute d’ailleurs pas une seconde de la victoire du monothéisme armé. Alors qu’il savourait son tour de force d’avoir finalement réussi à ouvrir une nonciature en Birmanie, en mai dernier, il félicita son invitée, Madame Aung San Suu Kyi, d’être «une bonne chrétienne», elle qui n’a nullement décidé d’abandonner le bouddhisme.

    «Un iceberg de manipulation»

    Reste que l’Arakan n’est pas le Kosovo et que la Chine ne lâchera pas la Birmanie. Elle vient de le faire savoir, au grand dam de ses alliés pakistanais, grands pourvoyeurs d’armement de tous les jihads. Pour obtenir son renoncement, il faudra ouvrir un conflit dont le scenario sera autrement plus complexe que le bombardement gagné d’avance de la pauvre Serbie par l’armada de l’OTAN. Madame Aung San Suu Kyi le sait parfaitement lorsqu’elle ose affirmer que l’opération en cours est comparable à un «iceberg de manipulation». Les Saoudiens aussi, qui d’une main financent le jihad et de l’autre continuent de signer des contrats avec la Birmanie et la Chine, depuis 2011, pour exploiter le gaz birman, tandis que les émirats investissent, entre autres, dans les infrastructures routières et hôtelières de l’Arakan.

    En revanche, côté occidental, l’unanimisme d’indignation antibouddhiste révèle toute la quantité de puissance transférée à l’islam. L’Europe est évidemment mûre pour que le pouvoir islamique s’officialise bientôt ici, et irrémédiablement, elle qui crache si aveuglément sur tous ceux qui s’y opposent comme ils peuvent depuis plus de mille ans, moines birmans en tête.

    Fernand Le Pic (Antipresse n° 94, 17 septembre 2017)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!