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culture de masse

  • Divertir pour dominer...

    Les éditions L'échappée viennent de publier sous la direction de Cédric Biagini et Patrick Marcolini un recueil intitulé Divertir pour dominer 2 - La culture de masse toujours contre les peuples. Cédric Biagini dirige les éditions L'échappée et Patrick Marcolini, maître de conférence à l'université de Montpellier, est philosophe et historien des idées.

     

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    " Visionnage boulimique de séries, addiction aux jeux vidéo, gamification des activités sociales, consommation devenue divertissement ordinaire, pornographie banalisée, invasion des musées par les marques, etc. Plus aucun espace n’échappe aux productions culturelles du capitalisme hypermoderne. Le culte du fun et de la transgression, le refus immature des contraintes, la quête de sensations fortes, l’exaltation du narcissisme et les bricolages identitaires, fabriquent un nouveau type d’individu.
    Face à cette déferlante, journalistes, chercheurs et intellectuels, y compris les plus subversifs – et peut-être même surtout eux –, ont rendu les armes. À tel point que certains voient dans la culture de masse l’art de notre temps, démocratique et... rebelle. D’autres se contentent d’y dépister les stéréotypes et les rapports de domination et de fantasmer une possible réappropriation des contenus.
    Ce livre prend le contre-pied de ces abdications. Il s’inscrit dans une tradition de critique de l’aliénation, du spectacle et des modes de vie capitaliste, qu’il ravive en démontrant comment les derniers avatars de la culture de masse, omniprésents et plus efficaces que jamais, laminent les sociétés et domestiquent les esprits."

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  • Costa Concordia : un naufrage symbolique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au naufrage, chargé de sens , du Costa Concordia...

    Costa Concordia.jpg

     

    Costa Concordia : un naufrage symbolique

    Les anciens Romains croyaient aux présages. Le naufrage inattendu du navire de croisière Costa Concordia dans la nuit du vendredi 13 janvier n’en est-il pas un ?

    Disneyland flottant

    Que sont ces bateaux de « croisière » sinon de gigantesques casinos flottants, symboles de la démesure et du bling-bling contemporains ?

    Le Costa Concordia était une sorte d’autobus à 15 ponts qui faisait le tour de la Méditerranée. Une croisière à l’américaine : à bord, on bronze, on mange, on boit, on s’amuse et surtout on dépense son argent 24 heures sur 24. Car il faut rentabiliser au maximum l’investissement ! C’est pour cette raison que ces bateaux sont devenus de véritables villes flottantes : plus les passagers sont nombreux, plus grands sont les profits ! Les passagers se comptent désormais par milliers à bord de ces Disneyland flottants.
    Quand les passagers débarquent quelque part, c’est pour visiter en troupeau les curiosités locales ; pour ne pas se perdre dans la foule, chaque croisiériste porte d’ailleurs un badge de couleur, en fonction de sa « bordée ». C’est l’âge de la « culture » de masse et du divertissement standardisé et programmé ! Adieu le charme des navires d’antan : place au commerce.

    Dans ces gigantesques bateaux tout est automatique, tout est informatisé, tout est tracé par GPS. Un chef-d’œuvre de technique et de sécurité !

    Le Titanic était aussi un chef d’œuvre de technologie pour l’époque : mais il a coulé tragiquement en 1912, d’une façon imprévisible. Et avec lui la Belle Epoque, qui va bientôt disparaître dans les tranchées de la Grande Guerre et dans la révolution bolchevique de 1917.

    Le naufrage du Costa Concordia n’est-il pas, lui aussi, symbole de celui d’une époque ?

    Le naufrage du meilleur des mondes

    Le Costa Concordia était à l’image de la société occidentale contemporaine : un « meilleur des mondes » pour ceux qui peuvent payer, tout plein d’illuminations et de strass.
    Mais au premier choc tout ce paysage à la Potemkine s’effondre et le capitaine disparaît.
    Le choc provient de quelques rochers qui ne figuraient pas sur les cartes. Pas de chance : le pilote automatique était débranché. Adieu la sécurité technologique ! Et puis le commandant semble avoir voulu passer trop près de la côte. Car dans le meilleur des mondes, les hommes ne réagissent jamais comme les experts l’avaient planifié…

    Le commandant aurait quitté prématurément le navire au mépris de toutes règles et traditions. Les traditions maritimes se perdent !
    Mais faut-il vraiment parler de commandant au cas d’espèce ? Le mot hôtelier serait sans doute plus approprié, car ces « bateaux » sont en réalité des hôtels flottants, avec des centaines de cabines climatisées, dotées de minibars et de télévisions par satellite, et de nombreux restaurants. Ah oui, bien sûr, il y a la télévision dans les cabines : vous ne voudriez tout de même pas que les « croisiéristes » profitent de la croisière pour lire ou pour regarder la mer !

    Le cosmopolitisme à l’œuvre

    Le Costa Concordia était aussi une ville cosmopolite : outre les passagers, le millier d’hommes d’équipage étaientt de 40 nationalités différentes. Comme en Seine-Saint-Denis ! Sans doute un bon moyen de diminuer les charges salariales pour les armateurs, qui sont les vrais bénéficiaires du système. Mais, hélas, les rescapés disent que ces marins – dont beaucoup étaient asiatiques – ne parlaient ni italien ni anglais. Dans cette Tour de Babel flottante on ne se comprenait pas !

    Ce n’était pas trop grave quand il s’agissait de verser des cocktails ou de faire les chambres. C’est devenu un problème quand il a fallu manœuvrer dans un navire en perdition, utiliser les chaloupes ou rassurer les passagers gagnés par la panique. Comme quoi la « diversité » n’est pas un avantage, ni en mer ni à terre.

    La chute

    Tout le monde a vu les images de ce navire échoué, couché sur le flanc.
    Quelle triste représentation de l’effondrement proche d’une société réduite au spectacle, aux loisirs et au culte du Veau d’or ! Quel triste spectacle que cette mosaïque d’hommes et de femmes, agglutinés les uns aux autres, dans leurs gilets de sauvetage réglementaires, mais qui ne se comprennent plus et qui découvrent que leur « paradis » devient un enfer liquide ! Mais les armateurs, eux, ne s’estiment pas responsables du désastre. Ils sont bien au chaud et au sec. Vraiment cette situation ne vous rappelle rien ?

    Les Européens sont comme les passagers du Costa Concordia si mal nommé : ils attendent qu’un vrai commandant se préoccupe enfin de les mener à bon port, plutôt que de s’occuper des profits des commanditaires.

    Michel Geoffroy (Polémia, 18 janvier 2012)

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