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  • Le nouveau clivage...

    " Les questions qui sont aujourd'hui déterminantes pour les électeurs (crise migratoire, niveau d'intégration européenne et degré de souveraineté nationale en matière économique, protectionnisme versus libre-échange) ont engendré des débats qui se sont organisés et structurés autour d'un nouveau clivage. Le clivage gauche/droite et les partis qui s'en réclament ne sont pas morts mais ils ne sont tout simplement plus centraux car ils n'intègrent pas cette nouvelle ligne de faille majeure. Moralité, ces partis sont relégués en seconde division en France comme en Italie. "

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de Jérôme Fourquet intitulé Le nouveau clivage. Directeur du Département Opinion et Stratégies d'Entreprise de l'IFOP, Jérôme Fourquet est l'auteur de nombreux livres sur l'état de la société française.

     

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    " Brexit en juin 2016, présidentielle américaine de novembre 2016, présidentielle française de mai 2017. Ces scrutins ont mis en évidence un clivage nouveau au sein des démocraties occidentales. Quelle en est la nature ? Comment expliquer son émergence ? Est-il voué à perdurer ? Pays par pays, région par région et même ville par ville, Jérôme Fourquet a étudié l'état des industries, du chômage, du dynamisme et du reflux des économies libérales. Des habitants des métropoles globalisées à ceux des vieux bassins industriels, de Londres à Sheffield, en passant par la Rust Belt, l'Irlande du Nord, les terroirs viticoles ou encore la Corse, c'est la nouvelle géographie politique qu'il passe en revue avec, à la clé : tableaux, graphiques et statistiques. Si Marine Le Pen a échoué dans sa conquête du pouvoir, si Donald Trump a accumulé les couacs, si les conservateurs peinent à conclure la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, le constat est sans appel : la mondialisation des échanges et la hausse des flux migratoires ont donné naissance à un courant national-populiste qui n'est pas près de disparaître."

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  • La recomposition du paysage politique en marche...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la recomposition du paysage politique français provoquée par l'élection d'Emmanuel Macron... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017).

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    Alain de Benoist : « L’élection d’Emmanuel Macron a été un véritable fait historique, parce qu’elle a entraîné une recomposition générale du paysage politique »

    Depuis quelque temps, vous vous faites un peu rare sur Boulevard Voltaire. L’actualité politique ne vous inspire plus ?

    La politique n’a jamais été mon principal centre d’intérêt, et je la trouve en général extrêmement ennuyeuse. Je n’aime pas, non plus, répéter ce que d’autres ont déjà dit : faire du commentaire de commentaire, toujours à propos de péripéties qui, dans trois mois, auront été complètement oubliées, je trouve que c’est une perte de temps. Beaucoup de gens sont des réactifs, qui ne perdent pas une occasion de manifester leurs obsessions. À la réactivité, je préfère la réflexivité. En politique, les seuls événements dignes d’intérêt sont ceux qui ont une certaine portée et qui nous disent quelque chose de l’avenir.

    Alors, quelles sont aujourd’hui les tendances lourdes ?

    L’élection d’Emmanuel Macron a été un véritable fait historique, parce qu’en mettant fin au clivage droite/gauche tel que nous le connaissions, elle a entraîné une recomposition générale du paysage politique comme on n’en avait pas connu en France depuis cinquante ans. Cette recomposition n’en est, aujourd’hui, qu’à ses débuts. Toute la question est de savoir si Macron, qui n’a pas fait de faute majeure jusqu’à présent, pourra imposer durablement son bloc contre-populiste et libéral-libertaire ou si, à la faveur de quelque événement imprévu, son projet va capoter. Pour l’heure, plus il se tourne vers les centristes, et plus il dégage à gauche un espace que Mélenchon n’a pas encore préempté. Laurent Wauquiez, dans le même temps, n’a de chance de tirer son épingle du jeu qu’en s’employant à rendre irréversible la coupure entre les conservateurs et les libéraux.

    Une autre tendance lourde, à laquelle on n’attache pas assez d’importance, c’est la décomposition progressive des classes moyennes, qui se retrouvent aujourd’hui de plus en plus menacées de déclassement. Les bénéficiaires de la mondialisation ont, jusqu’ici, bénéficié du soutien de deux secteurs protégés : les fonctionnaires et les retraités. Or, les fonctionnaires sont en passe de perdre leurs « privilèges » et les retraités, qui ont largement voté pour Macron, sont les principaux perdants des dernières réformes fiscales. Les puissants savent très bien que nous ne sommes plus à l’époque des Trente Glorieuses qui avaient vu enfler les classes moyennes parce que tout le monde finissait par bénéficier peu ou prou des profits accumulés au sommet de la pyramide. Aujourd’hui, la pyramide a cédé la place au sablier : les profits ne redescendent plus jusqu’à la base, les pauvres sont de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux, et les plus riches cherchent à rafler la totalité du gâteau parce qu’ils voient bien que sa taille ne cesse de diminuer.

    Le « capital culturel », disait Bourdieu, joue autant que le « capital économique ». Une grande partie de la moyenne bourgeoisie se sentait, jusqu’ici, en état d’insécurité culturelle, mais non d’insécurité sociale : en clair, elle déplorait l’immigration, mais ne craignait pas pour son pouvoir d’achat, son patrimoine ou son statut social. C’est elle qui a voté pour Fillon, alors que les classes populaires l’ont boudé. Le Front national, au contraire, a surtout recueilli le vote des classes populaires de la France périphérique, c’est-à-dire de ceux qui se sentent à la fois en situation d’exclusion sociale et d’exclusion culturelle : non seulement ils sont frappés par le chômage, mais ce sont eux qui subissent de plein fouet les conséquences de l’immigration. La tendance actuelle devrait logiquement faire basculer une grande partie de la classe moyenne vers les classes populaires. Exclusion sociale et exclusion culturelle vont donc s’ajouter l’une à l’autre dans des proportions croissantes, ce qui va faire s’évaporer une partie de la majorité actuelle. Peut-être est-ce ainsi que l’alliance des conservateurs et des populistes pourra se réaliser.

    Quelques questions plus anecdotiques, quand même. L’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?

    Comme Philippe de Villiers, je me félicite de l’abandon de ce projet aussi destructeur qu’insensé. Et permettez-moi d’ajouter, pour être franc, que j’ai beaucoup plus de sympathie pour les « crasseux » zadistes que pour le très convenable PDG du groupe Lactalis !

    L’offensive contre les crèches municipales ?

    Nous en avions déjà parlé l’an dernier. Tout le monde sait qu’il y a deux sortes de laïcité : celle qui réside dans la simple séparation de l’Église et de l’État : l’État reconnaît tous les cultes, mais ne s’identifie à aucun, formule qui jusqu’à une date récente satisfaisait tout le monde. Et puis, il y a le fanatisme laïciste qui prétend privatiser intégralement la foi en interdisant le moindre signe religieux dans le secteur public, ce qui est à la fois impossible et absurde. La grotesque offensive contre la tradition à la fois religieuse et culturelle 1 des crèches municipales relève évidemment de la seconde catégorie. Il en va de même de la croix de Ploërmel – même si, à titre personnel, je la trouve absolument hideuse tant elle écrase par sa disproportion la statue placée en dessous d’elle !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 19 janvier 2018)

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  • Fracture de Maastricht : le retour...

    Dans sa chronique du 1er décembre sur RTL, Eric Zemmour voit réapparaître au grand jour dans le paysage politique actuel le clivage autour de la question européenne qui s'était substitué au clivage droite-gauche à l'époque du réferendum sur le traité de Maastricht, en 1992, comme en 2005, au moment du référendum sur la constitution européenne...

     

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