Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bill gates

  • La déterritorialisation des terres : un changement civilisationnel...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue consacré à la « déterritorialisation des terres » , cueilli sur le site Champs communs - Le laboratoire d'idées de la reterritorialisation animé par Guillaume Travers.

    Professeur d'économie, Guillaume Travers est chroniqueur à la revue Éléments et a notamment publié Pourquoi tant d'inégalités ? (La Nouvelle Librairie, 2020), Économie médiévale et société féodale (La Nouvelle Librairie, 2020), Capitalisme moderne et société de marché (La Nouvelle Librairie, 2020) et La société de surveillance, stade ultime du libéralisme (La Nouvelle Librairie, 2021).

    Privatisation_Terres agricoles.jpg

    La déterritorialisation des terres : un changement civilisationnel

    « Déterritorialisation des terres » : l’expression est paradoxale. Et pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit : des terres transformées en purs actifs financiers, échangées dans le monde entier par des sociétés anonymes dont les gérants ne les habiteront jamais ; des terres qui ne vaudront que comme placements ou sources de dividendes. Le phénomène est difficile à mesurer, car les statistiques disponibles ne le saisissent pas, mais il s’accélère massivement. Tentons un état des lieux.

    Un état des lieux

    En France, l’un des premiers signaux d’alerte s’est allumé en 2015, lorsque deux entreprises chinoises ont racheté 1 700 hectares de terres agricoles dans l’Indre. Le phénomène n’était pas complétement nouveau : on savait ces achats de terres massifs sur d’autres continents, et l’on avait déjà vu des vignobles passer dans des mains étrangères. Mais l’annonce a néanmoins fait l’effet d’une petite bombe – c’était là des champs de blé et d’orge. Un livre récemment paru, Hold-up sur la terre, montre que les acheteurs ne sont pas qu’étrangers : nombre de petites exploitations et de parcelles sont rachetées par des groupes industriels et des entreprises de la grande distribution, Fleury Michon ou Chanel. Les prix payés pour ces achats dépassent tout ce que les jeunes agriculteurs peuvent raisonnablement débourser pour s’installer. À petit feu, l’agriculture cesse d’être familiale, pour être confiée à des multinationales gestionnaires embauchant des travailleurs agricoles non propriétaires. Il est à craindre que la tendance s’accentue soudainement, car la moyenne d’âge chez les agriculteurs est élevée, et plus de 160 000 exploitations devront trouver un successeur dans les trois ans à venir. Enfin, dernière révélation récente : la terre intéresse aussi les très grandes fortunes. Aux États-Unis, le plus grand propriétaire de terres arables n’est autre que Bill Gates, le fondateur de Microsoft, qui détient 97 000 hectares de champs répartis sur 18 États – et qui a bien du mal à expliquer publiquement les raisons de ces achats.

    Le même mouvement touche aussi les forêts. Le bois bénéficie de la mode des énergies « vertes », mais ce n’est guère une bonne nouvelle pour la gestion des forêts, qui se voit industrialisée : des parcelles entières rasées et replantées avec une seule espèce – celle qui convient le mieux à la demande du marché. Là encore, un livre récent, Main basse sur nos forêts, tente d’alerter l’opinion. Et là aussi, la question des achats par l’étranger devient saillante. Plus de 30% du bois français partirait vers l’étranger avant d’être transformé, et notamment vers la Chine, dont les importations de chêne ont bondi de 42% sur un an (et de 66% pour les résineux).

    Notons, pour clore brièvement le constat, que des tendances comparables touchent aussi le foncier urbain. Au Canada, dans des villes comme Toronto ou Vancouver, plus du tiers de l’immobilier serait possédé par des acteurs chinois. À New York, des débats intenses ont récemment eu lieu s’agissant de certains gratte-ciel autour de Central Park, qui passent de sociétés financières en sociétés financières, sans même être habités. De purs placements.

    La rupture du lien à la terre

    Le fait de pouvoir acheter des terres n’importe où dans le monde paraît normal à la plupart de nos contemporains. Cela ne choque la majorité, au mieux, que dans quelques cas extrêmes. Si l’on considère la longue durée historique, c’est pourtant quelque chose de tout à fait neuf.

    Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire des institutions européennes, une distinction très nette est toujours établie entre les biens immobiliers et les biens mobiliers. Ces derniers, que l’on parle de troupeaux ou de monnaie, ont très tôt été l’objet d’échanges, y compris avec des étrangers. À l’inverse, c’est un pléonasme d’affirmer que le propre de l’immobilier, c’est d’être immobile. Contrairement aux biens meubles, les Européens se sont toujours représentés la terre comme quelque chose qui ne peut pas être liquide, échangeable avec n’importe qui. La terre n’est pas un simple bien matériel, c’est le lieu sur lequel se déploie l’existence d’une lignée ou d’une communauté. Ce fait se laisse voir par de multiples exemples. Ainsi, dans le monde antique, là où les biens mobiliers sont échangés sans formalisme abondant (selon un modèle propre aux transactions commerciales), l’échange de la terre était beaucoup plus rare et formalisé par des cérémonies de nature religieuse : en faisant passer la terre de mains en mains, on délogeait les divinités familiales qui y habitaient, et cela ne pouvait être un acte anodin. Depuis l’Antiquité et jusqu’à la Révolution de 1789, une pratique comme celle du retrait lignager évitait la dispersion du patrimoine des lignées, en permettant précisément de ramener un bien dans le lignage quand celui-ci devait être vendu. Quant à la qualité d’une terre, elle n’a longtemps pas été pensée comme quelque chose de purement objectif ou matériel. On pensait au contraire qu’une terre était meilleure si des lignées illustres y avaient résidé : toujours, la valeur de la terre était représentée comme intrinsèquement liée à l’identité de ceux qui y avaient vécu ou y vivaient toujours. Sous des formes diverses, ces grands traits se retrouvent, pour autant qu’on puisse les reconstituer, depuis les civilisations indo-européennes jusqu’à la fin du Moyen Âge, en passant évidemment par l’Antiquité grecque et latine et par le monde germanique.

    La distinction très forte longtemps établie entre mobilier et immobilier avait un grand nombre de conséquences pour la structure de l’ordre social. Tout d’abord, la terre avait toujours une dimension politique. Elle était le bien des citoyens ou des membres de la communauté et n’était jamais cédée, ou presque, à des étrangers hors de la cité ou de la communauté. Pour cette raison, l’attachement à la terre était aussi le fondement du pouvoir – aussi bien à Rome que dans le monde féodal. Mais, et c’est ce qui est ici le plus important pour nous, le traitement spécial accordé à la propriété de la terre fut associé à tout un univers mental. La terre n’était pas un bien coupé des hommes, mais une chose à laquelle ils étaient intimement reliés. Elle était considérée comme ce qu’il y a de plus sûr (une perception qui demeure encore aujourd’hui en Europe, ce qui n’est pas le cas dans toutes les aires culturelles, où les biens considérés comme les plus sûr son parfois des meubles, comme les bijoux). Enfin, là où les biens mobiliers sont liquides, homogènes (rien n’est plus similaire à une pièce de monnaie qu’une autre pièce de monnaie), et peuvent être accumulés en théorie sans fin, l’immobilier est associé à l’image d’un monde profondément divers et borné. L’idée que l’on puisse accumuler sans fin des terres, considérées seulement pour leur superficie ou leurs qualités abstraites, est un non-sens dans le monde européen prémoderne.

    On mesure donc la révolution que constituent les dynamiques actuelles d’accaparement, où les terres ne valent plus, aux yeux de ceux qui les achètent, comme lieux différenciés et habités d’une âme, mais comme source de profits, ou comme simples « actifs sûrs » pour l’investissement. Historiquement, ce bouleversement est le fruit de la Révolution française et du Code civil, qui ont fait triompher une conception purement individualiste et absolue de la propriété. L’accélération très récente de la concentration de la terre dans les mains de groupes internationaux est un fruit direct de l’amplification de la mondialisation – mais qui ne doit pas faire oublier ces causes plus anciennes. Dans le cas des terres agricoles, la rupture se manifeste nettement dans le fait que les parcelles ainsi achetées ne sont plus travaillées par des paysans attachés à un champ particulier, mais par des simples travailleurs agricoles, possiblement tout aussi mobiles que les capitaux qui les emploient.

    Les périls de l’industrialisation

    Si la « déterritorialisation de la terre » heurte notre sensibilité, elle est aussi porteuse de périls graves. Elle témoigne d’un rapport pathologique, purement utilitariste et court-termiste, à notre environnement. Car l’autre face de la marchandisation de la terre, c’est son industrialisation, sa gestion technique, comme une ressource distante, afin de maximiser la profitabilité immédiate du sol.

    Les dangers sont particulièrement nets dans le cas des parcelles forestières, dont l’intérêt stratégique est depuis longtemps connu. Au XVIIe siècle, alors que la construction d’un navire peut nécessiter l’abattage de 4000 chênes centenaires, Colbert pense la politique forestière de la France à l’horizon d’un siècle au moins. Récemment, la Chine a fait de même, interdisant l’abattage de tout chêne dans le pays pour une durée de 99 ans. La Russie a suivi, en interdisant les exportations de bois. Alors qu’elle a longtemps été un modèle de gestion forestière, la France subit aujourd’hui de plein fouet les ravages de la marchandisation. La pression commerciale pousse à couper des arbres très anciens, à une vitesse qui ne permet plus leur renouvellement. L’absence de régulation stricte, qui se fonde sur l’illusion libérale selon laquelle rien n’est stratégique localement, car tout pourra toujours être acheté ailleurs, menace tôt ou tard certains de nos approvisionnements. Une part croissante de ces ressources stratégiques part à l’étranger  alors que, dans un mouvement inverse, nombre de pays réduisent leurs exportations. À la faveur de discours industriels vantant la « biomasse » et l’« économie verte », les parcelles déboisées sont souvent replantées avec une espèce unique, poussant vite et qui permettent d’optimiser l’utilisation de l’espace. Les conséquences écologiques sont parfois désastreuses : gérée par des coupes franches de parcelles entières, la forêt perd en diversité, et cesse d’être un écosystème vivant pour devenir une plantation industrielle d’arbres. De tels maux sont particulièrement nets sur les terres achetées par des multinationales afin de « compenser » leurs émissions de carbone par des plantations d’arbres. Certaines de ces parcelles n’ont parfois plus rien de naturel, et deviennent paradoxalement des déserts biologiques.

    Les périls d’une gestion trop distante planent aussi sur les terres agricoles. Gérées de manière industrielle, elles sont converties afin de produire les marchandises les plus échangeables internationalement. Dans le contexte actuel, les cultures destinées à la production de bio-carburants tiennent le haut du pavé, et raison notamment des subventions et du regard public favorable dont elles jouissent. Sur le temps long, le développement à grande échelle des bio-carburants est cependant un leurre. Tout d’abord, les terres étant limitées, leur exploitation à des fins énergétiques se fait au détriment de la production alimentaire – humaine ou animale – , de sorte que l’indépendance en ce domaine est remise en cause. Ensuite, ces activités, qui valent avant tout par la quantité de biomasse produite, sont particulièrement épuisantes pour les sols (il s’agit de planter de priorité ce qui pousse « beaucoup » et « vite ») et sont souvent très gourmandes en intrants. On voit poindre là un danger majeur : le jour où les biocarburants cesseront de bénéficier de subventions directes ou indirectes, l’intérêt des industriels s’en détournera, et l’on réalisera que des millions d’hectares de terres ont été appauvris par des politiques à trop court terme. Le sol est, lui aussi, une ressource épuisable et stratégique qu’il convient de gérer sur le temps long. La marchandisation des terres n’y participe guère.

    Conclusion

    Un pays dont le peuple n’est plus maître de ses terres est en danger : parce qu’il s’expose à des crises majeures mais aussi parce qu’il cesse d’habiter son environnement et de nouer avec lui des liens intimes. Des garde-fous ont longtemps existé, même à l’époque moderne, pourtant dominée par l’absolutisation du droit de propriété : les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) pour réguler la vente des terres agricoles, et l’ONF (office national des forêts) pour gérer les forêts. Malheureusement, par manque de volonté politique, ces deux structures ont été laissées à l’abandon. Dans les deux cas, le tarissement des fonds publics a été compensé par un financement privé, qui a pour partie modifié la nature de ces organismes : financés par des prélèvements sur les ventes de terres agricoles, ou par les ventes de bois, ces institutions ont désormais, davantage que par le passé, intérêt à maximiser les transactions et l’exploitation industrielle des ressources… donc à accompagner le pillage des terres et le démantèlement du patrimoine commun. En miroir, de plus en plus de pays dans le monde nous montrent une autre voie : celle qui conduit à voir la terre comme une ressource d’intérêt national, qui ne peut pas être abandonnée au seul jeu de l’offre et de la demande mondiales.

    Champs communs (Champs communs, septembre 2022)

    Lien permanent Catégories : Economie, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Des lions menés par des ânes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Ghislain de Castelbajac cueilli sur Geopragma et consacré au fiasco français dans la gestion de la crise sanitaire. Ancien chargé de mission au SGDN, conseil en stratégie, Ghislain de Castelbajac est membre fondateur de Geopragma.

    Fiasco français.jpg

    Des lions menés par des ânes*

    Lorsque le coup de tonnerre éclate, il est trop tard pour se boucher les oreilles.

    Sun Tzu

    Imaginez un pays multimillénaire, au système de santé envié du monde entier, au réseau diplomatique parmi les plus vastes au monde, aux réseaux d’agents de renseignement, aux échanges de coopération de police, de santé, d’aide humanitaire sans doute les plus efficaces et les plus respectés au monde. Exportant ses ingénieurs et chercheurs à travers la planète. Membre permanent du conseil de sécurité des Nations Unies, possédant la dissuasion nucléaire.

    Vous avez reconnu la France.

    Alors comment en est-on arrivé là ? Comment un gouvernement acculé et apeuré a-t-il sciemment menti aux français sur les masques et les tests ? Comment des hauts responsables de la santé, notamment Mme Fontanel, conseiller santé à l’Elysée et Mme Buzyn, ministre de la santé, ont-elles déserté en pleine déclaration de guerre, alors que la bombarde virale s’implantait au sein de nos troupes ?

    Comment la France a choisi de confiner l’ensemble de sa population depuis le 17 mars 2020, dans l’urgence, sans préparation, sans plan de sortie…et sans armes ?

    Le 6 mai 2013, une note du Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN) propose un plan de réforme de l’utilisation des masques de protection à l’usage des travailleurs. Cette note s’inscrit dans le cadre d’une réforme de l’emploi des stocks de masques FFP2 et chirurgicaux, qui étaient en 2011 de plus d’un milliard six-cents millions sur le territoire national, faisant de la France le plus grand stockeur de masques au monde.

    La note du SGDSN, validée par son secrétaire général de l’époque, M. Francis Delon, indique que les masques FFP2 sont peu susceptibles d’être utilisés au quotidien par le grand public car ils sont inconfortables. Il indique également que les masques chirurgicaux, plus légers, devraient être mis à disposition des travailleurs car ils sont plus faciles à porter, à manipuler. L’ère est au transfert de responsabilité et de stockage des masques de l’Etat, vers les entreprises, pour économiser la somme faramineuse de … 10 millions d’Euros.

    Aucune orientation stratégique dans cette note. Aucune mise en garde sur le danger de voir disparaitre les stocks stratégiques de masques. Pire : aucune recommandation de mettre en place un plan d’action visant à obliger les entreprises à justement se constituer des stocks en contrepartie, alors que le SGDSN met en musique depuis longtemps les plans Vigipirate, PCA (plans de continuité d’activité) etc.

    La doctrine est transmise au cabinet du premier ministre, dont dépend le SGDSN, qui tranche sur le sujet avec le ministère de la santé de l’époque, dirigée par la ministre socialiste Mme Marisol Touraine.

    Le stock stratégique de masques français est donc petit à petit écoulé, sans renouvellement. Les entreprises n’ont de leur côté aucune injonction ni règlementation, pourtant si fournie en matière de sécurité du travail avec ses idéogrammes abscons affichés près de la machine à café et ses normes ubuesques qui font vivre tant de consultants et d’inspecteurs du travail. Pendant que le stock de masques se vide, la France inaugure en grande-pompe à Wuhan (R.P. Chine), un laboratoire classé « P4 », censé abriter de la recherche sur les virus. Ce projet de coopération (à sens unique) entre la France et la Chine fut initié à grands renforts d’annonces dithyrambiques pour la Chine communiste par l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin. C’était aussi l’époque où l’UMP, parti de la majorité sous la présidence Sarkozy, reconnut le parti communiste chinois comme unique partenaire officiel en Chine.

    La création de ce laboratoire fit l’objet d’un long roman franco-chinois. Nos services de renseignement ayant assez rapidement flairé l’entourloupe derrière une façade de laboratoire de recherche, cachant en réalité une unité bactériologique dépendant directement de l’organe le plus haut du parti communiste chinois, via l’académie des sciences qui eut à sa tête comme vice-président Jiang Mianheng, le fils de l’ancien président chinois Jiang Zhemin, massacreur des manifestants de la place Tian’anmen. Les fortes réserves de nos services furent assez rapidement corroborées lorsque le cabinet d’architectes lyonnais qui aurait dû construire le laboratoire fut remplacé au pied levé par un cabinet dépendant directement des commandes de l’armée chinoise.

    On connait la suite : le laboratoire P4 de Wuhan fut inauguré par les autorités chinoises, adossées des autorités françaises, dont la délégation comptait un certain M. Levy en tant que directeur des INSERM, mari d’Agnès Buzyn, notre ancienne ministre de la santé.

    Les recherches du laboratoire de Wuhan furent rapidement orientées vers les coronavirus : Le Pr Shi Zhengli, une virologue travaillant depuis longtemps sur les virus ayant pour origine les chauves-souris, publia quatre rapports depuis 2010 mettant en lumière ses travaux sur la transmission, via la protéine S (protéine de base du virus du SIDA) et le récepteur ACE2, des chauves-souris aux humains. Son article le plus connu, paru dans la revue Nature en 2013, isola trois virus pouvant se propager directement de la chauve-souris à l’homme. En novembre 2015, elle publia avec d’autres scientifiques dans Nature la possibilité de travaux sur un coronavirus « synthétique », modifié en laboratoire [1], et réalisa des tests sur des souris et des primates.

    Ses travaux eurent un certain impact dans la communauté scientifique, à tel point que l’institut Pasteur, par la voix du Pr. Samuel Wain-Hobson s’inquiéta du danger.

    Mais les Etats-Unis sont en retour soupçonnés par les autorités chinoises : également très actifs dans la recherche offensive et défensive bactériologique, les Etats-Unis ont eu à faire face en août 2019 a une fuite provenant du laboratoire de Fort Detrick (Maryland)…

    La faute revient de toute façon à la Chine communiste et à sa volonté première de tenter de masquer l’épidémie en faisant taire les lanceurs d’alertes, en écartant Taïwan, et en corrompant de manière éhontée l’OMS après y avoir placée une marionnette sino-compatible à sa tête.

    Si la Chine fit peut-être une erreur de manipulation, elle commit de toute façon une faute impardonnable en mentant au monde entier sur l’origine, la nature, et l’étendue du virus. La récente perte de sang-froid, si peu confucéenne, de hauts responsables chinois, dont l’ambassadeur de Chine en France et le retour à une rhétorique marquant les pires heures de la révolution culturelle, amène à penser que Pékin commence à sentir le vent de l’Histoire tourner et craint des procès en class action (déjà un lancé au Texas), des marques de boycotts spontanées des populations en Afrique, Asie ou ailleurs.

    Depuis l’épidémie du SARS-1 en 2003, dont le COVID-19 est sans doute une chimère crée en laboratoire, ou peut-être tout simplement le résultat du laxisme des autorités chinoises face à la prolifération des risques dans les marchés d’animaux vivants, de nombreux scientifiques et personnalités alarment l’humanité de la probabilité d’une pandémie qui changerait radicalement la manière dont elle devra vivre.

    Mais le plus remarquable est la convergence de vues des « solutions » à mettre en place selon certaines de ces personnalités, à la résorption des telles pandémies : de Bill Gates à Jacques Attali en passant par Gordon Brown et de nombreux médias, tous convergent vers la création d’un gouvernement mondial et le déploiement du traçage des populations…à la chinoise, et pas seulement via des applications plus ou moins sur base du bénévolat : le traçage numérique implanté par les vaccins, notamment via l’alliance GAVI – ID2020-Vaccine Alliance, sur le colorant à point quantique permettant le traçage des populations et la délivrance de « certificats digitaux » est déjà en test dans certains pays, comme le Bangladesh [2].

    Selon Jacques Attali « l’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur ». En effet, la peur donnerait des ailes, celle de la soumission liberticide de chacun…pour le bien commun.

    En France, certains citoyens voient le monde d’après passer par un « Nuremberg de la santé ». Si l’expression est forte, il est probable que de nombreux procès seront intentés par ceux qui s’estimèrent dupés, meurtris ou ruinés par l’inconséquence de certaines politiques publiques, et notamment par la pénurie de masques en France, encore renforcée durant cette crise par de suicidaires comportements administratifs exigeant de lourdes procédures d’appels d’offres.

    Ce monde d’après ne passerait donc plus par les élites technocratiques en place, mais bien par un lien charnel avec une élite éprise de bon sens et d’action de terrain.

    Si les français aiment les rois et les princes, ils ne les acceptent que thaumaturges ou guerriers, tant ils abhorrent les petits marquis, les scapins et les valets de coteries. Il n’est donc pas étonnant de voir la popularité du Professeur Raoult émerger aussi fortement auprès des français, ou celle du général de Villiers lors de son éviction.

    La France du bon sens, celle du rond-point et des métiers dits « invisibles » reprendrait-elle la main sur celle d’une mondialisation snobinarde et condescendante où seules les capitales mondiales comptent ?

    Nous ferons le pari que, même ruinés, même « sauvés » par des hélicoptères à fausse monnaie, même prêts à tous les sacrifices, les français, lions parmi les lions, n’accepteront plus les ânes qui les gouvernent.

    Ghislain de Castelbajac (Geopragma, 19 avril 2020)

     

    Notes :

    *Phrase attribuée à Winston Churchill en évoquant les soldats français et leurs généraux

    [1] A SARS-like cluster of circulating bat coronaviruses shows potential for human emergence, “Nature” 9th November 2015

    [2] ID2020 Alliance launches digital ID program with Government of Bangladesh and Gavi, announces new partners at annual summit – 19 Septembre 2019 – Source: ID2020 Alliance

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Le groupe Bilderberg ou « l'élite » du pouvoir mondial...

    Les éditions Delga viennent de publier Le groupe Bilderberg - « L'élite » du pouvoir mondial, un essai de Domenico Moro. Italien, de formation marxiste, l'auteur a enseigné la sociologie à l'université de Rome.

     

    Groupe Bilderberg.jpg

    " Nombreux sont les premiers ministres, ministres et banquiers centraux qui, avant d’accéder à leurs postes, ont siégé ou ont été invités au Groupe Bilderberg ou à la Commission Trilatérale. Parmi eux, Emmanuel Macron, Christine Lagarde, Jean-Claude Trichet, Mario Draghi, Mario Monti, Angela Merkel, Bill Clinton, Tony Blair, David Cameron. On note aussi la présence de dirigeants de multinationales comme Bill Gates (Microsoft), Jeff Bezos (Amazon) ou David Rockefeller, mais aussi de piliers du pouvoir états-unien comme le général David Petraeus (ancien directeur de la CIA) ou Henry Kissinger.

    L’existence de ces organisations pose des questions décisives comme celle du contrôle démocratique sur les processus publics décisionnels. Est-il possible de répondre aux défis de notre temps avec des appareils de coordination contrôlés par des « élites » aussi restreintes ? D’autant que ces élites sont sélectionnées uniquement en vertu de leur immense richesse, qu’elles appartiennent à quelques pays seulement, ne sont élues par personne ni déléguées par aucune autorité publique, agissent souvent de manière secrète et sont inspirées par le dogme du marché autorégulé. Les récentes vicissitudes de l’euro montrent à quel point une gestion confiée à un groupe restreint et aux favorisés du marché est porteuse de chaos.

    Ce livre analyse l’organisation des « élites » transnationales, les bases économiques de leur pouvoir, les orientations et procédés grâce auxquels elles réussissent à influencer les autres niveaux de pouvoir, à commencer par les États-nations. Il comporte également des tableaux explicatifs et les listes des participants aux récentes rencontres du Groupe Bilderberg et de la Commission Trilatérale. "

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!