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antoine buéno

  • Tour d'horizon... (203)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de la revue Conflits, Antoine Buéno, qui travaille sur la prospective, évoque avec Jean-Baptiste Noé  quelques pistes de réflexions sur ce que pourrait être le futur...

    Quelle prospective pour le futur ?

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    - sur le site de Fondation Identité et démocratie, Hervé Juvin dénonce l’avènement d’un droit universel qui menace les Nations européenne...

    Le coup d’État du droit

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  • Récupération ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant d'Antoine Bueno, cueilli sur Atlantico et consacré à la mort d'un jeune militant d'extrême gauche au cours d'une rixe... Antoine Bueno enseigne la littérature à Sciences Po.

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    Récupération : Clément Méric une victime, oui... Un martyr, non

    A peine le jeune homme était-il tombé que la machine à récupération démarrait en trombe. Avant même qu’il se fut éteint, elle s’était emballée.

    En moins de 24 heures, Clément Méric est devenu un symbole, si ce n’est un martyr.

    Clément Méric est bien sûr une victime, mais certainement pas un martyr.

    Oui, Clément Méric est une victime. Victime d’un acte de violence que rien ne saurait excuser et dont le ou les auteurs devront répondre devant la justice. C’est bien à cela que servent le code pénal et les assises.

    Clément Méric est mort comme hélas de trop nombreux autres jeunes meurent en France, sans qu’on n’en entende jamais parler, victimes d’actes de violence.

    Alors pourquoi spécifiquement parler de Clément Méric, plus que d’un autre ?

    Menons l’enquête.

    Peut-être, si l’on en croit Anne Hidalgo, parce qu’« il est mort pour ses idées ».

    Ah, bon, d’accord.

    Et de quelles idées s’agissait-il ?

    Clément Méric pensait qu’il était mal d’être fasciste, xénophobe et raciste.

    C’est-à-dire à peu près ce que tout le monde pense depuis 1945.

    Clément Méric est donc mort de penser comme tout le monde. Ce qui rend son décès d’autant plus désolant, mais ne justifie pas à soi seul qu’on en fasse une cause nationale.

    Si ce n’est donc du côté de la victime qu’il faut chercher, voyons du côté de l’agresseur…

    Bingo ! Mais c’est bien sûr ! Clément Méric a été tué par un skin ! C’est ça qui est intolérable !

    Quant un voyou plante un gamin pour 10 euros ou un téléphone portable, c’est un drame, mais ça n’est pas intolérable. Ça n’est pas une cause nationale. On peut ne pas en parler, n’en faire ni banderole ni marche commémorative.

    Mais quand un skin tue pour des raisons idéologiques, ça c’est intolérable ! Ça c’est une cause nationale !

    Parce que c’est le Mal.

    Et… J’ai une question… Mais je sais pas si je peux… Allez, je me lance : et si ça avait été le contraire ? Si un skin avait péri de la main d’un militant d’extrême gauche ? Est-ce que ça aurait suscité autant d’indignation ?

    Mais oh ! Quel mauvais esprit ! Et quel âne ! Pas d’amalgame !

    N’empêche, dans l’hypothèse d’une improbable symétrie, c’est avec malice qu’on peut se demander si Marine se serait autant répandue que Mélanchon l’a fait pour demander la dissolution des activismes du camp adverse…

    Trêve de politique fiction, retour au réel, le Mal, c’est la figure patibulaire du Skin. Pas celle, romantique, du militant d’extrême gauche.

    Pourquoi ? Parce qu’il nous rappelle de mauvais souvenirs, le skin. Plus précisément « les heures les plus sombres de notre histoire », selon la formule consacrée.

    Ah, bon, d’accord.

    Mais quel danger représentent aujourd’hui les quelques illuminés qui continuent à se raser le crâne et se faire tatouer des croix gammées sur la gencive ou celtiques derrière les oreilles ?

    Euh… Peu importe.

    Parce que, ce qui importe, c’est qu’à l’occasion d’un fait divers on puisse raviver le brasier bien froid du XXème siècle, réagiter le spectre décomposé des vieux affrontements idéologiques, rebrandir l’épouvantail usé du fascisme.

    On en profite pour simplifier le monde, lui retrouver des pôles, un Bien et un Mal, en l’enduisant au passage de « peste brune », de « plus jamais ça », de « no passaran ». Bref d’anachronisme.

    Ou de nostalgie. A la nostalgie du paumé d’extrême droite répond celle de l’anti-fascisme. C’est confortable. C’est connu. Tout le monde s’y retrouve. Nostalgie d’un monde manichéen, donc intelligible.

    Bien utile, bien opportun, bien pratique pour, le temps d’une émotion suscitée et entretenue, détourner les regards des véritables fléaux qui gangrènent aujourd’hui la société, et qui ne sont à l’évidence pas les trois malheureux skinheads survivant encore.

    Mais quand on fait la chasse au skin, on oublie la crise. Discours écran. Superstructure. Infrastructure. Peut-être Clément Méric lui-même n’aurait-il pas écrit autre chose.

    Clément Méric doublement violenté. Violenté physiquement. Violenté moralement pour être instrumentalisé par une bienpensance opportuniste.

    Antoine Bueno (Atlantico, 7 juin 2013)

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  • Heil Grand Schtroumpf !...

    Nous espérions avoir sauver nos enfants du racisme et du colonialisme en supprimant de leur bibliothèque Tintin au Congo, du sinistre Hergé... Erreur ! La Bête est partout, comme le révèle Antoine Buéno dans Le Petit Livre bleu, essai à paraître aux éditions Hors collection... Inconscients du danger, nous laissons nos chérubins lire Les Schtroumpfs alors que la société dans laquelle vivent ces inquiétants petits hommes bleus "est un archétype d'utopie totalitaire empreint de stalinisme et de nazisme" ! Sans parler de la Schtroumpfette (blonde évidemment...), des méchants Schtroumpfs contaminés (noirs comme de bien entendu...) et du chat maléfique (qui s'appelle... Azraël...). Alors n'écoutez pas les pleurs de vos enfants...pour leur bien, schtroumpfez au feu la collection complète des Schtroumpfs !

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    La face cachée des Schtroumpfs dévoilée dans "Le Petit Livre bleu"

    PARIS - Les Schtroumpfs, charmants lutins bleus ou horribles staliniens, racistes et antisémites ? Pour y schtroumpfer plus clair, Antoine Buéno offre dans "Le Petit Livre bleu" une lecture socio-politique inédite et ludique de la saga de Peyo, de retour au cinéma en août.

    Maître de conférence à l'IEP de Paris et romancier, l'auteur, qui ne veut en rien casser la magie des petites créatures bleues, n'en analyse pas moins leur société avec les armes féroces de la science politique et de la schtroumpfologie.

    Après avoir traité de questions fondamentales sur la nature biologique ou la sexualité des Schtroumpfs -- au fait, pourquoi n'y a-t-il qu'une seule schtroumpfette ' --, Antoine Buéno tente de démontrer que leur société "est un archétype d'utopie totalitaire empreint de stalinisme et de nazisme".

    Le nom et la "novlang" schtroumpf étaient nés lors d'un déjeuner entre Pierre Culliford, alias Peyo, et son complice André Franquin, en avril 1958 : au lieu de "passe-moi le sel !", Peyo lança "passe-moi le schtroumpf !"

    Ce nom imprononçable devint "Puffi" en Italie, "Pitufos" en Espagne, "Smurfs" en anglais, "Stroumfakia" en grec ou encore "Kumafu" en japonais. Et "Schlümpfe" Outre-Rhin, schtroumpf signifiant chaussette en allemand...

    Né en 1928 à Bruxelles, Peyo, le père des Schtroumpfs, avait connu l'occupation allemande et n'en gardait aucune nostalgie mais, relève Antoine Buéno, "une oeuvre peut véhiculer une imagerie que son auteur, de bonne foi, ne cautionne pas (...). Les Schtroumpfs reflèteraient donc plus l'esprit d'une époque que celui de leur créateur".

    Les Schtroumpfs vivent en autarcie. C'est une société collectiviste et dirigiste, avec un chef unique et omnipotent, le grand Schtroumpf.

    Ils prennent tous leurs repas au réfectoire, sont puritains jusqu'au ridicule. Le racisme est patent dans l'album des "Schtroumpfs noirs" où la pureté du sang devient vitale et le brun, laid. Ou dans celui de "La Schtroumpfette", quand le blond aryen est idéalisé, estime l'auteur.

    Ce petit monde est aussi mobilisé contre un ennemi juré, Gargamel, dont le profil rappelle une caricature antisémite et dont le chat s'appelle Azraël.

    C'est le fils de Peyo, Thierry Culliford, qui a poursuivi l'oeuvre de son père après son décès en 1992. Dans ses albums, beaucoup plus pédagogiques, "le village des Schtroumpfs se fait plus explicitement métaphore du réel", souligne l'auteur.

    Le 3 août, un film américano-belge de Raja Gosnell, mi-animé en 3D et mi-live, fera surgir "Les Schtroumpfs" sur les écrans. Les créatures bleues investiront pour l'occasion le coeur de New York.

    Le film sera précédé au Lombard du 29e titre de la série, "Les Schtroumpfs et l'arbre d'or". En novembre, sortira une "Encyclopédie des Schtroumpfs".

    ("Le Petit Livre bleu" - Antoine Buéno - Editions Hors Collection - 192 p. - 12,90 euros - mise en vente le 1er juin)

    Par AFP

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