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Métapo infos - Page 1772

  • Les nouveaux dangers planétaires

    Spécialiste des questions de sécurité, Xavier Raufer publie ces jours-ci, aux éditions du CNRS, Les nouveaux dangers planétaires - Chaos mondial, décèlement précoce, un ouvrage consacré aux nouvelles formes de menaces qui pèsent sur les sociétés organisées dans un monde placé sous le signe d'Arès, le dieu de la mort violente et du crime...

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    "Par son ambition théorique, cette somme sans équivalent renouvelle en profondeur la connaissance des processus qui déterminent notre sécurité. Cybercriminalité, guérillas reconverties dans le narcotrafic, méga-gangs, États voyous, terrorisme transnational…

    À l’heure du chaos planétaire, comment lutter efficacement contre la multiplication des dangers ? Face à la re-tribalisation du monde, comment prévenir, contrôler, réprimer ou attaquer ?
    Toute stratégie de sécurité globale cherchant ses références dans les règles et les normes du passé est vouée à l’échec. Pour répondre aux défis du nouveau désordre mondial, l’État souverain doit optimiser la collecte et l’analyse de l’information stratégique, la rendre moins coûteuse, et concevoir une doctrine fondée sur l’alerte précoce. Or, cette doctrine ne peut aller sans puiser dans
    la philosophie politique.
    Une étude fondamentale pour comprendre la face noire de la mondialisation et lutter contre les fléaux du troisième millénaire."

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  • Enquête sur les réseaux pro-israëliens en France

    L'historien Paul-Eric Blanrue a publié en juin dernier, chez l'éditeur belge Oser dire, une passionnante enquête consacrée aux agissements des réseaux pro-israëliens en France et à leur influence sur la politique étrangère de notre pays. Intitulé Sarkozy, Israël et les juifs, l'ouvrage est désormais distribué assez largement en France et a réussi à percer le mur du silence médiatique qui avait été construit autour de lui.

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    "Aujourd'hui, en France, parler d'Israël avec sérénité et franchise est devenu impossible. La question est taboue. Quiconque se permet de critiquer l'État juif risque d'être qualifié d'antisémite. Dans la « patrie des Droits de l'Homme et de la liberté d'expression », un délit d'opinion, en politique et en histoire, est établi. En lieu et place de la discussion libre, une dictature de la pensée unique a été instaurée... C'est en 1967, par la voix du président Charles De Gaulle, que la France prit pour la première fois ses distances avec Israël. Sous le régime précédent, ce pays avait bénéficié de grands privilèges, puisque c'est grâce à la IVe République que l'État juif avait acquis la bombe atomique. Les présidents français qui succédèrent au Général s'efforcèrent, à son image, de maintenir l'équilibre entre les parties en présence, palestiniennes comme israéliennes. Mais tout changea soudain en 2007, avec l'élection à la présidence de la République de Nicolas Sarkozy. Celui-ci avait longtemps été à la tête d'un parti qualifié de « gaulliste ». Mais, sur la question d'Israël, il tourna résolument le dos à la position défendue par le Général. Prônant désormais la défense quasi inconditionnelle d'Israël, Sarkozy met aujourd'hui en oeuvre une politique qui est l'image inversée de celle du fondateur de la Ve République. Pour lui, toute critique d'Israël serait un signe d'antisémitisme. Historien spécialisé dans les mystifications, Paul-Éric Blanrue refuse de verrouiller sa pensée. L'objectif de son livre est de participer à la prise de conscience du danger que représente la nouvelle politique étrangère française. Paul-Éric Blanrue nous ouvre les yeux sur les aspects déjà périmés des choix étranges de Nicolas Sarkozy. Il dévoile pourquoi le président français s'est engagé dans une voie qui va contre les intérêts de son pays et risque d'entraîner bientôt la France dans des conflits majeurs, au Liban, en Iran ou ailleurs. Il décrit un par un les réseaux pro-israéliens qui servent cette stratégie, démontre leur puissance, signale leur aveuglement et fournit les noms des principales personnalités qui en font partie. Il récuse l'assimilation faite systématiquement entre judaïsme et sionisme. Il appelle les juifs de France à se défaire d'urgence de leurs porte-voix officiels, qui ne représentent tout au plus qu'un sixième d'entre eux, et les encourage à se rebeller contre une politique qui, à terme, se révélera désastreuse pour eux comme pour tous les Français. L'auteur avance enfin des propositions qui font revivre la hardiesse traditionnelle de la pensée critique française et qui peuvent à nouveau souder les Français dans un projet généreux, pour en finir avec le communautarisme imprudemment importé des États-Unis."
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  • Kriegspiel 2014

    Laurent Schang, déjà auteur d'une biographie de Maître Morihei Ueshiba, le fondateur de l'Aïkido, aux éditions Pygmalion (2004) ainsi que d'un excellent recueil de nouvelles, Le constat d'Occident, aux éditions Aléxipharmaque, a récemment publié aux éditions Le Mort-Qui-Trompe, un roman de géopolitique-fiction intitulé Kriegspiel 2014 - Un livre dont Vladimir Poutine est le héros...

     

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    "Décembre 2014. Une escadrille de bombardiers stratégiques chinois pénètrent dans l’espace aérien taïwanais et survolent T’ai-pei à basse altitude. La Chine et le Japon sont à couteaux tirés. Au même moment, à des milliers de kilomètres, un commando russe s’apprête à prendre le pouvoir au Turkménistan. Le 26 décembre, les Supergrands en viennent aux mains sans préambule diplomatique ni coup de semonce.
    En quelques jours, le pourtour du continent eurasiatique - « l’arc d’instabilité » des géopolitologues du 21e siècle -, Ukraine, Caucase, Asie centrale, Sud-est asiatique, est devenu le théâtre d’un conflit mondial aux multiples enjeux (énergétiques, ethniques, politiques et économiques).
    La Quatrième Guerre mondiale vient de commencer. Qui en sortira vainqueur ?"

     Il est possible de télécharger un extrait du livre pour se faire une idée du style de l'auteur :

    " [...]Takeo Terasaki, 21 ans, dont quatre passés au collège militaire d’Edajima, était assis aux commandes de son chasseur F-2A. Absorbé par la danse des aiguilles sur les cadrans, son visage poupin bruni sous le casque ne trahissait aucune expression. Il lui semblait avoir attendu cet instant toute sa vie. Les formidables tirs de barrage n’entameraient pas sa détermination. Enfin, après onze minutes de vol, les côtes de Taiwan se découpèrent dans le lointain. Tout en étirant ses jambes, Terasaki releva la manchette de son gant de cuir noir pour voir l’heure à sa montre. « Descente à 500 pieds / vitesse 450 noeuds maintenue. »

    Midi. Le destroyer n’allait pas tarder à apparaître au radar. La cible dessinait un point lumineux grandissant sur l’écran. Il vérifia une dernière fois les données du tableau de bord. Pour mener sa mission à bon terme, il fallait que l’exercice de simulation fût calculé au chiffre près. « Check. »

    Bourré d’électronique, ses quatre missiles antinavires ASM-2 arrimés, un dilettante aurait dit du Junichi Sasai, un Mitsubishi F-2 de la classe A, la copie conforme du mythique chasseur F-16. Sauf qu’un seul de ces appareils coûtait trois fois plus cher en dollars et qu’avec ses onze mètres d’envergure, ses quinze mètres de longueur et ses cinq mètres de haut, le volume du F-2 était de 25 % supérieur à celui de son homologue états-unien.

    Cloué au sol, le F-2A tenait moins du cygne sauvage, qu’on voit l’hiver descendre des monts de Sibérie en direction des tropiques, que du grand albatros, disgracieux et empesé. Mais là-haut, une fois libéré de la pesanteur, ses 22 200 kilos de poussée faisaient de lui le plus redoutable des prédateurs volants. Le soleil avait maintenant atteint son zénith. D’une main, le pilote rabaissa la visière de son casque ; de l’autre, il arma le système de tir optique, les 250 obus de son canon de 20 mm Vulcan au bout de la gâchette.

    Ainsi, serait-ce donc

    que j’appartiens aux cieux ?

    Rester concentré : économie de gestes, pléthore de moyens, sa volonté ne devait fléchir sous aucun prétexte, la trajectoire de son jet tendue vers un unique objectif, celui qui l’avait guidé jusqu’ici, à l’intérieur de ce cockpit blindé, ce 12 décembre 2014 demain historique. Il n’aurait pas droit à un second passage, il le savait, sa déjà solide expérience lui ayant démontré que, malgré toutes les heures d’entraînement, les ordinateurs les plus sophistiqués, les événements ne se déroulent jamais comme prévu. Rien du kamikaze fantasmé par nos esthètes femelles chez le sous-lieutenant Takeo Terasaki, fan des films de Wesley Snipes et amateur de soccer dans le civil, non, juste une raideur, un certain port de tête, qu’on attribuera tantôt à la fierté de l’uniforme, tantôt aux séances de kendo.[...]"

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  • Pour la réconciliation européenne !

    Un bon article de Philippe Randa, publié sur Voxnr, le site des résistants au nouvel ordre mondial, en faveur d'une fête de la réconciliation des Européens.

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    Et si on commémorait plutôt la réconciliation européenne ?
    Après l’armistice de 1914-1918 dont les conditions s’apparentaient davantage pour l’Allemagne à une défaite aux conditions tellement draconniennes qu’elles en furent criminelles, un souhait était largement répandu dans la population française : « Plus jamais ça ! »

    « Ça », rappelons-le, c’était tout de même « près de 10 millions de pertes militaires, 9 millions de pertes civiles et… près de 21 millions de blessés militaires(auxquelles s’ajouteront) vingt-et-un ans plus tard près de 24 millions de victimes parmi les militaires, 41 millions parmi les civils (…) puisqu’il semble au moins entendu pour la quasi-totalité des historiens que la Deuxième (Guerre) ne fut que la suite inévitable de la Première », comme rappelé dans le bi-mensuel Flash du 8 octobre dernier qui osait titrer ce que beaucoup pensent tout bas : «Et si on tournait la page ? » C’est sans doute la question que s’est posée, lui aussi, Nicolas Sarkozy, à propos des commémorations du 11 novembre : « À quoi bon encore tout cela ? »

    À quoi bon, oui, continuer de fêter ainsi, certes la fin des hostilités entre deux peuples, mais surtout la défaite de l’un sur l’autre, à l’heure où l’entente franco-allemande est une chose entendue pour tous ?

    Et surtout, en ce début de XXIe siècle où l’Union européenne, malgré toutes les critiques que l’on peut formuler à son égard – et elles sont nombreuses – est une autre incontestable réalité.

    « Nicolas Sarkozy souhaite, après la mort du dernier poilu, que le 11 novembre devienne une journée de réconciliation franco-allemande, pour bâtir un avenir partagé », indique la présidence française.

    Fort bien, mais pourquoi s’en tenir « seulement » à cette commémoration-là et continuer d’honorer celle du 8 mai 1945 qui, certes, mit fin aux hostilités militaires, mais scella la fracture entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest pour près d’un demi-siècle et plongea le Monde dans une autre guerre, pudiquement appelée « froide », jusqu’à un certain jour d’automne de 1989 ?

    Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 novembre 1989, le « mur de Berlin » chuta après 28 années d’existence, entraînant peu après la fin des régimes communistes d’Europe centrale et mettant un terme à l’indécent partage de notre continent à Yalta.

    Cette chute du Mur de Berlin, voilà vingt, ans, est actuellement amplement rappelée. Elle se fit dans l’ivresse ou la stupéfaction de millions d’Européens sans mort aucun.
    Plutôt que « d’amitié », mot trop souvent galvaudé et qu’il est tout de même incongru d’appliquer sur une victoire pour certains mais forcément une défaite pour d’autres, ne serait-il pas plus enthousiasmant de fêter ce qui a été une incontestable réalité : la réconciliation non pas seulement de deux peuples, mais de tout un continent ?
    Philippe Randa (5 octobre 2009)
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  • L'Allemagne - Mille ans d'histoire

    Le numéro 45 de la Nouvelle revue d'histoire est en kiosque et propose un dossier consacré à l'Allemagne. On y trouve, par ailleurs un entretien avec Max Gallo et un artickle de Stéphane Courtois sur l'effondrement de l'URSS.

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  • Une crise, trois leçons !

    L'éditorial de Robert de Herte (alias Alain de Benoist) dans le numéro 133 de la revue Eléments disponible en kiosque ou ici :

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    Une crise, trois leçons
     

    Il y a au moins trois enseignements à tirer de la crise financière mondiale qui s'est ouverte aux États-Unis à l'automne 2008. La première, la plus immédiatement évidente, est un démenti flagrant de la thèse libérale, longuement exposée par Mandeville dans sa Fable des abeilles, selon laquelle les vices privés seraient synonymes de vertu publique: les comportements égoïstes individuels contribueraient à l'avantage collectif, car en cherchant à maximiser leur intérêt individuel, les agents économiques dégageraient une richesse globale dont la société entière finirait par bénéficier. Les intérêts du marchand se confondraient avec les intérêts de tous. La dérégulation de l'économie depuis les années Reagan-Thatcher montre au contraire que la rapacité érigée en loi générale aboutit en réalité à l'enrichissement de quelques-uns et à l'appauvrissement du plus grand nombre. Économie entièrement laissée à elle-même, spéculation effrénée, recherche d'une plus-value instantanée, frénésie de l'endettement, «bulles» explosant en série, revente accélérée des produits titrisés, tout cela n'a eu qu'un seul résultat: une «catastrophe sociale et humaine de première grandeur» (Jacques Julliard).

    La deuxième leçon a trait à la« main invisible» qui, selon les théoriciens libéraux, non seulement permettrait à l'offre et à la demande (solvable) de s'ajuster miraculeusement, mais aussi au capitalisme de triompher naturellement de ses crises, le système du marché étant à la fois autorégulateur et autorégulé. «La crise est la preuve que le marché se régule », est-on allé jusqu'à dire récemment! Le postulat est celui d'une conception normative de la vie sociale reposant sur le laisser-faire intégral et l'auto suffisance d'un marché conçu comme une puissance morale ayant toujours raison. Mais en fait d'autorégulation et de «main invisible », c'est vers la très visible main de l'État que les grandes sociétés d'assurance et les banques menacées de faillite se sont tournées dès que la crise a éclaté. Ce même État dont on prétendait que les interventions en matière économique et financière ne pouvaient que nuire au « libre jeu» de la concurrence, mais dont on était brusquement bien content de pouvoir profiter des largesses. C'est l'État qui est venu au secours des responsables de la crise en injectant des liquidités par milliards dans des circuits en perdition (<< sauvez les banques! ») dont on «socialisait» ainsi les pertes. Après quoi, on peut bien continuer de prétendre que le capitalisme purge de lui-même ses crises périodiques, voire que le libéralisme« n'est pas la cause, mais la solution à la crise du capitalisme mondialisé» (Nicolas Baverez) ! La crise démontre en réalité que la planète financière est incapable de s'autoréguler et que sa capacité de rebond est avant tout due à des injections massives de fonds publics, c'est-à-dire à l'intervention ponctuelle d'une sphère étatique dont les libéraux sont les premiers à souligner que le principe fonctionne à l'inverse de l'action spontanée des marchés.

    Enfin, ce qui est frappant dans la crise actuelle, c'est qu'alors même que tout le monde répète que le capitalisme est cycliquement affecté par des crises, personne (ou peu s'en faut) ne semble jamais capable d'en prévoir aucune. L'économie se prétend pourtant une science, et qui plus est une science dont les principes permettraient d'éliminer le risque et d'assurer une croissance linéaire permanente. Une science exacte «mesure et calcule en vue de prévoir» (Bergson). Pourquoi les économistes du courant dominant ne parviennent-ils jamais à prévoir ni les crises ni à discerner les moyens d'y remédier? Parce que la thèse d'un sujet social réductible à l'Homo œconomicus laisse pour le moins à désirer. La réalité sociale ne se laisse pas mettre en équations, car l'homme n'est ni un agent fondamentalement rationnel cherchant toujours à maximiser son propre intérêt, ni seulement un producteur-consommateur. De ce fait, il est impossible d'isoler un «objet économique pur », distinct des faits humains et sociaux auxquels il est inéluctablement associé. L'économie libérale, néoc1assique, prétend que l'homme est calculable de part en part. La crise actuelle fournit la preuve de l'échec de cette prétention à la «transparence ». L'histoire est en réalité imprévisible. Elle abonde autant en nécessités qu'en hasards, en paradoxes, en incertitudes, en hétérotélies et en aléas.

    Le monde de l'interconnexion universelle, de la liquidité parfaite, permettant une circulation totalement« libre» du capital, n'est qu'un rêve. On n'échappe pas à 1'« opacité» - à commencer par celle des marchés financiers. La mathématisation croissante de la théorie économique à laquelle on assiste depuis vingt ans, surtout dans le domaine du calcul des risques, ne donne à cet égard qu'une apparence de scientificité. La formalisation mathématique fait gagner en élégance à l'économie ce qu'elle lui fait perdre en réalisme. Elle amène surtout à négliger tous les facteurs impossibles à quantifier, à commencer précisément par la notion de risque, qui dépend avant tout du sens que l'on donne aux événements.

    Les causes immédiates de la crise (la pression concurrentielle mondiale née de la globalisation, qui a généralisé le modèle d'un capitalisme basé sur la déflation salariale, le partage de la valeur ajoutée au détriment des salariés, la baisse de la demande et sa stimulation artificielle à travers le crédit, la montée en puissance des marchés financiers et la hausse de l'exigence de rentabilité du capital) ne doivent pas faire illusion. La crise actuelle n'est pas un accident de parcours. Elle n'est pas une crise qui survient à l'intérieur du capitalisme, mais une crise systémique du régime d'accumulation et de suraccumulation, c'est-à-dire du capitalisme lui-même, d'un capitalisme qui ne domine plus seulement formellement, mais bien réellement, la société globale. De ce point de vue, il ne sert à rien de dénoncer les excès, les «dévoiements» ou les dysfonctionnements d'un système qui est lui-même excès de façon intrinsèque. La Forme-Capital est vouée à l'accélération perpétuelle de son propre mouvement, c'est -à-dire à l'aggravation des déséquilibres. L'éternel problème du capitalisme est de trouver toujours à vendre plus à des hommes ayant de moins en moins de moyens d'acheter. Antique malédiction de la chrématistique, c'est-à-dire de l'argent (ta chremata).

    L'idée fondamentale est que le capitalisme voué à lui-même ne peut que s'autodétruire, qu'il ne peut qu'être miné par ses contradictions internes, qui résultent de son idéal d'illimitation par accumulation et donc de sa dynamique propre: le mouvement du capital atteint sa limite lorsqu'il ne parvient plus à faire système, c'est-à-dire lorsque le faire de son monde n'arrive plus à reproduire le monde de son faire. Maigre consolation pour ceux qui préfèrent croire gu'i! serait mieux d'en triompher en le combattant frontalement? Peut-être. Mais c'est aussi l'idée que tout ce qui existe meurt de ce qui l'a fait naître: le système de l'argent périra par l'argent. Il en va de même de tous les systèmes qui engendrent l'aliénation: c'est ce qui les fait vivre à un moment donné gui crée aussi les conditions de leur disparition. L'article de foi qui domine aujourd'hui est que le capitalisme est promis à la vie éternelle. Même si cela ne se mesure pas à l'aune des impatiences individuelles, la vérité est que la démonie de l'avoir, l'économie politique du seul profit, même si elle s'essaie à l'éternisation de son parcours, n'échappera finalement pas à son destin.

    Robert de Herte


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