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totalitarisme - Page 13

  • La guerre civile européenne : 1917 - 1945

    Les éditions Perrin viennent de publier dans leur collection de poche Tempus, La guerre civile européenne - National-socialisme et bolchevisme 1917 - 1945 du philosophe et historien allemand Ernst Nolte. Il s'agit d'un ouvrage essentiel pour comprendre le vingtième siècle et dont la parution a provoqué en Allemagne un séisme équivalent à celui sucité en France, quelques années plus tard, par Le passé d'une illusion de François Furet ou par Le livre noir du communisme de Stéphane Courtois.

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    "À sa sortie en Allemagne en 1987, ce livre a eu l’effet d’une bombe idéologique : le nazisme, explique Nolte, doit avant tout être replacé dans le contexte d’une « guerre civile » inaugurée par Lénine en 1917, provoquant un séisme qui faillit emporter l’Europe jusqu’à la défaite d’Hitler en 1945. Par un mimétisme paradoxal, les régimes fasciste et nazi empruntèrent en effet au communisme ses méthodes pour mieux le combattre. Il existerait donc un « nœud causal » entre la révolution bolchevique et la naissance des fascismes. Nolte cherche à comprendre pourquoi la réaction antibolchevique d’Hitler a trouvé dans le mythe de la race l’unique réponse à l’internationalisme soviétique ; pourquoi le juif est devenu, dans la mythologie nazie, l’« auteur perfide » de l’État communiste ? L’hypothèse centrale de Nolte a eu l’assentiment de l’historien François Furet, auteur d’une magistrale synthèse sur l’histoire du communisme, Le Passé d’une illusion, et qui a entretenu avec lui une passionnante correspondance : « Issus du même événement, écrit Furet, la Première Guerre mondiale, les deux grands mouvements idéologiques de l’époque se définissent largement l’un par rapport à l’autre… la relation dialectique entre communisme et fascisme est au centre des tragédies du siècle. » La Guerre civile européenne a fait l’objet d’un très vaste débat en Allemagne, la « querelle des historiens », qui s’est largement poursuivie en France lors de sa traduction. Toutefois, aucun des adversaires de Nolte n’a jamais nié son extraordinaire compétence ni la rigueur de son travail historique."

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  • Contre les gadgets de destruction massive !

    Nous reproduisons ici un point de vue de la revue Eléments, signé Aurélie Mouillard, sur le combat mené contre les « nécrotechnologies » par le groupe Pièces et Main d'Œuvre et les éditions de L'Échappée .

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    Contre les gadgets de destruction massive

     

    Comment la tentative d'emprise de l'être humain sur la nature a-t-elle abouti à une emprise de la science sur l'humain? C'est à cette question que cherchent à répondre les travaux du groupe Pièces et Main d'Œuvre (PMO), collectif grenoblois formé en 2003, qui a déjà publié sur son site de nombreux textes et tracts (désormais réunis en volumes), et qui les diffuse au gré de rassemblements et de happenings. Son dernier coup d'éclat, à la Cité des Sciences, avait notamment permis l'annulation des «débats publics et citoyens» sur les nanotechnologies. En choisissant comme angle d'attaque l'étude des innovations technologiques, sa critique du développement des sciences mortifères s'est approfondie avec les années, avec pour objectif de provoquer l' « élargissement de nos capacités de représentation » de la réalité transformée, ainsi devenue «réalité augmentée».

    La mise à l'index d'une nuisance isolée ne peut évidemment se faire sans en retracer la généalogie, sans remonter â la racine du problème ni établir ses imbrications dans le monde contemporain. Les nouveaux «gadgets de destruction massive», passés du ludique au domestique, sont autant de reflets de bouleversements sociaux, économiques, politiques ou géostratégiques. C'est par exemple le cas du téléphone mobile, dont la fabrication nécessite entre autres l'extraction du coltan dans les mines du Congo-Kinshasa par les anciennes puissances coloniales ... C'est aussi ce qu'expose Jean Ornon dans son excellent documentaire Alerte à Babylone, ainsi que dans Un siècle de progrès sans merci, ouvrage tiré de son film du même nom qui confirme qu'une science pure ne saurait rester indéfiniment étanche à toute application pratique. Les « nécrotechnologies » s'avèrent ainsi le produit d'une idéologie. Et ce, quels qu'en soient les bons ou mauvais usages promis par des insurgés « citoyens et solidaires », et autres militants de «Sauvons la recherche».

    Un almanach des abjections contemporaines pourrait répertorier les possibilités, rationnelles et totales, déjà concrétisées en matière de «gestion des flux »: vidéosurveillance, Vigipirate, biométrie, bracelets électroniques, cartes de crédit, d'identité, de travail, de circulation, de stationnement, de communication, jusqu'aux puces RFID sous-cutanées. Sans oublier la liberty card (sic), qui divertit les foules et les recadre d'autant, à l'instar de la novlangue.

    Les accusations et calomnies n'ont pas manqué pour décrédibiliser les groupes écologistes et anti-industriels auxquels PMO peut être rattaché. S'y trouvent régulièrement des dénonciations d'activités terroristes ou de complots menaçant l'ordre public. À regarder de plus près la gestion aberrante des ressources matérielles et humaines de ces dernières décennies, il est bien compréhensible que les «autorités compétentes» préfèrent se défausser sur leurs contestataires! Le texte de la conférence À la recherche du nouvel ennemi s'ouvre sur ce constat, en stigmatisant notamment les divagations d'un Jean-Christophe Rufin, et surtout en analysant les rapports entre le monde scientifique et les tenants des pouvoirs politico-industriels. Les formules sont parfois expéditives, mais percutantes. Ainsi, à destination des apologistes technophiIes: «Est appelé aujourd'hui progrès technique tout ce qui vise à l'éradication du genre humain».

    À lire les productions de PMO, telles qu'elles sont disponibles sur son site ou dans la collection «Négatif » des éditions L'Échappée, on voit bien que la machine emballée, rendue autonome, a provoqué une fuite en avant qui ne peut s'achever que par l'emprise totale avant annihilation. Il est à cet égard révélateur que le dernier chapitre de Terreur et possession se concentre sur l'expansion des neurosciences, accusées d'aboutir à l' « avènement du pancraticon, de la société de contrainte par possession technologique » du cerveau! De tous ces symptômes de la démesure occidentale, on retient que «la vie n'est plus un don de Dieu, mais un matériau que l'on gère ». Le chapitre du livre de Ornon consacré à «La science comme ultime religion» aurait de ce point de vue mérité d'être approfondi davantage. Car, paradoxalement, il semble bien que l' « homme réduit en cendres» ne profite, in fine, à personne. Mais quels que soient ses défauts ou imperfections, la collection «Négatif» ne manque assurément pas de bonnes idées. On souhaiterait que les appels de PMO aux bonnes volontés ne restent pas qu'une formule, en dépit de vieilles méfiances difficilement blâmables. Mais ce serait oublier que, hors des «salons a1termondains», les «nouvelles convergences» ne se font bien souvent qu'au bord des précipices.

     

    Aurélie Mouillard (Eléments, juillet-septembre 2010)

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  • La Grande Terreur...

    La revue Vingtième Siècle éditée par les Presses de Science Po consacre son dernier numéro (n°107) à la Grande Terreur des années 1937-1938, épisode paroxystique de la terreur stalinienne. Parmi les contributeurs, on trouve notamment Nicolas Werth, qui avait collaboré au Livre noir du communisme dirigé par Stéphane Courtois, avec un article consacré au renouveau de l'historiographie de cette période. On pourra aussi lire des articles sur le rôle particulier de Iejov, le commissaire du peuple à l'intérieur ainsi que sur l'action du NKVD...

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  • Le totalitarisme... un vieux débat !

    Professeur de sciences politiques, Bernard Bruneteau publie aux éditions du Cerf, Le totalitarisme - Origine d'un concept, genèse d'un débat, un important recueil de textes consacrés au totalitarisme, qui ont la particularité de tous dater des années 30. Il prouve ainsi que la réflexion sur la parenté des régimes soviétique, fasciste et nazi ne date pas de la guerre froide, mais qu'elle a frappé "à chaud" un certain nombre d'intellectuels contemporains de ces trois régimes. Une contribution intéressante au débat qui vient compléter celle d'Enzo Traverso, Le Totalitarisme - Le XXe siècle en débat, disponible en poche dans la collection Points essais.

    On peut consulter la table des matières ainsi que la copieuse introduction de l'auteur sur le site de l'éditeur.

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    "Le totalitarisme a dominé et écrasé une bonne partie du XXe siècle. Qualifiant une forme de pouvoir « total », le mot désigne aussi un concept (l'idéal-type dudit pouvoir) et une théorie (une catégorie de régime opposé à la démocratie). Utilisé de façon polémique au temps de la Guerre froide, il a constitué un enjeu politique majeur et, aujourd'hui encore, son usage semble sacrilège pour ceux qui refusent tout parallèle entre l'Allemagne nazie et l'URSS stalinienne, entre une idéologie raciste et une utopie universaliste, même dévoyée.

    Dans cette anthologie, sont présentés plus de cinquante textes souvent inédits ou oubliés. Ils mettent en lumière l'historicité d'un concept qui, en réalité, doit peu aux affrontements de la Guerre froide. En effet, c'est « à chaud », dans les années 1930, en plein développement du communisme en URSS, du fascisme en Italie, puis du nazisme en Allemagne, que les premières perspectives comparatistes apparurent. Bien avant les analyses canoniques d'Hannah Arendt, des philosophes, des juristes, des historiens et des économistes, européens et américains, ont précisé les mécanismes idéologiques et les structures de pouvoir présidant à une convergence entre les trois régimes. Lieu commun de la réflexion politique dans l'avant-guerre, le totalitarisme est alors au cœur d'un renouvellement des questionnements sur la démocratie, sur sa refondation philosophique, sur la protection que peut lui assurer la loi. Et pour ceux qui définissent une nouvelle catégorie de dictature, fondamentalement différente des formes traditionnelles, le combat contre elle va bien au-delà du seul antifascisme."

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  • L'affaire de l'Humanité...

    Collaborateur de la revue Communisme, dirigée par Stéphane Courtois, et auteur d'un livre sur les listes noires du PCF, Sylvain Boulouque revient dans L'affaire de l'Humanité, publié aux éditions Larousse, sur les démarches entreprises par le parti communiste "français" à l'été 1940 auprès des autorités d'occupation allemandes pour faire reparaître l'Humanité en zone occupée. Un livre utile qui apporte un éclairage intéressant sur la réalité de la ligne politique de ce parti pendant la guerre. 

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    "Durant l’été et l’automne 1940, alors que se met en place l’occupation allemande en France, le Parti communiste envoie un émissaire à Paris auprès des autorités de la Wehrmacht pour négocier la reparution du journal l’Humanité. On est alors en plein pacte germano-soviétique… Cette démarche n’aboutira pas, mais cinq ans plus tard, à la fin de la guerre, le PCF, devenu le « parti des fusillés » et voulant effacer les errements de sa ligne avant d’être entré en résistance, fera porter la responsabilité de cette tentative, au seul émissaire, qui aurait agi de son propre chef. Maurice Tréand, jusqu’alors militant exemplaire, est ainsi lâché par son Parti. Trahi, abandonné, il sombre dans la dépression et meurt peu après. Pour la première fois, une biographie est consacrée à celui qui a, comme tant d’autres, sacrifié sa vie entière au communisme depuis sa jeunesse à Besançon jusqu’à sa mort dans le dénuement, en passant par Moscou et son école des cadres…."
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  • La fabrique de l'Homme nouveau

    Le catalogue d'une exposition dirigée par Jean Clair et intitulée Les années 30 - la fabrique de "l'Homme nouveau",qui a été présentée aux Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa au cours de l'été, vient de paraître aux éditions Gallimard.

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    "Succédant aux Années folles, les années 1930, entre la crise économique de 1929 et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, sont une décennie sombre.
    Des régimes s'installent ou se consolident, autoritaires, voire totalitaires, souvent guidés par des " chefs " qui leur donnent leur nom : franquisme en Espagne, stalinisme en Union soviétique, national-socialisme en Allemagne, fascisme en Italie. En dehors de traits semblables de gouvernement, une idéologie leur est commune : la volonté de créer ce qu'ils appellent tous un " Homme nouveau ", à l'extrême par la rééducation sociale et par l'élimination des classes " bourgeoises " (URSS), mais aussi par une politique raciale d'élimination des peuples déclarés " dégénérés " et des êtres dont la vie est jugée " indigne d'être vécue " (Allemagne).
    Cette idéologie qui touche directement à l'image que nous nous faisons de l'homme et de sa représentation, atteint bien sûr le domaine de l'art. Les années 1930 sont à la fois une époque où l'on représente un homme sain, vigoureux, athlétique, sportif, " eugénique ", mais aussi une époque où les courants de l'avant-garde, expressionnisme et surréalisme, sont proscrits. D'une part, on fait appel aux exemples " éternels " de la beauté grecque " indépassable", de l'autre, on interdit les représentations jugées malsaines ou " dégénérées ".
    Les années 1930 commencent par une rêverie plus ou moins innocente sur le thème de l'œuf originel, de la germination, de la croissance harmonieuse d'un tissu tout à la fois biologique et social, mais elles s'achèvent sur les cadavres des camps de concentration que découvriront, effarées, les armées de libération, en 1945."
     
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