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  • La police de la pensée : voilà l'ennemi !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur le site de Polémia et consacré à l'ennemi à abattre : la police de la pensée incarnée par les médias du système...

     

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    Loi Taubira : la police de la pensée, voilà l’ennemi !

    Scène d’anthologie, mardi 23 avril 2013, place des Invalides, à l’issue de la manifestation contre la loi Taubira : Une jeunesse ardente prend à partie des journalistes (?) de Canal+ qui courent se réfugier derrière les CRS. Difficile de mieux souligner l’alliance des médias et du pouvoir. La connivence entre la police de la pensée et la police tout court, comme dans les régimes totalitaires les plus perfectionnés. Jean-Yves Le Gallou fait le point sur les responsabilités des médias dans la loi Taubira.

     

    1-Faire accepter la loi Taubira dans l’opinion n’est pas une mince affaire.

    Il s’agit, selon Madame Taubira, d’un « changement de civilisation » – en tout cas d’une rupture avec les traditions millénaires du mariage, chrétien bien sûr, mais aussi romain. Le tout pour complaire à la minorité d’une minorité : 100.000 couples homosexuels, 10.000 enfants vivant dans ces couples (1 pour 10.000 enfants). Pourtant, selon la tradition républicaine la loi traite des affaires générales, pas des cas particuliers. Et l’Etat n’est pas responsable du bonheur privé. Et « on ne change pas la société par décret » (Crozier), ni la civilisation par la loi.

    2-Pour imposer à l’opinion la loi Taubira et le mariage homosexuel, il a donc fallu un intense effort de persuasion

    Bien plus que le gouvernement ce sont les médias qui s’en sont chargés : des médias qui, en l’occurrence, n’ont pas été des moyens d’information mais des organes de propagande. Tous les instruments de la désinformation ont été utilisés.

    3-Et d’abord la novlangue

    Les médias ont complaisamment relayé l’appellation de « mariage pour tous », changeant ainsi le sens du mot « mariage » initialement défini comme l’union d’un homme et d’une femme. Au demeurant, le mariage pour tous – au nom de l’amour – ne sera pas pour tous : on ne sache pas que le père pourra épouser la fille, la mère, le fils, ou le frère, le frère !

    4-La séquence émotion ensuite

    Le jour où la loi Taubira fut présentée en conseil des ministres Le Parisien fit toute sa une sur « Raphaëlle heureuse avec deux mamans ». Pourquoi un tel choix ? « Jérémie étouffée par deux mères abusives » aurait été un sujet ni plus ni moins anecdotique.

    5-Le syllogisme diabolisant

    L’homophobie est un délit. Etre contre le mariage des homosexuels, c’est de l’homophobie. Donc ceux qui sont contre la loi Taubira sont des délinquants et des salauds. Ainsi les adversaires de la loi sont en permanence mis en accusation dans les médias par une rhétorique culpabilisante.

    6-Le débat déséquilibré

    L’un des premiers débats eut lieu sur Direct 8 : cinq harpies favorables à la loi Taubira – dont Ferrari, Bachelot et Pulvar – mirent sur le gril un maire rural, défenseur du mariage d’un homme et d’une femme et passant pour la première fois à la télévision. Dans un tel combat inégal le malheureux fut pulvarisé !

    7-Le faux débat

    Autre variante du débat biaisé : le faux débat, le débat entre compères d’accord sur l’essentiel. C’est la spécialité des matinales radiophoniques : L’Express contre Le Point, Le Nouvel Observateur contre Marianne.

    8-Les fausses fenêtres

    Mettre sur le même plan et hors de tout contexte des événements radicalement différents. France Info présenta ainsi les événements du dimanche 23 avril 2013 :

    • -Manifestation des anti Taubira : 270.000 personnes selon les organisateurs, 45.000 selon la police, soit six fois moins (sous-entendu, ils n’étaient pas bien nombreux…) ;

    • -Manifestation pro mariage gay : la Place de la Bastille, « noire de monde » ; pas mal avec 3.500 personnes (toujours selon la police), cela fait une personne pour 10 mètres carrés. Noir de monde, vous dis-je !

    • -Et, dans la foulée, la répétition des « quatre agressions homophobes » des quinze derniers jours.

    9-Orchestration et sidération

    Chaque jour en France 1.000 plaintes pour violences contre des personnes sont déposées, soit 15.000 tous les quinze jours. Bien peu de ces agressions sont médiatisées. Mais les quatre agressions – en deux semaines d’avril 2013 – dont se déclarèrent victimes des couples homosexuels ou des bars gays firent l’objet de répétitions en boucle et sur tous les médias dans le but de sidérer l’opinion.

    10-La technique du bon vieux bobard

    Dans trois cas sur quatre (à Paris, Bordeaux ou Nice), le caractère homophobe des agressions reste à démontrer : à Paris et à Bordeaux, les victimes des contusions ignorant tout d’agresseurs qui n’ont pas revendiqué leurs actes ; à Nice, c’est le caractère… francophobe de l’agression commise par des étrangers qui ne fait aucun doute. La prudence s’imposait donc. D’autant qu’en 2004 la prétendue agression homophobe hypermédiatisée de Sébastien Nouchet s’est révélée une supercherie – une supercherie qui a tout de même permis le vote de la loi Perben criminalisant « l’homophobie ». Le bobard médiatique est un puissant adjuvant législatif !

    Savoir retirer une loi

    En 1968, le gouvernement Pompidou renonça à la loi Peyrefitte de réforme des universités. En 1986, le gouvernement Chirac renonça aux lois Devaquet (université) et Chalandon (code de la nationalité). En 1994, le gouvernement Balladur accepta de vider de tout contenu la réforme de la loi Falloux. En 2006, le gouvernement Villepin renonça au CPE (Contrat première embauche).

    Pourtant il y eut alors moins de manifestants dans les rues et (sauf en 1968) moins de contestations dans l’ensemble du pays. Comment se fait-il donc que le gouvernement actuel n’envisage pas de renoncer à la loi Taubira ?

    Loi Taubira ? Un effet de la tyrannie médiatique

    L’explication est simple : la loi Taubira est soutenue par le premier pouvoir, le pouvoir médiatique, le pouvoir sur les esprits. Si Hollande renonçait à la défendre, son geste d’apaisement serait interprété comme une trahison par la classe médiatique ; car les valeurs cosmopolites qu’elle porte la conduisent à promouvoir la dénaturation du mariage. Il est donc normal que les journalistes se sentent plus proches (dans la narration des incidents comme dans les comptages des manifestants) des CRS que des manifestants car les CRS défendent un pouvoir qui est sous l’influence directe des médias. Pour les médias la police est sympa lorsqu’elle est mise au service de la police de la pensée.

    Contester de manière ludique et pédagogique le pouvoir médiatique

    La question qui se pose est donc la suivante : le temps n’est–il pas venu de s’attaquer à ce qui est, au-delà des apparences, le premier pouvoir, le pouvoir médiatique ?

    Et d’inventer des formes nouvelles de contestation aussi ludiques que pédagogiques.

    Le Mur de Berlin est tombé, le mur des médias tombera. A condition de s’en occuper…

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 2 mai 2013)

     

    Précisions. Certains journaux («Le Figaro», «Valeurs actuelles») ont fait preuve d’un certain pluralisme dans l’information, y compris sur les querelles de chiffres. De leur côté, certaines chaînes d’infos (BFM TV par exemple) se sont efforcées de couvrir largement les événements.
    En revanche Canal+ n’est pas une chaîne d’infos c’est de la haine sans infos.
    Dans la lutte contre la tyrannie médiatique, il est permis de choisir ses cibles avec discernement.

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  • Bienvenue au XXIème siècle !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux braves gens que le système, dans sa grande bonté, s'est chargé de déniaiser au cours des dernières semaines à l'occasion des manifestations contre le mariage homosexuel...

     

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    Manif pour tous : bienvenue au XXIème siècle !

     

    Les braves gens ont défilé en vain contre la loi Taubira légalisant le mariage des homosexuels, avec force drapeaux et ballons : une vraie kermesse, familiale et bon enfant, comme on les aime dans les patronages et les fêtes de fin d’école maternelle !

    Les braves gens pensaient que, comme leurs parents en 1984 pour la défense de l’école libre, il leur suffirait de défiler en nombre dans les rues pour se faire entendre du gouvernement socialiste. Mais les braves gens ignoraient qu’ils vivent maintenant en post-démocratie. La « manif pour tous » vient de les faire entrer enfin dans le XXIème siècle !

    Les braves gens ont découvert un Etat militant
    Les braves gens pensaient que le Système politico-médiatique reconnaîtrait naturellement l’ampleur de leur mobilisation. Les politiques et les médias n’ont-ils pas habituellement les yeux de Chimène pour les manifestations de sans-papiers, les camps de roms et les défilés d’enseignants ? Mais les braves gens ont eu la mauvaise surprise de voir que les préfectures minoraient systématiquement leur nombre et que les médias emboîtaient servilement le pas, en plaçant sur le même plan les pro et les anti, l’agitation dérisoire des premiers ayant pour fonction de cacher la lame de fond des autres. Et que le gouvernement restait insensible à leur protestation.

    Les braves gens ont découvert la violence d’Etat
    Les braves gens pensaient que les forces de l’ordre se comporteraient comme dans les séries télévisées : féminines et bienveillantes. Les braves gens ont fait l’amère découverte que si la police et la justice se font tout miel vis-à-vis des « jeunes » des banlieues, des agresseurs de RER ou des casseurs de la CGT, elles n’hésitent pas, par contre, à réprimer durement les Français de souche : car vis-à-vis de ces derniers, il n’y a aucun risque de bavures !

    Le port d’un tee-shirt intitulé « Djihad 11-Septembre, je suis une bombe » n’est pas sanctionné quand un jeune Maghrébin l’exhibe (*). Mais, au Jardin du Luxembourg, ceux qui arboraient le tee-shirt de « La Manif pour tous », ont été verbalisés. Bienvenue en post-démocratie !

    Les braves gens n’avaient pas l’habitude des manifs. Certains, dans leur touchante virginité, criaient même :  « La police avec nous » !

    Ils ont été fort surpris d’être refoulés, bousculés, aspergés de gaz lacrymogènes, ou placés en garde à vue comme des délinquants par des « forces de l’ordre » – des forces équipées comme pour soutenir un siège : un siège de poussettes et de bambins.

    Les braves gens, qui en général ne fréquentent pas les préfectures, ne vivent pas en banlieue, n’utilisent pas les transports en commun et voient le monde au travers du journal Le Figaro ou de l’hebdomadaire Le Point, ne connaissent pas bien la police ni les institutions post-démocratiques.

    Ils ne savent pas, par exemple, que de plus en plus de policiers, comme de militaires, d’ailleurs, proviennent des « minorités » ethniques et religieuses : ces policiers et ces policières ont en effet pour fonction principale de dialoguer avec les grands-frères des banlieues et ils se trouvent à cent lieues des préoccupations des autochtones hétérosexuels catholiques blancs. Et ce ne sont pas les commissaires de police francs-maçons qui les aideront à mieux comprendre les Français de souche.

    Les braves gens ont découvert la désinformation d’Etat
    Les braves gens haussaient les épaules quand on leur parlait de désinformation et de diabolisation. Ils n’en reviennent pas aujourd’hui d’avoir à leur tour été accusés, comme de vulgaires militants du Front national, d’homophobie, de violence ou d’extrémisme par tout l’appareil d’Etat et ses chiens de garde médiatiques.

    Les braves gens, si respectueux des lois, ont découvert un appareil d’Etat militant, prêt à tout pour museler leur colère : intervenir au Mali pour détourner l’attention, obtenir la libération opportune d’otages de façon que les médias ne parlent que de cela, organiser et médiatiser des « incidents » ou des « agressions » pour présenter les manifestants comme de dangereux factieux, interdire l’accès aux grandes artères de façon à fractionner les cortèges, etc.

    Bienvenue dans la France « normale », c’est-à-dire normalisée et mise au pas !

    Les braves gens ont découvert qui gouverne
    Les braves gens pensaient que le président de la République entendrait leur appel, comme son prédécesseur en 1984. Les consignes données par les organisateurs recommandaient d’ailleurs poliment de proscrire les slogans politiques. Mais les braves gens ignoraient que nous sommes à l’âge du 1984 d’Orwell, pas du 1984 de François Mitterrand.

    Les braves gens, dont bon nombre étaient des cadres moyens ou supérieurs, n’avaient pas encore compris que le mariage homo, comme toutes les réformes « sociétales » mises en œuvre depuis 30 ans tant par la gauche que par la droite, a pour fonction de déstructurer la population, de lui faire perdre tous ses repères, afin de la transformer en docile « ressource humaine », au service des marchés.

    Ils ne savaient pas non plus que l’Etat, socialiste ou non, méprise le peuple car il obéit désormais aux banques et aux marchés et qu’il n’hésitera pas à faire violence à la société s’il le faut, comme en Grèce ou à Chypre. Aujourd’hui, les gaz lacrymogènes : demain, peut-être les canons à eau, l’Etat d’urgence et les chars pour les faire taire.

    Les braves gens qui avaient oublié de descendre dans les rues quand on adoptait les précédentes réformes sociétales, tout aussi calamiteuses que le mariage des homosexuels pourtant, découvrent un peu tard le processus qui se déploie à leurs dépens. Bienvenue dans le monde néo-libéral !

    Les braves gens ont découvert l’UMPS
    Les braves gens faisaient confiance aux partis politiques de la « droite » raisonnable. Ils comptaient sur elle pour faire barrage à la loi Taubira. Las ! Ils découvrent que les élus de droite, soucieux de ne pas paraître « homophobes » et de complaire aux médias, finassent et ne cessent de prendre leurs distances avec eux. Ces élus leur recommandent le « calme », ce qui veut dire qu’il ne faudrait pas trop contester le pouvoir. Ils mettent en garde contre la « radicalisation », c’est-à-dire contre la contestation des fondements du Système… que les élus de droite ont, il est vrai, contribué à mettre en place ! Au Sénat ces élus n’ont même pas demandé de scrutin public.

    Les braves gens se sentent abandonnés et trahis. Bienvenue dans le monde de l’UMPS !

    Merci à François Hollande !
    Il faut, à vrai dire, remercier François Hollande : car avec son projet de mariage des homosexuels, il vient de raffermir la conscience politique de milliers d’autochtones qui jusqu’à présent vivaient dans la fausse quiétude d’une bulle protectrice.

    Car il a fait découvrir aux manifestants contre la loi Taubira qu’en post-démocratie les minorités dictent leurs lois aux majorités que l’oligarchie réduit au silence. Ils viennent de comprendre que l’Etat et les médias mentent. Ils viennent de découvrir la véritable étendue de la « liberté » dont on leur rebat en permanence les oreilles : une liberté où l’on peut se trouver diabolisé dans les médias ou violenté par la police, du simple fait de ne pas partager l’idéologie du Système.

    Les manifestants ont découvert aussi que la classe politique de droite ne soutenait pas le peuple français et se préoccupait plus de l’opinion des médias que de celle des électeurs. Rassemblés symboliquement avenue de la Grande Armée à Paris, les manifestants ont enfin pris conscience que de nombreux concitoyens pensaient et réagissaient comme eux. A Bordeaux, à Nice ou à Nantes aussi.

    Avec le vote de la loi Taubira, l’oligarchie a encore gagné une bataille. Mais elle vient de déniaiser des centaines de milliers de Français : des centaines de milliers de personnes actives, motivées et de futurs électeurs. Il est désormais de moins en moins sûr qu’elle finisse par gagner la guerre qu’elle mène au peuple français.

    Michel Geoffroy (Polémia, 24 avril 2013)

    (*) Tribunal correctionnel d’Avignon, avril 2013.

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  • Dix thèses sur la fin probable de la droite et de la gauche

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de la fondation Polémia et consacré à la fin du système politique droite/gauche et à la naissance d'une nouvelle alternative.

     

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    Dix thèses sur la fin probable de la droite et de la gauche

    1/ Les catégories politiques de droite et gauche découlent de l’apparition de la modernité occidentale.
    La dynamique de la modernité a reposé sur trois leviers majeurs :

    - la foi en la science, qui suppose que des lois objectives – que l’on peut découvrir – régissent le monde, et non la volonté aléatoire d’une divinité ou le seul poids des traditions ;


    - l’affirmation de droits qui appartiendraient naturellement et donc également à tous les hommes, indépendamment de tout ordre politique et social ;


    - la croyance qu’en libérant le commerce de toute contrainte on atteindra l’abondance et la paix pour tous.


    Le progrès se définit comme la mise en œuvre coordonnée de ces trois leviers, d’où la notion de mouvement. La gauche se situait du côté du parti du mouvement, c’est-à-dire du changement de la société, face à la droite qui voulait conserver l’état et les traditions existants.

    Cette modernité remonte au XVIIe siècle en Europe et à la crise intellectuelle qui a suivi la Renaissance et les Guerres de religion. Auparavant tout le monde était « droit », en effet, et par conséquent restait fidèle aux principes d’organisation traditionnelle de la société. Les gens « gauches » allaient, eux, en prison ou sur le bûcher puisqu’ils apparaissaient comme des hérétiques, des criminels ou des asociaux.

    2/ Au début du XXIe siècle la dynamique de la modernité touche à sa fin avec l’achèvement de la déconstruction de l’ordre ancien.
    Aujourd’hui triomphent en Occident l’esprit des Lumières, celui du néo-capitalisme et l’implosion individualiste des sociétés.

    En termes politiques cela signifie que la gauche a gagné en imposant ses idées, qui forment la base du politiquement correct aujourd’hui et en transformant – c’est-à-dire en renversant – la société conformément à ses dogmes.

    Au XIXe siècle la gauche s’est scindée en deux composantes : une composante hostile aux dérives du capitalisme naissant et qui a pris la forme du socialisme ; et une composante qui entendait prolonger jusqu’à son terme la logique du capitalisme au nom du progrès. Cette dernière tendance l’a emporté au XXe siècle.

    Comme l’avait bien vu Marx, en effet, le capitalisme a été et reste encore de nos jours, sous sa version néolibérale*, le principal agent destructeur des sociétés. Car, comme la révolution, le capitalisme est une violence faite à la société.

    En prenant la défense du capitalisme face au communisme, ou du libéralisme face au socialisme, la droite a donc achevé de se perdre.

    3/ Avec l’achèvement de la modernité, l’opposition de la droite et de la gauche a perdu sa raison d’être essentielle.
    Il n’y a plus d’enjeu depuis la mort de l’ancienne société.

    La droite n’a donc plus rien à défendre et la gauche, parvenue au pouvoir, n’a plus rien à conquérir.

    Droite et gauche tendent donc à devenir mimétiques car elles n’ont plus de raison de s’opposer : elles adhèrent donc à la même doctrine (post-démocratique, atlantiste, néolibérale, cosmopolite) et conduisent peu ou prou la même politique, au sein d’un système fermé sur lui-même : celui de la modernité post-démocratique.

    4/ Il n’y a donc plus d’alternative politique réelle entre la droite et la gauche aujourd’hui.
    Comme le démontre la situation politique française depuis 1986, il n’y a plus aujourd’hui d’alternative politique réelle entre la droite et la gauche. L’alternance entre la droite et la gauche repose aujourd’hui sur une tromperie électorale permanente car elle ne débouche sur rien d’essentiel. Car le seul « changement » consiste à aller plus ou moins vite dans une même direction.

    Ni la droite ni la gauche n’appliquent leurs programmes électoraux, sauf sur des questions de détail. A chaque fois les discours de « rupture » de droite ou de gauche font long feu : du fait du « virage de la rigueur » pour la gauche, de la peur du politiquement correct pour la droite.

    Malgré ses promesses électorales, la droite n’a jamais d’ailleurs remis en cause les réformes « sociétales » instaurées par la gauche, qui de ce fait deviennent vraiment « irréversibles ».

    5/ La droite et la gauche n’existent plus aujourd’hui que grâce à la perfusion médiatique, qui a pour fonction de faire croire à l’électorat que le spectacle de leur affrontement représente encore un enjeu politique réel.
    Le système que la droite et la gauche ont contribué à créer est de nature post-démocratique : il ne débouche pas sur la souveraineté politique mais sur sa déconstruction.

    Le spectacle de l’affrontement gauche/droite a pour fonction de cacher que la souveraineté a quitté l’orbite du politique.

    Les gouvernements de droite comme de gauche ne font plus que de la communication et les parlements se bornent à transposer les directives de Bruxelles, mais ils ne décident plus. Ils ne décident plus parce qu’ils ont laissé le gouvernement des choses – c’est-à-dire l’économie et le droit procédural – prendre le pas sur le gouvernement des hommes : la politique.

    Les vrais souverains se situent donc désormais du côté des marchés, des médias, du patronat, des juges, des autorités morales et des lobbies. Mais on s’efforce, de moins en moins bien à vrai dire, de cacher aux électeurs que « le roi est nu ».

    6/ La persistance d’une opposition factice entre la droite et la gauche a contribué à l’appauvrissement de la pensée politique en France.
    Car droite et gauche continuent de ressasser des querelles qui ne correspondent plus à l’état réel du monde ni à la situation présente des Européens. Ainsi, par exemple, il n’importe plus de se prononcer pour ou contre le « progrès », mais de savoir comment préserver notre identité dans un monde ouvert, où les civilisations sont en concurrence vitale et où les Européens ont perdu le monopole de la science et de la technique.

    La question n’est plus de savoir s’il faut ou non « privatiser », mais comment constituer un véritable espace économique européen protecteur et comment recréer une société aujourd’hui éclatée ; comment remettre aussi l’économie au service de la société. Elle n’est pas de « redistribuer » alors que nous sommes dans une économie ouverte en phase de désindustrialisation, de vieillissement de la population et qui produit de moins en moins.

    Mais sur toutes ces questions, la droite et la gauche restent sans voix.

    7/ Issues d’un stade aujourd’hui dépassé de l’histoire européenne, la droite et la gauche mobilisent par conséquent une part déclinante de l’électorat.
    C’est ce qui démontre que l’opposition convenue entre ces deux familles politiques ne répond plus à l’attente des citoyens et que chacun s’en rend de plus en plus compte.Les études d’opinion concordent à mettre en lumière une coupure croissante entre l’opinion majoritaire autochtone et la classe politique, sur presque tous les sujets et dans toutes les couches de la population. Au plan électoral cela se traduit dans la progression de l’abstention et la baisse continue du nombre de suffrages exprimés obtenus par les partis de droite et de gauche.

    Il n’y a plus de « majorités » politiques, mais, en réalité, un jeu de pouvoir à somme nulle entre des groupes minoritaires au sein d’un système fermé.

    8/ Les élites de droite comme de gauche représentent des oligarchies corrompues qui commencent à sortir de l’histoire.
    La corruption de ces élites tient au fait qu’elles ont trahi leurs idéaux à la fin du XXe siècle :

    - la gauche a abandonné le peuple (le prolétariat) et la rupture avec le capitalisme, en reniant l’héritage du socialisme (notamment en France) ;


    - la droite s’est ralliée à l’idéologie libertaire, à l’égalitarisme et à la révolution néolibérale, en rompant avec toutes les traditions nationales.


    Ces élites sortent de l’histoire car elles ne peuvent relever les défis majeurs auxquels nous sommes confrontés : chômage, pauvreté, insécurité, effondrement de l’enseignement et de la culture, immigration, endettement massif notamment. Dans aucun de ces domaines la droite n’a fait mieux que la gauche et réciproquement puisque précisément ces fléaux résultent du système qu’elles ont mis en place. En outre, ces phénomènes ne sont des fléaux que pour le peuple et au contraire des opportunités pour l’oligarchie

    9/ Il ne peut plus y avoir de politique, c’est-à-dire d’affrontement et d’alternative réels, au sein du système post-démocratique contemporain qui résulte de l’achèvement de la modernité occidentale.
    C’est pourquoi la concurrence verbale entre la droite et la gauche ne correspond plus à rien de nos jours car elle n’existe qu’à l’intérieur d’un système fini.

    Une politique ne peut réapparaître que sur le fondement d’une opposition au système lui-même.

    Faire de la politique revient donc aujourd’hui à s’opposer au désordre contemporain, fruit de la modernité finissante : une tâche au-dessus des forces des politiciens de droite comme de gauche.

    10/ Une force qui offrira à nouveau une alternative politique supplantera fatalement la droite et la gauche telles que nous les avons connues depuis 1945
    Les élites de droite et de gauche ne subsistent qu’en raison de leur complicité pour se partager les dépouilles du pouvoir et du verrouillage médiatique et institutionnel qu’elles ont imposé pour cela.

    Comme toutes les élites qui ont perdu leur vocation pour se transformer en oligarchies, elles disparaîtront car elles s’illusionnent sur leur capacité à arrêter la marche du monde à leur profit. La « fin de l’histoire » est une vieille utopie destinée à rassurer les futurs perdants. Et, comme dans toutes les périodes de déclin, la chute de ces élites va s’accélérant, comme l’illustre la trajectoire de François Hollande, par exemple.

    Une nouvelle dynamique politique, donc une nouvelle « grande querelle », commence à émerger en Europe avec ce que l’on nomme le populisme, les courants identitaires ou eurasistes, voire écologiques, et les nouveaux clivages qui les accompagnent. L’islamisme contribue aussi, malgré lui, à sa maturation, dans la mesure où il se présente comme une alternative à la modernité occidentale et un défi aux Européens.

    Sur les ruines de la modernité décadente, une nouvelle alternative politique prend actuellement racine partout en Europe. Quand l’occasion se présentera, elle emportera tout.

    Michel Geoffroy (Polémia, 20 avril 2013)

    (*) Le nom donné au phénomène importe peu en vérité : libre commerce, libre échange, capitalisme, libéralisme, néo-capitalisme, néo-libéralisme tous ces termes désignent une même réalité : la libération des forces économiques de toute retenue, de toute contrainte. C’est d’ailleurs pourquoi dans la tradition européenne on a souvent pris l’image de la « démonie de l’économie » pour désigner la victoire de la fonction marchande et des forces telluriques –infernales– qu’elle incarne

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  • Les snipers de la semaine... (61)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Idiocratie, des Idiots dézinguent Hollande et sa petite boîte à outils...

    Super Mariollande

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    - sur Scriptoblog, Maurice Gendre mitraille le système en pleine déliquescence...

    Affaire Cahuzac : symbole de la putréfaction du système

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  • L'extrémisme, c'est eux !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à la colère politique et sociale qui monte dans notre pays à l'encontre des représentants du système...

     

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    L'extrémisme, c'est eux !

    Faute de restaurer un lien de confiance avec le peuple français, l'aile californienne de l'UMPS use d'un stratagème rodé jusqu'à la corde : la diabolisation. Les opposants au mariage gay seraient donc devenus des extrémistes, optant " pour une stratégie de la tension". Les années de plomb à l'italienne ne sont probablement pas loin, et, si les forces de l'ordre n'y mettent pas un terme, nous assisterons bientôt à un déferlement de sang et de larme.

    Outre l'atteinte implicite à la liberté d'expression, celle, en l'occurrence, jamais désavouée quand les agités étaient de gauche, qui débordait un peu les limites fixées par la loi – et il ne faut pas oublier que ce « parti du mouvement » s'est toujours appuyé sur la transgression, notamment en ce qui concerne ce fameux mariage homo (souvenons-nous d'act-up et de sa violence, des coups de la LGBT, de Mamère et de sa perfide et tenace trahison des lois qu'il devait défendre en tant que maire...) - on prend la mesure de la menace. Les chiens aboient avant que la caravane n'écrase toute les résistances qui tentent d'arrêter son irrésistible marche vers le désert...

    « Tension » ! « Extrémisme » ! De la part d'un parti qui a toujours défendu le brigadiste assassin Battisti, singulièrement grâce à l'intervention de son plus éminent représentant, François Mitterrand lui-même, et qui l'a probablement aidé à fuir la France, voilà qui ne manque pas de sel. Et quand on sait que l’état-major du parti est peuplé de créatures directement issues des rangs de l'extrême gauche trotskiste, on saisit toute la tartuferie d'une telle déclaration, qui équivaut à mettre en scène un tueur en série aux mains sanglante beuglant « à l'assassin ! ».

    Quant à l'extrémisme qu'on fait mine de combattre, cela vaut le coup d'y regarder de plus près. Nous ne nous attarderons pas sur le soutien armé – approuvé quand il s'agissait de Sarkozy aidant les salafistes libyens à prendre le pouvoir, ou diligenté actuellement en faveur des groupes qui sèment la terreur en Syrie, sans oublier toutes les entreprises de déstabilisation qui visent à semer le chaos au Proche et au Moyen Orient, en reprenant explicitement ou implicitement les récriminations de cet Etat voyou qu'est Israël, et en sous traitant l'entreprise criminelle de l'Etat maquereau américain – tout cela, c'est de la politique étrangère !, mais nous prendrons au sérieux le projet utopiste d'éradiquer toute légitimation biologique à l'identité de la personne (bizarrement, personne au parti socialiste ne remet en cause la filiation juive par la mère – ce qui est manifestement une contradiction par rapport à des principes constructivistes hautement proclamés, et une incohérence non moins éclatante par rapport à la dénégation du concept de race).

    Comment qualifier en effet la main mise d'un Etat censément « républicain » - donc « neutre » - empreint pourtant d'une idéologie manifestement partisane, qui manœuvre pour laver les cerveaux de toute cette poussière ancestrale, vieille de plusieurs centaines de milliers d'années, coupable de laisser croire, contre toute évidence, que l'on puisse – horreur ! - naître homme ou femme, comme cela, naturellement. Il fallait rectifier la nature – et c'est en voie. Dès l'Ecole maternelle, on pourvoira à la déficience éducative des familles, et on inculquera les saines écritures. Et on ouvrira les écluses pour que le marché – pourtant prétendument « naturel », lui ! s'engouffre dans le commerce de la procréation artificielle.

    L'artifice : voilà qui sonne bien ! Laissons entrer la cybernétique dans les classes d'école, les cerveaux, les chairs, les cellules, les instincts ! C'est cela, la libre disposition des cœurs et des esprits ! Foin des vieilles balivernes morales, si artisanales du bricolage pour curé archaïque ! Le monde est un pousse au jouir massif, que seuls les coincés peuvent encore refuser. Des vioques qui, de toute façon, disparaîtront... Bougeons ! Néologeons !

    Qu'on se le dise : la liberté est au centre de l'individu qui naît.

    C'est-à-dire, rien.

    Nous naissons rien, il faudra donc devenir tout. Par choix, caprice, volonté.

    Rien d'aussi stupide et criminel n'a été soumis à l'intelligence de l'homme. Outre l'invitation à tous les crimes – puisque par définition, cette liberté ne saurait souffrir de limites, elle est unilimited – comme on dit dans le marketing – et l'on sait que la « loi », pure convention, est malléable, et, désormais, qu'elle peut être promulguée par des dirigeants irresponsables, nihilistes et complètement détachés de toute certitude morale – on place l'être humain devant une impossibilité quasi ontologique de se réaliser. Si tout est le fruit de mon choix, sur quoi donc le faire reposer ? Sur le caprice, ce vent ? N'est-ce pas la plus singulière violence faite à une personne en devenir, que de lui demander d'oublier ses filiations, ses héritages, ses appartenances naturelles, ses appuis, ses protections, le sol où il pouvait croître, pour lui ordonner, sous peine un jour de sanction – sans doute quelque chose d'équivalent à la loi Gayssot – de devenir ce qu'il est censé être, c'est-à-dire, somme toute, une sécrétion onirique de son cerveau ? Quel poids pour un enfant ! Quel terrorisme !

    Mais toute cette bouillie pour apprenti sorcier n'est rien à côté du méga terrorisme que nous concocte, dans sa marmite diabolique, le libéralisme mondialiste, qui reprend, en gros, ce que le mariage homo nous propose en détail. Il faut d'abord bien préciser que les distinctions sophistiquées entre libéralisme et ultra-libéralisme ne sont que des billevesées à l'usage des nigauds et des escrocs. Le libéralisme est une doctrine anglo-saxonne d'économie politique, qui a réussi à conquérir les esprits depuis deux siècles, et qui ambitionne de transformer la civilisation en marché.

    Comme l'on sait, le marché, c'est en principe la libre disposition du consommateur face au vendeur. Il n'existe plus alors ni femme, ni homme, ni français, ni quoi que ce soit, hormis les signes fluctuants que le désir marchant provoque et instrumentalise dans le champ de perception de l'acheteur, et dans ses rêves. Comme Karl Marx l'affirmait dans le Manifeste du parti communiste, le capitalisme ne connaît aucune frontière, au propre comme au figuré, et l'argent n'a ni odeur, ni couleur, ni origine : il court, il circule, il est comme un fluide qui dilue tout dans un immense océan de non sens et de « liberté » absolue.

    La devise du capitalisme conquérant est : « Rien ne s'oppose à ma liberté ! »

    Autrement dit : « Il est interdit de s'interdire quoi que ce soit ».

    Sauf quand il s'agit des règles drastiques imposées par la loi du travail. Puritanisme, efficacité, productivité obligent. On ne fumera pas, on ne boira pas, on nous imposera tous les préservatifs possibles, car faire le contraire coûte trop cher.

    L'idéal du capitalisme est le noceur qui n'oublie pas sa capote. On peut être dépravé, on n'en reste pas moins boureois, c'est-à-dire, in fine, épicier (et l'on sait combien le petit commerçant calcule et se méfie des petits matins blêmes...). Le stupre et la fornication, oui, mais dans l'Ordre.

    Pour le reste : Fay ce que voudras ! Et surtout consomme.

    C'est pourquoi le gouvernement actuel, cette bande de roublards au fond de culotte tapissé de dollars, raminagrobis de jeux vidéos, chattemites douceâtres quand le rôle l'impose, greffiers sournois quand il le requière, est, comme son prédécesseur, une cellule terroriste manigançant ses coups et les assénant par traîtrise (« Hollande, où sont tes promesses ? »).

    Ce gouvernement promulgue toutes les lois, tous les décrets visant à déréglementer, à soumettre l'économie nationale, – la gestion de notre maison commune, en grec- aux intérêts financiers internationaux, à la bureaucratie libérale et américaine de Bruxelles, à livrer la personne humaine au chaos économique, à l'exploitation la plus crue, au désespoir le plus profond en lui interdisant d'avoir une vie de famille normale, stable et solidement établie sur des protections viables. Le démantèlement du droit du travail, qui a son équivalent dans la suppression des règlement empêchant les promoteurs de faire n'importe quoi (dès qu'on s'attaque à la « bureaucratie » « lourde » et « tatillonne », dites-vous qu''il y a toujours un libéral qui pointe son sale pif), la tentative d'imposer l'anglais – langue de l'ennemi anglo-saxon, de l'économisme, du déracinement, langue du tarmac et des bourses – à l'enseignement supérieur (avec pour finalité, un jour, de substituer notre langue à celle du marché) – ce qui vaudra à aux responsables d'un tel terrorisme, d'une telle atteinte à l'intégrité du patrimoine culturel français, à sa force scientifique et intellectuelle, à son indépendance, un procès pour haute trahison, de même d'ailleurs qu'à ceux qui ont livré l'armée à l'Otan américaine et qui s'apprêtent à noyer le pays, à l'occasion du Traité de libre-échange transatlantique, dans l'empire yankee – ce qui est aux trois-quarts fait – la mise sous tutelle du budget national – tout cela (et nous en oublions) est purement et simplement l'expression la plus paroxystique du terrorisme.

    Comment appeler autrement ce qui s'avère être l'entreprise la plus totalitaire de destruction de ce qui fonde l'humain ?

    C'est pourquoi il est impossible de ne pas combattre cette conspiration criminelle. Le devoir est de se battre. Il y va non seulement de notre vie biologique, mais aussi de tout ce qui légitime l'existence. Nous n'avons plus le choix. Ce n'est pas une option politique, comme jadis entre droite et gauche (c'est fini, cela!), mais le choix entre le zéro et l'infini.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 31 mars 2013)

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  • A propos de la plus grande manifestation de l'Histoire de France...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte d'Henri Hude, cueilli sur son site et consacré à la manifestation géante du 24 mars 2013 et au potentiel de révolte contre le Système dont elle est porteuse...

    Henri Hude est philosophe et enseigne (enseignait ?...), notamment, l'éthique à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan.

    Printemps français.jpg

     

    La plus grande manifestation de l'Histoire de France

    Paris vient d’accueillir la plus grande manifestation populaire de toute l’Histoire de France.

    Beaucoup pensaient que son ampleur n’égalerait pas la première : c’était une erreur. Cette manifestation du 24 mars 2013 confirme donc et renforce les enseignements de la précédente. Le 13 janvier, nous étions un million, nous avons atteint sans doute le million et demi, la prochaine fois nous reviendrons deux millions. Ne parlons pas des évaluations du Pouvoir et du Léviathan médiatique : le Docteur Goebbels n’est pas mort. Cette observation nous met au cœur du sujet : le Peuple français se trouve en face d’une nouvelle entreprise totalitaire. En quoi consiste-t-elle ? 

    Comme dans toute idéologie, il y a au principe une volonté arbitraire d’indépendance absolue.

    L’idéologue des Démons de Dostoïevski en a donné pour toujours la formule achevée : « Je commence avec la liberté absolue et j’aboutis à la dictature parfaite. » C’est la logique de Robespierre. C’est la logique de Lénine. C’est la logique de Peillon, c’est celle de Taubira. C’est la logique totalitaire, partout et toujours, qui produit toujours le même résultat, le despotisme, en vertu d’une force des choses. Car il s’agit de transformer un Peuple en une Communauté de transgression, menée à la baguette par une secte d’idéologues.

    Ce que les totalitaires nomment « égalité », ce n’est pas la justice, dont ils se moquent. C’est une sorte de religion

    C’est une communion transgressive entre dévots de la liberté absolue. Cette communion se réalise toujours par une action politique, symbolique et sacramentelle, qui peut être le meurtre d’un monarque ou l’assassinat d’une classe, le renversement d’un autel, la suppression de la propriété privée, ou l’élimination d’une race. Ce pourrait être aussi l’infanticide, ou le suicide, ou le parricide collectif. De notre temps, un parti-secte a décidé l’abolition du couple et de la famille. C’est là son sacrement. C’est là son culte. C’est sa communion, son Egalité. C’est là qu’il jouit et s’adore. Et, comme toujours, l’Homme est sa victime.

    Les idéologues forment une secte.

    La secte engendre un parti totalitaire. Le parti manipule la démocratie, l’annule, domine l’Etat. L’Etat absorbe la société. Toute opposition est broyée. La secte est heureuse.

    Malgré leur unanimité, les idéologues divergent. Chacune des passions qui se disputent le cœur humain fabrique sa propre idéologie. Toutes unies pour détruire l’Homme et sa liberté, les idéologies se font des guerres plus inexpiables encore que ne firent jamais les religions.

    Il est totalement inutile de raisonner avec les idéologues. Car ce qui est perverti, chez eux, c’est la raison.

    Celle-ci devrait être le moyen de résoudre nos problèmes. Investie par l’idéologie, c’est la raison qui devient le cœur du problème et le fondement même du totalitarisme. Le pouvoir de questionnement radical est le fondement de l’esprit scientifique et la base de la philosophie. C’est ce questionnement qui rend l’Homme sûr à la fois de la vérité et de sa liberté. Car il n’y a pas de réponse, pour qui n’a pas de question. Mais chez les idéologues, ce pouvoir de questionner devient une méfiance paranoïaque, une manie de douter, une rage de nier, un besoin de se refuser. La raison devient folle et s’endort, « engendrant des monstres » : moule à préjugés, machine à systèmes, prétexte à bourrer le crâne et à interdire de questionner. Puisque le peuple désormais pense comme nous, il n’est plus nécessaire qu’il pense. L’important est qu’il communie dans notre Egalité de transgression. Telle est l’idéologie.

    Le Peuple français fait face à une entreprise totalitaire.

    Nous n’assistons plus au déroulement d’un jeu politique ordinaire. Le Peuple n’est pas même en face d’un coup d’Etat permanent. Il fait face à une entreprise d’usurpation visant à lui imposer une autre constitution – plus encore, une autre constitution anthropologique. Nous sommes en face d’un pouvoir législatif qui usurpe le pouvoir constituant et qui l’usurpe absolument. Nous sommes en face d’un pouvoir constituant mégalomane et illégitime, qui prétend changer la nature humaine, la manipuler à sa guise, se saisir des esprits, embrigader la jeunesse et réprimer toute dissidence. Nous sommes bien en présence d’une entreprise totalitaire. L’heure est donc à la Résistance, jusqu’à la Libération, et à la Renaissance.

    Quelle est la force réelle de l’entreprise totalitaire ? Elle est faible ! Et le Peuple est fort !

    Le Peuple prend de plus en plus conscience de sa force et de sa résolution. Il y avait hier à Paris une représentation d’une bonne moitié de l’élite française, pour réclamer un pouvoir qui respecte la famille. Et il y aurait pu y avoir en même temps un autre million et demi entre la République et la Bastille, pour réclamer un pouvoir effectivement social, qui défende le travail des Français. Il est probablement inévitable que les deux mouvements finissent par converger contre le totalitarisme nihiliste et l’oligarchie, non seulement en France, mais peu à peu dans toute l’Europe, et, on l’espère, aux États-Unis.

    Le pouvoir devrait prendre conscience de sa faiblesse.

    D’abord, il ne vit que d’emprunts. Les banques, l’an dernier, n’ont plus acheté ses bons du trésor. Elles ont été remplacées par l’intervention de fonds souverains asiatiques et moyen-orientaux. Si les émirs ne lui font pas un chèque toutes les trois semaines, si les Français n’achètent plus d’assurance-vie, le pouvoir est en cessation de paiements. Ce pouvoir déjà dans la main de puissances étrangères serait à la merci d’une grève de l’impôt.

    Ensuite, ce pouvoir est sans appui démocratique et populaire. Le système médiatico-partisan est encore monté de telle sorte que le fonctionnement biaisé des institutions lui permet de conserver encore une apparence démocratique. Mais l’opinion publique est clairement consciente du caractère désormais non représentatif du régime.

    Ce pouvoir a perdu le peuple. Impuissant, ou complaisant, ce pouvoir semble n’être là que pour laisser faire l’argent et laisser mourir le travail. La France est ainsi privée de capitaux qui vont égoïstement s’investir là où est possible une inégalité maximale, accroissant aussi maximalement l’inégalité en France. Pour cette raison, le pouvoir a perdu le peuple, les pauvres pullulent, auquel il refuse l’égalité économique et la dignité du droit au travail.

    Ce pouvoir qui est si dépendant des grandes compagnies internationales, persécute le petit et moyen patronat, seul qui investisse encore dans ce pays pour y donner du travail à nos compatriotes.

    Ce pouvoir va perdre mêmes les fonctionnaires, qu’il va devoir tondre à leur tour, et licencier, pour obéir aux ordres des syndicats d’usuriers et de leurs fondés de pouvoir (OMC, FMI, etc.).

    Avant d’en venir là, il va mettre en péril la sécurité de la France, en abaissant follement le niveau de nos forces armées.

    Quelle honte que le nom de « socialisme » en soit venu à désigner ce qu’on aurait cru son contraire : cette « soif de l’argent qui gangrène le monde » (François, 24/03/2013), et l’individualisme radical.

    Ce pouvoir n’a même pas la force physique entre ses mains. Quel officier de gendarmerie, quel officier de police, commandera de matraquer un peuple non violent, le jour où, par dizaine de milliers, sans violence, sans porter de coup, mais juste en avançant, et décidés à se laisser au besoin frapper sans reculer, comme faisaient les Indiens menés par Gandhi, il avancera, déterminé à sauver sa liberté, son travail, sa dignité d’homme et de femme, et franchira les barrières ?

    Le pouvoir voudrait salir le Peuple et lui prêter des sentiments de haine ou de discrimination, juste parce qu’il n’a rien à faire de son idéologie.

    Mais voilà que les nihilistes se trouvent désarmés, dépités, en présence d’une amitié naissante et rayonnante entre tous ceux qui, aussi différents soient-ils, ont en commun de refuser la persécution et la normalisation idéologique. Les Français veulent tout simplement demeurer des hommes et des femmes, tels que les a faits la nature, ou tels que les faits Dieu, et tels que la raison leur conseille de demeurer, avec son bon sens si bien partagé.

    Le pouvoir est faible parce qu’il cimente contre lui l’unité du peuple en sa diversité. Le Peuple découvre avec stupeur que la laïcité aux mains des totalitaires s’est muée en fanatisme idéologique. Le despotisme fabrique ainsi contre lui-même une fraternité nouvelle et jusqu’alors inconnue de toutes les religions et de toutes les philosophies, autant que de toutes les races. Il ne pourra plus la dissoudre.

    Ce pouvoir n’a pas de force, car il a déjà perdu sa légitimité profonde.

    Le pouvoir détruit le travail. Il entend en outre détruire le mariage et la famille. Ce pouvoir qui démolit les cadres moraux les plus essentiels est incapable, par suite, de lutter contre l’insécurité croissante. Et ce sont des gens-là qui prétendent, en plus, faire la morale aux jeunes et leur bourrer le crâne avec des folies idéologiques, comme si on était en Chine populaire ?

    Le pouvoir est failli. Il menace de jeter la France dans une guerre lointaine, probablement pour complaire aux puissances dont les financements prolongent sa survie. Et c’est ce même pouvoir, parvenu à l’extrémité du discrédit possible, qui se lance dans une entreprise totalitaire et prétend passer avec mépris le licou à des millions et des millions de Français, juste parce qu’il est habile à manipuler les médias et le système des partis ? Eh bien cela ne sera pas !

    Ce pouvoir dresse désormais contre lui et les conservateurs et le peuple, au moins la moitié de l’élite et de ceux qui payent les impôts et souscrivent aux emprunts d’Etat.

    Si les forces populaires ont de la présence d’esprit, elles comprendront que le moment est venu et que c’est maintenant qu’elles peuvent renouveler le syndicalisme et sauver le travail. Elles ne le sauveront qu’en juxtaposant à la Manif pour tous, ou en injectant en elle, une dimension de Manif pour le Travail pour Tous.

    Quand un pouvoir a gravement failli à toutes ses obligations et qu’il veut mettre le Peuple à genoux, il prend le risque que le Peuple le mette à pied et le punisse

    Il existe toujours au-dessus des pouvoirs constitués un Pouvoir supérieur et constituant. Ce pouvoir reste le maître et le juge.

    Le jour venu, il peut renvoyer devant la juridiction qu’il constituerait certains individus qui, ayant eu à exercer les pouvoirs constitués, auraient manqué à leurs devoirs et posé des actions susceptibles d’être qualifiées de forfaiture et d’atteinte aux intérêts vitaux de la nation.

    Face au fanatisme totalitaire, un Peuple peut prêter serment de ne plus se séparer sans avoir rendu sa Constitution à son pays.

    Le Peuple est fort. Non seulement il se compte et mesure à la fois la faiblesse du pouvoir et sa propre force. Mais plus encore, il sait qu’il EST le Peuple, qu’il a pour lui le droit et la raison, la justice et la tolérance, et qu’il lutte contre le totalitarisme. Il est déterminé à opposer une Résistance farouche, jusqu’à la Libération. L’Ordre Nouveau ne passera pas.

    Et maintenant ? – On peut désormais prévoir trois choses :

    1. Le Peuple va se déclarer en permanence – ou, en tout cas, en manifestation permanente contre le Totalitarisme et pour la Liberté.

    2. Le peuple qui exige du Travail pour tous, et tous les participants de la Manif pour tous, vont un jour se rejoindre et faire Peuple ensemble, contre le totalitarisme libertaire.

    3. Les dates des deux prochaines manifestations seront probablement le 1er mai 2013 et le 14 juillet 2013.

    Henri Hude ( Site d'Henri Hude, 25 mars 2013)

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