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paix - Page 2

  • Les somnambules...

    Les éditions Flammarion viennent de rééditer dans leur collection de poche Champs, Les somnambules, la brillante étude de Christopher Clarck consacrée à la marche à la guerre de l'été 1914. Un livre sur l'aveuglement des dirigeants politiques européens qui résonne étrangement cent ans plus tard...

    Professeur d'histoire à l'université de Cambridge, Christopher Clark a publié une Histoire de la Prusse (Perrin, 2009).

     

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    " Le 28 juin 1914, dans Sarajevo écrasée de soleil, un certain Gavrilo Princip se réfugie à l'ombre d'un auvent pour guetter le cortège officiel de l'archiduc François-Ferdinand... Cinq semaines plus tard, le monde plonge dans une guerre qui entraînera la chute de trois empires, emportera des millions d'hommes et détruira une civilisation. Pourquoi l'Europe, apparemment prospère et rationnelle, était-elle devenue si vulnérable à l'impact d'un unique attentat perpétré à sa périphérie ? Quels formidables jeux d'alliances géopolitiques toujours fluctuantes et d'intérêts nationaux contradictoires se mêlaient-ils ? Quelles craintes ancestrales, quelles mythologies nationales animaient les opinions publiques et influencèrent les décisions des diplomates ? C'est ce que raconte cette fresque magistrale. Multipliant les points de vue et faisant dialoguer avec brio études classiques et sources inédites (en anglais, allemand, français, bulgare, serbe et russe), Christopher Clark replace les Balkans au cœur de la crise la plus complexe de l'histoire moderne et en décrit minutieusement les rouages. Plus clairement que jamais, il montre que rien n'était écrit d'avance : l'Europe portait en elle les germes d'autres avenirs, sans doute moins terribles. Mais de crise en crise, les personnages qui la gouvernaient, hantés par leurs songes et aveugles à la réalité des horreurs qu'ils allaient déchaîner, marchèrent vers le danger comme des somnambules. "

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  • Israël contre le Hezbollah...

    Les éditions du Rocher viennent de publier une étude de Michel Goya et Marc-Antoine Brillant intitulée Israël contre le Hezbollah - Chronique d'une défaite annoncée  12 juillet - 14 août 2006. Les deux auteurs sont officiers de l'armée de terre et diplômés de l’École de guerre. Responsable de l'excellent blog La voie de l'épée et membre du comité éditorial de la revue Guerre & Histoire, Michel Goya a déjà publié plusieurs essais comme La chair et l'acier - L'armées française et l'invention de la guerre moderne (Tallandier, 2004) ou Irak, les armées du chaos (Economica, 2008).

     

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    " Avec un style sobre et efficace Michel Goya nous propose, dans une logique grand public, un travail de fond sur le conflit entre Israël et le Hezbollah au sud Liban en 2006. Ce conflit débouche sur plus de 1000 morts civils dont 30 % d'enfants de moins de 12 ans ; une majorité des infrastructures du pays détruites ; une marée noire en Méditerranée ; des opérations (de part et d'autre) qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International.
    Avec l'aide de l'Iran, le Hezbollah s'est doté d'une extraordinaire capacité de frappe de la population civile (15000 roquettes et missiles). De son côté Tsahal refuse de revenir au combat rapproché et entreprend une avalanche de frappes (jusqu'à 5000 obus et 250 missiles chaque jour sur un rectangle de 45 km sur 25). Cette armée qui, en 1967 avait détruit 3 armées en 6 jours, éprouve les pires difficultés à progresser de quelques centaines de mètres.

    Depuis 2001, les puissantes armées occidentales, Tsahal compris, n'ont vaincu aucune organisation non étatique armée dans le grand Moyen Orient. A l'été 2006, elles ont même toutes été mises en échec simultanément, dans le Sud afghan, à Bagdad et au Liban. Ce conflit met en lumière le glissement de la pensée stratégique occidentale, niant la guerre au profit d'une vague notion d'opération de maintien de la paix. "

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  • La dernière année de la paix...

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    Le numéro d'octobre 2013 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque. 

    Le dossier est consacré à l'année 1913, la dernière année de la paix. On pourra y lire, notamment, des articles d'Eric Branca ("Les feux du crépuscule" ; "Autopsie d'un désastre"), de Jean des Cars ("Portrait de famille avant divorce"), de Christian Brosio ("Une civilisation entre apogée et décadence"), de François Bousquet ("L'an I des avant-gardes").

    Hors dossier, on pourra aussi lire, notamment, des articles de Fabrice Madouas ("Les illusions de Monsieur Peillon"), de Philippe d'Hugues ("Jean Cocteau, poète à l'état pur"), d'Anne-Sophie Yoo ("D.H. Lawrence, dernières nouvelles"), de François Bousquet ("Proust, les cent ans de la Recherche") ou de Bruno de Cessole ("Le désabusement allègre d'un disciple de Cioran"). Et on retrouvera aussi  les chroniques d'Eric Zemmour ("Danse au-dessus d'un volcan"), de Patrice de Plunkett ("Confusion des genres") et de François d'Orcival ("L'humiliation syrienne de François Hollande").

     

     

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  • Un avenir de sang et de guerre ?...

    Auteur de plusieurs ouvrages de stratégie particulièrement intéressants comme Comprendre la guerre (Economica, 2001), Décider dans l'incertitude (Economica, 2004) ou encore La guerre probable (Economica, 2008), le général Vincent Desportes s'est surtout fait connaître du grand public pour avoir formulé, en juillet dernier, sur la guerre d'Afghanistan et sur la participation de la France à celle-ci des opinions hétérodoxes, qui ont déclenché l'ire du chef des armées et lui ont valu d'être sanctionné à quelques semaines de son passage en deuxième section.

    Dans cet article publié par le Figaro du 26 janvier 2011, il rappelle quelques évidences : la guerre n'a pas disparu, et elle fait même partie de notre avenir...

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    Ne craignons plus le mot "guerre"

    Appelons les choses par leur nom : ne craignons plus le terme « guerre ». C’est à tort que nous autres idéalistes, enfants des Lumières et de la civilisation, pensons régulièrement que la guerre est morte. 

    Ce n’est pas parce que nous, Européens, repus de guerre jusqu’à l’indigestion, avons réussi à la repousser loin de nos territoires que la nature des hommes a changé. Depuis toujours, la guerre et l’homme forment un couple indissociable parce que les hommes sont volontés - volonté de vie et volonté de domination - et que la confrontation est dans la nature même de leurs rencontres.

    La dernière des guerres, aussi sanglante fût-elle, n’a été qu’un jalon de plus dans l’histoire de l’humanité qui est aussi l’histoire des guerres.

    Ni la SDN, mort-née, ni l’ONU, fille d’un nouvel espoir, n’ont pu, bien sûr, tuer la guerre, parce que si la guerre tue, elle ne meurt pas. La guerre n’est pas morte à Versailles en 1919, pas plus qu’à San Francisco en 1945, pas plus que des espoirs nés de la dissuasion nucléaire ou de la chute du mur de Berlin. Au contraire, elle se répand et se renforce aujourd’hui d’avoir été, un temps, contenue. Vieilles querelles assoupies, nouvelles volontés de puissance, simples nécessités de survie, rareté des ressources et accroissement des besoins se conjuguent aujourd’hui aux fondamentalismes pour donner aux affrontements humains une force nouvelle.

    La guerre revient et le réarmement l’accompagne : la planète ne cesse de se réarmer, les dépenses militaires mondiales ont dépassé aujourd’hui le niveau de la guerre froide. L’effondrement de l’empire soviétique nous a laissé croire, un temps, à « la fin de l’histoire ». Aveuglés par la fausse bonne idée des dividendes de la paix, nous avons réduit à la hache le format de nos armées. Le mot guerre, soudain, était devenu incorrect ; on lui substituait celui de crise, de conflit, voire d’opérations de paix… Implacable, pourtant, la guerre - tribunal de la force, (la guerre) forme extrême de l’affrontement des volontés humaines et politiques - est revenue s’imposer à nous sous d’autres visages, s’emparant de nouveaux espaces. Puisque l’éthique et la nouvelle transparence du monde contraignaient l’usage destructeur des armes classiques, la guerre s’est placée « hors limites » pour contourner la puissance militaire : « guerre contre le terrorisme », où la dissymétrie peine contre l’asymétrie ; « guerre économique », utilisant l’arme de la monnaie pour conquérir de nouveaux marchés, usant de l’espionnage industriel organisé par les États ou les grands groupes, faisant du commerce international un véritable « combat » ; «cyberguerre » désorganisant les marchés financiers ou perçant les secrets de défense les mieux gardés ; « guerre de l’information » pour manipuler la psychologie des marchés et des foules ; « guerres virtuelles », univers des adolescents accrochés à leurs consoles ; « guerre des banlieues », avec de véritables embuscades militaires. Dans un monde où les rapports humains se brutalisent, un monde hanté par la montée des égoïsmes et les crises de confiance, où le sens du bien commun s’amenuise, la violence est redevenue une valeur en soi.

    Et le mot « guerre », hélas, a retrouvé son actualité, sa noblesse peut-être.

    Les champs de guerre ont changé, ses moyens aussi : mais la guerre est là, qui nous cerne. L’espoir de paix comme horizon de l’homme lui est aussi consubstantiel que la guerre elle-même ; mais si nous nous contentons, benoîtement, d’observer la guerre depuis notre balcon, la violence, retenue encore devant notre porte, franchira vite son seuil. Nous devons nous préparer à la guerre et accepter que l’idée d’Europe n’ait pas tué le fait de guerre. 

    Nous assoupir dans notre bulle artificielle  de sécurité, ce serait nous préparer de difficiles réveils lorsque, demain ou plus tard, de manière probablement imprévisible, la guerre reviendra chez nous, sous ses nouvelles formes armées. Il faut donc se réjouir

    Il faut donc se réjouir qu’après deux années d’efforts et de persuasion, le Collège interarmées de défense, qui forme le corps de direction des armées, ait retrouvé jeudi dernier l’appellation « École de guerre ».  Dénomination simple et claire pour l’institution qui a la charge de préparer aux plus hautes responsabilités humaines l’élite militaire, celle qui, aux heures noires de l’avenir , pourrait porter à nouveau sur ses épaules le destin de la nation. Ne nous berçons pas d’illusions : si la guerre est notre passé, si elle est notre présent, elle est aussi notre futur.

     

    Général Vincent Desportes (Le Figaro, 26 janvier 2011)

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