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ojim - Page 2

  • Terrorisme et immigration selon Le Monde : pas d’amalgame !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'Observatoire du journalisme consacré à un article récent du quotidien Le Monde cherchant à minorer le lien entre terrorisme islamique et immigration...

     

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    Terrorisme et immigration selon Le Monde : pas d’huile sur le feu et pas d’amalgame

    Y a t-il un lien entre terrorisme et immigration ? Le quotidien Le Monde s’est posé cette grave question dans un article publié le 12 novembre 2020. En appelant à la rescousse plusieurs spécialistes patentés ou désignés d’office, le journal entend mettre ce lien « à l’épreuve des faits ». Ses arguments sont loin d’être convaincants.

    Tu parles d’où, camarade ?

    Dans les années 1960 et 1970, lorsqu’un intervenant prenait la parole dans une Assemblée Générale dans une salle de cours enfumée d’une université, il était très fréquent qu’on lui demande : « Tu parles d’où, camarade ? », afin de connaitre le courant idéologique qu’il représentait. À la même période, le quotidien Le Monde bénéficiait aux yeux de certains de la réputation de « quotidien de référence ». S’il s’agit d’une autre époque, bien lointaine, il est toujours utile de savoir dans quel courant de pensée s’inscrit un journaliste avant de lire son article.

    La journaliste Julia Pascual écrit de nombreux articles sur l’immigration dans le quotidien du soir. Leur point commun : présenter les migrants comme des victimes et les moyens considérables que déploie l’État français pour leur accueil comme insuffisants. C’est une opinion que l’on peut ne pas partager mais qui est respectable. Il est néanmoins utile de l’avoir à l’esprit lorsqu’on lit un article de la journaliste.

    Le lien entre terrorisme et immigration : un véritable tabou

    La journaliste donne comme exemples de ceux qui établissent un lien entre immigration et terrorisme des leaders de partis à la droite de l’échiquier politique et des populistes.

    « Ces propos suscitent un certain malaise, notamment au sein du secteur associatif ». En employant une telle formulation, Julia Pascual se focalise sur ceux qui rejettent ce lien réel ou supposé. Sont-ils nombreux ? Elle aurait pu également rappeler qu’un sondage de l’IFOP réalisé en 2018 fait ressortir qu’une majorité de Français estime que l’immigration « maximise le risque terroriste ».

    Un panel bien choisi

    Pour tenter de répondre à la question, la journaliste interroge un responsable d’une association aidant les migrants, un universitaire qui a tenté de cerner le profil des terroristes, un représentant du Centre d’analyse du terrorisme (CAT) et le directeur du Centre migrations et citoyennetés de l’Institut français des relations internationales.

    Leurs témoignages vont essentiellement dans le même sens : certains discours feraient un lien abusif entre les deux phénomènes.

    Julia Pascual rappelle les propos du ministre de l’intérieur : « Sur les 30 derniers terroristes confondus pour des actes commis sur notre sol, 22 étaient français, 8 seulement étrangers ».

    Le représentant du CAT estime que « nous sommes face à un terrorisme essentiellement endogène, conçu et exécuté dans le pays d’origine ».

    On monte d’un cran avec les propos du directeur du Centre migrations et citoyennetés de l’Institut français des relations internationales : « la problématique est davantage que la société française produit cette violence » (sic).

    Pour parachever le tout, la parole est donnée au directeur des études migratoires du think tank libertarien américain CATO qui estime que le terrorisme est un « phénomène rare » et qu’il n’y a pas d’« association significative entre la part des migrants dans un pays et une activité terroriste ». Il est utile de préciser que le think tank américain est un fervent défenseur de l’immigration, comme en témoignent les nombreux articles à ce sujet sur son site internet.

    Parmi les personnes interrogées sur le sujet, aucun n’établit donc de lien direct entre terrorisme et immigration. Par respect du pluralisme et du contradictoire, la journaliste aurait pu confronter ces positions à celles d’autres spécialistes de la question. Comme celle de Thibault de Montbrial par exemple. Le Président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure affirme dans un récent essai que « si l’islamisme découle de l’immigration, le terrorisme est le résultat de l’islamisme ». Mais poser le débat dans ces termes aurait peut-être fait vaciller des certitudes solidement pro-immigration…

    Les informations que vous ne trouverez pas dans l’article du Monde

    À ce stade, face à cette avalanche de chiffres, le lecteur du Monde ne peut que se rallier à la thèse selon laquelle, non, il ne peut pas être établi de lien entre terrorisme et immigration. Pourtant, d’autres informations toutes aussi « sérieuses » méritent d’être mentionnées :

    • Le think tank Fondapol a mis en avant dans un rapport publié en novembre 2019 que « La France a été le pays le plus touché de toute l’Union européenne, avec 71 attentats islamistes commis sur son sol entre 1979 et 2019. Ces attentats ont fait au moins 317 morts ». Le fait que la France ait la communauté musulmane la plus importante d’Europe n’est pas mentionné dans le rapport. Ce n’est d’ailleurs pas son propos. Parmi cette communauté, on peut trouver des islamistes à velléités terroristes. Chacun est libre d’établir les corrélations qu’il souhaite.

    • Le terrorisme ayant causé des morts dans notre pays dans les dernières années est exclusivement à motivation islamiste. Pour rappel, 263 Français ont péri en 5 ans pour ce motif. Le journal le Monde aurait été bien inspiré de rappeler que cette forme de terrorisme n’existait pas il y a quelques décennies. La multiplication des actes terroristes islamistes en France est étroitement liée à la propagation de l’islamisme, qui s’est lui-même développé avec l’immigration extra-européenne massive organisée et subie depuis les années 1960. Le terrorisme islamiste dit « endogène » concerne très majoritairement des jeunes d’origine immigrée de la deuxième génération.

    • Un internaute, Pont d’Arcole, a fait un minutieux recensement des islamistes ayant commis un attentat terroriste durant les cinq dernières années. Le résultat de son travail figure sur Twitter.
      On y constate que sur les 45 terroristes ayant organisé des attentats depuis 2015, seuls 5 sont des français convertis. Les autres sont soit des étrangers, soit, beaucoup plus rarement, des français d’origine étrangère (souvent maghrébine).

    • Un autre internaute Walker, a recensé « quelques déséquilibrés ayant tué en France ces 25 dernières années. Si vous trouvez leur point commun, merci de me le dire en commentaire », écrit-il, de façon espiègle…

    Déni du réel

    Le déni du réel n’est pas nouveau. En 2015, de nombreux médias dénonçaient déjà en bloc le « fantasme de l’infiltration terroriste », avant de rétropédaler laborieusement. Entre la généralisation hâtive et le déni, il y a un espace que n’a pas exploré le Monde. Désormais, c’est en niant le caractère exogène du terrorisme islamiste et son lien avec l’immigration que « pas d’huile sur le feu » et « pas d’amalgame » sont brandis à l’opinion publique. Il n’est pas sûr que même les lecteurs du Monde croient encore à ces sornettes.

    Observatoire du journalisme (OJIM, 18 novembre 2020)

     

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  • Les snipers de la semaine... (207)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son blog Bonnet d'âne, Jean-Paul Brighelli dézingue Roselyne Bachelot, ministre de la culture, paraît-il...

    La haine de la culture

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    - violents échanges de tirs à propos du documentaire Hold-up, l'atmosphère sent la poudre...

    Loïc Steffan : Hold Up : un faux documentaire

    Régis de Castelnau : Tir de barrage contre « Hold-up »: la censure comme objectif

    Slobodan Despot : Hold-Up, la part infalsifiable

    Hold up, le documentaire honni des médias de grand chemin

    OJIM : Hold-up, le documentaire honni des médias de grand chemin

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  • Quand Claude Chollet, fondateur de l'Observatoire du journalisme, fait un putsch !...

    Vous pouvez retrouver ci-dessous un entretien donné par Claude Chollet, fondateur de l'OJIM, l'Observatoire du journalisme, à Putsch, le média franc-tireur, dans lequel il évoque la crise du coronavirus et son traitement médiatique, la crise dans les médias, l'avenir de la presse et le rôle de la presse indépendante...

     

                                         

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  • Les snipers de la semaine... (149)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Vu du droit, Mathieu Morel dézingue Emmanuel Macron et son mépris du peuple...

    Le sinistre Jupitre a choisi son camp

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    - sur son site, l'OJIM prend dans son viseur Sophia Aram, spécialiste du politiquement correct à prétention humoristique, qui sévit sur France Inter...

    Sophia Aram, l'accident industriel

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  • Les snipers de la semaine... (144)

     

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Eric Guéguen dézingue Stéphane Guillon, le ricaneur officiel de la France d'en-haut...

    Guillon contre Dupont-Aignan: la haine tranquille

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    - sur Acrimed, Frédéric Lemaire et Blaise Magnin rafalent Christophe Barbier et sa suffisance assumée...

    Hommage à Christophe Barbier, « tuteur sur lequel le peuple peut s’élever »

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    - sur son site, l'OJIM prend dans son viseur le "candidat unique du parti unique"...

    Macron ou l’ultime mascarade

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  • Les Corbeaux font de la résistance...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'Observatoire du journalisme et de l'information médiatique consacré à la couverture de la campagne de la candidate du Front National par les médias classiques...

     

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    Les Corbeaux font de la résistance : les médias face au FN en campagne

    Durant l’ère artisanale du totalitarisme, on mettait en prison les opposants politiques. À notre époque autrement plus sophistiquée, on se contente de les mettre en quarantaine symbolique, au nom, bien sûr, de la vertu, afin qu’ils se retrouvent dans l’impossibilité de défendre des opinions divergentes. Fillon sort des urnes à la place de Juppé, plus proche de la « Manif pour tous » que de Pierre Bergé ? Qu’à cela ne tienne ! Une ribambelle de casseroles assez communes au monde politique est soudain désignée dans son dos et Macron surgit, tous les spots braqués sur lui. Marine Le Pen menace pour la première fois l’indiscutable hégémonie en place depuis une trentaine d’années ? La reductio ad hitlerum, bien qu’usée jusqu’à la corde, va être employée à plein régime de manière à détruire moralement l’adversaire, non pour fraude mais pour pensées démoniaques, et qu’importent que celles-ci ne soient jamais formulées dans les propositions de la candidate, qu’elles n’entrent nullement en compte dans le débat rationnel, qu’aucun de ses représentants ne s’en prévalent : on ira chercher l’inconscient fasciste du parti « jusque dans les chiottes », pour paraphraser Vladimir Poutine, par tous les moyens, et même si c’est un vague militant tout juste encarté ivre sur le zinc, un samedi soir, poussé à la confidence : ça prouvera que le scénario pré-monté n’est pas totalement faux, serait-ce à l’encontre de toute déontologie journalistique et même du moindre rudiment de la démarche critique.

    Culture de haine

    Imaginons un journaliste sincère qui s’inquiéterait honnêtement des recrudescences possibles du racisme en France, en 2017, notamment chez les jeunes. Sans même se déplacer de son salon, en cherchant seulement à écouter la musique rap en vogue dans les « quartiers » et au-delà, chez les adolescents et post-adolescents, afin de s’intéresser aux valeurs véhiculées parmi ces adultes de demain encore très influençables, il entendrait ceci, rédigé par le charmant Salif : « Faut que Paris crame (…), on redémarre la guillotine pire qu’à Djibouti, Poitiers brûle et cette fois-ci, pas de Charles Martel, on vous élimine puisque c’est trop tard… » C’est-à-dire un appel au génocide tout à fait décomplexé. « Vingt-quatre heures par jour et sept jours par semaine, j’ai envie de dégainer sur des faces de Noirs. » Ah, non, des « faces de craies », c’est-à-dire blanches : voici un poème de Ministère Amer. « Flippe pour ta femme, tes enfants, pour ta race ! On s’est installés ici, c’est vous qu’on va mettre dehors ! » s’exclame Smala, de son côté. « Les Arabes et les Noirs vont tout niquer ! » renchérit Expression Direkt. « Eh, Négro !, interpellent les rappeurs de Lunatic, dont la future vedette Booba, c’est l’heure de manger, brûler leur sperme en échantillons, souder leurs chattes (…) Quand je vois la France les jambes écartées, je l’encule sans huile. » Bref, ce journaliste découvrirait effaré non pas des reliquats de racisme d’un autre âge, mais bien une émulation toute neuve dans l’incitation à l’extermination ethnique…

    On aurait pu parler, bien que l’argument soit tout à fait spécieux, d’outrances juvéniles sans conséquence, mais depuis janvier 2015, 238 cadavres signent de leur sang les ambitions de cette terreur anti-française sur le territoire national.

    Valeurs divergentes

    Ces appels à la haine du Blanc, ainsi que du Juif, appartiennent tellement à un bain culturel commun dans les banlieues à forte immigration maghrébine et africaine, que la plupart de ceux qui en sont issus, même intégrés, valorisés, voire vénérés en haut lieu, continuent de pratiquer, presque « ingénument », serait-on tenté de dire, cette invraisemblable virulence raciste – bruit de fond de leur milieu d’origine socio-culturel. L’affaire Mehdi Meklat, comme les tweets d’Oulama Amamra, récompensée lors de la dernière cérémonie des Césars (et dont le ressentiment social contre le peuple autochtone pourrait paraître tout de même un rien déplacé) en ont été les derniers retentissants indices. Les indices, donc, de l’extraordinaire banalité de cette haine, dans nos banlieues, lisible en deux clics sur Internet, auraient sans doute fortement impressionné notre journaliste honnête.

    Au-delà des expressions verbales de ce racisme, les violences diverses qu’il entraîne peuvent elles aussi être découvertes en une seule requête sur YouTube. Pourquoi ? Parce que non seulement ce racisme est encouragé par la sous-culture musicale des quartiers immigrés que les médias s’obstinent à qualifier de « populaires » comme si « peuple » correspondait à une couleur de peau, non seulement il est formulé sans complexe, mais encore, il est publicisé par ceux-là mêmes qui le pratiquent ! Quand un acte raciste anti-noir est repéré, cela donne lieu automatiquement à des manifestations, comme lorsque cette militante FN, Anne-Sophie Leclère avait caricaturé Christiane Taubira alors garde des Sceaux, il y a quatre ans, avant d’écoper de neuf mois de prison ferme. Un simple tweet raciste, par la suite, rédigé par un soutien de Madame Leclère, avait été sanctionné de deux mois fermes pour son auteur. Voilà donc pour les tweets anti-Noirs. En revanche, les humiliations publiques, les gifles, les lynchages, qu’entraîne nécessairement la haine anti-Blanc, non seulement ne sont pas des faits sanctionnés, mais ils sont filmés et diffusés par ceux qui les commettent en toute impunité, cela révélant bien à quel point, loin d’être prohibés et conçus comme honteux, ces actes sont, au contraire, valorisés et des motifs de fierté au sein de quartiers immigrés mono-culturels, en grande partie islamisés, et communiant dans le racisme anti-Blanc et l’antisémitisme.

    Zones de non-France

    Si notre journaliste honnête enquêtait sur le racisme, voilà donc la réalité effarante qu’il découvrirait sans même sortir de chez lui ni avoir à se livrer à d’épuisantes recherches. Mais s’il faisait le simple effort de sortir pour enquêter sur le terrain, en vingt minutes de RER, à condition, bien sûr, qu’il ne soit pas trop blanc, trop « fragile », trop inconscient, trop effronté, au point de se faire agresser durant le trajet, il pourra se faire molester devant la mosquée comme Bernard de la Villardière, ou constater la ségrégation misogyne « comme au bled », qui s’exerce dans les bars de Sevran. Bref subir instantanément et physiquement les expressions du racisme commun qui sévissent dans ces banlieues qui sont moins des zones de non-droit que des zones de non-France, où un autre droit que le droit français règne, lequel n’a pas les mêmes visées humanistes universelles que le droit national. Notre journaliste veut du bon racisme dégoulinant de haine ? Il veut du scandale à bon compte ? Du harcèlement de rue ? Du buzz, du clash, du retour de l’antisémitisme aussi furieux que lors des années 30 en Allemagne ? Rien de plus facile. Il suffit de traverser le périphérique.

    Recherche raciste, jeune, blanc, militant FN

    L’ennui, c’est que notre hypothétique journaliste sincèrement préoccupé de la recrudescence de la haine raciale dans notre pays n’existe pas. Du moins dans les médias dominants. Au sein de ces derniers, on trouve surtout inquiétante la possibilité de perdre ses prérogatives en raison d’un raz-de-marée électoral populiste en Europe, dont la déferlante s’abattrait précisément à revers de tout ce qu’une élite prône depuis trente ans et qui a donné lieu à la situation décrite plus haut. Du coup, l’obsession n’est pas le racisme, mais d’empêcher une telle vague. Pour cela, il faut re-diaboliser ceux qui la manifestent. On va donc chercher du racisme, certes, mais pas n’importe où. Pas là où il déborde, où il jubile, où il s’auto-promeut et où il frappe, non, mais parmi cette jeunesse de 2017 qui a fait du Front National son premier parti, comme une réplique ironique à Bérurier Noir qui chantait, en 85 : « La jeunesse emmerde le Front National ! », bien incapable de s’imaginer alors que la jeunesse de 2015, née peu après que soit proféré un tel slogan, emmerderait surtout Bérurier Noir et choisirait le bleu Marine. Et c’est donc parmi ces jeunes Blancs insultés, harcelés, menacés, humiliés, agressés, sur leur propre terre, parce que blancs, en raison des expérimentations multiculturalistes de leurs parents, que notre journaliste va chercher du racisme. Et que découvre-t-il alors, ce journaliste ? Qu’en dépit de la somme de ressentiment bien légitime emmagasinée par ces jeunes, il est nécessaire de les infiltrer trois mois pour parvenir à récolter de-ci de-là quelques vagues assertions qu’on puisse rapidement qualifier de « racistes ». Et c’est donc forcés d’employer les méthodes les plus basses que puisse envisager leur profession que ces journalistes vont réaliser des reportages vides et fastidieux, n’ayant d’autre objectif que de démontrer péniblement le préjugé initial, le préjugé nécessaire, n’ayant d’autre vocation que de désigner à la vindicte publique des gens dupés et filmés à leur insu, et côtoyés des semaines entières grâce à l’endurance et l’abnégation que peut fournir, quand elle est suffisamment intense, la passion de la délation.

    C8 : double attaque

    Voilà à quoi se sont donc employés les journalistes de C8, afin que la chaîne puisse, le 15 mars dernier, consacrer une soirée entière à brouiller le débat démocratique en prétendant délégitimer en amont tout un mouvement après en avoir traqué les « dérapages » en coulisses. Un « documentaire édifiant », une « accablante immersion en caméra cachée », annoncera le jour-même L’Obs, à rebours de toute évidence, les médias dominants se trouvant de plus en plus clairement ligués ensemble pour marteler, non des informations, mais des prophéties auto-réalisatrices, c’est-à-dire une propagande oblique, convaincus qu’à force de répéter l’adjectif « choquant » ou « nauséabond », on finira par rendre objectivement choquants des propos tout au plus triviaux ou sommaires, la plupart du temps. L’attaque anti-FN de la chaîne se décline en deux reportages combinant deux objectifs parallèles : dans le premier, délégitimer par le bas, en dénonçant les comportements ou propos des militants de base. Le second reportage cherche à délégitimer par le haut, en dénonçant les collaborateurs de Marine Le Pen, essentiellement en fonction de leur passé politique.

    Contaminations

    Sur ce premier reportage, son ridicule, sa vacuité, Ingrid Riocreux, analyste des médias qui commit l’an dernier un ouvrage remarqué (La Langue des médias, l’Artilleur), a déjà dit l’essentiel sur son blog : « Pour découvrir quelque chose dans le reportage de C8, il faut vraiment vivre dans un autre monde, celui des journalistes par exemple. » L’essayiste remarque le piège posé par une télévision allemande avec l’arrivée inopinée d’un nouveau militant très caricatural :

    « Il arrive quelques heures avant les caméras des Japonais et des Allemands ! Quelques heures ! Mais évidemment, les téléspectateurs allemands ne sont pas censés savoir qu’il est arrivé quelques heures avant. Comme le dira la voix off : « la séquence est censée n’être diffusée qu’à l’étranger ». La « séquence » en question ne contenait pas l’arrivée du facho puisque les caméras étrangères n’étaient pas encore là. Les journalistes allemands ne pouvaient pas se douter qu’un autre journaliste était déjà dans la place, lequel allait, sans intention maligne, révéler la supercherie. Les Japonais acceptent de retirer la séquence, pas les Allemands, la dame expliquant même que « c’est ça qui nous intéresse ». Ben tiens ! » Par ailleurs, Ingrid Riocreux fait très justement remarquer cet indice de la bêtise insigne du journaliste dénonçant la méfiance des gens du Front National vis-à-vis des médias, comme si elle était dépourvue de fondements, alors même qu’il est parmi eux en infiltré, occuper à les filmer secrètement afin de détruire leur réputation ! Comme il ne trouve manifestement pas de fortes doses de racisme et de fascisme durant ces trois mois passés pourtant dans les entrailles de la bête, notre ingénu va utiliser la rhétorique de la contamination. Si ce n’est pas eux, ce sont leurs frères ! Les jeunes du FNJ ne sont pas franchement racistes, certes, mais ils fréquentent les jeunes Identitaires, dans les soirées « sulfureuses » desquels, on peut entendre des discours qui… font l’éloge de l’identité française. Et donc ?

    Contaminations / 2

    Dans le second reportage, on assiste à cette situation pour le moins étrange : les journalistes interviewent complaisamment des anciens du FN en général évincés par Marine Le Pen en raison de la stratégie de dédiabolisation, donc des « vrais fachos », selon, du moins, la terminologie des enquêteurs, plus ou moins « virés », qui sont censés alors que leur situation démontre éloquemment l’inverse, prouver le fascisme du FN. On dénonce le passé de militants d’extrême-droite de certains collaborateurs de Marine Le Pen, ce dont à peu près tout le monde est au courant, et qui n’éclaire pas davantage que par des suspicions martelées le fascisme actuel du parti dont le programme se montre pourtant strictement républicain. En outre, la plupart des politiques ont milité dans leur jeunesse au sein de formations radicales, ce qui est sans doute une fatalité de l’âge. François Mitterrand fut, jeune, militant d’extrême-droite, Lionel Jospin a un passé trotskiste, Patrick Devedjian, Gérard Longuet ou Alain Madelin, ont tous milité à Occident. Encore une fois, au lieu de se confronter à des arguments rationnels, on préfère faire feu de tout bois pour jeter la suspicion sur le parti de Marine Le Pen, par insinuations, rapprochements, contaminations. Les médias ne cherchent ni l’information, ni le débat, mais à pourrir une réputation.

    Artistocrates et radicaux de gauche

    Après une soirée entière consacrée à la cible par C8, c’est, le lendemain, France 2 qui en remet une couche dans « Envoyé Spécial », un dossier mené avec l’aide de Médiapart et de Marianne, le « parti des médias » s’affichant ouvertement au moment de mener son offensive lourde contre le parti qui menace leur hégémonie, et toujours selon les mêmes procédés, cherchant essentiellement la délégitimation morale de l’ennemi. Le 18, enfin, Florian Philippot était l’invité d’ « On n’est pas couchés », encore sur France 2, devant affronter seul l’hostilité affichée de tous les invités sur le plateau. Daoud Boughezala, dans Causeur, livre une excellente analyse de la séquence en montrant tout le piquant paradoxe. D’un côté, les « stars » redoublent d’anti-fascisme d’apparat, à l’heure où, comme l’affirme le sociologue Christophe Guilluy, « la diabolisation du FN est un révélateur de classe sociale », au point, même, que la comtesse Célarié refuse de serrer la main souillée du représentant des manants. Mais d’un autre côté, Philippot délivre une heure de marxisme culturel ! Un observateur un rien au fait de l’histoire des idées, ne peut que constater que le numéro 2 du FN, tient un discours radical, oui, mais radical de gauche ! Républicaniste, jacobin, laïcard, allant jusqu’à nier toute possibilité d’en appeler à un substrat ethno-culturel minimum du peuple français, comme le faisait de Gaulle ! Entre la revendication de ce substrat et l’appel au génocide, il y a tout de même une marge de manœuvre intellectuelle et morale qu’on pourrait voir exploiter par des politiciens patriotes sans blêmir ! Le souci de la dédiabolisation semblait, ce soir-là, s’être confondu avec une « dé-droitisation », et des artistocrates vomissaient leur haine des pauvres maquillée en un fallacieux et valorisant antifascisme sur un jacobin anti-raciste. Ainsi, totalement absurde du point de vue de la confrontation des idées, cette campagne présidentielle n’en est pas moins extraordinairement révélatrice des rapports de force, des rôles, des monopoles, des tyrannies, qui s’exercent aujourd’hui en France.

    Observatoire du journalisme et de l'information médiatique (OJIM, 27 mars 2017)

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