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migrants - Page 18

  • Oskar Freysinger prend un verre au Bistrot Libertés !...

    Le 22 janvier 2016, Oskar Freysinger (conseiller d'état du Valais) était l'invité, aux côtés de Charlotte d'Ornellas (journaliste), de Caroline Parmentier (rédactrice en chef de Présent), de Maître Nicolas Gardères (avocat), de Nicolas Gauthier (journaliste), de Béatrice Bourges (militante associative), de Stéphanie Vignon (agricultrice) de  et de Philippe Randa (écrivain et éditeur), du Bistrot Libertés, l'excellente émission de débats diffusée par TV Libertés et animée par Martial Bild.

    Au sommaire des échanges :

    - Migrants-Europe : le grand fiasco de Cologne

    - Le retour des signe religieux ostentatoires

    - Volkswagen, Renault, Findus, Mediator : on nous ment !

    - Quand les politiques osent « l’infotainment »

     

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  • Une guerre des nomades contre les sédentaires ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 26 janvier 2016 et consacrée à la question de l'afflux massif d'immigrants clandestins à Calais...

     


    Migrants : "À Calais, c'est la guerre des... par rtl-fr

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  • Merkel, l'Allemagne et la France...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la question de l'Allemagne et de sa chancelière...

     

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    « Le couple franco-allemand repose sur des malentendus que rien n’a jamais pu lever »

    Angela Merkel a été élue « personnalité de l’année » par le magazine Time. Mais qui est-elle vraiment ? Incarnation du capitalisme rhénan ? Des vieux démons pangermaniques ? Ou juste mère fouettarde des élégances budgétaires ?

    Angela Merkel est à l’image de l’Allemagne d’aujourd’hui : excessivement morale, grassouillette et sans enfants. Élue chancelière il y a tout juste dix ans, elle s’est imposée à bas bruit, triomphant peu à peu de tous les scepticismes, jusqu’à jouer un rôle de premier plan, comme on l’a vu dans l’affaire ukrainienne, la crise grecque ou plus récemment l’ouverture des frontières aux migrants. Elle s’est imposée d’une façon paisible, figure exemplaire du Muttistaat, « l’État maternel » qui rassure les Allemands (“Keine Experimente!”, disait-on déjà de l’autre côté du Rhin dans les années 1960). La main onctueuse, les lèvres pincées, la paupière lourde, elle incarne à la perfection cette femme sans qualités, au sens que Robert Musil donnait à cette expression, qui se pose tantôt en gardienne de l’orthodoxie monétaire et de l’austérité budgétaire, tantôt en vestale de l’accueil humanitaire.

    Lisse, opaque, se dérobant aux affects, cette fille de pasteur a fait basculer encore un peu plus son pays vers les valeurs du protestantisme. L’Allemagne, depuis la réunification, pèse d’un poids grandissant plus que d’une réelle volonté. Elle assume un leadership dont elle n’a pas vraiment envie – ce que le Britannique William Paterson a appelé le “reluctant hegemon”, l’hégémonie à contrecœur.

    Avec l’affaire des migrants, sa popularité est quand même retombée ?

    Elle a été entamée, puisque après une phase d’euphorie orchestrée, une partie de son électorat commence à s’effrayer sérieusement de l’afflux des « réfugiés » : 16 % seulement des Allemands considèrent aujourd’hui les migrants comme autant de « chances » pour leur pays. C’est surtout vrai dans l’ancienne RDA, moins marquée que les länder de l’Ouest par l’idéologie libérale et « occidentale », mais aussi dans l’« État libre de Bavière », aujourd’hui en première ligne face au flot des migrants et dont le ministre de l’Intérieur, Joachim Hoffmann, vient d’annoncer (dans un entretien au Welt am Sonntag passé totalement inaperçu dans la presse française) qu’il assurera désormais lui-même le contrôle de ses frontières, tournant qui revient à mettre en cause un aspect essentiel du principe fédéral.

    Angela Merkel n’en reste pas moins à un niveau de popularité que lui envieraient bien d’autres chefs d’État ou de gouvernement, à commencer par le nôtre puisque 60 % des Allemands pensent qu’aucun autre dirigeant politique ne gérerait la situation mieux qu’elle. Personne ne voit, d’ailleurs, par qui la remplacer, à commencer ceux qu’on présente imprudemment comme ses compétiteurs, qu’il s’agisse du social-démocrate Sigmar Gabriel, du ministre des Finances Wolfgang Schäuble ou du président des chrétiens-démocrates de Bavière Horst Seehofer.

    Et le fameux « couple franco-allemand », qu’on a toujours décrit comme le moteur de l’Europe, il en est où ?

    Fruit d’un mariage de raison, le couple franco-allemand repose sur une série de malentendus que rien n’a jamais pu lever, tant l’histoire et la culture politique des deux pays sont différentes depuis que le traité de Verdun (843) a divisé en deux l’ancienne Francie en une partie romane et une partie tudesque. D’un côté, un État-nation, où la politique s’ordonne toujours à des initiatives spectaculaires prises par de grands acteurs, de l’autre un pays de tradition impériale-fédérale, où l’on n’a jamais très bien compris quelle est l’essence du politique (on y prône la dépolitisation par le droit) et où l’on considère qu’après la parenthèse jacobine du IIIe Reich, il importe avant tout de garantir le respect des normes afin de se prémunir contre tout événement dramatique. D’un côté, des fonctionnaires et des énarques, de l’autre, des parlementaires et des juristes. Ne nous étonnons pas que la mentalité allemande reste aussi incompréhensible pour les Français que les institutions politiques françaises pour les Allemands !

    Quoique voisins, Français et Allemands se connaissent peu et se comprennent mal. Quant au traité d’amitié franco-allemand dont le général de Gaulle avait pris l’initiative en 1963, ses dispositions en faveur d’une meilleure compréhension entre les deux peuples sont restées lettres mortes. La règle, vue en France comme une limite et une contrainte, est perçue en Allemagne comme un facteur d’ordre et de liberté. Un Français est français grâce à l’État, un Allemand est allemand grâce à sa culture. La France privilégie son marché intérieur et son pouvoir d’achat, l’Allemagne sa compétitivité et ses exportations. La première a d’abord un Président, la seconde un Parlement. De l’Europe, l’une et l’autre se font des idées opposées – l’une l’utilise comme levier pour cacher sa faiblesse, l’autre comme couverture pour cacher sa force -, ce qui explique pourquoi le souverainisme et le populisme n’ont pas, en Allemagne, le succès qu’ils ont en France.

    Bref, le divorce n’est pas en vue, mais le couple bat de l’aile : dans le train européen, la locomotive est en panne. Ce qu’il faut retenir, c’est que le déséquilibre franco-allemand ne vient pas d’une Allemagne trop forte, mais d’une France trop faible. La nouvelle germanophobie façon Mélenchon, qui veut voir dans Merkel la réincarnation de Bismarck, tombe de ce point de vue totalement à plat.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 4 janvier 2016)

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  • Feu sur la désinformation... (74)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Envoyé spécial sur le FN , c’est dévoyé spécial.
    • 2 : Le zapping d’I-Média.

    • 3 : Pape, lieux de cultes chrétiens, et médias : trinité de désinformation.
    • 4 : Tweets d’I-Média.
    • 5 : Migrants : pour les photographes de l’AFP c’est les femmes et les enfants d’abord.
    • 6 : Le bobard de la semaine.

     

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  • Radioscopie de ce que l’on sait maintenant des ratés de l’antiterrorisme...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse du criminologue Xavier Raufer, cueillie sur Atlantico et consacré aux ratés des services antiterroristes français...

     

    Francois Hollande_Bataclan_14-novembre-2015.jpg

    Attentat du 13 novembre, deux mois après : radioscopie de ce que l’on sait maintenant des ratés de l’antiterrorisme

    Une police et des militaires épuisés, dont nombre des cadres et chefs n'ont pas eu un jour de repos - fêtes incluses - depuis le 13 novembre ; au front depuis désormais 60 jours. Des acteurs de l'antiterrorisme plus inquiets encore qu'à l'automne passé, à mesure qu'ils réalisent qu'au-delà de nos frontières, l'Union européenne perd le contrôle de ses territoires et frontières.

    Tétanisées, vouées aux bienséances et aux chamailleries, les impuissants de Bruxelles ont vu le tsunami d'un million de "migrants" déferler sur l'Europe. Tel est le niveau "macro" ; au plan "micro", ce fut pire encore, comme le démontre cruellement le cas Abdelhamid Abaaoud.

    Abaaoud, icône jihadie des revues et vidéos sanglantes de l'Etat islamique "cible prioritaire des services antiterroristes européens". Abaaoud, "star" de  "tous les fichiers antiterroristes de tous les pays de l'UE". Abaaoud dont tout magistrat interrogeant un jihadi rentré de Syrie, entend sans cesse le nom.

    Or depuis la Syrie, Abaaoud arpente en 2015 l'Europe de l'île de Leros à Birmingham, via la Grèce, les Balkans, l'Italie, la Hongrie et l'Autriche ; la France bien sûr et la Belgique. Abaaoud jamais repéré en Europe, dont nul ne s'avisera qu'il est là, avant le massacre du 13 novembre.

    Depuis janvier 2015, les acteurs de l'antiterrorisme font face avec acharnement. D'évidence, le criminologue ne leur fait pas la leçon. Bien plutôt aspire-t-il à situer les tragédies de 2015 dans leur perspective géopolitique et profondeur historique ; à ex-poser un champ de bataille dans le cours d'une guerre.

    D'abord, ce fondamental : Pour Raymond Aron, l'essence de l'Etat-nation tient en ceci : "Respecté à l'extérieur, en paix à l'intérieur". Or en 2015, la France subit les pires attentats de son histoire : 150 morts, plus de 300 blessés. Ce respect, cette paix, sont sévèrement atteints : il faut les restaurer au plus vite. Ceci passe par deux phases : comprendre l'échec d'abord, y remédier ensuite. Car, la mission d'un gouvernement (quel qu'il soit) n'est pas de commémorer, mais d'agir en sorte qu'il n'y ait pas de commémorations à faire.

    L'attaque du 13 novembre

    Ce soir là, de 21h20 à 21h53, trois commandos de moudjahidines sèment la mort dans Paris et alentours. Ces neuf (ou dix) terroristes sont dirigés depuis Bruxelles par une "triple coordination" (selon l'enquête belge), qui maintient avec les assassins un constant contact : une énorme opération, préparée des mois durant entre la zone de jihad, la Belgique et la France. L'enquête achevée impliquera sans doute dans l'action une trentaine d'acteurs de tout niveau : logistique, commandos, coordination.

    Issus du quartier bruxellois de Molenbeek, ces moudjahidines sont de jeunes maghrébins français ou belges. Copains de bistrot ou de prison, tous sont fichés comme voyous, repérés comme radicaux.

    Leur opération nécessite trois planques en Belgique, deux (connues) en région parisienne ; la location d'au moins trois véhicules et un transfert d'argent (connu) par mandat télégraphique.

    Avant l'assaut du 13 novembre, et durant l'action, ces "minutieux" mais peu discrets terroristes voyagent et communiquent intensément.

    Du 17 septembre au 14 novembre 2015, deux d'entre eux (dont un "kamikaze" de Paris) échangent 109 appels téléphoniques. Lors de l'attaque, le seul téléphone d'un terroriste dénombre, en quelques heures, 25 appels entre Paris et Bruxelles. du 15 novembre jusqu'à sa mort du surlendemain, Hasna Aït Boulahcen téléphone 248 fois et envoie 310 messages.

    En octobre 2015, Salah Abdeslam achète une dizaine de détonateurs en région parisienne ; de là au 13 novembre, lui et son frère louent des voitures et sillonnent les routes entre Bruxelles et Paris.

    Renseignement préventif : un échec absolu

    En France, en Belgique ou en Europe, rien de cela n'a été repéré, rien n'a été compris, rien n'a été efficacement préventif. Or comme toujours en pareil cas, les signes avant-coureurs abondaient :

    - Février 2009 : suite à un attentat commis au Caire, (une lycéenne française y est tuée) une suspecte extradée en France signale les préparatif d'un attentat visant le Bataclan, salle dont "le patron juif finance l'armée israélienne". Sur quoi une instruction judiciaire est ouverte en juillet 2010. Côté exploitation de renseignement, rien n'en sort.

    - Août 2015, un jihadi rentré de Syrie révèle aux policiers qu'Abaaoud lui a demandé de tirer dans la foule d'un concert de rock. Le Jihadi insiste : "ça va arriver très bientôt... Là-bas, ils cherchent vraiment à frapper en France...".

    - Avant les attaques visant Charlie-Hebdo et l'Hypercacher, Amedy Coulibaly était vu par les chefs du renseignement intérieur comme un petit voyou. Il n'était donc pas surveillé - tâche pourtant aisée, Coulibaly étant sorti de prison en mars 2014 sous bracelet électronique... Le négligé Coulibaly fréquentait cependant depuis 2010 un groupe de fanatiques du nord-est de Paris signalés depuis 2005 et figurait sur la liste américaine TIDE (Terrorist Identities Datamart Environment), de terroristes potentiels américains et étrangers.

    Aveuglement donc - et en prime, des énormités. Voici Samy Amimour, l'un des bouchers du Bataclan. Au printemps 2012, il peut adhérer à... l'Association nationale de tir de la police (ANTP), après qu'on l'ait gentiment initié au tir au pistolet 9 mm. Sous contrôle judiciaire depuis octobre 2012, Amimour, interdit de sortie du territoire, rend ses documents d'identité et pointe au commissariat - mais file en Syrie en septembre 2013, un juge lui ayant restitué son passeport...

    Une riposte à ce jour rétrospective

    Des journalistes complaisants s'émerveillent de ce que "les préparatifs des terroristes et le déroulement des opérations [soient désormais] retracés avec une grande précison". Les criminologues pensent qu'à l'inverse, le problème est là : avoir appris tout ça après le terrible massacre. Car depuis janvier 2015, la réaction officielle : communication de crise, traitement médiatique, réponse policière, état d'urgence, relève, et ne relève que, du registre rétrospectif.

    L'état d'urgence : ce qui remonte du terrain est que perquisitions et assignations à résidence deviennent inefficace en une semaine, application policière de la célèbre loi des rendements décroissants. Comme ces actions ciblent surtout des bandits que la police veut de longue date cravater, et que dans ce milieu darwinien, la courbe d'apprentissage est forcément rapide, tout s'évapore en quelques jours : armes, éléments incriminants, etc.

    Que faire pour demain ?

    Ici, une question s'impose : comment éviter un nouveau 13 novembre ?

    Les acteurs de terrain de l'antiterrorisme savent trop bien que notre millefeuilles antiterroriste est pesant, fragmenté et alourdi depuis l'été 2015 par une couche bureaucratique supplémentaire. Ce dispositif doit être renouvelé, simplifié, rendu rapide et prédictif. Un problème qualitatif, non quantitatif, et nul apport à l'aveuglette d'hommes et d'ordinateurs n'y remédiera.

    Reste le problème des hommes : accumulant les échecs depuis 2012 et Mohamed Merah, l'actuel dispositif antiterroriste est intact à ce jour. A sa tête, les responsables de ces échecs ont été maintenus ou promus. Nulle sanction n'a jamais été prise. Le gouvernement ne touche à rien, de peur sans doute que le ciel ne lui tombe sur la tête.

    60 jours après, où en sommes-nous

    Eviter le prochain massacre dépendra surtout des réponses données aux questions stratégiques que voici.

    - Trois (ou quatre) des terroristes du 13 novembre ne sont toujours pas identifiés. Qui sont-ils ? D'où venaient-ils ? A qui rendaient-ils compte ?

    - Au-delà, des acteurs majeurs du massacre sont en fuite, certains inconnus, comme les deux coordinateurs de l'opération. Où sont-ils, que trament-ils ?

    - Plus largement : sous surveillance, Abaaoud révèle à sa cousine "avoir profité de la vague de migrants arrivés en Europe cet été pour se rendre en France". On l'identifie en septembre 2015 sur l'île grecque de Leros, parmi les migrants. Le 3 octobre, deux des terroristes inconnus du 13 novembre débarquent à Leros parmi une centaine de migrants. Peu après, on apprend que l'Etat islamique "détient d'authentiques passeports [syriens] vierges, qu'il fournit à ceux qui veulent gagner l'espace Schengen".

    Là, le problème révèle son essence - clairement politique. Car hier encore à Bruxelles ou à Paris, des officiels indignés qualifiaient de calomnie xénophobe le risque d'infiltration terroriste dans les flux migratoires. Or telle était la tragique réalité. Ces terroristes infiltrés dotés de passeports syriens, combien sont-ils ? Combattre pour gagner demande une vision réaliste de la menace. Mais le fan-club de la mondialisation heureuse est-il capable de cela? 

    Xavier Raufer (Atlantico, 15 janvier 2016)

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  • Cologne : où sont passées les féministes ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Mathieu Bock-Côté, cueilli sur Figaro vox et consacré aux agressions de femmes commises massivement par des migrants partout en Europe. Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et a déjà publié plusieurs essais.

     

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    Cologne : où sont passées les féministes ?

    L'information circulait depuis quelques jours sur Internet sans qu'on ne parvienne vraiment à la valider: y avait-il eu vraiment une vague massive d'agressions sexuelles sur les femmes à Cologne, la nuit de la Saint-Sylvestre, par des migrants ou des bandes d'origine étrangère? Il a fallu que la rumeur enfle suffisamment pour que les autorités reconnaissent les événements et que le système médiatique consente à rendre compte du phénomène, dont on ne cesse, depuis, de constater l'ampleur, tellement les témoignages accablants se multiplient à la grandeur de l'Allemagne.

    On peut voir là une preuve de plus de la tendance du complexe médiatico-politique à filtrer les mauvaises nouvelles idéologiques qui peuvent, d'une manière ou d'une autre, compromettre la légende du vivre-ensemble diversitaire. Pour éviter que le peuple ne développe de mauvais sentiments à son endroit, on traitera les mauvaises nouvelles le concernant en les désamorçant le plus possible et en multipliant les mises en garde contre les amalgames. On les réduira à des faits divers, sans signification politique, et on ne commentera les événements qu'avec la plus grande prudence.

    On est loin du traitement de la photo déchirante du petit Aylan Kurdi mort sur la plage qui avait suscité une émotion immense dans les pays occidentaux, d'autant plus que les médias se livrèrent alors sans gêne à une séance de culpabilisation massive, comme si ce petit être au destin si atroce représentait à lui seul l'ensemble de la crise migratoire. À ce moment, l'amalgame était permis: tous les migrants étaient Aylan Kurdi. Chaque segment de la société devait céder à l'impératif humanitaire, ce qui n'est pas sans rappeler la formule d'Elie Halévy, qui voyait dans «l'organisation de l'enthousiasme» une marque distinctive du totalitarisme.

    Pour peu qu'on y réfléchisse, la nouvelle des agressions de Cologne représente l'envers absolu du grand récit de l'ouverture à l'autre, où ce dernier est chanté à la manière d'un rédempteur. On somme les sociétés occidentales d'embrasser une diversité qui pourrait les régénérer de l'extérieur, d'autant qu'elle serait toujours une richesse. On voit désormais qu'elle peut aussi prendre le visage d'une barbarie agressive, où des bandes organisées entendent imposer leur présence sur le territoire, avec la plus archaïque et la plus primitive des techniques de guerre, celle de la prise des femmes, à qui on indique qu'un nouveau pouvoir s'installe et qu'il s'exercera d'abord sur elles.

    C'est une régression civilisationnelle épouvantable qui heurte nos valeurs les plus intimes. La femme, ici, redevient une prise de guerre, comme un bien à prendre. On ne peut parler de simple délinquance. Qu'il s'agisse de bandes organisées ou non n'est pas l'essentiel. C'est d'une offensive brutale, dont on doit parler, où on cherche consciemment ou inconsciemment à faire comprendre à l'hôte qui est le nouveau maître des lieux. Il ne s'agit évidemment pas de faire porter la responsabilité de ces agressions à l'ensemble des migrants, ce qui serait aussi faux que cruel et imbécile. Mais manifestement, parmi ceux-ci, on trouve un nombre significatif de jeunes hommes qui arrivent en Europe avec une attitude conquérante et prédatrice.

    Le déni des cultures, qui laisse croire qu'il suffirait de quelques règles juridiques fondées sur les droits de l'homme pour permettre aux gens de toutes origines de cohabiter, pousse à une politique d'une irresponsabilité criminelle. Qu'on le veuille ou non, toutes les cultures ne sont pas interchangeables et elles peuvent entrer en friction. Une communauté politique est aussi une communauté de mœurs. Quoi qu'en pense Angela Merkel et les autres dirigeants de l'Europe occidentale, on ne fait pas entrer dans un pays des centaines de milliers de personnes aux mœurs étrangères sans provoquer un choc culturel ou si on préfère, un choc de civilisation.

    Devant cette agression, un désir de soumission avilissant se fait entendre. La mairesse de Cologne, Henriette Reker, a ainsi invité les femmes à adapter leurs comportements aux nouveaux venus. Elles devraient garder plus d'un bras de distance pour ne pas exciter des hommes qui ne sont pas encore habitués à la liberté sexuelle caractérisant la modernité occidentale. Les femmes sexuellement libérées sont-elles responsables de l'agression qu'elles subissent? Henritte Reker les invitera-t-elle demain à porter le voile pour faire comprendre qu'elles respectent les nouveaux codes de la pudeur multiculturelle et qu'elles sont vertueuses? Le multiculturalisme se présente ici plus que jamais comme une inversion du devoir d'intégration.

    On se demande ce qu'il faudra encore pour que les sociétés occidentales constatent à quel point l'utopie multiculturaliste pousse au désastre. Se pourrait-il que leurs élites politiques se croient engagées dans un processus inéluctable, pour le meilleur et pour le pire, et qu'elles se contentent, dès lors, de chercher à limiter ses effets néfastes. À bon droit, même si elles le font quelquefois avec une brutalité dérangeante, certaines petites nations d'Europe préfèrent fermer leurs frontières devant la déferlante migratoire, d'autant que le spectacle de l'immigration massive à l'Ouest de l'Europe n'a rien pour les convaincre des vertus de la société multiculturelle.

    Mais on ne leur permet pas. On connaît la doctrine de la souveraineté limitée, qui sous Brejnev, accordait une certaine autonomie aux pays sous sa domination sans leur permettre de s'affranchir du bloc de l'Est ou des principes du socialisme. L'Allemagne l'a récemment réinventée à l'endroit des petites nations d'Europe de l'Est qui ne voulaient pas se plier à l'impérialisme humanitaire germanique, comme si l'Allemagne voulait laver son passé en s'immolant au présent. Chaque nation, apparemment, devrait être entraînée dans cette mutation identitaire majeure à l'échelle d'une civilisation.

    Les gardiens du nouveau régime multiculturaliste ne veulent pas croire qu'ils pilotent allégrement nos sociétés vers quelque chose comme une guerre civile inavouée mélangée à un choc des civilisations. Ces termes sont peut-être exagérés - ou pas. Mais une chose est certaine, ce n'est pas en laissant croire que le régime multiculturaliste accouchera tôt ou tard d'un paradis diversitaire qu'on calmera les angoisses des peuples européens. Les tensions sociales se multiplieront. Cela nous ramène à la question première de la philosophie politique, soit la sécurité élémentaire des sociétaires. Celle des femmes européennes n'est manifestement plus assurée.

    Matthieu Bock-Côté (Figaro Vox, 11 janvier 2016)

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