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michel onfray - Page 14

  • La revue de presse d'un esprit libre... (9)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Alain de Benoist publie ces jours-ci une nouvelle version largement augmentée de son essai sur les droits de l'homme.
     
    • Sur radio Courtoisie, dans son Libre Journal des enjeux actuels du 5 avril  2016 Arnaud Guyot-Jeannin recevait Alain de Benoist, Thibault Isabel et Olivier Dard sur le thème "Comment analyser le modèle américain ?"
     
     
    Grégoire Gambier ;  roborative déclaration d'ouverture au troisième colloque de l'Institut Iliade qui s'est tenu le 9 avril devant plus d'un millier de personnes sur le thème "Face à l'assaut migratoire, le réveil de la conscience européenne". Celle-ci est suivie par l'introduction au colloque de Philippe Conrad qui explore la généalogie de l'immigration et les tabous qu'elle a engendrés du fait des "autorités morales". La troisième référence est empruntée au journal de Tv-Libertés du lundi 11 avril qui rend compte à partir de la onzième minute de ce colloque avec des interviews des divers participants. Bref, tout ce que la presse subventionnée s'efforce de soustraire à la connaissance de ses lecteurs.
     
     
     
     
    Paul Jorion s'exprime sur France Inter. Autant Paul Jorion est extrêmement lucide sur le plan économique, autant se montre-t-il angélique sur le plan de l'immigration (parler des "progrès" de l'intégration des communautés musulmanes en Belgique relève de la cécité volontaire). Par ailleurs il occulte dans son analyse du remplacement des hommes par des robots les coûts énergétiques de ce remplacement qui sont fort bien analysés par Jean-Marc Jancovici. Il semble plus pertinent de raisonner en terme de déplétion. Là encore, Jorion se montre trop optimiste...
     
     
    Michel Onfray sur Public Sénat tient des propos perspicaces sur la politique extérieure et revient sur son livre concernant l'islam. Se prononce, in fine, pour la "gauche Condorcet". À partir de la soixantième minute.
     
     
    • Le sociologue Mathieu Bock-Côté redécouvre Julien Freund qui fut un compagnon de route de la mal nommée Nouvelle Droite. Elle fit appel à lui dès son colloque de 1975 Des élites pour quoi faire inaugurant ainsi une collaboration qui ne devait prendre fin qu'avec la mort de celui-ci. 
     
     
    • Sur son bloc-notes du Figaro Ivan Rioufol  remercie Poutine d'avoir contribué à la libération de Palmyre. S'y ajoute une critique de son livre La guerre civile qui vient (Pierre-Guillaume de Roux, 2016). Celle-ci fait appel à la Providence (avec majuscule) pour rendre compte de la lucidité d'Ivan Rioufol, alors que nul n'est besoin de recourir aux sortilèges d'un arrière monde pour dire honnêtement ce que l'on voit et le voir sans oeillère idéologique. Il suffit seulement de courage ce qui est déjà beaucoup par les temps qui courent... Présenter Rioufol comme un héraut de la déconstruction des déconstructeurs (suivant la formule d'Éric Zemmour) est en soi bien exagéré tant qu'il ne s'est pas attaqué au principal, le libéralisme, père de toutes les initiatives malheureuse prises en matière d'économie et de société depuis des lustres. La critique prend ouvertement le parti de désigner l'immigration comme fossoyeur de l'identité française. Cette assignation mono-causale est largement insuffisante car il n'est pas certain que l'Europe se porterait mieux si aucun immigré n'y avait mis les pieds. Il y a dans cette critique une confusion, souvent faite, entre les causes et les conséquences du phénomène; trop accorder aux conséquences permet de se soustraire à l'analyse des causes.
     
     
     
    Éric Zemmour dans sa chronique de RTL : "Saint Pasdamagame priez pour nous, Manuel Valls a blasphémé..."
     
     
    • Symbole de notre débâcle, la campagne Tous Unis Contre la Haine. L'immigrationnisme victorieux ne se repent jamais de ses propres erreurs, il est une lâcheté parée d'oripeaux grandiose nous dit sur Causeur Alain Nueil, romancier et professeur agrégé de français.
     
     
    Philippe Conrad, directeur de la Nouvelle Revue d'Histoire, dénonce sur Boulevard Voltaire les amis du désastre; tous ces imposteurs qui voudraient que l'Europe n'existe que pour nier sa propre identité substantielle afin de mieux accueillir l'Autre c'est à dire Big Other. 
     
     
    Jean-François Gautier s'exprime sur la perénité de la psuché collective des Européens. Selon lui l'histoire n'a pas de sens préalable mettant ainsi un terme à sa téléologie conduite depuis toujours par les "progressistes" amateurs de fins dernières.
     
     
    • Conflits, la remarquable revue trimestrielle de géopolitique dirigée par Pascal Gauchon vient de sortir son neuvième numéro. Il comporte comme dossier central un ensemble d'articles consacrés à la guerre civile. Parmi les nombreux collaborateurs de la revue on note les noms de Thierry Buron, Gérard Chaliand, Hadrien Desuin, Grégoire Gambier, Christian Harbulot, Tancrède Josseran, Hervé Juvin, Gilles Kepel, Bernard Lugan, Richard Millet, Xavier Raufer etc.
     
     
    Max SchelerTrois essais sur l'esprit du capitalisme. Né en 1874, mort en 1928, Max Scheler est à l'origine de l'anthropologie philosophique dont son élève Arnold Gehlen a été le principal continuateur.
     
     
    • L'autoportrait païen de notre ami Christopher Gérard.
     
     
    • L'ancien ambassadeur de France dans divers pays d'Afrique Michel Raimbaud décrypte la stratégie du chaos initiée par les idéologues néo-conservateurs américains et leur plan de reconfiguration du Proche Orient.
     
     
    • Un nouveau venu dans la presse quotidienne régionale de réinformation : Parisvox.info . Entretien avec ses animateurs Xavier Eman et Stéphane Renaud.
     
     
    • Panama Papers : le retour des "chéquards" de Panama pue la manipulation grossière. Non que les informations produites par un consortium de journalistes "d'investigation" soient fausses, mais qu'elles aient été amputées d'une grande part de ses affiliés. Le fait que presque aucun citoyen américain, mis à part quelques dizaines de petits poissons inoffensifs, ne figure dans cette myriade de noms pourrait laisser supposer que la fuite a été pilotée. On s'étonne moins de ces absences quand l'on sait que l'organisme qui a dévoilé les fameux documents est financé par l'Open Society de George Soros. Le Monde a d'ores et déjà tenté maladroitement d'allumer des contre-feux pour expliquer ces mise en congé mais il est bien connu que celui qui paye l'orchestre choisit la musique. Raison, sans doute, pour laquelle les autorités chinoises, russes et syriennes on été visées les premières à coté du menu fretin. Et, last but not least, Marine le Pen dont une relation aurait planqué la somme faramineuse de 316 000 euros à Hong-Kong... Somme qui a été déclarée au fisc français si l'on en croit l'avocat de l'intéressé qui fournit des documents probants. Bref tout ce tintouin contre les ennemis de l'Occident pourrait bien se révéler n'être qu'un minable feu de paille. Il nous aura du moins permis de nous remettre en mémoire la septième promesse de François Hollande dans ses 60 engagements pour la France : "J'interdirai aux banques françaises d'exercer dans les paradis fiscaux". La leçon à tirer de tout cela c'est que contrairement à la prophétie de Marx ce ne sont pas les prolétaires, mais l'hyper classe oligarchique qui n'a plus de patrie (fiscale).
     
    - La mise au point de la Fondation Polémia qui voit dans ce pseudo scandale mondial une affaire qui arrange l'Empire, suivie d'une lettre de Marine Le Pen qui considère les accusations la ciblant comme un cas d'école de pure désinformation destinée à manipuler les foules.
     
    - L'avis de Hildegard von Hessen am Rhein sur Boulevard Voltaire.
     
    - La dernière partie du texte Se méfier des campagnes de désinformation de Jean-paul Basquiat sur le site de Europe solidaire
     
    - Le point de vue plein d'humour (noir) d'Éric Zemmour qui pose, lui aussi, les bonnes questions : pourquoi Panama et pourquoi pas le Delaware, pourquoi les copains de Poutine et pas les copains de Wall street d'Obama, pourquoi le syrien Assad et pas le turc Erdogan ? Qui instruit, qui vérifie, qui condamne, qui alerte ? Et il conclue sur la sécession des élites rappelant l'ouvrage éponyme de Christopher Lasch. 
     
    - Le point de vue de l'OJIM.
     
    - Celui de Causeur.
     
    - Celui des aborigènes d'Europe de Terre autochtone.
     
    - Celui récapitulatif de l'économiste Jacques Sapir qui pose les bonnes questions au sujet de ces Panama Papers.
     
    - Auquel on ajoutera cet article du Temps, quotidien suisse qui dénonce l'opacité fiscale aux États-Unis même devenus le refuge des grandes fortunes mondiales qui veulent échapper à l'impôt.
     
    - Enfin relevée sur Antipresse, lettre hebdomadaire gratuite publiée par Slobodan Despot, cette singulière "prophétie" résumée ici par Novopress.
     
    Cyril Hanouna, symbole de la télé poubelle, ici croqué par l'OJIM.
     
     
    • De l'OJIM toujours, la réaction de Brice Couturier, seule voix discordante des matins de France Culture, en réplique à l'homogénéité idéologique des invités de l'émission.
     
     
    • Les millionaires français font-ils leur alya ? 7000 d'entre eux ont décidé de "s'élever spirituellement" en rejoignant la Terre Sainte (coté israélien bien entendu) en 2015. On espère pour eux que Yahweh leur accordera sa mansuétude. En cash ?
     
     
    Alain Finkielkraut dans L'esprit de l'escalier nous parle de l'hommage tronqué du journal Le Monde à propos de l'écrivain hongrois Imre Kertész, ce lauréat hongrois du prix Nobel, qui vient de mourir. L'hommage que lui a rendu Florence Noiville (épouse de Martin Hirsch) dans ce qui fut le quotidien de référence vaut en effet son pesant de fabulation. Dans son dernier livre L'ultime auberge, Kertész écrit ceci : "Les jours misérables du déclin de l'Europe. L'Europe s'aplatit devant l'islam, lui supplie de lui faire grâce. Cette comédie me dégoute. L'Europe meurt de sa lâcheté et de sa faiblesse morale, de son incapacité à se défendre et de l'ornière morale évidente dont elle ne peut s'extraire depuis Auschwitz". Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, nous rappelle Finkielkraut, Theodor Adorno a énoncé ce nouvel impératif catégorique : "Penser et agir de façon à ce que Auschwitz ne se répète pas, que rien de semblable ne se produise". Adossés à cet impératif, poursuit Finkielkraut, nous avons donc appelé à la venue d'une humanité que ne romprait aucune séparation intérieure... Voulant faire de l'Europe un exemple, nos intellectuels les plus conséquents ont défini l'Europe, avec Ulrich Beck, par cette formule saisissante : " Vacuité substantielle, tolérance radicale". Nous avons donc choisi en guise d'identité, de nous déprendre de nous-mêmes, ainsi étions nous sûrs de n'exclure personne. En l'absence d'un "nous", il ne pouvait y avoir de partage entre "nous" et "eux". Europe des valeurs, des normes, des procédures. Europe comme marché et droits de l'homme et non Europe comme civilisation. Cette application de l'impératif catégorique d'Adorno nous désarme. Elle est, dit Kertész, rescapé d'Auschwitz, notre ornière morale. Et voici comment Florence Noiville choisit de traiter ce passage de L'ultime auberge :  "Hormis peut-être dans son dernier ouvrage, L'ultime auberge, ça et là, quelques remarques déconcertantes de sa part, dues peut-être au grand âge, sur l'Europe et sur l'islam, il y a toujours quelque chose de profondément lumineux et d'éminemment généreux chez Kertész". Conclusion tranchante de Finkielkraut : "Si un survivant d'Auschwitz s'avise de sortir des sentiers battus du devoir de mémoire, le couperet tombe, il est gâteux ! Rien ne peut donc démentir le politiquement correct".
     
     
    • Le rendez-vous de Béziers Les 27, 28 et 29 mai organisé par Robert Ménard.
     
     
     
     
    • La plaisanterie de la semaine illustre un des drames de la fausse notoriété : Yann Moix piégé par un selfie. Chroniqueur d'On n'est pas couché, le commis de BHL serait-il relaps ? A-t-il replongé dans l'hérésie ? On s'interroge avec anxiété sur l'authenticité de ce cliché.   
     
     
    • Règlement de comptes dans le camp "antiraciste". Laurent Joffrin, directeur de Libération et chien de garde de l'esprit libéral voit ici sa prose disséquée par d'authentiques anti-racistes.
     
     
    Éric Verhaeghe trace un portrait de la faune noctambule qui hante La Nuit Debout et de ses références hors du temps. Dans cette sorte de ZAD où cohabitent idéalistes impénitents, agitateurs trotskistes, punks à chien et vendeurs de merguez triomphent les idées molles énoncées dans le charabia de la bobocratie. C'est sans doute pourquoi elles intéressent tant le parti des médias. Sous le subterfuge de la "convergence des luttes" les "nuitards" constituent de fait la nouvelle classe discutante bien éloignée du "prolétariat" dont on se réclame sans cesse. Ils peuvent bien plaider pour le "vivre ensemble", mais n'empêche, ils demeurent strictement entre blancs, et quand un immigrés est convoqué pour ses trois minutes de parole, c'est toujours un sans-papier qui vient raconter sa pénible aventure. Il n'est ainsi que le prétexte pour les couche-tard de cultiver leur autisme. À droite on se demande pourquoi ces rassemblements sont tolérés en plein état d'urgence. C'est peut-être parce qu'ils illustrent le refoulé nostalgique d'une gauche devenu depuis longtemps l'aile complexée du mondialisme libéral. Un refoulé qu'elle ne parvient pas à exorciser.
     
     
    Frédéric Lordon du Monde Diplomatique à Tolbiac le 30 mars dernier devant les étudiants en grève contre la loi El Khomri. Ambiance rétro rappelant les happenings soixante-huitards, la tabagie en moins, puritanisme hygiéniste oblige.
     
     
    Roger Martelli est un vieux crabe stalinien reconverti dans le mensuel Regard où il sévit aux cotés de la bécassine de service Clémentine Autain. Dans cette tribune parue dans Le Monde il fait mine de croire contre toute évidence que les "identités fermées" sont le moteur du capitalisme oubliant que des frontières sûres sont le bouclier des humbles (Régis Debray). Pour se guérir de cette loufoquerie le remède est simple : se dessiller les yeux, considérer les multiples déclarations du MEDEF en faveur d''un "société ouverte" et lire enfin les démonstrations lumineuses de Jean-Claude Michéa.
     
     

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (6)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Nouveau numéro de la revue Éléments (mars-avril 2016). Disponible en kiosque on y découvrira un sommaire extrêmement riche.
     
     
    • Bruno Mégret, ancien numéro deux du Front national, puis barbouillé en Brutus amateur de félonie putschiste, sort de sa retraite et publie Le temps du Phénix, récit d'anticipation. Il s'agit d'un projet politique de rupture pour la mandature  2017-2022. Rupture ? Partisan d'une purge libérale, il croit comme tous les politiques à un retour possible de la croissance. Celui qui avait été présenté comme le cheval de Troie de la Nouvelle Droite à l'époque de la création du Mouvement National Républicains ignore visiblement les leçons de son compère polytechnicien Jean-Marc Jancovici pourtant basées sur les lois de la thermodynamique qui nous disent que la sainte croissance ne reviendra plus en raison de la déplétion. Seule la partie de son programme concernant la politique extérieure du pays se montre innovante par sa rupture avec l'Otan et le renversement d'alliance qu'elle propose.
     
     
    • Le sociologue "conservateur" Jean-Pierre Le Goff livre dans Marianne.net un riche entretien en trois épisodes sur ses analyses concernant les racines du nouvel individualisme auto-centré et sentimental. Tout d'abord les racines historiques puis l'avènement du "peuple adolescent" en rupture d'héritage et enfin la faillite du "gauchisme culturel".
     
     
     
     
    • Règlement de comptes à Libé-Corral. Michel Onfray fait l'objet d'un traitement spécial dans un article critique et forcément féroce de Libération au sujet des deux livres qu'il vient de faire paraitre : Penser l'islam (Grasset) et Le miroir aux alouettes, autobiographie politique (Plon). Suit une critique honnête de son livre consacré aux versions polysémiques de l'islam.
     
     
     
    • Quand les contribuables français peuvent défiscaliser leurs dons à l'armée israélienne... Question écrite de Mme Nathalie Goulet au sénat.
     
     
    • Alain Finkielkraut dans l'émission L'Esprit de l'escalier revient sur la journée de la femme et note que, même si Cologne est passé par là, la volonté d'occulter cet événement est à l’œuvre, ce dont il trouve la preuve dans la rhétorique développée par Olivier Roy dans Libération où pour noyer le poisson il rappelait à Kamel Daoud que le machisme et le harcèlement sexuel existe sous toutes les latitudes. Belle démonstration d'un différentiel de civilisation qui date de loin.
    https://www.youtube.com/watch?v=MxQvhrdSGxY#t=367
     
    • Deux chroniques réjouissantes d'Éric Zemmour. Sur Merkel otage du grand Turc tout d'abord puis sur les nouveaux noms des régions qui ne ressemblent à rien.
     
     
     
    • Une véritable étoffe de chef d'État. Jean-Pierre Chevènement au micro de rfi ce 11 mars est très critique sur Schengen et sur le plan négocié entre l'Union européenne et la Turquie à propos des "réfugiés". Il s'en prend à l'irresponsabilité de Mme Merkel qui s'est assise en septembre sur les accords de Dublin et a mis l'Europe devant le fait accompli. Il s'en prend également à la duplicité de Mr Erdogan.
     
     
    • Le résultat des élections dans trois länder d'Allemagne apportent un relatif désaveu à la politique d'ouverture engagée par la chancelière Merkel depuis septembre dernier. En décidant tout à trac qu'il ne fallait plus faire semblant de contrôler les flux migratoires mais tenir grandes ouvertes les portes de l'Europe quitte à imposer ce tournant à ses partenaires elle a suscité un immense appel d'air et rendu possible une véritable révolution pour ce pays. En effet, portant  déjà la culpabilité exorbitante des crimes du nazisme pour l'éternité il se voit imposer avec l'installation à demeure de plusieurs millions de "réfugiés" potentiels  une véritable double peine. Mais 80 ans après les faits le tabou, largement instrumentalisé par les vainqueurs, et qui surplombe toute la vie sociale allemande et la réduit à l'impotence politique pourrait enfin tomber, ouvrant à la puissance allemande de nouvelles perpectives. C'est l'effet d'hétérotélie, non prévu par la chancelière, qui pourrait s'avérer positif pour l'Allemagne, et au delà pour toute l'Europe que semble annoncer le succès de l'AfD. Ci-dessous un article du site suisse Les observateurs, puis un édito sans surprise du quotidien Le Monde, suivi du point de vue de Jean Bonnevey de Métamag qui voit dans les résultats de cette échéance électorale l'ouverture d'un nouveau cycle historique pour l'Allemagne.
     
     
     
     
    • Enfin un point de vue d'Emmanuel Droit selon qui L'AfD vient combler le vide laissé à droite par une CDU soumise à un mouvement sinistrogyre et de plus en plus orientée vers un humanisme invertébré qui fait la part belle au parti de l'Autre, plus un article étonnant qui rend compte des positions non conformes de Peter Sloterdijk qui parle justement d'invasion pour qualifier l'arrivée en masse de ces immigrés. Selon lui "l'auto-destruction n'est pas un devoir moral".
     
     
     
    • L'OJIM nous montre que l'ethno-masochisme allemand peut atteindre des sommets. 
     
    • L'absence cumulative de services et de commerces dans les villages et la disparition du lien social qu'elle entraine favorise le vote Front National. Une étude fine du vote des "oubliés" par Jérome Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies de l'Ifop. Sans forcément détenir des solutions concrètes à ce déclin, le FN serait en position majoritaire dans les régions rurales car il est le seul parti à poser le bon diagnostic d'après l'analyse de cet organisme.
     
     
    • Jean-Yves Le Gallou résume au micro de Charlotte d'Ornellas Le contenu de son dernier essai Immigration : la catastrophe. Que faire ? paru récemment aux Éditions Via Romana.
     
     
    • Bernard Lugan explique le glissement du djihadisme du nord Sahel vers le golfe de Guinée
     
     
    • Aristide Leucate sur un sujet voisin du précédent.
     
     
    • Conférence de Xavier Moreau tenue le 12 février au colloque de l'Institut Russe des Études Stratégiques sur "L'avenir du terrorisme". La thèse est la suivante : l'origine du terrorisme djihadiste est partiellement d'origine occidentale et pour le moins largement instrumentalisé par l'Occident dont il servirait ses intérêts à promouvoir le chaos là où il ne peut établir son hégémonie.
     
     
    • Le prince héritier du royaume d'Arabie saoudite doit ignorer la réplique de Louis Jouvet dans le film Entrée des artiste : "Vous portez la légion d'honneur ! Oui. Parce qu'elle impressionne les imbéciles". La véritable histoire de la décoration remise au prince est ici narrée par Causette.
     
     
    • L'aveu de Jamal Ma'arouf : l'amée syrienne libre est sous la coupe d'Al-Nosra (article du Monde).
     
     
    • Caroline Galacteros : "Syrie, quand le général Castres enterre le mythe des rebelles modérés".
     
     
    • Poutine, calculateur prudent, annonce un retrait partiel de ses troupes en Syrie et conserve ainsi une longueur d'avance sur ses adversaires en matière d'initiative. Analyse d'Hadrien Desuin, suivie des quatre hypothèses du magazine russe Expert et enfin de l'avis de Bruno Guigue du site suisse Arrêt sur info.
     
     
     
     
    • RT en français a recueilli le témoignage de diverses personnalités françaises à propos de l'annonce du retrait partiel des troupes russes de Syrie.
     
     
    • Alexandre Douguine explique pour le site Katehon l'alchimie complexe dont procède le pouvoir de Wladimir Poutine. Ce Sonderweg césariste, spécifique à la Russie, dont le schéma est emprunté à la pensée de Gramsci apparait assez convainquant et rend compte assez exactement des oscillations du président russe.
     
     
    • Philippe Meirieu, figure centrale du "pédagogisme" selon ses adversaires, a accordé un long entretien dans le numéro de mars de la revue Causeur. Le professeur Jean-Paul Brighelli lui répond ici avec sa verve habituelle.
     
     
    • Christian Harbulot fondateur de l'École de guerre économique en conférence pour le Cercle Aristote. L'orateur est très pédagogue, son thème : "La stratégie de l'intox" et la guerre de l'information qui lui permettent de passer en revue toutes les polémiques intellectuelles et culturelles qui ont émaillé les années de guerre froide comme autant de conflits d'influence et de contre-influence narrative. Une réalité devenue massive aujourd'hui et ou les Américains sont passés maitre comme on l'a vu entreautres dans les révolutions colorées.
     
     
    • Conférence de Pascal Gauchon, directeur de l'excellente revue Conflits, sur le thème suivant : "Qui détient la puissance dans le monde actuel ?".
     
     
    • Loin des slogans l'émission Les idées à l'endroit pose la question des communautés et du communautarisme. Animée par Alain de Benoist et Olivier François cette émission de télé libertés recevait le très brillant Michel Maffesoli, Vincent Coussedière et Julien Rochedy.
     
     
    • Le même Vincent Coussedière publie ce mois-ci Le retour du peuple, An I  aux éditions du Cerf
     
     
    • Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire pronostique l'effondrement de l'Union européenne et déclare que le plus grand tort qui fut la sienne a été de discréditer l'idée même de l'Europe.
     
     
    • Sur Radio Courtoisie Paul-Marie Coûteaux recevait le 15/03/2016 dans la seconde partie de son club de la presse Alain de Benoist et Jean-Yves Le Gallou. Le débat portait essentiellement sur le succès de l'AfD, sur les "réfugiés", l'immigration et le chantage turc, le renouveau de la pensée catholique (privatisée) en France, les bobards d'or distribués aux médias de propagande.
     
     
    • Les précieuses ridicules des Inrocks surenchérissent dans un politiquement correct de cornichons que relève fort justement l'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM).
     
     

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (5)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Nouvelle livraison de la revue trimestrielle Krisis. Cette fois-ci un numéro consacré à l'Amérique. Ci-joint le sommaire.
     
     
    • À propos de ce numéro de Krisis, signalons que son rédacteur en chef Thibault Isabel a publié le 8 mars un entretien entièrement  consacré à l'Amérique sur le site de Rébellion.  
     
     
    • Vidéo de la conférence donnée à Lille en janvier dernier sur le thème de l'identité par Thibault Isabel et Alain de Benoist.
     
     
    • Dans les Chronique de la Vieille Europe, sur Radio Courtoisie, Patrick Péhèle recevait le linguiste Gérard Conio pour son livre Théologie de la provocation, causes et enjeux  préfacé par Michel Onfray. Slavophone, Conio développe une pensée de l'Est qui s'affirme comme telle et revient sur les catastrophes qui ont secoué le cours du XX siècle et ont nourri le nihilisme européen dont le socialisme effectivement réalisé interprété ici à travers les concepts chrétiens. Très riche entretien.
     
     
    • Pour Hervé Juvin le sacre de l'individu désirant sans aucune limitation a fait sortir la modernité de ses gonds. Il plaide ici pour une redécouverte de la communauté contre l'individu sans racine.
     
     
    • Deux contributions d'Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire.
     
     
     
    • Jean-Pierre Le Goff était l'invité d'Élisabeth Quin sur Arte pour son émission 28 minutes. Dans ce temple de la bobocratie il fait montre d'un ton pour le moins décalé mais n'a droit malheureusement qu'aux 12 premières minutes. Son discours est dans ce lieu visiblement non gratta.
     
     
    • Le 7 mars ce même Jean-Pierre Le Goff était l'invité de l'émission d'Olivier de Lagarde Un monde d'idées sur France-info. Il y fait le procès d'une Europe confite en droit-de-l'hommisme, sortie de l'histoire et persuadée que la compréhension des lois du marché est suffisante pour assurer une bonne "gouvernance". En bref d'après lui l'Europe angélique se détruit dans la croyance religieuse au progrès, dans la repentance et dans la dénégation d'elle-même.
     
     
    • Michel Onfray contre les totems. Un long article du Point sur ce magnifique tribun de la plèbe opposé par toutes ses fibres à la "gauche libérale" qui n'est selon lui que de papier mâché. Il célèbre par ailleurs "l'excellent Jean-Pierre Le Goff". On lui pardonnera aisément quelques glissades innocentes sur l'islam et son interprétation de la France de Vichy qui n'est pas de notre goût mais qui n'était sûrement pas "libérale".
     
    • Michèle Tribalat, démographe honnête, plaide pour une réhabilitation des statistiques ethniques contre ceux qui se refusent à voir ce qu'ils voient.
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/02/26/31003-20160226ARTFIG00378-michele-tribalat-les-statistiques-etniques-sont-indispensables-a-la-connaissance.php
     
    • Affaire Kamel Daoud, l'Algérien courageux pour qui les faits sont d'autant plus têtus qu'ils sont avérés et qui bien entendu se heurte à une misérable escouade de bonnes consciences pétitionnaires. Le point de vue de Laurent Bouvet, suivi de celui du premier ministre Manuel Valls retranscrit par Marc Cohen de Causeur mais aussi  ceux de Brice Couturier de France culture et de Jean-Paul Brighelli.
     
     
     
     
     
    • Outre ce concert d'éloge, on peut lire sur Boulevard Voltaire cette mise au point de Caroline Artus qui rompt avec le consensus national-républicain en pointant les approximations pour le moins aventurées de Kamel Daoud.
     
     
    • Maxime Chaix sur la Syrie 
     
     
    • Maxime Chaix sur BHL et la Libye.
     
     
    • Nikola Mirkovic fait le point sur l'élection de Hahim Thaci à la tête du Kosovo, entité mafieuse et protectorat de l'OTAN.
     
     
    • Discours de Tomislav Sunic prononcé le 20 février lors d'une manifestation des Identitaires autrichiens à Klagenfurt à l'encontre de l'immigration de masse issue d'Afrique et du Proche-Orient. Se prévalant de sa connaissance des sociétés multiculturelles (bric à brac de l'ex-Yougoslavie, États-Unis), l'orateur pronostique une fin de l'Europe plongée dans le chaos ethnique. 
     
     
    • L'Europe prisonnière de la russophobie ukrainienne et atlantiste sacrifie ses industries agroalimentaires au profit de la bonne pensée.
     
     
    • Mimant le célèbre slogan stalinien Georges Feltin-Tracol se réclame de Serge Latouche tout en critiquant son irénisme au nom du politique selon Julien Freund. Si ce pseudo irénisme se ramène à la volonté de ne pas voir se ré-éditer les hiérarchies figées de l'Ancien Régime, nous le faisons volontiers nôtre. Mais il est vrai que ce qui demeure béant dans la décroissance, c'est en effet son occultation de l'idée de puissance. Or dans le monde tel qu'il est cette éclipse utopique risque bien de s'avérer mortelle. Article de Feltin-Tracol puis référence au dernier numéro (mars) de la Décroissance qui marque bien les évolutions positives de ce courant d'idées vers un anti-libéralisme accompli en se faisant l'écho des analyses de Jean-Claude Michéa.
     
     
     
    • Bel hommage tout de retenue et de sobriété à Emmanuel Ratier fondateur, entre mille autres choses, de la lettre d'information et d'investigation Faits & Documents. Cérémonie publique (850 personnes) enregistrée par télé Libertés le 19 septembre 2015. Parmi les intervenants, Fabrice Lesade, maitre de cérémonie, Arnaud Soyez, Anne Brassié, Henry de Lesquen, Marc Laudelout, Éric Delcroix, Francis Cousin, Patrick Péhèle, Jean-Yves Le Gallou. La fille ainée d'Emmanuel conclue magnifiquement la séance.
     
     
    • Michel Drac dans une conférence  prononcée à Dijon réfléchit sur la France face au mondialisme. Seules les puissances dominantes d'une époque donnée ont intérêt à jouer l'unification mondiale et donc à agiter l'idéologie mondialiste qui tend à dénier aux échelons inférieurs (les nations) un rôle quelconque dans l'organisation du monde.
     
     
    • Au coeur d'une tempête d'apparence littéraire mais de facture réellement politique, Richard Millet  est définitivement viré du comité de lecture de Gallimard pour cause de trop grande indépendance d'esprit.
     
    • Dans Causeur Jean-Paul Brighelli prend habilement la défense de Richard Millet et tance le réflexe pavlovien et l'esprit de meute de ceux qui s'érigent en censeurs et cultivent l'esprit stalinien des listes de proscrits.
     
     
    • Dans Marianne, un article révélateur sur la manière idyllique  dont les manuels scolaires traitent de l'immigration. Quand la dénégation du réel relève du bourrage de crâne et de l'ahurissement car l'immigration est présentée comme un phénomène modeste, stable, régulé, inévitable, nécessaire et finalement bénéfique pour tous par le brassage des cultures qu'elle induit.
     
     
    • Les "antifa" du Forez dument corrigés par les étudiants qui veulent entendre ce que l'africaniste Bernard a à leur dire. La soirée se termine en une réjouissante chasse au dahut des  gauchistes du capital.
     
     
    • Lors du récent tribunal dinatoire du CRIF son président, Roger Cukierman, s'est laissé aller à une étrange déclaration de nature "essentialiste".  Il a en effet  prononcé ces fortes paroles : " Nous sommes l'un des très rares groupes humains qui ait réussi à préserver sa singularité à travers les siècles". Assistaient à ce dîner de cons nombre de membres du gouvernement et de l'opposition; aucun d'entre eux n'a, semble-t-il, émis de protestation pour cette injure infligée au dogme très en vogue parmi eux d'une nécessaire hybridation des cultures. Des esprit mal embouchés pourraient penser que le métissage n'est pas fait pour tout un chacun et que certain par une sorte de décret de la divine providence aurait le devoir d'y échapper.
    À l'opposé si l'on ose dire, comment ces mêmes politiques jugeraient-ils ce texte s'il était soumis à leur lecture, paru d'abord chez Polémia et repris par Matapo-infos ?
     
     
    • Ré-édition des mémoire d'un magicien de Hjalmar Schacht chez Kontre Kulture.
     
     
    • Colloque de l'Institut Iliade le 9 avril 2016. Titre et programme des interventions.
     
     
    • Présentation de l'événement (vidéo)
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  • « La classe dominante a perdu son hégémonie intellectuelle »...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au rôle des intellectuels...

     

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    « Les intellectuels sont aujourd’hui souvent plus proches des réalités concrètes que les élites mondialisées… »

    En France, les intellectuels ont toujours été critiqués : prompts à couper les cheveux en quatre, à sodomiser les mouches et à verser d’un totalitarisme à l’autre, ils font souvent figure d’idiots inutiles. Ce constat vous semble-t-il injuste ?

    Il est surtout très bête. Qu’ils soient professionnels ou artistes de la pensée et du savoir, les intellectuels sont comme les fleuristes ou les garagistes, les plombiers ou les médecins : il y en a des bons et des mauvais. Certains écrivent des sottises, d’autres disent des choses profondes dont on ferait bien de s’inspirer. Encore faut-il les lire, ce qui exige un minimum de curiosité et d’intérêt pour les idées, sans même parler des facultés cognitives, que beaucoup sont loin de posséder (en règle générale, plus ils sont idiots, plus ils détestent les intellectuels). Dans le passé, des théoriciens ou des « intellectuels » comme Alexis de Tocqueville, Hippolyte Taine, Georges Sorel ou Gustave Le Bon, pour ne citer que ceux-là, me paraissent avoir plutôt bien supporté l’épreuve du temps. Pour l’époque contemporaine, il en va de même de Louis Dumont, de Jean Baudrillard ou de Jean-Claude Michéa. Mais il est vrai qu’il y a encore, paraît-il, des gens qui n’ont jamais lu Michéa. Je trouve cela consternant.

    Ce qui est vrai, c’est que depuis Émile Zola, Julien Benda et Jean-Paul Sartre, le statut des intellectuels a changé. Ils ne sont plus aujourd’hui les porte-parole des sans voix, les directeurs de conscience ou les grandes autorités morales qu’ils furent autrefois. L’Université, qui fut le lieu d’où la plupart d’entre eux s’exprimaient, a elle-même perdu son prestige. Les intellectuels courent alors le risque, soit d’accepter de venir jouer les chiens savants sur les plateaux de télévision, soit de se réfugier dans l’entre-soi des colloques académiques où ils ne rencontrent plus que leurs collègues. Mais le rôle des idées reste aussi important qu’hier. Sans une théorie cohérente pour l’appuyer, l’action politique n’est qu’un navire sans gouvernail. La révolution copernicienne, la révolution kantienne, la révolution libérale ont eu plus d’effets dans l’Histoire qu’aucune révolution politique.

    Dans le cadre de la campagne contre les « néo-réacs », on vient de rééditer le livre de Daniel Lindenberg, « Le Rappel à l’ordre ». Mais rien n’y fait : alors que Pierre Moscovici peine à vendre 500 exemplaires de son livre, ce sont les ouvrages de Michel Onfray, Éric Zemmour ou Michel Houellebecq qui s’envolent en librairie. C’est le triomphe des « réacs » ?

    Rappelons qu’à l’origine, le livre de Daniel Lindenberg était un travail de commande qui a permis à Pierre Rosanvallon de régler ses comptes au sein de l’intelligentsia. Lindenberg déclare aujourd’hui que « la pensée réactionnaire a largement gagné la bataille des idées » – ce qui prête d’ailleurs à sourire, car ce n’est pas parce que la gauche n’a plus rien à dire que la droite réactionnaire a cessé d’être, en matière d’idées, en état d’encéphalogramme plat !

    La nouveauté est ailleurs. Dans le passé, c’est un fait que beaucoup d’intellectuels s’en tenaient à des spéculations abstraites pendant que les politiques se confrontaient à la réalité (vieille opposition de l’éthique de conviction et de l’éthique de responsabilité). Curieusement, c’est aujourd’hui plutôt l’inverse. Comme l’écrivait récemment Jacques Julliard, « le gouvernement a pris à son compte l’antiracisme, cependant que les intellectuels réfléchissent sur les impasses de cet antiracisme ». Bien des intellectuels sont aujourd’hui plus proches des réalités concrètes et du peuple réel que les élites dominantes appartenant à la bourgeoisie mondialisée. C’est pour cela que leurs livres se vendent. Et c’est pour cela qu’on essaie de les enfermer dans le ridicule fourre-tout des « nouveaux réacs », alors que beaucoup viennent de la gauche, sinon de l’extrême gauche, et n’ont nulle intention de la quitter.

    Mais ce qui est vraiment nouveau, c’est que la classe dominante, non seulement reconnaît qu’elle a perdu son hégémonie intellectuelle (« l’anti-politiquement correct est devenu la norme », écrit Nicolas Truong dans Le Monde), mais n’hésite plus à endosser le costume de la bien-pensance (Laurent Joffrin, à la une de Libération : « Oui, on est “bien-pensants”, et alors ? »). Finie la transgression, à nous les discours de curé ! Les nouveaux inquisiteurs sont plus que jamais devenus des employés de l’« Espace Bien » (Philippe Muray). Rien ne témoigne mieux de ce grand retournement idéologique que l’extraordinaire article de Jean-Loup Amselle, paru dans L’Obs en novembre dernier, qui déclarait voir dans le succès de Zemmour ou Onfray la revanche de la « plèbe intellectuelle » sur les normaliens sortis de la rue d’Ulm avec des accents de petit marquis puant le mépris de classe. Ajoutez à cela qu’au premier tour des dernières élections régionales, 22 % des professions intellectuelles supérieures ont voté Front national. C’est aussi un fait nouveau.

    Que peut-on encore attendre des intellectuels dans les prochaines décennies ?

    On peut en attendre ce qu’on en a attendu de tout temps : la possibilité d’acquérir une conception du monde (afin de lui faire dire sa vérité) et de se structurer idéologiquement. Un intellectuel digne de ce nom est quelqu’un qui s’efforce de comprendre et de faire comprendre le moment historique que nous vivons. Il est en effet toujours difficile d’être contemporain de son présent. Le travail d’idées nous aide à prendre de la distance. Il nous aide à raisonner et à penser par nous-mêmes, à déceler les lignes de fond qui se dessinent sous la poussière d’insignifiance de l’actualité, à lire les signes avant-coureurs de ce qui vient.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 20 février 2016)

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  • Théologie de la provocation...

    Les éditions des Syrtes viennent de publier un essai de Gérard Conio intitulé Théologie de la libération - Causes et enjeux du principe totalitaire et préfacé par Michel Onfray. Agrégé de lettres modernes et traducteur de nombreux auteurs russes et polonais, Gérard Conio a écrit sur l'art et le cinéma.

     

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    " La provocation est l'essence de la modernité. Les révolutions qui ont accouché du monde moderne ont marqué les étapes d'une décadence d'autant plus inexorable qu'elle a pris le visage du progrès. Le principe totalitaire est aussi universel que la présence en chacun de nous du «tiers inclus», à savoir l'espionnage des âmes exercé par un pouvoir inquisiteur qui s'installe à l'intérieur même des consciences. Ce principe tire son origine de la promesse du Christ de ne jamais quitter ses disciples.
    Prenant appui sur l'«affaire Azef», emblème de la provocation à la veille de la Première Guerre mondiale, déconstruisant un faux antisémite pour décrypter le mécanisme d'une intoxication de masse, guidé par Vassili Rozanov qui a posé les jalons de la «théologie de la provocation» en la mettant lui-même en pratique pour mieux en dénoncer les tenants et les aboutissants, Gérard Conio chemine à travers les grands bouleversements intellectuels de la culture russe pour dénoncer une vérité occultée : l'essence de la provocation est dans l'inversion des valeurs.
    Et les catastrophes qui ne cessent d'ébranler le monde au nom de la démocratie et des «droits humains» sont la meilleure preuve de cette mystification qui s'appuie sur les grands sentiments pour nous fermer les yeux sur des vérités que nous refusons de voir. "

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  • Les snipers de la semaine... (118)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son site, Michel Onfray mouche les journalistes et la fable du monde qu'ils nous racontent...

    La poussière sous le tapis

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    - sur son blog Confiture de culture, Pierre Jourde dézingue le trio Eribon-Lagasnerie-Edouard Louis. Ça balance à Saint-Germain-des-Près...

    Un cas intéressant d'endogamie intellectuelle

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    - sur La voie de l'épée, Michel Goya flingue le président et son premier ministre pour l'insignifiance de la réponse politique et militaire apportée à l'Etat islamique...

    La revanche du serpent à plume

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