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michel geoffroy - Page 4

  • Feu sur la désinformation... (423)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Michel Geoffroy, essayiste et contributeur régulier de Polémia, et Floriane Jeannin.

     

                                              

    Sommaire :

    La météo de l’info : L’impôt climat pour bientôt ?

    L’image de la semaine : À Roland-Garros, Novak Djokovic marque et signe !

    Le dossier : Qui veut la peau de Twitter ?

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    Les pastilles de l’info :

    Le chiffre de la semaine - 68 € d’amende pour des “casserolades”

    Propagande, propagande - La palme de la politique

    Top ou Flop - Encore un transfert raté pour Patrick Cohen

    Le bon point mainstream - Pèlerinage de Chartres

    L’article de la semaine - Les droits de l’Homme dans les toilettes

    Décryptage - Carte vitale et carte d’identité

    Le super bobard - Erdogan

    Coup de Chapô ! - La Revue Éléments

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    Portrait piquant : Rudy Reichstadt

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  • Bienvenue dans le meilleur des mondes...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un court essai de Michel Geoffroy intitulé Bienvenue dans le meilleur des mondes - Quand la réalité dépasse la science-fiction.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

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    " On oppose souvent fiction et réalité, utopie et réalisme. Pourtant, il apparaît important, à bien des égards, de revisiter ce dualisme. Car après tout, l’homme est souvent mû par l’idée qu’il se fait de la réalité et de ses intérêts bien plus que par la réalité elle-même. Force est de constater que nombre de rêves finissent d’ailleurs par devenir réalité, pour le meilleur comme pour le pire. La critique de l’utopisme néglige le fait que les utopies s’inscrivent dans l’histoire, alors que ceux qui se réclament du réalisme, le plus souvent, ne la font pas. Or, en Occident, c’est bien l’utopie progressiste qui a triomphé au xxe siècle, et non les tenants du conservatisme, de la tradition ou de la loi naturelle. Le présent essai de Michel Geoffroy a pour ambition de montrer que notre réalité est en train de dépasser les sombres prévisions de la science-fiction. Et si ce genre littéraire et cinématographique souvent déconsidéré avait plus à nous apprendre sur notre monde contemporain que nous ne le croyions ? "

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  • Des casseroles ne feront pas démissionner Macron...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la crise politique et démocratique qui se poursuit après le passage en force de la réforme des retraites.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

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    Des casseroles ne feront pas démissionner Macron

    Depuis le lancement de la réforme des retraites, la France vit dans une sorte de métavers politicien, où la réalité a cédé la place à l’illusion. Aujourd’hui, on pense même qu’en tapant sur des casseroles on fera reculer l’oligarchie ! L’opposition à la réforme des retraites nous a fait entrer de plain-pied dans l’illusionnisme politique, avec le concours actif des médias mainstream. Il serait temps de se réveiller.

    D’abord l’illusionnisme de gauche

    La gauche se dit vent debout contre la réforme et fait crier « Macron démission » sur l’air des lampions. Mais comment oublier que cette même gauche l’a fait élire, deux fois de suite en outre : en 2017 comme en 2022 ?

    Comment croire aussi à la pérennité de notre système de retraites dans un pays qui se désindustrialise, qui a moins d’enfants et qui « accueille » de plus en plus d’immigrants inactifs ? Autant de sujets sur lesquels cette même gauche reste dans le déni le plus obtus, à l’image d’un Fabien Roussel affirmant qu’il serait pétainiste d’évoquer la natalité française.

    Et puis crier « Macron démission » n’a aucun sens, sinon de servir de défouloir à l’impuissance politique.

    Macron ne démissionnera pas

    Macron ne démissionnera pas et il l’a dit.

    Abrité derrière les institutions de la Ve République qui, faut-il le rappeler, donnent la prééminence à l’exécutif et permettent même au président de la République d’imposer une suspension exceptionnelle de la légalité (article 16), Emmanuel Macron ne craint ni la rue ni l’impopularité.

    Si nos armées manquent de munitions, ce n’est pas le cas de nos « forces de l’ordre » qui seront toujours là pour protéger le pouvoir. Et les policiers et gendarmes supplémentaires que l’on se prépare à recruter pour les Jeux olympiques ne seront certainement pas licenciés ensuite.

    « La république a bien de la chance, elle peut tirer sur le peuple », jugeait, désabusé, le roi Louis-Philippe exilé.

    Gageons qu’Emmanuel Macron ne s’en privera pas, si nécessaire. Les Gilets jaunes éborgnés peuvent en témoigner.

    L’illusionnisme de droite

    Faire croire aussi que les parlementaires engageront une procédure de censure du gouvernement, voire, comme l’affirment certains, de destitution du président de la République ou d’abolition de la loi sur les retraites, manque également de sérieux.

    Jamais les élus LR ou NUPES ne s’associeront aux initiatives du RN, dont la dédiabolisation ne concerne qu’une partie de l’opinion, pas les appareils politiciens.

    Et tous, plus ou moins bien élus, n’ont de toute façon aucunement l’envie de retourner devant leurs électeurs plus tôt que prévu.

    Donc ces prétendues menaces parlementaires n’inquiètent pas le président de la République.

    L’État de droit, chien de garde du pouvoir

    Il y eut aussi l’épisode du Conseil constitutionnel et du référendum d’initiative partagée. Un beau suspense médiatique, mais, une nouvelle fois, bidon.

    Les prétendus « sages » ne sont pas des juristes mais des politiques. Et le Conseil constitutionnel a approuvé toutes les mesures liberticides prises pendant le covid. Avec lui, la macronie ne risque donc rien.

    Pendant que le parquet national financier, si prompt à s’intéresser aux affaires de François Fillon, a des semelles de plomb quand il s’agit d’instruire les dossiers visant le président de la République, ses comptes de campagne ou ses ministres.

    Dans son allocution du 17 avril dernier, Macron a donc pu dire que « l’État de droit est notre socle » en toute sérénité.

    Impopulaire, et alors ?

    Certes, la popularité d’Emmanuel Macron et de son gouvernement n’est manifestement pas bonne[1]. Et à bien des égards la réforme des retraites a été, pour beaucoup, l’initiative de trop. Mais qu’est-ce que cela change vraiment ?

    Pas grand-chose car de toute façon Emmanuel Macron ne peut briguer un nouveau mandat. Et ce ne sont que des sondages, pas des bulletins de vote. À l’Assemblée nationale, il finira toujours par trouver une majorité de rencontre, grâce à la gauche et aux LR, toujours prêts à aller à la gamelle.

    De toute façon, dans la postdémocratie européenne l’État n’a plus pour fonction de répondre aux besoins et attentes de la population, mais d’imposer les changements que souhaite l’oligarchie. Il n’a plus qu’un rôle coercitif.

    La politique des casseroles

    Dernière idée en date censée ébranler la macronie : le concert de casseroles pour conspuer le gouvernement et le président de la République. C’est plutôt drôle, il est vrai, surtout de voir les préfets prendre des arrêtés anti-casseroles le plus sérieusement du monde. Et cela fait beaucoup rire les journalistes étrangers.

    Mais cela rappellera aux plus âgés, malheureusement, les casseroles de l’Algérie française : à cette époque aussi, on a tapé sur des casseroles, mais cela n’a nullement empêché de brader l’Algérie. Avis aux amateurs.

    Car, pendant qu’on tape sur des casseroles, les choses sérieuses se passent ailleurs, comme si de rien n’était : à Bruxelles qui programme une nouvelle ouverture des frontières à l’immigration, de nouvelles taxes sur la viande et l’énergie ou une entrée de la Turquie dans l’UE ; à l’OTAN qui continue consciencieusement d’agiter la muleta ukrainienne devant le taureau russe ; à Washington qui entend bien se battre contre le monde polycentrique jusqu’au dernier Européen.

    Comme l’écrivait si bien Alain de Benoist, en France « ce ne sont pas les extrémistes qui manquent, ce sont les révolutionnaires[2] ». Et encore, il s’agit bien souvent d’extrémistes 2.0., bien au chaud derrière leur écran, qui confondent tweets et pavés, vidéos et révolution, casseroles et grande politique.

    Il serait temps de revenir dans le monde réel.

    Michel Geoffroy (Polémia, 25 avril 2023)

     

    Notes :

    [1] Le dernier sondage BVA pour RTL révèle que seulement 26 % des personnes interrogées déclarent avoir une bonne opinion d’Emmanuel Macron, comme au temps des Gilets jaunes.
    [2] Alain de Benoist, L’Exil intérieur – Carnets Intimes, La Nouvelle Librairie, « Krisis », 2022.

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  • Un parfum de fin de règne...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la déliquescence du pouvoir macronien.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

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    En France, un parfum de fin de règne

    Il flotte sur la France un parfum de fin de règne. Bien sûr, la « réforme des retraites » y est pour quelque chose : cette réforme, imposée de l’extérieur, mal pilotée, mal défendue et ressentie comme une injustice par le plus grand nombre, a réussi à dresser contre le gouvernement une majorité de Français et à ressouder le front syndical. Mais l’arbre de la « réforme des retraites » cache la forêt du grand déclassement français. Et de la révolte qui s’étend.

    La France lanterne rouge

    Car plus rien ne fonctionne correctement dans notre pays et toutes les « catégories socio-professionnelles » sont désormais en crise, en doute ou en révolte.

    À la crise de l’hôpital public, révélée par le Covid, s’ajoute désormais celle de toutes les professions médicales ainsi que les pénuries de médicaments. Les sanctions contre la Russie comme les folies du « marché européen de l’énergie » ont fait apparaître au grand jour le scandale de la destruction de la filière nucléaire française et de la déstabilisation d’EDF. Et la hausse des prix qui en résulte frappe toute la population, sauf bien sûr les oligarques. Les violences à l’école se multiplient, de même que les violences antichrétiennes. L’insécurité et la violence s’étendent.

    Dans presque tous les domaines, la France est désormais la lanterne rouge de l’Europe : numéro 1 pour le poids des impôts, numéro 1 pour l’insécurité et les homicides, numéro 1 pour le nombre de « réfugiés », numéro 1 pour la dette publique, avant-dernière place devant la Grèce pour la part de l’industrie dans le PIB.

    Le déficit du commerce extérieur, conséquence de la désindustrialisation, ne cesse d’augmenter, et la France, hier seconde puissance exportatrice mondiale, importe désormais une quantité croissante de produits agricoles, accentuant sa dépendance vis-à-vis de l’étranger. Pendant que la terre de France échappe de plus en plus aux agriculteurs, au profit des grands groupes ou de l’étranger.

    La catastrophe diplomatique

    Bien sûr, Emmanuel Macron et son gouvernement ne sont pas responsables de tout.

    Mais ils sont ceux par qui le scandale arrive, en quelque sorte. En outre, on ne peut pas dire que leur action ait contribué à inverser la spirale mortifère dans laquelle sombre notre pays, bien au contraire. En fait ils ont tout raté et n’ont rien réussi de ce qu’ils ont entrepris.

    Sur le plan international, qui est le « domaine réservé » du président de la République, la catastrophe est totale et, surtout, visible.

    Dans le conflit qui se déroule en Ukraine, Emmanuel Macron a réussi la performance de se décrédibiliser tant vis-à-vis de la Russie que de Kiev. La liste des pays avec lesquels il s’est brouillé, par ses bourdes ou ses initiatives intempestives, ne cesse d’ailleurs de s’allonger : Hongrie, Pologne, Italie, Espagne, Algérie, Maroc et un nombre croissant de pays africains francophones.

    Emmanuel Macron est en passe de réussir la performance de déconstruire la présence séculaire de la France en Afrique !

    La France vassale

    La guerre en Ukraine a aussi montré au plus grand nombre que la France avait perdu son statut de puissance d’équilibre, qu’elle avait acquis difficilement au début de la Cinquième République.

    Rallié à l’OTAN (merci, Sarkozy), soumis en tout à l’Union européenne et à l’Allemagne, en rajoutant constamment sur les directives de la Commission, notre pays est tout simplement en train de perdre son indépendance et son statut privilégié de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, acquis par le sang français versé durant la Seconde Guerre mondiale.

    Et on aurait tort de penser que les Français, qui voyagent quand même à l’étranger, ne se rendent pas compte de la perte d’influence de leur pays et de sa vassalisation.

    Et voici qu’on lance à grands coups de trompette une opération Orion destinée à prouver que notre armée, exsangue, serait capable de mener un « conflit à haute intensité ». Ce qui ne peut signifier qu’une chose : la fin de notre dissuasion nucléaire autonome qui visait justement à nous éviter d’avoir à conduire ce genre de conflit… Le président russe ne s’y trompe d’ailleurs pas, qui, dans son allocution du 21 février dernier, a réclamé l’inclusion de la dissuasion nucléaire française (et anglaise) dans les accords Start passés avec les États-Unis, puisque notre pays n’est manifestement plus une puissance non alignée.

    Bravo, Jupiter !

    Macroner ne suffit plus

    Dans ce climat de plus en plus pesant, les vieilles recettes du pouvoir fonctionnent de moins en moins.

    Bien sûr, la propagande marche à plein, mais son efficacité semble moins grande qu’avant, ne serait-ce que parce que l’audience des médias mainstream diminue constamment, comme leur crédibilité. « Bloquer le pays » ne fait plus peur qu’à la Macronie !

    Le discours présidentiel, cette insupportable logorrhée qu’on nous impose depuis 2017, ne passe plus. Macroner, comme disent les médias ukrainiens – c’est-à-dire parler pour ne rien dire et surtout ne rien faire – ne suffit plus. Les sondages, comme les indicateurs, sont tous à la baisse.

    En 2023, le « gendre idéal » a pris un gros coup de vieux, comme on le voit bien sur les photos officielles.

    Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron paraît désormais aux yeux de tous comme un président en sursis, face à un pays en révolte larvée et à un monde qu’il ne comprend pas.

    On attend le dénouement de cette triste farce.

    Michel Geoffroy (Polémia, 9 mars 2023)

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  • Feu sur la désinformation !... (409)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Michel Geoffroy, de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
    • 2 - Match Russie/USA : les médias supporters de Biden
      Un dossier du jour consacré à la fracture entre les Etats-Unis et la Russie. Rideau de fer et ambiance de guerre : comment les médias ont repris ces discours ainsi que ce qu'ils en ont retenu...
    • 3 - Revue de presse

     

                                              

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  • Guerre en Ukraine : c’est reparti comme en 1939 !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux nouveaux risques d'escalade dans le conflit russo-ukrainien...

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

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    Chars Leopard 2 polonais susceptibles d'être fournis à l'Ukraine

     

    Guerre en Ukraine : c’est reparti comme en 1939 !

    La guerre russo-ukrainienne est une catastrophe. On l’a assez dit dans ces colonnes. Pour cette raison, tous ceux qui la font se prolonger prennent devant l’histoire une responsabilité écrasante. Comme ceux qui nous ont menés à la guerre mondiale en 1939.

    Une catastrophe

    Cette guerre est une catastrophe car on voit bien, au bout d’un an, qu’aux destructions et aux pertes civiles et militaires croissantes s’ajoute le torpillage durable de l’économie européenne.

    En effet, les sanctions prétendument antirusses nous frappent au premier chef en nous privant de sources d’énergie bon marché. Et en nous rendant dépendants du gaz de schiste que les États-Unis, dont l’économie se porte au contraire très bien, nous vendront cher.

    La guerre russo-ukrainienne consacre aussi l’américanisation de la diplomatie européenne. Et aussi, bien sûr, elle confirme la soumission de la France à l’OTAN. Une France qui a perdu toute « autonomie stratégique », qui était pourtant déjà un pâle succédané de l’indépendance nationale gaullienne.

    Car cette guerre est bien une guerre de l’OTAN contre la Russie et, plus fondamentalement, une guerre de l’État profond nord-américain contre l’avènement du monde multipolaire. C’est donc une guerre contre la majorité de la population mondiale et les civilisations qui l’incarnent.

    C’est dire qu’on nous embarque dans une guerre perdue d’avance.

    Prolonger la guerre, mais au profit de qui ?

    Si on pouvait à la rigueur admettre, au début du conflit, qu’il était légitime d’apporter une assistance à l’Ukraine « agressée » – bien que ce pays ne soit ni membre de l’OTAN ni membre de l’UE –, après bientôt un an de conflit cette attitude apparaît non seulement absurde mais suicidaire.

    A fortiori lorsque Mme Merkel affirme maintenant que les accords de Minsk – qu’elle a pourtant contresignés avec la France – avaient pour seul objet de permettre à l’Ukraine de gagner du temps pour se préparer à affronter militairement la Russie…

    Livrer toujours plus d’armes contribue évidemment à alimenter le parti de la guerre ukrainien en lui faisant croire que cette assistance otanienne lui permettra de vaincre la Russie sur le champ de bataille. Ce qui ne s’est jamais vérifié jusque-là, et pour cause, puisque l’armée ukrainienne a pour l’essentiel été écrasée mi-2022.

    Pourquoi en irait-il autrement demain, alors que toutes les affirmations des généraux de plateau télévision ont jusqu’à présent été démenties par les faits ?

    Et qui peut donc avoir intérêt à prolonger un conflit que l’Ukraine n’est manifestement plus en mesure de gagner ? Certainement pas nous.

    Un scénario sud-vietnamien

    En Ukraine, l’OTAN se trouve en réalité engagée dans un scénario sud-vietnamien, ce qui n’a rien de fortuit puisque cette organisation est dirigée par les États-Unis, qui commettent toujours les mêmes erreurs, sur le dos des autres.

    Comme au Viet Nam, on achemine donc toujours plus de matériel et d’hommes (ici des mercenaires et des « instructeurs ») en Ukraine, comme si la solution était technique et logistique, alors qu’elle est, comme toujours, politique et civilisationnelle. On adopte donc une logique impolitique de fuite en avant, qui ne peut conduire qu’au désastre.

    Les dirigeants de l’OTAN tiennent d’ailleurs, selon cette ligne absurde, des propos ahurissants. Comme M. Stoltenberg lorsqu’il affirme que, quelle que soit l’issue du conflit (tiens, il se pourrait donc que l’Ukraine ne gagne pas ?), on ne pourrait plus avoir de relations normales avec la Russie[1]. Mais il est vrai que, pour les États-Unis, on ne discute pas avec un adversaire : on le diabolise, on le détruit ou on exige sa reddition inconditionnelle, c’est l’esprit du puritanisme.

    Cette logique vietnamienne a cependant toutes les chances de se terminer ici comme là-bas, demain comme hier. C’est-à-dire par un enlisement militaire, et l’abandon final des Ukrainiens à leur sort, comme autrefois les Sud-Vietnamiens. Ou les Afghans.

    Pousser la Russie à bout

    La décision de contribuer de plus en plus à l’équipement militaire et financier de l’Ukraine nous conduit en outre fatalement à la cobelligérance de fait, donc à affronter militairement la Russie.

    Ce dont les Russes n’ont pas manqué d’avertir les Européens. Mais ceux-ci font la sourde oreille, habitués qu’ils sont aux mensonges et rodomontades de leurs propres politiciens : ils croient qu’il en va de même de tous les autres !

    Pourtant, les responsables russes, en général, parlent sérieusement, comme ils l’ont démontré depuis février 2022.

    Dès lors, qui peut sérieusement croire qu’affronter la Russie nous serait profitable ? Qui peut croire que fermer toutes les voies de discussion avec la Russie va nous apporter la paix ? Qui peut croire que nous ayons le moindre intérêt à pousser la Russie dans ses dernières extrémités ?

    Comme en 1939

    Pour la France, l’histoire recommence malheureusement, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Nous voici en effet revenus en 1939.

    Comme en 1939, la France ne maîtrise plus sa politique. Hier, elle était à la remorque d’une Grande-Bretagne qui décidait brusquement d’arrêter l’expansionnisme allemand à Dantzig, après l’avoir laissé faire partout depuis 1936[2]. Aujourd’hui, la France est à la remorque de l’OTAN et de Bruxelles, c’est-à-dire des États-Unis et de l’Allemagne, dans une logique d’affrontement avec la Russie, une nation en pleine expansion, sûre d’elle-même et de son bon droit, comme autrefois le Reich.

    Comme en 1939, une classe politique incapable et cynique nous conduit à la guerre, sans nous avoir donné les moyens de gagner : qu’il s’agisse de guerre économique, sanitaire ou militaire. Et évidemment sans consulter le peuple français, une fois encore.

    Comme en 1939, on veut nous faire mourir pour un pays instable, avec lequel nous n’avons aucun intérêt vital en jeu et pour des frontières artificielles. Au nom de prétendues « valeurs » que l’on se garde pourtant d’invoquer dans d’autres conflits.

    Comme en 1939, on nous abreuve de bobards hallucinants qui empêchent toute appréciation raisonnable de la situation.

    Et comme en 1939, la gauche bourgeoise – c’est un pléonasme politique français – est d’autant plus va-t-en-guerre qu’elle a placé ses économies et ses enfants bien en sécurité, à l’étranger.

    Celui qui ignore les leçons de l’histoire se condamne à la revivre, dit-on.

    C’est le sort qui nous attend dans les plaines d’Ukraine, si on ne se réveille pas à temps.

    Michel Geoffroy (Polémia, 22 janvier 2023)

     

    Notes :

    [1] « Rien ne sera plus comme avant. Même si les armes se taisent en Ukraine, il ne faut pas attendre que nos relations se normalisent avec la Russie. »

    [2] Techniquement, en 1939, c’est la Grande-Bretagne qui annonce que la France déclare la guerre à l’Allemagne, avant même le gouvernement français ! Le Premier ministre Paul Reynaud va même signer un accord secret avec la Grande-Bretagne, à l’insu du cabinet, aux termes duquel la France subordonne les conditions dans lesquelles elle fait la guerre à l’accord du gouvernement britannique…

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