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indépendance - Page 6

  • Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré au projet, déjà bien avancé, de constitution d'un Grand Marché Transatlantique.


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    Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté

    La « crise » précipite les choses, aux deux sens du verbe : accélère leur cours, et les révèle, comme dans un tube à essai où se mélangent divers liquides. Ce qui semblait presque une vue de l’esprit il y a quelques lustres, et augures improbables dignes de Cassandre, devient redoutablement concret. Il fallait le temps que certains nœuds se défassent, que des résistances faiblissent, qu’une génération disparaisse. Les esprits n’étaient pas encore mûrs, expliquent les progressistes. Les temps sont désormais consommés, et la parousie est imminente.

    La ruine et le terrorisme, les chantages à la guerre et à la misère, l’invocation de la nécessité du marché, comme jadis on expliquait les hécatombes humaines par les dieux ou le destin, pèsent comme un couvercle sur l’esprit des peuples. Les fieffés coquins nous mènent savent par le bout du nez, les partis 1 et 2, en maestros du mensonge, de la perfidie et du mépris, en tricheurs maniant avec dextérité leurs cartes, embobinent les masses, et les mènent à leur perte.

    Après le putsch budgétaire européen de l'an dernier, et le basculement vers le fédéralisme ultralibéral, c’est la fusion des parties occidentales et orientales de l’Atlantique Nord qui est projetée. L’absorption de l’Europe par les Etats-Unis est proche, elle est pour demain, pour 2014 ou 2015. Les échéances sont fixées : dans deux ans, nous auront achevé notre temps, notre destin, notre existence, et nous n’aurons plus aucun pouvoir sur notre avenir.

    Comme toujours, l’Union européenne et les Etats-Unis ont manigancé leur coup par-dessus les peuples. Sans qu’ils en aient été avisés, et qu’on leur ait donné la parole, on leur annoncera bientôt une libéralisation quasi totale des échanges commerciaux et financiers, et une harmonisation complète des politiques judiciaires et sécuritaires. On agitera comme il faut la presse propagandiste, on ne prendra pas le risque du référendum, les parlements voteront comme un seul traître, et l’affaire sera pliée.

    Le coup est pourtant préparé de longue date. Mais en catimini. En 2004, en effet, le PDG d’Unilever, Président européen du Transatlantic Business Dialogue (TABD) et son homologue américain, PDG d’UPS, rencontraient à Dublin les présidents Bush, Prodi et le premier ministre irlandais dont le pays assumait la présidence tournante de l’Union européenne. Il fut question de lever les « obstacles à l’intégration » dans le domaine du commerce, des investissements et de la réglementation.

    Dans un autre domaine, la bonne volonté collaboratrice des bureaucrates de Bruxelles avait été jusqu’à échanger avec les services américains de sécurité les données sur les passagers empruntant les lignes transatlantiques. Sans réciprocité, bien sûr.

    Le projet bloquait néanmoins, notamment au niveau des biotechnologies, des problèmes environnementaux et de ceux liés à la consommation, les normes américaines de protection et de qualité étant, comme l’on sait, très laxistes (commerce et lobbies obligent). La pression des associations et des protestataires alternatifs ont sans doute eu quelque effet sur l’opinion. Les résurgences d’une guerre commerciale plus ou moins ouverte avec les USA, notamment au sujet de l’acier, mettaient aussi un frein au projet.

    Mais les Commissaires mondialistes Erkki Liikanen et Pascal Lamy veillaient, aidés efficacement par Elmar Brok, député européen chrétien démocrate allemand qui présidait la Commission des Affaires étrangères du Parlement. Tout ce beau monde agit par le truchement plus ou moins occulte, mais bien pourvu financièrement, du Réseau politique transatlantique (TPN), un « groupe de réflexion » qui rassemblait en 2004 plus de 80 parlementaires européens et environ 45 membres du Congrès ainsi que 35 entreprises géantes dont ABB, DaimlerChrysler, BP, Nestlé, UPS, IBM, Boeing, Microsoft, Philips et Unilever.

    A son tour, le mai 2008, le Parlement européen a prévu pour 2015 la création d’un grand marché transatlantique, avec , de facto, dans la plupart des secteurs, l'application du droit états-unien.

    L’objectif est bien sûr économique, et obéit à la pensée unique ultralibérale qui domine actuellement, aux dépens des peuples. Mais il est évident que l’idéologie atlantiste des responsables politiques européens y trouve sa place, l’Union européenne s’étant systématiquement alignée sur la ligne de la diplomatie étrangère américaine, en l'appuyant et en participant, via l’Otan, à ses aventures guerrières.

    L’intégration de la France au commandement intégré de l’Organisation de l’Atlantique Nord a fait sauter tous les obstacles. Le prestige français, animé par l’esprit d’indépendance gaullien, n’est plus qu’un souvenir. Pour paraphraser Tacite, comme le Sénat romain, l’élite de notre pays, comme du reste l’oligarchie de l’Europe occidentale, suivie par la partie abusée du peuple, se rue vers la servitude.

    A terme, c’est une plus grande symbiose entre les politiques et les législations américaines et européennes qui va être à l’œuvre. Mais l’on ne voit pas pourquoi et comment l’hyper puissance yankee n’imposerait pas ses normes et ses usages, dans la « protection » de l’environnement et des consommateurs, dans le domaine de la santé, au sujet du problème très sensible des OGM, , de la législation sur les produits chimiques. Tout cela se traduira inévitablement par une régression, à la grande satisfaction de ceux qui tentent, avec une obstination remarquable, de déréguler tous ces secteurs, sans trop de succès jusqu’à maintenant. Il est assuré que le Traité transatlantique va leur donner le sésame pour ouvrir toutes les portes, d’autant plus que ces combinaisons sont ficelées sans contrôle démocratique.

    Ce traité achève donc la perte de la souveraineté de l’Europe, qui, pour autant, n’en a eu que dans l’étroite marge que lui laissait la puissance américaine. Celle des 27 nations européennes a pris fin l’an dernier, par le Traité d’équilibre budgétaire européen. Or, les lois qui régissent les relations internationales sont comme celles de la nature, nonobstant l’inévitable hypocrisie inhérente à l’espèce humaine. Le plus fort impose sa volonté, que l’on essaiera d’incarner, par exemple, par l’usage obligatoire de l’anglais comme langue maternelle.


    .Parallèlement, la création d’un espace commun de contrôle des populations, d'une aire de coopération transatlantique en matière de « liberté de sécurité et de justice" est prévue d’ici 2014, surtout au profit de l’ultra sécuritaire Etat américain, obsédé par le terrorisme et encouragé par le Military Commissions Act of 2006, qui permet de poursuivre toute personne quelle qu’elle soit, y compris non américaine, considérée comme ennemi, « combattant illégal ».

    L’étape suivante sera la réalisation d'un pouvoir exécutif, qui sera institué dans les dix ans, et qui usera comme il l’entend de la force judiciaire, policière et militaire. Les peuples devront se plier. Et comme le processus de domestication ne s’effectuera pas sans réactions, il est probable que des révoltes auront lieu, sans doute violentes, avec des réponses répressives adéquates. Une ère de dictature s’annonce.

    Nous sommes, nous, Français, Européens, à un tournant de notre histoire. Sera-t-il dit que nous ne savions pas, et que, quand il sera trop tard, nous n’ayons d’autre choix qu’entre la servitude et la mort ?

    Claude Bourrinet (Voxnr, 2 février 2013)

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  • Il faut dissoudre l'OTAN !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant du Contre-Amiral François Jourdier, cueilli sur  le site de la Revue Défense nationale et consacré à la nécessité pour l'Europe de quitter l'OTAN si elle veut acquérir une véritable indépendance.

     

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    Il faut dissoudre l'OTAN

    L’Alliance Atlantique et son bras armé l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, l’Otan, datent de la fin de la deuxième guerre mondiale. Elles avaient été créées pour assurer la sécurité de l’Occident devant la menace que constituait l’Union Soviétique. Depuis l’Union Soviétique a disparu, la Russie ne constitue pas une menace et devrait intégrer à terme l’Europe, même si elle ne fait pas partie de l’Union Européenne et pourtant l’Otan existe toujours. 
’Europe et la France ont elles intérêt à son maintien ? N’empêche-t-il pas la constitution d’une défense européenne digne de ce nom, et n’entraine-t-il pas l’Europe et la France dans des interventions extérieures où elles n’ont pas d’intérêt ?

    L’Alliance Atlantique

    Alliance défensive, l’Alliance Atlantique a été fondée par le traité de l’Atlantique Nord à Washington, le 4 avril 1949. Créée pour développer la capacité de résister à toute attaque armée, elle s’est également fixée une mission complémentaire de prévention et de gestion des crises qui peuvent porter atteinte à la sécurité européenne. Elle a théoriquement pour objectif de sauvegarder la liberté, l’héritage commun et une civilisation qui déclare se fonder sur les principes de la démocratie, de la liberté individuelle et de l’état de droit comme le stipule son préambule repris de la Charte des Nations-unies.

    L’article 5 du traité sur la solidarité entre ses membres en cas d’agression, en est le point primordial. Le traité va finalement être l’élément qui soudera réellement le bloc occidental derrière les États-Unis, installant peu à peu une hégémonie américaine et une vassalisation de l’Europe. L’Alliance Atlantique rassemble vingt-huit nations raccordant l’Europe de l’Ouest à l’Europe de l’Est. Elle dispose d’une organisation militaire intégrée sous commandement américain.

    Le Sommet du Cinquantenaire de l’Organisation qui s’est tenu à Washington du 23 au 25 avril 1999 a débattu, entre autres, de la transformation de l’Otan dans le nouveau contexte géopolitique de l’après guerre froide, un débat centré en Europe sur la nature des relations entre l’Union et l’Alliance atlantique. La guerre du Kosovo menée alors, au même moment, a symbolisé le triomphe de la conception anglo-américaine : d’alliance défensive, l’Organisation tend à devenir l’instrument d’interventions offensives et l’Union européenne s’est placée sous sa tutelle.

    L’organisation militaire intégrée

    L’alliance ayant pour but de protéger l’Europe d’une attaque du bloc soviétique, les européens furent heureux de bénéficier du parapluie américain. Ils l’ont instamment réclamé à l’origine. L’organisation militaire fut donc dominée par l’Amérique qui en exerça les principaux commandements.

    Voulant secouer la tutelle américaine et garder l’indépendance de décision, le général de Gaulle décida de constituer une force nucléaire autonome et de quitter le commandement militaire intégré de l’Otan. Le siège de l’Otan quitta Paris pour Bruxelles en 1966 et toutes les infrastructures étrangères quittèrent la France. Celle-ci ne quitta pas pour autant l’Alliance Atlantique et des accords prévoyaient la réintégration des forces armées françaises en cas de conflit ouvert entre les deux blocs. Elle maintint des forces en République fédérale d’Allemagne (RFA). Déjà en 1962, au moment de la crise de Cuba, la France avait montré sa solidarité avec l’Alliance. De fait les forces françaises continuèrent à s’entrainer avec les forces de l’Otan et à s’aligner sur leurs normes, c’est à dire les normes américaines.

    Après la chute du mur et la disparition de la menace soviétique, la France participa pour la première fois à une opération de l’Otan dans les Balkans. C’était le début d’une réorientation de l’Otan qui avait perdu son ennemi naturel. Les attentats du 11 septembre lui ont offert un nouveau rôle, la lutte contre le terrorisme. L’islamisme remplace ainsi le communisme comme principale menace du monde libre. En 2009, la France réintègre l’Otan.

    Interventions de l’Otan

    La chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, est la date symbolique de la fin de la guerre froide et marque la victoire sans combat de l’Alliance Atlantique sur l’Union Soviétique. La menace ayant disparu on aurait pu penser que l’Alliance, défensive, ou au moins son organisation militaire, allait disparaître. Il n’en a rien été, l’Europe n’ayant pas voulu ou pas pu constituer une défense crédible préféra rester sous le parapluie américain. Certains pays de l’Europe de l’Est, la Hongrie, la Pologne et la République Tchèque choisirent même de la rejoindre, voulant se protéger d’un éventuel retour de la menace russe.

    D’une alliance défensive contre un ennemi défini, elle devint une alliance politique dont les objectifs furent peu à peu définis par les Etats-Unis qui assuraient, il est vrai, la plus grande part de la charge. Néanmoins, quand on récapitule les interventions militaires auxquelles l’Otan et ses alliés participèrent on peut se demander si elles servaient vraiment les intérêts de l’Europe et singulièrement de la France.

    En 1990, si l’intervention était bien cautionnée par l’ONU, ce sont les Etats-Unis qui entrainèrent une coalition de 34 états dans la guerre contre l’Irak de Saddam Hussein pour la défense du Koweit. Le principal mobile de cette guerre était la défense des intérêts pétroliers et économiques des Etats-Unis. En 2003 la France refusera de suivre les Etats-Unis dans la guerre qui éliminera Saddam Hussein. Cette guerre durera jusqu’en décembre 2011 jusqu’au retrait du dernier soldat américain, laissant l’Irak dans le désordre et la violence.

    Dans les Balkans cela commencera avec l’éclatement de la Yougoslavie. D’abord en Bosnie où en 1995, l’Otan intervient contre les milices Serbes au profit des Bosniaques et des Croates. En 1999, avec l’accord implicite des Nations unies, l’Otan attaque la Serbie pour la contraindre à évacuer la Kosovo où la majorité albanaise est en rébellion, les bombardements durent 70 jours et obligent les forces Serbes à quitter le Kosovo. Le Kosovo est maintenant indépendant, mais la situation n’est toujours pas stabilisée et l’Otan y maintient encore des troupes (KFOR).

    La guerre d’Afghanistan débute en 2001 à la suite des attentats du 11 septembre, dans le but de capturer Oussama Ben Laden, elle est menée par une coalition réunie par l’Otan et à laquelle le France prend part, sous commandement américain. Peu à peu les buts de la guerre changent : on veut établir un gouvernement démocratique et chasser les taliban. La mort de Ben Laden en mai 2011 n’arrête donc pas les combats. Les Américains transfèrent peu à peu la responsabilité du conflit à l’armée afghane en annonçant leur retrait pour 2014. Il est peu probable que l’Afghanistan y gagne le calme et la démocratie.

    L’intervention en Libye en 2011, se fit apparemment à l’initiative de la France et de la Grande Bretagne mais fut en fait une intervention de l’Otan : les Etats-Unis assurèrent le succès de l’opération par des frappes initiales détruisant la défense anti aérienne de la Libye et fournissant un soutien en renseignements, en transports aériens, en ravitaillement en vol. Sans les Etats-Unis, quoiqu’on pense par ailleurs du bien-fondé de cette intervention, elle n’aurait pas abouti dans les mêmes conditions. 
    La question que l’on peut d’abord se poser, c’est de savoir si ces interventions voulues par les Américains et motivées par la défense de leurs intérêts surtout en Irak et en Afghanistan, ont été d’un quelconque bénéfice pour la France et même pour l’Europe. Elles ont en général abouti à la déstabilisation des zones de conflit et à la propagation d’un l’Islam radical.

    L’intérêt des Etats-Unis se porte de plus en plus vers l’océan Indien et le Pacifique, faut-il les suivre ? En réalité la défense de l’Europe ne passe pas par-là, nous n’allons pas nous battre pour les Spratleys et les Paracels.

    Remarquons de plus que là où il s’agit de défendre les intérêts de la France, actuellement au Mali, l’Otan ne nous est d’aucune aide. Dans l’océan Indien pour lutter contre la piraterie, l’Europe s’est organisée et a mis sur pied l’opération Atalante à laquelle participe neuf nations européennes, ce qui prouve que, quand on veut on peut.

    L’OTAN nous impose les choix d’équipements

    L’Otan fonctionne aux normes américaines, ce qui revient à dire qu’elle s’aligne sur les méthodes de combat américaines ce qui est toujours couteux et pas forcément efficace.

    On est étonné quand on a connu les méthodes de combat du temps de Bigeard de voir crapahuter des hommes chargés de quarante kilos d’équipement, ce qui oblige à les véhiculer sur des itinéraires obligés et accroit leur vulnérabilité. Mais surtout la conception et les performances de nos matériels sont peu ou prou alignées sur les matériels américains.

    Prenons un exemple évident, le Rafale, un avion dit polyvalent supposé bon pour toutes missions. Il s’agit en fait d’un intercepteur bi-sonique adapté à l’assaut et à l’appui au sol. C’est un excellent avion mais fort cher. Pour quelles missions avons-nous besoin d’un intercepteur bi-sonique ? Sommes-nous menacés par des avions de son niveau ? Il ne semble pas et pour faire la police de l’espace aérien français ou même européen, le Mirage 2000 n’était-il pas bien suffisant. D’ailleurs les Suisses sont sur le point de lui préférer le Gripen suédois, mono-réacteur moins performant mais moins cher.

    Le Rafale est adapté à l’assaut et à l’appui au sol mais pour ces missions, il n’est nul besoin, bien au contraire, d’un avion bi-sonique si cher qu’on n’ose pas le risquer à basse altitude. Il aurait fallu développer un avion rustique, d’une grande autonomie et capable de grande capacité d’emport en armes, en quelque sorte un successeur de l’A-10 Thunderboldt II américain. Le Rafale de Dassault se trouve de plus confronté à l’Eurofighter Typhoon construit par un consortium européen. Les deux avions européens sont en concurrence, à ce jour Dassault n’a vendu aucun appareil hors de France, le Typhoon étant retenu par l’Autriche et l’Arabie Saoudite.

    On constate de plus que la tendance mondiale, y compris en Europe, est d’acheter, pour des raisons souvent politiques, le matériel américain, en l’occurrence le F-35 encore en développement et dont le prix ne cesse d’augmenter. Parmi les acheteurs du F-35 on trouve même des pays européens développant le Typhoon.

    Il est donc inutile de vouloir concurrencer un matériel américain fabriqué à des milliers d’exemplaires et qui devient la norme. Mieux vaudrait concevoir à l’échelle de l’Europe des matériels correspondant à nos besoins réels sans chercher à s’aligner sur les Etats Unis. Ajoutons que le Rafale, excellent avion qu’on n’arrive pas à vendre, est une lourde charge dans le budget des armées.

    Organiser la défense européenne

    Tant qu’il n’y aura pas d’union politique, totale ou partielle, l’organisation d’une défense européenne intégrée n’est pas envisageable. Si l’Otan est dissous il faudra cependant organiser au moindre coût la défense des différentes nations et faire ensemble ce qui peut l’être, en ne comptant plus sur le soutien américain.

    Certaines tâches communes peuvent être assumées dès maintenant par l ‘ensemble de l’Union si elles ne dépendent pas de choix politiques, pensons en particulier à la police de l’espace aérien européen qui devrait être organisée globalement sans tenir compte des frontières en regroupant les moyens actuellement dispersés. Cette défense serait centralisée aussi bien pour la surveillance et la police du ciel européen que la gestion des moyens qui lui sont affectés, installations de détection, avions. Déjà la police du ciel des Etats Baltes est assurée par les autres pays.

    Il pourrait en être de même pour la surveillance des frontières maritimes où les marines de l’Union seraient compétentes dans l’ensemble des eaux territoriales. Cela nécessiterait évidemment une unification des procédures et une compatibilité des moyens de détection et de transmissions. L’opération Atalante qui regroupe un certain nombre de bateaux de l’Union pour la lutte contre la piraterie montre que, nécessité faisant loi, les moyens de plusieurs pays européens peuvent être mis en commun efficacement.

    L’Europe constitue un marché important pour l’industrie de l’armement. Des exemples comme la concurrence actuelle sur le marché de l’avion multi-rôle qui finalement profite à l’industrie américaine ne devraient pas être. Cela nécessiterait la constitution d’une véritable Agence Européenne de l’Armement capable de définir les spécifications des matériels adaptés aux besoins des armées européennes, de faire des appels d’offre et de passer des marchés. Bien entendu il faudrait qu’elle se dégage de l’influence américaine et choisisse les matériels les mieux adaptés à nos besoins dans une perspective d’efficacité mais aussi d’économie. L’échec de la fusion EADS-BAE, ne va pas dans ce sens.

    La mise en commun pourrait s’étendre à de nombreux domaines : le transport aérien avec des appareils standardisés, gérés et entretenus en commun même si chacun reste la propriété d’un seul Etat, avec les procédures de location ou de compensations nécessaires, le ravitaillement en vol, les avions de patrouille maritime ou de guet aérien, la guerre des mines.

    Les satellites de transmission et de surveillance seraient bien entendu mutualisés, chacun ayant accès à leurs moyens selon des procédures à définir. Mais la mise en commun pourrait être étendue à d’autres domaines : achat de munitions et de combustibles et gestion des stocks, formation, entrainement, y compris pour l’utilisation des camps d’entrainement, des simulateurs, des champs de tir et des centres d’essais.

    Cela nécessiterait bien entendu la mise en place de structures qu’il faudrait définir les plus légères possibles et l’existence d’un état-major opérationnel commun permanent capable de gérer des interventions impliquant plusieurs pays. La dissolution de l’Otan et de ses structures surabondantes permettrait de récupérer, et au-delà, le personnel nécessaire. Ainsi, petit à petit, les militaires des différents pays de l’Union apprendraient à travailler ensemble sans la tutelle américaine.

    Les Etats-Unis se désengagent de l’Europe

    Comme le dit le général Jean Cot dans le numéro de mai de la RDN "Il est scandaleux que les gouvernements des vingt-sept pays européens et les plus grands dont le nôtre, puissent s’en remettre pour leur défense, au travers de l’Otan, à une puissance extérieure", d’autant que les Etats-Unis sont en train de réorienter leur défense vers l’Asie et le Pacifique, l’Europe n’étant absolument plus prioritaire.

    L’Otan nous a déjà entrainés dans des interventions où nous n’avions rien à gagner comme la Serbie, l’Irak et encore l’Afghanistan. Quand nous avons jugé bon d’intervenir en Libye nous n’avons pu le faire qu’avec l’aide des Etats Unis. Pour la Syrie même avec l’Otan, nous serions bien incapables d’y agir. Quant au Mali, où nous avons des intérêts à défendre contre la conquête du Nord-Mali par des islamistes radicaux, nous en sommes à rechercher le soutien de pays européens, d’ailleurs pas intéressés, les Américains et l’Otan ne nous suivront pas.

    Nous avons donc perdu toute indépendance de décision

    Pourquoi donc rester dans l’Otan, nous risquons d’être entrainés dans des conflits, où nous et les Européens n’avons rien à gagner notamment en Iran et peut être plus tard en Asie. Irons-nous nous battre pour les archipels de la mer de Chine sous lesquels il y a peut-être du pétrole alors que nous sommes incapables d’assurer la garde de nos Zones économiques exclusives ? Veut-on vraiment financer le bouclier antimissile américain, alors que nous finançons déjà notre dissuasion ?

    La dissolution de l’Otan mettrait l’Europe devant ses responsabilités, la nécessité de constituer une défense crédible, avec un niveau plus ou moins grand d’intégration.

    Il faut commencer par mettre en commun tout ce que l’on peut sans perdre son autonomie de décision puis, peut-être, aller vers des regroupements industriels ou nationaux. Mais tant que l’Otan existera, rien ne se passera et l’Europe restera une vassale des Etats Unis.

    Dernier argument géopolitique, la Russie considère l’Otan comme une menace, sa dissolution permettrait un rapprochement avec ce pays dont la place est maintenant dans le concert européen tant nous avons d’intérêts, économiques et politiques communs.

    Contre-amiral François Jourdier (Revue Défense nationale, 2 novembre 2012)

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  • Algérie : un état des lieux...

    Les éditions Calmann-Lévy viennent de publier Algérie : le vrai état des lieux, une enquête de Frédéric Pons. Journaliste à Valeurs actuelles, spécialiste des questions de défense, Frédéric Pons est l'auteur de nombreux livres consacrés aux conflits dans lesquels les armées françaises ont été engagées au cours des trente dernières années, comme Mourir pour le Liban (Presses de la cité, 2006) ou Opérations extèrieures (Presses de la cité, 2009).

     

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    "« Qu’avons-nous fait de ces cinquante ans ? » Telle est la question que se posent les Algériens maintenant que s’éloignent les célébrations de l’indépendance. « Du bricolage », répondent la plupart d’entre eux, surtout les jeunes qui n’ont en général pour perspective d’avenir que le chômage ou des petits trafics, faute d’obtenir un visa pour l’eldorado européen.
        Preuves et témoignages à l’appui, Frédéric Pons explique pourquoi le pays s’est enfoncé dans le marasme. Il montre comment une caste militaro-affairiste met l’économie en coupe réglée et se maintient au pouvoir, recourant à des manipulations qui ont culminé pendant la terrible guerre civile des années quatre-vingt-dix, aux cicatrices encore à vif. 
       Nourrie d’une connaissance approfondie du terrain, d’observations précises, de documents implacables, cette enquête menée sans tabous révèle le vrai bilan de cinquante ans d’indépendance. Marquée par une réelle empathie pour la terre algérienne, elle nous donne aussi des raisons d’espérer un nouveau départ pour ce pays magnifique."

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  • Autonomie ou indépendance ?...

    "L’autonomie, il faut le souligner, est quelque chose de tout à fait différent de l’indépendance. L’autonomie n’est pas plus une indépendance « inachevée » que l’indépendance n’est le point d’aboutissement logique de la marche vers l’autonomie. L’indépendance suppose la capacité d’un individu ou d’une collectivité, d’un « je » ou d’un « nous », à vivre de manière totalement autosuffisante, sans rien devoir aux autres. C’est ici que l’on retrouve l’idéal libéral de l’individu « séparé ». L’autonomie, au contraire, organise le rapport aux autres d’une manière plus souple, plus organique. On pourrait dire qu’elle n’appelle pas l’indépendance, mais plutôt l’interdépendance." Alain de Benoist (2003)

     

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Javier R. Portella, cueilli sur Polémia et consacré aux élections en Catalalogne, qui pourraient déboucher à terme sur un référendum sur l'indépendance de cette région. Javier R. Portella, qui est l'auteur de l'essai intitulé Les esclaves heureux de la liberté (David Reinharc, 2012), nous rappelle que la solutions des problèmes de l'Europe ne passe sans doute pas par la multiplication des micro-nationalismes mais plutôt par la capacité des Européens à construire une identité forte articulée sur trois niveaux de réalité : celui des patries charnelles, celui des états-nations et celui de la civilisation commune...

     

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    La sécession en Catalogne ou les maux du nationalisme chauvin

    J’écris ces lignes le soir même du dimanche 25 novembre, jour des élections en Catalogne qui étaient censées produire un raz-de-marée sécessionniste en faveur de l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne. Le raz-de-marée ne s’est pourtant pas produit, les électeurs s’étant bornés à préférer « l’original », Esquerra Republicana, le parti le plus radicalement sécessionniste, qui est passé de 10 à 21 sièges, à « la copie », le CiU, parti qui avait convoqué les élections, qui est tombé de 62 à 50 sièges. Bref, un simple transfert de voix au sein des sécessionnistes qui, ensemble, représentent toujours 64% des électeurs, face à 36% pour les forces non séparatistes.

    Le désastre du nationalisme chauvin

    Mais oublions la petite cuisine électorale. Essayons de cerner les questions qui vraiment importent. Que se passe-t-il, que se joue-t-il en Catalogne (et il faudrait ajouter : et dans le Pays basque) ? La question est d’autant plus importante que la mouvance identitaire (du moins en France), portée sans doute par le rejet on ne peut plus légitime du jacobinisme, fait preuve souvent d’une grande incompréhension du phénomène national en Espagne, en même temps qu’elle manifeste des sympathies à l’égard de forces dont la victoire nous mènerait tout simplement à la catastrophe : au désastre du nationalisme chauvin que l’Europe a déjà suffisamment souffert jadis dans ses chairs.

    Ne nous trompons pas. L’enjeu, aujourd’hui en Catalogne (il faudrait préciser : en Catalogne espagnole, car il y a aussi une Catalogne française), ce n’est nullement la défense d’un petit peuple à la langue, à la culture, à l’identité et aux droits politiques brimés par l’oppression d’un autre peuple ou d’un quelconque pouvoir central. Si brimades il y a eu, elles ont plus que disparu depuis plus de trente ans, l’Espagne s’étant constituée en fait dans une sorte d’Etat fédéral dont les parties constitutives, appelées « Communautés autonomes », jouissent même de plus de droits que bien des Etats fédéraux.

    Le catalan, l’anglais et l’espagnol

    Soyons clairs. Si une langue, une culture, une histoire est aujourd’hui brimée et vilipendée en Catalogne, cette langue, cette culture, cette histoire n’est nullement celle de la Catalogne : c’est celle de l’Espagne, dont la langue – un exemple parmi mille – tient dans l’enseignement une place plus réduite que celle accordée à l’anglais. La fin du discours que pour clôturer la campagne électorale Artur Mas, président de la Catalogne, a prononcé en… anglais en constitue d’ailleurs la preuve éclatante et symbolique. Puisque le catalan est une langue minoritaire, était-il signifié, et puisqu’il nous faut bien une langue universelle dans ce monde heureusement globalisé que nous aimons tellement… alors, que cette langue soit donc l’anglais plutôt que l’espagnol que nous exécrons mais dont nous ne savons pas quoi faire pour nous en passer !

    La négation d’un passé millénaire

    C’est là toute la question. Lorsque la haine nationale, ou, si l’on préfère un mot moins fort, lorsque l’animadversion chauvine déverse son fiel dans le cœur d’un peuple (comme elle le déversa jadis dans le cœur, par exemple, des Français et des Allemands), toutes les autres questions deviennent parfaitement secondaires. Posons celle qui est sans doute la plus importante : Faut-il en finir avec « l’Etat-nation » pour créer, au sein de l’Europe, un autre modèle d’organisation politique de nos peuples ? Sans doute. C’est même tout à fait légitime de le revendiquer ou, tout au moins, de poser la question. Or, toute revendication devient illégitime, toute question devient là-dessus nulle et non avenue dès lors que le mouvement premier qui porte un tel élan consiste dans la négation de l’Autre : dans la négation, en l’occurrence, d’un passé millénaire où la langue, les institutions, la culture, l’être même de la Catalogne ont été indissociables – avec autant de particularités que l’on voudra – de la langue, des institutions, de la culture, de l’être même de l’Espagne.

    La vraie question de l’identité collective de nos peuples

    Il faut, certes, poser et défendre, face à l’individualisme qui nous accable, la question de l’identité collective de nos peuples. C’est là, il faut bien le reconnaître (*), le grand (et seul) mérite des mouvements nationalistes catalan et basque (tout le problème est qu’ils prétendent que leur identité est une, alors qu’elle est double !). Le phénomène est d’autant plus paradoxal que, face à ce grand élan identitaire, il s’étale, dans le reste de l’Espagne, une sorte de néant d’identité où l’individualisme le plus forcené, ayant écarté toute mémoire, tout enracinement, toute tradition, a gagné la partie.

    Il faut poser, disais-je, la question de l’identité collective de nos peuples. Mais il est absurde (outre ce qui vient d’être dit) de poser une telle question dans les termes de ces nationalistes catalans (et basques) qui, tout en ayant constamment le mot « identité » à la bouche, s’empressent d’accueillir, les bras grands ouverts, les masses extra-européennes dont l’immigration de peuplement met en danger notre identité à nous tous, à commencer par la leur.

    Javier R. Portella (Polémia, 25 novembre 2012)

    (*) Je l’ai explicitement reconnu et développé, par exemple, dans mon livre España no es una cáscara [L’Espagne n’est pas une coquille], Áltera, Barcelone, 2000.

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  • Un nouveau survivalisme ?...

    Le succès du livre de Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique,  (Le retour aux sources, 2011) a relancé le débat sur la question du survivalisme. Que faut-il penser de cette pratique ? S'agit-il d'une nouvelle forme d'individualisme exacerbé ? Traduit-elle la tentation du repli sur soi ou de la sortie de l'histoire (à la façon des Amish) ? Ou est-ce plutôt une saine réaction devant les fragilités de notre société, qui vise à renforcer la résilience de communautés enracinés, ou même, peut-elle être l'amorce de projets politiques localistes ? Un débat intéressant que nous alimentons par un point de vue émanant de Volwest, responsable du site Le survivaliste et tenant d'un néo-survivalisme éloigné des caricatures médiatiques...

     

    survivalistes famille.jpg

     

    L'image du survivaliste
     
    Quand j'ai commencé ce blog il y a plus de deux ans mon idée était simple; déposer sur la toile une vision de la responsabilisation citoyenne, de la préparation et plus largement du survivalisme, au delà de certains clichés, au delà d'une certaine caricature psychologique trop souvent exploitée par la machine médiatique en mal de sensations fortes et de racolages plus ou moins malhonnêtes, et pouvant, a contrario, témoigner d'un survivalisme fondé sur la raison, et non sur l'émotion.
     
    Cependant, comme toujours chez l'humain, et ceci qu'il soit rose ou bleu, fort ou faible, croyant ou dé-croyant, politisé ou polarisé, intelligent ou grossier…son rapport aux choses est souvent limité par le poids conscientisé ou non de son patrimoine génétique, de son éducation, et bien sur et plus généralement de son conditionnement.
     
    Dès lors, le survivalisme est fatalement la construction d'une montagne d'idées plus ou moins cohérentes…d'une montagne de perceptions plus ou moins libres d'une chaine quelconque: conceptuelle, politique, théologique, émotionnelle, culturelle, médiatique, sensuelle, intellectuelle…

    Ce qui est intéressant dans ce jeu d'images, c'est que si nous demandions a milles personnes de décrire le survivalisme, nous aurions sans doute milles échos différents tant l'information est ici dénuée de sens commun, et perpétuellement plongée dans un brouillard souvent auto-généré…mais si nous demandions a ces mêmes milles personnes de décrire en quelques mots un survivaliste, nous aurions sans doute ici une ébauche beaucoup plus uniforme, beaucoup plus palpable et dirigée.
     
    Les mots clés de cette direction ?

    - Armes
    - Fin du monde
    - Peur
    - Guerre atomique
    - Zombies
    - Asociale 
    - Solitaire
    - Bunker
    - Malade
    - Extra terrestre
    - Eruption solaire
    - Complot
    - 2012
    - Farfelu
    - Paranoïaque
    - Masque a gaz
    etc.
     
    Malheureusement pour nous, force est de constater qu'il nous est encore impossible d'échapper a ces associations parfois démoralisantes, tant ces trajectoires transpirent encore plus ou moins maladroitement aux travers de survivalistes pour la plupart victimes de leur propres uni-vers…victimes de leurs propres limites intellectuelles, et inévitablement, consciemment ou non, complices du malentendu ambiant.
    Car soyons honnête, l'image du survivaliste, et même si soigneusement malaxée et entretenue par la bulle médiatique, est principalement définie par l'émanation que nous, les survivalistes, projetons sur le monde.
    C'est donc principalement sur ce champs de bataille souvent abstrait, sur cet échiquier "mentalisé" et imbibé de tendances plus ou moins douteuses, que la totalité de mon travail repose.
    Il n'est bien sur pas question pour moi de redéfinir le survivalisme, cette tache ne peut être que collective, mais bien de rendre possible ici l'alchimie du malentendu premier, c'est a dire la transformation des mots clés servant aujourd'hui a définir le survivaliste.
     
    Les nouveaux mots clés ? 

    - Indépendance
    - Résilience
    - Autonomie
    - Intelligence
    - Prévoyance
    - Entraide
    - Harmonie
    - Enracinement
    - Adaptation
    - Liberté
    - Responsabilité
    - Cohérence
    - Clan
    - Durabilité
    - Mais aussi "fais pas chier"
     
    Cette transformation des mots clés, des mots gouvernants et fondateurs, est pour moi nécessaire, car le survivaliste d'hier (au sens propre comme au sens figuré), vestige d'une époque et d'un raisonnement précis dans sa manière de vivre le monde, ne peut représenter a lui seul la diversité et la pertinence de notre démarche d'indépendance, d'autonomie et de résilience…
    De plus, il me semble important, et surtout dans la jungle actuelle, de réaliser que notre travail de sensibilisation se doit non pas d'être entendu par le plus grand nombre (quantité), mais se doit d'être le plus logique et raisonné possible (qualité).
     
    La bonne nouvelle est que le survivalisme a évolué et évolue encore.
     
    Majoritairement, les survivalistes ne sont plus ces individus en marge perdus au fin fond de l'Idaho Américain, et habités d'une démarche exclusivement axée sur le retranchement bunkarisé, ou encore calculée sur une inévitable apocalypse…non, majoritairement, les survivalistes sont aujourd'hui ces parents par exemple, qui sensibilisés par la santé d'une économie mondiale basée sur la dette, et le risque de plus en plus probable d'une simple perte de l'emploi a la maison ou d'une austérité soudaine, se penchent, entre autre, sur une gestion du foyer nous rappelant celle de nos aïeux, et axée sur le stockage de produits régulièrement consommés, et la consommation de produits régulièrement stockés.
     
    Ce sont aussi ces millions d'individus, de familles et de clans, qui s'investissent dans la production de nourriture, dans la récupération des eaux de pluies, dans le recyclage et la réparation, dans la prise en main intelligente de leur propre sécurité, dans l'indépendance énergétique quelle qu'elle soit, dans l'économie locale et surtout, dans un consumérisme intelligent qui n'est pas celui de "l'objet plaisir", mais bien celui de "l'objet utile", si chère a nos ancêtres.

    Les survivalistes, aujourd'hui, sont tout simplement vous et moi.
     
    Ce consumérisme intelligent évoqué plus haut, trop souvent amalgamé par manque de compréhension et de logique a son rejeton modernistique le consumérisme compensatoire (et oui, un poêle a bois est utile, tout comme un jerrican, une trousse de premiers soins, une casserole en fonte ou un bon couteau), est sans aucun doute l'une des pierres fondatrice du malentendu qui sépare le survivaliste de ces concitoyens, et qui vient ajouter a cette image d'un individu ne pouvant être qu'égoïste et sur un axe psychologique névrosé de repli sur soi.
     
    Sans glisser dans le fatalisme ou le catastrophisme, ce qui est loin d'être ma tasse de vin, il me parait évident que nous n'avons plus le luxe ni le temps de prétendre que notre monde est en bonne santé, que nos ressources sont intarissables ou que notre drogue première, le pétrole bon marché, ne peut avoir, a court, moyen ou long terme, un impact décisif sur nos modes de vie si celui-ci venait a manquer.

    Cette santé globale, tant écologique qu'économique, tant politique que sociale, pour la moins fragile et ceci depuis des décennies, est peut être la source même d'une multitude de comportements pouvant paraître plus ou moins radicaux et farfelus selon notre niveau de tolérance…et en ce sens, il est difficile de vraiment savoir si la démarche intériorisée par ce que nous nommons librement ici "le survivaliste", vient de son propre univers interne, ou si elle n'est pas simplement le reflet et l'ébauche d'une réponse plus ou moins adaptée a une réalité difficilement dissimulable aujourd'hui.

    Quelle que soit la source du malaise ambiant, interne, externe ou les deux, il me semble important de garder a l'esprit que même si certains survivalistes cultivent et s'obstinent a vendre une image complice du racolage médiatique ambiant: fin du monde, apocalypse, 2012, complotisme etc…l'énorme majorité des survivalistes / preppers, c'est a dire des millions d'individus de tout horizons sociaux, culturels et économiques, de tout âge et de tout sexe, de toutes philosophies, sont simplement des gens a l'écoute des problématiques globales aujourd'hui évidentes, et travaillant a des solutions de plus en plus locales, de plus en plus primordiales, et de ce fait se donnant les moyens d'influencer leur niveau d'indépendance, d'autonomie et de résilience face a une "machine" de plus en plus instable et incertaine.
     
    Nous sommes ici très loin de ce survivaliste "camouflé", sa boite de quenelles sous l'épaule, armé de son fusil, de son Berger Allemand et prêt a devenir le sauveur-vérité d'une humanité séquestrée dans le gouffre de sa déchéance moralisatrice…nous ne pouvons raisonnablement pas avoir cette prétention, mais cet axe est pourtant sous-jacent chez quelques survivalistes en mal d'attention…et au passage, ce sont souvent ces mêmes individus qui sont toujours les premiers a entraver, refuser ou rejeter l'un des piliers fondamental de la survie qu'est le lien social et l'idée de réseau.
     
    Soyons tranchant. C'est la totalité de ces frustrations incomprises et ce syndromes du "Je suis une légende", chère a la machine hollywoodienne, qu'il nous faut ici combattre…et il me parait évident qu'une grande partit de cette caricature découle invariablement d'un manque de maturité intrinsèque chez certains.

    On me contacte souvent pour justement raconter et définir ce survivaliste "légende"…comme si ma démarche pouvait objectivement être associée a la quelconque gourmandise d'un pouvoir ou d'une attention préméditée, a la quelconque gourmandise d'un trône unique.
    Comme si ma philosophie tendait a redécouvrir et bourgeoisement m'amuser de quelques gestes anciens pour combler une peur systémique de ne pouvoir être a la hauteur de ma virilité dans un futur ou mon rang social, ma profession, mon compte en banque, mes rentes ou la marque de ma voiture n'aurait plus aucun poids, plus aucune valeur.
     
    Le problème de l'image du survivaliste est simplement que celle-ci est systématiquement construite et maintenue en place par l'utilisation d'individus type ne pouvant rien offrir d'autre qu'un "témoignage reflet" des mots clés désignés par la stupidité ambiante comme étant la nature même du survivalisme et de la responsabilisation individuelle, familiale, clanique mais aussi collective.
     
    On ne me demande jamais par exemple de parler de l'organisation prévoyante et assurément survivaliste des écoles américaines, qui dans leurs cours d'écoles ou leurs caves stockent des provisions, de l'eau, des couvertures et de l'équipement dans des conteneurs maritimes pour assurer leurs enfants a charge une certaine autonomie dans le cadre d'un événement dramatique. 

    On ne me demande jamais de parler de la campagne de sensibilisation de la croix rouge, avec a sa tête l'actrice Jamie Lee Curtis, pour encourager le publique a préparer un kit de survie familiale, en mettant en place un plan (et donc en formulant certaines préoccupations), en stockant de l'eau, de la nourriture, des médicaments et de l'énergie…car exposer ne serait-ce que l'idée d'une responsabilité individuelle qui n'est pas systématiquement liée a l'apocalypse, et donc prenant sa source dans la raison et non l'émotion, dans la logique et non l'imaginaire complexé, pourrait sous-entendre que le citoyen est, au final, foncièrement responsable de sa propre vie, de son propre destin, et non l'Etat ou le voisin.
     
    Notre responsabilité doit être totale et résolue.
     
    Totale dans la gestion de votre cercle d'influence immédiat, car vous seul êtes aux premières lignes, et résolue car personne au monde ne va considérer votre vie ou la vie de vos proches comme vous allez la considérer…et c'est sur cette intime et humble compréhension que l'image du survivaliste devrait se construire, et non sur les ruines d'un monde post-apocalyptique.
     
    Volwest (Le survivaliste, 26 septembre 2012)
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  • Défense nationale, le prix de la liberté ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue Charles Saint-Prot, cueilli sur l'excellent site Theatrum Belli et consacré au sacrifice de la politique de défense par le gouvernement socialiste. Spécialiste du monde arabe et de l'Islam, Charles Saint-Prot a récemment publié Mohammed V ou la monarchie populaire (Editions du Rocher, 2012), ouvrage consacré au grand-père de l'actuel souverain du Maroc. 

     

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    Défense nationale, le prix de la liberté

    Des griots de l'idéologie ultralibérale vantaient naguère les bienfaits d'une "mondialisation heureuse" qui devait apporter la paix, la prospérité et, même, le bonheur à l'humanité. 

    Aujourd'hui, nous voyons bien que la globalisation des marchés et des technologies de l'information et de la communication n'a pas conduit à ce village planétaire où tout le monde devait être bon et gentil. Assurément, le monde n'est pas plus serein que jadis. Rien n'a changé, la politique internationale reste ce qu'elle a toujours été : un rapport de force entre des puissances. Ce qui change c'est simplement les acteurs principaux, certains sont menacés d'effacement, d'autres montent en puissance. Voici donc les pays dits émergents qui revendiquent leur place à la table des grands. À cet égard, la lutte pour le contrôle des matières premières, en particuliers les réserves énergétiques, est très significative. La Chine, l'Inde, d'autres, sont prêts à tout pour nourrir leur développement tandis que les anciennes puissances – États-Unis en tête – tentent de préserver les positions acquises. Entre les deux, la Russie résiste contre les manœuvres états-uniennes visant à son endiguement, notamment au Caucase où l'enjeu pétrolier et gazier est considérable. Depuis Poutine, Moscou rend coup pour coup, nous en avons un exemple avec le soutien apporté aux régimes syrien et iranien. 

    Le tableau est d'autant plus sombre que des menaces nouvelles se précisent avec l'instrumentalisation de bandes terroristes et de maffias diverses et puissantes. On ne dira jamais assez combien les terroristes et les trafiquants de toute sorte ont été les principaux bénéficiaires de la mondialisation. L'idéologie du laisser-faire, laisser-passer aurait mérité d'être conçue par l'un des leurs ! 

    Dans ce contexte, on comprend que les puissances actives, les anciennes (États-Unis, Russie) et les nouvelles (Chine, Inde), redoublent d'effort pour renforcer leurs outils de défense. Durant les dix dernières années de la prétendue "mondialisation heureuse", les dépenses militaires mondiales ont augmenté de plus de 50%, dont 200% pour la Chine et plus de 80% pour les États-Unis. Les pays émergents ont un budget de la défense qui augmente à la même vitesse que leur PIB, soit de 5% à 10% par an. Il n'y a guère que les pays membre de la fantomatique union européenne pour continuer à penser que la mondialisation c'est la paix. En proie à une crise économique et sociale systémique, ces pays réduisent d'autant plus leurs budgets militaires ; la dernière priorité de certains États étant d'alimenter les caisses sans fond de prélèvements sociaux excessifs destinés à acheter une fragile paix sociale. 

    Pour ce qui concerne la France où la défense ne représente plus que 1,9% du PIB – avec, de surcroît une réduction de plus de 7.000 postes et une saignée de 6 milliards d'euros sur les crédits d'équipement en 2012, la question devient préoccupante quand bien même l'admirable compétence et l'efficacité reconnue des personnels militaires permettent de maintenir une certaine crédibilité. Lors de son discours à la conférence des ambassadeurs, le 27 août, le Président de la République déclarait que la France "est une puissance mondiale, nous sommes un des rares pays qui dispose encore d'un très large éventail d'actions, doté d'une capacité nucléaire, un pays constamment impliqué dans la vie internationale par sa responsabilité de membre permanent du Conseil de sécurité". Encore faut-il se donner les moyens d'assurer ce rang. La réduction des moyens matériels et des effectifs, les lacunes dans plusieurs secteurs (transport aérien, drones, cyberguerre, etc.) conduisent à une dégradation de l'effort de défense d'autant plus inquiétant que les menaces se précisent au sud de la Méditerranée, notamment au Sahel. Par ailleurs, si l'on veut bien considérer que face à une Allemagne qui manifeste de nouveau sa volonté de puissance grâce à son dynamisme économique, la France ne peut maintenir le nécessaire équilibre européen qu'au prix d'une diplomatie internationale active et du maintien de son rang dans les principales puissances militaires du monde, l'une n'allant pas sans l'autre. Ce n'est pas l'illusion d'une incertaine "défense européenne" qui constitue une solution, car cette idée n'est que le pendant de l'affreuse illusion que tout peut être obtenu sans effort national, défendu sans sacrifice et qu'on peut s'en remettre aux autres pour préserver sa survie. À cet égard, le projet de fusionner EADS et BAE SYSTEMS est particulièrement regrettable dans la mesure où ce projet renforcera la mainmise de la finance anglo-saxonne sur une industrie vitale et réduira la part de la France, qui a considérablement développé l'aéronautique sur le continent, mais a déjà cédé la plus grande partie de son industrie dans le consortium EADS. 

    Le plus grand danger est de s'imaginer que son pays "n'a pas les moyens" car c'est la porte ouverte aux pires renoncements et aux compromissions les plus abjectes. C'est pourquoi, il est indispensable de cesser de faire de la défense la variable d'ajustement du budget et tout mettre en œuvre pour maintenir et consolider un effort militaire qui, du reste, a toujours été à la pointe de la recherche et un formidable créateur d'emplois directs et indirects. 

    Plus que jamais, la défense nationale reste le prix de la liberté.

    Charles SAINT-PROT (Theatrum Belli, 28 septembre 2012)

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