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france - Page 19

  • Rideau de fumée sur l'Intelligence A'rtificielle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Paul Baquiast, cueilli sur son site Europe solidaire et consacré aux annonce d'Emmanuel Macron consacrées à la recherche sur l'Intelligence Artificielle. Jean-Paul Baquiast anime également le site d'information techno-scientifique Automates intelligents.

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    Emmanuel Macron ne veut rien comprendre à l'Intelligence Artificielle IA

    Emmanuel Macron vient de proclamer le 29 mars avec beaucoup d'emphase que l'IA est un enjeu d'avenir pour l'économie française. Elle sera, dit-il avec raison, à l'origine des principaux progrès de l'industrie de l'avenir, mais il aura aussi un enjeu éthique, car l'IA est une technique qui touche de près à ce qui fait la spécificité humaine.

    C'est pourquoi sa maîtrise économique importe. Parvenir à développer les techniques fondamentales, les processus scientifiques et les marchés naissants est un enjeu crucial. L'exemple de l'Internet le prouve : avoir laissé à d'autres la création des outils numériques a provoqué une forte dépendance économique et à l'anémie industrielle.

    Tous ceux qui connaissent un peu l'1A et aussi l'IA dite avancée savent que celle-ci est bien plus que ce qu'en a dit Emmanuel Macron. Elle est désormais associée à toutes les sciences et techniques, civiles et militaires. Beaucoup considèrent que le monde de demain sera globalement numérique ou artificiel. Le rapport Villani dit à peu près la même chose 1).

    Comme nous l'avons souvent signalé ici, Google se veut, en association avec le département américain de la défense, le maitre du futur Univers global. Il investit des sommes considérables sur l'IA, en rachetant pour ce faire la plupart des laboratoires et start-up européens et français du domaine.

    Or du discours d'Emmanuel Macron il est ressorti que la France, sous sa présidence, investira d'ici 2022 la somme ridicule de 1,5 milliard d'euros supplémentaires. En moyenne, ce seront 3,75 % d'augmentation de l'ensemble des dépenses publiques d'innovation. Cet argent était déjà promis par François Hollande. Rappelons qu'en dehors de Google cité plus haut, les investissements de recherche d'Amazon s'élèvent à 16 milliards d'euros par an.

    La France renonce  

    Le constat est malheureusement clair : la France renonce à jouer les premiers rôles dans la bataille mondiale de l'IA qui se déroule actuellement. Elle y  renonce au nom de la « bonne gestion » et de la « maîtrise des dépenses publiques »  Macron  compte apparemment, en bon élève de la Banque Rothschild, sur le secteur privé :  310 millions d'euros pour l'amorçage de start-up dans le secteur, mise à disposition des données du secteur public de la santé, encouragement des chercheurs du secteur public à obtenir des détachements jusqu'à la moitié de leur  temps de travail pour créer leur entreprise.

    Il ne veut pas voir que tous les investissements de recherche en IA, autres que ceux des GAFA américaine ont été faits en Europe à partir de fonds et projets publics

    La France d'Emmanuel Macron a donc décidé de servir de lieu de sous-traitance aux  géants privés américain du secteur de l'IA. Mais les grands groupes privés multinationaux feront leurs choix d'implantation et de recherche en fonction de leurs intérêts. La place de la France dépendra de trois critères : le coût du travail, un niveau d'imposition faible et un flux de subventions publiques déguisées. L'augmentation des salaires des chercheurs français, comme le recommande le rapport Villani, ne sera pas leur priorité. Les meilleurs continueront donc naturellement d'aller proposer leurs services ailleurs, et notamment chez les donneurs d'ordre des sites français.

    De plus, l'appel à la création de start up en IA par de jeunes chercheurs correspond à un pillage organisé des compétences – quand il en reste – du secteur public. Souvent, celles-ci vivent du  transfert de technologies développées initialement dans la sphère publique vers des grands groupes privés. Le chercheur développe son idée avec les moyens publics, créé sa société et la développe en conservant un pied dans le public, puis la revend aux géants étrangers du secteur.

    Le gouvernement a salué la création par Google et l'École polytechnique d'une chaire consacrée à l'IA. Qui profitera de cette chaire ? Avant tout Google qui dirigera dans son propre intérêt la recherche, qui disposera d'un vivier de chercheurs et qui profitera des dépenses publiques de recherche. Mais Google ne produira et n'agira que là où il pourra maximiser son profit. Avec ce type de partenariat, mais aussi avec la création de centres de recherche de Samsung ou Fujitsu, la France accepte d'être sous-traitant de ceux qui dominent déjà le secteur.

     Faut-il rappeler l'entrée massive de Microsoft dans l'institut de recherche publique français INRIA ? En a-t-il résulté une avance quelconque de la France dans le domaine de la micro-informatique ?

    La stratégie du gouvernement n'est pas étonnante : elle consiste à privilégier les mécanismes du marché et renoncer à l'action de l'État. En matière d'IA ceci annonce une défaite de plus dans cette bataille fondamentale pour l'avenir de l'humanité. Ce n'est pas la stratégie, on le constate aujourd'hui, de la Chine ni même, avec des moyens plus modestes, de la Russie.  

    Le monde de demain sera américain, chinois et russe, mais la France n'y aura pas de place.

    Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 30 mars 2018)

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  • Croyances, mythes et légendes des pays de France...

    Les éditions Omnibus viennent de rééditer la somme de Paul Sébillot, intitulée initialement Folklore de France, sous le titre Croyances, mythes et légendes des pays de France.Ecrivain, peintre et ethnographe, né en 1843 en Bretagne, Paul Sébillot s'est tout particulièrement intéressé à la restauration de la culture populaire.

     

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    " Réunis par Paul Sébillot au début du XXe siècle, les récits qui constituent l'imaginaire du folklore régional français.

    Voici une somme considérable, vivante et colorée, qui rassemble toutes les légendes, tous les événements fantastiques, tous les récits extraordinaires recensés dans le moindre village de France, du Moyen Age au début du XXe siècle.
    C'est un ouvrage irremplaçable pour connaître la géographie et la diversité de l'imaginaire de notre pays en des siècles où il s'exprimait exclusivement par la tradition orale, la fiction littéraire n'étant apparue que très tardivement.
    Sur le plan de la valeur ethnographique, ce livre composé par Paul Sébillot de 1904 à 1906, et paru sous le titre de Folklore de France, est à la fois une bénédiction et un testament : il fait revivre des sources orales définitivement taries ; il nous livre, brutes, les diverses explications du monde, les interprétations des phénomènes naturels élaborées dans les campagnes d'autrefois ; il représente ce qu'il nous reste de l'héritage de nos ancêtres. "

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  • La France est-elle encore un pays de haute civilisation ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il commente une information qui illustre l'état de notre pays...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié cet automne aux éditions Léo Scheer un roman intitulé La nouvelle Dolorès et, tout dernièrement, son Journal de l'année 1971 à l'année 1994.

     

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    France, pays de haute civilisation

    Cinq mois après la mise en service de ses vélos, la société chinoise Gobee.bike a décidé de se retirer de France : 1000 vélos volés, 3200 dégradés, non seulement à Paris mais aussi en province (et à Bruxelles, où on imite Paris, dans la délinquance comme dans le jihad). La société Gobee.bike déplore sa décision en un langage typique de notre époque, où il s’agit de dire sans désigner ni « stigmatiser » personne. Elle n’en révèle par moins que ses vélos avaient fini par faire l’objet d’un saccage systématique de la part d’individus dont c’était devenu le passe-temps : les mêmes que ceux qui, pour marquer leur attachement indéfectible à la France, brûlent des voitures par centaines, à la Saint-Sylvestre et au 14 juillet, quand ils ne le font pas pour maquiller leurs méfaits, comme on le voit dans l’affaire du bon Théo, lequel n’a donc pas été violé par la police, la preuve de son mensonge ne mobilisant cependant pas ses « défenseurs » ni la presse qui s’était empressée de dénoncer les « brutalités policières »…

    Le « concept » de Gobee.bike était pourtant séduisant : alors que les Vélibs ont besoin de bornes et d’un port d’attache, les vélos de Gobee.bike, eux, nécessitaient simplement, pour débloquer l’antivol, un téléphone et un code à barre ; et le vélo pouvait être laissé là où l’utilisateur avait cessé d’en avoir l’utilité. Un progrès ? Certes ; mais cette liberté d’utilisation s’est heurtée à l’abjection française – à l’archaïsme d’une société ravagée par la délinquance et le désastre migratoire. À l’heure où les femmes balancent leurs porcs, il est impossible de rien réformer en France : ni la SNCF ni l’éducation nationale, encore moins les mœurs qui, elles, se partagent entre le « progrès » du « mariage pour tous », de la GPA, de la PMA, du clonage, du trans-humanisme, et l’accroissement de l’ignorance et de la violence « gratuite » – celle-ci ne se mesurant pas seulement aux agressions physiques mais aussi aux « incivilités », hypocrite euphémisme désignant une délinquance sans limite, car devenue une manière d’être d’une grande partie de la population. On peut le comprendre à partir de l’idée de « gratuité » elle-même, qui a partie liée à l’irresponsabilité, donc à l’impunité : cela va des crachats et déjections canines sur les trottoirs au fait de laisser sur place le relief de ce qu’on a consommé : journaux « gratuits », gobelets de café, canettes de bière, bouteilles d’eau, mégots, chewing gum, emballages de kebab... Après tout, se dit le petit individu post-civilisationnel, il existe des services de ramassage d’ordures comme il existe un Samu social pour les « SDF » et des associations pour défendre les Roms. Le zombi post-moderne, petite monade inculte et sans éducation, mais sûre de ses droits, surtout si elle appartient à une « minorité » étrangère, réalise le programme de Mai 68 : jouir de tout, et tout de suite – sans se préoccuper d’autrui, instaurant donc une forme minimale de guerre de tous contre tous, qui se radicalise avec l’islam et la privatisation de l’espace public. Ainsi le dernier wagon des trains du RER est-il de plus en plus souvent privatisé par des fumeurs de tabac ou de cannabis. Ainsi se croit-on libre d’écouter sa musique non plus avec des écouteurs mais en en faisant profiter tout le monde. Que la plupart de ces propagateurs d’incivilités soient le fait de gens d’origine immigrée doit être bien sûr passé sous silence : il n’y a rien à voir, donc rien à dire.

    Les vélos de la société Gobee.bike n’avaient aucune chance de prospérer dans un pays tel que la France, notamment à Paris, ville poubelle où l’individu post-moderne tue le temps comme il peut, en attendant le revenu universel, la libéralisation du cannabis, son clonage narcissique, tout ça sur les ruines d’une langue qui importune plus qu’elle ne sert, puisque ce n’est pas de l’ « américain ».

    Certes, l’État compte sur la « compréhension » et la bienveillance de « citoyens » chargés de promouvoir le « vivre ensemble » républicain, c’est-à-dire d’entretenir l’illusion que la France est un pays de civilisation. Il n’est plus, en vérité, qu’une parodie de civilisation, comme tout ce que le « village global » propose au nom même de la « civilisation ».

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 27 février 2018)

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  • Anglophobie et francophobie...

    Les éditions Dualpha viennent de publier un essai de Louis-Christian Gautier intitulé Francophobie et anglophobie à travers les siècles. Il est suivi de Les Anglais et nous, un texte de Jean Luchaire, journaliste et patron de presse, fusillé à la libération. Ancien officier, diplômé en histoire, Louis-Christian Gautier est déjà l'auteur de plusieurs livres.

     

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    " France-Amérique du Nord… des images vien­nent en désordre à l’esprit : « La Fayette nous voilà ! » et les « Sammies » nous secourant en 1917 ; en 1944 l’opération « Overlord » le « D-Day » où les GI’s débarquent sur les côtes normandes – ainsi que des Canadiens de la IIe Armée anglaise que l’on a tendance à oublier. C’est un peu court.

    Et surtout irénique, car l’histoire des relations entre la France, royale, républicaine ou impériale, et les Anglo-américains est émaillée de nombreux conflits plus ou moins aigus, mais généralement minimisés ou carrément passés sous silence.

    Il serait injuste de qualifier brutalement d’anglophobe le texte de circonstance (il date du début de la IIe Guerre mondiale) de Jean Luchaire « Les Anglais et nous » publié à la suite de celui de Louis-Christian Gautier : il présente une vision des évènements qui ne coïncide pas avec l’Histoire « officielle ». Bien plus, en cette période de séparation du Royaume-uni d’avec l’Union Européenne, il prend une allure de prophétie.

    On y trouve des formules qui ont une résonnance actuelle, telles que : « États-Unis d’Europe, seuls susceptibles de nous permettre de résister à l’emprise américaine ». Quant aux prolongements actuels de cette « histoire oubliée » (volontairement ou non ?) le lecteur voudra bien se reporter comme on dit « à son quotidien habituel. » "

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  • « France is back ! » qu'il dit...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il commente l'actualité de manière décapante...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié cet automne aux éditions Léo Scheer un roman intitulé La nouvelle Dolorès. Il doit publier en février son journal de l'année 1971 à l'année 1994.

     

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    France is out !

    « France is back ! » clame la propagande macronienne, dans la langue qu’on parle à Davos – celle de la prostitution internationale. En vérité, jamais la France n’a paru plus provinciale, insignifiante, malade – jusque dans ce slogan d’allure trumpienne, par lequel elle cherche à se vendre bien plus qu’à signaler son come back sur la scène politico-économique, dont le précédent tenancier de l’Élysée l’avait fort éloignée.

    C’est donc plutôt « France is out » qu’il faudrait dire, pour tant de raisons, dont la première est la médiocrité, voire le grotesque de son personnel politique. Ainsi n’est-ce pas la France qui est de retour mais bien plutôt les migrants, dont la condition est d’être tellement de retour qu’ils sont toujours là, les autres devenant les mêmes, avec leur cortège de bobos prompts à fustiger la « politique migratoire » de Macron : intellectuels, politiques, artistes, écrivaillons, cultureux, passeurs baba cools qu’on ne distingue plus des mafieux et des jihadistes – cette cohorte occupant le devant de la scène médiatique et de la mauvaise conscience occidentale, sans aller toutefois jusqu’à des actions autres que culturelles. Le symbolique comme effet de vérité, lui, s’est perdu dans le globish qu’on parle à Paris, dans les milieux branchés, comme à Davos, où l’élite est bien loin de celle qui avait inspiré à Thomas Mann sa Montagne magique, l’un des derniers grands romans européens. Cette Europe-là a été mise à mort par le relativisme culturel et le politiquement correct qui continuent de faire des ravages, en France, avec l’opposition à la republication scientifique des pamphlets de Céline et le refus de commémorer l’anniversaire de la naissance de Maurras : espérons cependant que les éditions Laffont ne suspendront pas la publication du volume consacré aux œuvres majeures du penseur nationaliste.

    Ce qui reste de la France relève donc de la muséification et de la disneylandisation, c’est-à-dire, encore une fois, de la prostitution. Le spectacle continue, néanmoins. Il est assuré, à Paris, par Jawad Bendaoud, le « logeur de Daech », qui ne se révèle pas seulement le Djamel Debbouze du jihadisme, mais comme un écrivain en puissance. Écoutez ce qui pourrait être un début de récit digne de Kafka ou de Walser : « J’ai vu un rat à ma fenêtre. Je le regarde, il me regarde. Je prends un morceau de fromage et lui, tranquille, il se met debout en mode “ Donne-moi, file-moi le fromage !” » Je ne plaisante pas : c’est parfait, du point du rythme comme des temps narratifs, avec l’ellipse du verbe « dire » remplacé par « en mode ». Autre exemple, cette fois pour la valeur hyperbolique de la métaphore : « Snoop Dog, il fait des soirées avec Ben Laden ? Est-ce que c’est possible ? Non, c’est impossible. » Et ceci : « C’est comme pêcher une baleine dans une piscine, c’est pas possible. » Voilà qui pourrait être enseigné dans les ateliers d’écriture des maisons d’éditions et des quotidiens qui prétendent apprendre aux imbéciles ce qui ne relève que de l’expérience personnelle.

    Pendant ce temps, l’Irlande prépare un référendum sur l’avortement dont la commission européenne espère qu’il sera positif. Ainsi tuera-t-on des enfants dans l’œuf, pendant qu’en France on découvre, encore une fois, que les vieillards sont toujours plus mal traités dans les Ehpad – ces hospices de vieillards qu’on a rebaptisés « établissements d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes ».

    Life is out ! Avis à ceux qui auront échappé à l’avortement. Vous mourrez dans la solitude, la misère et la haine.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 30 janvier 2018)

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  • Le bon cœur...

    Les éditions de La Table ronde viennent de publier un roman de Michel Bernard intitulé Le bon cœur et consacré au personnage de Jeanne d'Arc. Haut-fonctionnaire, Michel Bernard est l'auteur de plusieurs livres, dont La Tranchée de Calonne (La Table ronde, 2007) et Le Corps de la France (La Table ronde, 2010).

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    " Pour Michel Bernard, dans Le Bon Coeur, l'histoire de Jeanne d'Arc commence par une gifle. Celle que le sire de Baudricourt, excédé, qui tient encore un minuscule territoire en bord de Meuse dans une France presque entièrement occupée par les Anglais, donne à une petite paysanne. Elle vient pour la deuxième fois lui demander des soldats afin de rétablir le roi sur le trône. Jeanne n'est pas folle, ce serait trop simple et le sire de Baudricourt le sait. Mais il sait aussi que cette époque de troubles est propice aux illuminés et aux faux prophètes. Pourtant, il finira par céder, comme tant d'autres après lui, à la volonté de cette étrange jeune fille "grande, carrée d'épaules, bien campée sur ses jambes, le visage ouvert, les yeux vifs, le regard profond". Le Bon Coeur n'apportera pas de révélations scandaleuses ou d'hypothèses hasardeuses sur Jeanne d'Arc. L'ambition romanesque de Michel Bernard est ailleurs : tout son talent est de nous faire revivre cette histoire que l'on connaît ou que l'on croit connaître tel un chroniqueur de cette époque. Il chante les paysages traversés avec un lyrisme discret et les batailles gagnées ou perdues avec une manière d'étonnement calme pour que Jeanne nous apparaisse comme elle est apparue à ses contemporains : évidente et insaisissable. Le Bon Coeur est le roman d'une voix, celle d'une paysanne de dix-sept ans qui retint le royaume de France sur le bord de l'abîme, le sauva et en mourut. Elle changea le cours de l'histoire en réveillant dans le coeur usé des hommes la force de croire et d'aimer. "

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