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consommation - Page 3

  • Les lumières du ciel...

    Après En attendant le roi du monde (L'esprit des péninsules, 2006), Les évangiles du lac (L'esprit des péninsules, 2008) et Petit monarque et catacombes (L'esprit des péninsules, 2009), Olivier Maulin, qui anime le Cercle Cosaque à Paris,  revient pour cette rentrée littéraire avec un nouveau roman. Dans Les Lumières du ciel, publié aux éditions Balland, il nous livre une nouvelle brochette de personnages farfelus et anti-modernes, qui découvrent que s'ils sont dans ce monde, il ne sont pas de ce monde. Réjouissant !

     

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    "Paul-Emile Bramont n’est pas un foudre de guerre. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne voue pas au travail la vénération exigée par l’époque. Prince des ratés, il explore avec élégance et sérénité les bas-fonds de l’ambition, passant d’un hôtel miteux à un boulot minable et d’une combine louche à une tentative lamentable de braquage. Accompagné de son copain Momo, dj de patinoire de son état, et Bérangère, la femme d’un chirurgien plasticien, sa maîtresse du moment, ils partent rejoindre un hameau dénommé Jérusalem, un lieu où la loi du marché n’existe pas. On y boit sous les étoiles, on y lance des grenades pour combattre des chimères et les nuits sont enchantées. Ils y croiseront un curé anarchiste, un clochard amoureux des armes à feu et un militant primitiviste radical, tous en guerre contre le monde moderne et toute forme de production.

    Observateur fidèle de la déliquescence générale, Olivier Maulin nous livre un roman drôle et cruel sur l’état actuel des mœurs et laisse entrevoir qu’un autre monde est possible, un monde auquel il faut d’ores et déjà se préparer. « Car qui sait s’il ne sera pas bientôt plus important de savoir traire une vache que de tracer des lignes de codes » ?"

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  • Qu'est-ce que la décroissance ?...

    Qu'est-ce que la décroissance ?... Serge Latouche, auteur notamment du Petit traité de la décroissance sereine (Mille et Une Nuits, 2007) , s'explique dans cette vidéo que vous pouvez visionner ci-dessous.

     


    Qu'est ce que la décroissance? par Sinelefilm

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  • Drogue : la fin de l'utopie néerlandaise ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Xavier Raufer, publié initialement sur Ring (qui vient de reprendre son activité après près de deux mois d'arrêt pour développement) et consacré à l'échec de l'expérience néerlandaise de légalisation de la consommation de cannabis...

     

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    Stupéfiants : la fin de l'utopie néerlandaise

    Jeune loup sur la touche ? Ex-ministre démodé ? Longtemps, le politicien au rancart eut un truc pour attirer l’attention : exiger la libéralisation du cannabis. Sitôt, les micros de tendaient, les invitations aux talk-shows s’empilaient, tant ces fausses audaces ravissent les médias. Avec, toujours, un argument massue : voyez les Pays-Bas, leurs coffee-shops où le cannabis se vend librement - la tolérance, ça marche !Eh bien non. Et même, les Pays-Bas abandonnent désormais leur historique tolérance envers les drogues « douces », avec la fermeture programmée des fameux coffee-shops qui - Ô mânes de Tartuffe - ne vendent pas de café, mais de la drogue.Il faut dire que, trente-cinq ans durant, les Pays-Bas ont tout fait pour que leur laxiste utopie vire au drame. Et d’abord, de croire les usuels Diafoirus-sociologues et leur culture de l’excuse, prônant que de pauvres victimes de l’exclusion et du racisme survivent en vendant de la tisane sympa à une innocente jeunesse conviviale. Résultat : des Pays-Bas transformés en centre commercial mondial pour narco-trafiquants, et une croissante réputation de « narco-Etat » dans les instances européennes de Bruxelles. Pour la police néerlandaise en tout cas, nul ne manque dans cette sorte d’Onu du crime : triades chinoises, mafia turque, cartels colombiens, gangs africains, israéliens, vietnamiens, marocains ; un enivrant paradis pour amateurs de « diversité » criminelle. Le local maintenant : comme le sait tout criminologue sérieux, seul le crime organisé peut contrôler durablement un marché illicite. Ainsi, voici un siècle et inexorablement, les tenaces mâchoires, les puissants crocs mafieux se sont refermés sur les drogues. Toutes les drogues. Et par conséquent, ce n’est pas une capitulation sympa et festive, vendue comme doctrine sociologique ou progrès social, qui leur fera lâcher prise.Ainsi, le gros du marché du cannabis néerlandais (Nederwiet, ou Skunk), est-il contrôlé par le crime organisé, « fermes à cannabis » et Coffee-shops tout ensemble. Et qui dit marché dit concurrence : le paisible narco-paradis a bientôt viré à l’enfer, avec explosion des homicides entre gangs, braquages, jets de grenades et tirs d’armes de guerre visant les rivaux, etc.Puis les bandits ont ciblé les élus « pas cool » avec eux : ayant déclaré que les Coffee-shops de sa ville « étaient liés au crime organisé » Rob van Gijzel, maire d’Eindhoven, est sous surveillance policière. Menacé avec sa famille, Fons Jacob, maire de la ville voisine de Helmond, a dû fuir et se cacher. D’où le retournement néerlandais. Une décision brutale ? Non. La fin du laxisme local en matière de drogue était prévisible depuis juin 2010 : lors d’une discrète conférence au ministère français de l’Intérieur, des experts officiels néerlandais et belges avaient révélé l’ampleur du désastre. Selon eux, « l’investissement du crime organisé dans la culture indoor du cannabis » était massif aux Pays-Bas. « La production de cannabis contrôlée par le crime organisé se situant entre 300 et 800 tonnes », pour « un chiffre d’affaires [annuel] de un à trois milliard d’euros ». Ce contrôle criminel du business du cannabis s’accompagnant « d’une montée des homicides liés à la rivalité entre gangs (25 morts en 2009), «  des séquestrations et tortures » et du « trafic des êtres humains et du travail forcé ».Uniquement aux Pays-Bas ? Non : la gangrène gagnait le nord de la Belgique, où « les organisations criminelles hollandaises s’implantent de plus en plus ». « Au Brabant septentrional et en Flandre s’est constitué une sorte de Rif [montagnes marocaines où se cultive le cannabis] indoor qui produit 1 000 tonnes d’herbe » [par an] ». Au total, un appel au secours où les Pays-Bas et la Belgique ressentaient cher payer trente ans de laxisme. Le cannabis était naïvement laissé en vente libre par petites doses pour éviter les guerres de gangs et le crime organisé ? Résultat : les mafias, les homicides, le travail forcé, la drogue par tonnes et des milliards de narco-euros corrompant les campagnes de la région. Telle est la leçon à retenir. C’est sur cette base simple et réaliste que devra se bâtir toute politique européenne anti-drogue. Une construction désormais possible, maintenant que les Pays-Bas abandonnent leur laxiste utopie. Et d’autant plus urgente qu’en la matière, une crise menace, du fait d’une imminente « rupture majeure dans la géopolitique du cannabis » (Drogues, enjeux internationaux, bulletin de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies, N°1, mai 2011). Rappel préalable : le cannabis compte dans l’Union européenne 23 millions d’usagers récréatifs, dont 4 millions de fumeurs pluri-hebdomadaires. Or, sur ce marché énorme, s’amorce une guerre de territoires entre la résine de cannabis du Maroc, dominante en Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal, France) et l’herbe Sinsemilla, elle cultivée clandestinement en serres, surtout en Europe du nord et en Grande-Bretagne. En présence : la résine marocaine, qui est pauvre en principe intoxicant : de 3 à 16% de THC (Tétrahydrocannabinol) ; venant du Maghreb, elle doit donc être transportée de loin. Et la Sin-semilla (sans graines en espagnol), une plante femelle ultra chargée en THC (de 20 à 35%). Cultivée en Europe, près des consommateurs, elle est à la fois bon marché et « forte », donc attrayante pour les drogués.Or la Sinsemilla est désormais en pleine conquête de l’Europe du Sud - à commencer par la France.D’où, deux conséquences prévisibles :- Une guerre européenne entre gangs vendant la résine, ou la Sinsemilla,- Un déport des dealers de résine vers la cocaïne, pour combler leur manque à gagner.Or, toujours et partout dans le passé, de tels soubresauts dans un marché illicite ont généré de sanglantes guerres de gangs. Voilà qui explique pour bonne part l’évolution néerlandaise - et qui rend plus urgente encore l’élaboration d’une politique européenne anti-drogue cohérente et ferme.

    Xavier Raufer (Ring, 21/06/2011)



     

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  • L'ère du consommateur...

    Les éditions du Cerf publient cette semaine un essai de Laurent Fourquet intitulé L'ère du consommateur. Normalien et énarque, l'auteur analyse d'un point de vue catholique la société qui nous entoure... 

     

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    "Pourquoi valorisons-nous autant la « tolérance » et le « respect des différences » ? Pourquoi sommes-nous devenus incapables de nous projeter au-delà de l'instant présent ? Pourquoi vénérons-nous le corps et la sensation ? Qu'est-ce qui nous gêne dans les institutions ? À quoi sert le politiquement correct ? Pourquoi est-il désormais impoli de croire en l'absolu et de le dire, et si convenable de croire que nous sommes « libérés » ? D'où viennent les catégories de la bonne et de la mauvaise conscience qui régissent notre morale ? Qu'est-ce qui se cache derrière la haine obsessionnelle du catholicisme propre à nos modernes bien-pensants ?

    Telles sont les questions auxquelles cet essai est confronté et à partir desquelles il esquisse le profil de notre époque, un profil très différent de ce qu'en disent les idéologues du temps présent : il veut montrer en effet que notre temps n'est ni un moment de joyeuse fête des sens ni un âge de lucidité désenchantée, comme on le répète partout. Au contraire, nous sommes désormais entrés dans une période de stricte orthodoxie, gouvernée par une figure nouvelle celle du Consommateur qui dicte ses valeurs, impose ses interdits et occupe chaque jour davantage notre monde et nos vies."

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  • De la censure en France...

    Nous reproduisons ci-dessous un éditorial d'Hervé Juvin, auteur du Renversement du monde (Gallimard 2010), publié sur son site personnel, Regards sur le renversement du monde.

     

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    Censeurs, savez-vous bien ce que vous faites ?

    Ce n’est pas loin, 1976. Cette année-là, on a brûlé dans la cour du Palais de Justice, les bandes du film « L’Essayeuse », de Serge Korber, sur les plaintes d’associations familiales, en raison du caractère pornographique du film. C’était peu de temps après que le doux poète, André Hardellet, ait été condamné pour le livre « Lourdes Lentes » (publié en 1969, le livre fut condamné en 1973 par la 17è chambre correctionnelle pour « outrage aux bonnes mœurs ), au moment où le livre « Le Château de Cène », de Bernard Noël, lui aussi déclenchait les foudres des critiques et des ligues de vertu. Dans les mêmes années 1970, un grand et prestigieux éditeur français publiait, entre autres, « La Petite Marie» (1972), petit livre sous couverture bleue, racontant en termes choisis mais précis l’initiation d’une élève de treize ans par sa professeure et l’amant de celle-ci (1). Et qui se souvient des écrits de Tony Duvert, de Gabriel Matzneff et de tant d’autres ?

    Vingt-cinq ans plus tard, j’ai vu, sur une chaîne de télévision, à une heure de grande écoute, un film à peine coupé du même Serge Korber. Vingt-cinq ans plus tard, nul ne trouverait rien à redire sans doute à ce que le livre d’André Hardellet, celui de Bernard Noël, figurent dans des programmes d’enseignement ; mais il est clair que l’auteur, l’éditeur, les critiques favorables à « La Petite » seraient sans forme de procès embastillés, privés de défense et condamnés par l’opinion avant de l’être par la cour – pensez, une mineure de treize ans !

    Il faudra bien un jour écrire une histoire de nos sensibilités modernes, et prouver à une opinion incrédule à quel point les années, sur le même sujet, et sur les mêmes publics, condamnent ce qui était célébré, et célèbrent ce qui était condamné – en moins d’une génération ! Et il faudra aussi écrire l’histoire de la censure, pour montrer par quels procédés et par quels détournements ceux qui cultivent la haine du peuple et se défient des Français comme de la France, s’emploient à interdire aux Français de dire, de débattre et de décider. Un détour par les Etats-Unis, puritains si l’on veut, sidérés par les étalages de chair aux étalages de nos kiosques à journaux, mais qui titraient, en première page de USA Today, lors de la convention démocrate de Los Angeles, à Beverly Hills, en août 1999, « Est-il bon pour les Etats-Unis d’avoir un vice-Président juif ? » à propos de la désignation du sénateur Liebermann comme second d’Al Gore dans la course à la présidence (2), est significatif  ; une écoute de nouveaux arrivants musulmans, incrédules devant ce qu’ils ressentent comme une provocation sexuelle permanente, conscients de l’abandon de parts grandissantes du territoire aux mafias et aux clans, lucides devant le rôle des réseaux confessionnels dans l’organisation future de ces territoires, l’est tout autant ; et l’aveu récent de Chinois, hommes d’affaires multipliant récemment les allers-retours commerciaux sur la France, incrédules devant les plaintes portées contre des Préfets et des Ministres, et s’étonnant d’une population française bien étrangère à leurs représentations et à leurs attentes, confirme ce que suggère toute écoute d’une conversation de cantine professionnelle ou de table familiale ; « le renversement du monde » est aussi le renversement du domaine de la censure. La diversité humaine est devenue ce qu’était le sexe, ce qui ne se montre pas, ce qui se nie, ce qui se cache à tout prix. Censurer le politique pour débrider le commerce, voilà l’objet caché de la vertu moderne. Tout ce qui peut exciter, affamer, ou seulement réchauffer les désirs d’un consommateur saturé de sollicitations, est désormais autorisé ; et l’épuisement du plus fondamental des désirs humains, le désir sexuel, est programmé par sa sollicitation permanente et détournée vers son unique objet véritable ; le commerce et la banque. En revanche, et c’est le fait nouveau, tout ce qui peut arracher l’individu à sa condition de consommateur désirant sans fin, tout ce qui pourrait lui donner conscience d’une appartenance et d’un lien, d’une identité et d’une foi, d’une singularité et d’une autonomie, doit être interdit, banni et censuré. Vous êtes priés de ne pas penser, désirez seulement ! Le culte de l’indétermination de l’individu est présenté sous les couleurs chatoyantes de sa libération ; libéré de tout, même de lui-même, même de sa liberté et de son autonomie, l’individu isolé moins encore que désolé est livré à l’industrie de production du désir qui règne sans partage.

    Et voilà à quoi sert désormais la censure ; à empêcher que les Français disent ce qui leur importe, parlent de ce qui compte pour eux, et débattent des sujets politiques, c’est-à-dire de leur singularité, de leur circonscription et de leur projet. Passez, il n’y a rien à voir ! Interdit de voir, de compter et de nommer, en parler est déjà coupable ! L’instance mondialiste appuie à fond pour en finir avec la singularité française. Et voilà comment la France n’est plus le pays de la liberté de pensée, depuis qu’elle a laissé passé cette indignité qu’est une loi créant un délit d’opinion. Et voilà comment la France n’est plus une démocratie, depuis que ce qui fait la France et les Français ne peut plus être nommé, compté et désigné. Entre ce que disent les Français entre eux, sur les incivilités et l’insécurités, sur ce que signifie être Français, sur la nécessité d’introduire le droit du sang dans l’accès à la nationalité, sur leur confrontation à des mœurs, des comportements et des relations qui bafouent ce qu’ils ont appris être le Bien et le Vrai, moins du tiers est susceptible d’être exprimé en public, moins du tiers est susceptible d’éviter les foudres des ligues de vertu et des mouvements de dissolution de la France dans le grand tout mondialisé, globalisé et métissé qui habille si bien la haine de soi et des siens. 

    Chacun comprend l’intérêt des censeurs, qui garantissent des parts de marché à l’expression publique autorisée, qui assurent au capitalisme financier un recours illimité à l’esclavage et au trafic de main d’œuvre, qui confortent le pouvoir de mafias autoproclamées et autonettoyantes sur l’espace public médiatique, avec les rétrocommissions assurées. Mais attention ! Le réel se venge toujours. Il est grave que débat politique soit réduit au non-dit, aux sous-entendus, ou au déni. Il est grave que le débat d’idées soit arbitré par le juge, qui n’a ni qualité, ni légitimité, à déterminer ce que les Français peuvent dire, penser, et choisir. Ceux qui croient bon d’attaquer en justice un ministre ou un préfet, simplement parce qu’ils défendent la France et les Français, mesurent-ils l’affaiblissement de l’Etat et de la justice qui découle de ces parodies d’accusation, de défense et de jugement ? Les mensonges sur les vrais chiffres de l’immigration, sur ses coûts et ses avantages, quand ils contredisent si évidemment la réalité, détruisent la foi dans les comptes et les statistiques publics. Les mensonges sur la réalité des délocalisations et du libre-échange, la destruction de l’emploi industriel en France et les bénéfices qui en résultent pour les entreprises, détruisent la confiance dans la politique économique. Les mensonges de l’individualisme méthodologique opposés à l’évidence de la construction dans le temps d’un peuple et d’une Nation, notamment sur le nombre de générations qui font un Français, notamment sur le temps qui fait que tous, peut-être, seront de bons Français, mais dans vingt, trente ans, après quelles épreuves et quels errements !, le déni plus encore du droit des Français à savoir, à dire, et à décider, ne peuvent avoir qu’un effet ; le repli dans le malheur individuel d’abord, la violence de la dignité bafouée et de la survie menacée, ensuite. Ceux-là même qui entendent célébrer et la démocratie, et la République, doivent entendre le message que la démocratie américaine nous envoie ; il n’est aucune question, il n’est aucun sujet qui soit dans l’opinion qui ne puissent être exprimés, instruits, et débattus. Il est certainement des réponses, des propositions et des lois qui sont mauvaises, dangereuses, et qui doivent être refusées. C’est l’objet de la démocratie, et nul des bien pensants par tribu, des sachants par naissance et des autorisés d’eux-mêmes n’a qualité pour dire aux Français ce qu’ils doivent savoir, débattre, et déterminer. Contre la censure, contre le détournement du débat public, contre la confiscation de la démocratie, la tâche de ceux qui croient à la République, à la souveraineté du peuple, condition de l’autorité de l’Etat et de la justice rendue, est urgente, elle sera courageuse, c’est un nouveau combat de Libération qui requiert l’énergie la plus haute, celle de la liberté nationale. 

    Hervé Juvin (10 avril 2011)

    1 – L’éditeur s’appelait Gallimard… Ceux qui veulent prendre du recul sur l’hystérie contemporaine à propos des relations amoureuses entre adultes et mineurs liront avec intérêt l’affaire Gabrielle Russier, et plus encore les débats consacrés à la révision du Code pénal concernant la sexualité et l’enfance, en 1979, tels que le tome 2 consacré aux « Dits et Ecrits » de Michel Foucault ( Quarto, Gallimard), membre de la commission aux côtés de Guy Hocquengem, entre autres, en rend compte ( p. 763 et suivantes, par exemple ). 

    2 – pour conclure, après avoir présenté sur deux colonnes les arguments pour et contre, à l’intérêt pour le peuple des Etats-Unis, d’avoir à la vice-présidence un homme dont la vertu personnelle, la foi religieuse, la quête spirituelle et l’engagement communautaire garantissaient des valeurs fortes.

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  • Le bruit des baskets...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de François Taillandier parue dans le quotidien L'Humanité. Auteur de plusieurs essais, comme Les parents lâcheurs (Rocher, 2001), François Taillandier est aussi romancier et est, notamment, l'auteur d'une magnifique fresque romanesque en cinq volumes, intitulée La grande intrigue, parue chez Stock (mais en cours de publication en poche dans la collection Folio), que nous vous recommandons.

     

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    Le bruit des baskets

    Était-ce pour l’anniversaire de sa mort ? Dimanche, à la supérette G 20 de mon quartier, une radio rediffusait le Bruit des bottes, de Jean Ferrat, chanson écrite aux alentours de 1980. Ferrat alertait sur la possibilité d’un coup d’État fasciste, en cas, par exemple, d’arrivée de la gauche au pouvoir. Beaucoup, dont j’étais, partageaient cette crainte, que les faits semblaient justifier : il y avait les précédents de la Grèce, du Chili et d’une bonne partie de l’Amérique latine, où les régimes à képis étaient soutenus à bout de bras par les mêmes Etats-Unis qui avaient martyrisé le Vietnam.

    L’histoire a des cheminements imprévus : trente ans plus tard, il reste à constater que nous étions menacés par tout, sauf par cela. Comme Pasolini l’avait pressenti, le capitalisme multinational a rompu les amarres avec les formes anciennes de domination. L’acceptation empressée des revendications strictement sociétales, la promotion d’un nouvel individualisme hédoniste, la concurrence mondiale du travail, l’endettement permanent et encouragé, s’ajoutant aux désillusions du communisme réel, lui ont fourni des masses atomisées, soumises, peu capables d’une contestation structurée du système. Je ne sais quel ploutocrate américain proclamait récemment : «La lutte des classes existe, et nous sommes en train de la gagner.» Ces gens-là ont compris que la séduction est plus efficace que la violence pour asservir les peuples.

    Il doit être désormais entendu que nos gouvernants nous aiment et ne veulent que nous protéger. Et quand ils se rendent invisibles, c’est pour ne pas être importuns. Les mouchards sont technologiques, le flicage confié au code-barres et à la puce, la traçabilité numérisée ; le collectivisme est celui des marques ; l’enrégimentement est festif. Les ennemis désignés du système sont les fumeurs persistants, les virus virtuels, les misogynes s’il en reste, les déchets non triés et les tapis-puzzles à base de formamide. La propagande organisée n’incite qu’à la consommation, le seul impératif social est de « mangerbouger ». Le bruit des baskets a succédé à celui des bottes. Tout le monde ou presque en redemande.

    Certes, il subsiste quelques « fachos ». Et aussi quelques révolutionnaires. Doctes et médias ont trouvé la parade en les regroupant sous l’appellation infamante de « populistes ». On n’aura même pas besoin de leur faire du mal.

    François Taillandier (L'Humanité, 17 mars 2011)

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