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carl schmitt - Page 14

  • La revue de presse d'un esprit libre... (22)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Le texte de Julien Freund « La Thalassopolitique » publié en 1985 par les Éditions du labyrinthe comme postface au « Terre et Mer. Un point de vue sur l’histoire mondiale » de son ami Carl Schmitt, ressort sous forme d’article.
     
     
     
    Pour la Revue du crieur (émanation de Mediapart) le temps presse. Pourquoi ? Parce que les « droites et les extrêmes droites » européennes sont de plus en plus contaminées par les idées d’Alain de Benoist… ! Article passe partout qui en reste à l'alarme classique style « camarade réveillez-vous, bon sang » et demeure rivé au logiciel droite-gauche comme ultime grille d’analyse. En bref une dénonciation qui ne brille pas par son originalité.
     
     
     
    Un film de Patrick Buisson glorifie le monde ancien de la France paysanne, celle des derniers Gaulois (extraits).
     
     
     
    Le site Metamag publie un court article sur Maslenitsa, la fête russe d’origine païenne qui ponctue le retour du printemps.
     
     
     
    Bérénice Levet répond à Emmanuel Macron, candidat du postnational et de la vie liquide, qui nie l’existence d’une culture et d'un art français.
     
     
     
    Tribune d’Alain de Benoist sur boulevard Voltaire à propos d’Emmanuel Macron, télévangéliste christique.
     
     
     
    Pour Mathieu Bock-Côté Macron c’est la globalisation heureuse et le gauchisme culturel.
     
     
     
    Boris Le Lay : Macron, les oligarchies financières contre les peuples (vidéo).
     
     
     
    Éric Zemmour dans une récente chronique qualifie Macron de fils adultérin de Madelin et de Cohn-Bendit (vidéo).
     
     
     
    Le livre de Xavier Eman « Une fin du monde sans importance » paru aux Éditions Krisis fait l’objet d’une belle recension sur le blog du Cercle Non Conforme.
     
     
     
    La matinale de radio-libertés du 21 février est animée par Xavier Eman. Celui-ci propose en fin d’émission des modalités d’action « communautaires » à la dissidence.
     
     
     
    À propos des médias russes présentés unilatéralement à l’Ouest comme de dangereux agents d’influence du Kremlin susceptibles de bouleverser les résultats de l’élection présidentielle française, François-Bernard Huyghe décrypte les rouages de la diplomatie d’influence à commencer par celle de Washington autrement plus préoccupante.
     
     
     
    Entretien avec Ingrid Riocreux paru le 20 février dans Le BSC News Magazine à propos de son livre « La langue des médias. Destruction du langage et fabrication du consentement » paru aux Éditions du Toucan.
     
     
     
    Le brillantissime Charles Robin est l’invité de Bistro Libertés pour son livre «  Itinéraire d’un gauchistes repenti » paru aux éditions Krisis. Malheureusement les débats se noient dans des bavardages inconsistants, aussi sera-t-il plus sage de ne regarder que les vingts premières minutes de la vidéo, celles où l’hôte donne libre cours
    à sa compréhension du présent.
     
     
     
    Christopher Gérard a surtout apprécié dans « La Morsure des Dieux », dernier film de Cheyenne-Marie Carron, le portrait d’une paysannerie acculée au désespoir.
     
     
     
    La philosophe Anne Frémaux pose de bonnes questions dans un article publié par le Journal du Mauss. S’interrogeant d’un point de vue de gauche sur les bons usages de l’utopie dans l’anthropocène, elle conclut à la nécessité de la décroissance sans s’apercevoir, semble-t-il, que sa démarche ne doit rien à la gauche qui tout au long de son histoire a compris son progressisme comme le déploiement sans fin de l’arraisonnement de la terre et de l’accumulation du capital.
     
     
     
    En France les villes moyennes désertées. En cause le développement exponentiel de leur périphérie. Entretien avec Olivier Razemon auteur du livre « Comment La France a tué ses villes ».
     
     
     
    La revue québécoise Le Harfang a publié un entretien avec Lucien Cerise consacré à l’ingénierie sociale dont il décortique les usages et les finalités.
     
     
     
    Michel Onfray se rapproche de plus en plus des positions de la nouvelle droite canal historique, comme le montrent ses interventions au cours d’une émission avec Zemmour et Naulleau. Vidéo (les 52 premières minutes).
     

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  • L'ordre du discours juridique national-socialiste...

    Les Presses universitaires de France viennent de publier un essai d'Olivier Jouanjan intitulé Justifier l'injustifiable - L'ordre du discours juridique nazi. Professeur de droit public à l'université Paris 2 Panthéon-Assas et germaniste, Olivier Jouanjan est déjà l'auteur de Une histoire de la pensée juridique en Allemagne 1800-1918 (PUF, 2005).

     

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    " C’est généralement au nom des valeurs que l’on refuse au « droit nazi » sa qualité de « droit ». Cette manière, évidemment légitime, présente cependant le défaut de ne pas permettre une véritable compréhension de ce droit étrange et inquiétant, de ce droit monstrueux et, à travers lui, de l’idéologie du nazisme, plus précisément de sa grammaire et de sa rhétorique. Au-delà d’une histoire du « droit nazi », de ses institutions et pratiques, ce sont ses discours qui sont ici interrogés, l’ordre du discours des nombreux juristes engagés pour dire le droit nazi.
    Par un exercice de tératologie juridique est ici mise au jour la façon dont les oxymores et inversions d’un langage totalitaire viennent bouleverser, renverser et travestir la langue du droit léguée par Rome, afin de justifier « en droit » l’injustifiable moral. Invitation à penser le droit « normal » et les enjeux de ses mutations actuelles qui semblent abandonner les ressources de son trésor latin – son abstraction et sa conceptualité –, cet essai ne se réserve pas aux seuls spécialistes ; il est porté par la conviction que l’analyse d’un versant monstrueux peut aider, en contrepoint, à méditer l’ordre raisonnable du droit. "

    Sommaire

    Introduction – Prendre le « droit » nazi au sérieux ?

    Première partie – Conversions

    Chapitre premier – Doctrines weimariennes, doctrines nazies : Entre continuité et discontinuité
    La faute du positivisme
    Weimar et la « querelle des méthodes et des approches »

    Chapitre 2 – La « mise au pas » du monde des juristes
    La mise au pas des universités et le « nouveau droit des étudiants »

    La Fédération des juristes nationaux-socialistes allemands
    L’Académie pour le droit allemand
    Le contrôle de l’édition juridique

    Chapitre 3 – Se convertir au nazisme : Essai d’interprétation
    Deux itinéraires : Ernst Rudof Huber et Reinhard Höhn

    La « génération 1900 » et l’engagement nazi

    Seconde partie – Inversions

    Chapitre premier – Inverser, renverser, rénover : Le renversement des valeurs juridiques
    Tradition et révolution juridiques
    L’exemple de la « rétention de protection » (Schutzhaft)

    Chapitre 2 – Le mythe juridique de la communauté
    Destins allemands de la communauté

    La communauté et la destruction du droit public
    La communauté et la « rénovation » des droits civil et criminel

    Chapitre 3 – Deux théories du droit nazi : Carl Schmitt, Karl Larenz
    Carl Schmitt et la pensée concrète de l’ordre et de la configuration

    Karl Larenz ou les errements du néo-hégélianisme nazi

    Épilogue – Perversions
    Le droit, forme de vie

    Être juif, de quel droit ?
    Une déformalisation radicale du droit
    Une idéologie du management
    La langue du droit

    Bibliographie

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  • Massacre à Boboland...

    Les éditions Les Liens qui Libèrent ont publié en octobre dernier un aimable brûlot signé par Aude Lancelin et intitulé Le monde libre. Ancienne journaliste au Nouvel Observateur et à Marianne, puis directrice adjointe de l'Obs, dont elle a été brutalement licenciée, l'auteur règle quelques comptes et se livre, notamment, à un dézingage en règle des principales figures du milieu intello-médiatique parisien : Jean Daniel ("Le Narcisse de Blida"), Bernard-Henri Lévy ("ce philosophe Potemkine", "le sentencieux maître à penser", "le parrain de Saint-Germain"), Alain Minc ("barde de la globalisation enchantée et oracle de toutes sortes d'autres prévisions démenties"), Bernard Kouchner ("donneur de leçons invétéré de la gauche des «droits de l'homme»), Laurent Joffrin ("il ne renonçait jamais à dire tout le bien qu'il pensait de ses patrons").

    Au-delà de ce réjouissant jeu de massacre, l'auteur démonte également avec brio le système de soumission mis en place par les grands capitalistes qui ont pris le contrôle de la presse française.

    Si, comme le rappelle le portrait que l'OJIM a brossé d'elle, Aude Lancelin s'est parfois laissée aller dans certains articles à servir d'auxiliaire à la police de la pensée, il faut lui reconnaître d'avoir eu, avec ce livre, le courage de brûler ses vaisseaux... Et puis, quelqu'un qui apprécie Nietzsche, Philippe Muray et Michel Houellebecq, lit Michéa, Carl Schmitt et Joseph de Maistre et possède une belle plume, ne peut pas être vraiment antipathique !...

     

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    " Un an avant une élection présidentielle, la « numéro deux » du plus célèbre hebdomadaire de la gauche française est brutalement licenciée. Rapidement, des causes politiques à cette éviction seront évoquées par les médias. Le parti au pouvoir, traître à toutes ses promesses, se verra ainsi soupçonné d’avoir voulu remettre au pas « sa » presse, tandis que les actionnaires du « Monde libre », auquel appartient le journal, seront interpellés au sujet de leur rôle dans l’affaire. 

    Partant de ces événements, la journaliste Aude Lancelin livre ici le récit de ses quinze années passées au cœur des médias français, entre décadence d’un métier, opérations de police intellectuelle, et socialisme d’appareil à l’agonie. Une plongée sans précédent dans le « quatrième pouvoir », par quelqu’un qui l’a connu de l’intérieur. Un appel aussi à la résurrection d’une vraie gauche, et à la libération des journalistes. "

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  • Limites protectrices...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue cueilli sur Idiocratie et consacré à la question éminemment politique des frontières...

     

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    Limites protectrices

    Au début de l'automne, quand fut annoncé le démantèlement du bidonville de Calais, cette jungle si éloignée des tropiques mais dotée d'un inimitable cachet post-moderne, il y eut, dans plusieurs villes de France, quelques défilés de militants soutenant la ligne des « no border ». A cette occasion, on put voir des manifestants brandir de grandes banderoles ornées du slogan « ouvrez les frontières ». Le surréalisme était dans la rue. Dans l'Europe de Schengen où les frontières sont béantes depuis des décennies, quoi de plus absurde, en effet, qu'une telle formule ! Elle n'en révèle pas moins l'inquiétude de toute une frange de l'opinion, ces dernières années, devant le retour des frontières dans le débat public.

    On sait à quel point le fantasme de l'ouverture tranquille a dominé l'Europe, depuis la chute communisme. Des habitudes de pensée se sont durablement établies. Une vision du monde benoîte, confortable, simplifiée. Des schémas et des sentiments. Or, voilà qu'apparaissent de fortes tendances en dehors de la voie à laquelle beaucoup s'étaient d'autant plus habitués qu'ils la croyaient définitive. Braves progressistes qui ne voient jamais la croisée des chemins, ni les bifurcations de l'Histoire ! Sous leurs yeux médusés, les peuples anglais et américains viennent d'exprimer leur souhait de voir, entre autres choses, revaloriser les frontières. Expressions de volonté politique qui semblent en outre appartenir à une vague de fond plus vaste puisque, selon l'analyste Jérôme Fourquet, deux tiers des opinions publiques européennes sont aujourd'hui favorables à une remise en cause des accords de Schengen, lesquels traduisent par excellence la volonté constante de nos dirigeants, depuis les années 80, de démanteler les frontières. Ceci malgré la propagande de masse qui n'a cessé d'accompagner toutes les décisions allant dans ce sens. Trente ans de prédication en faveur de la libre circulation en tous domaines pour en arriver là ! On comprend le désarroi des croyants les plus fidèles.

     

    Digue politique

    Enfermés dans la défense des droits individuels, ces adeptes de la foi transfrontiériste ne voient pas que, sous la question des frontières, se joue la survie du commun. De fait, une tendance se cristallise actuellement en Occident sur la question du respect des limites territoriales parce que ressurgit une vérité ancienne : de telles limites sont consubstantielles à l'existence de toute communauté politique et donc d'abord, point capital, à l'exercice de sa volonté propre. C'est en effet en vertu de cette volonté commune que les populations se rebiffent aujourd'hui contre les choix unilatéraux qu'on leur impose et qui touchent à leur être même. Quand s'affermit le souhait de ne plus subir, la lucidité revient et la frontière apparaît comme un enjeu déterminant, celui du pouvoir de la communauté souveraine face au pouvoir des oligarchies. On redécouvre alors que cette frontière constitue une ligne d'appui, une digue politique, pour faire face aussi bien aux menaces liberticides qui viennent d'en-haut (les oligarchies ne dominant que par la transgression) qu'à celles qui viennent d'en-bas, forces déferlant, dans un cas comme dans l'autre, sur le capital immatériel et matériel de la communauté, à la manière de fléaux. Devant la prédation des puissances d'argent et les masses humaines déracinées que celles-ci contribuent à mettre en mouvement sur le terrain, on comprend donc que l’on ne pourra opposer de barrage efficace que fondé sur le territoire.

     

    D'une limite à l'autre

    Dans les esprits, le désenfumage est donc à l'oeuvre, du Middle West américain aux vieilles nations d'Europe, et on commence à retrouver les liens fondamentaux entre territoire et volonté commune. Au regard de l'architecture civilisationnelle, il apparaît, de fait, que les limites dont une communauté politique donnée pourvoit un espace pour en faire un territoire renvoient directement aux limites englobantes de la communauté elle-même, à ses contours spécifiques, autrement dit au choix constitutif du groupe à partir duquel se définit qui en fait partie et qui n'en fait pas partie. Il est utile de le rappeler, ce rapport entre le bornage du sol commun et le bornage du groupe social est illustré notamment, avec la radicalité sereine propre aux Anciens, par le mythe de Romulus et Remus. La transgression du sillon fondateur est une menace pour l'existence de la communauté. Romulus tue donc Remus qui l'avait franchi par dérision et, ayant ainsi rendu sacrée cette limite, il devient le chef de la communauté. On ne saurait mieux faire entendre que celui qui est à même d'assurer le bien commun est celui qui défend avant tout la limite protectrice. Or, il s'agit bien là, non seulement de la limite territoriale mais aussi, et avant tout, de la limite anthropologique séparant les deux termes de la relation ami / ennemi, qui constitue la « distinction spécifique du politique » selon Carl Schmitt. De ce point de vue, il n’est guère étonnant que l'inaptitude toute contemporaine d’une part encore considérable de l’opinion à saisir ce qui est en jeu ici se traduise par de la méfiance devant la simple perspective d'une réhabilitation des frontières. Les sermons officiels ont fait des ravages durables chez les moins structurés. Chez ceux-là, on n'est pas prêt d'admettre que c'est la croyance infantile dans le « tous amis » qui empêche d'organiser des relations pacifique entre non-amis. 

     

    Distinctions claires ou empire du flou

    Aussi, en dépit du malaise croissant et des attentats sur notre sol, le fantasme de la grande fusion des peuples continue pour l'instant de faire obstacle à une plus large compréhension de cette traditionnelle distinction que l'on peut désigner ainsi: ami/non-ami. Distinction qui relève de la sagesse ancestrale des nations et que Schmitt n'avait fait que rappeler avec ses formulations propres (ce point précis prenant place, chez lui, au sein d’une réflexion puissante et originale, on le sait), après la rupture que constitua, en 1919, l'irruption des principes de Wilson sur la scène internationale. L'Histoire le montre à l'envi, une telle distinction représente l'une des conditions essentielles pour éviter que les non-amis, ennemi potentiels, se transforment en ennemis réels. Ceci en reconnaissant d'abord les non-amis comme tels (phase décisive où la limite est reconnue et assumée), puis à ce titre, comme des partenaires plus ou moins proches. C’est ce que recouvre la notion d’ennemi dans cette perspective. Envisager le conflit permet de le neutraliser, sans se soumettre pour autant. Tel est le vieux sésame ouvrant le champ précieux des bonnes relations. Et tel est le cadre raisonnable de toute diplomatie. Comme l’énonce Julien Freund dans le sillage de Schmitt, « la non-reconnaissance de l’ennemi est un obstacle à la paix ». 

    En somme, contrairement aux illusions que défend l’ancien premier ministre Dominique de Villepin, « Mémoire de paix pour temps de guerre », c’est la culture de la guerre qui constitue la véritable culture de la paix. Naturellement, il ne faut pas confondre cette classique culture de la guerre avec le bellicisme, comme le fait Villepin, étrange gaulliste, qui croit prendre le contre-pied du néo-conservatisme agressif de l’ère Bush en préconisant une diplomatie générale de l’apaisement. Pour cet apôtre de la conciliation abstraite, nul retour aux frontières ne s’impose. Il est vrai que lorsqu’on pense que les peuples n’ont pas de formes définies, on n’a pas de raison de songer aux limites précises de leurs territoires qui en sont pourtant la garantie cruciale. Là est le centre de la question. On promeut donc l’empire du flou, c'est-à-dire, en définitive, l'empire tout court, la logique favorable aux impérialismes.

    En effet, répondre aux dynamiques de domination de tous ordres, qu’elles soient le fait d’Etats, d’oligarchies financières ou d’une religion telle que l’Islam, par la politique impolitique de l’apaisement, selon la méthode tristement célèbre de Chamberlain, c’est tout simplement faire leur jeu. En l’occurrence, on semble avoir oublié en quoi consiste l’art d’obtenir l’équilibre le plus stable possible entre des forces. L’art politique, rien de moins.

    Sous ce rapport, il est intéressant de noter que pacifisme et impérialisme belliqueux constituent deux façons symétriques de ne pas reconnaître de non-amis, dont l’une se résume dans le « tous amis », l’autre dans le « tous ralliés à ma botte », deux manières de pratiquer abondamment la rhétorique de la paix (paix universelle irénique ou paix de soumission) et, de ce fait, deux types de rapports à la conflictualité qui se complètent souvent de la manière la plus tragique qui soit.

    Rappelons, pour finir, un évènement significatif qui eut lieu au XVIe siècle. Pendant la période troublée des guerres de religion, où certains critères d'appartenance à la communauté politique étaient devenus incertains, le jeune roi Charles IX, accompagné de la reine mère Catherine de Médicis, entreprit un long voyage dans le royaume, de 1564 à 1566. L'un des principaux buts de ce voyage était de visiter les frontières avec précision, en en suivant les sinuosités. Le roi effectua donc un « circuit », un « tour » (selon les expressions de l'époque) du sol français, réaffirmant ainsi de manière hautement symbolique les contours de la communauté politique, en crise, à travers les contours de son territoire.

    Des idiots (Idiocratie, 1er janvier 2017)

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  • La cause du peuple...

    Les éditions Perrin viennent de publier La cause du peuple, l'ouvrage attendu (ou redouté...) du journaliste et historien Patrick Buisson, qui se veut l'histoire de la présidence Sarkozy par un homme qui l'a vécue aux premières loges. C'est un livre saisissant,  qui mêle chronique acide du quinquennat et réflexions de haute volée sur le politique, dans lequel le lecteur peut, par exemple, passer en l'espace d'une page du commentaire d'un échange entre Carl Schmitt et Ernst Jünger à la description mordante d'une discussion à propos de Bienvenue chez les Ch'ti à l'occasion d'un repas à l'Elysée réunissant, outre le président et son épouse Carla Bruni, l'acteur Jean Reno, Christine Ockrent, Bernard Kouchner et l'auteur... C'est fort, profond, superbement écrit et parfois, il faut bien le reconnaitre, d'une férocité réjouissante. Et la droite de gouvernement en sort carbonisée...A lire absolument !

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    " Pourquoi, depuis quarante ans, la France traverse-t-elle une crise politique, sociale et morale sans précédent ? Comment sont advenus le règne de l'idéologie, le déni du réel, la trahison du peuple par les élites ? Et nous faut-il nous résigner au déclin ?
    Pour répondre à ces questions cardinales et découvrir le pouvoir de l'intérieur, voici le livre tant attendu de Patrick Buisson, le conseiller privilégié et controversé de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Une chronique riche en révélations parfois cruelles et souvent cocasses sur les coulisses de l'Elysée. Une analyse aiguë, puisant dans l'histoire, chez Saint-Simon et Tocqueville comme chez Péguy et Bernanos, des contresens et des dérives de la classe dirigeante actuelle. Un appel fort, enfin, à une grande politique conservatrice de droite renouant avec le catholicisme social.
    Témoignage capital sur la déliquescence du pouvoir et contribution majeure au débat public, ce livre, où fond et forme se conjuguent, ne laissera personne indifférent. "

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  • Penser l'ennemi, affronter l'exception...

    Les éditions La Découverte viennent de rééditer au format poche l'essai de Jean-Claude Monod intitulé Penser l'ennemi, affronter l'exception. Philosophe et chercheur au CNRS, Jean-Claude Monod a travaillé sur la pensée de Michel Foucault, de Max Weber et de Carl Schmitt...

     

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    " Montée en puissance de la figure d’un nouvel « ennemi », le terroriste, « combattant irrégulier » sans territoire, mise en place dans les démocraties de législations attentatoires aux libertés publiques, remise au goût du jour de la notion d’« état d’exception » : notre actualité semble convoquer de manière frappante les analyses du célèbre philosophe et juriste allemand Carl Schmitt (1888-1985). Mais quel sens peut-on donner aux usages politico-théoriques de la pensée d’un auteur dont on connaît bien aujourd’hui le ralliement actif au nazisme ? Dans quelle mesure, et à quel prix, Carl Schmitt nous aide-t-il vraiment à penser notre présent ?
    Jean-Claude Monod s’efforce ici d’apporter des réponses à ces questions. Il montre que des philosophes marqués à gauche ont ainsi puisé, eux aussi, chez le juriste le plus controversé du XXe siècle, les instruments d’une critique du nouvel impérialisme mondial. Mais Schmitt est-il vraiment le meilleur critique des confusions de la « guerre contre le terrorisme » ? N’est-il pas au contraire l’une des sources cachées des raisonnements juridiques qui servent aujourd’hui à légitimer la suspension des normes humanitaires et constitutionnelles les plus fondamentales ? Ce livre montre qu’on ne peut aujourd’hui ni ignorer ni lire naïvement ce penseur des limites de la raison libérale. "

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