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capitalisme - Page 5

  • Tour d'horizon... (180)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Theatrum Belli, Matthieu Debas, officier et spécialiste des arts martiaux,  estime que les Européens on besoin de renouer avec l'esprit guerrier pour sortir de la spirale du déclin...

    La martialité…Plus que jamais d’actualité

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    - devant le Cercle Aristote, le philosophe Dany Robert-Dufour présente l'histoire souterraine du capitalisme...

    Une histoire souterraine du capitalisme

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  • Tour d'horizon... (176)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur la Lettre de Comes Communication, Bruno Racouchot interroge Jérôme Fourquet sur l'archipellisation de la France...

    "L'archipellisation" de la France, résultat de luttes d'influence ?

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    - sur La pompe à phynance, Frédéric Lordon, philosophe, économiste et idéologue d'une certaine gauche radicale, répond aux questions de L'Humanité à l'occasion de la publication de son essai  Vivre sans ? Institutions, police, travail, argent… 

    Le capitalisme ne rendra pas les clés gentiment

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  • Quand la désindustrialisation tue...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Nicolas Goetzmann à Figaro Vox et consacré au recul de l'espérance de vie des Américains. Nicolas Goetzmann est économiste.

     

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    Aux États-Unis, la désindustrialisation tue

    FIGAROVOX.- Une étude publiée par le Journal of the American Medical Association a révélé l’augmentation des taux de mortalité des 25-64 ans dans toutes les catégories de la population américaine, pour la première fois dans l’histoire du pays. Pourtant, les États-Unis ont le niveau de dépenses de santé par habitant le plus élevé du monde: n’est-ce pas paradoxal?

    Nicolas GOETZMANN.- Entre 1959 et 2014, l’espérance de vie aux États-Unis est passée de 69.9 à 78.9 ans. Mais depuis lors, on assiste à un recul - pour trois années consécutives - pour en arriver à une espérance de vie de 78.6 ans en 2017. La nouvelle «donne» révélée par cette étude est que la classe d’âge qui est la plus frappée par cette hausse de la mortalité sont les 25-34 soit de +29 % entre 2010 et 2017. Les causes de ces décès ont d’ores et déjà été analysées en 2015 et ont été regroupées sous l’intitulé de «morts par désespoir» par le Prix Nobel d’économie Angus Deaton et l’économiste Anne Case (qui publieront un ouvrage en mars 2020 sur ce sujet): crise des opioïdes, maladies liées à alcool, suicides.

    On peut effectivement se poser la question du système de santé américain, qui représente près de 18 % du PIB du pays, contre 11.5 % pour un pays comme la France. Ce système américain est le plus inégalitaire au monde, c’est un élément qui permet de comprendre ce paradoxe. On peut donc y voir une cause, mais d’autres facteurs sont en jeu.

    Le fait principal est que l’on observe cette hausse de la mortalité dans des zones assez précises des États-Unis, la vallée de l’Ohio notamment. Un tiers des décès qui sont ici analysés ont eu lieu dans seulement quelques États qui sont également connus pour avoir été les principales victimes de la désindustrialisation ces dernières années, notamment suite au phénomène du «China Shock» mis en avant par les économistes David Autor, David Dorn et Gordon Hanson.

    Entre la fin des années 60 et la fin de l’année 2000, le nombre d’emplois manufacturiers est resté stable aux États-Unis, soit environ 17 millions d’emplois. Mais entre 2000 et 2009, la chute a été vertigineuse, pour atteindre 11.5 millions d’emplois, soit une chute de plus de 30 % en moins de 10 ans: c’est le «choc chinois», c’est-à-dire les conséquences sur les emplois manufacturiers de l’entrée de la Chine dans l’OMC en décembre 2001. Ici encore, ce phénomène s’est concentré sur quelques États bien particuliers, dont l’Ohio.

     

    On peut donc voir une cause liée au système de santé, mais aussi une cause plus profonde liée au désespoir engendré par la désindustrialisation. On doit tout de même ajouter les scandales liés aux opioïdes, qui ont notamment abouti à la mise en faillite du groupe pharmaceutique Purdue pharma (Oxycontin), et la mise en cause de la Chine par Donald Trump sur la question du fentanyl (fabriqué dans des laboratoires en Chine et envoyé aux consommateurs américains). C’est un phénomène qui a épargné les pays européens pour le moment, mais dont les proportions sont importantes. Comme l’indiquait le site Vox.com, sur la seule année 2016, le nombre de décès par overdose a été supérieur à celui engendré par les 10 années de guerre du Vietnam.

    Cette évolution souligne donc l’importance grandissante des décès liés à la consommation de drogue ou d’alcool, voire le suicide. Signe d’un malaise profond dans la société américaine?

    L’économiste Anne Case le résumait très bien lors d’une interview donnée au Financial Times: «Il y a quelque chose de pourri qui se passait avant même l’introduction de l’Oxycontin (…) les gens veulent nourrir la bête du désespoir. Ils peuvent le faire avec des médicaments, avec de l’alcool, avec de la nourriture»

    Il y a évidemment un malaise profond, et l’élection de Trump est un symptôme de ce même phénomène. Ici encore, plusieurs études ont montré les liens entre les zones affectées par les morts par désespoir, le «china shock», et le vote en faveur de Donald Trump. Mais il serait juste d’indiquer que ces zones étaient déjà fragilisées par le passage des années 80 et 90, qui ont été le point de départ de politiques économiques moins favorables aux salariés en comparaison de celles des 30 glorieuses. Ces zones étaient déjà fragilisées au moment du choc, et celui-ci a achevé le mouvement de façon brutale. Et les effets sociaux ne s’arrêtent pas là. Parce qu’il faut également prendre en compte d’autres paramètres ; la baisse du taux de mariage des jeunes adultes dans les zones qui ont été les plus affectées par la désindustrialisation, le niveau d’éducation, ou encore la baisse de la mobilité. L’ensemble de ces phénomènes ont été montrés au public par la littérature américaine depuis de nombreuses années, et l’image de cette Amérique pauvre n’est aujourd’hui plus une nouveauté. Lors d’une interview, Angus Deaton avait indiqué qu’il pouvait être «pire d’être pauvre dans le delta du Mississipi qu’au Bengladesh», pour souligner l’absurdité de la situation, et l’importance de la déstructuration à laquelle la société américaine fait face aujourd’hui.

    Peut-on mesurer les risques de voir une telle situation se produire en Europe?

    On peut observer un grand paradoxe entre une Europe privée de croissance depuis 10 ans, et dont le taux de chômage est encore de 7.5 %, et les États-Unis qui ont un taux de chômage au plus bas depuis 1969 (3.6 %), et une croissance qui continue de progresser à un rythme soutenu. Et pourtant, le malaise décrit n’a pas touché l’Europe de la même manière. À une exception, qui est le Royaume Uni - qui subit également une hausse de son taux de mortalité chez certaines populations - alors que le taux de chômage est également à un plus bas historique.

    Nous avons d’un côté des pays qui parviennent à connaître une croissance forte, et à se placer dans une dynamique favorable, mais dont le niveau d’inégalités engendre une désespérance très forte d’une partie de la population, pour en arriver à une hausse de la mortalité. De l’autre, nous avons des pays européens qui continuent de s’affaisser d’un point de vue économique général mais dont la population résiste, relativement à ce qui est vécu aux États-Unis. Cette différence peut s’expliquer par la différence des modèles économiques.

    Les pays anglo-saxons ont connu une période de «libéralisme économique classique» dont la conséquence a été un affaiblissement de l’État providence, mais qui ont su, au moins en partie, préserver une politique macroéconomique dynamique, notamment grâce à l’action des banques centrales. Le résultat est que le pays, dans son ensemble, continue d’avancer et conserve son rang au niveau mondial. Mais une partie importante de la population est laissée de côté. En Europe, si nous avons encore des structures d’État-providence suffisamment puissantes, notamment en France, la politique macroéconomique a été catastrophique depuis 10 ans. Les pays perdent leur rang de façon rapide (l’Union européenne représentait 30 % du PIB mondial en 2008, contre 21 % aujourd’hui), la population en souffre également, mais est encore protégée par des transferts sociaux, en comparaison des cas anglo-saxons.

    Or, c’est tout le débat actuel sur le renouvellement du capitalisme qui est ici questionné. La période post-1945 s’était déjà caractérisée par la naissance d’un capitalisme nouveau, fondé sur les deux piliers que sont la recherche du plein-emploi (par le biais des Banques centrales) et l’État-providence. Il s’agissait alors d’une réaction au libéralisme des années 20 qui se combinait avec une protection accrue des populations en période de guerre froide. Lors du virage des années 80, les pays anglo-saxons ont remis en cause l’État-providence alors que les Européens ont abandonné la recherche du plein-emploi. Ce phénomène s’est accentué lors de la chute de l’URSS en 1991.

    Mais aucun des deux systèmes n’est viable, c’est ce que nous voyons aujourd’hui. Les deux piliers sont nécessaires, la macroéconomie et l’État-providence. L’Europe doit faire un effort certain pour le premier, les pays anglo-saxons pour le second. Si les pays occidentaux veulent pouvoir connaître une période de croissance, de retour de leur puissance, tout en entraînant l’ensemble de la population dans cette dynamique, il s’agit encore de la solution la plus aboutie.

    Nicolas Goetzmann, propos recueillis par Paul Sugy (Figaro Vox, 27 novembre 2019)

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  • Baise ton prochain !...

    Les éditions Acte Sud viennent de publier un essai de Dany-Robert Dufour intitulé Baise ton prochain - Une histoire souterraine du capitalisme. Philosophe, Dany Robert-Dufour est l'auteur de nombreux essais comme Le Divin Marché (Denoël, 2007) ou Le Délire occidental (Pocket, 2018).

     

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    " Cet essai résulte d'une sidération. Celle qui m'a saisi lorsque je suis tombé sur un écrit aujourd'hui oublié, Recherches sur l'origine de la vertu morale de Bernard de Mandeville. C'est en 1714, à l'aube de la première révolution industrielle, que Mandeville, philosophe et médecin, a publié ce libelle sulfureux, en complément de sa fameuse Fable des abeilles. Cet écrit est le logiciel caché du capitalisme car ses idées ont infusé toute la pensée économique libérale moderne, d'Adam Smith à Friedrich Hayek. Fini l'amour du prochain ! Il faut confier le destin du monde aux "pires d'entre les hommes" (les pervers), ceux qui veulent toujours plus, quels que soient les moyens à employer. Eux seuls sauront faire en sorte que la richesse s'accroisse et ruisselle ensuite sur le reste des hommes. Et c'est là le véritable plan de Dieu dont il résultera un quasi-paradis sur terre. Pour ce faire, Mandeville a élaboré un art de gouverner - flatter les uns, stigmatiser les autres - qui se révélera bien plus retors et plus efficace que celui de Machiavel, parce que fondé sur l'instauration d'un nouveau régime, la libération des pulsions. On comprend pourquoi Mandeville fut de son vivant surnommé Man Devil (l'homme du Diable) et pourquoi son paradis ressemble à l'enfer. Trois siècles plus tard, il s'avère qu'aucune autre idée n'a autant transformé le monde. Nous sommes globalement plus riches. A ceci près que le ruissellement aurait tendance à couler à l'envers : les 196 d'individus les plus riches possèdent désormais autant que les 99 % restants. Mais on commence à comprendre le coût de ce pacte faustien : la destruction du monde. Peut-on encore obvier à ce devenir ? "

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  • L'éternelle truanderie capitaliste...

    Les éditions Max Milo viennent de publier un essai de Jean-François Bouchard intitulé L'éternelle truanderie capitaliste. Écrivain, économiste, consultant international pour des grandes institutions financières, Jean-François Bouchard est l'auteur chez Banquier du diable (Max Milo, 2015), biographie de Hjalmar Schacht.

     

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    " La concentration du pouvoir et de la richesse entre les mains d'une petite classe prédatrice, les crises à répétition, l'incapacité des politiciens à influencer le cours des choses, l'aggravation des inégalités et la fin de la croissance sont les marqueurs du capitalisme d'aujourd'hui.

    Celui-ci n'a plus de compétiteur depuis la chute du communisme. Peut-il à son tour mourir un jour ? Pas à court terme : le système est plus fort que les États, ses pires fripouilles bénéficient d'une large impunité et si les économistes ne comprennent plus rien ou presque à son fonctionnement, aucune alternative claire ne se dessine. Surtout, personne ne semble envisager de s'attaquer sérieusement à une réforme de fond du capitalisme financier moderne. Il faut donc vivre avec... ou pas ?

    Curieusement, à un siècle de distance, cette même situation avait été analysée par Nikolaï Dimitrievitch Kondratieff, économiste célèbre et acteur engagé de la révolution russe de 1917. Kondratieff fut exécuté par Staline en 1938 pour avoir démontré scientifiquement l'éternité du capitalisme. Aurait-il la même opinion à propos du capitalisme d'aujourd'hui ?"

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  • Divertir pour dominer...

    Les éditions L'échappée viennent de publier sous la direction de Cédric Biagini et Patrick Marcolini un recueil intitulé Divertir pour dominer 2 - La culture de masse toujours contre les peuples. Cédric Biagini dirige les éditions L'échappée et Patrick Marcolini, maître de conférence à l'université de Montpellier, est philosophe et historien des idées.

     

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    " Visionnage boulimique de séries, addiction aux jeux vidéo, gamification des activités sociales, consommation devenue divertissement ordinaire, pornographie banalisée, invasion des musées par les marques, etc. Plus aucun espace n’échappe aux productions culturelles du capitalisme hypermoderne. Le culte du fun et de la transgression, le refus immature des contraintes, la quête de sensations fortes, l’exaltation du narcissisme et les bricolages identitaires, fabriquent un nouveau type d’individu.
    Face à cette déferlante, journalistes, chercheurs et intellectuels, y compris les plus subversifs – et peut-être même surtout eux –, ont rendu les armes. À tel point que certains voient dans la culture de masse l’art de notre temps, démocratique et... rebelle. D’autres se contentent d’y dépister les stéréotypes et les rapports de domination et de fantasmer une possible réappropriation des contenus.
    Ce livre prend le contre-pied de ces abdications. Il s’inscrit dans une tradition de critique de l’aliénation, du spectacle et des modes de vie capitaliste, qu’il ravive en démontrant comment les derniers avatars de la culture de masse, omniprésents et plus efficaces que jamais, laminent les sociétés et domestiquent les esprits."

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