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capitalisme - Page 5

  • Quand la désindustrialisation tue...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Nicolas Goetzmann à Figaro Vox et consacré au recul de l'espérance de vie des Américains. Nicolas Goetzmann est économiste.

     

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    Aux États-Unis, la désindustrialisation tue

    FIGAROVOX.- Une étude publiée par le Journal of the American Medical Association a révélé l’augmentation des taux de mortalité des 25-64 ans dans toutes les catégories de la population américaine, pour la première fois dans l’histoire du pays. Pourtant, les États-Unis ont le niveau de dépenses de santé par habitant le plus élevé du monde: n’est-ce pas paradoxal?

    Nicolas GOETZMANN.- Entre 1959 et 2014, l’espérance de vie aux États-Unis est passée de 69.9 à 78.9 ans. Mais depuis lors, on assiste à un recul - pour trois années consécutives - pour en arriver à une espérance de vie de 78.6 ans en 2017. La nouvelle «donne» révélée par cette étude est que la classe d’âge qui est la plus frappée par cette hausse de la mortalité sont les 25-34 soit de +29 % entre 2010 et 2017. Les causes de ces décès ont d’ores et déjà été analysées en 2015 et ont été regroupées sous l’intitulé de «morts par désespoir» par le Prix Nobel d’économie Angus Deaton et l’économiste Anne Case (qui publieront un ouvrage en mars 2020 sur ce sujet): crise des opioïdes, maladies liées à alcool, suicides.

    On peut effectivement se poser la question du système de santé américain, qui représente près de 18 % du PIB du pays, contre 11.5 % pour un pays comme la France. Ce système américain est le plus inégalitaire au monde, c’est un élément qui permet de comprendre ce paradoxe. On peut donc y voir une cause, mais d’autres facteurs sont en jeu.

    Le fait principal est que l’on observe cette hausse de la mortalité dans des zones assez précises des États-Unis, la vallée de l’Ohio notamment. Un tiers des décès qui sont ici analysés ont eu lieu dans seulement quelques États qui sont également connus pour avoir été les principales victimes de la désindustrialisation ces dernières années, notamment suite au phénomène du «China Shock» mis en avant par les économistes David Autor, David Dorn et Gordon Hanson.

    Entre la fin des années 60 et la fin de l’année 2000, le nombre d’emplois manufacturiers est resté stable aux États-Unis, soit environ 17 millions d’emplois. Mais entre 2000 et 2009, la chute a été vertigineuse, pour atteindre 11.5 millions d’emplois, soit une chute de plus de 30 % en moins de 10 ans: c’est le «choc chinois», c’est-à-dire les conséquences sur les emplois manufacturiers de l’entrée de la Chine dans l’OMC en décembre 2001. Ici encore, ce phénomène s’est concentré sur quelques États bien particuliers, dont l’Ohio.

     

    On peut donc voir une cause liée au système de santé, mais aussi une cause plus profonde liée au désespoir engendré par la désindustrialisation. On doit tout de même ajouter les scandales liés aux opioïdes, qui ont notamment abouti à la mise en faillite du groupe pharmaceutique Purdue pharma (Oxycontin), et la mise en cause de la Chine par Donald Trump sur la question du fentanyl (fabriqué dans des laboratoires en Chine et envoyé aux consommateurs américains). C’est un phénomène qui a épargné les pays européens pour le moment, mais dont les proportions sont importantes. Comme l’indiquait le site Vox.com, sur la seule année 2016, le nombre de décès par overdose a été supérieur à celui engendré par les 10 années de guerre du Vietnam.

    Cette évolution souligne donc l’importance grandissante des décès liés à la consommation de drogue ou d’alcool, voire le suicide. Signe d’un malaise profond dans la société américaine?

    L’économiste Anne Case le résumait très bien lors d’une interview donnée au Financial Times: «Il y a quelque chose de pourri qui se passait avant même l’introduction de l’Oxycontin (…) les gens veulent nourrir la bête du désespoir. Ils peuvent le faire avec des médicaments, avec de l’alcool, avec de la nourriture»

    Il y a évidemment un malaise profond, et l’élection de Trump est un symptôme de ce même phénomène. Ici encore, plusieurs études ont montré les liens entre les zones affectées par les morts par désespoir, le «china shock», et le vote en faveur de Donald Trump. Mais il serait juste d’indiquer que ces zones étaient déjà fragilisées par le passage des années 80 et 90, qui ont été le point de départ de politiques économiques moins favorables aux salariés en comparaison de celles des 30 glorieuses. Ces zones étaient déjà fragilisées au moment du choc, et celui-ci a achevé le mouvement de façon brutale. Et les effets sociaux ne s’arrêtent pas là. Parce qu’il faut également prendre en compte d’autres paramètres ; la baisse du taux de mariage des jeunes adultes dans les zones qui ont été les plus affectées par la désindustrialisation, le niveau d’éducation, ou encore la baisse de la mobilité. L’ensemble de ces phénomènes ont été montrés au public par la littérature américaine depuis de nombreuses années, et l’image de cette Amérique pauvre n’est aujourd’hui plus une nouveauté. Lors d’une interview, Angus Deaton avait indiqué qu’il pouvait être «pire d’être pauvre dans le delta du Mississipi qu’au Bengladesh», pour souligner l’absurdité de la situation, et l’importance de la déstructuration à laquelle la société américaine fait face aujourd’hui.

    Peut-on mesurer les risques de voir une telle situation se produire en Europe?

    On peut observer un grand paradoxe entre une Europe privée de croissance depuis 10 ans, et dont le taux de chômage est encore de 7.5 %, et les États-Unis qui ont un taux de chômage au plus bas depuis 1969 (3.6 %), et une croissance qui continue de progresser à un rythme soutenu. Et pourtant, le malaise décrit n’a pas touché l’Europe de la même manière. À une exception, qui est le Royaume Uni - qui subit également une hausse de son taux de mortalité chez certaines populations - alors que le taux de chômage est également à un plus bas historique.

    Nous avons d’un côté des pays qui parviennent à connaître une croissance forte, et à se placer dans une dynamique favorable, mais dont le niveau d’inégalités engendre une désespérance très forte d’une partie de la population, pour en arriver à une hausse de la mortalité. De l’autre, nous avons des pays européens qui continuent de s’affaisser d’un point de vue économique général mais dont la population résiste, relativement à ce qui est vécu aux États-Unis. Cette différence peut s’expliquer par la différence des modèles économiques.

    Les pays anglo-saxons ont connu une période de «libéralisme économique classique» dont la conséquence a été un affaiblissement de l’État providence, mais qui ont su, au moins en partie, préserver une politique macroéconomique dynamique, notamment grâce à l’action des banques centrales. Le résultat est que le pays, dans son ensemble, continue d’avancer et conserve son rang au niveau mondial. Mais une partie importante de la population est laissée de côté. En Europe, si nous avons encore des structures d’État-providence suffisamment puissantes, notamment en France, la politique macroéconomique a été catastrophique depuis 10 ans. Les pays perdent leur rang de façon rapide (l’Union européenne représentait 30 % du PIB mondial en 2008, contre 21 % aujourd’hui), la population en souffre également, mais est encore protégée par des transferts sociaux, en comparaison des cas anglo-saxons.

    Or, c’est tout le débat actuel sur le renouvellement du capitalisme qui est ici questionné. La période post-1945 s’était déjà caractérisée par la naissance d’un capitalisme nouveau, fondé sur les deux piliers que sont la recherche du plein-emploi (par le biais des Banques centrales) et l’État-providence. Il s’agissait alors d’une réaction au libéralisme des années 20 qui se combinait avec une protection accrue des populations en période de guerre froide. Lors du virage des années 80, les pays anglo-saxons ont remis en cause l’État-providence alors que les Européens ont abandonné la recherche du plein-emploi. Ce phénomène s’est accentué lors de la chute de l’URSS en 1991.

    Mais aucun des deux systèmes n’est viable, c’est ce que nous voyons aujourd’hui. Les deux piliers sont nécessaires, la macroéconomie et l’État-providence. L’Europe doit faire un effort certain pour le premier, les pays anglo-saxons pour le second. Si les pays occidentaux veulent pouvoir connaître une période de croissance, de retour de leur puissance, tout en entraînant l’ensemble de la population dans cette dynamique, il s’agit encore de la solution la plus aboutie.

    Nicolas Goetzmann, propos recueillis par Paul Sugy (Figaro Vox, 27 novembre 2019)

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  • Baise ton prochain !...

    Les éditions Acte Sud viennent de publier un essai de Dany-Robert Dufour intitulé Baise ton prochain - Une histoire souterraine du capitalisme. Philosophe, Dany Robert-Dufour est l'auteur de nombreux essais comme Le Divin Marché (Denoël, 2007) ou Le Délire occidental (Pocket, 2018).

     

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    " Cet essai résulte d'une sidération. Celle qui m'a saisi lorsque je suis tombé sur un écrit aujourd'hui oublié, Recherches sur l'origine de la vertu morale de Bernard de Mandeville. C'est en 1714, à l'aube de la première révolution industrielle, que Mandeville, philosophe et médecin, a publié ce libelle sulfureux, en complément de sa fameuse Fable des abeilles. Cet écrit est le logiciel caché du capitalisme car ses idées ont infusé toute la pensée économique libérale moderne, d'Adam Smith à Friedrich Hayek. Fini l'amour du prochain ! Il faut confier le destin du monde aux "pires d'entre les hommes" (les pervers), ceux qui veulent toujours plus, quels que soient les moyens à employer. Eux seuls sauront faire en sorte que la richesse s'accroisse et ruisselle ensuite sur le reste des hommes. Et c'est là le véritable plan de Dieu dont il résultera un quasi-paradis sur terre. Pour ce faire, Mandeville a élaboré un art de gouverner - flatter les uns, stigmatiser les autres - qui se révélera bien plus retors et plus efficace que celui de Machiavel, parce que fondé sur l'instauration d'un nouveau régime, la libération des pulsions. On comprend pourquoi Mandeville fut de son vivant surnommé Man Devil (l'homme du Diable) et pourquoi son paradis ressemble à l'enfer. Trois siècles plus tard, il s'avère qu'aucune autre idée n'a autant transformé le monde. Nous sommes globalement plus riches. A ceci près que le ruissellement aurait tendance à couler à l'envers : les 196 d'individus les plus riches possèdent désormais autant que les 99 % restants. Mais on commence à comprendre le coût de ce pacte faustien : la destruction du monde. Peut-on encore obvier à ce devenir ? "

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  • L'éternelle truanderie capitaliste...

    Les éditions Max Milo viennent de publier un essai de Jean-François Bouchard intitulé L'éternelle truanderie capitaliste. Écrivain, économiste, consultant international pour des grandes institutions financières, Jean-François Bouchard est l'auteur chez Banquier du diable (Max Milo, 2015), biographie de Hjalmar Schacht.

     

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    " La concentration du pouvoir et de la richesse entre les mains d'une petite classe prédatrice, les crises à répétition, l'incapacité des politiciens à influencer le cours des choses, l'aggravation des inégalités et la fin de la croissance sont les marqueurs du capitalisme d'aujourd'hui.

    Celui-ci n'a plus de compétiteur depuis la chute du communisme. Peut-il à son tour mourir un jour ? Pas à court terme : le système est plus fort que les États, ses pires fripouilles bénéficient d'une large impunité et si les économistes ne comprennent plus rien ou presque à son fonctionnement, aucune alternative claire ne se dessine. Surtout, personne ne semble envisager de s'attaquer sérieusement à une réforme de fond du capitalisme financier moderne. Il faut donc vivre avec... ou pas ?

    Curieusement, à un siècle de distance, cette même situation avait été analysée par Nikolaï Dimitrievitch Kondratieff, économiste célèbre et acteur engagé de la révolution russe de 1917. Kondratieff fut exécuté par Staline en 1938 pour avoir démontré scientifiquement l'éternité du capitalisme. Aurait-il la même opinion à propos du capitalisme d'aujourd'hui ?"

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  • Divertir pour dominer...

    Les éditions L'échappée viennent de publier sous la direction de Cédric Biagini et Patrick Marcolini un recueil intitulé Divertir pour dominer 2 - La culture de masse toujours contre les peuples. Cédric Biagini dirige les éditions L'échappée et Patrick Marcolini, maître de conférence à l'université de Montpellier, est philosophe et historien des idées.

     

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    " Visionnage boulimique de séries, addiction aux jeux vidéo, gamification des activités sociales, consommation devenue divertissement ordinaire, pornographie banalisée, invasion des musées par les marques, etc. Plus aucun espace n’échappe aux productions culturelles du capitalisme hypermoderne. Le culte du fun et de la transgression, le refus immature des contraintes, la quête de sensations fortes, l’exaltation du narcissisme et les bricolages identitaires, fabriquent un nouveau type d’individu.
    Face à cette déferlante, journalistes, chercheurs et intellectuels, y compris les plus subversifs – et peut-être même surtout eux –, ont rendu les armes. À tel point que certains voient dans la culture de masse l’art de notre temps, démocratique et... rebelle. D’autres se contentent d’y dépister les stéréotypes et les rapports de domination et de fantasmer une possible réappropriation des contenus.
    Ce livre prend le contre-pied de ces abdications. Il s’inscrit dans une tradition de critique de l’aliénation, du spectacle et des modes de vie capitaliste, qu’il ravive en démontrant comment les derniers avatars de la culture de masse, omniprésents et plus efficaces que jamais, laminent les sociétés et domestiquent les esprits."

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  • Interdit d'interdire : "Contre le libéralisme" avec Alain de Benoist...

    Le 14 mars 2019, dans son émission « Interdit d'interdire », sur RT France, Frédéric Taddeï recevait, notamment, Alain de Benoist pour évoquer son dernier essai Contre la capitalisme (Rocher, 2019). Philosophe et essayiste, Alain de Benoist est directeur des revues Nouvelle École et Krisis.

     

                                    

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (44)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Sans doute le temps est-il venu de comprendre que le libéralisme, compagnon de route de la droite contre le totalitarisme communiste depuis la guerre, est un adversaire bien plus pernicieux que ne l’a été le communisme. Plus pernicieux dans la mesure où il repose sur une véritable anthropologie qui modèle l’ensemble des peuples et brise toutes les cultures différenciées qu’il affronte comme autant d’obstacles au déploiement planétaire de la marchandise. Plus pernicieux dans la mesure où il regarde chaque individu comme substituable à un autre du moment qu’il consomme et donc dépourvu de ses racines et de son identité propre. Plus pernicieux dans la mesure où le « moulag » (différent du goulag) qu’il a instauré progressivement se montre beaucoup plus efficient pour dresser les peuples que sa lointaine et obsolète matrice soviétique. Plus pernicieux dans la mesure où se refusant à reconnaitre l’homme comme animal politique il en vient à pratiquer une impolitique serve de l’économie. ci-jointe une critique très favorable du livre qu’Alain de Benoist vient de consacrer au libéralisme Contre le libéralisme. La société n’est pas un marché (éditions du Rocher) par Jean-Paul Brighelli qui en profite pour vanter les mérites de la revue Éléments :

    https://blog.causeur.fr/bonnetdane/contre-le-liberalisme-002627

     
    Alain de Benoist en entretien avec Édouard Chanot pour son livre Contre le libéralisme. La société n’est pas un marché.  « Les Gilets Jaunes ont redécouvert les bienfaits du commun dans une société individualiste » :
     
     
     
    Le livre d’Alain de Benoist a fait l’objet d’une critique captivante dans la lettre dominicale de Slobodan Despot. Elle est signée d’Éric Werner ancien professeur de philosophie politique à l’université de Genève :
     
     
    Alain de Benoist opposé à Alain Minc dans un débat organisé par Alexandre Devecchio pour Le Figaro Magazine et Figaro vox. Sans doute le signe d’un début de réhabilitation pour l’un des intellectuels les plus 
    brillants de sa génération qui fut mis injustement (mais la justice n’est pas de ce monde) au rencart  :
     

    Selon Vincent Lapierre présent à Paris pour l’acte XIII des Gilets Jaunes il ne fait plus de doute que les casseurs, antifa et autres black-block présents depuis quelques semaines  dans toutes les manifestations ne sont là que pour pourrir le mouvement, lui donner une image violente dont les médias raffolent et accessoirement y exercer leur talents de kapo en en chassant tous ceux qui ont la réputation de nourrir des sympathies pour un « fascisme » imaginaire. Les quelques centaines de miliciens antifa se montrent ainsi des auxiliaire précieux de la police pour détruire un mouvement qui, surgi d’une France invisible jusqu’alors en dormition, n’a pas su se structurer afin d’éliminer de ses rangs un cancer qui risque d’en venir à bout :  

     
    Vincent Lapierre à l’acte XIV des GJ perturbé par les ratonnades des antifa :
     
     
    Autre reportage incisif au coeur de la manifestation parisienne des Gilets Jaunes pour l’acte XV. Il montre une réalité bien différente de celle qui à cours dans les médias de grand chemin :
     
     
    La piste des « fascistes » semeurs de haine et de violence refuse de se démentir. Il est vrai qu'elle a tellement servi depuis des décennies quelle est devenue le réflexe conditionné des médias pavloviens autant que des politiques qu’on appelle non sans ironie « responsables ». C’est pourquoi cet article du Point se lit comme l’exception qui confirme la règle. Bon, il n’était pas très difficile de conclure comme le fait l’hebdomadaire à la culpabilité de l’extrême gauche puisque les antifa signent leurs forfaits avec, il faut bien le reconnaitre, une mansuétude des forces de police et de ceux qui les commandent qui ne doit étonner que les demeurés de la politique et de ses coups bas :
     
     
    Michel Drac trace à gros traits dans une courte vidéo les différences majeures entre la situation de la France en 1968 et en 2018, et les dissemblances qui s’ensuivent entre la révolte étudiante et celle des Gilets Jaunes. Il distingue cinq différences essentielles dont la plus importante lui parait être l’existence de l'euro qui nous interdit toute dévaluation alors qu’après les cadeaux offerts aux syndicats en juin 1968 Pompidou devenu président avait pu dévaluer fortement le franc :
     
     
    Toujours dans Le Point, un article de Jérôme Fourquet intitulé « France, le grand bouleversement » qui annonce ce que des esprits affutés avaient révélé depuis une quarantaine d’années à savoir le grand remplacement en marche, vécu alors comme un succession de fake news tout juste bonnes pour les rustres amateur de conspirations :
     
     
    Alain Finkielkraut témoignait sur Bfm-Tv au lendemain de l’incident auquel il a été confronté en marge du quatorzième acte de Gilets Jaunes. L’indignation justifiée qu’a soulevé cette agression verbale a constitué le point d’orgue d’une campagne contre l’antisémitisme qui prend des allures dantesques (alors que la hausse des actes réputés antisémites s’inscrit tendanciellement dans une baisse de 8,5% depuis 18 ans). On notera que le philosophe sait voir ce qu’il voit et le dit tranquillement : le petit groupe de manifestants qui s’en est pris à lui était constitué de salafistes fanatisés dont l’un au moins, le plus véhément, est connu du renseignement et a été arrêté depuis. Il fréquente la galaxie Milli Gorus, un réseau de mosquées turques. Contre cette montée de l’antisémitisme, surtout marquée par des graffitis de pissotière, la gauche divine, comme toujours a appelé à des manifestations qui mobilisent le banc et l’arrière banc des bonnes consciences « antifascistes ». Finkielkraut n’est pas dupe de cette récupération de la mémoire juive dans une démonstration au cours de laquelle il s’est agi d’accuser le Rassemblement National (alors que Marine Le Pen fut l’une des première à marquer sa solidarité avec l’académicien) et de refuser de comprendre d’où vient présentement l’essentiel du nouvel antisémitisme. Les organisateurs, intellectuellement déficients ou paresseux, présenteront cette nouvelle vague d’antisémitisme comme un avatar de celui des années trente qui était endogène contrairement à celui d’aujourd’hui qui est exogène et se présente sous les traits avantageux de l'antiracisme. Pour toutes ces raisons Alain Finkielkraut se montrait dubitatif  par rapport à cette manifestation qui rameutait dans le cortège des pleureuses nombre de maires de banlieue qui n’ont de cesse d’alimenter le clientélisme communautariste afin d’y gagner, espère-t-ils, leur réélection. Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes :
     
    Alain Finkielkraut, extraits d’un entretien revigorant à Die Welt :
     
    Michel Onfray n’est pas dupe des manoeuvre et des coups bas qui accompagnent les insultes qu’a dû endurer Alain Finkielkraut lors de sa rencontre inopinée avec l’acte quatorze des Gilets Jaunes : 
     
     
    L’historien israélien (de gauche) Shlomo Sand remet en place le président Macron concernant son amalgame entre « anti-sionisme » et « antisémitisme ». Texte de 2017 publié par Mediapart :  
     
     
    Alors que l’on s’interroge en haut lieu sur les accointances supposées entre anti-sionisme et antisémitisme, un article de l’historien Henry Laurens vient justement montrer que de 1933 à1939 les sionistes n’hésitèrent pas à « collaborer » avec l’Allemagne nazie au grand dam de ceux qui mettaient en avant la lutte contre l’antisémitisme du national-socialisme par l’arme du boycott. Le travail d’historien pratiqué scrupuleusement montre une fois de plus que la réalité des faits se distancie grandement des schémas manichéens qui ont cours dans notre bel aujourd'hui  :
     
     
    Une revue de presse consacrée à l’antisémitisme par l’OJIM. L’ensemble des articles collationnés mettent en cause le RN et LFI alors que la totalité des homicides judéophobes relevés en France depuis une dizaine d’années désigne des criminels issus de l’immigration arabo-musulmane. De même le lien entre islamisme et antisémitisme est passé sous silence. Comment résoudre un problème grave si l’on ne sait ou l’on ne veut pas en poser correctement toutes les données ? :
     
     
    Du RIFifi à la Nouvelle Librairie, tel est le titre de la très récente émission produite par Radio Méridien Zéro. Avec François Bousquet qui explique parfaitement le projet de ZAR (zone à reconquérir) que constitue pour lui la librairie et l’ensemble des initiatives qui s’articulent à elle (les 34 premières minutes de l’émission). Xavier Eman ensuite. Il anime la revue papier de Zentropa, un fanzine paraissant tous les deux mois. Il publie par ailleurs un deuxième livre Terminus pour le hussard (éd Auda Isarn) et en dehors de sa chronique régulière dans Éléments co-dirige l'excellente revue Livr’arbrites dont la dernière livraison est consacrée à Ernst Jünger. Thierry Bouzard conclut l'émission avec une réflexion sur le Rock Identitaire Français :
     
     
    Concernant Ernst Jünger on peut lire également une étude de la germaniste Isabelle Grazioli-Rozet parue sur le site Philitt et consacrée à la rencontre intellectuelle entre Jünger et Mircea Eliade. Rencontre qui aboutit à la création de la revue Antaios, première version. Une deuxième version paru plus tardivement dans les années 90, dirigée par Chritopher  (deux parties) :
     
     
     
    Michel Drac présente La doctrine du fascisme publiée en 1932. Ce livre écrit partiellement par le philosophe Giovanni Gentile et signé de Benito Mussolini condense la vision du monde telle que la percevait le Duce une dizaine d’années après la marche sur Rome. Le résumé qu’en fait Drac est concret, précis et objectif et nous éloigne très rapidement des simplifications polémiques dont les discours contemporains sur le fascisme se sont gavés. Les clichés dont témoignent ces lieux communs doivent beaucoup à la réthorique stalinienne des années trente. Leur persistance est une des marques du succès de la stratégie gramsciste mise en œuvre dès cette époque par l’internationale communiste. Ce compte rendu lumineux signale aussi bien les insuffisances que les réussites de ce régime qui prétendait soumettre l’individu à l’État. Il souligne également la résurgence païenne que représentait cette conception du monde, pour aussi bizarre et inattendue que cela paraisse. Pour Drac elle fut incubée tout au long de l’existence du Saint Empire Romain Germanique qui comprenait une large partie de l’Italie contemporaine. Pour terminer Michel Drac se livre à un exercice amusant, celui de fachomètre  consistant à classer les forces politiques françaises en fonction de leur facho attitude.  
    Macron s’en sort premier de la liste, ce qui n’étonnera personne :
     
     
    Pourquoi Viktor Orban mène-t-il une politique résolument nataliste ? :
     
     
    La social-démocrate Annika Strandhäll, ministre suédoise de la Sécurité sociale, a déclaré dans un tweet que la politique nataliste hongroise mise en place par le gouvernement Orban « ressemblait aux années 30 ». « Ce qui se passe en Hongrie est alarmant. Orban souhaite que davantage d’ « authentiques » enfants hongrois naissent. Cette politique ressemble à celle des années des années trente ». Afin d’en juger plus objectivement, ce qui n’est pas difficile, voici le discours sur l’état de la nation hongroise prononcé au mois de février de cette année où Orban détaille les mesures prises pour réveiller la natalité hongroise. Un crime odieux, apparemment, pour les tenants de l’idéologie libérale-libertaire qui recourent sans mesure à la reductio ad hitlerum
     
     
    La machine politique russe en quête de « volonté longue ». Une étude magistrale de Vladislav Surkov, l’un des conseillers de Poutine, qui s’exprime avec un sens accompli des réalités présentes :
     
     
    Excellente critique par la démographe Michèle Tribalat  du livre de Paul Collier Exodus. Immigration et multiculturalisme au XXI siècle qui vient d’être traduit de l’Américain aux éditions de L'artilleur :
     

    Pour Paul-Francois Schira, juriste et énarque : « Il n’y a pas de destin commun sans enracinement ». Interview accordée au Figaro Vox à l’occasion de la sortie de son dernier essai La demeure des hommes paru chez Tallandier. Dans ce très intéressant entretien qui s’articule autour d’une citation empruntée à Polybe « Aucune civilisation ne cède à une agression extérieure si elle n’a pas d’abord développé un mal qui l’a rongée de l’intérieur » l’auteur instruit intelligemment le procès du libéralisme et de l’individualisme :
     
     
    Point de vue d'Hervé Juvin sur l’idéologie du progrès qui se place au coeur de la doctrine politique d’Emmanuel Macron qui s’en veut le représentant exclusif face aux forces « obscurantistes » du conservatisme et du nationalisme. « L’avenir tel que la République en Marche veut y conduire la France a été écrit en 1990, explique Juvin. Libre échange, entreprises mondiales, sociétés multiculturelles, règne du droit et uniformisation du monde sur le modèle américain ». Aucune des promesses énoncées dans les années 90 par ce programme n’ont été tenues, et Juvin en tire lucidement les leçons argumentées. Selon lui, le globalisme c’est le passé, et le localisme l'avenir :
     
     
    Jean-Paul Demoule qui avait connu il y a quelques années un relatif succès de librairie en publiant Mais où sont passés les Indo-européens se voit aujourd’hui « corrigé »  par trois linguistes spécialisés dans l’étude des langues indo-européennes. La thèse centrale soutenue par Demoule suggérait que les Indo-européens étaient une vue de l’esprit essentiellement soutenue par les cerveaux maniaques du nazisme. Cette politisation outrancière d’une question historique très mal comprise lui vaut cette fois un blâme bien mérité. Article difficile qui pour être pleinement savouré exige que l’on appréhende les bases de la linguistique :
     
     
    L’étonnant parcours de la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg, coqueluche internationale de l’environnement (et de la société multiculturelle). Une fabrication du capitalisme vert bien décidé à ne pas renoncer à la « croissance ». Elle sert ainsi de label aux spin-doctor d'un réseau créé par le Forum économique mondial en 2011. Les jeunes qu’elle embrigade savent-ils qu’ils marchent pour la davocratie ? :
     
     
    Richard Labévière spécialiste du Proche-Orient était l’invité d’Élise Blaise sur le plateau  de Samedi Politique (TVL). Il rend compte de la situation militaire en Syrie et explique pourquoi la diplomatie française vidée de tous ses experts en islamologie et d’arabisants s’est mise à la remorque d’idéologues néo-conservateurs qui obéissent d’abord aux intérêts américains au dépens de nos propres atouts dans la région. La France a eu tout faux depuis les débuts de la crise en 2011 et se trouve désormais exclue du jeu (première référence). Il est largement question dans cette vidéo de l’article du colonel Legrier qui commandait l’artillerie française dans la zone Irakienne. Cet article qui a fait l’objet d’un interdit du gouvernement Macron constitue la seconde référence  :
     
     
     
    Entretien de Thibault Isabel avec le philosophe et mathématicien Olivier Rey sur Pasolini à propos de l’ouvrage de ce dernier intitulé « Le chaos. Contre la terreur » dont il a écrit la préface. Le livre est édité chez RN  :
     
     
    Toujours sur le même site un article plus ancien de Falk van Gaver sur l’effondrement à venir. De manière générale les dizaines d’articles publiés sur L’inactuelle sont très intéressants et apportent un complément 
    de réflexion à une revue comme Krisis :
     
     
    L’une des plus récentes interviews de L’inactuelle est celle de l'excellent Dany-Robert Dufour, spécialiste de la critique du libéralisme. Il aborde ici la notion de peuple et la difficulté de le représenter. Il décrypte également l’anthropologie libérale toute entière fondée sur le paradigme de l’agent individuel cherchant en permanence à maximiser son meilleur intérêt. Ce modèle apparait pour le première fois chez le penseur anglais du XVIII siècle Mandeville, auteur de La Fable des abeilles (« les vices privés fondent l’harmonie sociale »). Une telle approche ne peut déboucher que sur la généralisation de la pléonexie que l’on voit s’étaler partout de nos jours. Dufour vient de publier Le code Jupiter. Philosophie de la ruse et de la démesure aux éditions des Equateurs, sous le pseudonyme de Démosthène : 
     
     

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