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amérique - Page 23

  • Sarko l’Américain, ou les fausses confidences de Wikileaks...

    Nous reproduisons ici un excellent point de vue de Jean-Philippe Immarigeon, mis en ligne par De Defensa, consacré à l'américanolâtrie de notre président et à sa politique d'alignement sur les Etats-Unis... Auteur d'un Sarko l'Américain (Bourin, 2007) particulièrement clairvoyant, Jean-Philippe Immarigeon a aussi écrit deux essais critiques sur les Etats-Unis, American Parano (Bourin, 2006) et L'imposture américaine (Bourin, 2009), qui méritent tout particulièrement d'être lus ! 

     

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    Sarko l’Américain, ou les fausses confidences de Wikileaks

    On savait la fascination du président français pour une Amérique qu’il connaît d’ailleurs bien peu, et le peu qu’il connaît bien mal, représentation de clichés éculés et désormais dépassés, quand ils n’ont pas été toujours faux. De ce point de vue Wikileaks ne nous apprend pas grand chose. Le Monde vient de faire une synthèse instructive de ces fausses confidences. Par delà le portrait limpide d’un bonhomme d’un simplisme consternant qui voit dans l’Amérique autoritaire et paternaliste (ce en quoi il n’a pas tort, et c’est ce qui est intéressant dans son américanolâtrie) le substitut freudien d’un père parti quand il avait quatre ans et qui ne lui a jamais dit ni d’aller ranger sa chambre ni d’aller finir ses devoirs, il y a la confirmation que l’alignement de la France sur les Etats-Unis relève au mieux d’un parti-pris idéologique, au pire d’un caprice d’adolescent immature préoccupé à mettre bas, pour exister, un héritage gaullien trop grand pour lui.

    Passons sur les considérations peu amènes sur la vie privée cascadante de Nicolas, qui lui aurait barré toute carrière politique outre-Atlantique. Sur le fond et des sujets plus essentiels pour la nation, on a confirmation que, quelque soient ses protestations ultérieures, nous aurions eu Sarkozy président de la République dès 2003, l’armée française se rejouerait un remake de la Bataille d’Alger à Sadr City et dans les faubourgs de Bagdad. L’opposition résolue de nos généraux, au diapason de l’opinion publique, aura dissuadé le nouvel élu de trop insister par la suite. Mais ses visites aux Etats-Unis et ses entretiens avec les cercles les plus néoconservateurs, notamment à l’automne 2006 où il taxa d’arrogant le refus de la France et se répandit contre son pays et sa diplomatie, n’étaient ni innocentes ni protocolaires. Cela n’empêchait pas le candidat Sarkozy d’affirmer crânement le 14 janvier 2007 que «Jacques Chirac a fait honneur à la France quand il s’est opposé à la guerre en Irak, qui était une faute», puis, une fois élu, que «La France était, grâce à Jacques Chirac, et demeure hostile à cette guerre.»

    Mais il y a la guerre d’Afghanistan, qu’un chef d’état-major français qualifiait de merdier dans lequel la France n’avait rien à faire, quelques semaines à peine avant que Sarkozy ne nous y replonge. Et il a décidé cela en négation de son engagement vis-à-vis des électeurs, pris entre les deux tours de l’élection présidentielle, là où les paroles comptent. Souvenons-nous, c’était le 26 avril 2007 sur France 2 : «La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisif. – (Arlette Chabot) Même s’il faut poursuivre une présence pour empêcher les Talibans de revenir au pouvoir… ? – Je vous ai dit qu’elle était ma réponse […] Le président de la République (Chirac) a pris la décision de rapatrier nos forces spéciales et un certain nombre d’éléments. C’est une politique que je poursuivrai. Et de toute manière si vous regardez l’histoire du monde, aucune armée étrangère n’a réussi dans un pays qui n’était pas le sien. Aucune, quelque soit l’époque, quel que soit le lieu.» Il ne s’agissait pas seulement de poursuivre la politique de son prédécesseur, il s’agissait d’expliquer pourquoi cette guerre est historiquement une ânerie.

    Or ce qu’indiquent les documents diplomatiques américains, c’est que Nicolas Sarkozy nous mentait effrontément pour être élu, et avait déjà pris la décision de faire au moins cette guerre-là pour plaire à Washington. Si nous étions adeptes des grands mots, celui de forfaiture s’imposerait. Et concernant l’Iran, dossier dans lequel la France joue les va-t’en-guerre avec d’autant plus d’aisance qu’elle n’a plus les moyens nécessaires à une participation, même symbolique, à une action contre la Perse, le mot duplicité s’impose. Qui affirmait le 26 février 2007 sur BFM TV son opposition à une intervention, précisant que : «quand on voit ce qui se passe avec l’Irak, qui peut croire que c’est une perspective crédible ?», ajoutant que les Etats-Unis étaient dans une « impasse » ?

    Concernant l’OTAN, les militaires français, qui ne cachaient pas leur perplexité devant la perspective d’une réintégration, peuvent désormais s’épargner le ridicule de trouver, a posteriori et sur ordre, des justifications controuvées. Les documents américains montrent que Nicolas Sarkozy l’avait décidée avant même son élection, qu’il n’était même pas question pour lui d’en discuter. La conséquence, bien visible, est double : d’une part aucune contrepartie n’a été obtenue puisque les Américains, à qui le candidat avait fait cette promesse, n’ont rien lâché, le fait étant par avance acquis. Mais les dictateurs chinois, libyens et autres, qui profitent des piètres talents de négociateur du président français, agissent de même depuis mai 2007. D’autre part, Nicolas Sarkozy n’a même pas fait semblant d’ouvrir un débat sur la question, et il ne faut pas s’étonner qu’aujourd’hui les Français cherchent les raisons de leur retour dans l’OTAN.

    Ce n’est pas tant que nos troupes soient sous commandement US, sans que notre président n’ait son mot à dire lorsqu’il s’agit de virer et remplacer celui qui commande à nos troupes en Afghanistan, qui est grave : c’est l’adoption inutile et à contretemps des standards américains, technologiques bien sûr malgré leur échec après 30 ans de RMA et de TransformationD>, mais aussi bureaucratiques qui assèchent nos forces d’un millier d’officiers désormais ronds-de-cuirs qui font défaut sur le terrain.

    Que dire alors du Livre Blanc de 2008 rédigé par une commission Mallet dont les membres furent sélectionnés en proportion de leur allégeance atlantiste, commande du prince où l’on invente un concept stratégique de résilience tiré de la psychanalyse de salon ? Discours dont on réalise la vacuité et l’inanité malgré une littérature acrobatique qui tente d’y mettre de la consistance, qui a rouvert la voie à une résurgence de l’extrême droite, mélangeant délibérément guerre étrangère et sécurité intérieure, voyant derrière chaque Beur des quartiers un Taliban en puissance ; discours que l’armée ne peut accepter sans devoir un jour intervenir sur le territoire national, alors qu’elle sait que, historiquement et constitutionnellement, elle ne le peut pas.

    Ceci étant dit, ou plutôt redit, et comme je l’avais écrit il y a trois ans dans mon Sarko l’Américain, l’avantage du personnage est sa consternante prévisibilité, à l’image de tous ceux qui se coulent dans le déterministe le plus étriqué. Il en avait donné un avant-goût six mois avant son élection, dans un retentissant entretien paru dans Philosophie Magazine, où il définissait la liberté uniquement sous l’angle de la transgression (ce en quoi il n’est finalement qu’un gamin de banlieue…) : il vient de récidiver la semaine dernière, en faisant du « non » systématique le signe du caractère responsable. Dès lors que la politique d’une vieille nation millénaire semble être rabaissée au rang de travaux pratiques du premier cours de première année de psychanalyse appliquée, l’étape suivante de cet homme qui se cherche encore la soixantaine venant sera, après la recherche du géniteur, celle du meurtre du père. « Ce sera le jour où Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Nagy-Bocsa trouvera la force et le courage de dire en notre nom à tous : Merde à l’Amérique ! ». Dans l’intervalle, Wikileaks aura été utile, non pour nous apprendre quoique ce soit que nous ne sachions déjà, mais pour nous confirmer que, depuis mai 2007, la France perd du temps, et que dans ce monde qui bouge trop vite, ce retard risque de lui être fatal.

    Jean-Philippe Immarigeon (De Defensa, 3 décembre 2010) 

     

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  • La guerre du dollar est déclarée !...

    Va-t-on vers la fin du règne du la devise américaine ? L'injection dans l'économie américaine de 600 milliards de dollars, obtenus en faisant tourner la planche à billets, devrait accéler la chute inéluctable du billet vert...

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    La guerre du dollar est déclarée

    Même si la plupart des marchés financiers (actions, obligations, matières premières...) ont fêté depuis mercredi l'annonce de l'injection de 600 Mds$ supplémentaires par la Fed dans le système financier, beaucoup de pays craignent des effets secondaires négatifs pour eux...

    En effet, la faiblesse du Dollar, entretenue par la création monétaire massive de la Fed, ressemble fort à de la dévaluation compétitive, même si Washington s'en défend !... De nombreuses économies exportatrices sont ici pénalisées par l'appréciation de leur monnaie, accroissant le risque de "guerre des devises" et de mesures protectionnistes.

    Ainsi, côté européen, les critiques ont fusé hier depuis Paris et Berlin : le ministre allemand de l'Economie, Rainer Brüderle, a affirmé qu'il ne "voyait pas sans inquiétude" la décision de la Fed. Christine Lagarde, la ministre française de l'Economie, a regretté dans un entretien publié par le 'Wall Street Journal', que l'Euro "porte le poids" de la décision de la Fed : "Je ne suis pas en train de porter un jugement sur l'assouplissement quantitatif américain... Mais cela montre le besoin impératif de repenser le système monétaire international et les mécanismes de coopération", a-t-elle ajouté, à moins d'une semaine du sommet du G20 de Séoul. La France prendra à cette occasion la présidence tournante de cette entité, et a d'ores et déjà placé comme priorité la réorganisation du système monétaire international...

    Dans les pays émergents, l'inquiétude est encore plus vive après la décision de la Fed : La Corée du Sud a fait savoir hier qu'elle cherchait activement des moyens de réduire la volatilité provenant d'afflux brutaux de liquidités. Le pays pourrait ainsi limiter l'accès des investisseurs étrangers à certains produits financiers et rétablir une taxe sur les investissements non-domestiques en obligations coréenne.

    La Thaïlande a déjà choisi de créer une taxe sur les obligations courant octobre, sans réussir jusqu'à présent à stopper la poussée de son Baht. A Hong Kong, dont la monnaie est ancrée de facto au Dollar, les entrées de capitaux ont déjà entraîné une hausse de 50% des prix de l'immobilier depuis le début 2009, et le gouvernement devrait être amené à restreindre les conditions de crédit dans les prochains mois pour calmer le marché immobilier.

    Au Japon, la politique expansionniste de la Banque centrale, encore confirmée aujourd'hui par la BoJ, n'a pas suffi jusqu'à présent à empêcher une flambée du Yen, qui évolue à ses plus hauts niveaux depuis 15 ans face au Dollar.

    Quant aux autorités chinoises, elles n'ont pas réagi officiellement à la décision de la Fed... Les observateurs estiment qu'elles doutent des effets positifs de ces mesures sur la croissance économique, mais qu'elles sont inquiètes des conséquences d'une dépréciation du Dollar, alors que les emprunts d'Etats américains constituent une grosse partie des réserves de changes de Pékin.

    Boursier.com (5 novembre 2010)

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  • Un candidat de l'étranger...

    On nous a fait savoir depuis New York, par l'intermédiaire de l'hebdomadaire Newsweek daté du 31 octobre, que Dominique Strauss-Kahn, "the top guy", après avoir "sauvé" la finance mondiale, est prêt à diriger la France...

    Après Sarko l'Américain, DSK ?...

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  • 20 000 milliards de dollars !...

    Analyste financier et observateur lucide des milieux de la bourse, Edouard Tétreau a passé ces trois dernières années aux Etats-Unis et a pu observer aux premières loges le déroulement de la crise. Avec 20 000 milliards de dollars - chroniques de la folie américaine, publié chez Grasset, il nous offre une portrait sans fard d'un pays malade et au bord de l'explosion ...

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    "Vous voulez la bonne ou la mauvaise nouvelle ?
    La bonne : l’Amérique est de retour. Le « Yes we can » de Barack Obama semble avoir galvanisé un pays sous tension, sorti d’une crise sans précédent aucun depuis 1929, et en voie de guérison.
    La mauvaise : l’Amérique aura bientôt (2020) atteint le seuil de 20.000 milliards de dollars de dette publique. Premier créancier : la Chine. D’après Edouard Tétreau, qui conjugue dans ce livre hilarant mais effrayant le talent de l’humoriste et le fiel du pamphlétaire, la première puissance mondiale ne remboursera jamais sa dette. Vous vous en fichez ? Vous avez tort : c’est VOUS qui allez payer.
    Après Analyste, plongée au cœur de la folie des marchés financiers, le nouveau Tétreau nous précipite dans l’œil du cyclone : l’aberration de la puissance américaine, du Kansas à Manhattan, d’une chambre forte à un bureau de lobbyiste. En trois parties, Requiem, Born Again, Apocalypse, c’est l’Amérique dans tous ses états : la religion comme marché, les 75 millions de chiens domestiques sur-nourris, les vautours de Wall Street qui ne savent rien, disent-ils, des produits toxiques, un taux d’intérêt à 79,9 %, la faillite de Lehman Brothers vue d’un balcon privilégié, mais aussi l’immigration galopante, l’hispanisation de la société, le dynamisme de la Silicon Valley, une visite à Detroit ou à Palo Alto, la Californie propre ou le Mexique en surchauffe. « Je ne connais pas de pays où l’amour de l’argent tienne une plus large place dans le cœur de l’homme. » La phrase de Tocqueville n’a pas pris une ride… "

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  • L'Europe, protectorat américain...

    Nous mettons ici en ligne une chronique récente d'Eric Zemmour sur RTL (21 octobre 2010) consacré au rôle de l'OTAN dans la vassalisation de l'Europe....  


    Eric Zemmour : L'OTAN, un mort très fringant !
    envoyé par rtl-fr. - L'info video en direct.

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  • La mer contre la terre !

    Apôtre influent du "Sea Power", inspirateur de la thalassocratie américaine, l'amiral Mahan reste largement méconnu en France en dehors des cercles de spécialistes de la stratégie navale. Son oeuvre, importante, n'a, pour ainsi dire, pas été traduite, et en dehors de Mahan et la maîtrise des mers, de Pierre Naville (Berger-Levrault, 1981) ou de Commentaire de Mahan, de Rosinski (Economica, 1996), on trouve peu d'ouvrages qui lui soient entièrement consacrés. Jean-José Ségéric, avec L'Amiral Mahan et la puissance impériale américaine, publié chez Marines éditions, comble donc une lacune importante et signe un ouvrage passionnant qui mérite de figurer dans la bibliothèque de tout amateur de géopolitique ou de stratégie.

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    « L’inventeur du sea power. » « Un génie et peut-être l’un des penseurs les plus grands et certainement des plus originaux que l’Amérique a produits. » « Le naval philosopher. » L’amiral américain Alfred T. Mahan (1840-1914), pionnier de la géopolitique et de la stratégie navale, a découvert et érigé en doctrine la prééminence de la force navale, le sea power, condition de toute action en politique extérieure. Conseiller du président Theodore Roosevelt, il connut une notoriété internationale et influença la politique maritime de plusieurs pays. Il est considéré comme l’un des artisans de la politique impériale des États-Unis.

    Dans cet ouvrage très documenté, Jean-José Ségéric relie l’histoire et la pensée du stratège naval à celles de l’Amérique du XXe siècle dont il a marqué l’avènement. Ses livres les plus fameux sont présentés et analysés en fin d’ouvrage. Le sea power, validé par l’Histoire, est une donnée toujours essentielle de la géostratégie des nations, et assurément un élément majeur de la politique extérieure des États-Unis.

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