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alain de benoist - Page 60

  • Culture : libéraux et conservateurs, deux alliés qui se contredisent…

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la culture...

    Directeur de la revue Krisis , dont le dernier numéro est consacré à la question de la modernité, et éditorialiste de la revue Éléments,  Alain de Benoist a récemment publié Survivre à la pensée unique (Krisis, 2015), un recueil de ses entretiens avec Nicolas Gauthier.

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    Culture : libéraux et conservateurs, deux alliés qui se contredisent…

    La culture, dit-on, c’est ce qui demeure quand on a tout oublié. Y aurait-il un fond de vérité dans cette boutade ?

    Tout dépend de son antonyme. La définition de la culture varie complètement selon qu’on l’oppose à l’inculture (c’est l’acception la plus courante), à la nature (vieux problème philosophique et scientifique) ou à la civilisation (pour Spengler, la civilisation correspond au stade terminal d’une culture). Le sociologue Georg Simmel la définissait même comme un « mouvement de la perfection de l’âme ». N’y voir qu’une somme de réminiscences littéraires, historiques, artistiques, etc., est donc bien limitatif. J’ai tendance, pour ma part, à concevoir la culture à la façon de l’anthropologie culturelle ou de l’ethnologie, c’est-à-dire comme un habitus commun, comme l’ensemble des façons de vivre et des valeurs partagées au sein d’une population donnée. La culture est alors indissociable de l’esprit d’un peuple. Elle devient même le fondement du politique, si l’on admet que le rôle premier du politique est de produire du commun. Si l’on adopte cette définition « large », on comprend que lorsque l’on dit que la culture française est menacée, on pense plus loin qu’aux simples acquis de l’instruction ou du savoir.

    On comprend aussi, du même coup, pourquoi l’idéologie dominante s’est employée à faire disparaître les sociétés traditionnelles, en s’attaquant à leur culture spécifique. Cette façon de réduire la diversité culturelle fait le jeu de la pensée unique. Donner la priorité à l’économie sur la culture (quand on justifie, par exemple, l’arrivée massive de migrants au nom des exigences de compétitivité, comme le fait régulièrement le patronat) aboutit au même résultat. Et il en va de même, encore, quand on s’emploie à substituer aux cultures enracinées des cultures « fluides », « liquides », seules tolérées par les tenants de l’hybridation « multiculturelle ». Éradiquer les cultures communes dans ce qu’elles ont d’irremplaçable et d’unique revient à tuer les peuples.

    Autrefois, il existait en France un sous-secrétariat aux Beaux-Arts, dépendant du ministère de l’Instruction publique, avant que ne soit créé un ministère de la Culture. La culture a-t-elle forcément besoin d’un ministre ?

    Beaucoup de gens de droite répondent par la négative, parce que la culture ne remplit à leurs yeux qu’une fonction décorative : celle du pot de fleurs sur la cheminée. C’est encore pire au sein de la classe politique : la culture générale ayant disparu de l’école, elle se compose en majorité d’instruits incultes, comme dit Alain Finkielkraut. Un ministère de la Culture se justifie en fait parfaitement, non seulement pour préserver le patrimoine, mais pour apporter une aide aux artistes qui le méritent. Mais cela implique, bien entendu, la réorientation totale d’un ministère qui ne jure, pour l’instant, que par l’effacement des repères et le non-art contemporain.

    Peut-on parler de « culture de droite » ?

    Pourquoi pas ? Le problème, c’est que la « culture de droite » a deux ADN distincts – un ADN « conservateur » (au meilleur sens du terme) et un ADN « libéral » – et que ces deux ADN sont foncièrement différents. Ils ne supposent déjà pas la même anthropologie : le premier voit d’abord dans l’homme un héritier, alors que le second en fait une monade portée par la seule considération de son meilleur intérêt, fondée à faire valoir de manière égoïste des « droits » qu’elle tient d’un état de nature prépolitique et présocial.

    Les « conservateurs » n’ont pas de mal à intégrer la culture dans leur mode de pensée, car ils savent que les collectivités nationales et populaires possèdent des traits qui leur sont propres – alors que Margaret Thatcher affirmait que « la société n’existe pas » (elle n’était, à ses yeux, qu’une simple addition d’individus). Les « conservateurs » pensent d’abord en termes politiques et historiques, ils conçoivent le social comme fondé sur des valeurs partagées, ils croient à l’utilité des frontières, ils reconnaissent l’existence des peuples. Les libéraux raisonnent en termes économiques, ils croient qu’une société repose sur la seule confrontation des intérêts régulée par les mécanismes impersonnels du contrat juridique et de l’échange marchand, ils prônent le libre-échange et la suppression de tout ce qui fait obstacle à l’expansion du marché, ils affirment le primat d’un individu autosuffisant qui se produit lui-même à partir de rien.

    Toutes incompatibles qu’elles sont sur le fond, ces deux cultures sont aujourd’hui l’une et l’autre présentes « à droite », où elles donnent lieu à des combinaisons contre-nature. Les tenants du libéralisme économique rejettent parfois le libéralisme sociétal, tout comme les tenants du libéralisme sociétal rejettent parfois le libéralisme économique. Il leur reste à comprendre que ces deux formes de libéralisme sont vouées à se conjoindre, car elles découlent des mêmes postulats fondateurs. Comme l’écrit Jean-Claude Michéa, « le libéralisme économique intégral porte en lui la révolution permanente des mœurs, tout comme cette dernière exige, à son tour, la libération totale du marché ».

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 23 juin 2016)

     

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  • Halte au féminisme punitif !...

    Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°161, juillet - août 2016), que les abonnés ont déjà reçu, sera disponible en kiosque le 16 juillet 2016.

    A côté du grand entretien avec Élisabeth Lévy et du dossier consacré à la France des régions,  on trouvera les rubriques, toujours aussi riches, «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama».

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

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    Au sommaire :

    Éditorial    
    Régions, nations, Europe par Alain de Benoist   
    Forum    

    L’entretien
    Élisabeth Lévy regarde les hommes tomber...   

    Cartouches
    Le regard de Michel Marmin 
    Chronique d’une fin du monde sans importance par Xavier Eman
    Chronique cinéma par Ludovic Maubreuil
    Champs de bataille par Laurent Schang
    Sciences par Bastien O'Danieli

    Le combat des idées

    La guerre des deux judaïsmes
    Par  Fabrice Moracchhini

    La fraude en col blanc. Vers un capitalisme criminogène
    Entretien avec Jean-François Gayraud

    La grand défaite des femmes
    Entretien avec Eugénie Bastié

    Pierre-André Taguieff : au nom des putes
    Par François Bousquet
     
    Le crépuscule des idoles postmodernes
    Par David L’Épée

    Le maître de l'enracinement dynamique
    Entretien avec Michel Maffesoli


    J.G. Ballard : pour un catastrophisme impassible
    Par François Dormeuil
      
    Avec les aristocrates de l'Amérique sauvage
    Par Falk van Gaver
      
    Paradoxal Jean Mabire
    Par Arnaud Guyot-Jeannin

    Les décombres si encombrants de Lucien Rebatet
    Par Michel Schmidt

    La Nouvelle Vague vue de droite
    Par Michel Marmin
      
    Miguel de Cervantès, Grand d'Espagne
    Par José Vincente Pascual

    Dossier : Régions, le rendez-vous manqué

    Oui à l'autonomisme, non à l'indépendantisme
    Par Thibault Isabel

    Le grand ratage de la réforme territoriale
    Par Didier Patte et Pascal Eysseric

    L'Alsace rebelle
    Entretien avec Olivier Maulin

    Langues régionales : sous la dictée du français
    Par Alain de Benoist
     
    Dernier adieu à la Lorraine
    Par Laurent Schang et Jean-François Thull

    Musique : l'Occitanie à l'avant-garde
    Par Louis Gauzente
      
    Xavier Grall, le dernier barde
    Par Olivier François 

    La singularité du mouvement flamand
    Par Luc Pauwels         


    Panorama

    Le regard d’Éric Grolier

    Philosophie : cela a-t-il un sens de vouloir échapper au temps ?
    Par Jean-François Gautier

    Budapest en treize entrées
    Par Marc Hocine

    C’était dans Éléments : Pour en finir avec l'Europe de Bruxelles (1990)
    Par Charles Champetier

    Éphéméride : août

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (17)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Avec, pour la dernière de la saison, au sommaire :

    • Baisse du QI moyen en Europe, une information bien référencée qui ne semble pas inquiéter outre mesure nos gouvernants qui continuent de célébrer la "diversité" et d'exiger de leurs populations qu'elles accroissent leur "compétitivité". Concernant le fait que la présence des immigrés en France freine la productivité, se reporter au livre de Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, éditions du Toucan, 2011, page 75.
     
     
    • En 2015, et pour la première fois, la population de l'Union européenne a décru malgré l'installation d'au moins 1,9 millions de migrants d'origine non européenne. Ce qui ne dissuade nullement les ONG "humanitaires" de conspuer une "forteresse Europe" qui se fermerait à la "diversité" pour se murer dans le repli sur soi.
     
     
    Natacha Polony, la police de la pensée et le journalisme en laisse. 
     
     
    • Le copinage valeur plus forte que la vertu ? C'est la question que pose l'OJIM après la réintégration de la délicate Agnès Saal au ministère de la culture.
     
     
    Hervé Juvin en libertés, semaine du 27 juin au 1 juillet. L'économiste répond aux questions des téléspectateurs de Tv-Libertés et ses répliques sont percutantes. Le retour du drapeau bleu, blanc, rouge dans les stades / Faut-il accepter les prélèvements automatiques / L'un des arguments du Brexit c'est l'irréversibilité de la construction européenne. Info ou intox ? / Que sont les taux d'intérêt négatifs ?
     
     
    • Selon Bernard Lugan l'Afrique du Nord est dans une phase d'implosion, d'explosion et de perdition (entretien avec Boulevard Voltaire, première référence). En se reportant à son blog on pourra lire ce qu'il écrit de la situation en Libye à la date du 3 juillet (seconde référence). Bernard Lugan vient par ailleurs de faire paraitre un copieux ouvrage consacré à l'histoire de l'Afrique du Nord aux éditions du Rocher et fait l'objet à ce propos d'une interview dans le dernier numéro de la Nouvelle Revue d'Histoire.
     
     
     
    • La diplomatie française au Moyen-Orient par Bruno Guigue. À partir de son expérience personnelle, et de ses propres déconvenues, l'ancien diplomate livre sa pensée sur ce qu'était la politique arabe de la France. Une politique aujourd'hui défunte à force d'erreurs de jugement et de suivisme par rapport aux seuls intérêts israélo-américains dans une région où nous jouons désormais les utilités.
     
     
    • Sur le Moyen-Orient et sa situation géopolitique complexe la polémologue Caroline Galactéros répond aux questions de Charlotte Amadis et de Daoud Boughezala sur le site de Causeur.
     
     
    Michel Drac présente une remarquable analyse du capitalisme néolibéral mondialisé. Celui-ci bute en effet sur des limites technologiques et environnementales qui font apparaitre tout retour de la croissance comme un fable racontée à des enfants. Les oligarchies occidentales, sur la défensive, sont passées dans ces conditions d'une politique de la carotte (redistribution équitable de la plus value entre le capital et le travail) à celle du bâton (prédation financière et casse sociale) dont le terrain privilégié semble bien être l'Europe, ventre mou de la scène mondiale. La présente intervention se situe dans le droit fil de son dernier ouvrage Triangulation, repères pour des temps incertains paru en octobre 2015 aux éditions Le retour aux sources.
     
     
    • Dans une magnifique série de dix émissions (une heure chacune) consacrées à l'histoire, Régis Debray donne toute la mesure de son talent. Si il fallait faire une sélection parmi ces chroniques étincelantes notre choix se porterait sur l'histoire de la construction européenne et aussi sur celle ayant trait au sacré et à ses avatars.
     
     
    Jérôme Leroy, rédacteur en chef du pôle culture de Causeur expliquait avant que le match n'ait lieu les raisons pour lesquelles il souhaitait la victoire de l'Islande sur la France.
     
     
    Éric Zemmour ironise sur cette gauche qui aime les perdants magnifiques, qui préfère Poulidor et déteste Anquetil, qui célèbre Michel Rocard comme elle adule Pierre Mendès France mais porte le florentin Mitterrand au pouvoir pour réaliser le programme de Terra Nova que véhiculait la deuxième gauche incarnée par Rocard, un idiot utile en quelques sortes dont Alain Finkielkraut juge qu'il est resté prisonnier d'un vision trop étroitement économique du monde. Cependant la pratique politique de cet esprit  brillant et torturé plus marquée par les échecs que par les succès ne manquait pas d'une certaine noblesse; mais peut-on être un politique accompli quand on manque à ce point de cynisme ? 
     
     

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    A propos du Brexit
     
    • Réaction d'Alain de Benoist, après le Brexit. Le Royaume uni s'est toujours senti plus proche des États-Unis (le "grand large") que de l'Europe, où il n'a cessé de jouer le rôle d'un cheval de Troie atlantiste et dont il n'a jamais pleinement accepté les règles. En ce sens, le divorce met fin à un mariage qui n'avait jamais été vraiment consommé.
     
     
    • Pour Hubert Védrine l'Union européenne devenue une énorme machine à normaliser s'est égarée dans un océan de règles ubuesques. Afin de répondre au décrochage généralisé que les peuples lui opposent il propose que l'on arrête de se faire peur avec le mythe du retour nauséabond des années 30, et l'adjonction dans le processus d'une véritable subsidiarité faisant toute sa place au maintien des nations souveraines et à l'identité des peuples. Constatant que depuis Lisbonne, rejeté par referendum mais ratifié par le Parlement on n'est plus dans la démocratie, il se lamente de la cécité d'élites qui ne veulent jamais se remettre en cause ce qui est la principale raison de la montée des populismes et propose d'user du choc du Brexit pour repenser l'Union européenne en profondeur.
     
    • Pour Jean-Michel Quatrepoint, le Brexit révèle la défaite de l'idéologie néolibérale de Reagan et de Thatcher. Si l'Europe prend son indépendance vie à vis des États-Unis, elle pourra exister comme puissance par la coopération des nations qui la constituent.
     
     
    Éric Zemmour réagit au vote des Britanniques en faveur du Brexit et aux réactions qu'il a suscité. De l'ironie bien sûr et beaucoup de réalisme.
     
    • Dans son émission I-média du premier juillet (Tv-Libertés) Jean-Yves Le Gallou se consacre pour l'essentiel au traitement médiatique du Brexit qui a donné aux journalistes une remarquable occasion de faire la preuve de leur sectarisme (première référence). Dans le numéro du 8 juillet Jean-Yves Le Gallou se penche sur le conférence de le rentrée de France Télévision. Décryptage d'I-Média. Le Brexit encore où l'émission souligne avec ironie que les "élites" doivent se soulever contre les masses ignorantes et teigneuses; mais cela fait plus de 20 ans que Christopher Lasch avait analysé ce phénomène symptomatique de notre époque dans La révolte des élites et la trahison de la démocratie éditions Flammarion pour l'édition française de 1996 (seconde référence).
     
     
     
    Clément Sirdey se moque bien quant à lui des diatribes nostradmesques des éditocrates européistes annonçant les sept plaies d'Égypte pour la Grande Bretagne après sa sortie de l'Union. Il rappelle cette forte parole de Jean-Claude Juncker destinée à s'inscrire dans le bêtisier de l'arrogance : "il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européen".
     
     
    • Sombrant dans les ténèbres de l'obscurantisme le peuple britannique a opposé un non catégorique à son maintien dans l'Union européenne. C'est du moins l'interprétation que donne, parmi bien d'autres, un homme de l'élite éclairée qui sait par définition ce qu'est l'intérêt du peuple dans son blog de L'ExpressMathieu Bock-Côté répond aux propos hyperboliques de BHL dans une tribune bienvenue du Figaro. Titre de sa chronique "Le peuple contre les despotes éclairés".
     
     
    • Un tout autre son de cloche avec sa suffisance Bernard-Henri Botul. Après avoir pronostiqué la défaite du Brexit, il écrit dans sa revue La règle du jeu : "Assez de ces relents nationalistes rances, assez de ces peuples qui dressent des murs avec leurs voisins, soyons modernes, irréprochables, inspirons nous du génie du judaïsme et prenons exemple sur Israël, phare des nations". Il est évident, sauf pour les demeurés, que "le phare des nations" ne dresse aucun mur pour se séparer de ses voisins. BHL serait-il adepte du double discours ? 
     
     
    • L'intellectuel britannique Phillip Blond donne son avis circonstancié sur le Brexit dans un intéressant entretien accordé au Figaro. Théoricien du Red Toryism il dresse un diagnostic sans appel de la situation en Occident et déclare : "Le vote en faveur du brexit exprime le plus grand rejet de la mondialisation qu'ait connu dans les urnes le monde occidental. Les bénéficiaires de la mondialisation, tous ceux qui culturellement comme financièrement se trouvent en phase avec le nouvel ordre du monde, sont désormais minoritaires dans la société".
     
     
    • Comment l'Union européenne a sacrifié en trente ans ses classes moyennes et sabordé son modèle social au bénéfice d'une minorité de privilégiés. Euthanasie en règle sur l'autel d'un libre-échangisme à l'échelle planétaire. Une analyse exemplaire de Véronique Nguyen, professeur affiliée à HEC, qui conclue qu'il n'est guère surprenant dans ces conditions que ces catégories lésées expriment leur colère et leur frustration par des votes iconoclastes qui laissent les élites médusées. 
     
     
    • Le FN principal gagnant du Brexit ? Bonne analyse.
     
     
    • Selon Bruno Mégret le Brexit ne changera pas la donne au Royaume Uni. Il considère cette sortie comme un symptôme et non comme un remède de la maladie bruxelloise. Si il se refuse à l'Union européenne telle qu'elle se trouve configurée aujourd'hui, il est partisan de la conserver à condition de la transformer en une machinerie de puissance se préoccupant de l'identité de ses peuples en mettant fin à l'immigration et en organisant la remigration, ce que le départ de la Grande-Bretagne pourrait rendre possible puisqu'elle a toujours voulu une Europe de l'atlantisme et du libre-échange.
     
     
    Jean-luc Mélenchon, en pleine forme à propos du Brexit, déclare au Parlement européen le 5 juillet que l'Union européenne, "soit on la change, soit on la quitte".
     
     
    • Devant une UE qui s'effiloche Jacques Sapir s'applique à penser l'avenir des nations européennes.
     
     
     
    • Les séides de l'oligarchie qui siègent à la Commission européenne n'ont pas de souci à se faire. Après le Brexit ils pourront toujours se recaser chez Goldman Sachs à l'image de leur ancien patron José Manuel Barroso dont le parcours, depuis qu'il dirigeait le mouvement maoïstes portugais, se révèle exemplaire. Du col Mao au Rotary il n'y a qu'un pas, et beaucoup de reptations couronnées par ce bâton de maréchal qui sonne comme l'aveu de services rendus (première référence). Comme le note très justement Michel Onfray dans sa dernière chronique mensuelle, ne pèse sur Barroso et ses semblables  aucune fatwa. C'est la grande différence avec Alain de Benoist (seconde référence). Suit la pluie de critiques politiciennes qui a suivi cette annonce de la banque. Elle permet de mesurer la duplicité de la plupart de nos dirigeants (troisième référence). Enfin le jugement de Maxime Tandonnet selon qui ce parachutage bardé d'or ne peut que renforcer les soupçons de l'Europe d'en bas vis à vis des connivences de l'Europe d'en haut avec "la finance mondiale" et ainsi favoriser le "populisme" en vérifiant un de ses principaux arguments (quatrième référence).
     
     
     
     
     
     
    • Démocratie ? Les curieuses conceptions que s'en fait "l'expert" François Jost, chroniqueur de L'Obs, ou quand le galimatias rhétorique ne parvient qu'à démontrer l'inanité d'un discours emberlificoté plaidant pour une démocratie sublimée qui se passerait des électeurs.
     
     
    • Certains authentiques "démocrates" semblent partisans d'une euthanasie des vieux électeurs britanniques. Leur remarques désobligeantes montrent l'indigence de leur raisonnement. En effet ces commentateurs ne semblent pas se rendre compte qu'en France comme en Autriche ce sont les électeurs sénescents qui constituent l'obstacle principal à la victoire du "populisme" ? Ci-joint un article de Richard Dessens pour Euro-Libertés.
     
     

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    • Analyse du récent ouvrage d'Alexandre Latsa Un printemps russe (Édition des Syrtes) par Bernard Mazin sur Polémia (première référence). Alexandre Latsa s'entretient avec Jean-Michel Vernochet sur le printemps russe et la diabolisation de Poutine et de la Russie par les médias (seconde référence). Enfin il répond aux questions de Télé-Libertés (troisième référence).
     
     
     
     
     
    Paul Moreira, candide journaliste d'investigation qui s'était rendu célèbre par son documentaire non conforme intitulé Ukraine. Les masques de la révolution diffusé en février dernier sur Canal +  explique comment la perception d'un événement est filtrée par les médias censeurs. Il met en cause dans cet interview le manichéisme des grands organes de presse occidentaux en accord avec les manipulations du département d'État américain et des néo-cons. Ceux-ci agitant pour leurs basses oeuvres les milices nationalistes ukrainiennes avec la complicité active de l'Union européenne.
     
     
    • S'interrogant sur l'épistémé de la post-modernité occidentale le penseur croate Jure Georges Vujic note que la rétrospective loin d'être une simple mode est devenue une stratégie de marché du capitalisme tardif qui récupère et commercialise les idées, les mythologies, les produits de la "subversion" et la contre-culture libertaire de gauche dans un recyclage sans fin du vintage. Brillant développement sur le pastiche et l'histoire comme marchandise.
     
     
    • Conflits numéro 10 vient de paraitre (juillet-septembre). Éditorial de Pascal Gauchon. Au sommaire, les enjeux du sport, entretien avec Pascal Boniface, portrait de Lavrov par Frédéric Pons, le retour de l'armée russe, la grande stratégie de Frédéric II
     
     
    • Belle et brillante critique du dernier livre d'entretiens donnés par Rémi Brague, Où va l'histoire par Pierre Le Vigan. Rémi Brague est philosophe de profession spécialisé dans la philosophie chrétienne et musulmane de l'époque médiévale.
     
     
    • Critique laudative du Putain de Saint Foucault  de François Bousquet par Thierry Durolle sur le site d'Europe Maxima.
     
     
    François Bousquet rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments s'entretient avec la rédaction de Rébellion sur le cas de Jean-Edern Hallier.
     
    • Le grand malaise des agriculteurs français lancés dans une course à la modernisation sous peine de mort rapide. Étranglé par les normes toujours plus complexes, toujours plus contraignants ils sont forcés à définir leur voisins comme des ennemis illustrant ainsi la doctrine libérale de la guerre de tous contre tous.
     
     
    • Éditorial du nouveau numéro de la la Nouvelle Revue d'Histoire (juillet-août 2016) par Philippe Conrad, son directeur, et sommaire.
     
     
    • L'entretien avec Jean Haudry publié dans la Nouvelle Revue d'Histoire (hors-série numéro 11) est désormais disponible sur le site de l'Institut Iliade. Il s'agit d'une critique du livre négationniste de l'archéologue Jean-Paul Demoule intitulé Où sont passés les Indo-européens ?
     
     
    • Le site theatrum belli publie un texte d'Alain de Benoist consacré aux héros et aux "péchés du guerrier" dans la tradition indo-européenne.
     
     
    • Les conséquences de l'ethnocide des Amérindiens au Canada.
     
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  • Nous entrons dans l’ère des sécessions...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au succès du Brexit...

    Directeur de la revue Krisis , dont le dernier numéro est consacré à la question de la modernité, et éditorialiste de la revue Éléments,  Alain de Benoist a récemment publié Survivre à la pensée unique (Krisis, 2015), un recueil de ses entretiens avec Nicolas Gauthier.

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    Brexit : vers un effet domino en Europe ?

    Le Brexit a retenti comme un coup de tonnerre, qui semble avoir surpris jusqu’à ses partisans. Comment en est-on arrivé là ? Et quel est le sens profond de cet événement ?

    Les Anglais se sont tirés les premiers : c’est en effet un événement historique. Mais d’abord une remarque : ils n’auraient, pour commencer, jamais dû y entrer. Comme le général de Gaulle l’avait bien compris en son temps, l’Angleterre s’est toujours sentie plus proche des États-Unis (le « grand large ») que de l’Europe, où elle n’a cessé de jouer le rôle d’un cheval de Troie atlantiste et dont elle n’a jamais pleinement accepté les règles. En ce sens, le divorce met fin à un mariage qui n’avait jamais été vraiment consommé.

    Les principales motivations de ce vote sont, comme on l’a déjà beaucoup dit, la question de l’immigration et surtout un sentiment d’abandon social, politique et culturel qui alimente un formidable ressentiment envers la classe politique traditionnelle et les élites mondialisées. Le vote britannique n’a, d’ailleurs, pas opposé les conservateurs et les travaillistes, mais des partisans et des adversaires du Brexit des deux camps, ce qui signifie qu’il a transcendé le clivage droite-gauche.

    Notons, enfin, que les milieux libéraux étaient eux-mêmes partagés. S’ils étaient en majorité favorables au maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne, certains d’entre eux militaient quand même pour le Brexit au seul motif que l’Union européenne n’est pas encore assez acquise à l’idéal d’une dérégulation généralisée (Nigel Farage, ne l’oublions pas, est un ultra-libéral en économie). C’est là une grande différence entre la France et l’Angleterre. Si, chez nous, la majorité des libéraux reste convaincue que le but essentiel des traités européens est d’imposer les principes libéraux, à commencer par la libre circulation des biens et des services, des personnes et des capitaux, beaucoup pensent en Angleterre que le marché ne nécessite ni institutions ni traités. D’où un souverainisme dont le moteur n’est pas tant le souci d’identité nationale, l’insécurité culturelle ou la souveraineté populaire que l’insularité, liée à l’idée que les valeurs commerciales de la mer doivent primer sur les valeurs politiques, telluriques et continentales de la terre – les mêmes rêvant d’une alliance fructueuse avec le Commonwealth et les États-Unis.

    Mais on ne peut comprendre le sens de ce vote qu’en le replaçant dans une perspective plus large, à savoir la révolte mondiale contre les élites autoproclamées, dont la montée des populismes ne constitue que la traduction politique la plus visible et dont le « non » au référendum de 2005 sur le projet de Constitution européenne représente le point de départ symbolique. Le Brexit est indissociable de la montée du Front national comme de celle du FPÖ en Autriche, de SYRIZA en Grèce ou Podemos en Espagne, de l’élection d’une représentante du Mouvement cinq étoiles à la mairie de Rome, des phénomènes Trump et Sanders aux États-Unis, etc. Partout, les peuples se révoltent contre une oligarchie transnationale qu’ils ne supportent plus. C’est en cela que le Brexit est essentiel : il confirme un mouvement de fond. Après des décennies d’« élargissement », nous entrons dans l’ère des sécessions.

    Que va-t-il se passer maintenant ?

    Contrairement à ce que l’on dit, les principales conséquences ne seront pas économiques ou financières, mais politiques. En Grande-Bretagne, où le vote a déjà ouvert une crise politique, le Brexit va provoquer une relance de l’indépendantisme écossais et ranimer le débat sur le statut de l’Ulster, voire sur celui de Gibraltar. La City de Londres va plus que jamais se recentrer sur son rôle de paradis fiscal. En Europe, où l’Union européenne reposait sur l’équilibre des trois Grands (France, Allemagne, Royaume-Uni), l’Allemagne devient la seule grande puissance dominante – elle pèse désormais presque un tiers du PIB et 40 % de l’industrie du nouvel ensemble –, mais elle perd les bénéfices qu’elle tirait de son alliance de fait avec l’Angleterre, souvent au détriment des intérêts français.

    Mais c’est surtout l’effet domino, c’est-à-dire de contagion, qui va se faire sentir. Le choix des Anglais montre qu’il peut y avoir une vie après l’Union européenne – et qu’on peut concevoir l’Europe autrement. Les Slovaques, qui vont prendre ces jours-ci la présidence de l’Union européenne, sont eux-mêmes des eurosceptiques. Les opinions défavorables à l’Union européenne l’emportent déjà sur les opinions favorables en France, en Espagne et en Grèce. Dans d’autres pays, comme les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande, le Portugal, la Hongrie, voire la Pologne, d’autres référendums ne sont pas à exclure.

    Est-ce le début de la déconstruction européenne ou l’amorce d’un nouveau départ ?

    En théorie, le départ des Anglais pourrait permettre de relancer la construction européenne sur de meilleures bases. Mais en pratique, cela ne se produira pas. Pour « refonder l’Europe », comme certains n’hésitent pas à le dire, il faudrait déjà prendre la pleine mesure de ce qui s’est passé, c’est-à-dire comprendre ce que les citoyens ne veulent plus. Mais c’est l’inverse qui se passe, puisqu’on s’entête jour après jour à expliquer que ceux qui renâclent sont des ignorants, des ringards, des xénophobes, des vieux, etc., et que pour leur faire accepter la potion il va suffire de doubler la ration. Sidérés comme des lapins pris dans la lumière des phares, les dirigeants de l’Union européenne lèchent leurs plaies mais refusent de se remettre en question : la seule leçon qu’ils tireront de ce scrutin est qu’il faut décidément tout faire pour empêcher les peuples de s’exprimer. Qui disait que la folie consiste à refaire toujours la même chose en espérant à chaque fois obtenir des résultats différents ? Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, on va continuer à jeter de l’essence sur un feu qui finira par tout embraser.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 29 juin 2016)

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (16)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    A propos du Brexit

    • Envieux de la chance qui est donnée au peuple britannique de pouvoir se prononcer démocratiquement sur son retrait de la technostructure de l'Union européenne, privilège qui n'est accordé à aucun autre peuple européen, le Groupe Plessis derrière lequel se dissimulent de hauts fonctionnaires en activité aborde dans cet article le rôle néfaste et hélas grandissant que joue la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH). Ses "arrêts de règlement" s'apparentent à de véritables diktats politiques nous dit Plessis qui pointe justement une démesure juridique à l'oeuvre contre la véritable légitimité politique qui ne saurait être définie que par des élus du peuple, garants de l'intérêt collectif. Le groupe propose en conséquence de s'évader de ce véritable carcan.
     
    Nicolas Gauthier traitait brièvement du Brexit avant que l'on en connaisse le résultat. Selon lui que cela passe ou que cela casse, l'issue devrait être à peu près la même.
     
     
    • Après la victoire du Brexit Alain Finkielkraut ne partage pas la tristesse mêlée de colère de Martin Schulz et de Jean-Claude Juncker et se réjouit même de les voir si déconfits, car selon lui les eurocrates ne l'ont pas volée tant ils se sont acharnés à faire de l'Union européenne le cheval de Troie de la déseuropéinisation. Une nouvelle lutte des classes s'instaure opposant les planétaires et les sédentaires, les globaux et les locaux, les hors-sol et les autochtones. Les planétaires sont non seulement mieux lotis économiquement mais ils se croient politiquement et moralement supérieurs et traitent les autochtones de ploucs, voire de salauds xénophobes. Lumineux !
     
     
    Mathieu Bock-Côté réagissant après que le référendum n'ait pas donné le résultat escompté par la plupart des élites s'amuse à noter les différents arguments d'explication donnés par le système médiatico-politique pour expliquer sa défaite. Ce système reproche par exemple à la procédure référendaire de "politiser la politique" (un comble) et d'avoir permis l'intrusion dans la consultation du problème de l'immigration massive. Cette disqualification du référendum va de pair avec la disqualification du peuple "immature" (sauf quand il se range à ce qu'a décidé l'oligarchie) qui ne serait pas habilité à se prononcer sur des questions aussi complexes tant il aspire, par nature, à se soustraire au "cercle de la raison" et à laisser parler ses plus viles passions. Pour remédier à cette hétérotélie de la démocratie et se débarrasser du peuple, ne faut-il pas passer de la souveraineté populaire au gouvernement des juges au nom du parachèvement sublime de la démocratie ?
     
     
    Elisabeth Lévy tire un premier bilan de la victoire du Brexit. Elle y voit avant tout un succès du peuple britannique contre "les gens convenables", les éditocrates, les sachants et les experts qui au nom d'une démocratie divine réduisent la volonté du peuple à un ramassis de pulsions xénophobes et de passions frileuses, évidemment "populistes" et par voie de conséquence "nauséabondes".
     
     
    • Même type de réaction de la part de Jean-Paul Brighelli qui fustige l'Europe des banques et des marchés et plaide pour une Europe politique de la culture. Un peuple préférerait-il son identité à la promesse mythique d'un accroissement du taux de croissance ?
     
     
    • Pour Jean-Michel Quatrepoint les populations sentent bien que le véritable pouvoir a déserté le monde politique qui continue de jouer son théâtre d'ombre tandis que que les multinationales et l'industrie financière imposent leur marque au monde qui vient. C'est la raison essentielle du vote britannique. Puis l'auteur trace à grandes enjambés ce que pourrait être une refondation de l'Europe avec pour thème dominant son autonomie de décision.
     
     
    Éric Dupin note qu'en France les défenseurs de l'Union européenne sont sur la défensive et que par réaction pavlovienne la plupart d'entre eux préconisent de riposter au départ britannique par une accélération de l'intégration européenne ! Sans convaincre grand monde. Leur démarche rappelle celle des moscoutaires qui expliquaient les déboires de leur système par une insuffisance d'économie administrée. Pour lui, il est évident que notre singularité nationale va à nouveau devoir s'exprimer.
     
     
    • Pour Jean-Luc Gréau, économiste, ancien expert du MEDEF, les Anglais viennent de rebattre les cartes politiques en Europe et d'ouvrir le champ des possibles jusqu'ici circonscrit par les agendas et les feuilles de route de la bureaucratie dirigeante. Bonne analyse des effets pervers de l'Union européenne sur le plan économique. D'autre part il s'en prend vivement à Hollande er à Sarkozy pour les fautes grossières qu'ils ont commises.
     
    Dominique Jamet qui sait parfaitement que l'accusation de "populisme" constitue la dernière ligne de défense des "élites" hors-sol et déconnectées du réel adresse une lettre ouverte aux petits marquis qui nous gouvernent sur le site de Debout la France. Charge vibrante contre l'oligarchie.
     
     
    • Pour Gabriel Robin, animateur du Collectif Culture et Libertés du Rassemblement Bleu Marine, l'Union européenne, entité post-politique et post-historique qui absorbe la plupart des fonctions naguère dévolues aux États sans assurer la moindre protection des peuples, est désormais en sursis. Une certaine Europe est sans doute en déroute, celle du comité central des élites mondialisées dont les dégoisements sont de moins en moins audibles. Cette débandade fera-t-elle surgir des décombres un autre projet européen, telle est la question.
     
     
    • Selon Gil Mihaely, directeur de Causeur, la Grande Bretagne nous a non seulement donné une leçon de démocratie mais plus encore elle a voulu imposer la réaffirmation de son existence en tant que corps politique. Ce corps politique était dépossédé, nous dit-il, de la maîtrise de son destin commun au profit de considération économique, qu'en revanche les partisans du vote "remain" ne manquaient pas de mettre en avant, agitant les épouvantails de toutes sortes en cas de sortie de l'UE. Ne nous cachons pas cependant les ambigüités de ce vote pour le Brexit qui a été pour une part celui de néo-libéraux pur sucre plus attirés par "le grand large" que par une soumission aux normes écologiques et règlementaires de l'Union, aussi insuffisantes soient-elles.
     
    • Intéressante observation de Gérard Dussouy qui relève que le Royaume-Uni aura bien été en Europe le cheval de Troie américain que le général de Gaulle redoutait et que ses quatre décennies de présence au sein des institutions auront encouragé le marché commun, qui supposait une préférence communautaire, à devenir une simple zone de libre échange travaillée par le moraline et ouverte à tous les vents du large. Quant au Royaume-Uni sa souveraineté reconquise ne risque-t-elle pas d'être une victoire à la Pyrrhus ? En effet, parmi mille exemples, ce n'est pas l'Union européenne qui a octroyé d'office la nationalité britannique à tous les ressortissants du Commonwealth et d'éventuelles mesures anti-immigration ne les toucheront pas tandis qu'elles viseront les nombreux Européens installés outre-Manche. De quoi refroidir l'euphorie "nationaliste" qui s'installe chez ses voisins.
     
     
    • Toujours à propos du Brexit, l'avis de Philippe Milliau, président du groupe Libertés (TV-Libertés, Radio-Libertés, Euro-Libertés) pour qui la Grande Bretagne s'expulsant de la construction européenne fournit l'opportunité de bâtir enfin une maison commune identitaire associant les États dans un projet de puissance indépendante disposée à jouer son rôle au sein du monde multipolaire.
     

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    • Le rendez-vous de "la droite hors des murs" de Béziers  provoque une réjouissante charge de l'Observatoire des Journaliste et de l'Information Médiatique à l'encontre de la presse alignée et de la manière dont elle a rendu compte de cet événement. Passant en revue nombre d'articles, d'informations radio et de séquences télévisuelles où la délation perce sous l'inquisition, le journaliste anonyme qui s'est livré à cette synthèse ne manque assurément pas d'esprit.
     
     
    Jean-Louis Harouel, professeur agrégé de droit, vient de publier un excellent essai Les droits de l'homme contre le peuple (Éditions Desclée de Brouwer). Interrogé à ce sujet par Figaro-vox, il ne mâche pas ses mots, précisant que tant que nous confondrons les droits de l'homme abstrait et de nulle part (human right) avec les libertés publiques (right of man) nous nous condamnons à révoquer toute discrimination, et plus précisément la discrimination fondatrice de nos sociétés démocratiques qui traite différemment le citoyen et le non citoyen, le national et l'étranger. Les droits de l'homme devenus depuis quelques décennies une nouvelle religion séculière détruisent au nom du Bien les assises de nos nations en récusant nos droits collectifs et notre souveraineté. Avec l'ouvrage d'Alain de Benoist Au delà des droits de l'homme. Pour défendre les libertés (Éditions Pierre-Guillaume de Roux), ce livre constitue la base de toute réflexion argumentée sur la société de marché cosmopolite qu'entendent nous imposer les oligarchies au pouvoir.  
     
     
    • Une bonne critique de l'essai de Jean-Louis Harouel par Joël Prieur paru sur le site de Polémia. L'auteur voit essentiellement à travers ce que sont devenus les droits de l'homme une machine à chloroformer le peuple.
     
     
    • "Il n'y a que la droite la plus ringarde pour croire que les journalistes sont des gaucho-communistes ou d'affreux trotskistes. L'immense majorité d'entre eux adhérent en fait à la vulgate libérale-libertaire, ce mélange d'idéologie des droits de l'homme, d'antiracisme de convenance, de progressisme niais, de révérence au marché et de politiquement correct". Aussi" ne sont-ils pas les victimes de la censure mais ses vecteurs", déclare Alain de Benoist dans une de ses dernières chronique sur Boulevard Voltaire (première référence). Dans une seconde chronique (deuxième référence) il définit la culture comme un habitus, à la manière de l'anthropologie culturelle, habitus que l'idéologie dominante s'efforce d'éradiquer. Répondant ensuite à la question de savoir si il existe une culture de "droite", il note que cette culture est clivée par deux anthropologies antagonistes; celle des "conservateurs" soucieux de l'héritage et celle des libéraux qui raisonnant en termes économiques pensent que la société repose sur la seule confrontation des intérêts égoïstes régulée par les mécanismes du marché et du contrat. Il conclue en soulignant l'impossibilité qu'il y a à se dire "conservateur-libéral" sans s'exposer au risque de l'incohérence.
     
     
     
    • Dans Le Nomos de la Terre paru en 1950, Carl Schmitt montre qu'il ne peut exister d'ordre sans enracinement. Contre la pensée positiviste et l'idéal cosmopolitique , il en appelle à la terre, substrat élémentaire pour comprendre le rapport de l'humanité au monde. Article de Valentin Fontan-Moret paru sur le site de Philitt.
     
     
    Mathieu Slama, essayiste qui vient de publier La guerre des mondes : réflexions sur la croisade idéologique de Poutine contre l'Occident, s'en prend ici au prétendu universalisme de l'Occident qui entend, avec arrogance, réduire la diversité du monde à un autre lui-même.
     
     
    • Deux articles de Caroline Galactéros. Le premier est consacré à l'imbroglio stratégique libyen en juin 2016 et aux péripéties qui l'ont précédé. Il s'y dévoile la forte influence qu'exercent les analyses de l'africaniste Bernard Lugan. Le second est relatif au bouclier antimissile de l'OTAN en Roumanie, où il est déjà opérationnel, et prochainement en Pologne. Ce dispositif dirigé contre la Russie entérine la fuite en avant des stratèges américains et surtout la domination complète de "la puissance indispensable" sur l'Europe. L'auteure explique parfaitement les enjeux qui se dissimulent derrière ce réarmement offensif.
     
     
     
    Hervé Juvin en libertés, semaine du 13 au 17 juin. L'essayiste y aborde avec son brio habituel 5 questions d'actualité. L'état d'urgence et les manifestations; les "réfugiés" disparaissent des écrans radar sans pour autant continuer d'affluer sur nos cotes avec le soutien empressé des ONG humanitaires; contradiction entre l'encyclique Laudato Si qui souligne les atteintes irréversibles à l'environnement qui se concluent par la disparition accélérée des espèces végétales et animales et le discours papal nous enjoignant d'accueillir sans limite les immigrés, ce qui à terme ne peut provoquer que la fin de la diversité humaine; la déclaration du président Erdogan affirmant que le contrôle des naissances est contraire à l'islam traduit le fossé grandissant entre les valeurs de l'Europe et celles de la Turquie; nous ne pouvons pas appliquer nos préférences collectives en matière écologique car celles-ci se heurtent à des intérêts industriels tout puissant or les élections autrichiennes viennent de porter à la tête du pays un président écologiste contre son challenger national-conservateur, c'est pourquoi le cours des événements dans ce pays devrait lever bien des ambigüités sur le type de souci environnemental qui s'y fera jour quand on sait que les Autrichiens sont si attachés à leur style de vie.
     
     
    • Brut de décoffrage, tel est le texte que le préfet honoraire de région Paul Bernard vient de livrer à la sagacité des lecteurs de Boulevard Voltaire. On peut s'interroger sur les recettes  à base de "y-a-qu'a" "faut- qu'on" qu'il propose quand bien même elles seraient des plus salutaires. Ce que l'on pourrait exiger d'un ex-serviteur de la machine administrative de l'État c'est de nous dire comment, par quels cheminements politiques on parvient aux mesures qu'il préconise ? Bref on demande un mode d'emploi sur des décisions que chacun s'accorde à trouver les meilleures. Force doit rester à la loi, dit-il. Mais est-ce les lois actuelles, celles qui justement nous ont précipité dans l'état où nous nous trouvons ?
     
     
    • Daoud Boughezala s'entretient avec Kleis Jager, correspondant à Paris du quotidien néerlandais Trouw au sujet de la déchéance de nationalité aux Pays-Bas. Il y est question des effets pervers qu'entraine le  
    succès du parti anti-islam de Geert Wilders.
     
     
    • L'éternel retour des "déséquilibrés" islamistes traité avec une ironie féroce par l'OJIM.
     
    • Orlando et Magnanville, les justes réflexions d'Alain Finkielkraut.
     
     
    • Passionnant débat sur le libéralisme et le multiculturalisme entre Charles Beigbeder (Les Républicains) et Thibault Isabel (rédacteur en chef de la revue Krisis). Enregistré par Sputnik France.
     
     
    • Le politologue Marco Tarchi, professeur à l'université de Florence et spécialiste du "populisme" jauge le parti antisystème de Beppe Grillo qui vient de remporter les municipalités de Turin et de Rome. Il est interviewé ici par Daoud Boughezala, rédacteur en chef de Causeur.
     
     
    • Les populistes gouverneront-ils un jour ? Telle est l'interrogation à laquelle tente de répondre Vincent Coussedière selon qui le terme de "populisme" recèle avant tout une facilité langagière. Ce mot-valise disqualifiant sert en effet à masquer la détresse des commentateurs devant l'hétérogénéité de ceux qu'ils désignent ainsi et à maintenir un système partisan obsolète et à bout de souffle afin de différer l'émergence de nouveaux clivages.
     
     
    • Le site Le Comptoir a dégoté deux penseurs québécois passionnants. L'un, Éric Martin est professeur de philosophie, l'autre Maxime Ouellet est professeur de sciences politiques. Se réclamant du courant "conservateur de gauche" ou, mieux, de la gauche du commun, ils cherchent à penser ensemble l'émancipation et l'enracinement en opposition à la gauche postmoderne, libérale et individualiste qui consent à ce que le marché devienne la seule forme du lien social. Une réflexion qui ouvre des pistes encore insoupçonnées. 
     
     
    • Déambulation de Jan Marejko à partir du livre d'Alain de Benoist Les Démons du bien. L'homme "pur" des droits de l'homme serait selon lui un "gnostique néo-adamite", un homme d'avant la chute, vivant dans le jardin d'Eden. Bonne réflexion sur le millénarisme occidental et ses avatars post-modernes.
     
     
    • "Faire des moustaches à Robespierre" par Morasse de Breizh-info. Sous son pseudonyme transparent ce chroniqueur à l'humour vachard s'en prend aux nouveaux sans-culottes qui entendent rebaptiser nos rues en les honorant du nom des terroristes vandales de l'an 1793.
     
     
    • La complainte "doloriste et réactionnaire" de Richard Millet.
     
     
     
    • La théorie du genre mise à l'épreuve. Un article du Point nous apprend que non seulement les hommes et les femmes sont biologiquement différents mais, horresco referens, qu'ils ne sont pas égaux devant la maladie. Cette redécouverte des enseignements d'Hippocrate (mâle, vieux et blanc) aurait de quoi donner une jaunisse à Edith Butler.
     
     
    • Extrait de Paideia, la formation de l'homme grec. Ouvrage ancien de Werner Jaeger qui garde toute sa force d'évocation. Ici un passage consacré à Sparte.
     
     
    • Sur le blog de Juan Asensio un article très intéressant intitulé Heidegger et Maurras à Athènes de Baptiste Rappin. Il s'agit d'une réflexion brillante sur deux penseurs des commencements. "La philosophie, écrit-il, ne fera en effet rien d'autre que passer la navette de la raison entre les chaînes et la trame de la tapisserie mythique - Maurras autant que Heidegger l'ont parfaitement saisi : héritière de l'Odyssée, elle se pratiquera sur le mode du va-et-vient, comme chez Plotin qui voit le monde alterner entre les mouvements de procession et de conversion; fille de l'Iliade, elle prendra la forme du Polémos chez Héraclite, et restera encore pour Kant un "champ de batailles". Le rationalisme ratiocineur et le logos logorrhéique étouffèrent de leur poids et de leur bêtise cette vérité native que la raison ne saurait à elle-même se donner sa propre fin, et qu'elle s'origine à tout jamais, qu'on le veuille ou nom, dans la puissance des symboles."                            
    À propos de Heidegger signalons que dans le dernier numéro de Commentaire (été 2016) se trouve un bel article de François Fédier qui est une réfutation de l'accusation par excellence portée contre le philosophe.
     
     
    • Dans un article paru sur Breizh-info, PLG animateur sur la radio Méridien zéro, opère la critique du récent et remarquable ouvrage de Mathieu Slama La guerre des mondes. Réflexion sur la croisade idéologique de Poutine contre l'Occident paru aux éditions de Fallois. Il y insiste sur les grammaires du monde antagonistes et irréconciliables qui opposent l'Europe actuelle au pôle russe qui rejette son universalisme sans frontières fonctionnant en syntagme avec un individualisme exacerbé. L'audience croissante que rencontre le discours poutinien en Europe s'expliquerait par le délitement du modèle occidental que l'on sent épuisé plus que par les réussites, néanmoins réelles, de la matrice russe. 
     
     
    • Sur son site Europe maxima Georges Feltin-Tracol propose une bonne critique du dernier ouvrage de Bruno Mégret, Le temps du phénix sorti en février aux Éditions Cité-Liberté.
     
     
    • Le social-démocrate Frank Walter Steimeier, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne, a déclaré à propos du déploiement d'unités militaires de l'OTAN en Pologne et dans les pays baltes : "Ce que nous devrions éviter aujourd'hui, c'est d'envenimer la situation avec des cris guerriers et des bruits de bottes". Ces propos annoncent-ils des évolutions capitales de la diplomatie allemande qui pour l'heure demeure l'élève modèle des États-Unis en Europe ?
     
     
    • Les usages inattendus du Coca-Cola, célèbre marque qui à elle seule résume l'impérialisme américain. On peut quasiment tout faire avec du Coca, sauf bien évidemment le boire.
     
     
    Jean-Paul Brighelli interroge Lydia Guirous, éphémère porte-parole des Républicains, virée pour cause de langue trop bien pendue et pas toujours conforme à la doxa. "Comme quoi on peut être (de culture) musulmane et ne pas dire d'énormités, résume l'alerte chroniqueur.
     
     
    • Un article des Non-Alignés étudie l'influence grandissante des réseaux conservateurs orthodoxes sur la politique russe.
     
     
    • Le Cercle Non Conforme met en ligne cet article (première référence); il s'agit d'une réflexion mesurée sur l'attentat d'Orlando et ses motivations anti-homoxexuelles. Les djihadistes confondent trop souvent la propagande LGTB que produit l'Occident avec la réalité de ses moeurs. Il faut rappeler ici que les conduites homosexuelles sont universelles et qu'elle concernent entre 3 et 5% des hommes selon les âges. le problème, si problème il , a, réside dans le fait qu'en Occident la police des braguettes tend à s'estomper alors que dans l'aire de la culture islamique le souci de la "pureté" condamne ces pratiques jusqu'à  condamner leurs auteurs à une mort infâme. Le CNC a produit deux autres analyses intéressantes, l'une sur le Brexit qui pose des questions capitales sur le fonctionnement de l'Union après la sortie du Royaume Uni (deuxième référence), l'autre sur la notion frelatée d'Occident (troisième référence).
     
     
     
     
    • Tout savoir sur Eugénie Bastié qui outre son génial prénom se présente comme le mousquetaire du courant "réactionnaire". Collaboratrice de Causeur, membre de la rédaction du Figaro, elle est aussi rédactrice en chef politique de la revue chrétienne d'écologie intégrale Limite. Son portrait est ici croqué par l'OJIM.
     
     
    • Fronde à Radio Courtoisie. Henry de Lesquenson président, est en effet contestée par certains directeurs d'émission et, plus grave, par nombre de cotisants à "la radio du pays réel et de la francophonie". Tout cela nous est racontée par l'OJIM. En effet depuis qu'il affiche sa prétention farfelue à se présenter aux prochaines présidentielles, Lesquen  multiplie, par tweets, les déclarations aussi incandescentes qu'ubuesques qui font de lui, en moins drôle, la réplique d'un Ferdinand Lop qui voudrait détruire la tour Eiffel. Peut-être pour cet ancien Horlogiste une manière de prendre de la hauteur. 
     
     
    • L'avocat François Teutsch revient sur le crise qui frappe Radio Courtoisie. Il craint qu'elle ne devienne Radio Lesquen avant de se voir retirer ses fréquences et regrette la belle aventure qui semble devoir prendre fin.
     
     
    Léa Salamé en bon petit soldat du journalisme new-look lancée à la poursuite de la bête immonde. Réjouissant.
     
     
    • Excellent entretien avec la philosophe Bérénice Levet qui constate que l'on ne forme plus à l'école des êtres capables de penser et de juger, mais des spécialistes de la solution des problèmes, de bons techniciens si possible compétitfs. Que l'individu y est réduit à un simple agent économique. L'immolation de la jeunesse sous prétexte de jeunisme, dit-elle, dure depuis les années Mitterrand/Lang et la réforme de Najat Vallaud-Belkacem n'en est que le parachèvement. L'école de la République rongée par un progressisme de pacotille ne fabrique plus de Français, regrette-t-elle.
     
     
    • Et pour finir, les Brigandes chantent "Jakadi des millions". Belle fable sur le show-biz immigrationniste qui a le coeur sur la main et des oursins dans les poches.
     
     
     

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  • Les journalistes ne sont pas les victimes de la censure mais ses vecteurs...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la presse en France...

    Directeur de la revue Krisis , dont le dernier numéro est consacré à la question de la modernité, et éditorialiste de la revue Éléments,  Alain de Benoist a récemment publié Survivre à la pensée unique (Krisis, 2015), un recueil de ses entretiens avec Nicolas Gauthier.

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    Alain de Benoist : « Les journalistes ne sont pas les victimes de la censure mais les vecteurs »

    La presse, en France tout au moins, se porte de plus en plus mal. Pourquoi ?

    La mauvaise santé de la presse, longtemps maintenue sous perfusion étatique et subventions publicitaires, est aujourd’hui à peu près générale : baisse du tirage et de la diffusion, plans sociaux et licenciements, réductions de la pagination, cessions de titres, concentrations tous azimuts. Avec l’explosion du numérique, les gens lisent de moins en moins. Mais la principale raison de la crise est que la presse est discréditée. Les gens ne croient plus ce qu’ils lisent, parce qu’ils constatent un trop grand écart avec ce qu’ils constatent autour d’eux. Ils ont cessé de croire les journalistes comme ils ont cessé de croire les hommes politiques. Alors, ils arrêtent de lire – sans pour autant cesser d’être vulnérables. Dans L’Enracinement, Simone Weil écrivait déjà : « Le public se défie des journaux, mais sa méfiance ne le protège pas. »

    La France n’arrive plus qu’en 45e position au classement sur la liberté de la presse publié depuis 2002 par Reporters sans frontières (RSF), où l’on n’hésite plus à parler de « disparition du pluralisme ». Cela vous étonne ?

    Autrefois, la pensée unique, c’était un journal unique publié sous le contrôle d’un parti unique. Aujourd’hui, même s’il ne faut pas généraliser (il y a toujours des exceptions), il y a une foule de journaux, mais qui disent tous plus ou moins la même chose. On peut en dire autant des chaînes de radio ou de télévision. L’emprise déformante des médias résulte en grande partie de cette unicité de discours, qui trouve son parallèle dans le recentrage des discours politiques. La raison en est que la plupart des journalistes appartiennent au même milieu, où l’information, la politique et le show-business s’interpénètrent. Ils y multiplient les relations incestueuses, si bien que leurs opinions, plus ou moins identiques, se renforcent mutuellement.

    Nous ne sommes plus, par ailleurs, à l’époque où les journaux étaient dirigés par des journalistes, et les maisons d’édition par des éditeurs. Aujourd’hui, les grands journaux sont dirigés par des banquiers, des hommes d’affaires, des industriels de l’armement, tous personnages qui ne s’intéressent à l’information que parce qu’elle leur permet d’orienter les esprits dans un sens conforme à leurs intérêts. L’homogénéité mentale des journalistes est en adéquation avec les bases matérielles de la production. Le pluralisme n’est plus, dès lors, qu’affaire d’apparence. Un seul exemple : au cours de son récent voyage en Israël, Manuel Valls était interviewé par quatre journalistes différents (Paul Amar, Christophe Barbier, Laurent Joffrin et Apolline de Malherbe) représentant quatre médias différents : i24news, BFM TV, L’Express et Libération. Or, ces quatre médias ont un seul et unique propriétaire : Patrick Drahi !

    Les gens sont de plus en plus conscients de la désinformation. Mais ils l’interprètent mal. En dehors de quelques désinformateurs professionnels, généralement payés pour faire passer des informations qu’ils savent être mensongères, la grande majorité des journalistes est parfaitement sincère. Elle croit ce qu’elle dit, parce qu’elle est prisonnière de ce qu’elle propage. Les journalistes sont persuadés d’être toujours dans le vrai parce qu’ils sont eux-mêmes victimes des stratégies de persuasion qu’ils relaient.

    Il n’y a que la droite la plus ringarde pour croire que les journalistes sont des « gaucho-communistes » ou d’affreux « trotskistes ». L’immense majorité d’entre eux adhèrent en fait à la vulgate libérale-libertaire, ce mélange d’idéologie des droits de l’homme, d’antiracisme de convenance, de « progressisme » niais, de révérence au marché et de politiquement correct. Ils en reprennent tous les mantras, unanimes à condamner le populisme, le protectionnisme, l’identité, la souveraineté, tous persuadés que les hommes sont partout les mêmes et que leur avenir est de se convertir au grand marché mondial. Résultat : alors que dans la plupart des pays les journalistes sont les premières victimes de la censure, en France ils en sont les vecteurs.

    Le journalisme n’est pas un métier facile. Il demande de l’humilité. Aujourd’hui, c’est un surcroît de prétention qui y règne. Il suffit de voir l’arrogance des journalistes face aux hommes politiques et leur complaisance face aux vedettes du star system pour comprendre que l’idée s’est répandue chez eux que la fonction qu’ils occupent leur donne une supériorité intrinsèque sur leurs interlocuteurs et un droit absolu de diriger les consciences. Ingrid Riocreux décrit très bien cela dans son livre, La Langue des médias.

    Tandis que la presse papier se vend de moins en moins, les médias alternatifs, de Mediapart à Boulevard Voltaire, connaissent de plus en plus de succès sur Internet. Est-ce à dire que l’avenir de la « réinformation » passe par le numérique ?

    Marcel Proust écrivait, dans Jean Santeuil : « Les journalistes ne sont pas seulement injustes, ils rendent ceux qui les lisent injustes. » La contre-information, ou réinformation, que l’on trouve sur Internet constitue certes un utile contrepoids au « faux sans réplique » (Guy Debord) de la propagande officielle. Mais ce contrepoids s’exerce trop souvent par recours à une propagande en sens inverse, où le besoin de vérité ne trouve pas son compte. Un parti pris et son contraire, cela fait deux partis pris. Le grand problème des médias alternatifs est que, sur Internet, il n’y a pas de responsabilité de la part de ceux qui écrivent, et que le scepticisme peut y être facilement exploité par des détraqués : les réseaux sociaux sont un amplificateur naturel de fausses nouvelles. La « réinfosphère » vise à satisfaire ceux qui refusent la partialité des médias dominants, mais elle ne donne pas plus que les grands médias la possibilité de vérifier les informations qu’elle propose. Cela ne peut satisfaire ceux qui aspirent, non pas seulement à trouver quelque part le reflet de ce qu’ils pensent, mais à l’existence d’une vraie presse d’information.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 22 juin 2016)

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