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alain de benoist - Page 37

  • Quand la santé de l’économie américaine n’est qu’apparente…

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la question du dollar et de l'économie américaine... Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017). Son dernier essai est intitulé Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « La bonne santé de l’économie américaine n’est qu’apparente… »

    On connaît la phrase fameuse de Henry Kissinger : « Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème. » On en est toujours là ?

    Cela s’est même aggravé. En 1973, la fin du système de Bretton Woods avait consacré le règne de l’étalon-dollar comme première monnaie de réserve mondiale et inauguré l’ère de la mondialisation, en permettant aux États-Unis d’acheter ses produits à crédit au reste du monde et de financer des déficits courants extraordinairement élevés en vendant des obligations du Trésor à leurs partenaires commerciaux au lieu de payer leurs importations avec de l’or.

    Depuis, les États-Unis ont imposé la règle selon laquelle toute transaction utilisant des dollars américains relève automatiquement de la juridiction américaine, même si elle ne concerne que des sociétés non américaines effectuant une transaction en dehors des États-Unis. Tous les pays sont également dans l’obligation de s’aligner sur les sanctions décrétées par les États-Unis sous peine d’être sanctionnés à leur tour. En 2014, BNP Paribas avait ainsi écopé d’une amende de près de neuf milliards de dollars pour avoir violé des embargos décidés par les États-Unis en effectuant des transactions en dollars. Plus récemment, la Chine a été sanctionnée pour avoir acheté des systèmes d’armement à des entreprises russes. En France, Total et Peugeot ont dû rompre leurs relations commerciales avec l’Iran au seul motif que Donald Trump a décidé de sortir de l’accord conclu par son prédécesseur avec Téhéran.

    Enfin, l’adoption, l’an dernier, du « Cloud Act » (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act) permet maintenant à l’État américain d’accéder à sa guise aux données sensibles de tout acteur économique sous le coup d’une enquête de la Justice américaine, y compris les données stockées à l’étranger.

    On dit que l’économie américaine se porte bien et que le chômage est au plus bas (moins de 4 %).

    Parce qu’on ne comptabilise plus tous les chômeurs ! Si l’on réintègre dans les statistiques les « discouraged workers », c’est-à-dire ceux qui ont renoncé à chercher un emploi, soit 23 millions de personnes, on constate que le véritable taux de chômage est beaucoup plus élevé : 10,5 %, selon les plus optimistes, et jusqu’à 23 %, selon les autres. La population active a augmenté de 21 millions depuis 2007, mais seulement deux millions d’entre eux ont aujourd’hui un travail à plein temps. Au total, il y a aujourd’hui 95 millions d’Américains aptes au travail qui n’ont pas d’emploi. Le tout sur fond de stagnation des salaires et des revenus, de désindustrialisation et d’envol des inégalités entre les 1 % les plus riches et la grande majorité de la population.

    La bonne santé de l’économie américaine est seulement apparente. Vous savez qu’en février 2017, les États-Unis ont purement et simplement décidé d’abandonner le plafonnement de leur dette, que George W. Bush avait déjà fait doubler, suivi par Obama, qui en a fait autant. L’endettement public, qui n’était que de 280 milliards de dollars en 1960, a atteint 22.000 milliards de dollars en 2018, et l’on prévoit déjà que l’on arrivera à 30.000 milliards d’ici à dix ans, soit une augmentation de trois milliards de dollars par jour ! Si l’on ajoute à la dette fédérale brute (108 % du PIB) celle des États (state debt), des comtés et des municipalités (local debt), on arrive à près de 120 % du PIB. Et si l’on ajoute encore la dette des particuliers et des ménages, on arrive au chiffre astronomique de 72.000 milliards de dollars, soit 86 % du PIB mondial et 3,5 fois le PIB américain !

    Les chiffres publiés le mois dernier montrent, par ailleurs, que le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine a pulvérisé, une fois encore, son record historique en s’établissant à 43,1 milliards de dollars pour le seul mois d’octobre. Ce qui signifie que Trump a déjà perdu la guerre commerciale qu’il a lancée contre Pékin ; ce qui n’a rien d’étonnant, car les États-Unis dépendent beaucoup plus de la Chine pour leurs importations que la Chine ne dépend des États-Unis pour les siennes.

    En fait, les États-Unis sont un pays virtuellement en faillite, qui ne peut plus survivre qu’en s’endettant à un rythme de plus en plus rapide. La dette ne sera, bien sûr, jamais remboursée, et il n’est pas exclu que même les intérêts ne puissent plus être payés. À l’heure actuelle, le seul service de la dette représente 333 milliards de dollars par an ! Dans ces conditions, le dernier atout des Américains tient au fait qu’un effondrement des États-Unis aurait des conséquences catastrophiques pour la plupart de ses partenaires, à commencer par la Chine. Mais cela ne signifie pas qu’à la faveur d’un nouveau krach mondial, cet effondrement ne puisse pas se produire, ce qui serait dramatique pour les épargnants et les cotisants des sociétés d’assurances et des fonds de pension. On ne peut écarter, dans cette perspective, la possibilité d’une guerre civile dans un pays où 300 millions d’armes à feu sont en circulation.

    Il y a quatre ans, nous avions déjà parlé de cette « dédollarisation » qui pourrait mettre un terme à l’hégémonie mondiale de la monnaie américaine. Où en est-on ?

    Même si la majeure partie des échanges internationaux restent réglés en dollars, les efforts de dédollarisation se poursuivent, malgré les menaces de Washington contre quiconque tente de fuir le système. Les États-Unis représentent une part de plus en plus petite de l’économie mondiale et subit la pression d’autres acteurs, à commencer par les BRICS*. Mais il faut bien comprendre qu’il n’est pas facile de s’entendre sur une unité de compte mondiale de remplacement. Les propriétaires étrangers de dette américaine savent très bien qu’ils ne seront jamais remboursés, mais ils savent aussi qu’en cherchant à se débarrasser de leurs bons du Trésor américains, ils risquent de provoquer un effondrement du marché des obligations qui leur serait préjudiciable. Si nombre de partenaires commerciaux des États-Unis continuent d’investir leurs surplus de dollars dans des actifs libellés en dollars, c’est aussi qu’une conversion de ces surplus dans leur propre monnaie entraînerait une appréciation de leur monnaie et, donc, une baisse de leurs exportations.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 16 janvier 2019)

    * NDLR : BRICS, acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

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  • Contre le libéralisme !...

    Les éditions du Rocher publient aujourd'hui un essai d'Alain de Benoist intitulé Contre le libéralisme. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle Ecole et Krisis, Alain de Benoist est depuis la publication de Vu de droite en 1978, la figure de proue de la Nouvelle Droite, école de pensée et de combat culturel qui vient de fêter son cinquantième anniversaire. Il a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Décroissance ou toujours plus ? - Penser l'écologie jusqu'au bout (Pierre-Guillaume de Roux, 2018).

     

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    " Une société libérale est une société où dominent la primauté de l'individu isolé, l'idéologie du progrès, l'idéologie des droits de l'homme, l'obsession de la croissance, la place disproportionnée des valeurs marchandes, l'assujettissement de l'imaginaire symbolique à l'axiomatique de l'intérêt. Le libéralisme a acquis en outre une portée mondiale depuis que la mondialisation a institué le capital en tant que réel sujet historique de la modernité. Il est à l'origine de cette mondialisation, qui n'est jamais que la transformation de la planète en un immense marché. Il inspire ce qu'on appelle aujourd'hui la « pensée unique » libérale-libertaire. Et bien entendu, comme toute idéologie dominante, il est aussi l'idéologie de la classe dominante.
    Le libéralisme est une doctrine philosophique, économique et politique, et c'est comme tel qu'il doit être étudié et jugé. Le vieux clivage droite-gauche est à cet égard de peu d'utilité, puisque la gauche morale, oubliant le socialisme, s'est ralliée à la société de marché, tandis qu'une certaine droite conservatrice ne parvient toujours pas à comprendre que le capitalisme libéral détruit systématiquement tout ce qu'elle veut conserver. Ce livre se propose d'aller à l'essentiel, au coeur de l'idéologie libérale, à partir d'une analyse critique de ses fondements, c'est-à-dire d'une anthropologie essentiellement fondée sur l'individualisme et sur l'économisme – celle de l'Homo oeconomicus. "
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  • Pourquoi le gouvernement ne comprend pas la révolte des gilets jaunes…

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la poursuite du mouvement des Gilets jaunes... Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017). Il publie cette semaine un essai intitulé Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : pourquoi le gouvernement ne comprend pas la révolte des gilets jaunes…

    Pensez-vous qu’on puisse déjà faire un bilan de l’action des gilets jaunes ?

    Le meilleur bilan qu’on puisse en faire est de constater qu’il est encore trop tôt pour en faire un, puisque le mouvement continue et semble même trouver un second souffle. Depuis bientôt trois mois, malgré le gel et le froid, malgré la trêve des confiseurs, malgré les morts et les blessés, malgré les dégâts causés par les brutalités policières (mâchoires arrachées, mains déchiquetées, pieds broyés, yeux crevés, hémorragies cérébrales), malgré les critiques qui ont successivement tenté de les présenter comme des beaufs alcooliques, des nazis (la « peste brune ») et des casseurs, coupables en outre d’avoir ruiné le commerce, dissuadé les touristes de venir en France et même, ô scandale, d’avoir saboté l’ouverture des soldes, malgré tout cela, les gilets jaunes sont toujours là. Ils tiennent bon, ils ne cèdent pas et une majorité de Français continue d’approuver leur action. C’est bien la confirmation que ce mouvement ne ressemble à aucun autre.

    Il y a un autre point sur lequel il faut insister. Les gilets jaunes, auparavant, ne se connaissaient pas. Plongés dans l’anonymat de masse, même quand ils étaient voisins, ils restaient souvent étrangers les uns aux autres. Depuis des semaines, autour des ronds-points, ils se sont mutuellement découverts. Ils ont parlé ensemble, ils ont confronté leurs expériences et leurs espoirs, partagé la même colère et vibré aux même émotions, partagé aussi les mêmes repas, vécu les mêmes journées et parfois les mêmes nuits, bénéficié du même élan de solidarité et de don. Le mouvement des gilets jaunes a, ainsi, fonctionné comme une formidable machine à recréer de la socialité dans une époque où le lien social s’est partout effrité. Il en restera nécessairement quelque chose. Les gilets jaunes savent, désormais, qu’ils ne sont plus seuls à être « invisibles ». Ils ont redécouvert l’importance du commun.

    Mais l’avenir du mouvement ? Peut-on imaginer un vaste front populiste, dont les gilets jaunes pourraient être le creuset ?

    C’est très prématuré, même si certains y pensent. Dans l’immédiat, les gilets jaunes doivent résister à toutes les tentatives de division et de récupération. Ils ne doivent surtout pas présenter de listes aux européennes, ce qui ne manquerait pas d’affaiblir l’opposition. Ils doivent rester insaisissables, nuire le moins possible aux petits commerçants, écarter fermement les casseurs extérieurs au mouvement et, peut-être aussi, concentrer leurs revendications sur les thèmes qui peuvent le mieux fédérer la colère en exigeant, par exemple l’instauration du référendum d’initiative populaire.

    Et le « grand débat national » ?

    Guy Debord disait que, si les élections pouvaient changer quelque chose, il y a longtemps qu’elles seraient interdites. On peut en dire autant du « grand débat » lancé par Emmanuel Macron : s’il était vraiment susceptible de satisfaire les demandes des gilets jaunes, il n’aurait tout simplement pas lieu. Quand les parlementaires veulent enterrer un dossier, ils créent une commission. Pour gagner du temps, Macron propose – c’est à la mode – de « libérer la parole ». Le « grand débat », c’est le divan du docteur Freud : « Allongez-vous et racontez-moi vos misères, après, vous vous sentirez mieux. » Discuter plutôt que décider a toujours été la méthode favorite de la classe bourgeoise. Dans le pire des cas, le « grand débat » finira en eau de boudin. Au mieux, la montagne accouchera d’une souris. On fera des concessions ici ou là (taxe carbone, limitation de vitesse à 80 km/h, etc.) mais on ne touchera pas aux questions qui fâchent. C’est-à-dire à celles qui impliquent un véritable changement de société.

    Ceux qui sont, aujourd’hui, au pouvoir sont incapables de faire face aux demandes des gilets jaunes parce que le monde d’en bas leur est mentalement, culturellement, physiologiquement étranger. Ils s’imaginent qu’ils se trouvent devant des revendications de type classique (des « gens pas contents ») auxquelles on peut répondre par des effets d’annonce et des stratégies de communication appropriées. Ils ne voient pas qu’ils sont, en réalité, confrontés à une révolte proprement existentielle, de la part de gens qui, après avoir perdu leur vie à tenter de la gagner, ont découvert que ce qu’ils gagnent ne leur permet plus de vivre et n’ont donc plus rien à perdre. Au plus fort des manifestations, au moment où un hélicoptère survolait l’Élysée pour exfiltrer Macron en cas de besoin, ils ont pourtant eu peur. Physiquement peur – et cela, aussi, on ne l’avait pas vu depuis longtemps. Aujourd’hui qu’ils ont retrouvé leur mépris de classe, même quand ils s’essayent à l’empathie, ils ne pardonneront jamais à ceux qui leur ont fait peur.

    Les « Gaulois réfractaires » sont les dignes successeurs de ces « Gueux » (Geuzen) qui, dans les Flandres et les Pays-Bas du XVIe siècle, s’étant fait d’un nom péjoratif un titre de gloire, portèrent contre l’autorité du roi Philippe II d’Espagne un mécontentement populaire qui reçut l’appui de Guillaume d’Orange. La guérilla qu’ils menèrent pendant des années, à partir de 1566, finit par aboutir à la totale libération des Provinces-Unies. Un beau chant néerlandais célébrant leur souvenir s’intitule « Vive le Gueux ! » Il mériterait d’être repris aujourd’hui.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 20 janvier 2019)

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  • Italie, le laboratoire politique du populisme...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°176, février 2019 - mars 2019) est en kiosque !

    A côté du dossier consacré à l'Italie comme laboratoire du populisme, on retrouvera l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés, des entretiens, notamment avec Olivier Rey, Natacha Polony et Alain Finkielkraut, les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Ludovic Maubreuil, de Laurent Schang, d'Yves Christen et de Slobodan Despot et l'anti-manuel de philosophie de Jean-François Gautier...

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

     

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    Éditorial           

    Éléments, mode d'emploi, par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    Olivier Rey contre les humanoïdes associés, propos recueillis par Thomas Hennetier

    Cartouches

    Le regard d’Olivier François : Jean-Louis Kuffer, la passion de lire

    Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman

    Léo Malet et André Héléna, les maîtres du roman noir français, par Pascal Esseyric

    Hayao Miyazaki l'enchanteur , par Ludovic Maubreuil

    Pierre-René Serna, dans la lignée de Philippe Muray, par Michel Marmin

    Champs de bataille : C'est beau un char la nuit, par Laurent Schang

    Bestiaires : Un dragon contre la société nomade, par Yves Christen

    Sciences

    Le combat des idées

    Entretien avec Natacha Polony : Marianne et les Gilets jaunes

    Sociologie des Gilets jaunes : la France des ploucs émissaires, par François Bousquet

    Pourquoi tant d'inégalités : la société ouverte et ses ravages, par Guillaume Travers

    Entretien avec David L'Epée : Vers une confluence des populismes

    Fabrice Grimal parie sur la radicalisation de la jeunesse, propos recueillis par David L'Epée

    La France périphérique en culotte courte, par Anne-Laure Blanc

    L'animalisme n'est pas un humanisme, par Alain de Benoist

    Pour ou contre le véganisme, par Benoît Labre et François Bousquet

    Le plaidoyer d’Alain Finkielkraut pour les animaux de ferme, propos recueillis par PascalEsseyric

    Steven Samson, un américain de la Rive gauche, propos recueillis par Olivier François

    Pascal Thomas reçoit Éléments, propos recueillis par Nicolas Gauthier

    Louis-Ferdinand Céline aux enfers, par François Bousquet

    Dossier

    Italie, le laboratoire politique du populisme

    Dans la tête de Matteo Salvini, par Antonio Rapisarda

    Italie, le pays du populisme intégral, propos recueillis par Alain de Benoist et pascal Esseyric

    Les migrants vus d’Italie, par Guiseppe Giaccio

    La CasaPound de l’intérieur : une Rome révolutionnaire, par David L'Epée

    Brève histoire de la musique alternative italienne, par Mario Marchal

    Rencontre avec Adriano Scianca : l’esprit corsaire

    Le syndicalisme italien : rencontre avec Paolo Capone

    Les fumetti neri, un antidote au politiquement correct, par Guillaume Travers

    Campo Hobbit, le Mai 68 de la « Destra » italienne

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Rendez-nous le cash !, par Slobodan Despot

    Un païen dans l'église : La chapelle Saint-Martial de Jabrelles-les-Bordes, par Bernard Rio

    Philo : Qu'est-ce qu'un destin ?, par Jean-François Gautier

    L’esprit des lieux : Se perdre à Barcelone, par Ludovic Maubreuil

    C’était dans Éléments : Le capitalisme tue l'âme des peuples

    Éphémérides

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  • « Les Gilets jaunes ont rendu visible la partie la plus française de la France »...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Breizh Info, dans lequel il évoque la révolte des Gilets jaunes et le "débat" lancé par Emmanuel Macron et fait un tour d'horizon de l'actualité... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Décroissance ou toujours plus ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2018).

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    Alain de Benoist : « Les Gilets jaunes ont rendu visible la partie la plus française de la France »

    Breizh-info.com : Tout d’abord en France, le mouvement des Gilets jaunes se poursuit, tandis que s’annonce un grand débat national qui semble n’intéresser personne. Où va-ton ?

    Alain de Benoist : Que le mouvement des Gilets jaunes se poursuive encore et que plus de la moitié des Français souhaitent voir ce mouvement se poursuivre est déjà un événement extraordinaire. Je m’en réjouis, bien sûr. Après une période d’inquiétude, les médias se plaignent maintenant d’avoir fait l’objet de « violences » sans se s’interroger un seul instant sur les raisons de leur discrédit. Le chef de l’État écrit des lettres et organise un « grand débat » dont on sait d’avance qu’il ne répondra pas aux attentes essentielles des Gilets jaunes. Tout cela serait risible, si cela ne relevait pas d’un mépris de classe qui s’avère apparemment indéracinable. Cela dit, il est vain de se demander sur quoi le mouvement peut déboucher.

    Il a déjà débouché sur ce qui faisait sa raison d’être : rendre visible la partie la plus française de la France. Pour le reste, les causes n’ayant pas changé, il faut s’attendre à un nouvel épisode dans l’ordre des conséquences. C’est la raison pour laquelle j’ai parlé de « répétition générale ».

    Breizh-info.com : La question cruciale de l’immigration est reléguée au second plan, y compris par les meneurs des Gilets jaunes (alors que sur certains ronds-points, elle est très présente). N’est-ce pas pourtant la préoccupation principale ?

    Alain de Benoist : C’est en effet une préoccupation dont on sait très bien qu’elle est présente à l’esprit des Gilets jaunes (et c’est un euphémisme). Mon hypothèse est qu’ils ont très bien compris qu’en mettant ce problème en avant, ils auraient donné des raisons supplémentaires de les diffamer à ceux qui les détestent, ce qui aurait permis de faire l’impasse sur leurs autres revendications. N’oubliez pas que, lorsque des Gilets jaunes ont découvert des migrants clandestins dans un camion qu’ils contrôlaient, et qu’ils les ont remis à la police, cela a suffi à déclencher contre eux une plainte de la CGT des Douanes (!). L’explication vaut ce qu’elle vaut, mais on ne peut oublier qu’il n’y a populisme que lorsque l’insécurité culturelle (l’immigration) s’ajoute à l’insécurité sociale (le pouvoir d’achat).

    Or, ce sont les classes populaires et la fraction inférieure des classes moyennes qui sont le plus victimes de cette double insécurité Si le référendum d’initiative populaire (ou « citoyenne ») était adopté, les choses pourraient devenir beaucoup plus claires, mais on sait bien qu’il y a toutes chances pour que les pouvoirs publics s’arrangent pour exclure l’immigration des questions qu’il serait possible de poser.

    Breizh-info.com : Vous avez vivement critiqué le programme de Jair Bolsonaro au Brésil. Pourquoi ? 

    Alain de Benoist : Indépendamment du fait que l’homme m’est profondément antipathique, la réponse est simple : j’ai critiqué le programme de Jaïr Bolsonaro parce que c’est un programme libéral (et même ultralibéral) et que je suis un adversaire du libéralisme.

    Breizh-info.com Par ailleurs, un mot sur l’arrestation de Battisti ?

    Alain de Benoist : Je vais sans doute encore choquer quelques bons esprits, mais je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de l’arrestation de Cesare Battisti. Les faits qui lui sont reprochés sont vieux de quarante ans et s’inscrivent dans le cadre d’un contexte politique (les « années de plomb ») qui est aujourd’hui révolu. En pareil cas, je suis partisan de l’amnistie. Carl Schmitt, qui a écrit de très belles pages sur ce sujet, a maintes fois rappelé que, par opposition à la loi du talion qui ne veut jamais rien oublier, l’amnistie est l’une des formes les plus civilisées de la pensée et de la pratique judiciaires en Europe. C’est aussi mon avis.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh infos, 17 janvier 2019)

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  • Demain le transhumanisme ?...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist reçoit  le philosophe Olivier Rey, l'historien Olivier Dard et Marie David, l'animatrice de l'Association française contre l'intelligence artificielle, pour évoquer la question du transhumanisme et des perspectives d'une augmentation de l'homme grâce à la technologie.

     

                                      

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