Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Revues et journaux - Page 123

  • Autour de Spengler et du Déclin de l'Occident

    Nous reproduison ci-dessous l'introduction d'Alain de Benoist au dossier du dernier numéro de Nouvelle Ecole (n°59-60, année 2010-2011) consacré à Oswald Spengler.

    Nous vous rappelons que ce numéro peut être commandé sur le site de la revue Eléments.

    Oswald Spengler.jpg

     

    OSWALD SPENGLER

     

     

    Les adversaires de l’idéologie du progrès croient souvent, bien à tort, que celle-ci se borne à concevoir l’histoire sous une forme linéaire, emmenant l’humanité vers un avenir toujours meilleur, et par suite à valoriser le nouveau en tant que nouveau, c’est-à-dire à constamment dévaloriser l’autorité du passé au nom des promesses de l’avenir. Ils oublient que cette caractéristique possède un corollaire : l’idée que les civilisations sont immortelles. Elles naissent, croissent et se développent, mais aucune loi ni raison objective n’exige qu’elles vieillissent ni ne meurent. Cette idée optimiste se retrouve chez beaucoup d’adversaires de l’idéologie du progrès, qui lui empruntent ainsi sans s’en rendre compte l’un de ses présupposés fondamentaux. Certes, nombre d’entre eux s’inquiètent régulièrement des menaces qui pèsent sur la civilisation occidentale, mais ils croient en général qu’il suffirait d’y parer pour que cette civilisation retrouve du même coup une espérance de vie illimitée. C’est à cette idée que s’oppose radicalement Spengler. Longuement exposée dans Le déclin de l’Occident, son approche « physiognomique » des cultures – il s’agit de cerner la « physionomie » de leurs formes historiques – nous dit que les civilisations sont mortelles, qu’elles ne peuvent que mourir et que tel est leur destin commun. Ce ne sont pas des peuples ou des époques, mais des cultures, irréductibles les unes aux autres, qui sont les moteurs de l’histoire mondiale. Ces cultures ne sont pas créées par des peuples, mais ce sont au contraire les peuples qui sont créés par les cultures. L’Antiquité, par exemple, est une culture à part entière, similaire mais entièrement distincte de la culture « faustienne » occidentale. Les cultures obéissent toutes aux mêmes lois de la croissance et du déclin organiques. Le spectacle du passé nous informe donc sur ce qui n’a pas encore eu lieu.

    On a peine aujourd’hui à imaginer l’impact que la parution du premier tome du Déclin de l’Occident (1918) eut, d’abord en Allemagne, puis dans le monde entier. Et pourtant, peu d’auteurs ayant atteint une telle renommée ont été oubliés aussi vite. Dès les années 1930, l’étoile de Spengler commence à pâlir, pour s’obscurcir totalement après la Seconde Guerre mondiale. Mais en réalité, le « débat autour de Spengler » (Streit um Spengler) repose en grande partie sur des malentendus que celui-ci a lui-même contribué à entretenir, du fait notamment de ce mélange d’observations scientifiques, historiques, politiques et poétiques à la fois.

    Beaucoup de reproches traditionnellement adressés à Spengler sont loin d’emporter l’adhésion. A commencer par celui qui vise son « pessimisme » : il n’y a pas de « pessimisme » à établir un diagnostic, quelqu’il soit. Dans le titre de son livre, ainsi qu’il l’a lui-même souligné, le mot « déclin » pourrait d’ailleurs tout aussi bien être remplacé par celui d’« achèvement ». D’autres ont soutenu que l’affirmation spenglérienne selon laquelle les cultures sont incommensurables se heurte à une aporie, car on ne peut à la fois dire qu’elles sont incommensurables et prétendre les comprendre toutes. Lors d’un colloque de Cérisy, en 1958, Raymond Aron déclarait ainsi : « Spengler peut tout expliquer, sauf sa propre histoire. Car, dans la mesure où il a raison, il a tort. Si les sociétés, les cultures ne peuvent pas se comprendre, l’homme qui ne peut pas exister, c’est Spengler qui les comprend toutes ». L’argument n’en est pas un puisque, pour Spengler, les grandes cultures, si incommensurables qu’elles puissent être, n’en présentent pas moins la même morphologie et obéissent toutes historiquement aux mêmes lois.

    Mis en doute par Keyserling, le caractère prophétique des vues de Spengler a en revanche été longuement célébré par bien d’autres auteurs. On ne saurait nier non plus le caractère prémonitoire des Années décisives. Certes, Spengler a totalement sous-estimé les Etats-Unis en tant que grande puissance. Il plaçait en revanche de grands espoirs dans la Russie, tout en soulignant son étrangeté radicale par rapport à l’Europe occidentale. « Les Russes ne sont point un peuple à la manière du peuple allemand ou anglais, écrivait-il dans Prussianité et socialisme (1919). Ils portent en eux, tels les Germains à l’époque carolingienne, la virtualité d’une multitude de peuples futurs. Les Russes sont la promesse d’une culture à venir au moment où les ombres du soir s’allongent sur l’Occident ».

    Mais, d’Eduard Spranger à Theodor W. Adorno, le principal reproche adressé à Spengler porte évidemment sur son « fatalisme » et son déterminisme. La question est de savoir jusqu’à quel point l’homme est prisonnier de sa propre histoire. Au point de ne pouvoir jamais en modifier le cours ? C’est là que le débat commence. Arnold Toynbee, que l’on a souvent comparé à Spengler, niait que l’on puisse comparer les cultures à des organismes vivants. Spengler, qui soutient la thèse inverse, affirme que la civilisation est le destin inévitable d’une culture, dont elle marque aussi le stade terminal. Que penser de cette thèse à l’époque de la globalisation ? Qu’en est-il de la civilisation occidentale, aujourd’hui universalisée au moins de paraître menacer toutes les cultures du monde encore subsistantes ? Et que signifie même ce terme d’« Occident » qui, au cours de l’histoire, a si souvent changé de sens ?

    « Toutes mes occupations politiques, disait Spengler, ne m’ont procuré aucun plaisir. La philosophie, voilà mon domaine ». Il disait aussi qu’« avoir de la culture » est une question d’attitude – et d’instinct.

     

    Alain de BENOIST

     

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux, Textes 0 commentaire Pin it!
  • La politique de la misère...

    Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°138, janvier-mars 2011) arrive en kiosque cette semaine. Il est aussi possible de se le procurer sur le site de la revue. Le dossier central de cette livraison est consacré la politique de paupérisation des peuples européens.

      

    Eléments 138.jpg

     

    Au sommaire : 

    L’actualité des idées, des sciences, du cinéma, des arts et des lettres

     

    Monopolémique (Frédéric Guchemand)

    La pensée cinématographique d’Alain Badiou (Ludovic Maubreuil)

     

    Dossier: LA POLITIQUE DE LA MISÈRE

     

    Le capital contre le reste du monde (Alain de Benoist)

    Un revenu pour tous les citoyens? (Alain de Benoist)

     

    Et aussi…

     

    La Belgique: combien de temps encore? (Entretien avec Luc Pauwels)

    Frédéric II, Saladin et… Berlusconi ? (Entretien avec Franco Cardini)

    Stefan George ou la politique de l’essentiel (Luc-Olivier d’Algange)

    Relisez Lucrèce pour chasser le stress (Pierre Le Vigan)

    Les dieux du stade ou l’envers d’un record (Robin Turgis)

    Jaime Semprun avait indiqué la voie (Olivier François et Aurélie Mouillard)

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Une grande lueur à l'Est ?...

    Le numéro 56 de Flash, le journal gentil et intelligent, nous propose un dossier consacré à ces Français qui rêve de l'Eurasie et qui voit dans la Russie un recours possible face au système occidental. On retrouvera bien sûr, les rubriques habituelles, dont, notamment, le bloc-notes d'Alain Soral.

    Flash 56.jpg

    Au sommaire :

    Sibérie m’était contée… Ces Français qui regardent vers Moscou : Avec les participations d’André Chanclu, de David Rachline, de Louis Dalmas, de Jean Geronimo, d’Alexandre Latsa, de Feltin-Tracol et d’Alexandre Douguine Ballet russe de pages 3 à 7

    Des peuples sans État ? Christian Bouchet dresse le panorama de ces nations orphelines en page 8

    Les “nôtres” avant les “autres” ? Arnaud Guyot-Jeannin démasque la dérive identitaire en pages 9 et 10

    Qui veut une nouvelle guerre des religions ? Alain Soral nous dit à qui profite le crime en page 11

    La mondialisation est en marche en page 13 Décryptage de Clovis Casadue

    De Basquiat à Mr Brainwash : Petits artistes mais gros bizness : Topoline nous brosse le tableau en pages 14 & 15

    Pour vous abonner en ligne et en toute sécurité : www.flashmagazine.fr

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 2 commentaires Pin it!
  • Vikings !

    Le magazine allemand Der Spiegel a récemment publié un supplément historique consacré aux Vikings. Il est disponible en France dans tous les grands kiosques, et notamment dans les gares. Dotée d'une riche iconographie, ce très beau numéro n'est pas réservé aux germanistes... 

     

    Vikings.jpg

    Lien permanent Catégories : En Europe, Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Chine : le géant militaire du XXIème siècle ?...

    Nous vous signalons la parution d'un numéro hors-série de la revue DSI (Défense et sécurité internationale) consacré à la Chine et à son armée. On peut y lire des articles de fond sur la stratégie de la Chine, sa politique de défense et ses forces armées, notamment sa marine, outil indispensable d'une Weltpolitik.

    Chine miltaire.jpg

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Un petit tour chez Léon...

    L'excellente revue Axe & Alliés dans son dernier numéro hors série vient éclairer le parcours atypique de  Léon Degrelle, personnage excessif, ambitieux et truculent, successivement dirigeant des étudiants catholiques, journaliste et ami d'Hergé, chef du mouvement rexiste, combattant courageux de la légion Wallonie, figure de proue de la propagande nazie, puis, déchu de sa nationalité belge à la fin de la guerre, oracle du fascisme international jusqu'à sa mort dans son exil espagnol en 1994.

     

    Axe et alliés HS n°10.jpg

    La légion Wallonie et Léon Degrelle

    L’épopée des volontaires belges au sein de l’armée allemande : du corps-franc Wallonie au 28. SS-Freiwilligen-Grenadier-Division Wallonien

    Formée sous l’impulsion du chef rexiste Léon Degrelle, la légion Wallonie rassemblera environ 4 000 volontaires venus de Belgique. Engagée uniquement sur le front de l’Est, elle fait preuve de grandes qualités combatives à Tcherkassy, fin 1943, où elle est pratiquement anéantie. Sa notoriété tient aussi à la personnalité de son chef, le « beau Léon », figure charismatique que la propagande nazie met largement en avant.

    Ce hors série exceptionnel d’Axe & Alliés revient sur les conditions de la formation des « Wallons », l’historique du mouvement rexiste, les terribles combats sur le front de l’Est et le parcours hors du commun de Léon Degrelle.

    Un hors-série rédigé par Eddy De Bruyne, qui a rassemblé ici une somme de photos et de témoignages totalement inédits.

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!