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Livres - Page 263

  • La loi naturelle et les droits de l'homme...

    " C’est ainsi qu’au nom du principe des droits humains, on veut interdire aux nations de prendre les lois qu’elles jugeraient éventuellement utiles ou nécessaires pour préserver ou encourager la vie et l’éducation communes qui donnent à chacune sa physionomie et sa raison d’être. Ce n’est plus aux cités de déterminer qui sera citoyen et à quelles conditions, puisque chacun désormais est supposé avoir le droit de devenir citoyen de la cité qu’il choisit. Quelle que soit l’institution, pourrait-on dire, tout individu a le droit inconditionnel d’en devenir membre – inconditionnel, c’est-à-dire sans avoir à se soumettre aux règles spécifiques – à la « loi » – qui règlent la vie de cette institution, ou en ne s’y soumettant que de la manière la plus approximative et pour ainsi dire la plus dédaigneuse. Qu’il s’agisse de la nation, de la famille ou de l’université, l’institution ne saurait légitimement opposer sa règle à l’individu qui invoque son désir ou son droit, les deux tendant à se confondre désormais (…) ce « droit » est compris d’une manière de plus en plus extensive, en vérité d’une manière proprement illimitée : non seulement comme le droit de « tout avoir » mais, de manière plus troublante encore, comme le droit d’être tout ce que nous sommes ou voulons être. "

     

    Les PUF viennent de publier un essai de Pierre Manent intitulé La loi naturelle et les droits de l'homme. Directeur d'études à l'EHESS, membre fondateur de la revue Commentaire, Pierre Manent est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages de philosophie politique, parmi lesquels Cours familier de philosophie politique (Fayard, 2001) et Les métamorphoses de la cité (Flammarion, 2012).

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    " La doctrine des droits de l'homme est devenue l'unique référence légitime pour ordonner le monde humain et orienter la vie sociale et individuelle. Dès lors, la loi politique n'a plus d'autre raison d'être que de garantir les droits humains, toujours plus étendus. La loi ne commande plus, ne dirige plus, n'oriente plus : elle autorise. Elle ne protège plus la vie des institutions qu'il s'agisse de la nation, de la famille, de l'université, mais donne à tout individu l'autorisation inconditionnelle d'y accéder. L'institution n'est donc plus protégée ni réglée par une loi opposable à l'individu; celui-ci jouit d'un droit inconditionnellement opposable à l'institution. Pierre Manent montre que cette perspective livre les éléments constituants de la vie humaine à une critique arbitraire et illimitée, privant la vie individuelle comme la vie sociale de tout critère d'évaluation. Une fois que sont garantis les droits égaux de faire telle action ou de conduire telle démarche, il reste à déterminer positivement les règles qui rendent cette action juste ou cette démarche salutaire pour le bien commun. La loi naturelle de la recherche du bien commun se confond avec la recherche des réponses à la question : comment orienter ou diriger l'action que j'ai le droit de faire ? "

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  • La Super-classe mondiale contre les peuples...

    Les éditions Via Romana viennent de publier un essai de Michel Geoffroy intitulé La Superclasse mondiale contre les peuples. Énarque, essayiste et contributeur régulier au site de la Fondation Polémia, Michel Geoffroy est l'auteur avec Jean-Yves Le Gallou du Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015).

    Le livre est disponible à la commande sur le site de Via Romana.

     

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    " En Occident on ne vit plus en démocratie mais en post-démocratie : les gouvernements ne gouvernent plus mais obéissent aux marchés et aux banques, les puissances d’argent dirigent les médias et les peuples perdent leur souveraineté et leurs libertés.
       Pourquoi ? Parce que depuis la chute de l’URSS le pouvoir économique et financier s’affranchit du cadre national et veut gouverner à la place des États. Parce que la fin du communisme nous a libérés de la Guerre froide, et lui a succédé la prétention obstinée du messianisme anglo-saxon à imposer partout sa conception du monde, y compris par la force.
       Ce double mouvement s’incarne dans une nouvelle classe qui règne partout en Occident à la place des gouvernements : la super classe mondiale.
       Une classe dont l’épicentre se trouve aux États-Unis mais qui se ramifie dans tous les pays occidentaux et notamment en Europe. Une classe qui défend les intérêts des super riches et des grandes firmes mondialisées, sous couvert de son idéologie : le libéralisme libertaire et cosmopolite. Une classe qui veut aussi imposer son projet : la mise en place d’un utopique gouvernement mondial, c’est-à-dire la mise en servitude de toute l’humanité et la marchandisation du monde. Une classe qui manipule les autres pour parvenir à ses fins, sans s’exposer elle-même directement.
       Avec La Superclasse mondiale contre les peuples, Michel Geoffroy dresse un portrait détaillé, argumenté et sans concession de la superclasse mondiale autour de cinq questions : que recouvre l’expression superclasse mondiale ? Que veut-elle ? Comment agit-elle ? Va-t-elle échouer dans son projet de domination ? Quelle alternative lui opposer?
       Un ouvrage de référence pour comprendre les enjeux de notre temps. "

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  • Itinéraire d'un insoumis...

     Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier un essai de Danièle Masson intitulé Éric Zemmour, itinéraire d'un insoumis. Agrégée de lettres, Danièle Masson à notamment publié un livre d'entretiens, Dieu est-il mort en Occident ? (Guy Tredaniel, 1998).

     

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    " Comprendre comment et pourquoi Eric Zemmour est passé de l’ombre à la lumière, c’est un des buts de ce livre. Zemmour pense souvent à lui quand il écrit sur les autres. Il rappelle « l’argument massue» de Chaban-Delmas à Pierre Messmer, potentiel candidat, en 1974, à la magistrature suprême : «Tu seras battu car tu seras mauvais à la télé!» Zemmour est bon à a télé, très bon. Détesté, adulé, jalousé pour cela même.

    À quoi doit-il son sulfureux succès ? À sa dégaine de titi parisien, à son indifférence visible à sa manière d’être coiffé et vêtu, quand les élites médiatiques soignent leur brushing et leurs camaïeux ? À son absence de ressentiment, à ses éclats de rire même quand il vient d’être insulté ou prié de se taire ? À son sens de la repartie, à sa gentillesse pour les personnes et son exigence pour les idées ? Sans doute. Les Français reconnaissent en lui l’un des leurs ; il leur permet une identification sans risque, à valeur cathartique, dirait-on si l’on ne craignait d’être pédant.

    Mais il y a autre chose. un art de la maïeutique qui rappelle Socrate. il nous délivre de ce que nous portions en nous sans parvenir à l’exprimer : « ce livre, dit-il du Suicide français […] a fait comprendre tous les enjeux et l’intensité de la guerre idéologique […]. Le public qui vient me voir […] comprend qu’il y a une vraie guerre culturelle, qui lui est menée frontalement […]. ils sont un peu comme l’inspecteur Bourrel […]. Bon sang, mais c’est bien sûr ! ».  Ce nouvel inspecteur Bourrel saisit le fil d’Ariane, le fil rouge, qui relie des événements que nous avons vécus éclatés, sans en comprendre la cohérence. Zemmour use de la pédagogie du détour chère à Jacqueline de Romilly. Il remonte à la fin de la Première Guerre mondiale, fait l’éloge de la parole prophétique de l’historien Jacques Bainville. Zemmour est démocrate, Bainville ne l’était pas. Mais il vivait dans une république qui n’avait pas rétabli le délit de blasphème. Zemmour en est victime, et assume son rôle de bouc émissaire : «Pour que la masse continue à se taire, il faut que certains soient condamnés. J’ai l’honneur, je dis bien l’honneur, d’être devenu une cible privilégiée».

    Zemmour est rarement classé parmi les intellectuels. mais si, comme le disait Michel Foucault, la fonction de l’intellectuel est de diagnostiquer le présent, Zemmour est un intellectuel. il pense ce qu’il dit, il dit ce qu’il pense. Il voit sans chausser de lunettes idéologiques. Il court le risque d’intervenir dans la vie publique en s’exerçant à la pensée juste, c’est-à-dire ajustée, réajustée au réel, sans être dans la posture. Saisir la cohérence d’une pensée qui travaille à se déprendre de l’oubli, à mettre en perspective le présent, à lui donner une profondeur de champ par l’éclairage du passé, à refuser, en historien passionné qui n’en exclut rien, l’histoire hémiplégique, c’est aussi, c’est surtout le but de ce livre. "

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  • Dialogues sur la Justice...

    Les éditions Perspectives libres viennent de publier un essai de Norman Palma intitulé Dialogues sur la Justice. Économiste et philosophe, professeur à Paris IV, Norman Palma est l'auteur de plusieurs essais comme  Pourquoi Marx a-t-il échoué ? (Perspectives libres, 2014), Autopsie d’un désastre économique (Perspectives libres, 2015), La guerre des Amériques (Perspectives libres, 2015) ou Penser avec Aristote (Perspectives libres, 2017).

     

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    " Suum cuique tribuere, rendre à chacun ce qui lui est dû, telle était la définition que l’Antiquité donnait à la Justice. Plus qu’une simple garantie de l’intégrité des personnes, de la possession des biens et de la régularité des contrats, la Justice est l’idéal régulateur des Anciens et le droit doit faire appel à l’idée de Justice pour instaurer un idéal de concorde civique. Face à nos sociétés agonisantes, où chacun voit sa place de plus en plus niée, l’idéal antique peut-il nous aider à revivifier une société où il n’y a plus ni égalité ni justice, ni justesse ? Norman Palma continue son périple dans la pensée des Anciens en l’illustrant par des problèmes contemporains au cours de dialogues socratiques. "

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  • Un manifeste du bien-manger !...

    Les éditions Erick Bonnier viennent de publier un Manifeste du bien-manger signé par Véronique Richez-Lerouge. Journaliste, l'auteur est déjà l'auteur de plusieurs enquête consacrées à l'alimentation comme La Vache qui pleure (2016) ou Main basse sur les fromages AOP (2017).

     

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    " Bien-manger n’est plus une farandole gastronomique. Tantôt remède tantôt poison, l’alimentation, entraîne légitimement un cortège de questionnements générant anxiété, culpabilité et communautarisme : Quoi manger, Où manger, Comment manger ? et aussi avec Qui ? Aller au restaurant ou faire ses courses devient un casse-tête pour de nombreux gastronomes ne sachant plus à quel saint se vouer.

    Parés du masque de la vertu, les géants de l’agroalimentaire ont instrumentalisé le territoire du mieux-manger, ils parlent de nutrition, naturalité, terroir, gommant ainsi le caractère industriel de leurs produits pauvres en nutriments. À mesure que la gastronomie est portée au pinacle dans les médias et fabrique des stars, elle devient un artefact où le business négocie le goût. D’ailleurs, que veut dire ce mot si usité et pourtant si relatif quand il est déconnecté de ses racines ? Le plaisir de manger a-t-il du goût quand les paysans ne vivent plus de leur travail, que les sols s’appauvrissent, que la déforestation engloutit des forêts millénaires, que l’agriculture intensive entraîne dans son sillon pollutions, souffrances et maladies ?

    Il est temps de s’interroger sur le véritable sens des mots terroir, bio, fermier, qualité… des notions dénaturées qui desservent ceux qui produisent véritablement, les artisans et les paysans. Ces nourriciers sont devenus de simples fournisseurs exécutants de l’assiette agrochimique.

    Face à cette fiction culinaire hors-sol, une alliance de cuisiniers sous l’égide de Slow Food, met les pieds dans le plat, elle milite pour une cuisine bonne, gourmande, juste et propre, elle veut redonner du sens aux mots bon, goût, paysan… pour réveiller nos sens. 

    Gourmande et passionnée par le terroir, Véronique Richez-Lerouge conduit une réflexion globale à travers des témoignages et des enseignements pour fournir des clés de compréhension à tous les mangeurs gastronomes, sur la signification profonde du bien-manger en conscience, où s’invitent à la table le partage, le savoir-être, le savoir-vivre, la curiosité, la connaissance, en hommage à Brillat-Savarin, pour qui l’assiette faisait tourner le monde. Tel le fil d’Ariane, la cuisine relie toutes les activités humaines et nous conduit à l’essence même de notre civilisation."

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  • La culture du narcissisme...

    Les éditions Flammarion rééditent dans leur collection de poche Champs l'essai de Christopher Lash intitulé La culture du narcissisme, avec une présentation de Jean-Claude Michéa, « Pour en finir avec le XXIe siècle ». Sociologue critique américain, figure intellectuelle du populisme de gauche, mort en 1994, Christopher Lash a notamment publié La Révolte des élites (Climats, 1999) ou Le seul et vrai paradis - Une histoire de l'idéologie du progrès et de ses critiques (Flammarion, 2002). On notera qu'avant que l’œuvre de cet auteur ne soit popularisée en France par Jean-Claude Michéa, au début des années 2000, Nouvelle Ecole (n°39, 1982) a sans doute été la première revue française à traduire un de ses articles dès le début des années 80...

     

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    " La culture occidentale est en crise. Le Narcisse moderne, terrifié par l’avenir, méprise la nostalgie et vit dans le culte de l’instant ; dans son refus proclamé de toutes les formes d’autorité, il se soumet à l’aliénation consumériste et aux conseils infantilisants des experts en tout genre.
    Aujourd’hui plus que jamais, l’essai majeur de Christopher Lasch frappe par son actualité.
    Décortiquant la personnalité typique de l’individu moderne, Lasch met en lumière ce paradoxe essentiel qui veut que le culte narcissique du moi en vienne, in fine, à détruire l’authentique individualité.
    Christopher Lasch déroule le fil d’une analyse souvent subtile, nourrie de psychanalyse et de sociologie ; sa critique du mode de vie contemporain et d’une pensée de gauche complice du capitalisme est radicale, mais non sans espoir, car elle est pénétrée de la conviction que la conscience de l’histoire peut redonner du sens à un monde qui n’en a plus. "

     
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