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  • Les sociétés du silence: l'invisibilité du crime organisé...

    Les éditions Fayard viennent de publier un nouvel essai de Jean-François Gayraud intitulé Les sociétés du silence - L'invisibilité du crime organisé.

    Commissaire général, Jean-François Gayraud est déjà l'auteur de plusieurs études marquantes comme Showbiz, people et corruption (Odile Jacob, 2009), La Grande Fraude. Crimes, subprimes et crises financières (Odile Jacob, 2011), Le nouveau capitalisme criminel (Odile Jacob, 2014), L'art de la guerre financière (Odile Jacob, 2016), Théorie des Hybrides - Terrorisme et crime organisé (CNRS, 2017) et La mafia et la Maison blanche (Plon, 2023).

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    "Et si la puissance des grandes organisations criminelles se comprenait d’abord par leur art du silence ?
    Jean-François Gayraud nous dévoile l'univers secret des mafias, bien au-delà du simple crime organisé. Ces sociétés ne sont pas uniquement des associations de malfaiteurs, mais des contre-pouvoirs maniant une arme redoutable : la capacité de se faire oublier.
    De l'infiltration des loges maçonniques aux stratégies d'invisibilité politique, l'auteur révèle comment Cosa Nostra, Ndrangheta, Camorra et Sacra Corona Unita ont développé une véritable maîtrise de la dissimulation.
    À travers l’analyse de grandes figures mafieuses, comme Toto Riina ou John Gotti, les témoignages de repentis et l'influence du cinéma, Jean-François Gayraud dessine une géographie secrète du pouvoir. L'omerta n'est pas une absence de parole, mais une langue complexe aux règles impitoyables, où chaque mot peut tuer et chaque silence gouverner.
    Ce talent pour se fondre dans l’ombre ne peut plus être ignoré car, depuis la fin du siècle dernier, la France est confrontée à un fait inédit : de puissantes structures clandestines s’emparent de pans entiers de son territoire, de sa vie politique, économique et sociale, au risque de les corrompre durablement.
    Une enquête saisissante sur ces sociétés parallèles qui transforment le silence en instrument de domination absolue."

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  • Julien Rochedy : identité interdite ?

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Julien Rochedy à Régis Le Sommier sur Omerta, dans lequel il évoque son dernier essai Qui sont les Blancs ? - Généalogie d'une identité interdite (Hétairie, 2025).

     

                                             

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  • Enrico Mattei, architecte d’une souveraineté énergétique moderne...

    Les éditions de la Nouvelle Librairie, en collaboration avec l'Institut Iliade, viennent de publier un court essai de Filippo Burla intitulé Enrico Mattei - Architecte d’une souveraineté énergétique moderne.

    Filippo Burla, né en 1987 et diplômé en sciences politiques, est, depuis 2013, responsable de la rubrique économie du quotidien Il Primato Nazionale. Avec Valerio Benedetti, il a dirigé l’édition de l’ouvrage collectif Corporativismo del III millennio (Aga, 2013) et est l’auteur de Tornare potenza - Dieci tesi economiche per l’Italia (Altaforte Edizioni, 2021).

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    " Dans l’Italie d’après-guerre, un industriel italien a bousculé l’ordre pétrolier mondial : Enrico Mattei. Patron hors norme et stratège, il a proposé aux pays producteurs des accords plus justes, construit des réseaux pour alimenter usines et foyers, et rendu l’approvisionnement énergétique de l’Italie moins à la merci des grandes compagnies étrangères. Surtout, il a défié les « sept sœurs », le cartel informel des groupes pétroliers anglo-saxons qui régentaient alors les prix et les concessions. Visionnaire, Mattei a pensé l’énergie comme un levier de souveraineté nationale autant qu’un outil de développement partagé. Si son destin s’est brisé en 1962, son héritage, lui, demeure.

    Aujourd’hui, son intuition inspire de nouveau l’Italie, en particulier la politique de Giorgia Meloni. Le Plan Mattei relance l’idée de partenariats gagnant-gagnant avec l’Afrique et d’un rôle de carrefour énergétique en Méditerranée : renforcement des sources, des liaisons et de la formation. Ce livre raconte l’histoire de cet homme, éclaire l’actualité et montre surtout comment ce Plan peut devenir un premier jalon concret pour bâtir l’indépendance énergétique de l’Europe."

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  • Le guerrier impie...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Ralf van den Haute cueilli sur Euro-Synergies et consacré au mythe indo-européen du guerrier impie.

     

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    Le guerrier impie

    C’est Georges Dumézil qui, par son travail monumental en mythologie comparée, a donné à cette discipline ses lettres de noblesse scientifiques, encourageant les jeunes chercheurs Claude Sterckx et Frédéric Blaive [1] à suivre leur intuition et à démêler le mythe indo-européen du «guerrier impie».

    La pertinence de ce thème, largement abordé dans la revue Ollodagos – Actes de la Société belge d’études celtiques, dans Studia Indo-Europaea et dans Latomus – revue d’études latines, se reflète dans le nombre de philologues qui ont poursuivi la recherche académique sur ce sujet, principalement du côté francophone : Alexandre Tourraix, Dominique Briquel, Marcel Meulder et Bernard Sergent.

    Le mythe du guerrier impie est partagé par plusieurs peuples parlant une langue indo-européenne et semble totalement absent en dehors de cette aire linguistique. Blaive et Sterckx ont d’abord trouvé de nombreux exemples indiens, iraniens, scandinaves et latins de ce mythe. Plus tard, des exemples ont été découverts dans la plupart des langues indo-européennes, même celles dont les plus anciens documents manquent, comme l’antiquité slave, les ballades ossètes, certains textes de la littérature médiévale. Ce mythe ne semble en tout cas pas exister en dehors de l’aire indo-européenne : aucun exemple chinois, arabe, berbère, ouralien ou turco-mongol n’est connu.

    Une autre particularité de ce mythe : Blaive et Sterckx, familiers de la structure trifonctionnelle de la mythologie indo-européenne, constatent que les trois avertissements ou erreurs qui précèdent la fin du guerrier impie ne peuvent être assimilés à cette structure trifonctionnelle. La triade, en tant que telle, se retrouve en effet, indépendamment de la structure trifonctionnelle propre aux mythes indo-européens, aussi fréquemment ailleurs.

    Outre le mythe du guerrier impie, il existe aussi un mythe autour des trois péchés du guerrier, qui sont liés aux trois fonctions de Dumézil [2] : un meurtre, un viol (ou rapt ?) et un sacrilège, qui reflètent respectivement la deuxième, la troisième et la première fonction. Les trois péchés du guerrier précèdent le mythe du guerrier impie, qui commet d’abord ces trois péchés, s’attire ainsi une malédiction, puis est confronté aux présages de cette malédiction, les ignore et finit par mourir.

    L’un des plus anciens exemples connus d’un tel héros négatif est Ravana, dans l’épopée hindoue du Ramayana. Ravana tue un messager, enlève une femme et défie les dieux. S’ensuivent les présages de sa mort : une pluie de sang, des chevaux qui trébuchent et pleurent. Le cheval apparaît d’ailleurs fréquemment dans les différentes manifestations de ce mythe.

    Dans la mythologie grecque, le héros Achille de l’Iliade semble, après examen, répondre à plusieurs critères du guerrier impie. Son cheval ne prédit-il pas sa mort devant les portes de Troie s’il tue Hector ? Mais il y a plus : Achille est connu pour ses accès de colère incontrôlables, d’abord contre Agamemnon, puis contre Hector, et il menace à plusieurs reprises le dieu Apollon.

    L’une des traditions indo-européennes les plus archaïques, la celtique, connaît une variante particulière de ce mythe: les Celtes impies commettent évidemment aussi les erreurs qui mènent à leur perte, mais les commettent à contrecœur et sous la contrainte absolue d’une obligation supérieure. Dans la légende irlandaise Togail Bruidhne Dhadhearga, le haut roi Conaire Mor est soumis à une série de tabous qu’il ne peut que transgresser progressivement jusqu’à sa chute finale.

    Le plus célèbre héros celtique, Cuchulainn, subit un destin similaire le dernier jour de sa vie: il ignore les incantations des femmes qui sentent sa mort approcher et d’autres présages sombres, comme sa propre fibule qui tombe de ses mains et blesse son pied, son cheval Liath Macha qui refuse d’être attelé et lui montre trois fois son flanc gauche. Il part néanmoins combattre l’armée ennemie qui ravage l’Ulster. En chemin, il rencontre trois sorcières qui font rôtir un chien sur un feu de branches de sorbier. Elles aspergent le chien de poison et prononcent des malédictions. Cuchulainn est soumis à un geis, un tabou qui lui interdit de passer devant un feu sans partager le repas qui y est préparé. Un autre tabou lui interdit de manger la viande de son homonyme : or, le surnom du héros irlandais est justement « chien de Culann ». Cuchulainn fait mine de ne pas remarquer les sorcières, mais elles l’interpellent et lui offrent de la main gauche – autre mauvais présage – un morceau du chien. Cuchulainn ne peut que l’accepter, ce qu’il fait de la main gauche, et le mange. Il perd aussitôt la moitié de sa force. Il part tout de même au combat, mais ses ennemis parviennent à le placer à nouveau devant un dilemme fatal, et il succombe finalement, désarmé.

    La plupart des épopées mythiques indo-européennes connaissent un héros négatif sous la forme d’un guerrier au caractère excessif et arrogant, pour qui rien ni personne n’est sacré et qui ne respecte aucun ordre, même divin. La vie d’un tel guerrier ne peut être que criminelle jusqu’à ce que le champion du camp opposé le vainque et rétablisse l’ordre du monde.

    La nature fatale et prophétique du cheval dans différentes cultures indo-européennes a déjà été décrite à la fin du XIXe siècle, principalement par des philologues allemands. Le présage du cheval qui pleure ou trébuche (tombe) est fréquent et annonce la mort du guerrier impie. Meulder a constaté que l’absence totale de ce motif dans d’autres cultures, comme la tradition populaire hongroise ou chez les Kirghizes où c’est au contraire un bon présage, confirme qu’il s’agit d’un mythe purement indo-européen.

    Le mythe du guerrier impie a des prolongements dans la littérature européenne. Chez Jacob Grimm, par exemple, le faux pas du cheval annonce un malheur. Dans la Njallsaga norvégienne, la saga de l’incendie de Njall, cela arrive à Gunnar, un guerrier impie. Mais aussi dans la Saga du roi Harald de la Heimskringla, le cheval du roi Harald se cabre au moment où celui-ci veut attaquer l’Angleterre. Le roi d’Angleterre espère à haute voix que cela signifie la fin de la chance de Harald. Et en effet, celui-ci est mortellement touché par une flèche.

    Il existe encore de nombreux exemples où le motif du guerrier impie semble pertinent : l’empereur païen Julien dans sa lutte contre les Parthes, Charlemagne, Jules César. Tout guerrier qui semble impie ne l’est pas forcément : il convient de noter que les historiens romains étaient particulièrement habiles à noircir les dernières années de vie de leurs adversaires politiques, ce qui peut donner l’impression que le mythe du guerrier impie est très présent dans la culture latine – alors que les formes archaïques de la mythologie indo-européenne étaient à peine encore présentes dans l’Empire romain.

    Cette contribution n’est rien de plus qu’une brève introduction à ce mythe indo-européen fascinant. Ceux qui souhaitent en savoir plus sur ce sujet devront principalement se tourner vers la littérature francophone des auteurs mentionnés plus haut. Une certaine familiarité avec le mythe du guerrier impie et celui des trois péchés du guerrier devrait permettre de découvrir soi-même ces motifs dans les textes archaïques.

    Ralf Van den Haute (Euro-Synergies, 21 novembre 2025)

     

    Notes:

    [1] Frédéric Blaive en Claude Sterckx : Le mythe Indo-européen du guerrier impie, L’Harmattan, Parijs 2014

    [2] Georges Dumézil (1898-1986) a réussi, grâce à la mythologie comparée, à ouvrir une nouvelle voie et à mettre au jour les structures idéologiques sous-jacentes des mythes auxquelles ceux-ci doivent leur cohérence interne. Le résultat en est la découverte du système trifonctionnel comme idéologie principale dans la pensée indo-européenne archaïque. Dumézil a principalement étudié des textes sources de l’Inde archaïque, de Rome et de la Scandinavie : ces textes sont accessibles et contiennent des couches mythologiques très anciennes et bien conservées.

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  • Peuple(s) ?...

    Le numéro 59 de la revue Krisis, dirigée par Alain de Benoist, avec pour rédacteur en chef Thomas Hennetier, vient de paraître. Cette nouvelle livraison est consacrée à la question du peuple...

    Vous pouvez commander ce nouveau numéro sur le site de la revue Éléments.

    Bonne lecture !

    Thomas Hennetier,Vincent Coussedière,Claude Polin,Gabriele Adinolfi,Marco Tarchi,Mathieu Bock-Côté,Michel Lhomme,Gérard Conio,Benedikt Kaiser,Denis Collin,Laurent Dandrieu,Bernard Rio,Michel Michel,Yann Vallerie

    Au sommaire :

    Présentation : Thomas Hennetier / « Le peuple, effacement ou retour ? »

    Entretien avec Vincent Coussedière / « Le peuple est une aventure vivante et ouverte. Il peut disparaître ou, au contraire, se ressaisir et persévérer dans son être. »

    Claude Polin / Qu’est-ce qu’un peuple ?

    Débat « Faut-il tout attendre du populisme ? » : Gabriele Adinolfi / « Lorsque le populisme dégénère en manichéisme, en simplisme moral, en protestation sans projet, il devient un frein à toute construction alternative. »

    Débat « Faut-il tout attendre du populisme ? » : Marco Tarchi / « Le populisme voit le peuple comme une entité à l’origine cohérente et unie, mais qui a été artificiellement divisée par des forces hostiles. »

    Mathieu Bock-Côté / La démocratie en l’absence du peuple.

    Michel Lhomme / Du peuple fantôme à la fureur du peuple, le peuple en acte.

    Gérard Conio / Le populisme russe.

    Benedikt Kaiser / La fin du populisme de droite en Allemagne : de la politique émotionnelle à la politique idéologique.

    Entretien avec Denis Collin / « À l’abandon des classes populaires par les élites, répond la sécession des gens ordinaires. »

    Thomas Hennetier / Les 500 ans de la guerre des Paysans : un symbole de la révolte populaire et de la crise de l’Occident.

    Laurent Dandrieu / L’Église catholique et le peuple : de l’inculturation à l’abandon.

    Bernard Rio / Les racines de la tempérance.

    Maxence Smaniotto / Vers un nouveau « nomos » de la Terre : le retour des empires, entre crise de l’État-nation et intégration des espaces civilisationnels.

    Michel Michel / Considérations sur le communautarisme.

    Yann Vallerie / Peuple français, peuple breton : une incompatibilité fabriquée ?

    Le texte : Jules Michelet / Chaque flot de peuple qui monte, amène avec lui un flot de richesse nouvelle.

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  • « Nous avons été domestiqués ! »...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Laurent Obertone à Frontières pour évoquer son nouveau roman historique, De boue et de sang (Magnus, 2025), dont l’action se situe à l’époque de Jeanne d’Arc.

     

                                             

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