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  • Zeus transformateur...

    Les éditions Bayard viennent de publier le texte d'une conférence de Pierre Judet de la Combe intitulée Zeus transformateur. Helléniste et directeur d'études au CNRS et à l'EHESS, Pierre Judet de la Combe est l'auteur de nombreuses traductions du théâtre grec. On lui doit également une traduction récente de l'Iliade publié dans le volume Tout Homère.

     

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    " Comment devenir loup, ou fleur, ou cygne, tempête, feu, eau, ou pierre ? Les déesses et les dieux de l'Antiquité le peuvent sans peine et savent aussi obliger les humains à changer de forme. Zeus, le grand dieu souverain, est le maître de ces transformations. Il en joue comme il veut. Qu'est-ce que cela dit de nous- mêmes, de notre condition ? Avons-nous ces pouvoirs, ou n'est-ce que du rêve ? Poésie, jeux, films et science se posent ces questions. Pierre Judet de la Combe, qui est déjà venu au sujet d'Achille et d'Ulysse, revient pour nous parler de métamorphoses. "

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  • Vive l'Europe, avec François Bousquet...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un excellent entretien donné par François Bousquet à Daniel Conversano, pour son émission Vive l'Europe, afin d'évoquer son essai Courage !.

     

                                             

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  • De Gaulle et les communistes...

    Les éditions Perrin viennent de rééditer dans une version enrichie l'essai d'Henri-Christian Giraud intitulé De Gaulle et les communistes. Journaliste, ancien directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine, il a publié plusieurs études historiques, dont, en particulier, Une histoire de la révolution hongroise (Rocher, 2006).

     

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    " Ce livre révèle l'un des secrets les mieux conservés du général de Gaulle : son alliance avec Staline en juillet 1941 et l'appui sans faille, mais non sans contrepartie, accordé par le tsar rouge à la France libre tout au long de la guerre.
    Alliance qui a permis une relation privilégiée à partir de novembre 1942 entre de Gaulle et le Parti communiste français. Alliance qui a rebattu les cartes sur la question de l'ouverture du second front, le découpage des frontières polonaises, l'ampleur de l'épuration et les orientations du gouvernement français d'après guerre. Alliance qu'ignoraient aussi bien Churchill que Roosevelt, Pétain que Giraud, mais aussi l'entourage proche de l'homme du 18 Juin qui s'était fait une règle de " progresser par les couverts ". Quels en furent les raisons, les conditions et les buts ? Quels en furent les péripéties et les principaux acteurs ? Quelles en furent, surtout, les conséquences tant politiques que stratégiques ?
    Résultat de minutieuses recherches, ce récit vivant est fondé sur une documentation considérable provenant à la fois des archives du ministère français des Affaires étrangères et des archives soviétiques publiées à Moscou depuis 1983.
    Un document capital, qui remet en question des vérités que l'on croyait acquises depuis soixante-quinze ans. "

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  • Les marches des empires sous haute tension...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alexis Feertchak, cueilli sur Geopragma et consacré à la multiplication des frictions entre puissances régionales au Levant . Alexis Feertchak est journaliste au Figaro et membre fondateur de Geopragma.

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    Les marches des empires sous haute tension

    Et de trois. Les drones turcs qui officiaient déjà en Syrie et en Libye survolent désormais le Haut-Karabakh, cette zone montagneuse où les Arméniens affrontent les Azéris soutenus par Ankara non seulement dans les airs, mais également au sol. Les supplétifs syriens à la solde de la Turquie, qui combattaient d’abord les Kurdes, ont migré vers la Tripolitaine libyenne puis aujourd’hui vers le Caucase, troisième front militaire pour le régime nationaliste de Recep Erdogan.

    Dans les mêmes régions, la Russie pèse également de tout son poids, quoique plus discrètement qu’Ankara. En Syrie très officiellement pour soutenir coûte que coûte le gouvernement de Damas. En Libye, où elle appuie sans le dire le régime du maréchal Haftar, sis en Cyrénaïque. Moscou est également une alliée historique de l’Arménie, quoi qu’elle maintienne aussi des relations de bon voisinage avec l’Azerbaïdjan, ancienne république d’URSS. Nous saurons certainement dans les prochains jours quelle attitude le plus grand pays orthodoxe adoptera dans le conflit du Haut-Karabakh. Une chose est sûre, la Russie et la Turquie ont montré en Syrie et en Libye qu’elles savaient s’entendre, nouant une étrange relation mêlant compétition et coopération, ce que le management nomme parfois “coopétition”. Pour la Syrie en tout cas, une autre grande puissance régionale est de la partie : l’Iran. La République islamique a su depuis longtemps maintenir des relations relativement cordiales avec la Turquie, tout en projetant ses ambitions géopolitiques le long de l’« arc chiite », avec, dans le cas syrien, l’appui russe, là aussi mêlé de rivalité.

    Trois puissances régionales (dans le cas de Moscou également mondiale, vestige atomique de la Guerre froide) ; trois anciens empires. Ils se jaugent, rivalisent tout le temps, s’affrontent parfois, rarement directement, coopèrent souvent. Les points de friction qui deviennent objets de négociation se cristallisent naturellement dans leurs “marches”, le mot prenant ici un sens géopolitique. Les marches sont situées aux confins des empires et servent le plus souvent de zone tampon. Elles sont métissées et mélangées, ethniquement et religieusement. Leur identité est multiple, selon que l’on appartient à telle ou telle communauté, l’ensemble formant une mosaïque insaisissable. Pour un Européen de l’ouest, habitué à l’Etat-nation et à des frontières qui délimitent distinctement un dedans et un dehors, la notion de marche apparaît mystérieuse. Elles sont pourtant une réalité historique, souvent tragique, que l’on ne peut écarter d’un revers de la main. L’Arménie est un cas intéressant : elle est pour le coup un Etat-nation, mais est en même temps une marche aux confins des trois empires turc, russe et iranien. L’enclave arménienne du Haut-Karabakh en est la manifestation la plus criante.

    Ces marches sont aujourd’hui sous haute tension au Levant. Les Etats-Unis se retirant progressivement du Moyen-Orient, les trois anciens empires se repositionnent derechef pour définir ensemble, mais au mieux de leurs intérêts, de nouveaux équilibres régionaux. Depuis 2015, la Russie tente de jouer les arbitres musclés, mais ouverts aux négociations. L’Iran, lui, joue un jeu plus solitaire pour consolider l’axe qui le mène à la Méditerranée. Quant à la Turquie, elle apparaît aujourd’hui comme l’acteur le plus véhément et le plus offensif de cette triade.

    Les actions géopolitiques de ces trois vieux empires sont le signe de la nouvelle multipolarité de notre monde. Des puissances moyennes déroulent leur propre agenda sur les ruines d’un monde bipolaire qui a vécu. L’Asie n’est pas en reste. Aux confins de la Chine, du Pakistan et de l’Inde, la tension militaire est à son comble dans la région disputée du Cachemire, autre mosaïque de populations au sang mêlé, où les armes résonnent de plus en plus, depuis des mois. Sans parler d’une autre marche chinoise, le Xinjiang, peuplé de Ouïghours contre lesquels Pékin exerce une emprise de plus en plus puissante.

    Etonnant paradoxe : en Europe, on ne cesse de vanter la diversité, les mosaïques, les mélanges, le métissage, mais le discours dominant ne sait comment penser ces “marches” géopolitiques, symboles d’une histoire longue et tragique qui n’entre pas dans les cases trop binaires du “droit-de-l’hommisme” ou du “néo-conservatisme”. Le vieux continent, du reste, n’échappe pas à ce phénomène des marches sous tension. Que l’on pense à l’Ukraine et, aujourd’hui, à la Biélorussie. Le schéma de pensée que l’on calque sur ces deux pays est de deux ordres. D’un côté, le logiciel de la Guerre froide : il faudrait absolument que l’Ukraine devenue pro-européenne entrât dans l’OTAN pour endiguer la Russie. En 2014, certains intellectuels et politiques, qui, comme Cassandre n’ont pas été écoutés, ont senti le danger immense de jouer sur cette corde sensible qui ne ferait qu’augmenter la douleur des Ukrainiens. “Ukraine”, en russe, signifie justement “marche”. Le nom même d’Ukraine aurait dû nous mettre en garde : jouer ce pays contre la Russie était incroyablement dangereux. L’histoire de ces cinq dernières années n’a fait qu’augmenter le syndrome d’encerclement russe. La seule solution sage aurait consisté à faire du rapprochement – heureux ! – de l’Ukraine avec l’Europe un pont vers la Russie. Encore aurait-il fallu, pour cela, que l’Europe eusse été indépendante des Etats-Unis, qui se refusent d’en finir avec la Guerre froide. En l’occurrence, le maintien d’une logique bipolaire dans les relations Est/Ouest attisent la tension qui existe dans les anciennes marches de l’empire russe. L’autre lecture dangereuse est celle de l’opposition démocratie contre dictature. Car si la Biélorussie est bien une dictature et que l’on ne peut que souhaiter qu’elle ne le soit plus à l’avenir, elle n’est pas qu’un régime politique, mais aussi un pays complexe, composite, indissociablement lié à la Russie par son histoire. Heureusement, jusqu’à présent, les Européens ont fait preuve de davantage de prudence qu’en Ukraine. L’avenir dira ce qu’il adviendra du régime dictatorial de Loukachenko. Mais une chose est sûre : la Biélorussie ne devra jamais servir de bouclier contre la Russie. Transformer une marche en un mur est un risque que l’on ne peut se permettre de prendre.

    Cette leçon devra aussi servir pour l’avenir, alors que le couple formé par les Etats-Unis et la Chine fait peser sur le monde le risque d’une nouvelle bipolarité à l’échelle internationale, laquelle ne sera pas forcément contradictoire avec une multipolarité à des échelles plus régionales. Samuel Huntington a trop souvent été mal lu : le concepteur américain du “choc des civilisations” n’était pas partisan de l’ingérence militaire, bien au contraire d’une forme d’isolationnisme assez particulière. Selon lui, les Etats-Unis ne devaient pas intervenir partout mais s’appuyer sur les grandes puissances régionales pour trouver un équilibre global qui soit le moins mauvais possible. Un projet qui, malheureusement, n’a pas été suivi. Il devrait pourtant l’être, me semble-t-il. Aujourd’hui, pour le bien des Arméniens comme des Azéris, et plus globalement pour le bien de toutes les minorités du Moyen-Orient qui vivent dans les “marches” des vieux empires, l’Europe devrait encourager vivement mais fermement la formation d’un nouvel équilibre, le moins précaire possible, entre la Russie, la Turquie et l’Iran. Mais il nous faudra pour cela abandonner notre vieille Guerre froide avec la Russie, en finir avec nos rêves d’une Turquie européenne qui existerait à notre image et arrêter de voir l’Iran comme un pays dont l’histoire aurait commencé en 1979. Bref, assumer un monde multiple, divers et fragile, à l’image de ses marches qui souffrent dans leur chair.

    Alexis Feertchak (Geopragma, 5 octobre 2020)

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  • Liquidation...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de Frédéric Rouvillois intitulé Liquidation - Emmanuel Macron et le saint-simonisme. Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux disponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et Être (ou ne pas être) républicain (Cerf, 2015). Il a également dirigé avec Olivier Dard et Christophe Boutin, le Dictionnaire du conservatisme (Cerf, 2017) et le Dictionnaire des populismes (Cerf, 2019). Enfin, il a publié récemment un roman, Les fidèles (Pierre-Guillaume de roux, 2020).

     

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    " Au XIXe siècle, le saint-simonisme invente la société libérale et individualiste du bonheur régie par l'élite. Depuis 2017, Emmanuel Macron en a fait son programme. Du coup, tout s'éclaire de ses intentions, de ses actions et de ses échecs. Un pamphlet où la pensée le dispute à la formule.

    Quasi inconnu des Français deux ans avant d'être élu à la présidence de la République, Emmanuel Macron ne vient pourtant pas de nulle part. Il se rattache clairement à un courant progressiste remontant au xixe siècle, le saint-simonisme, qui, à l'époque, promouvait la résorption du politique dans l'économie, l'attribution du pouvoir aux experts et aux scientifiques, le dépassement des cadres traditionnels et la fusion des identités par l'abolition des frontières, l'intégration européenne et la globalisation financière.
    Ce lien étroit avec le saint-simonisme éclaire les choix politiques de l'actuel Président de la République. Plongeant dans le passé pour mieux décrire notre avenir, Frédéric Rouvillois dévoile ainsi le sens caché du macronisme : sa volonté de liquider les réalités anciennes afin de leur substituer, sur tous les plans, un " nouveau monde " fluide, ouvert, sans identités ni barrières, afin que rien ne vienne gêner le mouvement perpétuel des individus et des biens qu'exige la mondialisation.
    Voici, amplifié par la gestion erratique de la pandémie qui a frappé la planète et dérouté la France, un dernier inventaire avant liquidation. "

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  • Séparatisme, le mot qui ne veut rien dire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Boisguilbert, cueilli sur Polémia et consacré au discours du président de la République sur le séparatisme, prononcé au Mureaux le 2 octobre.

     

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    Séparatisme, le mot qui ne veut rien dire

    Le 2 octobre, le président Macron a dévoilé son plan contre le séparatisme. Le séparatisme, ce serait l’islamisme. Mais, alors, pourquoi ne pas le dire ? Pourquoi pas une loi contre l’islamisme ? Tout simplement par peur d’être taxé d’islamophobie, enfant adultérin du racisme.

    On va donc une fois de plus noyer le poisson. On va faire de l’amalgame, le pas d’amalgame est à géométrie variable. On parlera peut-être de séparatisme corse mais certainement pas du kanak, pourtant d’actualité. On va surtout fustiger celui de prétendus suprématistes blancs car, en France, certains rêveraient d’un « Orania » comme en Afrique du Sud. C’est bien sûr ridicule. L’islamisme, qu’il ne faut jamais confondre avec les gentils islamiques, des musulmans sans problèmes, eux, serait donc un séparatisme parmi d’autres. Mais l’islamisme est-il un séparatisme ? Cela se discute. Certes, les islamistes sont séparatistes car ils veulent vivre hors la république en appliquant les lois de la charia. Mais ce n’est pas un aboutissement comme le serait l’indépendance de la Bretagne. Ce n’est qu’une étape. L’islam ne veut pas se séparer du monde, il veut le dominer et imposer par là même la vraie foi aux mécréants. Le but final n’est donc pas le séparatisme mais la domination du pays et la soumission de sa population aux lois islamiques ou islamistes — on ne sait plus bien, sauf qu’au final c’est la même chose.

    L’islam ne veut pas faire sécession mais dominer

    Ainsi le séparatisme basque est une revendication d’indépendance. Pour le moment, la Seine-Saint-Denis ne veut pas se séparer territorialement de la république. La séparation de l’église et de l’état- pilier de notre laïcité- n’a jamais été un séparatisme. Les catholiques réfractaires et persécutés n’ont jamais voulu créer un Etat ni refuser les lois de la république, pas plus que les juifs et les protestants.

    Il y a eu des tentatives séparatistes cependant pendant les guerres de religion dont on se souvient vaguement, avec le siège de La Rochelle par Richelieu. Mais il faut bien voir que le rétablissement du pouvoir royal partout dans le royaume contre le séparatisme huguenot a été la conséquence d’une suite de massacres. C’était la guerre civile et religieuse Les huguenots se réunissent à La Rochelle le 25 décembre 1620. Lors de cette assemblée générale, la décision a été prise de résister par la force à la menace royale et d’établir un « État dans l’État ». La République protestante fut partagée en huit cercles ayant chacun son conseil provincial, ses finances, son armée et son chef militaire, sous la direction du duc de Rohan. Macron n’envisage pas pour le moment de campagnes militaires contre les territoires perdus de la république.

    Mais sur cette ambigüité du séparatisme, sur la grosse subtilité sémantique, le président joue gros. L’opinion ne l’attend pas sur un assaut contre un « camp des saints fictifs » mais contre le danger d’islamisation du pays par un mouvement religieux et politique. Le projet de loi contre les séparatismes, qui doit être présenté cet automne et adopté début 2021, constituera à la fois le premier et le dernier test grandeur nature en matière de régalien pour l’exécutif. « Le texte a vocation à faire le lien entre l’insécurité liée au terrorisme et l’insécurité du quotidien. Ne pas répondre à cette demande sociale qui s’exprime, ce serait une erreur politique», esquisse un conseiller de l’exécutif cité par Le Figaro. La République indivisible n’admet aucune aventure séparatiste”, a déclaré Emmanuel Macron. La criminalité au quotidien n’est pas un séparatisme. Macron n’a donc aucune chance de s’en tirer. Il a choisi un mauvais mot, faute d’oser utiliser le bon. Le vrai séparatisme c’est celui entre le peuple français et ses dirigeants traitres à notre identité historique.

    Pierre Boisguilbert (Polémia, 03 octobre 2020)

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