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  • Les secrets du colonel Olrik...

    Les éditions Mosquito viennent de publier Olrik ou le secret du mystère Jacobs, un essai de René Nouailhat. Un ouvrage incontournable pour tous les admirateurs de l'alter ego du Professeur Mortimer, à l'impeccable parcours de méchant (Junkerschule de Bad Tölz, Empire jaune, KGB, groupe Scorpio...). L'auteur a déjà publié en 2004 chez le même éditeur Jacobs, la marque du fantastique - Mythologie, politique et religion dans la bande dessinée Blake et Mortimer.

     

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    " La réactivation de l'univers jacobsien est un des phénomènes éditorial marquant de ces dernières années. Robert Nouhailhat, auteur du remarqué Jacobs, la marque du fantastique, s'est penché sur le personnage sulfureux d'Olrik, car comme chacun sait : « les méchants » sont les personnages les plus intéressants ! L'auteur fait le point sur la genèse et l'évolution d'Olrik qui connaît une carrière particulièrement riche et mouvementée. L'ouvrage est agrémenté de nombreuses esquisses d'André Juillard et d'Antoine Aubin. "

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  • Si la France veut peser sur Berlin, il faut qu’elle rompe avec Washington…

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la place actuelle de l'Allemagne en Europe...

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    Si la France veut peser sur Berlin, il faut qu’elle rompe avec Washington…

    Qu’on s’en félicite ou non, l’Allemagne signe son grand retour sur la scène internationale et européenne. Fin d’une époque et solde de tout compte de la Seconde Guerre mondiale ?

    Bien que beaucoup de gens ne paraissent pas s’en rendre compte, il n’est pas exagéré de dire qu’il s’agit là d’un événement historique. C’est en effet la première fois depuis 1945 que l’Allemagne s’affirme, non seulement comme une grande puissance économique, mais comme une puissance dont la voix politique commence à porter. Tournant considérable. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands s’étaient vu intimer de se détourner définitivement du domaine militaire et de ne plus faire preuve désormais de leurs capacités d’excellence que dans le domaine économique. En 1944, le plan Morgenthau, rédigé à la demande de Roosevelt, était même allé jusqu’à préconiser la désindustrialisation de l’Allemagne, son démembrement et sa transformation en un pays uniquement pastoral ! L’Allemagne échappa à ce sort grâce à la guerre froide. Pendant plus d’un demi-siècle, elle fut donc un géant économique doublé d’un nain politique.

    Les choses ont commencé à changer avec la chute du mur de Berlin. Les Allemands sont d’abord parvenus à intégrer et à remettre à niveau les Länder de l’ancienne RDA, ce qui n’a pas été un mince exploit. Ils ont ensuite réanimé leurs anciens liens avec les pays d’Europe centrale et orientale (Hongrie, Tchéquie, Pologne, Croatie, Roumanie, etc.). Ils ont également obtenu que l’euro ait la même valeur que l’ancien mark, ce qui n’a d’ailleurs pas été sans poser les problèmes que l’on sait. Aujourd’hui, ils prennent politiquement l’initiative, avec d’autant plus de facilité que la France est affaiblie et que les pays du sud de l’Europe sont ruinés. Le refus de l’Allemagne de participer à la seconde guerre du Golfe était déjà un signe. L’activisme déployé par la chancelière allemande dans l’affaire ukrainienne en est un autre.

    Certains s’en affligent, notamment dans les milieux souverainistes, qui ont toujours eu du mal à admettre que l’Allemagne ne soit pas la principauté de Monaco, et ne se privent pas de dénoncer à tout bout de champ « l’Europe allemande ». Je n’appartiens pas à ces milieux, qui me paraissent avoir oublié que, dès février 1962, dans son discours de Hambourg, de Gaulle appelait à faire de la coopération franco-allemande « la base d’une Europe dont la prospérité, la puissance, le prestige égaleront ceux de qui que ce soit ».

    L’Allemagne est le plus grand pays d’Europe occidentale. Elle occupe en Europe une position centrale. Il n’est pas illogique qu’elle retrouve aujourd’hui la place qui va de pair avec cette position. Cela ne veut certes pas dire que les choix politiques qu’elle fera dans les décennies qui viennent seront nécessairement les bons. Mais pour l’heure, bornons-nous à faire ce constat : Angela Merkel « tient le continent européen », comme le dit Emmanuel Todd (qui va jusqu’à déclarer que, s’il n’avait pas d’autre choix, il préférerait l’hégémonie américaine à l’hégémonie allemande, ce qui n’est pas mon cas).

    Les Allemands participent aux sanctions contre Poutine, alors même que leurs investissements en Russie sont considérables. Paradoxe ?

    L’histoire des relations entre l’Allemagne et la Russie, dont la Pologne (et l’Ukraine !) a souvent fait les frais, est complexe. Au cours de l’histoire, l’Allemagne a été tour à tour l’alliée et l’adversaire de la puissance russe. Aujourd’hui, elle ne peut effectivement négliger ses investissements en Russie. Mais elle peut aussi être tentée par une autre politique : rassembler autour d’elle les anciens pays satellites de l’URSS pour en faire une zone d’influence en Europe centrale, et s’affirmer progressivement indépendante de la Russie comme des États-Unis. On en est encore loin, mais cela peut s’envisager. C’est ce que fait Emmanuel Todd, quand il déclare pressentir « l’émergence d’un nouveau face-à-face entre la nation-continent américaine et le nouvel empire allemand ». D’où ses critiques de l’Amérique qui, selon lui, devrait avant tout redouter l’affaiblissement de la Russie. Ce qui est sûr, c’est que d’ores et déjà, l’Allemagne s’est substituée à la Russie comme puissance contrôlant l’Est européen, ce qui n’est pas sans conséquences pour les relations entre Moscou et Berlin.

    Et pour la France, coincée entre Mitteleuropa et puissant voisin anglo-saxon, aujourd’hui plus affaiblie que jamais, quelles perspectives ?

    Aujourd’hui, c’est de toute évidence Angela Merkel qui porte la culotte dans le couple franco-allemand – non parce que l’Allemagne est trop forte, mais parce que la France est trop faible. La France ne peut espérer contrôler l’Allemagne, mais elle peut peser sur ses orientations. Ou plutôt elle le pourrait si elle avait elle-même la volonté de s’émanciper de Washington. Le problème, aujourd’hui, c’est qu’elle a choisi la servitude. Et que l’Allemagne est tout autant qu’elle disposée à signer le traité transatlantique dont le grand objectif est de passer un anneau dans le nez des Européens.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 11 octobre 2014)

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  • Thierry Maulnier, un itinéraire singulier...

    Les éditions Auda Isarn viennent de publier un essai de Georges Feltin-Tracol intitulé Thierry Maulnier - Un itinéraire singulier. Animateur du site de réflexion non-conformiste Europe Maxima, d'inspiration européiste et solidariste, Georges Feltin-Tracol est notamment l'auteur de En liberté surveillée - Réquisitoire contre un système liberticide (Bouquins de Synthèse nationale, 2014)  Bardèche et l'Europe (Bouquins de Synthèse nationale, 2013),  Réflexions à l'Est (Alexipharmaque, 2012) et Orientations rebelles (Heligoland, 2009).

    Sur Thierry Maulnier, dont les œuvres n'ont pas été rééditées, il convient de signaler la biographie signée par Etienne de Montety qui est disponible en format poche dans la collection Tempus des éditions Perrin.

     

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    " Quel singulier parcours que celui de Jacques Talagrand alias Thierry Maulnier. Cet homme a traversé les grandes épreuves du milieu du XXe siècle et de féroces polémiques intellectuelles sans pour autant sombrer dans l’aveuglement doctrinaire !
    Loin à la fois de l’image convenue du dramaturge réputé, de l’amateur de poésie baroque française, de l’éditorialiste conservateur au Figaro, et de l’aura de l’intellectuel tour à tour engagé à L’Action française, à la « Jeune Droite » non-conformiste des années 30, puis à l’Institut d’études occidentales aux côtés de Dominique Venner, Thierry Maulnier était dans la vie quotidienne un séducteur et un incroyable indolent épris d’efforts sportifs et d’activités physiques.
    Être subtil et complexe, Thierry Maulnier possédait de nombreuses et étonnantes facettes qu’on redécouvre grâce à cette biographie. "

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  • Destruction de l'Armée française et sacrifice de la Défense...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Faye, cueilli sur son blog J'ai tout compris et consacré à la politique de défense désastreuse poursuivie par les gouvernements successifs de notre pays depuis trente ans...

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    Destruction de l'Armée française et sacrifice de la Défense

    Depuis maintenant près de trente ans, sous les gouvernements de droite de gauche, l’Armée française est sacrifiée. Dans ses effectifs, ses équipements, son budget. Analysons ce drame, le sacrifice de la Défense, son ampleur, ses causes, ses conséquences et ce qu’il faudrait faire pour y remédier. Bien entendu, les autres pays européens suivent la même voie funeste de diminution drastique des budgets de Défense. Ce qui donne l’impression que l’Europe, aux frontières ouvertes, baisse la garde.  Au moment même où les menaces intérieures et extérieures s’accroissent.

     

    Sacrifier la Défense : une constante politique droite/gauche.

    Chirac a été le premier à restreindre le budget militaire et a entamer la réduction du format des armées et même, à réduire les vecteurs de la dissuasion nucléaire aux composantes sous marines et aériennes en supprimant  les composantes  fixes et mobiles terrestres. Chirac, le pseudo-gaulliste, a entamé la démolition de l’armée française. Non pas tant en supprimant le service militaire qu’en inaugurant une diminution des effectifs et des budgets des armées professionnelles.

    Aucune des LPM (lois de programmation militaire) n’a vraiment été respectée depuis trente ans. Non seulement on baisse régulièrement les crédits de l’armée française, mais les promesses de ”sanctuarisation” du budget de la défense n’ont jamais été tenues. Tous les gouvernements, adeptes du mensonge élastique,  se sont assis sur les besoins des armées. Avec à peine 1,9% du PIB, leur budget est ridiculement insuffisant.  

     Moins naïfs que les Européens et pas si bêtes, les Américains maintiennent leurs capacités militaires. Le budget du Pentagone représente 50% de tous les autres budgets militaires internationaux. Partout dans le monde, on réarme, sauf en l’Europe où l’on désarme. Depuis 30 ans,  l’armée ne cesse de fondre comme peau de chagrin ; un tiers des départements n’a plus de garnison ; cette désertification militaire provoque à la fois un délitement du tissu social et un recul de l’activité économique locale. Entre 2009 et 2019, au terme de la loi de programmation militaire en cours, l’armée professionnelle aura perdu 80.000 hommes, soit un quart des effectifs.  Beau suicide, accompli au nom de la ”rationalisation”. La loi de programmation militaire 2008-2014, votée par l’UMP et le PS, a sabré 54.000 postes. Les socialistes prévoient encore 23.500 suppressions d’ici 2019. Dissoudre des régiments, couper dans les budgets d’équipement ou les reporter, voici les principales missions des ministres de la Défense successifs. Aucun(e) n’a osé protesté, droite et gauche confondues, puisque leur carrière politicienne passe avant tout.

    À la paupérisation des unités s’ajoute l’obsolescence des matériels. L’armée accomplit ses opérations dans des conditions acrobatiques. Les réformes successives de réduction du format des armées les ont affaiblies dans leurs capacités et minées dans leur solidité psychologique. On se dirige vers une situation de rupture, de la troupe comme de l’encadrement. L’armée est employée à 120% de ses capacités. Chaque année, la liste des régiments dissous s’accroit.. On s’attaque même maintenant à l’hôpital militaire du Val de Grâce ! Cette réduction globale des moyens et du format des trois armées avait commencé avec Chirac, preuve qu’il s’agit bien d’une politique (suicidaire) consensuelle partagée par la classe politicienne de droite comme de gauche.

    Nos voisins et amis européens belges, néerlandais, italiens, espagnols, allemands,  scandinaves, portugais, etc. suivent la même politique de baisse des budgets de la Défense, négligeant leurs capacités militaires. La situation des armées allemandes, Bundeswehr, Luftwaffe et Bundesmarine, (seulement 1,4% du PIB ) est dramatique : plus de 50% des matériels des trois armes, déjà très réduits, sont hors d’usage, faute de crédits de renouvellement et de maintenance. Bien sûr, en tout, les Européens entretiennent 1,5 millions de militaires. Mais ces chiffres sont fallacieux et cachent une autre réalité : de moins en moins de soldats capables de se battre, des matériels hors d’usage, des moyens de transports déficients.  

     

    Sacrifier la Défense : une ineptie économique.

     Sacrifier les dépenses et investissements de la Défense, en les considérant comme variables d’ajustement budgétaire est d’une stupidité économique totale à notre époque. Car le secteur de la Défense, porteur de hautes technologies aux retombées importantes multisectorielles, est capital pour les exportations et l’emploi. Restreindre les crédits d’achats et d’équipements pour l’Armée française induit une baisse des exportations de notre industrie de Défense, aéronautique, maritime,  terrestre, électronique, équipementière, etc. L’industrie de la Défense assure, de manière directe ou indirecte, par sous-traitance et retombées technologiques civiles, environ un million d’emplois. Et pas n’importe lesquels : des emplois hautement qualifiés, pas des balayeur ou des livreurs de pizzas. Sacrifier le budget de la Défense, c’est torpiller un peu plus l’industrie et la recherche françaises. Comme politique ”anti-croissance”, il n’y a pas plus efficace que de sabrer dans le budget de la Défense. Le programme spatial européen Ariane est la retombée directe de budgets militaires français sur les missiles.

    Internet (dont la domination mondiale est américaine) est né grâce aux budgets de la défense du Pentagone. Les commandes du complexe militaro-industriel américain alimentent toujours le dynamisme des grands groupes américains, notamment informatiques et numériques. Idem en Chine. Le budget d’équipement de nos armées est le seul budget d’État qui soit  créateur, en termes de retombées technologiques dans tous les secteurs innovants. Et c’est le seul que l’on sacrifie. Cherchez l’erreur. Elle est le fruit de la bêtise idéologique.

     

    Sacrifier la Défense : un ineptie idéologique et stratégique

    Derrière cette diminution constante du budget de la Défense et de la réduction de la taille de l’outil militaire se cachent des relents d’idéologie antimilitariste et antipatriotique. Ainsi qu’une vision  pacifiste et irénique du monde, naïve et irréaliste. Mais il faut mentionner aussi une inconscience géopolitique : on s’imagine que le XXIe siècle sera pacifique, dominé par les négociations, les petites crises gérables, les interventions humanitaires des armées. Après l’effondrement de l’URSS, on s’est dit que toutes les guerres étaient finies et que seules ne compteraient plus sur une planète globalisée que les opérations de police ponctuelles. Or les conflits majeurs, les guerres de haute intensité ont autant de chance  de disparaître que le soleil de cesser de se lever chaque matin. 

    Au moment où le monde s’arme, la France et l’Europe désarment. Très intelligent ! La Russie est le seul pays européen à accomplir un effort de défense et à essayer d’augmenter ses capacités. Mais on présente la Russie de Poutine comme agressive, comme un danger, un contre-exemple. C’est au contraire un exemple

    Pour s’amuser, les chefs d’État (Sarkozy, puis Hollande) lancent des OPEX (Opérations extérieures), mini-guerres inefficaces, improvisées, en Afrique ou au Proche-Orient, avec de moins en moins de moyens, puisqu’ils coupent eux mêmes dans les budgets.  Pour ces OPEX, l’armée est à bout de souffle, en capacités ou en moral.  Moins on lui donne de moyens, plus on la sollicite sur des terrains extérieurs, et souvent pour des missions stupides et contre productives, lancées par des présidents de la République avides de se poser, de manière immature, en ”chefs de guerre”. Ces opérations inutiles et précipitées réduisent d’autant plus les budgets. 

     

    Prendre le budget militaire comme variable d’ajustement sacrificielle constitue une quadruple faute : sur le plan de la cohésion nationale, du rang international de la France (et de l’Europe), de la croissance économique et de la sécurité face aux menaces prévisibles et imprévisibles. Quand le ministre de la Défense, Le Drian, raconte qu’ « il faut faire porter aux armées leur part dans l’effort budgétaires du pays », il se moque du monde. Car, en réalité, seules les armées sont appelées à faire des efforts.

    Où sont les efforts sérieux d’économie dans l’Éducation nationale pachydermique et impotente, les dépenses sociales délirantes de l’État Providence, les aides et allocations aux migrants clandestins, etc. ? En réalité, deux catégories ont été sacrifiées : les familles des classes moyennes (par hausses fiscales et coupes dans les allocations familiales) et les armées. Tout un symbole : la famille et l’armée. Tout ce que déteste sans l’avouer vraiment une oligarchie formatée selon certains dogmes idéologiques officialisés depuis Mai 68.

    Les deux seuls secteurs qui ne devraient pas ”faire d’effort” dans la rigueur budgétaire mais au contraire bénéficier de crédits accrus sont précisément la politique familiale et la Défense ! Et c’est sur eux qu’on s’acharne ! Toujours ce suicide français. Les bla-blas politiciens flatteurs sur l’ ”armée, symbole de la République et de la Nation” ne doivent tromper personne.  Ils sont destinés à prévenir une possible révolte (sous forme de démissions d’officiers et de rébellion gréviste ?) des forces armées.

     

    Questions polémologiques prédictives et inquiétantes

    Il est facile de sacrifier le budget de la Défense, puisqu’on s’est habitué à ce les militaires (de tout rang) se taisent, obéissent, se sacrifient. Mais à un moment, trop c’est trop. La corde casse à partir d’un certain seuil de tension. Un risque d’implosion des armées existe, ce qui, depuis que nous connaissons ce qui s’est produit dans les légions romaines au IVe siècle, se nomme d’un terme dévastateur : la désobéissance. Les chefs militaires sont souvent tentés de créer un clash et de dire les choses clairement. Mais les dirigeants de la ”grande muette” renoncent et, en bons fonctionnaires obéissants, pratiquent la langue de bois ou se taisent. Pour combien de temps ?

    L’armée est la colonne vertébrale de la Nation – de toute Nation pourvue d’une ambition de rang et de rayonnement, d’indépendance et de souveraineté –  parce qu’elle représente, d’un point de vue pratique et moral, l’organe de sa sécurité et de sa crédibilité. De plus, répétons-le, au XXIe siècle, les budgets de défense sont devenus des facteurs  centraux de cristallisation et de retombées technologiques et économiques de pointe dans la recherche et innovation (R&D) et les exportations. Les grandes et moyennes puissances mondiales l’ont parfaitement intégré.  Apparemment pas les gouvernements européens, ni les opinions publiques. Ce genre d’indifférence peut devenir dramatique. 

    Au XXIe siècle, nous sommes entrés dans un monde ”plurimenaçant”. Les menaces sont polymorphes et viennent de partout.  La chute de l’URSS en 1991 a joué comme une gigantesque illusion pour les Européens. Qui peut savoir  – au delà de la ”menace terroriste” et de la ”cyberguerre” souvent exagérées – si l’Europe au XXIe siècle ne risque pas une guerre civile ethnique, une ”attaque intérieure” armée sur son propre territoire ? Voire même une agression extérieure sous une forme classique, voire nucléaire ? Les armées européennes seront-elles capables d’assurer la défense du territoire ? Au rythme actuel d’embâcle et de fonte des moyens, certainement pas. Et inutile de faire un dessin : la menace physique ne vient plus du tout de l’Est européen slavo-russe, mais du Sud et du Moyen-Orient. 

    Et ce ne sont pas les Etats-Unis qui nous défendront. Notre seul véritable allié serait la Russie.

    Faute d’une armée robuste et disciplinée, suffisamment nombreuse et équipée, la France ajoute encore un handicap aux autres. Pour l’instant, elle n’a pas encore, comme la Grande Bretagne, sacrifié sa dissuasion nucléaire, mais qui sait si nos politiciens pusillanimes ne vont pas être tentés de le faire ? La logique suicidaire est une pente savonneuse. D’autre part, un autre problème lourd se pose : le recrutement très important dans l’armée de personnels issus de l’immigration, notamment musulmane. Cette question, c’est le tabou absolu. Je n’aborderai pas ce point ici mais un parallèle éclairant doit être fait avec les légions romaines du Bas-Empire qui engageaient pour défendre Rome les frères de ceux qui l’assaillaient. On sait  comment la tragédie s’est terminée.  

    La constitution d’une armée européenne, serpent de mer récurrent depuis la CED des années 50,  faussement revigorée depuis vingt ans par toutes les tentatives d’”euroforces”, franco-allemandes ou autres, est une impossibilité, qui s’appuie sur des gadgets. L’Europe n’a aucune politique étrangère commune, mis à part la blague des Droits de l’homme et la soumission volontaire à Washington et à l’OTAN.

    Le Front National  a raison de protester contre le sacrifice du budget des armées. Il demande un minimum de 2% du PIB consacré à la Défense – ce qui est d’ailleurs encore insuffisant, il faudrait 3%. C’est un point positif dans son programme, par rapport à ses positions erronées socialo-étatistes dans l’économie. Mais il se méprend quand il affirme que c’est ”Bruxelles” qui oblige les pays européens à tailler dans leurs dépenses militaires ; même l’Otan incite au contraire à les augmenter !  Ce qui  pousse la classe politicienne française à tailler dans les budgets de Défense, c’est un mélange d’indifférence, de solutions de facilités à court terme et d’ignorance des enjeux stratégiques et économiques.  Il est tellement plus facile de sacrifier des régiments ou des commandes d’équipement que de s’attaquer à la gabegie de l’ État Providence.   

     

    Les sept pistes à suivre

    Examinons maintenant ce qu’il faudrait faire, dans l’absolu :

    1) Rétablir le budget de la Défense à 3% du PIB minimum.

    2) Honorer et augmenter les commandes de l’armée à l’industrie nationale de défense, dans les domaines terrestres, aéronautiques/spatiaux et  maritimes, mais aussi dans les budgets R&D.

    3) Mettre en chantier un second porte-avion à propulsion nucléaire.

    4) Rétablir les régiments dissous et durcir les conditions de recrutement.

    5) Effectuer les commandes promises à la Russie de navires BPC.

    6) Construire un ensemble techno-industriel européen de défense indépendant, avec obligation pour chaque pays de l’UE de pratiquer la préférence de commandes à l’industrie européenne et non plus américaine.

    7) Travailler  intelligemment à moyen terme, avec pragmatisme et  avec diplomatie à une dissolution de l’OTAN au profit d’une organisation militaire intra-européenne puis euro-russe. Sans que, bien entendu, les USA n’aient rien à craindre et ne soient désignés comme ennemis. Au contraire, ils pourraient être des alliés s’ils ont l’intelligence de comprendre qui sont les véritables ennemis communs.

    Guillaume Faye (J'ai tout compris, 24 octobre 2014)

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  • Tour d'horizon... (75)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son blog, François-Bernard Huyghe revient sur l'incapacité des Occidentaux à désigner clairement l'ennemi qu'ils ont choisi de combattre...

    Etat islamique : nommer l'ennemi

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    - sur Idiocratie, les idiots analysent finement l'affaire du "plug" géant installé sur la place Vendôme...

    Buttplug banal

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  • Feu sur la désinformation... (19)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 :  Place Vendôme : Art cochon ou art bidon ?

    • 2 :  Le zapping d’I-Média.

    • 3 :  « Europhobie » : La novlangue des médias.

    • 4 :  Football : TF1 en flagrant délit de désinformation.
    • 5 :  Le Synode : Tyrannie médiatique à l’Eglise.

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