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  • L'identité malheureuse...

    Un esprit devenu malade - Frédéric Martel

    Alain Finkielkraut joue avec le feu - Jean Birnbaum (Le Monde)

    Finkielkraut : l'agité de l'identité - Aude Ancelin (Marianne)

     

    Les éditions Stock viennent de publier L'identité malheureuse, le nouvel essai d'Alain Finkielkraut. Professeur de culture générale à l'Ecole Polytechnique et animateur de l'émission Répliques sur France Culture, Alain Finkielkraut s'interroge sur la question de l'identité française et, par ce simple fait, provoque déjà une violente polémique dans l'intelligentsia de gauche. De belles pages sur la galanterie, la langue française ou la transmission...

     

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    " L’immigration qui contribue et contribuera toujours davantage au peuplement du Vieux Monde renvoie les nations européennes et l’Europe elle-même à la question de leur identité. Les individus cosmopolites que nous étions spontanément font, sous le choc de l’altérité, la découverte de leur être. Découverte précieuse, découverte périlleuse : il nous faut combattre la tentation ethnocentrique de persécuter les différences et de nous ériger en modèle idéal, sans pour autant succomber à la tentation pénitentielle de nous déprendre de nous-mêmes pour expier nos fautes. La bonne conscience nous est interdite mais il y a des limites à la mauvaise conscience. Notre héritage, qui ne fait certes pas de nous des êtres supérieurs, mérite d’être préservé, entretenu et transmis aussi bien aux autochtones qu’aux nouveaux arrivants. Reste à savoir, dans un monde qui remplace l’art de lire par l’interconnexion permanente et qui proscrit l’élitisme culturel au nom de l’égalité, s’il est encore possible d’hériter et de transmettre. "

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  • Immigration : le MEDEF parle la même langue que l'extrême gauche...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y évoque la question de l'immigration...


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    Immigration : le MEDEF parle la même langue que l'extrême gauche

    De tout temps, les peuples se sont déplacés, les uns envahissant les autres, certains s’assimilant aux terres conquises, d’autres s’en faisant chasser. Les actuelles immigrations massives paraissent obéir à une autre logique…

    Ces migrations relèvent en effet d’une logique purement économique : intériorisation des seules valeurs marchandes et mise en place d’un système globalisé. Elles sont en outre parfaitement conformes à l’esprit du capitalisme. Au XIXe siècle, Adam Smith expliquait déjà qu’un marchand n’a d’autre patrie que l’endroit où il peut faire son plus gros bénéfice. Son principe relevant de l’illimitation, c’est-à-dire du « toujours plus », le capitalisme porte en lui l’impossibilité de demeurer dans l’en-deçà d’une frontière. Il aspire à supprimer les frontières. C’est le principe même du libre-échange : « laisser faire, laisser passer ». La libre circulation des marchandises et des capitaux implique évidemment aussi celle des hommes.

    Vu de « droite », les responsables de ces flux migratoires exponentiels seraient des gens de gauche ou d’extrême gauche. Ce raisonnement ne serait-il pas un peu hâtif ? Et notre grand patronat n’y serait-il pas un peu pour quelque chose ?

    Ce raisonnement n’est pas seulement hâtif, il est aussi remarquablement stupide. Lorsqu’en 1846 Auguste Mimerel, filateur à Roubaix, crée la première organisation patronale française, les deux grands principes dont il se réclame sont les suivants : « 1) Il faut qu’une permanente menace de chômage pèse sur l’ouvrier pour contenir ses revendications. 2) Il faut laisser entrer en France la main-d’œuvre étrangère pour contenir le niveau des salaires. » En 1924, une Société générale d’immigration (SGI) fut même créée à l’initiative du Comité des houillères et des gros exploitants agricoles du Nord-Est. Elle ouvrit des bureaux de placement en Europe, qui fonctionnèrent comme une pompe aspirante. Dans les années 1950, le même système fut mis en place dans les pays du Maghreb. En 1973, peu de temps avant sa mort, le président Pompidou reconnaissait avoir ouvert les vannes de l’immigration à la demande d’un certain nombre de grands patrons, tel Francis Bouygues, désireux de bénéficier d’une main-d’œuvre docile, bon marché, dépourvue de conscience de classe et de toute tradition de luttes sociales. Ces grands patrons, soulignait-il, en « veulent toujours plus ».

    Quarante ans plus tard, rien n’a changé. Quand il s’agit d’évoquer les « bienfaits » de la mondialisation et de l’immigration, le MEDEF et la Commission européenne parlent la même langue que l’extrême gauche. Tous voient dans le marché mondial le cadre naturel d’une « citoyenneté mondiale » conçue comme condition première d’un « nomadisme » libérateur. Réseaux mafieux, passeurs d’hommes et de marchandises, grands patrons, militants « humanitaires », employeurs « au noir » : tous militent pour l’abolition des frontières. Olivier Besancenot, Laurence Parisot : même combat ! Par conséquent, qui critique l’immigration mais ne dit rien du capitalisme ferait mieux de se taire.

    Entre théorie du « Grand Remplacement » (Renaud Camus) et « nomadisation du monde » (Jacques Attali), quel constat dresser de ce phénomène ? On devine la logique des esclaves (aller trouver la chimère d’un monde meilleur) ; mais quelle peut être celle de nos nouveaux esclavagistes ?

    Elle est assez simple. Une immigration peu qualifiée et faiblement syndiquée permet aux employeurs de se soustraire aux contraintes croissantes du droit du travail afin d’exercer une pression à la baisse sur les salaires des travailleurs français. C’est bien pourquoi le capitalisme cherche à mettre en concurrence la force de travail autochtone, non seulement avec les mains-d’œuvre misérables du tiers-monde, mais avec ces armées de réserve salariales que sont les populations issues de l’immigration. Historiquement parlant, quand il y a pénurie de main-d’œuvre dans un secteur, soit on augmente les salaires, soit on fait appel à la main-d’œuvre étrangère. C’est cette dernière option qui a constamment été privilégiée par le CNPF, puis par le MEDEF. Choix témoignant d’une volonté de profits à court terme, qui a retardé d’autant l’amélioration des outils de production et l’innovation en matière industrielle. Le patronat veut de l’immigration continue pour alimenter des reculs sociaux continus. Le résultat est que l’immigration rapporte au secteur privé beaucoup plus qu’elle ne lui coûte, alors qu’elle coûte au secteur public beaucoup plus qu’elle ne lui rapporte. Les immigrés, aujourd’hui, constituent plus que jamais l’armée de réserve du capital.

    À ce propos, que vous inspire l’actuelle polémique sur le travail dominical ? Avancée en termes de compétitivité ou régression sociale ? Faut-il vivre pour travailler ou travailler pour vivre ?

    Il y a déjà beaucoup de gens qui travaillent le dimanche. Je suis tout à fait hostile à ce que l’on ajoute des dérogations supplémentaires à celles qui existent déjà. Et cela pour deux raisons. La première est que le « mieux-disant » économique associé à la déréglementation du travail le dimanche sera à terme synonyme de « moins-disant » social. Cette déréglementation accentuera encore la tendance à la flexibilité et à la précarité du travail. Les grands magasins qui réclament l’ouverture dominicale de leurs enseignes savent évidemment qu’ils y trouveront leur intérêt. Ils s’appliquent à faire croire aux travailleurs que c’est aussi le leur. On connaît le slogan : « Travailler plus pour gagner plus ». En réalité, au lieu de revendiquer des augmentations de salaire, le refus des contrats précaires et l’amélioration des conditions de travail, on travaillera plus pour se faire plus exploiter. Quand on entend Christophe Barbier, de L’Express, dénoncer le « respect stupide du droit », on comprend qu’à plus long terme, l’objectif est le démantèlement du Code du travail et la suppression des acquis sociaux.

    La seconde raison est d’un ordre tout à fait différent. Ceux qui veulent nous faire croire que le dimanche est une sinistre invention qui entrave la maximisation de leurs profits rêvent d’une semaine où il n’y aurait que des jours comme les autres. Je crois au contraire que notre rapport à la temporalité exige qu’il y ait des jours différents, c’est-à-dire qu’il y ait dans l’existence des césures correspondant à des rythmes dans la succession des semaines et des mois. La suppression de la différence entre le dimanche et les autres jours de la semaine relève de la même volonté de supprimer partout les frontières et les limites faisant obstacle à la mise en place d’un grand marché planétaire homogène. Toujours l’idéologie du Même !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 23 octobre 2013)

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  • Tour d'horizon... (55)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Pierre Jacquez évoque le marché de la "gestation pour autrui", ou GPA, en Inde...

    L'être humain, un marché porteur

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    - sur L'Espoir, Antoine Lamnège revient sur le Traité de Maastricht et ses conséquences fatales...

    Maastricht : Putain 20 ans !

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  • La France, c'est d'abord le droit du sang !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une excellente chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 25 octobre 2013 et consacrée à la question du droit du sang...

     


    La France, c'est d'abord le droit du sang par rtl-fr

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  • La vie des hommes...

    La maison d'édition L'Editeur vient de publier La vie des hommes, un recueil d'essais d'Olivier Bardolle. Essayiste et observateur grinçant du monde contemporain, Olivier Bardolle a rassemblé dans cet ouvrage son Petit traité des vertus réactionnaires (L'Editeur, 2010), La vie des jeunes filles (L'Editeur, 2011), L'agonie des grands mâles blancs sous la clarté des halogènes (L'Editeur, 2012) et Des ravages du manque de sincérité dans les relations humaines (L'esprit des péninsules, 2006).

     

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    « Oui, un autre monde va être possible, et même inéluctable, mais il ne ressemblera probablement pas à ce que les altermondialistes avaient imaginé. C’est au décryptage des signes annonciateurs de ce monde en voie de dissolution que je me suis attelé depuis une dizaine d’années, ce qui s’est traduit par la parution des textes ici rassemblés. La dissolution comme solution, telle est bien la volonté secrète qui sous-tend les faits et gestes des Occidentaux qui, fatigués d’eux-mêmes jusqu’à la nausée, n’aspirent plus qu’à se débarrasser une fois pour toutes de leur responsabilité historique. En somme, hâtons-nous de tout oublier et qu’on n’en parle plus. C’est ainsi que la vie des hommes, tels que nous la connaissons depuis quelques milliers d’années, est en train de prendre fin pour laisser la place à autre chose. Autre chose à laquelle nul n’est tenu de collaborer, et pour laquelle il n’est pas non plus obligatoire de se réjouir. Libre à chacun de pratiquer la suspension du jugement et de rechercher l’ataraxie en solitaire, tout en profitant des derniers instants de liberté dont il dispose encore pour se délecter de ces moments exquis, si caractéristiques des fins de civilisation, en accrochant à sa face s’il le souhaite – et pour faire bonne figure – le sourire reposant du Bouddha. »
     

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  • Les raisons du vote FN...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Marc Crapez, cueilli sur le site de Marianne et consacré au vote en faveur du FN...

    Chercheur en sciences politiques, Marc Crapez est l'auteur de plusieurs essais comme La gauche réactionnaire (Berg, 1998), L'antisémitisme de gauche au XIXe siècle (Berg, 2002), Défense du bon sens (Rocher, 2004).

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    Les raisons du vote FN

    Jadis les sondages sous-estimaient le vote Front national, car les gens hésitaient à se dévoiler. C’est l’inverse aujourd’hui, où certains sondés en profitent pour adresser aux partis traditionnels un coup de semonce qu’ils ne confirment pas toujours dans les urnes. 
     
    Pour expliquer le résultat de Brignoles, beaucoup postulent une montée quasi continue du populisme en Occident. A cette vision accusatrice et déterministe, on peut préférer penser que rien n’était entièrement joué d’avance et poser le problème en ces termes : qu’est-ce qui, dans ce petit coin de France, a donné quelques centaines de voix supplémentaires au FN, ou a fait opter pour l’abstention des électeurs qui n’avaient pas envie de voter contre le FN ? 
     
    Les commentaires d’Internautes, si l’on écarte ceux qui sont trop politisés, fournissent une série de facteurs et d’indications. Cela permet de mieux comprendre pourquoi, sans forcément franchir le pas du vote FN, certains s’abstiennent pour le laisser élire : ils considèrent parfois le FN comme un moindre mal, dont les défauts ne sont pas pires que ceux d’autres partis. 
     
    Ils considèrent même qu’ils sont assez grands pour voir tout seuls les défauts du FN et que les partis traditionnels devraient balayer devant leur porte et cesser de s’exonérer de leurs responsabilités. Un Mariannaute trouve décevant que ces partis se renvoient la balle de l’élection de Brignoles : « Toujours les autres ; jamais eux ». Ils excellent à « faire des déclarations tonitruantes sur le FN ; genre c’est un poison, un parti fasciste ». Mais « vrai ou faux ce n’est pas l’important ».

    Les limites du discours paternaliste

    Quand l’UMP annonce la formation d’un groupe de travail sur le vote FN, un internaute proteste : « Ainsi donc plus de 6.000.000 de Français auraient besoin d’une psychanalyse ! Un groupe de travail et pourquoi pas un groupe de chercheurs, de scientifiques pour analyser ces individus qui votent FN comme s’il s’agissait d’une nouvelle espèce animale découverte à Brignoles ». 
     
    Ainsi, les démarches paternalistes sont mal perçues. Certains commentateurs ont tendance à croire les autres quelque peu attardés ou prisonniers de handicaps. Or, les électeurs FN ne sont pas en proie à des pathologies, ils sont sensés et ont des QI normaux. Se targuer d’avoir « siphonné » les voix du FN ne fonctionne qu’une fois, parce que la formule est péjorative et laisse un mauvais souvenir. 
     
    A Brignoles, la candidate UMP n’a pas été à la hauteur : en appeler à la res-pon-sa-bi-li-té, insinuait, ipso facto, que les électeurs du Front national seraient irresponsables et que le Front républicain jusqu’aux communistes serait un procédé salvateur. Les gens vers lesquels on remue l’index en disant « ce n’est pas bien, mon petit » se rebiffent et d’autres basculent par solidarité de leur côté. 
     
    Sans surprise, un internaute accuse « l’immigration en augmentation » -ce qui est différent du thème d’extrême-droite de la guerre ethnique imminente- et « les magouilles ». Ce point est développé par un autre internaute : « Une élite déconnectée du réel consanguine et impunie. La multiplication des affaires odieuses (Woerth, Cahuzac, DSK, Sarkozy, Balkany… j’en passe) qui ne menant qu’à des relaxes et des non-lieux donnent l’impression d’une immunité judiciaire des élites ». 
     
    La consanguinité rend les élites indéboulonnables. A 78 ans, le maire communiste de Brignoles, Claude Gilardo, avait-il encore les qualités de pugnacité et de réactivité nécessaires ? Fallait-il que Gaston Flosse, récemment réélu en Polynésie à 82 ans, soit investi comme candidat par l’UMP ? Ajouté à cela le préfet de la route qui faisait « sauter ses contredanses » et tous les partis paraissent éclaboussés. 
     
    Une autre « exaspération » résulte de la guerre des chefs à l’UMP, ou encore des « promesses non tenues » par les différents partis au pouvoir. Une désillusion accentuée après une alternance politique de 2012 qui ne semble pas tenir toutes ses promesses. Certains déplorent, en outre, un effritement des règles communes et des repères. « Les lois ne sont pas respectées », dit l’un. Un autre réclame « le respect des règles, les valeurs morales ». Un troisième se range dans la catégorie des « citoyens qui respectent les lois, travaillent et ont des problèmes pour finir leurs mois ». 
     
    Enfin, on rencontre souvent cette objection : pourquoi les écologistes ou les communistes, qui pèsent à peine plus de 2% chacun, ont-ils plus d’élus que le FN, qui atteint presque 20% ? Bien sûr, c’est en partie la faute au FN, qui ne fait pas de concessions pour s’insérer dans une coalition électorale. Mais au-delà d’un certain différentiel, les gens ne le comprennent plus et ne l’admettent pas. Il faut donc remédier à ce sentiment d’iniquité en introduisant une dose de proportionnelle pour faire une place au FN. En démocratie, il faut que (presque) chaque voix compte. Le jeu démocratique ne peut demeurer durablement faussé. 
     
    Marc Crapez (Marianne, 22 octobre 2013)

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