Les éditions Inculte viennent de publier, dans une traduction d'André Marcowicz, Le Dit de l'ost d'Igor, le plus vieux poème épique russe. Son auteur, Vladimir de Tchernigov était un prince kiévien, qui a choisi pour nom de plume Khodyna qui signifie l'errant.
" Le Dit de l’ost d’Igor, qui est le plus vieux poème russe (il date de la fin du XIIe siècle), est une œuvre malchanceuse. Malchanceuse, parce qu’on n’en a trouvé qu’une copie, publiée à la fin du XVIIIe siècle, et que cette copie a brûlé en 1812 dans l’incendie de Moscou. Et que, très vite, son éditeur, le comte Moussine-Pouchkine a été soupçonné de forgerie et accusé d’avoir imité Macpherson, qui avait inventé le barde national de l’Ecosse, Ossian…
Aujourd’hui, deux siècles de recherches, de traductions et d’études, ont établi l’authenticité de cette œuvre, réellement unique : le récit d’un désastre, de l’expédition d’un prince russe, Igor, contre un peuple des steppes, les Polovtsiens ― de sa défaite, de sa captivité et de sa fuite, de son retour chez lui. Et l’œuvre elle-même, comme un soleil noir, traverse toute l’histoire russe, toute la littérature : innombrables, depuis Joukovski et Pouchkine et jusqu’à Mandelstam sont les poètes qui s’en sont inspirés, la traduisent ou la citent. "