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Bucard et le francisme...

Les éditions Pardès viennent de publier dans leur collection Qui suis-je ? un Bucard sous la plume d'Yves Morel. Diplômé de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et docteur en histoire, Yves Morel est l'auteur de divers ouvrages consacrés à l'étude du système éducatif français, d'une Histoire du parti radical (Via Romana, 2015) ainsi que, dans la même collection d'un Abel Bonnard.(2017) et un Codreanu (2019).

 

 

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" Marcel Bucard prétendait avoir fondé, avec son Parti franciste, le seul parti français fasciste. Malgré son passé glorieux de combattant de la Grande Guerre et son nationalisme ancré dans les valeurs de la religion et de la famille, il ne parvint jamais à jouer un rôle majeur sous l'Occupation. Le fascisme italien et le national-socialisme étaient difficilement transposables en France, pays marqué par la rupture de la Révolution. Un fascisme français ne pouvait réussir qu'en se coulant dans le moule de 1789-1794 et en se présentant comme une refondation de la République, comme une synthèse de la France des Rois et celle de 1793, apparaissant alors comme un troisième âge de notre histoire nationale ; ce qu'avaient tenté de faire le bonapartisme, puis le nationalisme déroulédien et barrésien. C'est sur ce nationalisme suranné que Bucard, très français malgré son admiration pour Mussolini, prétendait greffer son fascisme. Le francisme était perçu comme passéiste et rétrograde, à la différence des partis de Doriot ou de Déat, dont les dimensions révolutionnaire et socialiste, l'ambition de créer un homme nouveau et de refaire la France, enthousiasmaient la jeunesse. La position médiane de Bucard entre le nationalisme de Vichy et le fascisme des collaborationnistes parisiens se révéla une faiblesse paralysante et fatale, qui l'empêcha de triompher de ses rivaux Doriot et Déat. Il sera fusillé le 19 mars 1946 dans les fossés du fort de Châtillon. "

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