Les éditions L'Æncre viennent de publier un essai de Jared Taylor intitulé L'Amérique de la diversité : du mythe à la réalité. Ayant vécu au Japon jusqu’à l’âge de 16 ans, Jared Taylor a fait ses études à Yale et à Sciences Po. Après avoir travaillé à New York pour une banque internationale, il a fondé en 1990 le périodique American Renaissance et est également président de la New Century Foundation, spécialisée dans l’étude des questions d’immigration et des conflits ethniques.
" Les Américains – du président, en passant par les chefs militaires et les PDG jusqu’aux maîtresses de crèche – affirment que la « diversité » est une force pour leur pays. Ils disent souvent qu’elle est la plus grande force du pays. Pourtant, les divisions et les conflits nés de la diversité ethnique ne cessent de croitre. Les États-Unis sont loin d’être le paradis post-ethnique qui a été envisagé aux temps du mouvement des droits civiques des Noirs il y a 50 ans, et encore au moment de l’investiture d’un président noir.
Comme l’ont montré les émeutes à Ferguson et Baltimore, le rêve du dépassement de la question ethnique et loin d’être réalisé. La férocité avec laquelle les Hispaniques ont réagi contre la proposition du candidat républicain Donald Trump à l’élection présidentielle de 2016 de renvoyer tous les immigrants clandestins indique à quel point le pays est scindé. Les voisinages et les écoles américaines sont presque aussi ségrégées que pendant les années 60 du siècle dernier. Selon les sondages, une majorité d’Américains croient que les rapports ethniques s’aggravent.
Pourquoi ? La réponse orthodoxe est que les Blancs n’ont toujours pas fait suffisamment d’effort pour supprimer leur « racisme ». Pourtant, ce sont les Noirs et les Hispaniques — et de plus en plus les Asiatiques aussi — qui rejettent la conception d’un pays post-ethnique. La solidarité ethnique des minorités est un élément incontournable du paysage politique, et le moyen de pression qu’elle constitue s’est avéré très efficace. Les dirigeants « issus de la diversité » sont tellement habitués à promouvoir des intérêts ouvertement ethniques qu’ils seraient sidérés à l’idée de devoir élargir leur horizon et travailler dans l’intérêt de tous les Américains. Et pourtant, Les États -Unis ne parviendront à dépasser la question ethnique que si tous les Américains—et pas seulement les Blancs—prennent cet objectif à cœur.
Le présent ouvrage propose de reconsidérer les idées qui ont guidées les États-Unis. Si, génération après génération, les Américains tendent à l’autoségrégation, se pourrait-il que les attentes placées dans la déségrégation aient été déraisonnables ? Si la diversité est une source de tensions, n’est-il pas risqué de fonder des politiques sur la croyance qu’elle est une force ? Si des groupes minoritaires continuent de faire valoir des intérêts communautaires, est-il judicieux que les Européens s’obstinent à agir comme s’ils n’avaient pas eux-mêmes de tels intérêts ?
Telles sont les questions soulevées par cet ouvrage percutant sur un pays qui a suivi le chemin du multiculturalisme plus longtemps que la France et qui pourrait nous indiquer des mauvais choix à éviter. "
Commentaires
AVIS A PUBLICATION:
Dans ce contexte, il faut signaler l'article de Thierry GIACCARDI sur la critique du progressisme transnational élaborée par le théoricien conservateur américain John FONTE, paru le 8 août 2006, sur LIBERTEPOLITIQUE.COM. Un auteur méconnu en Europe, qu'il serait bon de traduire en Français.
Deux autres ouvrages, éclairant l'évolution de l'hégémonie américaine entamée après la Première Guerre mondiale, et consolidée suite à la seconde:
Makers of modern strategy d'Edward Mead EARLE, paru en 1944 chez Princeton University, avait comme objectif d'élaborer une grande stratégie devant conduire Washington , non seulement à la victoire sur l'Axe, mais au service d'une unique finalité: une position dominante après-guerre. Cette somme marquait également l'acte de naissance des études de sécurité (security studies). Un second volume, ayant le même titre, paraîtra en 1986, sous la houlette de Peter PARET, s'étendant de Machiavel à l'âge nucléaire. Parution historique symbolisant le "passage de témoin" en matière de stratégie entre l'Europe épuisée par les deux conflits mondiaux, et l'Amérique alors triomphante et en pointe avec l'Institut d'Etudes Avancées (Institute for Advanced Study).
Ces publications pourraient se faire sous l'égide, en forme d'hommage, du défunt Institut d'Etudes Occidentales (I.E.O.), du très regretté Dominique VENNER. Mr Thierry GIACCARDI est Pr de Lettres à l'Université de Belfast, et traducteur certifié en Anglais. Donc Avis aux éditeurs amis!