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Cela ne se présente vraiment pas bien...

Nous reproduisons ci-dessous ce point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'enlisement précoce de l'action du président de la république et de son gouvernement...

 

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Présidence Hollande : cela ne se présente vraiment pas bien

Il y a comme un malaise en France depuis le 6 mai dernier.

Les derniers sondages montrent une chute de popularité très rapide du président de la République et de son gouvernement : 11 points perdus entre juillet et aout selon le sondage Ipsos / Le Point (réalisé du 24 au 27 aout). Une majorité de personnes interrogées (47%) se déclare désormais insatisfaite de l’action de la nouvelle majorité.
L’inquiétude sur le pouvoir d’achat (baromètre Viavoice-BPCE / Les Echos) suit la même pente. La moitié des personnes interrogées (46%) estime que leur pouvoir d’achat va diminuer au cours des trois prochains mois : soit 10 points d’inquiétude de plus qu’en mai 2012. On ne peut pas s’empêcher de rapprocher ces deux résultats.

Certes il est vrai que la nouvelle majorité socialiste hérite d’une situation difficile dans tous les domaines. Le premier ministre n’a pas manqué de reprendre l’argument. Mais on ne peut pas dire pour autant que le nouvel exécutif s’empresse de rassurer les français. Il donne au contraire l’impression d’être ailleurs.

Demandez le programme !

Obnubilé par le souci de paraître « normal », en rupture avec le style touche-à-tout de son prédécesseur, le président Hollande a tout d’abord réussi la performance de disparaître du paysage politique français en quelques semaines. On nous dit qu’il est parti maintenant au chevet de l’économie espagnole : c’est sympathique mais n’a-t-il pas d’autres priorités ?

Alors que son programme de « changement » et de « justice » peine déjà à se concrétiser, les eurobonds sont passés à la trappe ; on ne sait plus ce que devient le pacte de croissance européen mais en revanche le nouveau traité budgétaire, encore plus coercitif, avance très bien. Les allemands n’ont pas vraiment changé de point de vue. Le gouvernement proclame son intention de poursuivre la réduction des déficits publics mais en augmentant aussi les impôts : il prétendait ne faire payer que « les riches ». On admet maintenant que l’alignement de la fiscalité de l’épargne sur celle du travail touchera aussi les classes moyennes, ce qui est une évidence. Et puis il ne faut pas braquer le patronat, d’autant que beaucoup de grands patrons sont de gauche, aussi qui restera pour payer sinon les salariés ?

Soucieux sans doute de se doter d’une stature, le président de la République se pique de vouloir secourir les Syriens, alors que le retrait d’Afghanistan, promis et annoncé, se révèle plus complexe que prévu. Comprenne qui pourra.

Et voilà que l’on ressort les vieilles lunes « sociétales » de la gauche : l’ouverture de salles de shoot, le mariage homosexuel, les contrats aidés, les zones prioritaires d’on ne sait plus quoi au juste, les alternatives à la prison, le sort des Roms : assurément des préoccupations au cœur de nos concitoyens ! Les habitants d’Amiens vont sans doute apprécier.

Pilotage à vue du social-libéralisme mondialiste

Tout cela sent l’improvisation et le pilotage à vue, et un nombre croissant de Français commence à s’en rendre compte avec stupeur.

L’exécutif veut faire croire qu’il met en œuvre son programme mais, son seul programme, c’était de parvenir au pouvoir en battant Sarkozy par tous les moyens. Dotée de tous les pouvoirs, une première sous la Ve République, la gauche ne sait maintenant plus quoi en faire et cela se voit.

Et puis quel changement la gauche pourrait-elle vraiment apporter à la situation de notre pays, alors que la crise contemporaine résulte justement de la mise en œuvre du social-libéralisme mondialiste qu’elle n’a cessé de promouvoir et de l’idéologie des droits de l’homme qui est son fond de commerce ?

Après la droite version Chirac/Sarkozy, la gauche est en train de démontrer à son tour que le système n’est vraiment plus amendable de l’intérieur. On s’en doutait, en voilà la confirmation.

La chute

L’usure politique est donc très rapide, d’autant que le président Hollande était déjà mal élu, ne devant sa victoire qu’à la mobilisation du vote ethnique supplétif.

Mitterrand avait mis 2 ans pour décrocher dans l’opinion, mais il avait quand même été réélu en 1988.

Chirac avait dégringolé en un an, après les manifestations étudiantes de 1986 qui vont frapper de stérilité la majorité parlementaire de droite sous la cohabitation. Mais il a quand même réussi à se faire élire président de la République. Sarkozy a mis 6 mois pour chuter dans l’opinion et ne s’en est jamais remis.

Francois Hollande est en train d’inaugurer un nouveau style de dégringolade : la dégringolade en 100 jours.

Le spectacle vient à peine de commencer que l’on a déjà l’impression que la pièce est jouée. On attend la suite avec intérêt ….

Michel Geoffroy (Polémia, 3 septembre 2012)

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