Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

wahabisme

  • Tour d'horizon... (73)

    U-Boot 4.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de Marianne, Régis Soubrouillard rappelle opportunément que l'Etat islamique d'Irak et du Levant doit beaucoup à l'Arabie saoudite, grand allié des Etats-Unis...

    Etat islamique : l'Arabie saoudite en guerre contre elle-même

    EIIL Arabie saoudite.jpg

    - dans la lettre Communication & Influence, Yves Lacoste, un des pères de la géopolitique française, dans un entretien donné à Bruno Racouchot, défend une approche du réel sans irénisme et sans langue de bois...

    De l'influence des représentations mentales dans le jeu géopolitique : le décryptage d'Yves Lacoste

     

    Yves Lacoste.jpg

     

    Lien permanent Catégories : Tour d'horizon 0 commentaire Pin it!
  • France - Arabie saoudite : une dangereuse alliance...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une analyse par Aymeric Chauprade, cueillie sur Realpolitik, de la curieuse alliance de la France avec la monarchie saoudienne et des dangers qu'elle recèle...

     


    France / Arabie Saoudite : une dangereuse alliance par realpolitiktv

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • La diplomatie française, otage des pétromonarchies...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Ardavan Amir-Aslani, cueilli sur Atlantico et consacré aux errements de la diplomatie française dans l'affaire syrienne. D'origine iranienne, Ardavan Amir-Aslani est avocat au barreau de Paris et est aussi l'auteur de plusieurs essais, dont Iran, le retour de la Perse (Picollec, 2009).

     

    laurent-fabius-26-mai-2013-abu-dhabi.jpg

     

    La diplomatie française, otage des pétromonarchies

    Auto-disqualifiée par son excès de zèle dans le conflit en Syrie, la France a décidé de jouer le tout pour le tout. C’est-à-dire l’armement des « rebelles », au risque d’un embrasement généralisé qui emporterait le Liban et la Jordanie et dont l’onde de choc provoquera immanquablement la rupture de cet « équilibre de la terreur » qui existe entre l’Iran et Israël. Ce jusqu’au-boutisme français est remarquable dans le sens mathématique du terme. Rien ne peut le justifier ou l’expliquer si ce n’est l’aliénation politique et diplomatique. C’est à se demander si la perception parisienne du conflit syrien n’a pas été totalement phagocytée par le wahhabisme !  

    Alors que les Américains et les Russes – les premiers par pragmatisme politique, les seconds par atavisme idéologique - veulent sérieusement trouver une sortie politique au drame syrien, le gouvernement socialiste joue à la surenchère et au pourrissement de la situation. D’abord en ralliant à sa cause belliqueuse les pays européens qui, à l’exception du Royaume-Uni, étaient plutôt défavorables à l’armement des « rebelles » en Syrie, et non point syriens, car l’on sait maintenant que des milliers de djihadistes sont des arabes non syriens et même des européens, qui combattent l’armée syrienne beaucoup plus par fanatisme religieux que par passion démocratique. Ensuite, en affichant son véto contre la participation de l’Iran aux prochaines négociations à Genève, sous le prétexte que ce pays joue un rôle dans la crise syrienne. Si cela est vrai, raison de plus de l’inclure ou alors il faudrait exclure également la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, trois pays dont l’implication directe dans ce conflit n’est plus un secret pour personne.

    Le but du prochain sommet de Genève 2, initiative russe que Washington n’a pas pu rejeter, est de réunir précisément tous les protagonistes de cette guerre : les représentants du régime syrien comme l’opposition hétéroclite, les puissances régionales comme les membres du Conseil de sécurité au sein de l’ONU. Le gouvernement syrien a déjà donné son accord pour y participer, mais pas encore l’opposition dite « démocratique » dominée par les frères musulmans, qui refuse de s’asseoir à la table de négociation, préférant les actions terroristes au compromis politique !

    Cela est visible aussi dans la décision européenne de lever le blocus sur l’armement des « rebelles », une décision obtenue grâce aux pressions franco-britanniques, ainsi que dans les récentes accusations portées contre l’Etat syrien, selon lesquelles les militaires utiliseraient des armes chimiques contre les « rebelles », voire même contre les populations civiles. Avant de quitter Bruxelles, Laurent Fabius a en effet déclaré qu’il y avait « des présomptions de plus en plus fortes, de plus en plus étayées, d’usage localisé d’armes chimiques en Syrie ». Ce qu’un haut diplomate ne peut pas affirmer au risque de subir le syndrome Colin Powell ( !), un grand quotidien parisien peut s’en charger en publiant un reportage accablant pour le régime syrien. Les affirmations et les « preuves » se substituent alors aux « présomptions », et les propos d’un Grand reporter, si honnête soit-il, deviennent plus crédibles que ceux tenus, le 5 mai dernier, par Carla Del ponte : « Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin… Selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin ». La magistrate suisse, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, s’exprimait au nom de la Commission d’enquête indépendante de l’ONU et quoique l’on ait pu dire par la suite, Carla Del Ponte n’a jamais démenti sa première déclaration.

    Plus compétents et mieux renseignés que les technocrates du Quai d’Orsay, les services de renseignement français savent que plusieurs groupes armés en Syrie , dont le plus important, le Jebhat Al-Nusrat, appartiennent à l’internationale islamo-terroriste, y compris Al-Qaïda. Est-ce ce radicalisme islamiste que les héritiers de Jean Jaurès cherchent à conforter ? Peut-on soutenir en Syrie ce que l’on combat au Mali et au Niger ? Vouloir exclure l’Iran de ce sommet qui le concerne autant qu’il l’implique dévoile ces grands paradoxes de la politique française dans le traitement du péril islamiste et dénote les limites de la stratégie française ainsi que l’ignorance des véritables enjeux géopolitiques dont certains technocrates du Quai d’Orsay font preuve.

    Il est peut-être grand temps pour la diplomatie française de retrouver son autonomie. Les intérêts de la France et ceux du Royaume-Uni sont historiquement antagoniques, et pas seulement au Moyen-Orient. A plus forte raison les ambitions du pays de de Gaulle et celles du wahhabisme mondial.

    Ardavan Amir-Aslani (Atlantico, 2 juin 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les errements de la pensée stratégique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Conesa, cueilli sur son blog Chronique de la décadence heureuse et consacré à l'incohérence de la pensée stratégique française en matière d'alliances dans le monde arabo-musulman...

    Agrégé d'histoire et énarque, Pierre Conesa a fait partie dans les années 90 de la Délégation aux affaires stratégiques du Ministère de la défense. Il est l'auteur de plusieurs essais, dont Les Mécaniques du chaos : bushisme, prolifération et terrorisme (L'Aube, 2007) et La fabrication de l'ennemi (Robert Lafont, 2012) ainsi que d'un excellent polar géopolitique, intitulé Dommages collatéraux (Flammarion, 2002) .

     

    salafisme.jpg

    Les errements de la pensée stratégique
    Arabie saoudite, Pakistan, Iran : qui est l'ennemi principal ?

    Les négociations sur le programme nucléaire de la République islamique reprennent avec le régime de Téhéran. L’Iran est le seul pays contre lequel six ou sept ouvrages en vente en librairie appellent à la guerre, semblant ainsi occuper la place d’ennemi principal. Pourtant en Afghanistan et au Mali, nos soldats sont face à des islamistes, catégorie salafistes jihadistes, les mêmes qui cherchent aujourd’hui à détourner les révolutions du Printemps arabe en Tunisie, en Lybie, en Egypte, au Yémen, ou organisent des kidnappings et des attentats meurtriers en Irak. La matrice géopolitique de la famille religieuse des Salafistes ? l’Arabie saoudite, le Pakistan et accessoirement le Qatar.  Pourquoi donc un tel silence sur le phénomène? 
    Les droits de l’homme, Riyad en ignore le sens même (sans parler des droits de la femme). On peut avec raison critiquer les élections en Iran mais pas en Arabie saoudite où le concept est Haram (théologiquement mauvais).  Aucune pratique religieuse autre que l’Islam n’est tolérée sur tout le territoire saoudien, jusques et y compris dans les Ambassades étrangères. Le Conseil des oulémas réglemente la vie quotidienne de la théocratie saoudienne sans que cela ne suscite la moindre critique des intellectuels occidentaux. Une main de voleur coupée en Arabie saoudite devrait autant révolter qu’au Mali ou à Téhéran. 14 des 19 terroristes du 11 septembre venaient d’Arabie saoudite. Les Occidentaux veulent convaincre Téhéran d’abandonner Assad en Syrie mais se taisent sur  la répression de la révolution démocratique à Bahrein par… l’Arabie saoudite. La déclaration officielle de soutien de Riyad à l’opération française au Mali, se fait toujours attendre.  
    Le Wahhabisme, doctrine exclusive du régime saoudien est la forme la plus intolérante  des quatre écoles juridiques de l’Islam, l’Hanbalisme poussé à son paroxysme par Mohamed Ibn Abd El Wahhab. La destruction de sites « profanes » a commencé dés 1806 quand Ibn Saoud a rasé à Médine, le Baqi, cimetière qui contenait les restes des compagnons du Prophète. La tombe de Mahomet faillit également être démolie. Cette politique s’est poursuivie par la destruction des Bouddhas de Bamyan par les Taliban. C’est cette même idéologie qu’on a vu en action en Algérie pendant la guerre civile (destruction de sites maraboutiques, assassinat d’imams officiels, de fillettes qui allaient à l’école,….), ou au Mali aujourd’hui où les Salafistes ont pratiqué la lapidation suivant la même législation que celle applicable à Riyad (et pas seulement à Téhéran). Arabie saoudite et Pakistan envoient à travers le monde leurs prédicateurs et leurs livres propagandistes. Pour sa formation, c’est au Pakistan que s’est rendu Mohamed Merah, pays où Ben Laden et les chefs talibans ont trouvé refuge. Le seul réseau de vente de technologies nucléaires moderne, est celui d’Abdul Qadeer Khan, le père de la Bombe pakistanaise actuellement en résidence surveillée (et non pas en prison). 
    Dans la hiérarchie des ennemis des Salafistes, les grandes écoles juridiques de l’Islam, le soufisme ou le Chiisme sont à peine moins maléfiques que les autres religions monothéistes. Si bien que le monde islamique est aujourd’hui déchiré par une véritable guerre de religions. Les violences intra-musulmanes déchirent Syrie, Irak, Yémen, Afghanistan, Pakistan, Bahreïn, Liban… où Chiites (quels que soient leurs noms) et Sunnites se livrent des combats sanglants. En Arabie Saoudite, les Chi’ites n’ont aucun droit et à Téhéran, capitale de 13 millions d’habitants, la république islamique n’accepte aucune mosquée dédiée aux Sunnites… Les mosquées de Tombouctou et Gao, typiques du rite malékite, ont été détruites par les Khmers verts d’AQMI… Les relations deviennent violentes entre Frères musulmans et salafistes en Tunisie, en Lybie et en Egypte… La terreur jihadiste tue plus de musulmans que d’autres croyants. Les 100 000 morts de l’Algérie des années noires, l’Irak victime d’attentats kamikazes quotidiens durant la Choura, l’Afghanistan où les Hazaras chiites redoutent le retour des Taliban sunnites, démontrent que l’espace arabo-musulman est bel et bien déchiré par une sanglante guerre de religions.   
    L’aveuglement stratégique occidental est-il volontaire ou inconscient ? La seconde hypothèse ne peut jamais être totalement jamais exclue comme l’ont prouvé les invasions militaires catastrophiques, soviétique puis otanienne, en Afghanistan ou en Irak. Mais la résilience dans l’erreur pose problème. L’attention s’est longtemps fixée sur la poussée des Frères Musulmans, opposition la plus visible aux dictatures « modernistes » soutenues par l’Occident, sans prêter attention à la poussée des Salafistes financés par l’Arabie saoudite et le Qatar  et formés dans les madrasas pakistanaises. Le danger stratégique est aujourd’hui la matrice géopolitique salafiste. Notre aveuglement ne nous place-t-il pas de fait aux côtés d’un de nos pires ennemis, champion d’un des deux camps de la guerre de religion qui déchire le monde arabo-musulman, guerre dans laquelle nous n’avons aucun intérêt. Est il indispensable de soutenir l'un des camps dans la guerre de religion qui déchire le monde musulman? C'est pourtant ce que nous faisons en nous alignant sur le Qatar et l'Arabie saoudite. 
    Le sultan ottoman avait pris fait et cause pour les protestants durant nos guerres de religion. Pour quel bénéfice ?
     
    Pierre Conesa (Chronique de la décadence heureuse, 2 mai 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!